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| [WIP] Le dôme oriental | |
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Mike001 Coordonnateur Littéraire
Nombre de messages : 2662 Age : 23 Localisation : West Coast ; Phare Ouest Date d'inscription : 26/09/2010
Personnages RP Pseudo: Mike le Fremen Pseudo : Hannibal Smith Pseudo : Davy et Mickey
| Sujet: [WIP] Le dôme oriental Mer 27 Juin - 4:18 | |
| - Citation :
- Il y a trois mois j'ai eu vingt et un an. Passé ce délai, l'Etat vous trouve un conjoint d'office, un logement et débute alors votre vie de famille. J'avais eu vingt et un an et trois mois pour trouver une femme, cela avait été trop peu pour moi. Il est vrai que ma catégorie OPA (Opposant Politique – Artiste) n'est pas la plus attirante de la société. Peut être que si j'avais été dans la Catégorie A ou même la B il en aurait été autrement.
Je me prenais ainsi à rêvasser et cela me fit sourire. La A m'était exclue depuis plusieurs années, depuis que je portais des lunettes en fait. Les gènes, le quotient intellectuel et la condition physique garantissaient un droit d'entrée vers ce que les catégories les plus humbles appelaient la Atocrate. Quant à la B, la Bubstituere (cette fois le nom provenait des Atocrates), je ne pourrais l'atteindre qu'à la condition de ne plus être un OPA, c'est à dire un hippie pacifiste utopique qui écrit des pamphlets et des satyres.
La société en 2084 est une dictature. Une dictature intelligente et complexe. Elle use aussi bien de procédés démocratiques, car la liberté d'expression existe encore (sinon j'aurais été emprisonné depuis un moment) que d'autres totalitaires. En effet, s'il est possible d'exprimer ses opinions, celui qui le fait et l'ose tombe sous le coup de la discrimination et de la catégorisation. Il devient alors un opposant politique. Pour autant, ce n'est pas une dictature raciale, plutôt une dictature humaniste, eugénique et intellectuel. De même qu'elle n'est pas portée sur l'homophobie. Un homme et une femme ayant vingt et un ans et trois mois révolus doivent avoir un conjoint afin de fonder une famille, et ce pour assurer la reproduction du système. Peu importe l'orientation sexuelle, d'ailleurs il existe des dispenses de fidélité accordées au homosexuels par le Ministère de la Police.
Ainsi j'avais été convoqué au Ministère de la Famille. J'allais rencontrer mon épouse, que je n'avais jamais vu, et recevoir le contrat de mariage que je devrais alors signer. Assis dans le tramway, on ne me prêtait plus attention depuis quelques minutes. Ma barbe de trois jours, mon non port de cravate et mes baskets suffisaient, ils étaient comme un écriteau annonçant ma situation sociale. Rien ne faisait plus cliché que la cigarette que j'allumai lorsque les portes s'ouvrirent. J'étais le parfait produit de la contre-culture branlante qui s'aventurait à donner de la voix, ou de l'encre. Un beau jean foutre, pessimiste, sans famille qui n'avait plus rien à perdre si ce n'est sa langue et son cynisme. Hmm, n'avais-je pas mentionné que cela faisait cliché ? Somme toute, j'arrivais à l'heure à mon rendez-vous (directive ?). Généralement j'arrive à avoir de bonnes idées de BGs, mais qui ne se concrétisent pas car mes personnages ne sont pas intéressants ou que je n'ai pas d'idées pour les faire évoluer bien longtemps dans l'univers créé. Cette fois, dans ce monde au croisement entre 1984 et Bienvenue à Gattaca, j'espère faire mieux. C'est pourquoi ce texte est annoncé comme étant un WIP.
J'ai quelques idées supplémentaires : le personnage va rencontrer sa femme dans la suite immédiate du texte, ils vont emménager ensemble. Puis il va découvrir au bout d'un moment qu'il y a des micros chez lui dont il se débarrassera. Ce qu'il lui vaudra d'entrer dans une nouvelle catégorie sociale : IOPA (Intellectuel - Opposant Politique - Artiste) qui justifiera légalement sa filature (la dictature bien qu'en étant une, a conservé un fonctionnement sur le contrôle du droit entre autre). Mais après par contre... aucune idée.
Problème : comme je l'ai indiqué ce personnage est un parfait cliché. Est-ce gênant ?
Merci d'avoir pris le temps de me lire et de me répondre si jamais vous le faites.
Dernière édition par Mike001 le Sam 30 Aoû - 3:30, édité 3 fois | |
| | | Lilith Littéraire et rôliste
Nombre de messages : 2638 Age : 35 Localisation : Intermédiaire. Date d'inscription : 04/05/2008
Personnages RP Pseudo: Lilith Pseudo : Erylie Pseudo : Madalyn
| Sujet: Re: [WIP] Le dôme oriental Mer 27 Juin - 12:19 | |
| Je trouve ce WIP très intéressant !
Le début me plait bien, il y a beaucoup à faire dans cet univers je pense!
Mon premier avis est que tu dois penser ton histoire beaucoup plus. Sans l'écrire, juste la penser. Au moins pour savoir ou tu vas, ou tu veux amener ton personnage, même si ce n'est qu'a moyen terme. La tu reste dans du très court terme. Ca ne suffit pas pour que tes persos puissent se développer, se projeter.
Ensuite en ce qui concerne le fait que ton personnage soit un "cliché", je ne pense pas que cela dérange à ce stade de l'histoire. la grande question étant va-t-il resté un cliché jusqu'à la fin où ce changement imminent de classe et ce qui va lui arriver vont il le faire évoluer? J'ai tendance à dire que oui probablement qu'il changera, donc je ne vois pas le soucis. Son coté cliché te donne au contraire bcp de liberté pr nous surprendre et le manoeuvrer.
Donc go go go ! | |
| | | Tr0n
Nombre de messages : 3306 Age : 44 Date d'inscription : 13/03/2008
Personnages RP Pseudo: Sucedebout Pseudo : Grocube Pseudo : Tron
| Sujet: Re: [WIP] Le dôme oriental Mer 27 Juin - 12:59 | |
| Mon avis.
La datation est trop courte. Phénomène qu'on rencontre souvent dans la Science Fiction, on a une nette tendance à voir l'évolution humaine et politique comme trop rapide. 2084, plutôt 2284, ça te laisse une énorme marge de possibilités. Un peu de "réalisme" ne peut pas faire de mal.
L'idée manque d'originalité. Tout le monde connaît justement 1984, Bienvenue à Gattaca, et bien d'autres encore (pour peu qu'on s'y intéresse). Je pense qu'avant même de partir dans l'écriture, il convient de fixer certaines éléments narratifs pour plus tard : avoir une vision plus ensembliste.
Quel est le message que tu veux faire passer au travers de ce texte. Rédige le clairement à part. Quelles sont les idées sous jacentes de cette univers ? Est-ce de l'eugénisme pur et simple, comment fonctionne la dictature etc. Fais des schéma, étoffe les, montre les. Structure l'envers du décor à l'extérieur du texte. Comme idée, tu peux faire ce que j'ai récemment fait pour mon univers cyberpunk ou comme de plus en plus d'auteurs le font : fais plusieurs chapitres avec au début de chaque chapitre une note explicative de 10-15 lignes qui explique un élément de ton schéma "universel".
Exemple :
Chapitre 1 : Le mec va rencontrer son épouse. Ne décris aucunement les éléments de l'univers politique, tabous, abstractions. Décris plutôt le tramway, le caractère du personnage, son désamour de la société, son métier. Puis au début laisse simplement entrevoir une des catégories sociales.
Chapitre 2 : Le mec rencontre son épouse. Décris la rencontre. D'un point de vue puis de l'autre, puis des deux par exemple. Décris les lieux proches, les personnes, les bruits, les odeurs, toutes les choses pertinentes qui peuvent nourrir un univers : les 5 sens c'est à dire les perceptions Puis de la même façon, laisse entrevoir la seconde catégorie sociale dans un entête.
Ca peut donner comme structure.
