Le Flamand Rose ou l'Ecole de peinture néerlandaise Magenta #ff0092

Le Peintre et l'Amazone (du 17e)

Aux abords des eaux claires souriait une nymphe
Les rondeurs étalées à de douces promesses
Sans pudeur dénudée, la main dans la toison
Elle agitait les ondes, faisant monter l'écume

Sa gorge offerte au vent se dressait fièrement
Comme le ventre embrasé, l'aréole écarlate
Les perles du désir contournaient tendrement
Le long ravissement né de simples caresses

Amusée par ce jeu tournée vers l'horizon
Elle déployait des charmes suscitant l'émotion
Dévoilant tout à coup l'esquisse de son sexe
Dans le plongeon gracieux qui la fit disparaître

J'avais envie de me prêter à l'exercice sur un fond taquin. Pour la légèreté. C'est extrait du recueil "Le Flamand Rose ou l'Ecole de peinture néerlandaise magenta #ff0092"

Alors comme ça on s'encanaille ?! On a mangé trop de framboises et on a les joues qui s'empourprent ?

J'ai compté les pieds des alexandrins : un sans faute dans les hémistiches pour ma part. C'est tellement bien ficelé et ça coule si bien de source, que j'en regrette presque l'absence de rimes.

Le fond est bucolique et pastoral à souhait (doit même y avoir un terme pour les ambiances nymphettes et ruisseaux mais là ça me vient pas). Je trouve qu'en très peu de mots tu réussis à imposer un décors fabuleux à l'esprit.

J'ai beaucoup aimé cette ambiance païenne, ces airs de mythes romains et de réinterprétation classique. L'érotisme onirique néo-rétro post youporn c'ets quand même top suave ! (swag)

J'aime bien quand les peintres dépeignent des scènes et les déclinent en poème. Tu as cette chance de pouvoir fabriquer ta composition et la décliner aussi bien en peinture qu'en mots.

Dans ce tableau, on t'imaginerai presque dissimulé et penché au dessus d'un arbuste, tes frêles pattes de bouc tremblant d'émoi devant la belle qui feindrait ne pas percevoir le bruissement des feuillages rythmés par ton inavouable désir inassouvi.

Plouf ! Elle a plongé, la fugace vision d'un jeune beauté mi-divine mi-ingénue.

Un autre extrait de ce recueil peut-être ?

Puisses-tu ravir nos esprits autant que les nymphes de ton imaginaire jovial.

Ok dvb, j'y travaille dès que j'en aurai l'occasion. En plus c'est la période des plats d'hiver.

Ton public s'impatiente.

Alors patience à nous et courage à Syl'. Très Heureux

(Mais c'est bien vrai)

Une Rose pour Méduse

Alors que mille glaives se dressaient contre elle,
Emaillant de leurs lances ses dessous de nylon
Soldats nus et vaillants, oints de saillants atouts
Vers d’ardentes écailles montait une charge

La belle aux yeux d’argent, couronnée de serpents
Flattait de ses hanches le cœur des assaillants
Lorsqu’elle se mouvait sur l’essence de pierre
Fanaient pour sa grâce les héros de la reine

Elle préférait sa muse, sœur câline et douceur,
A la cuisse ravie, perlée par l’oracle
Une danse lascive, ondulant sur son corps
Dans son giron bien chaud, sombrait dans la torpeur

L'attente était à la hauteur de ce nouveau régal ^^

Décidément, la mythologie te sied bien Satisfait

Puissant, malgré que ce ne soit pas du tout mon style, je prends un réel plaisir à te lire.

