Le voile du crépuscule

• LE VOILE DU CRÉPUSCULE •

Le HRP ici

Le voile du crépuscule Camare11

Camarë Manithil

Bander son arc. Bloquer sa respiration. Se concentrer sur la cible. Anticiper ses mouvements. Lâcher la corde.
Un petit sourire satisfait se dessina sur le visage de Camarë quand elle entendit clairement l'impact sourd de la flèche ayant atteint son objectif et le bruit d'une masse qui s'effondre de tout son poids sur la terre meuble. Le battement quasi silencieux de Lomë se fit entendre, l'oiseau passant près de son oreille pour se poser à l'endroit où le gibier avait vu sa vie s'éteindre brutalement. Un gloussement de la chouette vint confirmer que le lièvre était bien mort et prêt à être rapatrié.

L'elfe se dépêcha de rejoindre sa compagne ailée à grands pas souples. Elle craignait le crépuscule comme la peste, et ne souhaitait pas rester en pleine forêt lorsqu'il viendra voiler d'un gris fade et plat sa vision, la rendant totalement aveugle. Pour l'heure, elle savourait ce moment, une bonne chasse. La fin de l'hiver apporta son lot de baies et de gibier, le temps devint plus clément. Elle ne pouvait voir tous ces changements, ces couleurs chatoyantes - sa vue ne le lui permet pas - mais elle les ressentait à l'odeur de la végétation, à l'écoute des chants des oiseaux, au toucher de cette terre plus molle et friable et des lichens et mousses parsemant les arbres.

Lomë s'était déjà servi une bouchée de viande fraîche, juste récompence pour sa vigilance et son oeil perçant. L'elfe prenait toujours plaisir à voir sa fidèle compagne ailée déguster sa part à coups de bec précis. Camarë mit cependant fin au repas en prenant des mains le gibier pour l'enfouir dans sa besace. Elle sentait surtout que le crépuscule allait s'installer dans peu de temps, et se maudit de n'avoir su à temps quand reprendre le chemin vers son repaire.

Sa respiration devint plus rapide, plus haletante, et son coeur battit la chamade. Camarë se mit à paniquer, et pour cause : sa vue s'étiola, alors qu'elle parvenait jusqu'alors à parfaitement distinguer les formes et les contours - du moins autant que sa vision si particulière le lui permettait. Ce voile gris qui commençait à prendre place, occultant peu à peu sa vision, était la véritable bête noire de la chasseresse. Elle se mit à courir, à s'en rompre les genoux, tentant d'atteindre son antre.

Le sol meuble, les arbres, la végétation, tout semblait se dérober sous ses yeux alors qu'elle parcourut en trombe des centaines de mètres, jusqu'à ce que ses pieds heurtèrent une racine saillante qu'elle n'avait pu voir. Camarë chuta lourdement, tenta de se relever, mais une douleur vive lui arracha un cri. Sa jambe la lançait, toute chance de pouvoir s'abriter s'était envolée.

Elle ne pouvait plus compter que sur Lomë et sur ses autres sens, la main sur le pommeau de sa dague, le corps tremblant de peur.

Osme était tapi entre les racines d'un arbre gigantesque qui n'existait pas sur Terre. Cette essence avait un tronc blanc et lisse, de larges feuilles d'un vert tendre au bout de fines branches qui retombaient élégamment vers le sol et de petites clochettes violettes diffusant un parfum épicé. Caché sous les feuillages, de la mousse en guise de coussin, il se sentait à l'abri.
Le lapin noir s'était réfugié là quand il avait entendu un lièvre se faire abattre. Le rongeur avait beau ressembler à un humain, il n'en restait pas moins une proie potentielle... Finalement, à contrecœur, Osme sortit sa montre à gousset, cadeau du Chapelier avant qu'il ne parte du Pays des Merveilles. Le petit bijou en métal ciselé n'indiquait pas seulement l'heure qu'il était, mais aussi à quelle heure, sur un créneau de douze heures, l'on avait le plus de risque de mourir dans la journée. Le gros inconvénient était qu'on ne pouvait connaître la probabilité de la mort.
17h01
Il soupira de soulagement, L'Heure était passée.
Soudain, il bondit sur ses pattes, aux aguets. Le nez en avant, il renifla : en plus de l'odeur de mort, une odeur de peur flottait, de plus en plus proche.
Osme entendit quelqu'un (le tueur, à l'odeur) s'approcher précipitamment. Très inquiet, il chercha un refuge des yeux.
Peine perdue, car un bruit sourd le fit sursauter. L'odeur de mort, de sang et de peur était juste à côté de lui, à la lisière du feuillage. Que faire...?

