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 [WIP] S.P.Q.R

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Mike001
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MessageSujet: [WIP] S.P.Q.R   [WIP] S.P.Q.R Icon_minitimeDim 29 Déc - 21:42

Spoiler:


partie A :

S.P.Q.R



La pierre-céleste



Le vent soufflait doucement en cet après-midi de début d'automne, dans l'air flottait une odeur de terre humide et le soleil régnait sur un ciel peu couvert. Mais pour quelqu'un possédant un odorat entraîné, un parfum distinctif voltait ci et là. Des émanations d'hommes : de la sueur et du sang. La guerre ne sentait pas le courage ou l'honneur, d'elle ne transpirait que la mort. Elle avait même un goût qui se collait au palais, âcre et tenace.
Les légionnaires romains avaient le visage concentré et dur, les articulations blanchissaient quand ils serraient leur javelot, la mâchoire se crispait quand un sifflet retentissait. Le bouclier porté au bras gauche geignait à chaque assaut. La ligne tenait bon.
Les gaulois ne créaient pas de failles, ils ne trouvaient qu'un mur chez les romains et se fracassaient perpétuellement contre leur stoïcisme. Inlassablement, ils revenaient se frotter à la légion. Ils engageaient toujours plus de troupes car après huit années de conquête de la Gaulle, c'était le désespoir qui les animaient.
Les celtes furent pris au dépourvu quand la cavalerie chargea les ailes de leur semblant d'armée et leur arrière-garde. Elle s'engouffra facilement et profondément, engendra la confusion qui ravit définitivement la victoire aux romains.

Tiberius Tullius Quadratus transperça un homme de sa lance et la laissa figée dans ce dernier, puis il tira sa spatha du fourreau et trancha le trapèze d'un nouvel adversaire. Une fois que les barbares se furent ressaisis, il s'escrima pour éviter d'être blessé tandis que sa cuirasse en écailles encaissait plusieurs coups douloureux. Cependant, il bénéficiait de la taille de son cheval pour frapper de haut et porter des estocs mortels aux crânes de ses adversaires trop téméraires. Tous les hommes de Tiberius ne furent pas aussi adroits – ou chanceux – puisqu'il vit plusieurs cavaliers entraînés au sol par de solides combattants et aussitôt achevés.

Les gaulois furent, enfin, repoussés par le rang impénétrable que formait la légion et chassés de la colline tenues par ces derniers. Pour autant, s'ils se replièrent et eurent subi de conséquentes pertes humaines, ils furent peu nombreux à lâcher armes et boucliers pour courir plus vite, tant l'honneur les poussait à ne rien abandonner ; un bon gaulois était enterré avec ses bijoux et son équipement. Des vivats de victoire provenant des légionnaires romains poursuivirent les insoumis, et l'aigle de bronze argenté de la Legio XII Fulminata, brandi haut dans le ciel, étincelait. Il était le soleil de Rome en ces contrées païennes et tentait par son éclat de brûler l'armée désorganisée qui grouillait en face de lui.

Tiberius et sa tourme de trente hommes tuèrent deux dizaines de soldats isolés du gros de la troupe en course avant de s'arrêter à l'orée de la forêt investie par les celtes.
« Claudius, suis le liseré vers l'ouest, commanda Tiberius, Lucius et Secundus, faites de même à l'est. Il ne faut pas qu'ils puissent tenter d'assaut désespéré sur l'un de nos flancs.
- Plus désespéré que de s'empaler sur une colline tu veux dire ? railla Secundus.
- Va, tu as tes ordres.
- Bien, Décurion. »
Secundus s'en alla, un sourire insolent sur les lèvres. Il était un bon cavalier et le chef des éclaireurs de la tourme, mais aussi un jeune noble arrogant, un patricien. Un parmi tant d'autres. Secundus savait que viendrait le jour où il occupera un rang important, voire une magistrature. Mais malgré cette certitude il le voulait rapidement. Tiberius connaissait ce sentiment : il était issu d'une riche famille lui aussi, sans quoi il ne serait pas chevalier, et ses propres frères ne désiraient que le pouvoir.
Son groupe de surveillance fut rapidement remplacé par une centurie et le décurion Tullius, officier supérieur de la première tourme de la cavalerie de la douzième légion, au surplus nommé décurio primus eques – c'est-à-dire le décurion le plus haut gradé de l'ordre équestre de la légion – put emmener son cheval à un enclos provisoire qui faisait office d'écurie. Puis il se rendit vers la tente de commandement installée sur la fameuse colline pour faire son rapport. Devant ladite tente se tenait deux gardes à la mine patibulaire qui le toisèrent une main sur le gladius. Tiberius, familier de ces regards d'intimidation répondit en ne faisant aucun geste susceptible d'exciter les chiens de garde et entra sous la toile. Là, il faillit rentrer dans un messager qui l'esquiva avec souplesse et habitude. Plusieurs officiers étaient penchés au-dessus d'une maquette reconstituant le terrain, ils paraissaient pressés et parlaient d'un ton sec. Tiberius se positionna et se fixa derrière l'un d'eux, un raclement de gorge maîtrisé fit que le Præfectus alæ le remarquât.
« Ah, Tullius, accueillit sans ambages le commandant de la cavalerie.
- Præfectus Inius, salua Tiberius Tullius.
- Les gaulois se sont terrés dans la forêt et ils ne répéteront pas la même sortie spectaculaire que celle d'aujourd'hui, annonça de but en blanc Marcus Inius Silanus.
- Cela fait des années que nous les affrontons et ils semblent tenir à ses assauts frontaux, rétorqua Tullius, adoptant le style de l'officier général.
- Certes, mais tout dépend de leur chef de guerre. Or celui qui menait est mort. Le Tribunus prolegato Furius pense qu'ils vont se séparer en bandes et nous harceler jusqu'à ce qu'ils reçoivent des renforts. Je partage son avis. Ils vont viser notre ligne de réapprovisionnement, se cacher chez les civils et dans la forêt. Les y déloger ne sera pas une mince affaire. Toute la légion va devoir ratisser le moindre bout de bois et trou de lapin sur des saltus. En attendant, nous sommes contraint de monter le camp.
- Et tu veux que j'aille surveiller leurs mouvements ?
- En effet, Tullius, tu lis dans mes pensées. Tu sais que j'apprécie ta compagnie et je suis convaincu que tu deviendras bientôt præfectus, alors ça ne me plaît pas de t'envoyer de nuit dans une forêt remplie de celtes enragés.
- Pourtant tu vas devoir le faire.
- Oui, la sécurité de la légion prime. Tu déploieras ta tourme en unité de cinq. Vous devriez avancer jusqu'à atteindre les lignes ennemis et de là, les espionner et les garder à vue. La cinquième tourme partira une demi-heure après vous et restera à distance pour former une ligne de repli.
- Ils seront montés ?
- Oui, il faudra qu'ils puissent avertir le camp en de brefs délais le cas échéant.
- Quand dois-je partir ?
- Avant la nuit. Tu as donc quelques heures de repos devant toi.
- D'accord. Merci, Præfectus Inius, ave.
- Que Mars te protège, Tiberius Tullius Quadratus, dit le præfectus en posant sa main droite sur l'épaule du décurion.

***

Tiberius avançait prudemment et veillait à ne pas marcher sur les branches qui jonchaient le sol. Secundus était devant lui, silencieux comme une ombre. Il ne semblait pas déranger la végétation, au contraire, on aurait dit que la flore s'écartait devant lui pour ne pas le déranger. Étrange qu'un homme qui n'aurait pas hésité à incendier la moindre feuille de la forêt se révéla aussi furtif et délicat.
« À moins qu'elles sachent qu'il ne faille pas l'énerver », pensa Tiberius.
Un craquement de branche vint marquer la progression des cinq soldats et le décurion désespéra d'être à l'origine du bruit. Il crut entendre un maigre ricanement provenant de Secundus mais ne put en être certain.
« Pourquoi est-ce que je l'ai intégré à mon unité déjà ? Ah oui, pour le surveiller. Quelle grandiose idée, Quadratus, et puis il ne s'en doutera pas tiens. Lui, l'optio equitum, le chef des éclaireurs, qui aurait pu diriger l'une des unités. Mais non, il a fallu que tu le choisisses, Quadratus. Il a fallu que tu veuilles garder un œil sur lui, pour que tous les éléments de ta tourme filent droit ».
Inflexible. Trop carré. C'était ce que sa mère disait de lui, c'était ce que ses hommes soufflaient en plaisantant.

