le Miracle d'Arion [ Rp concerté ]

Les Bibliothèques de Wilwarin. Elles dominaient de leurs tours immenses la Cité de Lumière, cocon d'ingéniosité scientifique et par certains cotés magiques. C'était des flèches tendus vers le ciel qui se rejoignaient vers un bâtiment plus massif, dont les styles étaient à la fois classiques puis, par certains côtés, étranges et déroutants. Quand on s'approche plus près l'ombre menaçante de l'Institution aélissienne donnait l'air d'une architecture raffinée et condensée, accordée ça et là par des statues hautes de trois mètres dans des niches élégantes. Plus près encore les portes immenses de bois de noir ébène étaient ceintes par des arcades fleuries. Et tout en bas, au niveau des mortel, une petite porte donnait signe d'entrée.

A l'intérieur les fastueuses formes résonnaient dans de grands colonnades soutenant des immenses arcades, puis au centre une coupole majestueuse. Chaque plafond et chaque colonne étaient peinte ou taillée à la main par la plupart des célèbres artistes connus et reconnus. Et si on avançait on se retrouvait face à des portes par dizaines, chacune menant à l'une des ailes spécialisées de la Cité.

Le Prince du Sang était dans l'une d'entre elles, assis sur une table d'étude. Des dizaines d'ouvrages ouverts jonchaient la table, tous ouvert sur un thème semblable. L'évocation du miracle d'Arion transpirait dans chaque illustration et dans chaque ligne.

Cetait un village perdu au sud de l'Estie, dans la confluence du long fleuve qui l'ancien Continent à la seule mer connue, logée derrière un désert qui semblait d’œil humain infini et mystérieux. De longues expéditions avaient découvert l'endroit par hasard, tombant nez à nez sur un village désert ou n'existaient plus que des arbres qui semblaient avoir été travaillée en figure humaines, figés sur place depuis des éternités. Mais ce n'était pas là la vérité.

Ces arbres n'avaient pas été sculptés, non, il s'agissait de véritables entités, d'une race étrange née d'un concours de circonstance : d'une métamorphose fascinante. Toutes ses études, de près ou de loin, l'avaient ramené en un point évident. Ils n'étaient pas nés ainsi. Il avait connu à une époque plus lointaine ce visage quand il était encore formé d'humains exilés suite à de sévères répression religieuses lors de la montée en puissance de l'Unique. C'était cette même époque ou il traquait sans relâche l'ombre d'un aspect dont il n'apprit que le nom : Kalegos l'Invisible. Certains le prenaient pour un Dieu, les autres Aspects pour un des leurs - oui mais un des leurs dont ils ignoraient tout. C'était un Gardien discret, inaccessible dont le convent même étaient perdus dans des méandres de légendes et de mensonges à demi-vrais. Enhardi par cet étrange mystère, il avait ratissé toutes les zones possibles où le Pouvoir des Essences semblait converger brusquement, signe d'une torsion essentielle par la présence d'une entité divine ou quasi. Et au lieu de trouver l'ombre d'un Aspect, il n'y avait plus qu'une réalité broyée par ce pouvoir transformé. Ce village n'avait pas été épargné. De l'eau des fontaines qui puisaient dans les nappes phréatiques en abondance sous la cité jaillissait comme des filaments argentés, rendant l'onde d'une brillance surnaturelle. Il avait observé ce phénomène de ses propres yeux.

Son front était tiré et ses sourcils froncés. Même en ayant observé la transformation il n'avait pu rien tirer de l'eau. Il posa sa plume dans l'encrier et avisant un des livres l'approcha des yeux. Une illustration au crayon décrivait la transformation : un corps d'où germait des bourgeons, puis des fleurs, puis du feuillage - une harmonisation de la nature à la chair des hommes. Sous le dessin sa signature. Tous ces livres étaient de sa main, il avait été le spectateur de ces transformations irréelles. Il avait touché le bois et la chair tordues l'un et l'autre dans une même étreinte. Et ils les avaient vu sécher et dépérir brusquement, à l'aube d'un jour comme tous les autres jours. Mais l'eau ne brillait plus. Les filaments avaient disparu. Et les fontaines grondaient d'une eau noire et capiteuse : d'un liquide mortel pour quiconque buvait. Pendant près de six mois, le Dieu invisible avait été dans la roche, sous leur pied, et il n'avait rien senti, rien vu. Il avait beau avoir fouillé, creusé, élargi les champs d'observation, il n'avait rien trouvé sinon ce cimetière d'arbres-hommes séchés. Les enfants d'Arion étaient tous mort, épuisés par la disparition de leur nouvelle énergie. Dans l'ombre brusquement, il entendit le silence craquer. Il ne se retourna pas. Ses sens palpaient déjà l'espace et il ne fit que murmurer lentement :

Et le germe se développa lentement, de bouture en bouture, de fleur en fleur, il devient tronc puis branche, puis arbre, et de ses complexes ramures montrait un visage d'homme, ou de femme. Bonjour...petit Arbre.