Vasariah reprenait doucement ses esprits, après le voyage concocté par leur nouveau compagnon, Osme. L'elfe qui les aidaient, Lùthien était assise à même le sol et paraissait aussi sonnée qu'elle.
Tout à coup quelque chose parut alarmer Osme qui détala sans crier gare ! Vasariah essaya de se relever pour le suivre, mais ses jambes refusèrent de la soutenir, et elle retomba lourdement à terre. Lorsque sa tête arrêta de faire la toupie, la jeune femme s'inquiéta pour leur nouvel ami. Où donc était il passé ? Lùthien et elle se consultèrent, mais à cause du voyage mouvementé qui venait de s'achever, aucune d'entre elles n'avait pas pu voir où le lapin s'était enfui. Les deux femmes se séparèrent pour tenter de retrouver au plus vite Osme.

Vasariah cheminait depuis peu lorsqu'elle sentit un poids buter contre ses jambes. Manquant de trébucher, elle se rattrapa avec peine à une branche avoisinante, mais celle ci ne put suffire à freiner sa chute. La jeune femme et sa dignité se trouvèrent donc par terre, le corps couché dans un matelas de racines et de feuilles mortes, et le nez recouvert par un tas de fourrure qui manqua de peu de l'étouffer. Lorsqu'elle parvint à se dégager, la jeune femme constata avec soulagement que le tas de fourrure en question n'était autre que son ami Osme. Vasariah voulu l'aider à se relever, mais il ne faisait que se débattre et dire qu'il allait arriver. La jeune femme lui demanda donc de qui il voulait parler. Osme lui indiqua donc l'endroit d'où il venait, et où se tenait une créature inquiétante ! Vasariah s'y dirigea, accompagnée d'Osme et armée de son bâton et des trésors que contenait sa besace.

Arrivés sur les lieux indiqués, Vasariah vit une forme allongée à même le sol et paraissant souffrir énormément. Elle se précipita donc vers elle, mais s'arrêta à la vue d'une dague pointée directement sur elle.
Elle s'agenouilla à distance respectueuse de l'inconnue et se présenta :

- Bonjour, je m'appelle Vasariah, et le lapin que vous avez terrifié est mon ami, Osme. Nous sommes à la recherche d'un moyen pour guérir Alice. Votre jambe, vu son inclinaison, doit vous faire souffrir horriblement. J'ai dans ma besace des herbes qui pourraient vous soigner. Je peux vous aider si vous l'acceptez. Déclara la jeune femme, les yeux louchant vers la dague toujours dirigée contre elle.

Camarë Manithil

L'elfe blessée recula tout en tenant sa dague bien en évidence, la pointe de la lame braquée vers la personne qui avait fait irruption devant elle. Elle distingua à peine les courbes de sa silhouette, et ne détecta pas du tout la présence du curieux lapin blanc. L'épais voile gris du crépuscule était en train de lui recouvrir complètement sa vue, la rendant quasi aveugle, et la panique la gagna peu à peu.

- "Pas bouger toi ! Pas bouger toi !", finit-elle par lâcher, la voix tremblante mais directe. Ses notions du langage Commun étaient assurément très approximatifs et rudimentaires, ne parlant presqu'exclusivement l'Elfique. Et visiblement, la présentation ne lui suffisait pas. "Lomë ! Lomë !", continua-t-elle en hurlant, prise de panique.

