[Aeringor] Séparation et retrouvailles...[dramatique]

C’était arrivé comme une claque : je ne t’aime plus.
Et de tout son cœur profondément meurtri, de l’amour elle passa à un instant de profonde haine…
Elle se vit pousser des griffes qui lui déchiquetèrent la peau pour presser son cœur, comme on presse une orange…Le jus qui s’en écoula était rouge, la couleur de l’amour : il avait été pressé jusqu’à la dernière goutte, il était consommé, périmé, fini !
Ensuite, elle se vit lui trouer la tête, une balle soudaine qui la lui perça, tout comme la flèche qu’elle avait cru sentir en elle lorsqu’il avait prononcé ses derniers mots…Un trou qui lui fit éclater la cervelle, envoyant valser des morceaux, semblables à son cœur en lambeaux : il était con, il ratait quelque chose, c’était un trouillard, la vérité, c’était qu’elle était trop bien pour lui, c’est tout ! Mais en attendant, c’est elle qui pleurait…Elle essuya ses larmes dans un mouvement rageur, et telle une furie martela son torse…ce torse sur lequel elle s’était si souvent endormie. Elle le frappait, l’injuriait, et rêvait de sa mort : s’il ne lui appartenait plus, il n’appartiendrait à personne. Elle porta ses mains à sa gorge, il la repoussa violemment et ses ongles se refermèrent sur des morceaux de peau…
Elle hurla et tomba à genoux, à terre, comme les ordures…Elle était trahie, et se sentait sale, humiliée…Les yeux rougis, elle lui en voulait de tout son être ! Et puis quand il tourna le dos et s’en alla sans un regard en arrière, elle l’aima encore plus, si c’était possible…

Ils se trouvaient dans une rue commerçante lorsque cela c’était produit…Ils avaient commencé l’après-midi par une promenade le long du fleuve, qui se trouvait de l’autre côté de la route.Elle contempla longuement son reflet dans une des vitrines. La nuit était bien entamée et elle commençait à avoir froid…Son reflet se déforma, elle se vit, thorax ouvert, le cœur saignant. Elle se vit laide, mal coiffée, des sillons salés creusés par les larmes venaient déformer son maquillage…Ses vêtements salis et humides des larmes qu’elle avait versées, elle ne ressemblait plus à la jolie jeune femme souriante qu’elle était quelques heures auparavant. Et voilà, c’est elle qu’elle ne supportait plus et qu’elle haïssait : elle n’avait pas été à la hauteur. Elle avait perdu tout ce qui lui importait dans la vie, et maintenant elle se retrouvait seule avec sa honte.

Amour à jamais perdu ? Non, l’homme la revit…lorsqu’il fallut identifier le corps de la noyée.