Chapitre 1 Catégorie A : Abalbla. Description. Début du texte.
Ainsi de suite.
Tu vas ainsi construire des éléments de l'univers qui vont faire comprendre "progressivement" au lecteur l'horreur de la dictature, sans justement la décrire comme telle. Il est littérairement et pour tenir un lecteur en haleine beaucoup plus fort d'user de ce genre de procédés. C'est par exemple, ce que font les salopards comme le fils de Franck Herbert (dans les prequels de Dune) ou le mec qui a écrit la suite des Starwars. N'utilise jamais le procédé cinématographie de switcher de personnages en personnages : c'est une horreur littéraire. C'est d'une efficacité redoutable mais nullissime. Ca donne de la pige. 99% des auteurs de fantastiques et SF le font de nos jours. D'où mon désamour de plus en plus profond pour le genre (moi qui fût un grand adorateur de Perry Rodan). Tu peux aussi à l'inverse déconstruire les éléments de la société en les décrivant comme "normaux" à chaque fois puis à chaque conclusion en montrer la mécanique (c'est plus original). Tout n'est qu'une question surtout d'amener le lecteur vers l'univers et pas de lui offrir tout dans une assiette dès le début. Prend ton temps donc.
Un exemple simple. Le tramway que tu cites te prend un mot. Tu pourrais développer ce dernier sur 30 ou 40 lignes de description qui donneront des indices au lecteur sans pour autant de suite nous révéler les abstractions de la dictature policière.
Pars de deux principes : 1- Décrire la vie du personnage "simplement", sans penser à la politique de l'univers. Les détails proches sont les seuls qui importent initialement. 2- Progressivement amène le lecteur à "découvrir" les éléments de l'univers.
Pour ce qui est de l'originalité, là c'est de l'idée et de la créativité. Si tu veux l'être, c'est une question de temps. Nourris toi de tes perceptions et de détails de la vie courante pour les projeter dans ce qu'ils seront dans 100 ans. On aboutit souvent à de belles choses. Tiens l'arbre avec l'oiseau dessus là, ils seront quoi dans 100 ans si un mec regarde la même chose ? Ah beh les arbres ne seront plus naturels, y aura des forêts bio et un écosystème contrôlé pour le recyclage de l'oxygène, des machines géantes pour gérer l'air qu'on respire et le retraitement de la pollution des énergies fossiles dans les bas quartiers des immenses mégalopoles tentaculaires. Fais l'inverse de ton "schéma universel" : pars d'un point de détail et remonte, remonte, puis crée un schéma global sur chaque point.
Un univers, je suis en conception d'ailleurs, ça se construit dans les deux sens : du détail vers le global et du global vers le détail. Un univers fantastique relié à un peu de sciences fondamentales doit par exemple expliquer le divin d'une façon original tout en sachant expliquer la vie du paysan dans une baronnie. Tout se mûrit. La réalité est l'inspiration la plus facile d'accès pour imaginer le monde et rêver.
Le cliché ? Les clichés ça marche toujours bien et on verra à terme après toutes ces réflexions s'il ne mûrira pas tout seul.
Au boulot. | |
| | | Mike001 Coordonnateur Littéraire
Nombre de messages : 2662 Age : 23 Localisation : West Coast ; Phare Ouest Date d'inscription : 26/09/2010
Personnages RP Pseudo: Mike le Fremen Pseudo : Hannibal Smith Pseudo : Davy et Mickey
| Sujet: Re: [WIP] Le dôme oriental Lun 9 Juil - 20:33 | |
| J'avais lu vos réponses mais oublié de répondre par la suite. De sorte que je vous remercie pour votre aide et je prends note de vos conseils. Je vais réfléchir plus longuement sur le BG, le personnage et surtout trouver un scénar. Car il est vrai que ce début ne mène pas bien loin et dévoile trop d'informations qui pourraient être distillées plus tard.
(: | |
| | | Mike001 Coordonnateur Littéraire
Nombre de messages : 2662 Age : 23 Localisation : West Coast ; Phare Ouest Date d'inscription : 26/09/2010
Personnages RP Pseudo: Mike le Fremen Pseudo : Hannibal Smith Pseudo : Davy et Mickey
| Sujet: Re: [WIP] Le dôme oriental Dim 12 Aoû - 18:22 | |
| J'ai donc repris ce système de décorticage, Tr0n, que j'avais déjà utilisé il y a un moment pour un autre récit, j'aurais dû y repenser. Donc voici la description des chapitres :
Chapitre 1 : M. X (ne sachant pas comment le nommer pour le moment j'ai opté pour ceci, j'hésite à le conserver ou non) est dans le tramway. Au début regardant autour de lui, après dans ses pensées, sur ce qui l'amène au Ministère de la Famille.
Chapitre 2 : Arrivé audit Ministère, M. X est reçu par un officier de groupement familial (ici je me suis inspiré de notre "officier d'état civil"). L'OGF lui annonce la formation de son mariage et le déroulement de sa nouvelle installation. L'OGF le laisse un moment afin d'aller voir la femme de M. X.
Chapitre 3 : Première rencontre entre M. X et sa femme (F.), banalités échangées, des silences. OGF bien qu'ayant l'air enjoué est directif et ferme.
Chapitre 4 : Ils passent l'après midi à ranger leurs affaires dans leur appartement. Puis première nuit passée ensemble. Le lendemain F. va travailler (elle est employée dans une société en tant que secrétaire d'un cadre. Elle est de catégorie C ou D). M. X s'ennuyant sort dehors et croise par hasard un ami OPA. Ces derniers vont boire un verre et discutent de la nouvelle situation de M. X.
Chapitre 5 : Suite à la discussion avec son ami, M. X est sur ses gardes et fouille son appartement. Il trouve des micros et les détruit. (ellipse jusqu'au sixième jour). F. sort de son silence pour envoyer M. X faire quelques courses, il rechigne à quitter l'appartement de peur qu'il soit visiter, cela fait plusieurs jours qu'il n'est pas sorti. Il y va et en rentrant trouve deux micros (moins que la première fois). Le lendemain il reçoit une lettre pendant que F. est au travail, il devient un IOPA.
Chapitre 6 : M. X laisse la lettre sur la table par inadvertance et va voir son ami. Celui-ci lui dit d'aller se plaindre auprès du Ministère de l'Intérieur. En insistant, M. X arrive à rencontre brièvement un fonctionnaire de bas échelon, mais il obtient tout de même un rendez-vous avec un plus haut gradé.
Chapitre 7 : M. X rentre chez lui, F. l'attend et le fustige. | |
| | | dale cooper
Nombre de messages : 7649 Age : 46 Date d'inscription : 08/09/2008
Personnages RP Pseudo: Pseudo : ▲ Pseudo :
| Sujet: Re: [WIP] Le dôme oriental Dim 12 Aoû - 20:03 | |
| C'est toujours intéressant de voir une création se mettre en place, vue de l'intérieur. Les conseils de tron et lilith prouvent qu'ils ont l'habitude de faire les choses de façon réfléchies et pensées sur le long terme ! Une expérience utile à tous ^^ (merci de la partager).
J'en dirai pas plus puisque j'utilise la plupart du temps une méthodologie à peu près identique : rtouver l'embryon d'histoire, le résumer très succinctement sur quelques lignes. Puis le penser plus en profondeur, le laisser couver, germer, murir jusqu'à éclore (à vrai dire je le laisser couver jusqu'à ce qu'il sorte tout seul sur le clavier !). Au bout d'un moment l'histoire et les personnages se sont étayés tout seul à force de les pousser dans des simulations de situations et même si toutes n'ont pas besoin d'être retenues pour la version finale, elles ont le méritent de te donner une connaissance approfondie de tes propres personnages.
Je crois qu'il faut souvent partir d'un cliché pour ébaucher une histoire. Déjà parce que l'imagination a besoin d'un terreau préexistant avant de s'envoler d'elle même, et puis surtout parce qu'il faut bien partir de qqch, ne serait-ce que pour visualiser un personnage ou un monde, auquel on va enlever et ajouter des éléments au fur et à mesure des besoins de l'histoire.