Les chevaliers romains marchaient lentement depuis plus de deux heures en suivant les traces de pas des gaulois.
« Halte, décréta Tiberius. Secundus s'approcha pour parler avec son commandant ; Vibius, Claudius et Lucius tendirent l'oreille pour ne rien louper à l'échange.
- On devrait accélérer la cadence ou on va s'endormir sur place.
- Nous ne ne sommes pas tous aussi discret que toi, Secundus.
- Prenons le risque alors, ça n'en finira jamais. Je suis certain qu'Inius sera ravi qu'on les découvre morts de vieillesse mais personnellement je préférerais les trouver bien vivants et capables de tenir une épée. Il n'y a déjà aucune gloire à tirer de cette mission, tâchons de la rendre plus intéressante.
- Ah, elle deviendra plus intéressante lorsque les gaulois nous tomberont dessus parce que nous faisons trop de bruit ?
- Parce que vous faites trop de bruit, rétorqua-t-il.
- Le grand Secundus seul face à une armée. J'ai hâte de voir ça. Combien de temps tiendras-tu ? Trois secondes ? Une minute ? À moins que tu prennes la poudre d'escampette discrètement.
- Tu me traites de lâche ?
- Non, d'inconscient. Nous ne sommes pas une unité de combat. Mais des éclaireurs, toi plus que quiconque devrait savoir comment agir.
- Je l'aurais su si je pouvais exercer mon commandement, mais un décurion jaloux m'en empêche.
- Jaloux, moi ?
- Décurion ?
- Ce n'est pas le moment, Vibius, répondit Tiberius au soldat qui avait tenté de les couper.
- Si, je vous l'assure.
- Quoi ? dit Tiberius Tullius en se tournant vers Vibius.
- Regardez. »
Le soldat montrait du doigt le ciel où une tache rouge grossissait au milieu du baldaquin étoilé.
« Ça se déplace, indiqua Secundus.
- Oui, et ça se rapproche, précisa Tiberius.
- Qu'est-ce que c'est ? demanda Vibius.
- Une pierre du ciel peut-être ? hasarda l'optio equitum.
- Il semblerait.
- Alors le ciel leur tombe véritablement sur la tête, dit Secundus en s'en satisfaisant. »
Quelques secondes plus tard ils discernèrent les flammes qui entouraient l'objet déchu. Le tout crépitait en un boucan terrifiant et se dirigeait vers la forêt.
« Par Jupiter, psalmodia Tiberius, ça vient droit sur nous. »
La boule de feu faucha la cime des arbres non loin de leur position et poursuivit sa route en s'enfonçant davantage dans la canopée avant de percuter maints troncs. La terra trembla quand le monstre céleste la laboura ce qui fit tomber à genoux les cinq romains. Quand cela cessa les soldats se levèrent, inquiets.
« Que faisons-nous, Décurion ?
- On continue notre mission, annonça-t-il après un légère hésitation.
- Mais la pierre est tombée devant nous, glapit Vibius.
- Dans ce cas tu pourras en prendre un morceau sur la route et le garder comme porte bonheur ou l'offrir à la petite Hortensia qui occupe ta bouche pendant ton sommeil. »
Vibius baissa la tête en rougissant.
« Inflexible, hein ? rappela Secundus, son fidèle sourire accroché au visage.
- Toujours, acquiesça Tiberius.
- Ça a ses bons côtés par moment.
- Content que ça te plaise. Maintenant, en marche et en silence. Ça risque de grouiller de gaulois près de la pierre.
- Je prends les devants, indiqua l'optio. »

***

Ils s'arrêtèrent derrière un arbre couché qui leur offrait une protection convenable. La pierre céleste était ensevelie cinquante mètres devant eux, de la fumée s'échappait de l'amoncellement et des bosquets flambaient aux alentours donnant naissance à une multitude de débuts d'incendies qui éclairaient les environs. Un long fossé dessinait la queue du tertre ; plus aucun son ne s'élevait de l'endroit, la vie le fuyait.
« On devrait faire demi tour. Ce lieu a été frappé par Pluton, murmura Vibius, la voix tremblante.
- Non, on ne bouge pas.
- Et si on allait jeter un œil plutôt ? proposa Secundus.
- On ne bouge pas ! répéta Tullius.
- La douzième légion ne fuit pas !
- Fuir devant quoi ? Un caillou ? Les hommes de la douzième légion prennent racine là où je l'ordonne.
- C'est un signe des dieux qu'il nous faut aller admirer. »
Sur ce, il s'élança à découvert.
Lucius, amateur de Lucrèce, chuchota :

Les ombres de l’esprit, les terreurs du sommeil
Bravent l’éclat du jour et les traits du soleil ;
Mais la Nature s’ouvre et la nuit se dissipe.

Au seuil de la science est assis ce principe :

Rien n’est sorti de rien. Rien n’est l’œuvre des dieux.

C’est à force de voir sur terre et dans les cieux
Des faits dont la raison cherche en vain l’origine,
Que nous plaçons en tout la volonté divine
.

Les vers du jeune homme passèrent inaperçus tant le comportement insolent de l'optio accaparait le potentiel auditoire.
« Secundus, revient ! C'est un ordre ! »
Mais le jeune patricien n'en eut cure.
« Quel crétin !
- Que Minerve le couvre de sa sagesse ou il nous mènera tous à notre perte.
- Ce n'est pas pour demain, Décurion, grommela Vibius.
- On y va, il faut le ramener avant qu'il ne se fasse capturer. Employez la force si nécessaire. »
Tiberius se lança à la suite d'un Secundus avalé par les ténèbres.
« Disparu dans le manteau des Enfers», se disait Vibius.
L'optio réapparaissait parfois à la lueur d'un fourré agonisant. Le décurion Tullius dégaina sa spatha, près à s'en servir à la moindre insubordination que Secundus proférerait de nouveau. Il contourna les feux qu'il rencontrait dans sa course, mais s'il évitait les brûlures, les flammes se jouaient de lui. Elles provoquaient une fumée acrimonieuse qui s'agrippait à ses poumons et ses yeux. Tiberius plaqua sa cape d'uniforme contre sa bouche afin d'essayer vaille que vaille de mieux respirer. Une bûche ardente se décrocha d'un chêne et s'abattit sur son casque. Tiberius fut désorienté bien que le cimier eût encaissé une bonne partie du choc. Le décurion chancela et fit un tour sur lui même, il peinait à se situer. Il s'aperçut alors qu'il avait perdu de vu Vibius et ses trois compagnons. Les feux gagnaient en taille et grimpaient aux arbres environnants. Secundus avait son brasier finalement.
Tiberius distingua une silhouette à travers le brouillard et s'enquit de la rejoindre. Soudain, elle disparut. Tiberius redoubla d'effort pour la retrouver. Il courait quand il chut subitement. Une douleur vive lui déchira l'abdomen puis il roula un peu. La face contre la terre fraîche il pouvait respirer correctement. Il en savoura la moindre bouffée d'air, même celles qui étaient accompagnées d'humus et il ne s'en priva pas. Il haletait comme un étalon en fin de course et de la bave s'échappait de sa bouche. L'officier équestre se releva péniblement et comprit qu'il avait dégringolé dans le fossé et avait percuté sa propre épée, plantée de travers. Tullius discerna que la mystérieuse silhouette s'empressait de remonter la tranchée en direction de la pierre. Tiberius grogna, récupéra son épée et une fois encore, la pourchassa.
« Je suis un cavalier, bordel. Pas un marathonien », maugréa-t-il.
Les dieux l'entendirent car son sprint prit tôt fin.
L'homme devant lui, assurément romain d'après sa tenue, ne se mouvait plus mais conservait sa posture, ne prêtant pas garde aux invectives répétées de poser les armes et de se retourner.
« Il n'y en a qu'un qui peut m'ignorer de la sorte et ma spatha l'ouvrira de haut en bas s'il continue », pesta Tiberius.
Celui-ci dut se rendre à l'évidence : il devrait rejoindre le perturbateur et le contraindre à retrouver une position abritée. De sorte qu'arrivé à la hauteur de l'optio equitum il dit :
« Suis-moi désormais. Ton escapade est terminée ».
Mais son subordonné ne bougea pas. D'ailleurs, il ne semblait pas avoir discerné sa présence. Secundus fixait quelque chose. Tiberius se demanda si cela n'était pas une ruse pour qu'il détourne le regard et que Secundus prenne l'avantage sur lui. Néanmoins, il prit le risque de regarder vers ce que logiquement il estimait être la pierre.

Elle n'avait rien d'une pierre. Elle était creuse et profonde. Des flashs encadraient régulièrement l'entrée en produisant des étincelles et l'intérieur était éclairé par de la lumière laiteuse. Cela ne ressemblait pas à une pierre. En outre, elle ne paraissait pas être faite de roches. Tiberius en eut la certitude quand il s'en approcha.
« Tullius... »
Tiberius lorgna Secundus. Il avait perdu de son port noble et son visage d'ordinaire insouciant était là, grave. Il ne savait quoi ajouter. Devant un tel spectacle les mots manquaient. Autour d'eux crépitaient les flammes destructrices qui se fatiguaient mais peu leur importait. Toute leur volonté était concentrée sur la pierre-qui-n'en-était-pas-une. Une grotte décrochée du ciel et formée d'alliages inconnus.
« Une caverne des dieux », souffla Secundus quand ils pénétrèrent à l'intérieur.
Ils étaient attirés, presque hypnotisés par l'invraisemblance et le surnaturel de ce que Tiberius continuait d'appeler la pierre. Secundus, plus curieux et hardi que son supérieur toqua contre la paroi d'où parvinrent des notes métalliques.
« Ne fais pas cela, misérable !
- C'est du fer, décréta Secundus en ignorant le décurion.
- Non, ça m'a l'air trop souple. Ce doit être un alliage plus léger.
- Plus léger et plus résistant alors. Cette chose s'est échouée sur la terre et a creusé un sillon qu'un paysan mettrait une année à réaliser.
- Peut-être que la pierre est envoyée par Cérès pour la moisson.
- En fait ton cynisme cache ta peur. Les dieux t'effraient et tes blasphèmes sont les affronts qui préservent ton courage.
- Évidemment que j'ai peur. La pierre dépasse notre entendement. Et toi tu pars la trouver comme si c'était un jouet.
- Un don des dieux, pas un jouet. Un don des dieux. »
Le poing gauche de Tiberius vint brusquement heurter la poitrine de Secundus qui crut que l'officier équestre avait perdu son sang froid et passait à une incartade plus physique. Il allait repousser par prévention Tiberius quand ce dernier souffla :
« Un corps. »
L'optio défourailla. Ils s'approchèrent à pas mesurés de la masse couchée au sol. Celle-ci était plus grande que le décurion Tullius de quatre têtes environ mais conservait un aspect humanoïde. Elle était totalement recouverte d'une couche épaisse gris métallique et semblait représenter un guerrier fait d'une armure une pièce où aucune parcelle de chair n'était visible.
« C'est une statue, annonça Secundus.
- Tu es sûr ? Elle est dans une drôle de position et je doute qu'une statue ait pu demeurer intacte après une telle chute. »
Secundus haussa les épaules et ils continuèrent leurs recherches. Des centaines de caisses couvraient le plancher et s'empilaient maladroitement. Certaines s'étaient ouvertes et avaient libéré leur cargaison : d'épais bâtons noirs d'un mètre de long disgracieux comportant deux protubérances parallèles et fait d'une matière singulière.
Du mouvement et du bruit perturbèrent le calme ambiant. Le cœur de Tiberius s'acharna à battre fort et l'adrénaline se déchargea. La suite le glaça de terreur : une statue se déplaçait et les rejoignait. Toutefois, Tiberius nota qu'elle avait du mal à effectuer des mouvements, elle paraissait être endommagée. Ou alors était-elle blessée ?
Secundus leva vainement sa spatha dans un geste de défense mais la statue ne fit que tendre désespérément un bras avant de s'effondrer.
« Une statue qui bouge, une statue qui bouge...
- Ce ne sont pas des statues, mais des géants. Ce doit être leur armure.
- Il n'y a pas de trous pour les yeux, ils ne voient rien, protesta Secundus.
- C'est peut-être pour ça qu'ils sont tombés.
- Vraiment ? C'est le moment que tu choisis pour faire de l'humour ?
- Ou alors ce sont bien des dieux et leur chariot a chuté de l'Olympe.
- Les... dieux... Par Jupiter, hoqueta le jeune cavalier.
- Ça expliquerait un tas de choses.
- C'est impossible que ce soit les dieux !
- Et pourquoi pas ? Tu changes d'avis maintenant, pyrrhonien ? Tu préfères que ce soit les Titans ?
- Je ne crois pas en des dieux qui meurent.
- Comment tu l'expliques alors ?
- Je ne l'explique pas. Ce seront aux prêtres de l'expliquer. Allons-nous-en, ce char me terrifie.
- Et moi qui croyait que tu serais ravi de rencontrer les dieux. »
Tiberius Tullius Quadratus avait beau embêter Secundus sur l'existence des divinités, il ne pouvait s'empêcher de penser qu'il venait d'en rencontrer. Et il n'avait rien pu faire pour les sauver. Sa lignée serait maudite sur des générations. Ils firent prestement demi-tour pour sortir de la pierre, ils s'en étaient enfoncés sur huit mètres. Dans leur précipitation ils trébuchèrent à plusieurs reprises mais ils finirent par sortir à l'air libre. Les deux soldats suaient à grosses gouttes et cherchaient à recouvrer la raison. Des gaulois émergèrent de la brume, tenant deux cavaliers romains captifs la lame sous la gorge. Le message était clair. Tiberius et Secundus se zieutèrent, spatha à la main près à en découdre et à mourir avec honneur mais la menace d'égorgement et la pierre qu'il venait de quitter le contraint à obtempérer. Le décurion fit un signe à Secundus et ils jetèrent leurs armes à terre.
« La prochaine fois que je t'ordonne de ne pas bouger tu ne bougeras pas.
- Il n'y aura pas de prochaine fois, Décurion Tullius » regretta Secundus Fabius Regillus.


