Tomber.

C’est une chute qui broie du noir.

Tomber, tomber, tomber encore. Comme une enfant qui apprend à marcher. S’écorcher les genoux et l’âme en se relevant.
Se bruler les mains sur le sol et comprendre qu’on y passera pas.
Se sentir électrique et le désir éclectique, en vadrouille et brulant de fièvre.

Tomber encore, rater, se tromper toujours. Dans l’ombre d’un soir qui meurt.
Et les talons qui claquent dans le matin, marcher pour de bon, plus mal encore. Mais debout.
Avancer en tremblant.

C’est une chute vers l’avant. Pour ne plus revenir en arrière. Se pencher dans la nuit et cueillir toutes ces fleurs qui pleurent dans le noir.
Tomber à genoux sur le passé et abimer son corps au sommeil.

C’est une chute dans le réel. Dans le silence qui fait vibrer l’air et la peau. Broyer de l’espoir ailleurs que dans tes bras.
Et tomber, cœur le premier, aux portes du soir.

Je suis partagée. La première impression est plutôt positive, dans le sens où on peut se sentir concerné, touché.
Tu détournes bien certaines expressions, ne reprenant pas les termes cliché, inversion de dicton genre broyer de l'espoir, c'est dommage que cela commence par broyer du noir, à moins que ça soit un écho, mais des fois ça retombe un peu comme un soufflet.
La structure permet vraiment de percevoir l'idée de chute, de tomber à genoux et de se relever sans cesse.
J'ai bien aimé aussi le retour c'est une chute, suite de deux tomber, puis re-c'est une chute, c'est bien pensé, mais limite c'est peut être un peu trop lisse pour ce que ça raconte, trop pensé, mais ça c'est une pure impression personnelle.

Il manque quelques accents circonflexes sur les brûler et les abîmer, juste pour signaler.

J'ai beaucoup apprécié la musicalité du texte.

Une chute qui continue, encore et encore. C'est un thème plutôt classique qui se retrouve dans beaucoup d'écrits, dans beaucoup de vies. Mais chacun a sa façon de le percevoir, de le vivre.

Vivre et regarder le soir qui se meurt. Une belle image.

La répétition de "Tomber" et de "c'est une chute" rentre tout à fait dans le sujet, ce qui renforce bien l'idée, joli.

Je n'aime pas des masses la première phrase qui me semble trop... banale. Mais le reste la rattrape plutôt bien.

Ce désir multidirectionnel qui pousse à agir quitte à retomber mais bon, on s'en relèvera, on s'en relève toujours... L'envie de continuer à avancer malgré tout ou plutôt avancer encore plus parce qu'on est tombé ? Pour y arriver la prochaine fois, sans trop d'espoir. Broyer de l'espoir, c'est bien vu.

Pour finir, j'apprécie ce texte malgré quelques éléments qui accroche ma lecture.

Merci à toi.