Je n'ai pas eu le temps de te dire... je t'aime

Maman est partie te voir. Je n'ai rien dit, ou plutôt si: "tout va bien, ne t'en fais pas..." Effectivement, ce soir, je serais moi encore une fois, mais le coeur n'y sera pas. Je serais cette enveloppe vide, qui sait sourire dans la détresse. Rire d'allégresse. Qui se demande si elle est vraiment humaine. Mais qui suis-je pour oser rire, sourire, m'épanouir quand toi, tu t'ennuies à mourir...





Je sais que tu as froid, je sais que ça ne va pas, même si tout le monde cache son jeu. Les traîtres, ils se disent, se répètent pour mieux se croire, que tout va mieux... même moi. Je te vois... le blanc t'entoure, les fantômes te hantent, et ce silence... c'est l'hôpital. J'ai mal. Ô que je te hais, Toi qui prends tout et ne rends rien. Tu prends la vie ou tu guéris, mais... ton corps à corps avec la mort jamais ne se finit. Je suis peut-être injuste. Mais j'ai si mal... et tout ça, c'est parce que tu n'es pas là.

C'est trop tard. Se réveiller soudain et se rendre compte. Voir toute la vie défiler et avoir honte. Désespoir. J'aurais si souvent pu te les chuchoter ces mots doux, te les glisser à l'oreille ces merveilles. J'ai préféré tout cacher, te fermer mon coeur et maintenant je regrette... c'est trop bête.

Le vide, le néant t'aspirent... je n'ai pas eu le temps de te dire... je t'aime.


Mes propres mots me bercent, et me transpercent. Car tu n'allais pas très bien, et moi j'étais si loin... Cruel euphémisme. Tu vas si mal que bientôt ce sera la fin...