Dernière édition par Mike001 le Mer 23 Avr - 1:33, édité 18 fois
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MessageSujet: Re: [WIP] S.P.Q.R   [WIP] S.P.Q.R Icon_minitimeLun 6 Jan - 4:22

partie B :


L'ennemi se saisit de Tiberius et Secundus qui eurent les mains liées dans le dos. Une vingtaine de gaulois grouillait atour d'eux et une poignée s'engouffra dans la pierre. Tiberius voulut rester les regarder mais les prisonniers romains furent alignés et leurs geôliers intimèrent à coups de hampes d'avancer. Le décurion, placé en fin de file, se démena pour lancer des regards par-dessus son épaule tout en s'assurant de ne pas chanceler, désirant conserver un visuel avec la pierre. L'étrange caverne disparu et Tiberius continua, contraint, son chemin, ses pensées toujours tournées vers la pierre. Son esprit acceptait difficilement que ce fut un chariot des dieux. Il regrettait aussi s'être laissé prendre sans combattre. Quel déshonneur.
« Où est Vibius ? »
Il se rappelait qu'à la sortie de grotte tombée, les gaulois détenaient deux de ses hommes sous leur joug, et non trois. Avait-il péri en affrontant l'adversaire comme aurait dû le faire un valeureux citoyen de Rome ? Ou s'était-il enfui ? Tiberius penchait pour la seconde solution, Vibius n'avait manifesté que des complaintes depuis la chute de la pierre, pas étonnant qu'il ait agi en couard. Quoique la découverte fortuite de ce qui pouvait être un attelage des dieux avait de quoi inquiéter, même vu de l'extérieur. Tullius se dit que Secundus avait probablement mis dans le vrai. Les dieux ne vêtiraient pas des accoutrements aussi ternes que curieux et ne mourraient pas si aisément. Aucune parure d'argent ne les embellissait, aucune broderie d'or ne les habillait ; et en plus de cela la mort les fauchait plus facilement que du blé. Non, ce ne pouvait décidément pas être des dieux.
Qui étaient-ce alors ? Des divinités inférieures ? Des créations défaillantes des forges de Vulcain ?
Il ne le saurait jamais.

L'aube se présentait quand la troupe approcha du campement, ou ce qui y ressemblait. À la lumière des feux placés de façon aléatoire, Tiberius distinguait une centaine de corps allongés à même le sol et emmitouflés dans des capes, lances et épées contre leurs flancs. D'autres moins nombreux montaient la garde autour de ce dortoir en plein air tandis que certains parcouraient les dormeurs pour réveiller ceux qui ronflaient trop fort.
« Ainsi, malgré un manque certain d'organisation militaire ils disposent d'assez de bon sens pour ne pas attirer l'attention », jugea Tiberius.
« Le tribunus et le præfectus ont deviné leurs intentions : ils se sont effectivement séparés. En tribus j'imagine, ce qui expliquerait la taille de cette bande-ci. »

Les romains furent entraînés à l'écart de cette « centurie » barbare et jetés sans tendresse à terre, après qu'ils furent débarrassés de leur cuirasse en écailles et casque. Six gaulois hargneux et menaçants les surveillèrent. Ils avaient le même regard averti et néfaste que les deux gardes de la tente des officiers que Tiberius avait croisés plus tôt. Ils exhalaient une envie de meurtre perceptible, ce qui n'était pas surprenant du fait de la défaite qu'ils venaient de subir, si bien qu'aucun des romains ne les lorgna longtemps. Tullius chercha, par sens du devoir, la moindre occasion de s'échapper mais il se rendit vite à l'évidence qu'il ne fausserait pas compagnie à ces six custodes inflexibles, sauf si Pluton daignait le sauver en lui faisant don de son casque aux propriétés d'invisibilité.

La faim et la soif maintinrent éveillé Tiberius quelques instants avant de l'abandonner à l'étreinte bienvenue et ferme de Morphée. Le sommeil coupa court à ses nouvelles pérégrinations intérieures : seront-ils simplement interrogés et retenus captifs ou leur crâne sera-t-il dressé et planté comme mise en garde pour les prochains légionnaires à s'aventurer dans la forêt ?
Le froid et plus certainement les bruits des conversations réveillèrent le chevalier emprisonné. Il grelotta et essuya son visage terreux contre son épaule. Il faisait désormais jour, de sorte que Tiberius reconnut les nouveaux arrivants comme étant ceux qui étaient restés à la pierre ; ils étaient la cause des messes basses échangées par les soldats romains, des réveils brutaux et de l'animation qui habitait tout à coup le semblant de campement. Les nouveaux donc, transportaient les caissons du chariot tout en baragouinant des mots et en désignant le ciel. Tiberius échangea un regard affolé avec Secundus. S'ils ne comprenaient pas le dialecte employé par les locaux, qu'ils transportent les biens des cieux était inquiétant.
Et voilà qu'ils les maniaient à présent !
Une demi-douzaine d'hommes tenaient chacun un bâton à protubérances. Ils les examinaient sous toutes les coutures en produisant des remarques. Ils s'esclaffèrent quand le plus vif du groupe mima quelques gestes éloquents et élégants en plaçant le bâton biscornu au niveau du sexe. Tullius qui avait côtoyé des actes plus dérangeants à Rome et des paroles crues au long de ses années de légion se dit que les hommes étaient, en définitive, identiques. Tous cherchaient la gloire, l'argent et le pouvoir, et la possibilité d'introduire leur appareil reproductif là où ils le pouvaient.
Un rai de lumière blanc jaillit du bâton et décapita net le gaulois qui riait face à l'acteur paillard. Le son produit fut moins fort que ce qu'ils avaient entendu la nuit dernière mais plus percutant, plus affolant. Car c'était le son de la mort.
Le cadavre sans tête s'affaissa et ceux qui s'exhibaient précédemment en manipulant un bâton se dépêchèrent de s'en débarrasser.
« La foudre de Jupiter, souffla Secundus, le bâton contient la foudre de Jupiter ».
Beaucoup des gaulois qui avaient assisté à la scène s'en allèrent prestement sans demander leur compte ou un rappel. Le reste marqua un cercle de distance respectable entre les bâtons et eux. Un jeune guerrier s'avança prudemment, pas à pas et le dos courbé en une posture de chasseur craintif, pour ramasser un bâton. Personne ne fit mine d'endiguer son aplomb mais la zone d'exclusion s'agrandit. Il ne prit pas celui qui avait produit son explosion foudroyante et préféra porter son choix sur une autre arme des dieux. Il la tint pendant des secondes et les gaulois qui étaient devant lui se mirent à genoux, redoutant la colère de leur dieu fulgurant. Des dizaines de rayons s'échappèrent du bout du bâton, percutant tantôt les arbres, tantôt les hommes. Ceux qui étaient frappés par un éclair périssaient immédiatement, mais le malheur ne se terminait pas là. La lumière les traversait.
Ce fut la panique dans le camp. Les gaulois couraient en tous sens, quand bien même les traits divins ne détonnaient plus ; les six gardiens des romains oublièrent leur mission et s'en allèrent également. Les cavaliers, un temps traumatisés, récupérèrent leur bon sens et s'efforcèrent, par paire, d'enlever leurs liens de fortunes.
« Laissez-moi vous aider, dit une voix familière.
- Vibius ?! s'exclama Secundus.
- Vibius ? Mon héros. Vite, empresse-toi, siffla Tiberius.
- Je fais aussi vite que je peux, argua le jeune romain drapé d'une cape gauloise ensanglantée.
- Où as-tu trouvé ça ? demanda Secundus en désignant le vêtement celte.
- Ce n'est pas le moment, tu ne crois pas ?
- Si, trouvez-vous des armes et faites attention. Restez près du sol, ordonna Tiberius Tullius.
- Pourquoi ?
- Vous allez voir. »
Libéré, il fila à toute vitesse vers les bâtons, bousculant, griffant, giflant, frappant tous ceux qui étaient sur son passage et le gênaient. Des gaulois comprirent ce qu'il visait et ils se jetèrent après lui, mais il avait déjà trop d'avance. Il profita d'une courte glissade pour attraper un bâton puis après avoir placé sa main sur la première protubérance, il fit apparaître une myriade d'éclairs. Ses poursuivants furent réduit en morceaux. Tiberius se leva et un rictus mauvais s'afficha. Il savait que les gaulois allaient tous mourir.
« Par Jupiter, pour la gloire de Rome et la Legio Fulminata ! » hurla-t-il.
Ensuite, il tua tous les fuyards qu'il rencontrait. Pour le Sénat et le peuple romain.