Airet Syl a écrit:: Une Rose pour Méduse

Alors que mille glaives se dressaient contre elle,
Emaillant de leurs lances ses dessous de nylon
Soldats nus et vaillants, oints de saillants atouts
Vers d’ardentes écailles montait une charge

La belle aux yeux d’argent, couronnée de serpents
Flattait de ses hanches le cœur des assaillants
Lorsqu’elle se mouvait sur l’essence de pierre
Fanaient pour sa grâce les héros de la reine

Elle préférait sa muse, sœur câline et douceur,
A la cuisse ravie, perlée par l’oracle
Une danse lascive, ondulant sur son corps
Dans son giron bien chaud, sombrait dans la torpeur

Alors alors ! Voyons voir ici : http://blog.ter-aelis.fr/astuce-litteraire-du-mois-les-e-en-poesie/

Sachant que tu nous fait dans le mythologique/épique avec alexandrins, c'est difficile de se dire qu'on va laisser de côté les règles classiques. Du coup, il y a quelques trucs qui vont pas.

En orange les vers faux à cause de la présence d'un "e" à la césure (mais vers en 12 quand même)
En rouge, les vers où l'erreur de décompte du "e" à la césure entraine une erreur de décompte des syllabes.

Petite remarque sur le dernier vers que j'ai mis en rouge : il est possible de prononcer "ravi/e", mais 1) c'est à la césure donc non 2) même si on s'attache aux règles classiques, certaines sont quand même très limite 3) ca obligerait à dire "perlé/e" et donc on se retrouve à 13 au lieu de 11

Question rimes, qu'il n'y en ait pas ne m'a pas dérangé, sauf dans le fait qu'il y en ait "trop" dans les deux premiers vers de la seconde strophe. Trop d'homéotéleutes aux césures, ce qui rend le tout "plat", étant donné qu'il ne s'entrelace pas avec un autre. Des rimes suivies, quoi.

Outre tout ça, globalement c'est franchement sympa, comme le disent mes prédécesseurs.

Oui les "e" c'est pas folichon. Je prendrai le temps d'harmoniser les 2-3 couilles relevées. $Clin d\'Oeil$ Sympa la relecture.

De quoi métamorphoser en petits pourceaux.

Embrasser les Délices

Parcourir les rondeurs de baisers savoureux
Admirer les sources aux fontaines lactées
Murmurer des douceurs à ce sein enjoué
Embrasser les délices du parfum de l'été.

Beau pâtre rebondi lissant les longs cheveux
De sa blonde endormie sans effets dans le pré
Glisser le long du corps une envie un accord
Embrasser les délices du parfum de l'été.

Le nez sous le nombril s'inspire de senteurs
La bouche s'extasie au goût de ce nectar
Enivré le gourmand n'a plus qu'un seul désir
Embrasser les délices du parfum de l'été.

EDIT : ponctuation

Airet Syl a écrit:: Embrasser les Délices

Parcourir les rondeurs de baisers savoureux
Admirer les sources aux fontaines lactées
Murmurer des douceurs à ce sein enjoué
Embrasser les délices du parfum de l'été.

Beau pâtre rebondi lissant les longs cheveux
De sa blonde endormie sans effets dans le pré
Glisser le long du corps une envie, un accord
Embrasser les délices du parfum de l'été.

Le nez sous le nombril s'inspire de senteurs
La bouche s'extasie au goût de ce nectar
Enivré le gourmand n'a plus qu'un seul désir
Embrasser les délices du parfum de l'été.

Très beau ce poème, j'apprécie énormément (:

J'ai juste deux points sur lesquels je reviens :
– j'ai compté 13 syllabes pour le vers répété en rose

– « Murmurer des douceurs à ce sein enjoué » : ne devrait-ce pas être « [...] à ces seins enjoués » ?

Arf, merci Mike pour ton appréciation. J'ai compté "dé-lisses" et non "dé-li-ces", j'avais pas fait gaffe. A l'oral ca passe mieux.
Pour le sein, j'ai pensé que la demoiselle était plus sensible du sein droit, et qu'il répondait très bien à ses caresses. Mais au risque de faire un jaloux je devrais rééquilibrer. Ca me gênerait un sein frustré et colérique. J'y réfléchis. Bien vu.

