Electrika

Mélanie était une fillette de 6 ans comme les autres, mais déjà, elle aimait comprendre les circuits électroniques.

Un jour, après avoir aidé sa mère au jardinage, elle alla se laver les mains à la fontaine et n’ayant pas d’essuie-mains, se les sécha grossièrement sur ses habits. Elle rejoint ensuite son "atelier" pour réparer ses différents appareils électriques.

L’évènement qui suivi allait changer sa vie. La jeune fille fut victime d’une décharge électrique mortelle car ses mains étaient encore humides. Elle passa plusieurs heures à l’hôpital pour se faire réanimer. Mais au lieu de mourir dans de terribles souffrances, elle survécut miraculeusement sans aucune séquelle physique.

Une dizaine d’années plus tard, Mélanie rentrait chez elle en courant. Elle s’arrêta et s’appuya à un lampadaire pour reprendre son souffle. Mais au moment où sa mais entra en contact avec le réverbère, ce dernier s’alluma. Des petits cris aigus s’élevèrent derrière son dos. Elle se retourna, et sa main rompit le contact avec le lampadaire, qui s’éteignit. Les petits enfants, deux garçons d’environ 7 ans, s’enfuirent en courant, tel de petits lapins apeurés

La jeune fille se précipita chez elle, paniquée, pris quelques affaires dans un sac à dos comme son portable, des habits et son argent - au cas où - eue une brève discussion avec sa mère se finissant par un mensonge et couru vers les bois.

Ces bois sont un des seuls endroits où elle se sentait vraiment bien, à l’aise, détendue. Surtout pour réfléchir. Elle ne pouvait plus vivre dans un monde où n’importe qui pouvait la voir utiliser ses aptitudes sans qu’elle ne sans rende compte. Elle les utilisait que lorsqu’elle était seule, et personne n’était au courant.

Mélanie pensait que si elle prévenait quelqu’un, cette personne ne l’accepterait plus, ou la verrait d’une autre manière, ce qu’elle ne pourrait supporter. Elle en était sûre; plus que certaine.

La mutante ne savait pas où aller. Au bout d’une dizaine de minutes, elle se redressa et continua dans les profondeurs du bois. Après une cinquantaine de mètres, elle s’arrêta, sauta à pieds joins et, avant de retomber à terre, fit apparaitre un skate tout d’électricité avant d’atterrit dessus. Elle s’envola vers le ciel, par-dessus les nuages et voyagea longtemps ainsi. Puis, au bout d’une heure peut-être, elle vit une terre d’une beauté éblouissante apparaître en contre-bas.

Sans qu’elle ne sache comment, le nom de cette terre lui parut évident, comme si elle l’avait toujours su.

Perchée sur l'une des tours de Belthil, Grendelor contemplait le ciel. Un point y fit son apparition, se déplaçant rapidement. C'était tout petit mais ce n'était pas un avion, de cela elle était certaine. Se levant, la femme aux cheveux turquoise suivit la course du point pour savoir où il allait atterrir. De cela aussi elle était sûre. Il allait bientôt se poser et se dévoiler. Elle l'attendrait.

Grendelor sourit amicalement à Electrika.

Hmm, une boutique de vêtements, on doit bien pouvoir trouver ça quelque part.

La femme réfléchit un instant, se remémorant les échoppes croisées au cours de ses déambulations, ses yeux bleus perdus dans le vague.

Ha oui, je sais! Ce n'est qu'à quelques rues d'ici. Cela devrait convenir à une jeune fille de ton âge. J'y ai amené mon fils il y a quelques temps de cela déjà. Suis-moi donc, fit-elle avec entrain.

Les deux filles parcoururent la rue où elles étaient, tournèrent à la seconde à droite puis la première à gauche. Là, de nombreux étals égayaient les devantures des échoppes. La foule était dense et nul ne prêta attention à ce que tout le monde aurait pu prendre pour une mère et sa fille faisant les boutiques. Draperies fines prêtes à être taillées sur mesure, mais aussi prêt-à-porter, bijoux, fleurs, rubans, coiffeurs s'entremêlaient dans une joyeuse cacophonie.

Voilà, ici tu devrais trouver ton bonheur. N'hésite pas à te faire faire quelque chose si rien ne te convient, les marchands seront ravis d'avoir une commande spéciale. Évidemment, elle ne sera prête que dans quelques jours du coup, mais cela te permettra d'avoir quelque chose de vraiment adapté à ce que tu veux. Je te vois mal te promenant avec de larges jupons si tu voles sur ton engin, fit Grendelor en riant. Elle ne semblait nullement perturbée par le fait qu'Electrika se promenait sur de l'électricité qu'elle semblait contrôler.