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MessageSujet: Re: [WIP] S.P.Q.R   [WIP] S.P.Q.R Icon_minitimeLun 6 Jan - 12:03

Mike001 a écrit:


L'effet de surprise fut au rendez-vous quand la cavalerie les prit à revers. La charge pénétra leur arrière-garde inattentive, elle péchait d'un défaut de concentration et se focalisait sur les combats en première ligne deux cent mètres plus loin. Les barbares, sortis des fourrés, avaient attaqué la formation romaine une heure auparavant alors que celle-ci tenait les hauteurs. Leur surnombre avait pour corollaire l'excès de confiance et la discipline de la légion serait une leçon cuisante. Le Præfectus alæ avait ordonné à la cavalerie d'administrer la correction finale. J'aime pas trop ce premier paragraphe, je trouve que les tournures sont trops complexes, trop ampoulées et ne collent pas à la scène d'action. Il faudrait un ton plus sec et rapide pour faire coincider fond et forme à mon avis (phrases courtes, vocabulaire simpliste, syntaxe basique). En plus j'ai pas bien compris la phrase à propos de l'excès de confiance et de la leçon cuisante : à mon avis il y a un truc qui va pas. J'insiste sur ce premier paragraphe, parce qu'il sera l'accroche de tout ton projet. Ce sont les premières phrases qui déterminent la motivation de ton lecteur à te suivre jusqu'au bout ! Tu ne peux pas te permettre de lui laisser le moindre doute ! Choppe-le par les tripes et impose-lui ta domination !

Tiberius Tullius Quadratus transperça un celte de sa lance et la laissa figée dans ce dernier, puis il [te un verbe ici, je clair, Luc, ne pas ?] sa spatha du fourreau et trancha le trapèze d'un nouvel adversaire. Une fois que les barbares se furent ressaisis, il dut s'escrimer pour éviter d'être blessé [4 verbes hits combo !! c'est un peu lourd, non, quatre verbes ?] tandis que sa cuirasse en écaille encaissait plusieurs coups douloureux. Cependant, il bénéficiait de la taille de son cheval pour frapper de haut et porter des estocs mortels aux crânes de ses adversaires trop téméraires. Mais tous les hommes de Tiberius ne furent pas aussi adroits – ou chanceux – puisqu'il vit plusieurs cavaliers entraînés au sol par de solides combattants et aussitôt achevés.

Les gaulois furent repoussés par un rang impénétrable de boucliers et chassés de la colline. Pour autant, s'ils se replièrent et eurent subi de conséquentes pertes humaines, ils furent peu nombreux à lâcher armes et boucliers pour courir plus vite, tant l'honneur les poussait à ne rien abandonner [j'aurai lié les deux phrases, perso, par un point-virgule ou deux points]. Un bon gaulois était enterré avec ses bijoux et son équipement. Des vivats de victoire provenant des légionnaires romains poursuivirent les insoumis, et l'aigle de bronze argenté de la Legio XII Fulminata, brandis haut dans le ciel, étincelait. Il était le soleil de Rome en ces contrées païennes et il tentait par son éclat de brûler ce qu'il pouvait [tu as moyen de raccourcir un peu pour éviter la succession de pronoms relatifs] de l'armée désorganisée qui grouillait en face de lui.

Tiberius et sa tourme de trente hommes tuèrent deux dizaines de soldats isolés du gros de la troupe en course avant de s'arrêter à l'orée de la forêt que les celtes venaient d'investir [investie par les celtes ? => t'en penses quoi ? c'est pas plus joli ? essaie de limiter le plus possible le recours aux relatives] .
« Claudius, suitS le liseré vers l'ouest, commanda Tiberius, Lucius et Secundus, faites de même à l'est. Il ne faut pas qu'ils puissent tenter d'assaut désespéré sur l'un de nos flancs.
- Plus désespéré que de s'empaler sur une colline tu veux dire ? Railla Secundus. [les incises sont indépendantes de la syntaxe ou de la grammaire de la phrase narrative => pas de majuscules après une ponctuation]
- Va, tu as tes ordres.
- Bien, Décurion. »
Secundus s'en alla, un sourire insolent sur les lèvres. Il était un bon cavalier et le chef des éclaireurs de la tourme, mais aussi un jeune noble arrogant, un patricien. Un parmi tant d'autres. Secundus savait que viendrait le jour où il occupera un rang important, voire une magistrature. Mais malgré cette certitude il le voulait rapidement. Tiberius connaissait ce sentiment : il était issu d'une riche famille lui aussi, sans quoi il ne serait pas chevalier, et ses propres frères ne désiraient que le pouvoir.
Son groupe de surveillance fut rapidement remplacé par une centurie et le décurion Tiberius, officier supérieur de la deuxième tourme de la cavalerie de la douzième légion put emmener son cheval à un enclos provisoire qui faisait office d'écurie. Puis il se rendit vers la tente de commandement installée sur la fameuse colline pour faire son rapport. Devant ladite tente se tenait deux gardes à la mine patibulaire qui le toisèrent une main sur le gladius. Tiberius, familier de ces regards d'intimidation répondit en ne faisant aucun geste susceptible d'exciter les chiens de garde et entra sous la toile. Là, il faillit rentrer dans un messager qui l'esquiva avec souplesse et habitude. Plusieurs officiers étaient penchés au-dessus d'une maquette reconstituant le terrain, ils paraissaient pressés et avaient le ton sec ["parlaient d'un ton sec" plutôt, non ?] / ; l'un de ceux-là saisit le mot d'une ordonnance entrée juste avant Tiberius. Ce fut à lui que le décurion se présenta, en un raclement de gorge pour que le Præfectus alæ le remarquât. [là aussi je trouve la tournue alambiquée. J'aurai tenté un truc du style "Tiberius se planta devant le Praefectus alae - absorbé par la lecture d'une ordonnance* - et se racla la gorge pour attirer son attention -- ouai je sais j'ai changé le sens de l'ordonnance]  
« Ah, Tullius, accueillit sans ambages le commandant de la cavalerie.
- Præfectus Inius, salua Tiberius Tullius.
- Les gaulois se sont terrés dans la forêt et ils ne répéteront pas la même sortie spectaculaire que celle d'aujourd'hui, annonça de but en blanc Marcus Inius Silanus.
- Cela fait des années que nous les affrontons et ils semblent tenir à ses assauts frontaux, rétorqua Tullius, adoptant [tu sais déjà ce que je pense de ça >< ] le style de l'officier général.
- Certes, mais tout dépend de leur chef de guerre. Or celui qui menait est mort. Le Tribunus prolegato Furius pense qu'ils vont se séparer en bandes et nous harceler jusqu'à ce qu'ils reçoivent des renforts. Je partage son avis. Ils vont viser notre ligne de réapprovisionnement, se cacher chez les civils et dans la forêt. Les y déloger ne sera pas une mince affaire. Toute la légion va devoir ratisser le moindre bout de bois et trou de lapin sur des hectares [han ! système métrique spotted ! l'arpent carré mec ! ou actus quadratus]. En attendant, nous sommes contraint de monter le camp.
- Et tu veux que j'aille surveiller leurs mouvements ?
- En effet, Tullius, tu lis dans mes pensées. Tu sais que j'apprécie ta compagnie et je suis convaincu que tu deviendras bientôt præfectus, alors ça ne me plaît pas de t'envoyer de nuit dans une forêt remplie de celtes enragés.
- Pourtant tu vas devoir le faire.
- Oui, la sécurité de la légion prime. Tu déploieras ta tourme en unité de cinq. Vous devriez avancer jusqu'à atteindre les lignes ennemis et de là, maintenir un visuel [je comprends l'idée, mais le terme fait très "conflit moderne" à mon avis]. La cinquième tourme partira une demi-heure après vous et restera à distance pour former une ligne de repli le cas échéant. [bah j'aurai tendance à dire qu'elle restera à distance pour forme une ligne de repli. stout]
- Ils seront montés ?
- Oui, il faudra qu'ils puissent avertir le camp en de brefs délais [ici tu peux recycler ton "cas échéant" à la limite ^^].
- Quand dois-je partir ?
- Avant la nuit. Tu as donc quelques heures de repos devant toi.
- D'accord. [sans salut officiel ni rien ? ils sont super potes ?]
- Que Mars te protège, Tiberius Tullius Quadratus, dit le præfectus en posant sa main droite sur l'épaule du décurion.

***

Tiberius avançait prudemment et veillait à ne pas marcher sur les branches qui jonchaient le sol. Secundus était devant lui, silencieux comme une ombre. Il ne semblait pas déranger l'écosystème [pareil : je comprends l'idée, mais ça fait très "parcours découverte biodiversité moderne"], au contraire, on aurait dit que la flore s'écartait devant lui pour ne pas le déranger. Étrange qu'un homme qui n'aurait pas hésité à incendier la moindre feuille de la forêt posséda ces capacités de furtivité. [lourd = se révéla aussi furtif et délicat]
« À moins qu'elles sachent qu'il ne faut [là j'ai un doute; il me semble que c'est un subjonctif, donc ça serait "qu'il ne faille pas"] pas l'énerver », pensa Tiberius.
Un craquement de branche vint marquer la progression des cinq soldats et le décurion désespéra qu'il fut ["d'être" ça marche aussi] à l'origine du bruit. Il crut entendre un maigre ricanement provenant ["de la part" (exemple d'alternative au participe présent)] de Secundus mais ne put en être certain.
« Pourquoi est-ce que je l'ai intégré à mon unité déjà ? Ah oui, pour le surveiller. Quelle grandiose idée, Quadratus, et puis il ne s'en doutera pas tiens. Lui, l'optio equitum, le chef des éclaireurs, qui aurait pu diriger l'une des unités. Mais non, il a fallu que tu le choisisses, Quadratus. Il a fallu que tu veuilles garder un œil sur lui, pour que tous les éléments de ta tourme filent droit ».
Inflexible. Trop carré. C'était ce que sa mère disait de lui, c'était ce que ses hommes soufflaient en ricanant.