La réaction du volatile ne se fit pas attendre. Silencieuse, elle piqua droit vers l'herboriste, agitant ses ailes et ses serres afin de tenter de faire reculer l'agresseur supposé. Cependant, la chouette blanche n'alla pas jusqu'à l'attaque de front, et peu après se posa sur le bras armé de la jeune elfe et lui poussa un petit gloussement tout en tapotant le manche de la dague. Un air interrogateur apparut sur le visage de l'elfe alors qu'elle sentit le poids de l'oiseau et la pointe acérée de ses serres. Elle et l'oiseau semblent communiquer entre eux, et quelques instants plus tard, la chasseresse baissa finalement sa lame, la posant à côté d'elle sans pour autant la lâcher. Lomë s'envola aussitôt pour se poser sur une branche d'arbre non loin de la scène.

L'elfe sembla chercher quelque chose, ou quelqu'un du regard, mais elle ne vit rien d'autre que du gris. Elle serra le manche de sa dague, ses gestes devinrent hésitants, jetant des regards apeurés alentours. Elle n'y voyait plus rien, mais sentait toujours la présence de l'intrus devant elle à l'odeur. Non, il y avait quelque chose d'autre. Une autre odeur, plus animale. Une odeur de lapin, mais pas comme elle avait l'habitude de sentir. C'était différent, rien à voir avec le gibier qu'elle chassait.

- "Où lapin être ?", finit-elle par lancer à l'herboriste, les yeux blancs semblant regarder ailleurs, comme perdue.

Osme, absolument terrifié et pelotonné dans le dos de Vasariah , essaya de lâcher la tunique de la jeune femme. Sans succès. Il se fustigea mentalement de sa peur ; l'Heure était passé, il n'avait plus rien à craindre d'ici minuit.
Néanmoins, la chouette et l'odeur de mort qui flottait n'avaient rien pour l'apaiser. Enfin, il fallait bien qu'il fasse preuve d'un peu de courage...
Il inspira :
- Je suis-

Une salle de bain. Alice tord ses longs cheveux humides en un chignon blond désordonné. Elle ne veut pas qu'ils la gênent. Elle se contemple dans le miroir. Ses sous-vêtements noirs rendent mal sur son corps maigre. Si maigre... On toque à la porte :
- Alice ? Mon cœur, tout va bien ?
Les larmes jaillissent, brutalement et sans un bruit. Elle prend le coton imbibé d'alcool, et le passe sur son bras, avec douceur, presque de manière érotique.
- Oui... fait-elle dans un souffle.
Alors elle prend le couteau aiguisé posé sur le lavabo, et commence son œuvre. De délicats entrelacs sanglants naissent sous sa main.
Puis, une fois sa tâche accomplie, elle s'habille et déverrouille la porte. Il l'attend de l'autre côté, avec ses yeux pailletés de vert. Il la regarde, triste, et puis l'attire dans ses bras. Le sol est rouge. Elle n'y est pas allée de main morte. Il l'embrasse tendrement sur le front, ses bras autour d'elle. Il ne sait pas quoi faire.

Osme tomba à terre et se mit à hurler. Du sang imbibait les manches vertes de son veston. Des larmes de souffrance roulèrent sur sa fourrure :
- ALICE !!!
Le lapin redevint entièrement noir, puis s'effaça, réapparut, blanc, noir, blanc, noir, noir avec ses taches blanches si durement acquises et finalement, resta comme ça.
Odeur de mort ou pas, il devait sauver Alice :
- Je suis là. Discutons.
Il agita la patte gauche et une table de jardin apparut, nappée de blanc et ornée d'une théière et d'une bouteille de Pjoh.
Osme tira galamment une chaise pour Vasariah qui le remercia d'un sourire puis, après une hésitation, en tira une aussi pour l'elfe. Ses yeux lui paraissaient morts, alors il décrivit doucement chacune de ses actions, et la guida jusqu'au fauteuil, où elle prit place, apparemment aussi effrayée que lui :
- Je suis Osme, émissaire du Pays des Merveilles. Et vous ? Qui êtes-vous ? Pourquoi l'odeur de la mort vous enveloppe-t-elle ainsi ?

