Le réveil de la déesse (par Teneombre)

La version que j'ai lu m'a semblé être un bon canevas pour un tome long bien abouti. Mais en l'état je trouve qu'il manque encore un peu de densité. A vrai dire la lecture est un peu embarrassée par quelques éléments perfectibles :

- le déséquilibre entre le monde de Terra et celui de Gaia. Autant j'aime beaucoup la première partie qui est vivante et dont tu dresses un portrait dynamique dans lequel on plonge facilement, autant le second est beaucoup plus "classique" et finalement anodin. A mon avis c'est parce ce monde ne se résume qu'à quatre principaux lieux (taverne, maison, chateau des veilleurs et salle de banquet pour le final). Certes il n'y en a pas beaucoup plus dans la première partie (fac, maison !) mais Terra me semble plus "préhensile", plus palpable. La raison à cela c'est que la seconde partie est pendant un très long moment centrée presque exclusivement sur la narratrice (là où sur Terra les autres personnages annexes avaient plus de relief). Ce déséquilibre pourrait très bien être compensé par un chapitre supplémentaire : en effet j'ai trouvé très dommage que tu ne relates pas l'épisode de l'Abyss. On voit partir les veilleuses pendant un mois... et puis revenir. A mon avis ce qu'elles ont vécues là bas mériteraient d'être approfondi.


- les changements brutaux de scènes et les sauts temporels (un peu comme ce que fait remarquer Grendelor pour les deux semaines de vacances de Teneombre dans le réveil) pourraient également être adoucis. Ce n'est pas tant que ça soit gênant, mais les changements d'ambiance sont radicaux. On passe d'une scène intense, à une autre scène intense sans transition. JE trouve ça un peu abrupte dans certains cas. Il y aurait un lissage de la ligne temporel peut être à envisager. Dans la même logique l'apparition des parents à la fin et elle aussi excessive. D'autant plus qu'on ne sait pas grand chose du retour "matériel" des parents. Certes c'est un deus ex machina en bonne et due forme et les révélations fusent par la suite (un peu trop d'ailleurs... on a du mal à toutes les assimilées). Ca pourrait faire croire à de la facilité scénaristique ! Là encore j'en reviens à cette idée d'étoffer un peu le récit. D'autant plus que cette fin arrive alors qu'on n'a pas réellement assimilé les tenants et aboutissants de l'intrigue. Il n'y a pas de linéarité qui conduit d'un état bien définit à un autre supposé être attendu. La tension scénaristique ets peut être un peu trop distendue par le côté "épisodique" de la structure du récit.

- L'évolution de la romance connait quelques à-coups qui ne sont pas des plus subtils ! (c'est dit sans méchanceté hein ^^). Je veux dire qu'on sait très bien qu'elle est lesbienne, qu'elle le refoule, qu'elle lutte un peu, qu'elle fait sa mijaurée avant de l'accepter. Je pense que tu tires un peu trop sur la corde. c'est une évidence, même dans la façon dont Alarya l'aborde, on voit très bien qu'elle n'est pas SI offusquée que ça de se l'avouer à demi mot... Bref elle ne trompe personne. Peut-être aurait-ce été plus subtile de justement jouer sur l'acceptation progressive plutot que faire des va-et-vient inutiles (oui je veux , non je veux pas, oui je le suis, non je veux pas l'être !). elle aurait très bien pu revenir en souvenir sur des épisodes qui lui auraient mis la puce à l'oreille dans son adolescence. Très tôt on voit qu'elle en vient à cette conclusion, on ne peut donc pas réellement croire qu'elle le découvre subitement en roulant une pelle à la sortie d'un troxon ! Il faudrait peut être moins insister là dessus, car au bout d'un moment ça devient le seul noyau de l'intrigue... d'ailleurs il n'y a plus réellement d'intrigue ! D'ailleurs ça me fait penser que sa vision de la sexualité de sa soeur est du coup amoindrie par ricochet (de quoi elle-t-elle au juste choquée alors qu'elle ne rêve que de faire la même chose avec ellana)

- il y a encore pas mal de coquilles et de fautes de syntaxe. C'est aussi principalement cet aspect qui me fait dire que le texte est encore assez brut, et qu'il mériterait encore des relectures et des corrections avant de le présenter.


Voilà pour ma "critique", qui ne te paraitra pas trop sèche j'espère, et qui n'est qu'un avis parmi tant d'autres (le plus objectif possible).


Par contre, et pour revenir à la Déesse, j'avoue ne pas pour l'instant voir de réel lien entre les deux textes. On sent bien qu'il y a des parallèles, mais je ne trouve pas que ça soit très marqués pour l'instant.

edit : finalement, Un lourd secret a été demandé par un éditeur qui l'a édité après une relecture (et l'amélioration de quelques passages, mais cela reste moyen pour moi, même si certaines personnes essayent de me persuader du contraire ^^). Dispo sur amazon sous le titre Les Deux Reines.