Je crois que c'est la phase la plus "magique" qui soit dans la création d'une histoire : sa cosmogonie !
La suite en image ? | |
| | | Mike001 Coordonnateur Littéraire
Nombre de messages : 2662 Age : 23 Localisation : West Coast ; Phare Ouest Date d'inscription : 26/09/2010
Personnages RP Pseudo: Mike le Fremen Pseudo : Hannibal Smith Pseudo : Davy et Mickey
| Sujet: Re: [WIP] Le dôme oriental Lun 10 Déc - 22:50 | |
| - Citation :
Chapitre 1
Le tramway était relativement silencieux. Le bruit aigu du métal contre le métal se faisait surtout entendre dans les virages. L'intérieur des wagons tremblait légèrement, il était plus aisé de garder son équilibre dans ce moyen de transport que dans un bus. L'inconvénient du tramway résidait en la promiscuité des usagers aux heures de pointes. Dès le matin, alors que le réveil avait eu lieu une heure auparavant, il fallait supporter le contact dérangeant et chaud d'un inconnu. Les frottements incessants du muscle ou de la graisse du voisin qui baissait les yeux pour éviter de croiser des regards, au milieu d'une cabine où tous regardaient ailleurs. Le midi, les esprits s'échauffaient plus rapidement à cause de la faim et le soir venu, les fatigués travailleurs reprenaient leur place au sein de cet ensemble de corps.
Il était bientôt neuf heures. M.X pensait que d'ici que la grande aiguille atteigne le douze, il ne ferait plus qu'un avec la barre pleine de microbes contre laquelle il devait s'appuyer pour résister à l'assaut et la compression des masses. S'il la lâchait, il serait maintenu debout par la seule volonté de cette entité horrible et emporté au loin selon son bon vouloir. La liberté n'existait plus quand on évoluait parmi elle. Il fallait la suivre ou savoir se glisser entre ses éléments tout en résistant au coups d'épaules. Ou encore sortir du wagon et rentrer à l'intérieur une fois le complexe d'humains partis.
De part cet agrandissement soudain de son espace vital, M.X se risqua à regarder autour de lui. Il rencontra les regards d'autres aventuriers de son genre, à la recherche d'un siège confortable soulageant les genoux usés à force de se tenir et maintenir debout. L'homme à sa gauche avait la cinquantaine, portait un costume et un chapeau usés et le portait avec l'élégance que pouvait avoir un homme de son âge, malgré sa constitution qui se tassait et se voutait. Une sacoche au cuir éraflée pendait dans sa main gauche pendant qu'il se tenait de la droite à une barre métallique. Il regardait par la vitre la journée naissante : le soleil envahissait de plus en plus les rues si bien qu'il était possible de deviner que les piétons, à l'extérieur, quittaient avec hâte l'ombre pour s'offrir aux rayons de l'étoile. Ses yeux étaient bleus et ses cheveux partagés entre un brun résistant et un gris conquérant. Il avait des doigts vigoureux et forts car il se maintenant fermement mais sûrement à son appui en alliage sans montrer de crispation trop poussée ou une quelconque maladresse. Il se tenait simplement.
Sentant que X. le fixait, il tourna la tête vers lui. Après que X. ait détourné la sienne, gêné, l'homme afficha un léger sourire avant de se perdre de nouveau à contempler le paysage urbain défilant. Absorbé dans une recherche du détail pour les oublier à la découverte de particularités inattendues, et ainsi de suite. Tout ceci n'avait que pour but de l'occuper pendant son trajet quotidien, il le répéterait le soir en rentrant chez lui. Le cinquantenaire descendit quelques arrêts plus tard, tranquillement et d'une marche assurée, sa sacoche toujours dans la même main. Il s'immobilisa cependant pour profiter d'un rayon du soleil en lui lançant un regard triste. M.X perdit ensuite de vue l'homme, le tramway le dépassant. Voici une première moulure de ce que sera le premier chapitre, qui n'est pas fini par ailleurs. | |
| | | dale cooper
Nombre de messages : 7649 Age : 46 Date d'inscription : 08/09/2008
Personnages RP Pseudo: Pseudo : ▲ Pseudo :
| Sujet: Re: [WIP] Le dôme oriental Sam 15 Juin - 17:48 | |
| Ce sujet peut-il être archivé, ou avez-vous d'autres éléments à y apporter ? | |
| | | Mike001 Coordonnateur Littéraire
Nombre de messages : 2662 Age : 23 Localisation : West Coast ; Phare Ouest Date d'inscription : 26/09/2010
Personnages RP Pseudo: Mike le Fremen Pseudo : Hannibal Smith Pseudo : Davy et Mickey
| Sujet: Re: [WIP] Le dôme oriental Sam 15 Juin - 18:25 | |
| Ce topic reste en place. Merci bien, sale rouge. | |
| | | dale cooper
Nombre de messages : 7649 Age : 46 Date d'inscription : 08/09/2008
Personnages RP Pseudo: Pseudo : ▲ Pseudo :
| Sujet: Re: [WIP] Le dôme oriental Mer 18 Déc - 12:30 | |
| Il reste toujours en place ? | |
| | | Mike001 Coordonnateur Littéraire
Nombre de messages : 2662 Age : 23 Localisation : West Coast ; Phare Ouest Date d'inscription : 26/09/2010
Personnages RP Pseudo: Mike le Fremen Pseudo : Hannibal Smith Pseudo : Davy et Mickey
| Sujet: Re: [WIP] Le dôme oriental Sam 12 Juil - 2:34 | |
| J'ai repris le travail sur ce WIP quand mon écran d'ordi est tombé en rade, je post donc les deux chapitres que j'ai écrits.Le dôme oriental Chapitre 1 : Le trajetLe tramway était relativement silencieux, les grincement métalliques se faisaient surtout entendre dans les virages. L'intérieur des wagons ne tremblait que légèrement. L'inconvénient du transport public résidait en la promiscuité des usagers aux heures de pointes. Dès le matin, une heure après le réveil, il fallait que les usagers supportent le contact dérangeant et chaud d'un inconnu. Les frottement incessants du muscle ou de la graisse étaient incommodes. Les voisins ne se regardaient pas et tous fuyaient les yeux de leurs compagnons de route, malgré l'exiguïté des cabines. Il était bientôt neuf heures et demie, Eugène Percès pensait que d'ici que la grande aiguille de sa montre atteigne le douze, il ne ferait plus qu'un avec la barre pleine de microbes contre laquelle il devait s'appuyer pour résister à l'assaut et à la compression des corps. S'il la lâchait, il serait maintenu debout par la volonté de cette entité horrible que sont les travailleurs du matin, puis il serait emporté au loin selon leur bon vouloir. La liberté de mouvement n'existait plus quand on évoluait parmi elle. Il fallait la suivre ou savoir se soustraire aux coups d'épaules des éléments la composant.
