Le tulora est un animal bien particulier, sa principale caractéristique est que personne ne semble vouloir de lui.
Ainsi vous ne trouverez trace de cette espèce dans aucun ouvrage de zoologie, aussi complet soit-il, très peu de scientifiques ont étudié le tulora, et leurs travaux ont bien souvent été perdus, car écartés de la publication des revues scientifiques.
C'est pourquoi cet animal vous est sans doute totalement inconnu.
On retrouve cependant, en cherchant dans certains tabloïds, quelques informations parcellaires le concernant :
Le tulora est un mammifère végétarien qui aurait pu appartenir au genre des équidés si les autres espèces composant ce genre ne l'avaient pas refusé en bloc.
Sa robe en damiers blancs et noirs est très caractéristique, mais difficile à reconnaître cependant, car les carreaux d'une même couleur ne sont pas décalés d'une ligne sur l'autre, comme un damier classique, mais se suivent, formant des bandes verticales qui le font souvent confondre avec un zèbre.
C'est sans doute de là que vient le rejet unanime de cet animal, qui n'est observé qu'à partir de 1773 :
Tout commence cette année là, quand l'explorateur Sleepingstone découvre un troupeau de tuloras au cœur de l'Afrique. Sleepingstone imagine tout de suite le potentiel de cette robe particulière, et crée la Société d'Exportation des Échiquiers en Peau de Tuloras.
La SEEPT fut un échec commercial, justement à cause de cette particularité des carreaux alignés qui ne se prêtait guère au jeu d'échecs.
Sleepingstone croulant sous les dettes, finit par mettre fin à ses jours. Quant aux quelques échiquiers vendus, ils furent la cause d'une chute catastrophique du niveau des joueurs l'ayant acquis, ce qui donna définitivement une réputation de porte-malheur au tulora.
À compter de ce jour, le tulora fut systématiquement banni des ouvrages de zoologie, mais également de toute représentation artistique, et même des conversations.
On relève cependant quelques allusions aux tuloras à travers l'histoire, dont celle du général Custer, connu pour sa haine des Amérindien, qui dit un jour : "Indien vaut mieux que deux tuloras".
Quelques esprits aventureux, sachant aller à contresens de l'opinion hégémonique, rapportèrent de nombreuses preuves de l'existence des tuloras oubliés de tous, notamment une série de photographies d'excellente qualité.
Mais le déni profondément enraciné fut le plus fort, et ils furent systématiquement pris pour des zèbres.