Les chevaliers romains marchaient lentement depuis plus de deux heures en suivant les traces de pas des gaulois.
« Halte, décréta Tiberius. Secundus s'approcha pour parler avec son commandant.
- On devrait accélérer la cadence ou on va s'endormir sur place.
- Nous ne ne sommes pas tous aussi discret que toi, Secundus.
- Prenons le risque alors, ça n'en finira jamais. Je suis certain qu'Inius sera ravi qu'on les découvre morts de vieillesse mais personnellement je préférerais les trouver bien vivants et capables de tenir une épée. Il n'y a déjà aucune gloire à tirer de cette mission, tâchons de la rendre plus intéressante.
- Ah, elle deviendra plus intéressante lorsque les gaulois nous tomberont dessus parce que nous faisons trop de bruit ?
- Parce que vous faites trop de bruit, rétorqua-t-il.
- Le grand Secundus seul face à une armée. J'ai hâte de voir ça. Combien de temps tiendras-tu ? Trois secondes ? Une minute ? À moins que tu prennes la poudre d'escampette discrètement.
- Tu me traites de lâche ?
- Non, d'inconscient. Nous ne sommes pas une unité de combat. Mais des éclaireurs, toi plus que quiconque devrait savoir comment agir.
- Je l'aurais su si je pouvais exercer mon commandement, mais un décurion jaloux m'en empêche.
- Jaloux, moi ?
- Décurion ?
- Ce n'est pas le moment, Vibius, répondit Tiberius au soldat qui avait tenté de les couper.
- Si, je vous l'assure.
- Quoi ? dit Tiberius Tullius en se tournant vers Vibius.
- Regardez. »
Le soldat montrait du doigt le ciel où une tâche rouge grossissait au milieu du baldaquin étoilé. [C'est l'inverse en fait : tache = trace / tâche = travail]
« Ça se déplace, indiqua Secundus.
- Oui, et ça se rapproche, précisa Tiberius.
- Qu'est-ce que c'est ? demanda Vibius.
- Une pierre du ciel peut-être ? hasarda l'optio equitum.
- Il semblerait.
- Alors le ciel leur tombe véritablement sur la tête, dit Secundus en s'en satisfaisant. »
Quelques secondes plus tard ils discernèrent les flammes qui entouraient l'objet déchu. Le tout crépitait en un boucan terrifiant et se dirigeait vers la forêt.
« Par Jupiter, psalmodia Tiberius, ça vient droit sur nous. »
La boule de feu faucha la cime des arbres non loin de leur position et poursuivit sa route en s'enfonçant davantage dans la canopée avant de percuter maints troncs. La terra trembla quand le monstre céleste la laboura ce qui fit tomber à genoux les cinq romains. Quand cela cessa les soldats se levèrent, inquiets.
« Que faisons-nous, Décurion ?
- On continue notre mission, annonça-t-il après un légère hésitation.
- Mais la pierre est tombée devant nous, glapit Vibius.
- Dans ce cas tu pourras en prendre un morceau sur la route et le garder comme porte bonheur ou l'offrir à la petite Hortensia qui occupe ta bouche pendant ton sommeil. »
Vibius baissa la tête en rougissant.
« Inflexible, hein ? rappela Secundus, son fidèle sourire accroché au visage.
- Toujours, acquiesça Tiberius.
- Ça a ses bons côtés par moment.
- Content que ça te plaise. Maintenant, en marche et en silence. Ça risque de grouiller de gaulois près de la pierre.
- Je prends les devants, indiqua l'optio. »



Voilà déjà pour les deux premières parties. Je te fais la suite plus tard.
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MessageSujet: Re: [WIP] S.P.Q.R   [WIP] S.P.Q.R Icon_minitimeLun 6 Jan - 18:27

dvb a écrit:
Mike001 a écrit:


L'effet de surprise fut au rendez-vous quand la cavalerie les prit à revers. La charge pénétra leur arrière-garde inattentive, elle péchait d'un défaut de concentration et se focalisait sur les combats en première ligne deux cent mètres plus loin. Les barbares, sortis des fourrés, avaient attaqué la formation romaine une heure auparavant alors que celle-ci tenait les hauteurs. Leur surnombre avait pour corollaire l'excès de confiance et la discipline de la légion serait une leçon cuisante. Le Præfectus alæ avait ordonné à la cavalerie d'administrer la correction finale. J'aime pas trop ce premier paragraphe, je trouve que les tournures sont trops complexes, trop ampoulées et ne collent pas à la scène d'action. Il faudrait un ton plus sec et rapide pour faire coincider fond et forme à mon avis (phrases courtes, vocabulaire simpliste, syntaxe basique). En plus j'ai pas bien compris la phrase à propos de l'excès de confiance et de la leçon cuisante : à mon avis il y a un truc qui va pas. J'insiste sur ce premier paragraphe, parce qu'il sera l'accroche de tout ton projet. Ce sont les premières phrases qui déterminent la motivation de ton lecteur à te suivre jusqu'au bout ! Tu ne peux pas te permettre de lui laisser le moindre doute ! Choppe-le par les tripes et impose-lui ta domination ! C'est justement pourquoi ce texte est en WIP, après 16 mois de théâtre je suis rouillé en narration. Mais j'ai l'impression que ça se décoince dans le second post. Je vais réécrire ce paragraphe complètement je pense.

Tiberius Tullius Quadratus transperça un celte de sa lance et la laissa figée dans ce dernier, puis il [te un verbe ici, je clair, Luc, ne pas ?] "tira", il est présent dans OpenOffice pourtant sa spatha du fourreau et trancha le trapèze d'un nouvel adversaire. Une fois que les barbares se furent ressaisis, il dut s'escrimer pour éviter d'être blessé [4 verbes hits combo !! c'est un peu lourd, non, quatre verbes ?] je peux réduire à trois verbes en remplaçant le "dut s'escrimer" par "s'escrima" tandis que sa cuirasse en écaille encaissait plusieurs coups douloureux. Cependant, il bénéficiait de la taille de son cheval pour frapper de haut et porter des estocs mortels aux crânes de ses adversaires trop téméraires. Mais tous les hommes de Tiberius ne furent pas aussi adroits – ou chanceux – puisqu'il vit plusieurs cavaliers entraînés au sol par de solides combattants et aussitôt achevés.

Les gaulois furent repoussés par un rang impénétrable de boucliers et chassés de la colline. Pour autant, s'ils se replièrent et eurent subi de conséquentes pertes humaines, ils furent peu nombreux à lâcher armes et boucliers pour courir plus vite, tant l'honneur les poussait à ne rien abandonner [j'aurai lié les deux phrases, perso, par un point-virgule ou deux points]. Un bon gaulois était enterré avec ses bijoux et son équipement. Des vivats de victoire provenant des légionnaires romains poursuivirent les insoumis, et l'aigle de bronze argenté de la Legio XII Fulminata, brandis haut dans le ciel, étincelait. Il était le soleil de Rome en ces contrées païennes et il tentait par son éclat de brûler ce qu'il pouvait [tu as moyen de raccourcir un peu pour éviter la succession de pronoms relatifs] de l'armée désorganisée qui grouillait en face de lui.

