Arealis

AREALIS

I -

Dimanche avancé et hébété sur lequel je grisaille et m'ennuie. Il me tarde de te revoir, pull rouge et radiateur. Le piano joue à ma gauche, l'animal crème prend toute la place au centre du matelas ; il est la nuit.

Le froid et la pluie sont là, ils attendent ma venue au petit matin, ils font le siège. Certains soirs, je les entends qui mènent leurs assauts contre les murs. Heureusement, le béton narcoleptique est plus résistant que la force qu'ils peuvent déployer. Si le chêne centenaire est solide, sage et noble ; le béton est conquérant, insidieux et endormi.
Ils ne m'auront pas. Sauf peut-être le goudron.

II -

Ô Sirène, haut si reine, aussi Ray ne, oscille règne, faucille haine, faux et scies saignent, faux cils craignent, faux si legs.
Il n'en faut qu'un : Poissirene.
Dresseuse blonde des mers, née du nord, habitante de la Sainte.

Ô Sirène, tu as mes pensées et mon corps. Tu possèdes même mes mots. Impétueuse, tu t'immisces entre mon encre et mon cerveau.
Tu t'y ancres et le serre. Vaux-tu beaucoup ? Oui. Et quel beau cou.
Si j'aime à le rencontrer, c'est depuis que tu m'y as invité.
Tu as fait ton office, par la drogue et le charme. Nous assurons le ministère à deux.

III -

L'horrible Realis a jeté une partie de son attention sur nous. Realis a délégué une partie de ses obscurs pouvoirs contre nous.
Heures, Chaud, Froid, Pluie, Villes n'ont aucun remord.
Eux, ces Titans que la physique peine à détrôner.
Soyons les Dieux-fils les mettant à bas. Realis n'est que matériel, et si Physique n'ose s'en occuper, Arealis le fera volontier.

Arealis se met à notre service et pourvoi à nos armures.
Je désire la mienne et elle te ressemble. Elle n'est pas or car l'or est la main de Realis. Elle est plutôt parfaite et resplendissante.
Pandada est notre destrier. Il aime les lasagnes, lui, l'animal dadaesque ; le dadaquestre est sa discipline : le lancé de barquettes de cheval.

Juchés sur Pandada nous pouvons rejoindre Arealis. Il nous avait accueilli le 3, puis chaque fois que nous avions défait temporairement Realis.

IV -

À Arealis nous découvrîmes notre propre reflet, nos pensées, nos envies, nos frustrations, nos rêves, nos inventions, nos peurs, nos rires.
Car si Arealis était l'opposé de Realis, son frère, le côté face ; Arealis est notre copie.

Arealis se façonne, se modèle sous la volonté. La tienne. La mienne.
Arealis vit quand je trouve de tes cheveux.
Arealis exulte lorsque demeure ton odeur.
Arealis sourit à tes yeux étincelants. Que cela soit en direct ou en différé.

Sous un nuage, dans la crinière d'une licorne, dans le lait d'un fromage célèbre (et célébré), tu redécouvriras des mots et des choses dites.
Tu m'y verras.

Arealis est apparu alors que nous contemplâmes le bout du monde. Il s'est maintenu sous les attaques incessantes de la plage et son allié le soleil. Il s'est incliné face à la salade, à celle qui a été maintes fois reconstruite, ou encore frais d'eau.

V -

Arealis est ce que je peux t'offrir : ce monde joliment indéfinissable.

VI -

Arealis s'est créé à cause de toi. Grâce à toi. Grâce à tes notes joviales que je ne me lasse pas d'entendre. Ces yeux brillants entretenant leur propre feu. Les cheveux comestibles, l'humour, le répondant, l'esprit...
Arealis est que tu m'as offert : toi.

VII -

Ton essence pérenne lorsque nous nous éloignons.
Je peux goûter et me désaltérer de ton empreinte.
Ton mot reste adjoint à mon mur, nous restons shérif d'Arealis.
L'absence est indésirée et remarquée. Le retour est célébré.
Demain sera célébré.

Seules les blondes littorales méritent de ressourcer nos esprits fébriles !

Soyez nos muses dans ce musée des mots, des mues, des mies et des meuh ! du mois de mai au moi je moi je, blondez-nous, juchez-vous, sur vos sheitlands tout petit, sur nos rêves échus et ptet bien qu'on vous laissera croquer dans nous rouges roues lactées décortiquées avec soin.

Soyez saines, vilaines, vaines, mais jamais sélènes.

Il aime margauter, je préfère laetitier
il préfère mariner, j'aime les homardes enrubannées de rouge et noir

bah !

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petit message à l'attention de la cornouaillaise : tu sors avec un gay, des fois il écrit en rose ! (mais montre toi digne de cet honneur quand même !)

petit message à l'auteur de cette épopée : fais gaffe ! c'est une grosse bourge de sainte marine ! elle a du sang bleu si ça se trouve ! en plus elle est blonde, c'est une meuf et elle boit de la bière !

Il me manque certes des clefs pour accéder complètement à l'univers du dadada mais plus j'en lis, plus j'aime ça !

Abreuve toi à la source du cheval et envole-toi au galop. Huuuuuu.