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 Le moteur stoppe

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Smirt
Chromatique
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Le moteur stoppe Empty
MessageSujet: Le moteur stoppe   Le moteur stoppe Icon_minitimeMer 18 Mai - 3:10

Le moteur stoppe Bannrpconcert


Pour plus d'information à propos des nationalités de ces trois personnages, rendez-vous là: NHQTSR

Le moteur stoppe et on n'entend plus que les glouglous des vaguelettes qui ricochent entre la coque et la parois pneumatique du ponton. Le bateau se laisse glisser dans son encoche, gentiment. La poussée a donné juste ce qu'il fallait.
Un homme bondit sur le quai, une amarre sous le bras, qu'il noue au taquet, sans se presser. Il marche vers la poupe pour recevoir le cordage qu'une femme lui lance, mal. Elle en rit. Il tire le joli voilier à lui qui s'allonge avec docilité contre le quai, bien parallèle, écrase avec gentillesse ses bouées de protection d'un bleu pervenche qui jure avec grande classe sur la coque lisse d'un rouge vineux.
La femme lance une autre corde, celle-là parfaitement inutile, que l'homme lui renvoie sans commentaire. Une seconde femme se manifeste, d'une voix rauque de fumeuse et de la cinquantaine blasée:
-Nous sommes parqués, Elsa. Plus besoin de t'agiter.
La langue est étrangère, aux sons sifflants et gutturaux. Elsa agite sa chevelure sombre en pouffant de rire, pliée sans élégance en deux pour ramasser la corde à ses pieds:
-Ah bon, tiens! Je pensais que vous y travailliez. Excuse-moi, Tom.
L'homme qui se trouve sur le quai hausse les épaules:
-Liesche manoeuvre parfaitement. Il n'y a pas grand chose à faire.
-C'est vrai Liesche, tu es une championne.
La fumeuse à la barre remercie, en engouffrant les clefs du moteur dans sa poche:
-Que ferions-nous sans un matelot comme toi, Tom? Bon, mets tes sandales Elsa, allons payer notre place de parking.
-Je n'en plus d'attendre! Un bon plat de fruits de mer!
-Il n'est que 16 heures!
-Alors nous avons le temps de faire un tour, je veux visiter!
Les femmes s'affairent avant de descendre sur le quai, où Tom n'a pas attendu. Elles rejoignent ce dernier à la marina où il a commencé à bafouiller quelques mots de Français. On ne l'a pas compris.
Lieschenée arrive à son secours. D'origine Resch élevée à la frontière Echorinthienne, s'est efforcée pendant la traversée en mer d'apprendre à ses camarades quelques bribes essentielles de la langue d'Aelis, qu'elle parle avec une perfection peu naturelle mais impéccable. Sa vieille amie Elsa, Resch aussi, ne parle que sa langue maternelle et s'émerveille de la moindre syllabe francophone ou ressemblante qui échoue dans son lobe auditif. Cette dernière vit l'enregistrement du bateau avec extase.
-Liiiesche! Tu vois ce vieux raffiot, comme il est exquis! Et cette baraque à fritte, on dirait qu'elle va s'effondrer! Ça pue la marée basse, j'adore cet endroit!
-Oui, c'est merveilleux. -Oui, le bateau s'appelle Magritte. Avec deux “T”. L'immatriculation...-
Tom, mains dans les poches de son short noir, écoute silencieusement le dialogue, attentif à la prononciation de cette langue étrangère qu'il maîtrise bien trop peu à son goût. Sa connaissance du Resch ne lui serait d'aucune utilité en ces lieux, ni celle du Souss, sa langue maternelle que l'on parlait loin, très loin d'ici. Il apprenait donc avec patience sa future autonomie en Aelis et elle avait l'accent bâtard des Bas-Quartiers de Galvorn.

Le dîner se fait long. Elsa s'est empiffrée de crabe et coquilles Saint-Jacques comme elle fait régulièrement depuis le début du voyage, et Liiesche sermonne les mêmes menaces à propos de sur-poids et de cholestérol, qui sont désamorcées par les remontrances d'Elsa à propos d'alcool et de cigarettes dont Liesche s'imbibe trop, et la conversation se termine en images de vieilles peaux grises et fripées que les deux femmes se lancent l'une à l'autre en se ponctuant de petits cris outragés et dramatiquement faux. Elles en étaient encore au gras des pommes de terre à la mayonnaise.
Tom regarde la rue derrière elles, entrecoupée des plantes triangulaires qui encerclent la terrasse extérieure du restaurant. Il fait nuit depuis peu et une brise plus fraîche venue de la mer tiédit agréablement le port, gonfle doucement les nappes rosées des tables. La fumée qui s'échappe en cordelette du bout de sa cigarette se déplace à peine vers la gauche. Il finit par l'écraser dans le cendrier, largement rempli de mégots, les siens et ceux de Liesche. Presque un paquet entier. Et Liesche exhibait quelques bouteilles vides autour de ses coudes, qui n'appartenaient qu'à elle seule. Elsa ne tenait pas l'alcool et Tom refusait systématiquement. Elle le regarde de ses yeux lourds, la main en l'air portant à deux doigts son mégot:
-Tu ne bois pas, Tom?
-J'ai eu assez, merci.
-Allons. (rire) Personne ne conduit ce soir, tu peux te permettre!
-Merci.
Il ne touche pas à son verre.
-Rha, tu ne cèderas donc jamais à mes tentatives évidentes et non évidentes pour te saouler?
-Non. Tu ne veux pas me voir saoul. (sourire aimable)
-Pourquoi, tu ne tiens donc pas l'alcool?
Il rit sans répondre. Elsa glousse très fort:
-Moi je suis éméchée. Et je n'ai bu qu'un seul verre!
-Mais tu es déjà bourrée avec de l'eau, chérie.
-Ce crabe est excellent... J'en mangerais au petit-déjeuner.
-Tu vas te rendre malade.
-Oh non, les fruits de mer c'est bon pour la santé. Et le poisson rend intelligent.
-Bon, si ça peut te rendre intelligente...
-Hoh.
-Tu ne veux pas de dessert?
-Oh si. (S'en souvenant)
-Le sucre rend perspicace?
Elles ne prennent pas de dessert.