Tiberius et sa tourme de trente hommes tuèrent deux dizaines de soldats isolés du gros de la troupe en course avant de s'arrêter à l'orée de la forêt que les celtes venaient d'investir [investie par les celtes ? => t'en penses quoi ? c'est pas plus joli ? essaie de limiter le plus possible le recours aux relatives] Si.
« Claudius, suitS le liseré vers l'ouest, commanda Tiberius, Lucius et Secundus, faites de même à l'est. Il ne faut pas qu'ils puissent tenter d'assaut désespéré sur l'un de nos flancs.
- Plus désespéré que de s'empaler sur une colline tu veux dire ? Railla Secundus. [les incises sont indépendantes de la syntaxe ou de la grammaire de la phrase narrative => pas de majuscules après une ponctuation]Je le sais, je t'en avais fait la remarque quand j'avais lu "Meneham", c'est cette satanée autocorrection du traitement de texte.
- Va, tu as tes ordres.
- Bien, Décurion. »
Secundus s'en alla, un sourire insolent sur les lèvres. Il était un bon cavalier et le chef des éclaireurs de la tourme, mais aussi un jeune noble arrogant, un patricien. Un parmi tant d'autres. Secundus savait que viendrait le jour où il occupera un rang important, voire une magistrature. Mais malgré cette certitude il le voulait rapidement. Tiberius connaissait ce sentiment : il était issu d'une riche famille lui aussi, sans quoi il ne serait pas chevalier, et ses propres frères ne désiraient que le pouvoir.
Son groupe de surveillance fut rapidement remplacé par une centurie et le décurion Tiberius, officier supérieur de la deuxième tourme de la cavalerie de la douzième légion put emmener son cheval à un enclos provisoire qui faisait office d'écurie. Puis il se rendit vers la tente de commandement installée sur la fameuse colline pour faire son rapport. Devant ladite tente se tenait deux gardes à la mine patibulaire qui le toisèrent une main sur le gladius. Tiberius, familier de ces regards d'intimidation répondit en ne faisant aucun geste susceptible d'exciter les chiens de garde et entra sous la toile. Là, il faillit rentrer dans un messager qui l'esquiva avec souplesse et habitude. Plusieurs officiers étaient penchés au-dessus d'une maquette reconstituant le terrain, ils paraissaient pressés et avaient le ton sec ["parlaient d'un ton sec" plutôt, non ?]Si. / ; l'un de ceux-là saisit le mot d'une ordonnance entrée juste avant Tiberius. Ce fut à lui que le décurion se présenta, en un raclement de gorge pour que le Præfectus alæ le remarquât. [là aussi je trouve la tournue alambiquée. J'aurai tenté un truc du style "Tiberius se planta devant le Praefectus alae - absorbé par la lecture d'une ordonnance* - et se racla la gorge pour attirer son attention -- ouai je sais j'ai changé le sens de l'ordonnance]   Ouaip, c'est mieux, je vais m'en inspirer pour reformuler la phrase (édit : j'ai totalement modifié cette phrase, je ne l'ai jamais aimée de toute façon).
« Ah, Tullius, accueillit sans ambages le commandant de la cavalerie.
- Præfectus Inius, salua Tiberius Tullius.
- Les gaulois se sont terrés dans la forêt et ils ne répéteront pas la même sortie spectaculaire que celle d'aujourd'hui, annonça de but en blanc Marcus Inius Silanus.
- Cela fait des années que nous les affrontons et ils semblent tenir à ses assauts frontaux, rétorqua Tullius, adoptant [tu sais déjà ce que je pense de ça >< ]c'est le meilleur moyen pour éviter les pronoms relatifs le style de l'officier général.
- Certes, mais tout dépend de leur chef de guerre. Or celui qui menait est mort. Le Tribunus prolegato Furius pense qu'ils vont se séparer en bandes et nous harceler jusqu'à ce qu'ils reçoivent des renforts. Je partage son avis. Ils vont viser notre ligne de réapprovisionnement, se cacher chez les civils et dans la forêt. Les y déloger ne sera pas une mince affaire. Toute la légion va devoir ratisser le moindre bout de bois et trou de lapin sur des hectares [han ! système métrique spotted ! l'arpent carré mec ! ou actus quadratus] Je devais vérifier quelles unités les romains utilisaient, manifestement ça m'est sorti de la tête (édit : je ne peux pas utiliser le terme d'actus quadratus, ça ferait doublon avec le cognomen de Tiberius Tullius et en plus c'est une unité trop petite, j'ai choisi le saltus à la place). En attendant, nous sommes contraint de monter le camp.
- Et tu veux que j'aille surveiller leurs mouvements ?
- En effet, Tullius, tu lis dans mes pensées. Tu sais que j'apprécie ta compagnie et je suis convaincu que tu deviendras bientôt præfectus, alors ça ne me plaît pas de t'envoyer de nuit dans une forêt remplie de celtes enragés.
- Pourtant tu vas devoir le faire.
- Oui, la sécurité de la légion prime. Tu déploieras ta tourme en unité de cinq. Vous devriez avancer jusqu'à atteindre les lignes ennemis et de là, maintenir un visuel [je comprends l'idée, mais le terme fait très "conflit moderne" à mon avis]Je peux remplacer par "garder en vue". D'un autre côté, tu ne connais rien de ce préfet, peut-être qu'il vient du futur, peut-être que les films américains ont pompé le parler militaire romain.. La cinquième tourme partira une demi-heure après vous et restera à distance pour former une ligne de repli le cas échéant. [bah j'aurai tendance à dire qu'elle restera à distance pour forme une ligne de repli. stout]
- Ils seront montés ?
- Oui, il faudra qu'ils puissent avertir le camp en de brefs délais [ici tu peux recycler ton "cas échéant" à la limite ^^].
- Quand dois-je partir ?
- Avant la nuit. Tu as donc quelques heures de repos devant toi.
- D'accord. [sans salut officiel ni rien ? ils sont super potes ?]Arf, bien vu.
- Que Mars te protège, Tiberius Tullius Quadratus, dit le præfectus en posant sa main droite sur l'épaule du décurion.

***

Tiberius avançait prudemment et veillait à ne pas marcher sur les branches qui jonchaient le sol. Secundus était devant lui, silencieux comme une ombre. Il ne semblait pas déranger l'écosystème [pareil : je comprends l'idée, mais ça fait très "parcours découverte biodiversité moderne"] végétation alors ? ça fait plus basique, au contraire, on aurait dit que la flore s'écartait devant lui pour ne pas le déranger. Étrange qu'un homme qui n'aurait pas hésité à incendier la moindre feuille de la forêt posséda ces capacités de furtivité. [lourd = se révéla aussi furtif et délicat]
« À moins qu'elles sachent qu'il ne faut [là j'ai un doute; il me semble que c'est un subjonctif, donc ça serait "qu'il ne faille pas"] J'ai hésité également. pas l'énerver », pensa Tiberius.
Un craquement de branche vint marquer la progression des cinq soldats et le décurion désespéra qu'il fut ["d'être" ça marche aussi] à l'origine du bruit. Il crut entendre un maigre ricanement provenant ["de la part" (exemple d'alternative au participe présent)] leave my participe présent alone de Secundus mais ne put en être certain.
« Pourquoi est-ce que je l'ai intégré à mon unité déjà ? Ah oui, pour le surveiller. Quelle grandiose idée, Quadratus, et puis il ne s'en doutera pas tiens. Lui, l'optio equitum, le chef des éclaireurs, qui aurait pu diriger l'une des unités. Mais non, il a fallu que tu le choisisses, Quadratus. Il a fallu que tu veuilles garder un œil sur lui, pour que tous les éléments de ta tourme filent droit ».
Inflexible. Trop carré. C'était ce que sa mère disait de lui, c'était ce que ses hommes soufflaient en ricanant.

Les chevaliers romains marchaient lentement depuis plus de deux heures en suivant les traces de pas des gaulois.
« Halte, décréta Tiberius. Secundus s'approcha pour parler avec son commandant.
- On devrait accélérer la cadence ou on va s'endormir sur place.
- Nous ne ne sommes pas tous aussi discret que toi, Secundus.
- Prenons le risque alors, ça n'en finira jamais. Je suis certain qu'Inius sera ravi qu'on les découvre morts de vieillesse mais personnellement je préférerais les trouver bien vivants et capables de tenir une épée. Il n'y a déjà aucune gloire à tirer de cette mission, tâchons de la rendre plus intéressante.
- Ah, elle deviendra plus intéressante lorsque les gaulois nous tomberont dessus parce que nous faisons trop de bruit ?
- Parce que vous faites trop de bruit, rétorqua-t-il.
- Le grand Secundus seul face à une armée. J'ai hâte de voir ça. Combien de temps tiendras-tu ? Trois secondes ? Une minute ? À moins que tu prennes la poudre d'escampette discrètement.
- Tu me traites de lâche ?
- Non, d'inconscient. Nous ne sommes pas une unité de combat. Mais des éclaireurs, toi plus que quiconque devrait savoir comment agir.
- Je l'aurais su si je pouvais exercer mon commandement, mais un décurion jaloux m'en empêche.
- Jaloux, moi ?
- Décurion ?
- Ce n'est pas le moment, Vibius, répondit Tiberius au soldat qui avait tenté de les couper.
- Si, je vous l'assure.
- Quoi ? dit Tiberius Tullius en se tournant vers Vibius.
- Regardez. »
Le soldat montrait du doigt le ciel où une tâche rouge grossissait au milieu du baldaquin étoilé. [C'est l'inverse en fait : tache = trace / tâche = travail]
« Ça se déplace, indiqua Secundus.
- Oui, et ça se rapproche, précisa Tiberius.
- Qu'est-ce que c'est ? demanda Vibius.
- Une pierre du ciel peut-être ? hasarda l'optio equitum.
- Il semblerait.
- Alors le ciel leur tombe véritablement sur la tête, dit Secundus en s'en satisfaisant. »
Quelques secondes plus tard ils discernèrent les flammes qui entouraient l'objet déchu. Le tout crépitait en un boucan terrifiant et se dirigeait vers la forêt.
« Par Jupiter, psalmodia Tiberius, ça vient droit sur nous. »
La boule de feu faucha la cime des arbres non loin de leur position et poursuivit sa route en s'enfonçant davantage dans la canopée avant de percuter maints troncs. La terra trembla quand le monstre céleste la laboura ce qui fit tomber à genoux les cinq romains. Quand cela cessa les soldats se levèrent, inquiets.
« Que faisons-nous, Décurion ?
- On continue notre mission, annonça-t-il après un légère hésitation.
- Mais la pierre est tombée devant nous, glapit Vibius.
- Dans ce cas tu pourras en prendre un morceau sur la route et le garder comme porte bonheur ou l'offrir à la petite Hortensia qui occupe ta bouche pendant ton sommeil. »
Vibius baissa la tête en rougissant.
« Inflexible, hein ? rappela Secundus, son fidèle sourire accroché au visage.
- Toujours, acquiesça Tiberius.
- Ça a ses bons côtés par moment.
- Content que ça te plaise. Maintenant, en marche et en silence. Ça risque de grouiller de gaulois près de la pierre.
- Je prends les devants, indiqua l'optio. »



Voilà déjà pour les deux premières parties. Je te fais la suite plus tard.



Merci pour la correction (:
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MessageSujet: Re: [WIP] S.P.Q.R   [WIP] S.P.Q.R Icon_minitimeLun 6 Jan - 23:18

Citation :
Voici l'intro revisitée, le premier paragraphe a été totalement remplacé par un nouveau, les deux suivants n'ont connu que des modifications légères et minimes (de l'ordre d'un mot supprimé pour l'un et d'une phrase réagencée pour l'autre).


Le vent soufflait doucement en cet après-midi de début d'automne (ajout d'une indication d'année ? sachant qu'une date tirée du calendrier grégorien ça ne le ferait pas du tout, il serait alors obligatoire d'user du calendrier pompilien (celui qui précéda le calendrier julien) mais il est naze), l'air était emplit de l'odeur de la terre humide (je trouve ce deuxième morceau de la phrase tout pourris) et le soleil régnait sur un ciel peu couvert. Mais pour quelqu'un possédant un odorat entraîné, un parfum distinctif voltait ci et là. Des émanations d'hommes : de la sueur et du sang. La guerre ne sentait pas le courage ou l'honneur, d'elle ne transpirait que la mort. Elle avait même un goût qui se collait au palais, âcre et tenace.
Les légionnaires romains avaient le visage concentré, dur. Leurs articulations blanchissaient quand ils serraient le javelot (là j'hésite à mettre "leur javelot" ou tourner la phrase différemment), la mâchoire se crispait quand un sifflet retentissait. Le bouclier porté au bras gauche geignait à chaque assaut. La ligne tenait bon (poursuivre la phrase ici ?).
Les gaulois ne créaient pas de failles, ils ne trouvaient qu'un mur chez les romains et se fracassaient perpétuellement contre leur stoïcisme. Inlassablement, ils revenaient se frotter à la légion. Ils engageaient toujours plus de troupes car après huit années de conquête de la Gaulle, c'était le désespoir qui les animaient.
Les celtes furent pris au dépourvu quand la cavalerie chargea les ailes de leur semblant d'armée et leur arrière-garde. Elle s'engouffra facilement et profondément, engendra la confusion qui ravit définitivement la victoire aux romains.

