Comme une enfant, j'apprends. J'observe et je guette studieusement tes gestes pour mieux te comprendre. Blottie dans l'écrin de tes bras, je partage les soupirs de ta peau. Je perçois le souffle de tes angoisses, j'entends les battements de ton cœur qui s'exprime si fragilement. Écoute. Écoute le cri de ma vie qui vient entrelacer la tienne, se réveillant furieusement pour panser tes doutes. Je sens le rythme de ton corps me murmurer tous ses secrets et la valse de ton parfum me susurrer une douce mélodie, alors je t'en prie reste près de moi.
Comme une fatalité, tu dois repartir. Déjà. Encore. Tout s'enchaîne alors au tempo d'un tourbillon éblouissant. Mes veines hurlent leur douleur, ma tête fond en larmes, mes tempes me frappent jusqu'au sang et mon cerveau explose en milliers de cristaux. Ils brillent à travers mon âme toute entière, scintillant jusqu'à en asphyxier mon esprit meurtri. Je ne vois plus rien et mes mains tremblantes aspirent le manque de ta présence. Au diable mes appréhensions ! Le temps se décidera forcément à jouer pour moi et bientôt je retrouverai le goût de ton sourire.
Comme si de rien n'était, je recroise ton regard. Mes yeux maintenant pétillants se nourrissent à nouveau du son de ta voix, tes paroles soignent mes faiblesses et ton étreinte engourdit toutes mes souffrances. Chut ! L'éclat de ton silence berce mes inquiétudes et la chaleur de tes pensées calme mes tourments, ils sont les antidotes réconfortants dont j'ai tant besoin. Pour l'heure, je sais que tu ne t'en iras pas. Alors je laisse couler sur mes joues et jusqu'au creux de mon cou, les fragments de bonheur que tu offres à ma raison.