Le poison de la ronce. [RP Concerté]

Pandore marchait depuis quelques heures déjà quand elle arriva enfin à la plaine enneigée de ses souvenirs. Un endroit magique pour s'entraîner. Cachée sous sa cape, elle ne craignait ni le froid, ni la neige.

La petit lutine courut au centre de la plaine, et s'écroula au cœur de la neige tendre avant d'éclater de rire. Seule dans la neige, la petite créature des bois s'amusait avec l'écho de sa voix, chantant et riant plus fort encore. Après s'être essoufflée à force de rire, elle reprit son sérieux habituel, ses yeux d'un violet profond fixèrent le sol. Elle leva doucement sa main fine et fit apparaître un monstre de la neige, une sorte de golem fait uniquement de flocons d'au moins quatre ou cinq mètres de haut. Pandore avait l'air toute petite à côté de lui. Elle s'avança vers sa créature, lentement. Quand elle fut arrivée à sa hauteur, elle s'envola doucement, portée par un léger vent jusqu'u sa poitrine. Puis, elle posa délicatement sa main sur le monstre. Elle était en train de donner la vie à sa créature. Rapidement, la bête s'anima, dans un hurlement bestial. Pandore dit alors:

- Bienvenue, toi, je t'ai créé dans un seul et unique but. Tue-moi ! Je vais me battre avec toi, et tu ne dois avoir qu'un seul et même objectif, ma mort. On est d'accord ?

Le golem acquiesça. Pandore se projeta en arrière très rapidement afin d'esquiver un coup de poing monstrueux qu'il avait tenté de lui asséner.

- TROP LENT ! hurla Pandore dans un éclat de rire

Pandore fit tomber sa capuche en arrière. Elle avait envie de se battre, les flammes qui dansaient dans ses yeux ne laissaient aucun doute sur la question. Un vent violent se leva, faisant virevolter la cape de la lutine dans tous les sens et fouettant dangereusement le golem de neige. Les cheveux de la lutine volaient dans tous les sens.

Soudain, un sentiment de peur l'emplit, quelque chose était proche, de la panique, peut-être... Pandore se laissa tomber au sol, puis tira une épée de sous sa cape. Elle se mit à courir à tout vitesse et sans que que la créature ne comprenne quoi que ce soit, une épée été logée à l'endroit même où Pandore, quelque minutes avant, avait posé tout délicatement sa main. Le vent retomba brusquement, le golem s'écroula, la lutine remis rapidement sa capuche, sans prendre le temps de cacher ses belles boucles. Ce sentiment oppressant de mort l'effrayait. Il y avait quelque part quelqu'un en danger. Qui que ce soit, ennemi ou ami, il fallait qu'elle y aille, sinon, elle faillirait à ses principes, même si la mort était à l'autre bout du chemin. Une brise, pleine d'amour et de douceur, vint caresser la plaine et ses alentours. Pandore voulait que la personne en danger sente qu'elle n'était plus seule, qu'elle n'ait plus peur, qu'elle arrivait. La lutine récupéra son épée et se mis en route, ses deux pupilles mauves et déterminées fixées vers l'horizon.

- Où que tu sois, j’arrive, dit Pandore d’une voix rassurante.

Un vent léger s'était levé, Pandore voulait faire passer le message à toute la vallée.

Egorann était enfin arrivée dans la forêt qu'elle cherchait à atteindre. Elle continua à courir quelques dizaines de secondes, et, n'entendant personne derrière elle, elle enlaça un arbre en chuchotant quelque chose, les lèvres collées à son écorce. Un cercle de végétation se forma autour d'elle, massif et imposant, empêchant quiconque de passer ne serait-ce qu'un œil par une fente. La ramure des arbres finit par former un couvercle au dessus de sa tête, et, sous la lumière fraîche qui pailletait se sol, elle se laissa tomber au sol pour observer sa main.

Mais son répit ne fut pas de longue durée. Les arbres s'écartèrent avec douceur jusqu'à ce qu'un corps plein de haine et de folie prenne place devant elle. Elle leva les yeux avec horreur.

Arrête. Je n'ai rien fait ! Tu es le seul responsable !

A la grande surprise d'Egorann, il lui répondit.

C'est vrai. Mais, n'est-ce pas que c'est bête ? Je vais quand même me venger sur toi.

Et il l'attrapa par la cheville avant de la lancer par-dessus les arbres. Elle diminua de taille jusqu'à devenir suffisamment petite pour se laisser porter jusqu'au sol, et, en atterrissant, elle put sentir une vague de bien-être l'envahir. Elle n'étais plus seule. Quelqu'un allait venir la secourir.

Elle sauta juste à temps pour éviter le pieds qui allait l'écraser. Elle reprit sa taille normale et se remit à courir.

Après s’être mutée en vent la petite lutine tournoya entre les flocons de neige, elle aimait cette sensation de pure liberté, pour elle c’était si grisant d’être le vent. Sans réellement prendre garde elle arriva à la lisière de la forêt. Elle se mit en quête des vagues de peur qui émanait de cette sombre étendue d’arbre. Elle louvoyait entre les arbres caressant du bout des doigts les rares animaux qu’elle trouvait blottit au creux des branches dévêtues de leurs feuilles. Pandore riait de sa vitesse, elle riait de la gamine qu’elle n’était plus, elle avait pourtant une mission, une jeune fille avait peur. Plus elle avançait plus elle perdait ce lien fragile qui l’unissait à cette jeune fille, il fallait se presser.

Soudain une vague de peur intense plaqua Pandore contre un arbre qui se matérialisa en la jeune lutine qu’elle était. Le choc sonna légèrement Pandore. Il fallait se presser, après avoir senti ce froid geler dans ses veines Pandore. Loin maintenant de la douce folie de son enfance, elle redevenait cette lutine au regard vague. Elle remit sa capuche afin de masquer ses yeux et se remit rapidement en route. Après un long moment de route avec pour seule compagnie le bruit de ses pas crissant sur la neige Pandore sentie l’affolement gagner ses sens, quelqu’un courrait non loin de là, dans la panique une vague de haine se séparait clairement. Il y avait deux personnes. Pandore mutât de nouveau en vent et fonça en direction de la course effrénée de la jeune fille.