Elle-même portait une longue robe fourreau d'un rose pâle, brodée de perles et ouverte des deux côtés à partir des cuisses, dévoilant les jambes musclées de la femme à chacun de ses pas. Les manches longues recouvraient ses bras. Une ceinture en cuir blanc supportait les crosses de deux lourds révolvers.

Mais dis-moi, en même temps que tu choisis, sais-tu ce que tu cherches en notre beau pays de ter Aelis?

La jeune fille était surpise de voir que Grendelor n'atait pas du tout étonnée de son skate. Elle en était ravie d'ailleur. Si elle n'était pas étonnée pour cela, il n'y a donc aucune raison pour qu'elle le soit pour le reste.

Electrika: Euh...Merci pour la boutique de vêtements...C'est gentil...

Grendelor lui sourit, comme pour lui dire "De rien".

Electrika: Se souvenant de la question de son interlocutrice Là d'où je viens, personne ne savait que j'avais des pouvoirs, alors, comme je ne voulais pas que cela se sache, je suis partis. Je ne voulais pas qu'on me vois differemment ou qu'on me rejète...

Elle paraissait troublée par cette fuite forcée.

Grendelor: En lui prenant les épaules Ne t'inquiète pas, ici, personne ne te rejètera. Si tu as besoin d'aide, tu peux demander à n'importe qui, il t'aideras.

Electrika: Avec un grand sourire Merci! Merci beaucoup!!

Et la jeune fille enlaça la femme, heureuse. Mais avec ce soudain bonheur, elle électrocuta un peu son amie, qui s'écarta d'un coup.

Electrika: Confuse et rougissant fortement de gêne, au bord de la panique Désolée!! Toutes mes excuses!! J'ai pas fait exprès!!J'ai oublié de faire attention!!

Grendelor: Avec un petit sourire un peu forcé C'est pas grave.

Elle passa ses doigts dans ses long cheuveux pour bien les remettre, malgrés l'électricité statique.

La décharge l'avait surprise plus qu'effrayée. Le pouvoir d'Electrika était gênant car il lui demandait un contrôle permanent.

Difficile pour une si jeune fille, pensa Grendelor.

Ne t'en fais pas, tu m'as surprise, c'est tout. La décharge n'était pas très forte. J'ai connu pire danger avec mon fils, lui peut appeler la foudre. Quand il était bébé c'était un vrai problème. Dès qu'il était en colère le tonnerre grondait. Maintenant, il sait se contrôler. Cela te viendra aussi avec le temps et un peu d'entrainement.

La femme sourit sereinement à la jeune fille.

Mais cela doit être un choc pour tes parents, ta disparition. Tu devrais peut être les prévenir que tu vas bien. Sans en dire plus si tu ne veux pas qu'ils sachent.

Cette question turlupinait Grendelor, elle-même mère et qui ne s'imaginait que trop bien le tourment que pouvait éprouver les parents d'Electrika. Elle comprenait tout à fait la réaction de la jeune fille. Il est difficile d'être différent. Au moins, ici, elle serait au milieu de personnes si différentes les unes des autres que son don ne lui serait pas un poids. Tout en réfléchissant à cela, la dame turquoise regardait la jeune fille farfouiller à la recherche de quelque chose lui convenant mieux.

La joie d'Electrika était communicatrice et Grendelor souriait avec la jeune fille. Elle précisa quelques points avant de répondre à sa dernière question, qui avait fait passer un voile de tristesse sur le visage de la Dame turquoise.

Même si je ne suis pas souvent chez moi, tu peux toujours m'écrire, en utilisant le service de Gryphon Postal, Aimpé. Et si vraiment tu as besoin de moi, crie le très fort dans ta tête. Je suis télépathe, je t'entendrais, même à l'autre bout de Ter Aelis. Et j'arriverais. Même de l'autre bout de Ter Aelis, ajouta-t-elle avec un clin d'oeil.

La jeune fille ne s'imaginait pas la somme de pouvoirs, plus ou moins contraignants et dangereux, que recelait sa compagne.

Quant à mon fils... Qu'entends-tu par faire équipe? Tu as un projet en tête?

Le ton était sérieux. Electrika avait touché un point sensible sans le savoir.

Grendelor voyait bien qu'elle avait embarrassé Electrika. Pourtant, ce n'était pas son intention mais les choses étaient... complexes. La jeune fille ne connaissait encore rien des mouvements souterrains de Ter Aelis et la dame turquoise ne voulait pas l'entrainer là dedans. Aussi, elle prit son temps avant de répondre, quitte à laisser Electrika se poser des questions.