L'engin arriva à une station et Eugène profita d'un agrandissement de son espace vital. Il se risqua à observer son environnement, il rencontra les regards d'autres aventuriers à la recherche d'un siège libre. Un homme retint son attention : il avait la soixantaine, portait un costume noir usé avec l'élégance que pouvait avoir un homme de son âge ; malgré les affres du vieillissements. Une sacoche au cuir éraflé pendait dans sa main gauche pendant qu'il se tenait de la droite à une barre métallique. Il faisait face à la vitre intégrée à la paroi latérale du tramway. Au-dehors, la journée naissait : le soleil envahissait les rues, les piétons sortaient avec hâte de l'ombre pour s'offrir aux rayons de l'étoile. Les yeux bleus de l'homme sautillaient de détails en détails, ses cheveux étaient partagés entre un brun résistant et un gris conquérant. Sentant qu'Eugène le fixait, il tourna la tête. Il sourit quand son cadet, gêné, détourna la sienne. L'homme laissa retomber ce bref moment d'amusement et se perdit de nouveau à la contemplation passive du paysage urbain qui défilait. Quelques arrêts plus tard, il descendit à son tour, tranquillement et d'une marche assurée ; sa sacoche toujours dans la même main. Cependant, il s'immobilisa pour profiter de la mince chaleur du soleil filtrée par le dôme de la ville. Le visage de l'homme se renfrogna car il désirait plus. Eugène n'en vit pas davantage, le tramway poursuivait son chemin. Bientôt, il atteignit le quartier administratif. Là, les bâtiments étaient plus imposants et l'architecture plus solennelle. Rares étaient les édifices qui ne comportaient pas de colonnade, de coupole ou de fronton gravé. Cet attachement à l'héritage gréco-romain trahissait un but d'écrasement des visiteurs, leur rappeler que ceux qui occupaient les locaux étaient les dirigeants. Cette manière de construire devait aussi gonfler la propre fierté des décideurs, nota Eugène. Il sortit du tramway la boule au ventre. Il était nerveux, il voulait faire demi-tour quand il s'approcha du bâtiment du ministère de la Famille. Celui-ci était haut de trente mètres, un majestueux et long propylée précédait une lourde porte de bois ouverte. Sur le devant du ministère était inscrit : « LA FAMILLE EST L'AVENIR ». Eugène déglutit. Chapitre 2 : RencontresEugène présenta à l'accueil sa convocation, après qu'il eut vaincu la peur qui le possédait. La secrétaire assise derrière son large présentoir l'écouta avec un air de désintérêt à peine voilé. Le jeune homme la trouva immédiatement antipathique. La fonctionnaire lui indiqua la salle dans laquelle il allait avoir son rendez-vous avec l'officier de groupement familial. Elle lui précisa, toujours sur un ton monocorde, qu'il devrait attendre son tour et en aucun cas frapper à la porte. Son travail accomplit, elle retomba sur son écran et fit comme si Eugène n'existait pas. Il partit l'esprit embrouillé par la rapidité des informations transmises et à cause de ses propres pensées à propos de la secrétaire inepte, si bien qu'il ne vit pas les premiers panneaux indicateurs. Il passa ainsi de couloirs en couloirs et parcourut maints escaliers à travers l'office ministériel, il se sentait complètement perdu. Sur le chemin il croisa d'autres fonctionnaires aux visages fermés qui ignoraient les tentatives de communication mal articulées d'Eugène, de même que des justiciables comme lui. Tous partageaient son manque d'assurance et le jeune Percès ne tenta pas d'obtenir d'eux des renseignements. Ils ne les détenaient manifestement pas. L'atmosphère du bâtiment était austère. L'intérieur ne possédait rien de la grandeur démesurée de la façade. Au contraire, il se voulait sobre et fonctionnel ; les murs peints en dégradés de gris étaient harmonieux sans être réconfortant. Non, le problème résidait principalement dans le fait qu'Eugène n'avait entendu jusqu'ici que la voix de la secrétaire depuis ses pérégrinations. Les uniques bruits qui indiquaient que le bâtiment fût occupé étaient ceux des machines en route. Les employés du ministère semblaient frappés de mutisme et ils se déplaçaient furtivement. Eugène suait abondamment, son front était trempé quand il trouva enfin sa route. Il épongeait constamment sa figure du revers de sa manche. Son parfum allait être supplanté par l'odeur de transpiration qui se dégagerait de lui inévitablement. Cela ne ferait pas bonne figure. Percès prit place sur le banc aligné contre le mur installé devant la porte. Il n'eut pas le temps de souffler car elle s'ouvrit aussitôt. Eugène se leva précipitamment, deux jeunes de son âge, une femme et un homme, quittèrent la pièce. Ils avaient la mine déconfite. Le couple partit la tête basse sans un mot, ils avaient adopté les règles du lieu. Eugène redirigea son attention vers la salle. Un grand blond aux yeux perçants l'invita à le suivre du doigt.
— À votre tour, annonça-t-il. Eugène sursauta mais pénétra malgré tout dans la pièce qui, outre trois sièges, un bureau et un ordinateur, était vide. Il s'installa. — Je suis l'officier de groupement familial von Hohenhoff. Je vais m'occuper de votre situation. Vous êtes bien Eugène Percès, domicilié aux logements sous-terrains H, appartement 29 ? demanda le fonctionnaire après avoir lu la fiche d'état civil d'Eugène sur son appareil informatique. — Oui, monsieur, répondit automatiquement Eugène. — Vous avez vingt-cinq ans et êtes toujours célibataire ? — Oui, monsieur. — Hmm. Je constate, au surplus, que vous êtes un OP. — Oui, monsieur. — Militant ? Pigiste ? Contestataire ? — Pigiste, au Droit de choisir. — Je vois. Vous êtes au fait de votre présence ici j'imagine ? — Je le suis, affirma le jeune homme. Sa gorge était sèche et ses mains moites. — Vous n'êtes pas sans savoir que vous aggravez votre position. Pourtant ce n'est pas compliqué de s'intégrer. Personne ne manque de rien et vous faites la fine bouche. Ça me dépasse. Bon, après tout, vous êtes encore jeune, ce sera peut-être une passade, il n'est pas trop tard. Mais faites attention.
Eugène haussa les épaules car il n'avait plus de salive ; von Hohenhoff prit cela pour de l'insolence et son visage s'assombrit.
— Très bien. Je vais faire entrer votre épouse. Vous tâcherez d'être poli, Percès ! Elle a perdu son mari la semaine passée. Une veuve, génial, pensa Eugène. Comme si ce n'était pas suffisamment pénible à l'origine.
L'officier de groupement familial fit le tour de son bureau et alla chercher la promise de Percès. Il revint rapidement, accompagné d'une petite femme brune. Eugène ne la trouva pas à son goût. Peut-être que si ses traits étaient moins tirés par la méfiance et les froncements de sourcils, ses pommettes légèrement rosées et ses lèvres charnues pourraient l'attirer.
— Diane Chélenne, présenta l'officier, Eugène Percès.
Elle tendit la main droite ; Eugène essuya la sienne sur son genoux avant de la serrer. Elle grimaça au contact de leur peau et frotta à son tour discrètement sa paume contre son tailleur.
— Maintenant que tout le monde est présent vous allez pouvoir signer les papiers qui feront de vous des époux, et ce puisqu'aucun de vous deux n'est marié à vingt-cinq ans. Bien que pour vous, Diane, ce soit pour de tragiques raisons. Je vous renouvelle mes condoléances. — Merci, monsieur.
Von Hohenhoff prit dans un tiroir une feuille et un stylo. Diane Chélenne signa en soupirant, Hohenhoff lui sourit tristement pour la soutenir. Eugène prit à son tour le crayon en tremblant puis l'officier de groupement familial apposa son contreseing et rangea l'acte de mariage.
— Monsieur Percès, vous habiterez chez votre épouse qui dispose d'un logement familial. Vos affaires vous y attendent.
La fin de la réunion venait d'être annoncée. Le ministère de la Famille avait fait son office. Cette administration avait pour charge de contrôler la courbe démographique, d'attribuer les logements et de veiller au brassage du sang. La loi était claire, le ministère formait souverainement des couples et les mariait en choisissant parmi les célibataires de vingt-cinq ans ou plus. Les récalcitrants étaient arrêtés, jugés et déchus de leur statut de citoyen pour endosser celui de condamné. Eugène était un opposant politique, un rang bâtard car il possédait les mêmes privilèges que les citoyens tout en supportant les conséquences d'une sanction morale décernée par la population. Eugène n'était pas apprécié et sa nouvelle femme n'allait pas être aux anges quand elle l'apprendrait. [...]