La nuit est calme et vivante, éclairée des animations sur les quais à quelque distance. Elsa ronfle depuis qu'on l'a déposée sur sa couchette, au fond de la cabine arrière. Liesche veille au-dessus de son miroir, occupée à quelques soins de beauté. Elle entend les pas de Tom sur le pont, fumant une autre cigarette.
Posant son miroir, elle allonge les bras pour ouvrir le grand hublot.
-Tom?
Il n'est pas loin de sa fenêtre, elle entend sa lente respiration par l'ouverture. Il ne répond que d'un “hm?” désintéressé.
-Tu ne viens pas te coucher?
-Il fait bon.
Elle patiente quelques minutes avant de dire, sans le voir:
-Tu ne parles pas beaucoup de toi, je trouve. Tu parles mais tu ne dis rien. Tu fais beaucoup de mystères.
-Vous avez lu mon CV.
-Je ne remets pas en cause le CV... C'est toi qui ne dit rien. Tu nous connais bien maintenant, mais nous ne te connaissons pas.
Il s'assied près du hublot et elle change de position pour le voir. Il regarde à l'intérieur, indifférent au fait qu'elle soit en petite tenue pour la nuit. Elle s'en fiche bien aussi, à l'aise avec son corps et à l'aise avec lui, qui demande:
-As-tu besoin de tout savoir?
-Pas tout. Mais pas non plus rien, après tout, tu habites sur mon bateau. J'aimerais te connaître plus.
Il l'observe au travers d'un nuage de fumée que la brise emporte rapidement.
-Je n'aime pas de parler. Je préfère d'écouter.
-Mais tu sais déjà tout des vieille greluches que nous sommes. (Il rit)
Il faisait parfois d'étranges tournures de phrases, même en Resch. Liesche passe aux questions, le trouvant moins sec qu'au repas. Peut-être la présence d'Esla l'agaçait plus qu'autre chose:
-Tu as dit que tu étais Tsman. C'est un grand pays. D'où viens-tu?
Il n'a pas envie de répondre alors elle insiste avec honnêteté:
-Je me pose encore plus de questions lorsque tu ne réponds pas à des choses aussi simples. C'est un endroit que je connaîtrais? Cela te fait honte?
Il la regarde du coin de l'oeil, sa paupière ronde semble sourire, mais peut-être que non.
-Je suis né à Sovat.
-Sovat. Je ne connais pas.
-J'y suis resté jusqu'à 16 ans. Puis j'ai étudié chez une tante à Gallin.
-Où tu as appris le Resch?
-Non. J'ai seulement appris à l'écrire.
-Vous parliez le Resch, à Sovat?
-Non. Seulement ma mère.
-Je pensais que c'était une de ces villes où les deux langues sont enseignées.
-Comme Tchatchin? Non. Sovat n'est pas près de la frontière. Ce n'est plus bilingue.
Sa prononciation de la ville Tsmane est fort différente de celle qu'elle a l'habitude d'entendre. Cette personnalité nouvelle donne à sa carte géographique mentale une autre perspective.
-Donc tu parlais Resch avec ta mère. Intéressant. Tu la vois encore?
-Non. Elle n'est plus en vie.
-Désolée.
Il n'a pas de réaction, elle continue son exploration de cet homme sombrement détaché de sa propre histoire:
-Mais tu as quel âge, Tom?
-32 en Juin.
-C'est l'âge que je te donnais. (Elle sourit) Quel jour?
-De quoi?
-Ton anniversaire!
Il bat l'air de la main.
-Oh mais non, je veux savoir. On le fêtera... J'ai l'impression que tu t'ennuies avec nous. Ce que je peux comprendre! Mais tu n'essayes pas non plus de t'amuser.
-Je m'ennuie... C'est comme ça.
Il le dit de la même façon qu'il aurait énoncé que l'eau mouille ou que le bois flotte. Liesche s'en étonne un peu et sourit, incapable de répondre quelques secondes. Il en profite pour se lever et s'esquiver sur le ponton, ce qui la frustre un peu, mais elle n'insiste pas. Il lui a échappé à nouveau.
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