Rencontrer de nouvelles personnes, et surtout des jeunes, lui ferait du bien, mais... il est dans un centre de formation depuis un an environ. Cela fait autant de temps que je ne l'ai pas vu. Je n'ai pas le droit d'aller là-bas. Donc, à moins de présenter les choses sous un angle... éducatif ou professionnel, je ne sais pas si il pourrait en sortir et te rencontrer. C'est assez compliqué... Il faudrait que j'en parle à sa tante, qui fait partie de ce centre.

C'était assez proche de la vérité. Et, effectivement, il faudrait qu'elle en parle à Cassiopée. Il était peut être temps que Sargas ait une vie plus proche de la normale. Grendelor devait savoir où en était son éducation et si elle pouvait le faire quitter l'antre du Sang.

Mais, reprit-elle en montrant à nouveau toute la joie qu'elle possédait au fond d'elle, ne t'en fais pas pour ça. Installe-toi déjà et d'ici là, j'en saurais plus.

La dame turquoise se mit à observer les différents vêtements à disposition, cherchant les nouvelles coupes à la mode.

Tu ne m'as pas dit quel style tu recherchais...

Mélanie regarda un instant Grendelor avant de répondre. Elle avait l'aire si triste...Mais puisqu'elle était passé à autre chose si rapidement, c'est qu'elle s'était un peu habitée à cette situation, malgré sa peine.
Puis, la jeune électrode réfléchit sur la question qui venais de lui être posée. Son style...Le bleu turquoise; elle aimait beaucoup cette couleur, et elle voulait un style qui lui soit propre à elle. La mode des adolescente de son âge était quelque peu déconcertant, mais au moins, elle savait ce qu'elle ne voulait pas.

Electrika: En s'avançant dans la petite rue où elles sont Je crois savoir à peu près quel style je voudrais avoir...Puis désignant quelques habits turquoises J'aime beaucoup cet ensemble, et cette robe aussi...

Grendelor la suivait, observant quelle allait être la personne qui ferait peut-être équipe avec son fils, s'il parvenait un jour à sortir.
Electrika se pencha vers une longue robe turquoise. Il lui fallait un style qui lui appartienne, et elle pensait déjà à beaucoup de turquoise, de bleu…
Elle saisit donc l’habit, et ce fut seulement à ce moment qu’elle aperçut un marchand. Il était gros avec un nez particulièrement rouge. Mais il avait un air sympathique et confiant derrière l’odeur soutenu de vin.

Vendeur: D’une voix grave ‘jour mam’zelle.

L'adolescente baissa la robe pour voir l'homme.

Electrika: D'un air hésitant, signe de timidité Bonjour monsieur…

Vendeur: ‘zette nouvelle par’ci?

Electrika: Intimidée Oui…et euh…je cherchais de nouveaux habits…

Vendeur: Et zêtes tombée par’zard sur cte robe j’suppose…

Electrika: Oui…Elle est très belle…

Vendeur: Bon. Jetant de petits coups d’œil discret autour de lui, en particulier su la femme turquoise ‘prochez un peu que j’vous parle.

Mélanie s’approcha, retenant sa respiration devant l’odeur répugnante.

Vendeur: Com’ zêtes n’velle, j’vais vous faire un p’tit cadeau. Cte robe, j’vous l’offre, car j’suppose, z’avez pas d’pognon de par’ci…?

La jeune fille s’éloigna un moment, comme pour réfléchir, et prit une grande bouffé d’air, puis se rapprocha.

Electrika: Effectivement…

Vendeur: Prenez donc ceci En poussant les mains tenant la robe de la jeune cliente vers elle et partez avec.

Electrika: En s’éloignant et serrant la robe contre sa poitrine Merci!! Merci beaucoup!!

Et elle se rapprocha de Grendelor, qui la regardait d'un air étonné.

Grendelor: Tu ne la pas payée?

Electrika: Cherchant ses mots Non, il a dit que je pouvait la payé plus tard, quand j'aurais l'argent.

Ce mensonge disait plutôt ce qu'elle comptait faire, et elle avait déjà quelques projets en tête pour gagner de l'argent

Grendelor sourit alors à Electrika. La jeune fille semblait avoir pris une décision et donc de l'assurance.

Très bien. C'est très gentil de sa part. Il va te falloir trouver un endroit où loger maintenant. Dans chaque ville il y a un lieu d'accueil pour les nouveaux arrivants, le temps qu'ils s'installent. Tu n'as plus qu'à choisir. Et à te lancer ensuite. Et si tu as besoin d'aide, n'hésite pas à demander à n'importe qui.

La dame turquoise pencha légèrement la tête sur le côté, comme à l'écoute.

Il va falloir que je te laisse. Tu peux me contacter quand tu veux, et je suis sûre que nous nous recroiserons bientôt. As-tu besoin d'autre chose avant que je m'en aille?