Dernière édition par Mike001 le Mer 11 Mar - 19:37, édité 2 fois | |
| | | Haalysse Rédactrice en chef
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Personnages RP Pseudo: Nuage rose ? Pseudo : Algol Daling Pseudo : Béta virginis zaridjan
| Sujet: Re: [WIP] Le dôme oriental Mar 9 Déc - 16:52 | |
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| | | Mike001 Coordonnateur Littéraire
Nombre de messages : 2662 Age : 23 Localisation : West Coast ; Phare Ouest Date d'inscription : 26/09/2010
Personnages RP Pseudo: Mike le Fremen Pseudo : Hannibal Smith Pseudo : Davy et Mickey
| Sujet: Re: [WIP] Le dôme oriental Mar 9 Déc - 18:04 | |
| Il est toujours d'actualité oui, je travaille sur le chapitre 3 (faudrait que je vire ces termes d'ailleurs, c'est trop court pour faire des chapitres).
Je vais m'éloigner progressivement de Gattaca et 1984 (du moins je vais essayer), ainsi que du plan par chapitre que j'ai fait plus haut, il n'est plus le même.
Concernant l'objectif et le titre je peux en dire plus mais se sont de vrais spoilers, alors à toi de voir.- Spoiler:
– cette nouvelle fait partie du même univers que plusieurs autres nouvelles SF écrites ou en cours d'écriture (Olympus Mons, Le chant des abricots et Le Carouble). – le titre « le dôme oriental » est tiré d'un cratère de la Lune : « Mare Orientale ». Merci d'avoir lu et commenté (: | |
| | | Haalysse Rédactrice en chef
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| Sujet: Re: [WIP] Le dôme oriental Mer 10 Déc - 1:04 | |
| En lisant ta réponse, je me suis dit : nan, je ne vais pas lire le spoiler, ça me fera la surprise quand il publiera la suite. Et puis, finalement, je n'ai pas pu résister ! ^^ Je n'ai décidément aucune volonté :-p
Je réponds la suite dans un spoiler, pour les lecteurs et lectrices ayant plus de volonté que moi. Et puis, ça en frustrera peut être certain.ne.s, niark niark niark :-p
- Spoiler:
Il me reste encore deux de tes œuvres à lire dans celles que tu cites dans le spoiler : Le chants des abricots et Le caroube. Je vais m'empresser de corriger ce manquement :-p Et j'aime beaucoup la signification du titre du coup. Et son lien qu je pressens avec Olympus Mons :-)
Haalysse | |
| | | Mike001 Coordonnateur Littéraire
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| Sujet: Re: [WIP] Le dôme oriental Jeu 9 Avr - 18:40 | |
| Le dôme oriental Le trajet Le tramway était relativement silencieux, les grincement métalliques se faisaient surtout entendre dans les virages. L'intérieur des wagons ne tremblait que légèrement.
L'inconvénient du transport public résidait en la promiscuité des usagers aux heures de pointes. Dès le matin, une heure après le réveil, il fallait que les usagers supportent le contact dérangeant et chaud d'un inconnu. Les frottement incessants du muscle ou de la graisse étaient incommodes. Les voisins ne se regardaient pas et tous fuyaient les yeux de leurs compagnons de route, malgré l'exiguïté des cabines.
Il était bientôt neuf heures et demie, Eugène Laplace pensait que d'ici que la grande aiguille de sa montre atteigne le douze, il ne ferait plus qu'un avec la barre pleine de microbes contre laquelle il devait s'appuyer pour résister à l'assaut et à la compression des corps. S'il la lâchait, il serait maintenu debout par la volonté de cette entité horrible que sont les travailleurs du matin, puis il serait emporté au loin selon leur bon vouloir. La liberté de mouvement n'existait plus quand on évoluait parmi elle. Il fallait la suivre ou savoir se soustraire aux coups d'épaules des éléments la composant.
L'engin arriva à une station et Eugène profita d'un agrandissement de son espace vital. Il se risqua à observer son environnement, il rencontra les regards d'autres aventuriers à la recherche d'un siège libre. Un homme retint son attention : il avait la soixantaine, portait un costume noir usé avec l'élégance que pouvait avoir un homme de son âge ; malgré les affres du vieillissements. Une sacoche au cuir éraflé pendait dans sa main gauche pendant qu'il se tenait de la droite à une barre métallique. Il faisait face à la vitre intégrée à la paroi latérale du tramway. Au-dehors, la journée naissait : le soleil envahissait les rues, les piétons sortaient avec hâte de l'ombre pour s'offrir aux rayons de l'étoile. Les yeux bleus de l'homme sautillaient de détails en détails, ses cheveux étaient partagés entre un brun résistant et un gris conquérant. Sentant qu'Eugène le fixait, il tourna la tête. Il sourit quand son cadet, gêné, détourna la sienne. L'homme laissa retomber ce bref moment d'amusement et se perdit de nouveau à la contemplation passive du paysage urbain qui défilait.
Quelques arrêts plus tard, il descendit à son tour, tranquillement et d'une marche assurée ; sa sacoche toujours dans la même main. Cependant, il s'immobilisa pour profiter de la mince chaleur du soleil filtrée par le dôme de la ville. Le visage de l'homme se renfrogna car il désirait plus. Eugène n'en vit pas davantage, le tramway poursuivait son chemin.
Bientôt, il atteignit le quartier administratif. Là, les bâtiments étaient plus imposants et l'architecture plus solennelle. Rares étaient les édifices qui ne comportaient pas de colonnade, de coupole ou de fronton gravé. Cet attachement à l'héritage gréco-romain trahissait un but d'écrasement des visiteurs, leur rappeler que ceux qui occupaient les locaux étaient les dirigeants. Cette manière de construire devait aussi gonfler la propre fierté des décideurs, songea Eugène.
Il sortit du tramway la boule au ventre. Il était nerveux, il voulait faire demi-tourr quand il s'approcha du bâtiment du ministère de la Famille. Celui-ci était haut de trente mètres, un majestueux et long propylée précédait une lourde porte de bois ouverte. Sur le devant du ministère était inscrit : « LA FAMILLE EST L'AVENIR ». Eugène déglutit. Rencontres Eugène présenta à l'accueil sa convocation, après qu'il eut vaincu la peur qui le possédait. La secrétaire assise derrière son large présentoir l'écouta avec un air de désintérêt à peine voilé. Le jeune homme la trouva immédiatement antipathique. La fonctionnaire lui indiqua la salle dans laquelle il allait avoir son rendez-vous avec l'officier de groupement familial. Elle lui précisa, toujours sur un ton monocorde, qu'il devrait attendre son tour et en aucun cas frapper à la porte. Son travail accomplit, elle retomba sur son écran et fit comme si Eugène n'existait pas. Il partit l'esprit embrouillé par la rapidité des informations transmises et à cause de ses propres pensées à propos de la secrétaire inepte, si bien qu'il ne vit pas les premiers panneaux indicateurs. Il passa ainsi de couloirs en couloirs et parcourut maints escaliers à travers l'office ministériel, il se sentait complètement perdu. Sur le chemin il croisa d'autres fonctionnaires aux visages fermés qui ignoraient les tentatives de communication mal articulées d'Eugène, de même que des justiciables comme lui. Tous partageaient son manque d'assurance et le jeune Laplace ne tenta pas d'obtenir d'eux des renseignements. Ils ne les détenaient manifestement pas.
L'atmosphère du bâtiment était austère. L'intérieur ne possédait rien de la grandeur démesurée de la façade. Au contraire, il se voulait sobre et fonctionnel ; les murs peints en dégradés de gris étaient harmonieux sans être réconfortant. Non, le problème résidait principalement dans le fait qu'Eugène n'avait entendu jusqu'ici que la voix de la secrétaire depuis ses pérégrinations. Les uniques bruits qui indiquaient que le bâtiment fût occupé étaient ceux des machines en route. Les employés du ministère semblaient frappés de mutisme et ils se déplaçaient furtivement.
Laplace suait abondamment, son front était trempé quand il trouva enfin sa route. Il épongeait constamment sa figure du revers de sa manche. Son parfum allait être supplanté par l'odeur de transpiration qui se dégagerait de lui inévitablement. Cela ne ferait pas bonne figure.
