Réparation

Voyez la victime violée, sans vie, éventrée par les visages du temps
Pas de panique, prenez patience. Avouez ses crimes, souvenez-vous
Pour pouvoir piéger son pouvoir sur la potence du mourant.
Vagissez, évacuez les gravats sur la sueur sucrée de la sapience
Vengez le ventre crevé. Videz les viscères viciés de la mère vipère
J'ai vomi les mots voraces des veuves éplorées.
Nous sommes morts.
La parole nous cache et les larmes cherchent.

Un ressenti.

Merci Erli.

Je n'avais pas prêté attention à la musicalité de ton texte, ayant déjà une musique dans la tête en le lisant mais les allitérations et assonances le servent bien !

Il n'y a que ce passage :

Citation :: J'ai vomi les mots voraces des veuves éplorées.

Qui m'ait fait buter dans ma déclamation. L'accumulation qui m'a mené à l’essoufflement au milieu de ce vers. Ou peut-être est-ce juste moi qui ne sait pas respirer suffisamment dans ma lecture à voix haute ?

Celui-ci m'a particulièrement plu :

Citation :: Vagissez, évacuez les gravats sur la sueur sucrée de la sapience

La sueur sucrée de la sapience, une trouvaille délicieuse ! Mentor

Comme souvent dans tes textes, l'écriture me paraît onirique. Une sorte de cauchemar merveilleux. Une scène atrocement belle !

J'ai apprécié ce texte Cassiopée.

Merci !

Quel bel entrelac ! Je trouve que les allitérations véhiculent bien la noirceur du thème. On en revient à la racine du choix des consonnes pour faire passer un sentiment à travers un mot.
Au sixième vers cependant, j'ai l'impression que l'on se perd dans les v, qui, revenant trop souvent, donne quelque chose d'assez désagréable en bouche (v-v-v-v), surtout avec le mot veuve, qui est très fricative.

whoua! j'avais presque oublié le frissons que pouvais procurer des mots! magnifique. Coeur

C'est un joli tautogramme que tu nous présentes à la fin Cassi. C'est un exercice compliqué, ça me fait plaisir d'en lire un.

Je ne sais pas si tu connais celui du film V pour Vendetta qui utilise aussi la lettre V :

« Voilà ! Vois en moi l'image d'un humble vétéran de vaudeville, distribué vicieusement dans les rôles de victime et de vilain par les vicissitudes de la vie. Ce visage, plus qu'un vil vernis de vanité, est un vestige de la vox populi aujourd'hui vacante, évanouie. Cependant, cette vaillante visite d'une vexation passée se retrouve vivifiée et a fait vœu de vaincre cette vénale et virulente vermine vantant le vice et versant dans la vicieusement violente et vorace violation de la volition. Un seul verdict : la vengeance. Une vendetta telle une offrande votive mais pas en vain car sa valeur et sa véracité viendront un jour faire valoir le vigilant et le vertueux. En vérité ce velouté de verbiage vire vraiment au verbeux, alors laisse-moi simplement ajouter que c'est un véritable honneur que de te rencontrer. Appelle-moi V. »

Merci pour vos commentaires.
J'ai voulu cet entrelacs parce que l'âme est complexe et tressée de mémoire enchâssée dans le quotidien.

Le passage cité par Franz est plus poussé, plus riche aussi. Même s'il n'avait pas le même but. Il me semble que la lettre v ne porte pas la même signification dans les deux textes.
C'était un essai, j'ai bati mon poème en l'appuyant sur la lettre v pour faire trancher les mots de fin. Parce que le V est vie autant que victoire ou violence.