Lorsque l’elfe lui cria de ne pas bouger, Vasariah se figea. Toujours menacée par la lame que l’elfe tenait, elle adopte une position de défense et s’immobilisa. Les secondes tombèrent sans tranquilliser l’elfe qui semblait en proie à une panique inconnue. Son appel déchira la silence établi.

"Lomë ! Lomë !"

Les petites pattes d’Osme serraient sa tunique et s’enfonçaient dans son dos. La jeune femme sentait l’extrémité de ses griffes percer sa tunique et appuyer contre sa peau.

Lorsque la chouette surgit et sembla l’attaquer, Vasariah ne bougea toujours pas. Le seul mouvement qu’elle s’autorisa fut celui de ses paupières caressant l’air à intervalle régulier.
Enserrée entre l’elfe accompagnée de sa chouette, et Osme la jeune femme ne savait comment réagir à la panique qui les envahissaient tous les deux.

D’elle-même la chouette se calma, et s’arrêta de fouetter d’air son visage. Le volatile était d’un blanc presque doux. Il se posa sur le bras de l’elfe et tout de suite celle-ci sembla s’apaiser. Sa lame descendit pour défier le sol et non plus la jeune femme. Puis elle la posa à terre.
Contre elle, elle sentait le corps tremblant du lapin se calmer, et l’étreinte de ses pattes se desserrer.

Mais alors qu’Osme s’apprêtait à se présenter pour répondre à la question de l’elfe, il fut pris d’une crise invisible. Son petit corps tomba à terre. Il hurla. Et ses larmes coulèrent dans sa fourrure, se mêlant à son sang.

Semblant se reprendre, Osme fit apparaitre une table et des chaises. La jeune femme et l’elfe s’assirent pendant que le lapin leur servait du thé.
Vasariah le remercia et porta l’odorant breuvage à ses lèvres lorsque l’intéressante question d’Osme suspendit son geste :

Et vous ? Qui êtes-vous ? Pourquoi l'odeur de la mort vous enveloppe-t-elle ainsi ?

Tout en buvant à petites gorgées son délicieux thé, la jeune femme se tourna vers l’elfe et attendit sa réponse.

Camarë Manithil

La situation semblait bien irréelle, elle était là, allongée sur le sol, la cheville douloureuse et enflée, entourée d'une femme et d'un... lapin. Oui, un lapin parlant. Elle ne pouvait les voir, un voile gris opaque occultant complètement sa vision, la rendant aveugle. Elle fut impuissante lorsque les deux êtres l'aidèrent à s'installer à... une chaise ? Une vraie chaise en pleine forêt ? Et une table ? Et quelle était cette odeur fruitée si intense ? Sa main caressa le bois du meuble présent juste devant elle, manquant de renverser sa tasse de thé, avant que la douleur causée par la foulure ne la replace au beau milieu de la réalité.

Les deux individus se présentèrent à l'elfe, et son regard blanc se posa sur le dénommé Osme. Pays des Merveilles ? Elle ne connaissait pas du tout cette contrée. Odeur de mort ? Là par contre, elle comprit tout de suite à quoi il faisait allusion. Et comprenant à qui elle s'adressait, l'elfe marqua un temps d'arrêt, réfléchissant à ce qu'elle déciderait de faire ? Montrer le cadavre frais du lièvre ? Ou feindre d'ignorer ce dont il faisait allusion ? Elle choisit la première option. Tout en cherchant du regard la moindre parcelle de détail - en vain -, sa main tâtonna jusqu'à sa besace d'où elle sortit le gibier le montre bien en évidence.

- "Moi, Camarë", dit-elle dans un fort accent roulant et un langage aproximatif qui semble ne pas être sa langue natale. "Moi chasser... manger... Camarë faim."