Eugène prit place sur le banc aligné contre le mur installé devant la porte. Il n'eut pas le temps de souffler car elle s'ouvrit aussitôt. Eugène se leva aussitôt. Deux jeunes de son âge, une femme et un homme, quittèrent la pièce. Ils avaient la mine déconfite. Le couple partit la tête basse sans un mot, ils avaient adopté les règles du lieu. Eugène redirigea son attention vers la salle : un grand blond aux yeux perçants l'invita à le suivre du doigt.
— À votre tour, annonça-t-il.
Eugène sursauta mais pénétra malgré tout dans la pièce qui, outre trois sièges, un bureau et un ordinateur, était vide. Il s'installa.
— Je suis l'officier de groupement familial von Hohenhoff. Je vais m'occuper de votre situation. Vous êtes bien Eugène Laplace, domicilié aux logements sous-terrains H, appartement 29 ? demanda le fonctionnaire après avoir lu la fiche d'état civil d'Eugène sur son appareil informatique.
— Oui, monsieur, répondit automatiquement Eugène.
— Vous avez vingt-cinq ans et êtes toujours célibataire ?
— Oui, monsieur.
— Hmm. Je constate, au surplus, que vous êtes un OP.
— Oui, monsieur.
— Militant ? Pigiste ? Contestataire ?
— Pigiste, au Droit de choisir.
— Je vois. Vous êtes au fait de votre présence ici j'imagine ?
— Je le suis, affirma le jeune homme.
Sa gorge était sèche et ses mains moites.
— Vous n'êtes pas sans savoir que vous aggravez votre position. Pourtant ce n'est pas compliqué de s'intégrer. Personne ne manque de rien et vous faites la fine bouche. Ça me dépasse. Bon, après tout, vous êtes encore jeune, ce sera peut-être une passade, il n'est pas trop tard. Mais faites attention.
Eugène haussa les épaules car il n'avait plus de salive ; von Hohenhoff prit cela pour de l'insolence et son visage s'assombrit.
— Très bien. Je vais faire entrer votre épouse. Vous tâcherez d'être poli, Laplace ! Elle a perdu son mari la semaine passée.
Une veuve, génial, pensa Eugène. Comme si ce n'était pas suffisamment pénible à l'origine.
L'officier de groupement familial fit le tour de son bureau et alla chercher la promise de Laplace. Il revint rapidement, accompagné d'une petite femme brune. Eugène ne la trouva pas à son goût. Peut-être que si ses traits étaient moins tirés par la méfiance et les froncements de sourcils, ses pommettes légèrement rosées et ses lèvres charnues pourraient l'attirer.
— Diane Divard, présenta l'officier, Eugène Laplace.
Elle tendit la main droite ; Eugène essuya la sienne sur son genoux avant de la serrer. Elle grimaça au contact de leur peau et frotta à son tour discrètement sa paume contre son tailleur.
— Maintenant que tout le monde est présent vous allez pouvoir signer les papiers qui feront de vous des époux, et ce puisqu'aucun de vous deux n'est marié à vingt-cinq ans. Bien que pour vous, Diane, ce soit pour de tragiques raisons. Je vous renouvelle mes condoléances.
— Merci, monsieur.
Von Hohenhoff prit dans un tiroir une feuille et un stylo. Diane Divard signa en soupirant. Hohenhoff lui fit un sourire triste pour la soutenir. Eugène prit à son tour le crayon en tremblant puis l'officier de groupement familial apposa son contreseing et rangea l'acte de mariage.
— Monsieur Laplace, vous habiterez chez votre épouse qui dispose d'un logement familial. Vos affaires vous y attendent.
La fin de la réunion venait d'être annoncée. Le ministère de la Famille avait fait son office. Cette administration avait pour charge de contrôler la courbe démographique, d'attribuer les logements et de veiller au brassage du sang. La loi était claire, le ministère formait souverainement des couples et les mariait en choisissant parmi les célibataires de vingt-cinq ans ou plus. Les récalcitrants étaient arrêtés, jugés et déchus de leur statut de citoyen pour endosser celui de condamné. Eugène était un opposant politique, un rang bâtard car il possédait les mêmes privilèges que les citoyens tout en supportant les conséquences d'une sanction morale décernée par la population. Eugène n'était pas apprécié et sa nouvelle femme n'allait pas être aux anges quand elle l'apprendrait.
L'entretien terminé, Von Hohenhoff donna congé aux jeunes mariés. Dans le couloir, Eugène se tourna vers Diana, la langue rêche, cherchant quelque chose à dire. Mais rien ne venait. Diane n'attendit pas que l'inspiration l'atteigne. Elle lui donna le code d'entrée de l'appartement, lui dit à ce soir et annonça qu'elle devait retourner travailler. Eugène hocha bêtement la tête et la regarda partir, persuadé que son estomac noué n'était que le prélude au dessèchement intégral de ses organes. Abattu, il fit de son mieux pour s'échapper du labyrinthe monotone. Si le sort le lui aurait permis, il s'y serait bien perdu à jamais. Fuites Les maigres possessions d'Eugène étaient empilées à côté de l'entrée, le jeune marié préférait attendre Diane avant de les déballer. Il ne voulait pas bouleverser sa méthode de rangement, ni s'immiscer dans ses affaires en son absence. Néanmoins, il jeta un coup d'œil à l'appartement afin de se familiariser au plus vite avec les lieux. Le logement comprenait des commodités séparées de la salle de bain, un salon qui faisait également office de salle à manger, une petite cuisine et une chambre à coucher. L'endroit sans être chaleureux était tout de même plus accueillant que son précédent logement. Il restait debout près de la porte et tentait d'assimiler le fait que désormais il devrait partager ces cinq pièces avec une femme. Une femme qui était son épouse et qui l'était uniquement par malchance, parce qu'elle avait perdu son mari. Elle était sûrement triste et malheureuse, même si elle n'en avait rien laissé paraître au ministère ; et voilà qu'il lui était présenté comme son successeur. La place dans le lit avait à peine refroidi. Eugène se sentait honteux et désolé pour Diane. Il aurait volontiers poursuivi son chemin seul plutôt qu'on l'impose à la veuve, lui, ses mains moites et ses soucis de catégorie. Il sentit une bouffée de colère monter, ses traits rougirent et ses doigts se crispèrent. Il mordit dans la manche de son manteau et serra la mâchoire. Il cessa quand la douleur se fit trop intense et qu'il estima que le calme lui revenait. Qu'il profite du ridicule de sa réaction tant qu'il le pouvait, à la fin de la journée il ne serait plus seul pour pouvoir se détendre de la sorte.
Il s'imaginait le regard froid de Diane et le mépris qui allait avec. Eugène ne la connaissait pas mais le bref air de suffisance qu'elle avait porté pendant un instant lui avait fait forte impression ; se représenter le personnage différemment était ardu.
Il devait trouver une solution, n'importe laquelle, et échapper à ce coup déplaisant de la bureaucratie. En considérant mieux l'affaire, il se dit qu'il aurait dû trouver une solution il y a de cela des mois, voire des années. Par une prospection discrète dans son entourage professionnel qui sait s'il n'aurait pas découvert une opposante politique célibataire et ils auraient pu s'arranger tous les deux. Un commun accord aurait été un moment de liesse en comparaison de l'union forcée qu'il venait de subir. Ou alors, il aurait pu se rendre stérile : le marché noir du phtalate se développait continuellement depuis deux ou trois années ; les autorités peinaient à y mettre fin, elles ne pouvaient interdire l'import des produits plastiques tandis que le dôme subissait un blocus. Les hommes désireux d'envoyer paître le programme génétique du gouvernement et suffisamment courageux pour passer le pas prenaient des capsules de phtalate concentré. L'effet sur quelques mois garantissaient une castration chimique maison. L'objectif principal du ministère de la famille étant d'assurer des naissances, les individus stériles n'étaient pas contraints d'être mariés. Eugène s'en voulut de ne pas avoir envisagé ces options.
Toutefois, il reconnaissait honteusement que le fait d'avoir une femme sans se fouler et sans passer par toutes les étapes fastidieuses de la séduction avait du bon. Même si Diane n'avait pas l'air commode du tout.