Tiberius Tullius Quadratus transperça un homme de sa lance et la laissa figée dans ce dernier, puis il tira sa spatha du fourreau et trancha le trapèze d'un nouvel adversaire. Une fois que les barbares se furent ressaisis, il s'escrima pour éviter d'être blessé tandis que sa cuirasse en écailles encaissait plusieurs coups douloureux. Cependant, il bénéficiait de la taille de son cheval pour frapper de haut et porter des estocs mortels aux crânes de ses adversaires trop téméraires. Tous les hommes de Tiberius ne furent pas aussi adroits – ou chanceux – puisqu'il vit plusieurs cavaliers entraînés au sol par de solides combattants et aussitôt achevés.

Les gaulois furent, enfin, repoussés par le rang impénétrable que formait la légion et chassés de la colline tenues par ces derniers. Pour autant, s'ils se replièrent et eurent subi de conséquentes pertes humaines, ils furent peu nombreux à lâcher armes et boucliers pour courir plus vite, tant l'honneur les poussait à ne rien abandonner ; un bon gaulois était enterré avec ses bijoux et son équipement. Des vivats de victoire provenant des légionnaires romains poursuivirent les insoumis, et l'aigle de bronze argenté de la Legio XII Fulminata, brandi haut dans le ciel, étincelait. Il était le soleil de Rome en ces contrées païennes et tentait par son éclat de brûler l'armée désorganisée qui grouillait en face de lui.


[...]


Citation :
Alors, je garde ou pas ?

Edit : j'ai fait les modifications qui me semblaient nécessaires.

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MessageSujet: Re: [WIP] S.P.Q.R   [WIP] S.P.Q.R Icon_minitimeVen 10 Jan - 5:21

partie C :


Les morts content des histoires dans l'au-delà. Ils expliquent de quelle façon un soldat équipé par les dieux en personnes a lutté et a triomphé de multiples celtes féroces. Lui seul savait manier l'éclair de Jupiter et il avait anéanti ses ennemis en un clin d’œil. Quand viendrait son trépas, il aurait le choix entre rejoindre les Champs Élyséens ou s'élever au rang de dieu, ainsi qu'en avait joui Hercule.

Pendant le massacre, le visage de Tiberius s'était figé en un funeste masque moqueur et aucune supplication ne vint le perturber ; Pluton et Mars guidaient ses mains. Son office remplie, Tiberius trembla du fait que sa soif de sang et de puissance s'étaient taries au décès du dernier gaulois en vue ; puis il s'effondra à genoux. Les quatre chevaliers se redressèrent et contemplèrent le spectacle qui s'offrait à eux. L'horizon était dévasté. Là, Tiberius Tullius Quadratus et son lance-éclair avaient aménagé une immense clairière en plein centre de la forêt. Une telle quantité de troncs gisaient déracinés ou coupés en plusieurs morceaux que la douzième légion aurait pu monter son camp fortifié en se baissant.
Les romains étaient stupéfaits et indécis. Le décurion était un héros dont on chanterait les louanges pendant des décades mais il était également le cultivateur des Enfers.
Finalement, ce fut Secundus qui décida de la marche à suivre, lui le plus intrépide de tous.
« Décurion Tullius. »
« Décurion Tullius », répéta-t-il.
Il s'approcha d'un pas lent et calculé qui se voulait rassurant, les mains en avant. C'était la méthode à laquelle il recourait pour calmer les chevaux récalcitrants et tumultueux : il leur susurrait leur nom en boucle doucement puis flattait leur flanc. Ici, il réutilisait la procédure mais en plus mesurée. Il ne fallait pas énerver le demi-dieu, l'homme qui valait dix Achille. Un jour qui sait, il côtoierait dans les esprits Énée le père fondateur.
« Tullius. » Pas de réaction.
« Tiberius », l'appela-t-il familièrement par son prénom alors qu'ils n'avaient jamais été proches. Tullius était son officier supérieur et son aîné, par là-même, celui-ci pouvait se permettre d'héler ses hommes par leur prænomen, tandis qu'ils ne pouvaient en temps normal lui rendre la pareil.
Secundus n'utilisa pas non plus son surnom, son cognomen : Quadratus. Il faisait l'objet de trop de moqueries, Secundus le savait et taquinait ponctuellement Tullius.
« Tiberius », se risqua-t-il encore. « Tiberius. »
Le décurion réagit enfin. Son faciès se tourna vers le jeune patricien, les paupières battirent à plusieurs reprises et Secundus y repéra une certaine vivacité – absente jusqu'à lors – nonobstant un passager hébétement. L'optio retint un soupir de soulagement.
« Tu vas bien, Décurion ? 
- Secundus ?
- Oui, c'est moi. Tu devrais te lever.
- Ah bon, d'accord. »
Tiberius s'exécuta. Les trois autres romains purent s'approcher sereinement maintenant que Secundus avait ouvert la voie.
« Ce que tu leur as mis, Décurion.
- J'y étais, Claudius, j'y étais.
- Les dieux t'ont vraiment octroyé leurs pouvoirs, dit Vibius.
- J'ai utilisé l'arme convenablement, ce que n'ont pas su faire les gaulois.
- Je ferai une offrande à Jupiter et Mars tous les jours dorénavant, annonça Claudius, pour les remercier de l'honneur qu'ils t'ont fait et leur demander de continuer de veiller sur nous.
- Ce n'est pas un dieu que tu dois remercier, annonça Lucius, mais la Nature :

L’atome pourrait-il s’arrêter ? Son repos
Pourrait-il engendrer des mouvements nouveaux ?
Le croire, c’est tourner le dos à l’évidence.
Dans le vide infini s’agite la substance ;
C’est donc leur propre poids qui meut les éléments ;
Et leurs chocs variés guident leurs mouvements.
Car ils tombent d’en haut ; rien ne retient leur chute ;
Insolubles, pesants par eux-mêmes, la lutte
Qu’amène leur concours les projette en tout sens.
Mouvements enchaînés l’un de l’autre naissants !
Pour les mieux concevoir, souviens-toi que l’espace
Est sans fond. Tu le sais, nulle région basse
N’arrête et ne retient les atomes épars.
L’immensité sans bords s’ouvre de toutes parts.

- Tu ne connais décidément que cet épicurien incroyant, ce Lucrèce ? grogna Claudius.
- Au moins aura-t-il eu l'amabilité de nous faire grâce du poète aigri Bavius, ironisa Secundus.
- Un bien pour un mal. »
Mais Lucius ne se démontait pas et poursuivit :

De cette vérité ne dois-tu pas conclure
Qu’il n’est point de répit dans un champ sans mesure ?
Le mouvement sans fin règle donc les rapports
Des principes. Le choc lie ou disjoint ces corps,
Et la diversité des pressions rivales
Élargit ou resserre entre eux les intervalles.

- Pour toi ces armes ne sont pas un don des dieux, Lucius ?
- Souvent, la Nature et la matière expliquent plus que le Panthéon qui se dérobe et drape ses propos d'une incertitude durement contestable.

Eh ! ne vivons-nous pas en pleine obscurité ?
La nuit, l’enfant ne voit que présages funèbres ;
Encor ne tremble-t-il qu’au milieu des ténèbres ;
Nous, nous tremblons le jour. L’effroi qui nous poursuit
A-t-il donc plus de corps que ces terreurs de nuit ?
Sur ces ombres le jour épuise en vain ses flammes ;
La science peut seule éveiller dans les âmes,
À défaut du soleil, l’astre de la raison.

Regarde. Je m’en vais t’éclairer l’horizon.
J’exposerai les lois du mouvement, la force
Qui, des germes réglant l’accord et le divorce,
Forme et rompt le faisceau des choses, et comment
De contour en contour erre chaque élément,
Voyageur éternel dans l’infini du vide,
La matière n’est pas un bloc dense et solide.
Tout contour s’amoindrit. Des profondeurs du temps,
Nous voyons tout couler sur la pente des ans
Et de l’âge à nos yeux dérober la poussière.
La Nature pourtant reste à jamais entière.
C’est que tout corps grossit de ce qu’un autre perd ;
C’est d’automnes flétris que le printemps est vert.
Ainsi, rien ne s’arrête et tout se renouvelle ;
L’existence est un prêt ; la vie est mutuelle.
Telle race décroît, et telle autre s’étend ;
Pour en changer la face il suffit d’un instant ;
Et les mortels, coureurs d’une route infinie,
Se passent en fuyant le flambeau de la vie.