Lomë, cette chouette blanche qui accompagnait la jeune elfe, se trouvait toujours perchée à un arbre près de l'endroit où fut dressé par magie la table. Elle observa attentivement la scène de ses yeux perçant, veillant sur sa maîtresse tel un gardien infaillible.

Vasariah écouta avec attention l’étrange elfe se présenter.

Je suis enchantée de te connaître Camarë.

Osme et moi sommes en mission pour sauver Alice. Alice est une jeune femme qui vit au pays des Merveilles, et elle est en train de mourir. Pour tenter de la sauver, nous devons lui redonner la saveur de la vie, lui montrer les merveilles qu’elle recèlent. Ter Aelis est l’endroit idéal pour cela !

Nous faisons route vers les villages nains d’Abatlerein. Avant cela nous devions faire halte pour visiter un village elfique, mais la jeune femme qui devait nous servir de guide a du repartir, et les villages elfiques sont malheureusement autant difficile à trouver qu’à y entrer.

Mais je suis confuse… me voilà à papoter alors que votre cheville doit vous faire horriblement souffrir ! Attendez, je dois avoir dans ma besace quelques… oui les voilà !

La préparation va me prendre quelques temps, profitez en pour faire connaissance et préparer le lièvre pour le repas. Osme et moi avons ramassé des baies et du thym sur la route, voilà qui l’agrémenterait à merveille !
Osme tu veux bien t’en charger ?

Et sans attendre la réponse de son amie, Vasariah s’éloigna en quête du point d’eau qu’elle avait aperçu auparavant. Une fois sur place, elle put créer un cataplasme d’argile verte. Au fond de sa besace elle retrouva un flacon d’huile d’olive, dont elle ajouta quelques gouttes au cataplasme pour plus d’efficacité.
Dans un récipient, elle écrasa de l’arnica montana, de l’harpagophytum, des pétales de Calendula, et une poudre de son invention.

Lorsqu’elle retrouva ses compagnons, la jeune femme constata avec plaisir qu’ils avaient préparés un feu, et que le lièvre était presque cuit. Elle s’assit à côté de l’elfe et lui expliqua doucement comment elle allait procéder pour la soigner. Un hochement de tête de Camarë lui indiqua qu’elle avait comprit.
Elle appliqua donc le cataplasme sur la cheville de l’elfe, celui-ci parut faire tout de suite effet et Camarë se détendit. D’un sourire, Vasariah encouragea l’elfe à boire la mixture qu’elle avait préparé. Même si ce remède avait un goût horrible, il était très efficace : d’ici quelques heures Camarë pourra reposer son pied au sol et dès demain elle pourra remarcher sans aucune douleur.

Osme avait écouté Vasariah les présenter, ainsi que leur mission. Avec délicatesse et distinction, il sirotait son thé. Penché légèrement en avant, les muscles bandés sous le veston. Sur la défensive.

Quand la jeune femme s'éloigna, Osme crut qu'il devenait fou. Cuisiner un lièvre ? Lui ?! En même temps, l'animal était déjà mort, il n'aurait qu'à ne pas en manger...
Le vent bruissait doucement dans les feuillages, rendant l'odeur de chair morte presque intolérable.

Alice- Osme secoua violemment la tête. Pour la sauver, il devait lutter contre elle. Mais ces yeux...

Il se retint de regarder sa montre, minuit n'était pas encore passé. Pendant quelques secondes, il resta cependant de marbre face à l'elfe. Il n'était pas venu chercher la mort.
Finalement, il se secoua et- se roule en boule- non, il devait lutter !- dans une pièce sombre- sauver Alice et se battre contre elle !
La bataille fut gagnée.

- Camarë, commença-t-il lentement, je vais préparer le lièvre, reposez-vous.
« Et comme ça, je n'aurais pas trop à te surveiller » songea-t-il, méfiant.
Sans la quitter des yeux, il s'affaira à préparer le lièvre, attendant de voir comment celle qu'il percevait comme une intruse allait se comporter...