Son bracelet communicateur l'extirpa de ses remords. Antonin, l'un de ses amis, venait de le contacter pour lui donner rendez-vous au café qu'ils aimaient fréquenter. Ravi d'avoir une bonne excuse pour s'en aller, Eugène n'hésita pas une seconde et se mit en route. Il traversa rapidement plusieurs longs couloirs ; ses pas claquaient sur les plaques métalliques.
Le domaine souterrain du dôme était étayé, tapissé, matelassé d'alliages. Du gris souris recouvrait la surface tandis qu'à l'intérieur régnait le gris fer ; ce manque de décoration tapait passablement sur les nerfs du jeune homme.
À la sortie d'un ascenseur il alla tout droit. La porte qu'il s'apprêtait à ouvrir était loin d'être anodine puisqu'elle était posée sur des gonds et que la poignée était en étain. Eugène trouvait que ces petites particularités contribuaient à l'ambiance du Café du cratère. Cette touche d'archaïsme conférait au lieu une âme, une saveur. Une individualité. Quelque chose de palpable flottait dans ce modeste bar, comme s'il était possible de sentir dans l'air une odeur de grain de café ou de tabac froid. Quand on était client au Cratère, on aurait très bien pu se trouver sur Terre à siroter un vrai caoua, non sur la Lune à ingurgiter du jus de chaussette lyophilisé.
Eugène pénétra dans le café, fit quelques pas et s'assit lourdement sur une banquette.
— Salut, dit-il, laconiquement à l'homme installé en face de lui.
— Salut, répondit l'autre avant d'observer plus attentivement son ami. Tu ne sembles pas dans ton assiette.
— Pas vraiment non.
— Le mariage ? demanda Antonin.
Eugène hocha la tête tout en grimaçant.
— Ah, ça te passera. Tu verras. Ça fait ça à tout le monde.
— Tu as connu la même chose ?
— Bien sûr, certifia Antonin, espiègle, on s'est foutu pas mal de fois sur la tronche, Emma et moi.
— Hmm, merci, me voilà rassuré..., annonça Eugène sur un ton qui disait clairement le contraire.
— Avec du travail ça s'est arrangé.
— Comment ?
— On s'est réconcilié au pieu, et maintenant on est un couple normal.
Eugène haussa un sourcil. Il savait que l'entrain de son comparse le poussait parfois à raconter tout et n'importe quoi pourvu que cela sonne bien. De près de dix ans son aîné, Antonin travaillait lui aussi au Droit de choisir. Malgré leur différence d'âge, Eugène et Antonin s'étaient rapidement liés, ils passaient beaucoup de leur temps libre à vadrouiller ensemble et à discuter autour d'infâmes breuvages. À la rédaction du journal
— Si si, je t'assure, ajouta Antonin.
Eugène n'insista pas plus, permettant à Antonin de commander au serveur deux bières locales. La boisson n'était que légèrement alcoolisée et elle possédait un fort goût de levure en bouche, ce qui ne les découragea pas.
— Je... Je n'ai pas envie de rester..., lâcha Eugène après avoir bu une première gorgée.
— Allons donc, tu viens d'arriver.
— Non, je n'ai pas envie de rester, répéta-t-il en insistant sur le dernier mot.
— Oh... Encore cette histoire de poudre d'escampette.
— Moque-toi, Antonin. Moque-toi...
— Et tu voudrais aller où ? Sur Terre ?
— Oui, ça me tente plus que de devenir un colon sur Mars et de casser des cailloux à longueur de journée.
— Haha, t'es con, Eugène. Il n'y a que des scientifiques sur Mars pour le moment. Quand ils veulent des minerais ils utilisent des machines. Tu devrais te renseigner davantage.
— Quand bien même ! répondit le plus jeune, les joues légèrement rosies. Au moins sur Terre il y a la liberté. Je pourrais choisir avec qui me marier, avec qui avoir des enfants. Je pourrais même voter ! Je ne tiens pas à être un opposant politique toute ma vie. Je tiens à devenir un citoyen normal un jour, sans avoir à trahir mes idées.
Antonin vérifia qu'autour d'eux personne n'avait entendu les propos d'Eugène puis se pencha au-dessus de la table. Certes, le café du cratère avait pour principale clientèle des opposants et des sympathisants, mais il valait mieux ne prendre aucun risque.
— Moins fort, prévint Antonin. Je préférerais ne pas avoir à passer quelques heures en salle d'interrogatoire parce que tu ne connais pas la discrétion.
Eugène haussa les épaules, faussement indifférent.
— Et qu'est-ce que tu irais bien faire en bas ?
— Je leur raconterais ce qu'il se passe dans le dôme, je leur dirais la chance qu'ils ont d'être libres.
— Ils savent déjà ce qu'il se trame ici, sinon on ne subirait pas un blocus. Moi je vais plutôt te raconter pourquoi il faut rester. Tout simplement parce que le dôme est parfait.
— Parfait, rien que ça ?
— Oui, Eugène, le dôme est parfait.
— Qu'est-ce que tu racontes ?
— C'est pourtant évident, rétorqua Antonin, le dôme est un paradis. Les taux de chômage et de criminalité sont au plus bas, il n'y a pas de crise économique du fait de la disparition du marché intérieur, la colonie pourra bientôt subsister en totale autarcie. Les travailleurs accomplissent leurs tâches en toute quiétude, loin du stress de se faire licencier. Les loisirs sont nombreux et variés, la natalité est bonne. Même ceux qui trouvent le moyen de râler – toi et moi par exemple – ont leur place et leur rôle dans le dôme. Nous sommes la soupape, Eugène, ce qui fait retomber la pression, les grandes gueules qui permettent aux autres habitants de se questionner. Grâce à nous ils restent sur leurs gardes et font fonctionner leurs méninges. Le journal pinaille ; ils le savent. Et ils savent aussi qu'on peut pinailler car le gouvernement l'autorise.
— Mais la démocratie...
— La démocratie, coupa le plus vieux. Quelle démocratie ? Si tu parles des oligarchies terriennes, je te rassure, ce ne sont pas des démocraties. Tu sais ce que Rousseau disait : « Toute loi...
— ... que le peuple en personne n'a pas ratifiée est nulle ; ce n'est point une loi. » Je sais. Qui n'a pas lu le Contrat social sous le dôme de la Mare Orientale ? ironisa Eugène.
— Ce ne sont que des aristocrates, des voleurs, des meurtriers. Ils sont tous atteints du maux que l'on appelle « salaire ». L'argent est leur roi, le droit leur fouet. Laisse la démocratie là où ils l'ont enterrée, qu'elle repose enfin en paix. Est-ce qu'un gouvernement ou une élite ont été assez stupides pour céder son pouvoir au peuple ? Est-ce que le peuple tient vraiment à décider par lui-même ? Je réponds par la négative, sinon le peuple aurait milité pour la vraie démocratie depuis longtemps. Oui, le dôme est une dictature ! Et alors ? Ce n'est pas n'importe laquelle, c'est la meilleure qui soit : une dictature humaniste. Depuis qu'elle a été instaurée il n'y a pas eu d'affrontement, d'émeute ou de destruction des biens publics. Il n'y a pas eu de maladie, pas d'effondrement de la bourse. Le peuple n'est plus aliéné. Il vit pour vivre et non plus pour un morceau de pain et un emploi de misère. Le peuple fait ce qu'il lui plaît sans qu'il ait à redouter s'il aura ensuite de quoi garnir sa table ou de quoi rembourser ses usuriers. Les mécontents, quant à eux, peuvent exprimer leurs désaccords, sans subir de menace ou de sanction physique. Tu comprends, chacun a sa voix dans le dôme. Personne n'est mis à l'écart.
— Moi je le suis, trouva à dire Eugène.
— Tu ne l'es pas. Tu es nourri, logé, blanchi. Ta participation à la communauté est de la critiquer. Et tu arrives à être malheureux après ça... que te faut-il de plus ?
— Si je le savais... J'ai le sentiment que ça se trouve sur Terre, Antonin. Il me faut des réponses.
— À quelle question ?
— Je la découvrirais peut-être en chemin.