Derrière lui, l'ombre se mouvait lentement jusqu'à laisser paraître dans un rayon de lumière l'éclat d'une branche de noir ébène.

Le petit Arbre se retira de l'ombre. Il était.... disons agacé. En effet, cela faisait bien deux heures qu'il était dans le rayon. Le problème est qu'il ne put atteindre la plupart des ouvrages dont il a besoin.... Il est vrai que son physique d'une petitesse impressionnante ne l'aidait pas.

Le petit être naquit quelques heures plus tôt devant la bibliothèque, sur le parvis, d'une petite graine. Cette dernière avait été envoyé par Selesnya, avant qu'elle ne parte en mission dans la Citadelle de Javac. Le petit Arbre était en ébène, son nom est le Nègre. En fait, il est celui qui s'est toujours apprêté aux tâches ingrates, faire l'éclaireur, faire le ménage, nourrir Okina, cuisiner.... En fait le Nègre était toujours jaloux d'Okina. Mais en réalité, Selesnya aimais tout autant Okina que le Nègre. D'ailleurs elle n'a enseigner les lettres que au Nègre, même pas à Okina. C'est pourquoi le petit Arbre était aussi chargé des comptes.
Enfin, il fait à peine un mètre. Il fait parti du monde des grogneurs. Un sacré caractère! Il se retransformait en graine lorsqu'il avait fini ses tâches. Là il était heureux de faire une tâche pas trop ingrate, qui faisait appel à son peu d'intelligence, en début de développement seulement... Le seul problème dans une bibliothèque était sa taille... un peu rageant comme situation..

Il finit par essayer de se détendre en s’asseyant dans un recoin d'ombre. Il avait besoin de se détendre. Ce petit bonhomme de bois était en faite une petite boule noueuse, toujours stressée. Il ne comprenait pas, en plus, pourquoi les gens présents dans cette bibliothèque n'étaient pas foutus de l'aider quand il leur demandait de l'aide... Au final, le petit Arbre se renfrognait... Puis, quelqu'un l'interpella:

- Bonjour, petit Arbre.

Le petit être mis sa rancune envers les hommes de côté... :

- Bonjour. Vous êtes étranges. Je ne discerne rien d'un humain chez vous. Est-ce normal? Vous avez la vivacité d'un écureuil mais aussi la mollasserie d'un paresseux. Quelle contradiction!! Trêve de plaisanterie, je vous entendais parler, qu'étudiez vous avec cet ouvrage? Curieusement, j'ai l'impression de connaître le sujet de vos recherches. Vous parliez de "ramures qui montraient un visage d'homme et de femme"...

L'étrange nain-Arbre regardait avec ses intenses yeux noirs la personne qui venait de l'interpeler. Il ne sait pas rendu comptes de la vitesse à laquelle il avait posé toutes ses questions. Il avait délivré un interrogatoir en béton en moins de 30 secondes.

Il y a des mystères sur ce monde, auquel des gens comme moi, en dépit des menaces qu'ils reçoivent régulièrement, cherchent à comprendre. Un de ces mystères t'a fait naître, petit arbre, et j'aimerai comprendre pourquoi, quand et comment. Je connais ton histoire, et je sens pourquoi tu es venu ici, mais tu ne trouveras rien ou peu de chose. Je suis arrivé trop tard, je suis toujours arrivé trop tard.

Lentement il referma un à un les livres avant de se lever, de les attraper sous le bras et de les ranger méticuleusement à leur place. Puis se retourna vers l'arbre, il reprit lentement :

Je ne sais comment tu as survécu, ni pourquoi tu as survécu, mais il faut bien comprendre que ton espérance de vie est probablement très faible, et que tu ne tiendras pas longtemps sans retrouver un semble de source du pouvoir qui t'a transformé. Les arbres toujours ont besoin de ressource, comme le reste du vivant.

il se rassit lentement et invitant le germe à se rapprocher l'observa longuement avant de continuer :

Peut être parce que tu es fais d'un matériau plus précieux et plus puissant que du fragile bois. Ce que je crois voir de toi ressemble à du noir' ébène, une sorte de... matière solide, pour certains doués de conscience et fruit d'un pouvoir imaginé par de sombres inconnus. Je connais quelqu'un d'autre qui tire son énergie de pareille matière et il pourrait être intéressant de vous confronter afin que, l'un dans l'autre, on puisse tirer quelque chose de cela. Mais cet autre est dans un palais où... quiconque ne faisait pas parti de leur peuple est tué s'il osait s'approcher... Vois tu, ils ne sont pas très aimable.

Tout en discutant il essayait de discerner chaque détail du petit ombre, l'imprimant dans sa mémoire et l'analysant rapidement, essayant de déterminer son essence et son mode de survie avant de conclure mentalement : ce n'est qu'une excroissance.

Ceci dit... j'aimerai en premier lieu si tu as besoin d'aide de rencontrer la vraie personne.