Une question : pourquoi tu as une virgule qui se trimbale, seule, et des points à la fin de tes strophes, alors qu'il n'y a aucune ponctuation sinon ?

Sinon c'est frais, agréable et bien mené (: Je confirme pour le vers répété qui est en 13.

Admirer les sources aux fontaines lactées > la césure est fausse, il ne devrait pas y avoir de "e" prononcé à la césure, c'est une règle de rythme. On a le droit de mettre un "e" à la césure lorsqu'il est élidé par une liaison (et ici c'est au pluriel, donc pas d'élision)

Pour le sein, au singulier, ca se fait énormément de parler d'un seul sein pour parler des deux, ce n'est pas un problème selon moi.

Même problème de césure pour le vers répété : il se couperait sur un "e" prononcé.

Ça ferait vraiment bizarre de prononcer "les déliceuh", je compte douze pieds (sachant qu'un pied n'équivaut pas forcément à une syllabe)

Bon, ça vient peut-être de ma façon normande de parler, les gens du sud compteront treize pieds.

Il y a deux choses à différencier ici. La longueur du vers et la prononciation du deliceux à la cesure. Ce dernier ayant entraîné une faute sur la longueur, mais n y étant pas pour autant lié. On prononce le e, parce qu on prononcé tous les e non sujet à elision (merci lapalisse pour ce moment de grace). Ce qui donne un décompte de 13 syllabes. Il ne s agit justement pas d une façon de parler, mais d uneregle.
Le côté disgracieux est quant à lui induit par la prononciation du e au temps rythmique qu est la césure. Cette césure qui est laconsequence directe d une langue ou l on compte les syllabes et non les pieds. Même cause pour les deux problèmes, mais pas le même problème !

Chikoun a écrit:: . On prononce le e, parce qu on prononcé tous les e non sujet à elision [...]. Il ne s agit justement pas d une façon de parler, mais d uneregle.

Si l'académie française dit qu'il faut prononcer ce "e" mais que des millions de personnes ne le prononcent pas, qui a raison ?
Il faut savoir accepter les variations régionales tant qu'elles restent compréhensibles et ne remettent pas en cause l'unité de la langue française.

L académie française n a que peu à voir avec une règle de poésie classique. Il s agit d une règle utilisée par la quasi totalité des poètes qui entendent faire du classique. Disons qu essayer de lire autrement revient à essayer de lire de l anglais avec une prononciation française des phonèmes. Ca peut faire plaisir aux 65M de français de croire qu ils ont raison parce qu ilssont plus nombreux que les anglais : ce n estpas pour autantqu ils auront raison, ou sauront comprendre les subtilités jolies de la langue.

J'ai pris le loisir d'envoyer les délices sur les roses. Sérieusement, qui va s'emmerder à dire dé-li-ceuh ? Pour ma part, n'en déplaise à des siècles de technique, ca me plaît comme ça.
Je reprendrais volontiers la ponctuation, parce que la contrainte "n'utiliser que 3 points et 1 virgule" n'a pas forcément lieu d'exister.

Admirer les sources aux fontaines lactées - La liaison "sour - ce - z'aux - font" l'emporte sur l'amuïssement du "ce", non? Interrogatif

Oui on le prononce, mais c'est un problème du coup. ^^ Après, osef.

D'ac, merci quand même Chik' pour les remarques, je me suis pas trop renseigné sur les canons du style "classique". J'vais faire attention sur les prochains, riche de ces indications. Blagueur

Bon, je vais pas revenir sur les aspects techniques (la perfection classique c'ets rigolo mais j'y suis que moyennement sensible).

J'ai beaucoup aimé ce nouvel opus, qui trouve très bien sa place à la suite des deux autres.

On commence à s'approcher de l'authentique recueil Heureux

Par contre, n'hésite pas à accélérer ton rythme de production : c'est toujours un plaisir de découvrir ces petites friandises !

» La Fin d'une Rose.
» La Fin d'une Rose
» La rose et l'enfant
» Petite Rose
» Rose de cristal.