— C'est du masochisme que d'aller volontairement se jeter dans la haine terrienne.
— Aide-moi, Antonin. Dis-moi qui pourrait me faire mon passeport.
— Je suis ton ami, Eugène, et à ce titre la meilleure chose à faire pour toi serait de te dénoncer.
— Tu n'oserais pas !
— Vu comment tu t'obstines, j'hésite sérieusement, souffla Antonin.
— Tu as des contacts aux docks, tu pourrais me mettre en relation. Le reste je gère.
— Non, répondit le journaliste du Droit de choisir en secouant la tête. Gère plutôt ton mariage.
Ils se fixèrent pendant une dizaine de secondes ; Eugène cherchait à faire changer d'avis son ami par son regard noir mais celui-ci demeurait impassible. Le jeune homme signifia son abandon en buvant une longue gorgée dans son verre. Satisfait de le voir renoncer, Antonin enchaîna sur un suejt de conversation plus léger :
— Pour un mariage comblé je te conseille à nouveau la technique du lit conjugal. Après tout, c'est son but.
— Cela va s'avérer compliqué...
— Oh..., s'exclama Antonin.
Il poursuivit en murmurant :
— Tu as des petits soucis de mécanique... Pour ça aussi j'ai une solution : je peux t'avoir des pillules par un type. Elles te revigoreront à coup sûr. Je peux te le certifier.
— Ce n'est pas ça.
— Quoi donc alors ?
— Elle est veuve, Antonin. Diane est veuve.
— Oh...
— Oui.
Eugène se passa la main droite sur le visage avant de replonger dans sa bière. Antonin imita le geste, l'air sérieux.
— Merde. Comment est mort son époux ?
— Aucune idée. L'OGF ne l'a pas précisé. Un accident sans doute, avança le jeune marié.
— Ça craint.
— Oui, soupira Laplace. Mon mariage a moins de trois heures et il craint déjà.
[...] | |
| | | Lepzulnag
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| Sujet: Re: [WIP] Le dôme oriental Mer 15 Avr - 20:35 | |
| Sympathique cette histoire ! Je l'ai lue d'une traite, le début a été un peu laborieux puis l'intrigue est rapidement devenue attrayante, et je me suis fait happé. J'étais déçu que ça s'arrête si rapidement, le personnage principal est attachant. J'ai envie de voir comment va évoluer sa situation avec sa femme fraîchement acquise, envie de découvrir comment est mort son mari, envie de découvrir s'il va parvenir à quitter la lune. Tant d'attentes de la part d'un lecteur, ça signifie un début réussi Pour la forme, à part quelques phrases bancales ou lourdes de temps en temps, c'est parfait. Tes dialogues sont toujours, je trouve, extrêmement bien construits ; c'est clairement ta plus grande facilité. Je ne peux m'empêcher de me demander également, sachant que tes nouvelles se passent dans le même univers, si elles vont finir par se croiser les unes aux autres. Tiens, ça me rappelle irrésistiblement les Chroniques martiennes de Bradbury À quel point cette œuvre t'a-t-elle inspiré ? (si c'est le cas) | |
| | | Mike001 Coordonnateur Littéraire
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| Sujet: Re: [WIP] Le dôme oriental Jeu 16 Avr - 3:33 | |
| Merci d'avoir lu et commenté, Lepzulnag. (:
J'essayerai de retravailler les passages lourds dans la mesure du possible, et n'hésite pas à les signalersi tu en as l'occasion, cela m'aidera.
Effectivement, Les chroniques martiennes m'ont quelque peu inspirées, notamment dans la forme (un recueil de nouvelles prenant places dans le même univers). D'ailleurs, le nom (temporaire jusqu'ici, je ne me suis pas vraiment penché sur le sujet) que j'ai donne à ce recueil en cours d'écriture est : Chroniques solaires. Bien vu (: | |
| | | Lepzulnag
Nombre de messages : 393 Age : 32 Localisation : Finistère Date d'inscription : 14/12/2014
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| Sujet: Re: [WIP] Le dôme oriental Jeu 16 Avr - 17:53 | |
| D'ac, alors voilà ce que j'ai relevé : Petite répétition au début : - Citation :
- L'inconvénient du transport public résidait en la promiscuité des usagers aux heures de pointes. Dès le matin, une heure après le réveil, il fallait que les usagers supportent le contact dérangeant et chaud d'un inconnu
Ensuite cette phrase m'a donné du fil à retordre avant que je la comprenne : - Citation :
- Il partit l'esprit embrouillé par la rapidité des informations transmises et à cause de ses propres pensées à propos de la secrétaire inepte, si bien qu'il ne vit pas les premiers panneaux indicateurs.
Petit 's' qui manque à la fin : - Citation :
- Au contraire, il se voulait sobre et fonctionnel ; les murs peints en dégradés de gris étaient harmonieux sans être réconfortants
Cette phrase-ci n'est pas très jolie à mon sens : - Citation :
- À la sortie d'un ascenseur il alla tout droit.
Ce n'est pas très important de savoir s'il va tout droit ou dans une autre direction. Après, si on rentre dans les détails, tu peux améliorer la première partie je pense, "Le trajet", qui a globalement un style plus lourd que celles qui suivent. Voici les phrases qui me semblent "lourdes" : - Citation :
- L'inconvénient du transport public résidait en la promiscuité des usagers aux heures de pointes (<------ 's' en trop ?).
Je pense qu'on gagnerait en clarté si on utilisait "Le principal inconvénient" ou "Le plus grand inconvénient". Je ne peux pas trop m'expliquer pourquoi xD De plus, à la structure "L'inconvénient [...] réside en [...]" je préfère : "L'inconvénient [...] réside dans [...]". Ça évite l'enchaînement de voyelles. - Citation :
- Le principal inconvénient du transport public résidait dans la promiscuité des usagers aux heures de pointe.
(je m'en rends compte, c'est un peu du pinaillage xD) - Citation :
- Il était bientôt neuf heures et demie, Eugène Laplace pensait que d'ici que la grande aiguille de sa montre atteigne le douze, [...]
Le double "que" ajouté à la longueur de la phrase font que... Le passage avec l'autre homme du tramway, j'ai eu du mal à le comprendre aussi, pour deux raisons : 1. - Citation :
- Sentant qu'Eugène le fixait, il tourna la tête.
On ne sait pas si l'homme tourne la tête dans la direction d'Eugène, ou au contraire s'il la détourne. 2. - Citation :
- Quelques arrêts plus tard, il descendit à son tour, tranquillement et d'une marche assurée ; [...]
Là, j'ai tout d'abord cru que c'était Eugène qui descendait du tramway. Oui, je sais, dans les deux cas la suite permet de deviner que l'homme tourne sa tête vers Eugène, et que ce n'est pas Eugène qui est descendu du tramway. Néanmoins, c'est loin d'être clair tout de suite (j'ai même cru qu'Eugène avait lui aussi une mallette ^^). Tiens, au tout début de "Rencontres", un autre exemple de lourdeur : - Citation :
- Eugène présenta à l'accueil sa convocation, après qu'il eut vaincu la peur qui le possédait.
"Après qu'il eut vaincu" est quand même bien moins agréable que "Après avoir vaincu". Par contre, toute cette lourdeur présente au début disparait une fois que le récit est lancé ! Dans la prose de "Fuites", je n'ai rien à dire ! Je ne sais pas ce qu'il en est de tes autres œuvres, si le début est toujours empreint de ce style. Je sais que de mon côté, il est des jours où je suis incapable d'écrire correctement. Peut-être qu'il te faut arriver aux premiers dialogues pour "lancer la machine" | |
| | | Mike001 Coordonnateur Littéraire
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| Sujet: Re: [WIP] Le dôme oriental Dim 19 Avr - 14:53 | |
| À nouveau merci, Lepzulnag.
Je pense que si le début est aussi lourd c'est qu'il date de décembre 2012 :/ | |
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| Sujet: Re: [WIP] Le dôme oriental | |
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| | | | [WIP] Le dôme oriental | |
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