- Si ces armes appartenaient aux dieux, n'utiliseraient-ils pas la matière ?
- Je suppose que oui, accorda Lucius.
- Qu'est-ce qui te fait dire qui ne les ont pas fabriquées dans ce cas ?
- Les dieux laisseraient une cargaison d'éclairs de Jupiter s'égarer ?
- Tout peut arriver, répondit Tiberius.
- Oui, je suis particulièrement d'accord. Tout peut arriver. Comme le fait que ce ne soit pas un chariot des dieux.
- Je les ai vu. Ils étaient imposants et sinistres ; ils sont tombés du ciel et possédaient ses lances destructrices. Quand bien même ils ne seraient pas des êtres supérieurs qu'ils leur sont forcément liés et vive dans leur plan.
- Qu'est-ce qu'un être supérieur ? Quand tu sauras répondre à cette question tu sauras qui sont les dieux. »
Tiberius se tut et s'égara dans ses réflexions. Secundus l'en en sortit promptement :
« Vous entendez ?
- Encore un chariot ? J'ai eu mon compte, personnellement.
- Non, des chevaux. Ça provient de la direction de là où on est parvenus ce matin.
- En position, commanda Tullius, ce n'est pas le moment de prendre des risques inconsidérés. »
Les soldats approuvèrent et se placèrent en chevron, Tiberius et sa lance-éclair en tête. Ses hommes avaient récupéré leurs épées et javelots mais n'avaient pas eu l'occasion de rendosser leur cuirasse et casque. Ils se tenaient, dans la plus pure tradition romaine, prêts à recevoir ces nouveaux venus.
Deux cavaliers se présentèrent, ils étaient de la cinquième tourme. Les hommes de la première se détendirent et accueillirent avec joie leurs camarades. Il leur semblait que des jours étaient passés depuis le début de la mission.
Les arrivants furent abasourdis.
« Que s'est-il passé ici ? demanda le plus gradé.
- Nous avons appris aux gaulois l'art de la guerre, esquiva Tiberius.
- L'art de la guerre ? Parce que la guerre peut faire ça ?
- Vous êtes-vous attardés à la pierre céleste qui est tombée la nuit dernière ?
- Nous en sommes passés non loin.
- Bien, dans ce cas l'un de vous va retourner directement au camp et transmettre un message au Tribunus Furius et Præfectus Inius, et le second va avertir le décurion de la cinquième tourme et lui demander de déplacer ses hommes à la pierre et de la défendre. Ne posez pas de question et obéissez sans plus tarder. La rapidité est de mise.
- Primus eques, révéra le cavalier qui s'en fut.
- Que dois-je dire au tribunus donc ?
- Ceci : moi, Tiberius Tullius Quadratus, décurion de la première tourme de la Legio Fulminata, premier chevalier de la légion, requiert l'assistance d'une manipule au lieu où la pierre céleste a chu, il est de la plus haute importance que nous en conservions le contrôle ; l'avenir de Rome en dépend. Tu t'en souviendras ?
- Je m'en souviendrai, Décurion.
- Alors va, que Mercure te prête ses pieds ailés. »
Il partit au galop lui aussi. Tiberius fit face à Secundus, Vibius, Claudius et Lucius.
« Regroupez les bâtons éclairs et rangez-les dans leur caisse. Nous allons la rapporter au chariot. Secundus, si tu pouvais aller exercer tes talents en tant qu'éclaireur, des gaulois rodent certainement non loin.
- Tout de suite, acquiesça le jeune optio qui parti en avant de la troupe.
- Que penses-tu de l'origine des bâtons, Décurion ? Sont-ils divins ou magiques ? Ou autre chose encore ? demanda Vibius.
- Bien sûr qu'ils sont divins, intervint Claudius. Qui d'autre pourrait les avoir créé ?
- Et ces deux armures mouvantes ?
- Je n'ai ni information ni affirmation à prodiguer, confia Tullius. Secundus pense que ce ne sont pas des dieux car ils ont péri. J'ai lancé la vague théorie selon laquelle ce serait des servants de Vulcain. Tout ce que je sais est ce que j'ai vu et vécu. Une pierre creuse est tombée, elle contient des armes d'une puissance inouïe et inégalable. Deux entités se trouvaient dans la pierre. Voilà tout. Le reste n'est que pure spéculation, m'est avis.
- Les êtres gris sont forcément des voleurs. Ils se sont emparés des possessions divines et ont été punis pour ce crime. Il nous incombe dès lors de rassembler les lances-éclair et de les leur restituer, déclara Claudius.
- Rendre les armes ? S'étonna Vibius.
- Évidemment, je ne compte pas détenir et utiliser ce qui appartient aux dieux. Rappelez-vous de Prométée. Il a donné aux hommes le feu sacré réservé aux dieux et il a fini enchaîné sur le Caucase et condamné à se faire dévorer le foie jour après jour. Qu’encourra celui qui conservera les armes pour son propre bénéfice à votre avis ? »
Le silence s'installa.
« Qu'en dis-tu, Lucius, toi qui lis assidûment les traités d'Épicure et de ses suivants ?
- Vous êtes au fait que je ne crois pas au Panthéon des immortels. Aussi, je ne puis craindre leur fureur. Jamais elle ne nous atteindra, il en va pareillement de ma personne. Seuls des ignares attribueront aux forces naturelles et du temps la volonté des divins Absents.
- Ne l'écoutez pas. Il essaye de corrompre votre esprit avec sa rhétorique athée !
- Laisse-le finir, Claudius, exigea Tiberius. Tu as pu t'exprimer.
- La légion se mue en forum ?
- Non, grâce à mon grade, je choisis qui peut parler et qui doit se taire. Lucius peut parler, tu dois te taire. Continue, Lucius.
- Merci, Primus eques. Ce qu'il faut redouter est le cœur des hommes ; ces armes sont destructrices. Inévitablement, elles seront utilisées à grande échelle et mauvais escient, sous couvert de la grandeur de Rome. Elles fleuriront sur les champs de bataille, susciteront le bonheur de leurs détenteurs et satisferont pleinement les rêves de pouvoir de leurs nouveaux maîtres. Il y aura des jaloux, des inquiets, des peureux et des loyaux. Il y aura des changements, des disparitions et des naissances. Des combats et des morts. À Rome même dans le pire des cas. Le cycle de la vie ne sera pas bouleversé ni contredit, simplement accéléré.
- Tu as fini ? s'informa Claudius.
- Oui.
- Ton discours était bien beau..., se gaussa-t-il.
- Merci. Celui qui ne sait pas se taire ne sait pas non plus parler.
- Mais tu n'apportes pas de réponse aux questions principales, à savoir qui a construit les armes et qui se cachent sous les armures.
- Heureux qui peut pénétrer les causes des choses, éluda l'épicurien.
- Et sinon ?
- Sinon, je préfère employer les mots d'un autre qui a écrit plus joliment que je ne pourrais m'exprimer.
- Ça devient une mauvaise habitude... »
Lucius récita le poème :

Comment supposer, quand si profondément
L’espace illimité s’ouvre et qu’un mouvement
Éternel et divers en ses gouffres immenses
Dissémine le vol d’innombrables semences,
Qu’il ne se soit formé qu’une terre et qu’un ciel ?
Quoi ! stérile rebut du fonds substantiel,
Tant de germes, pareils à ceux dont la Nature
Au hasard, à tâtons, combina la structure,
Dont les chocs spontanés ont fondé l’univers,
La terre et les vivants et les cieux et les mers,
N’auraient en aucun lieu condensé leur poussière !
Non, non. Il est ailleurs des amas de matière,
Des mondes habités, frères de ce séjour
Dont notre éther embrasse et maintient le contour.

- Hypothèse intéressante, tu trouveras un bon public chez les enfants et les incapables !
- Tu as requis des précisions, je te les dévoile. La prochaine fois, bouche-toi les oreilles ou mieux : ne pose pas de questions.
- Tu me fatigues.
- Tu ne nous as pas donné ton point de vue, Vibius, signala Tiberius.
- Pour moi, les dieux nous protègent et nous poussent à nous dépasser. Peut-être qu'ils n'existent pas, c'est à envisager, mais ils sont une figure rassurante qui encadre nos actions et les dirige vers le Bien. Je ne sais pas si je suis clair.
- Tu l'es, rassura le décurion. Pour ma part je dirai que je crois que je ne sais pas.
- Et moi je sais ce que je crois, avança Claudius.
- Nous aurions dû commencer par là, ironisa Lucius. »


Spoiler:


Dernière édition par Mike001 le Jeu 6 Fév - 18:46, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: [WIP] S.P.Q.R   [WIP] S.P.Q.R Icon_minitimeLun 20 Jan - 17:33

Mikouné a écrit:
Les morts content(s)des histoires dans l'au-delà. Ils expliquent de quelle façon un soldat équipé par les dieux en personnes a lutté et a triomphé de multiples celtes féroces. Lui seul savait manier l'éclair de Jupiter et il avait anéanti ses ennemis en un clin d'œil. Quand viendrait son trépas, il aurait le choix entre rejoindre les Champs Élyséens ou s'élever au rang de dieu, ainsi qu'en avait joui Hercule.

Pendant le massacre, le visage de Tiberius s'était figé en un funeste masque moqueur et aucune supplication ne vint le perturber ; Pluton et Mars guidaient ses mains. Son office remplie, Tiberius trembla du fait que sa soif de sang et de puissance s'étaient taries au décès du dernier gaulois en vue ; puis il s'effondra à genoux. Les quatre chevaliers se redressèrent et contemplèrent le spectacle qui s'offrait à eux. L'horizon était dévasté. Là, Tiberius Tullius Quadratus et son lance-éclair avaient aménagé une immense clairière en plein centre de la forêt. Une telle quantité de troncs gisaient déracinés ou coupés en plusieurs morceaux que la douzième légion aurait pu monter son camp fortifié en se baissant.
Les romains étaient stupéfaits et indécis. Le décurion était un héros dont on chanterait les louanges pendant des décades mais il était également le cultivateur des Enfers.
Finalement, ce fut Secundus qui décida de la marche à suivre, lui le plus intrépide de tous.
« Décurion Tullius. »
« Décurion Tullius », répéta-t-il.
Il s'approcha d'un pas lent et calculé qui se voulait rassurant, les mains en avant. C'est la méthode à laquelle il recourait pour calmer les chevaux récalcitrants et tumultueux : il leur susurrait leur nom en boucle doucement puis flattait leur flanc. Ici, il réutilisait la procédure mais en plus mesurée. Il ne fallait pas énerver le demi-dieu, l'homme qui valait dix Achille. Un jour qui sait, il côtoierait dans les esprits Énée le père fondateur.
« Tullius. » Pas de réaction.
« Tiberius », l'appela-t-il familièrement par son prénom alors qu'ils n'avaient jamais été proches. Tullius était son officier supérieur et son aîné, par là-même, celui-ci pouvait se permettre d'héler [de héler = pas d'apostrophe devant un h aspiré] pas ses hommes par leur prænomen, tandis qu'ils ne pouvaient en temps normal lui rendre la pareil.
Secundus n'utilisa pas non plus son surnom, son cognomen : Quadratus. Il faisait l'objet de trop de moqueries, Secundus le savait et taquinait ponctuellement Tullius.
« Tiberius », se risqua-t-il encore. « Tiberius. »
Le décurion réagit enfin. Son faciès se tourna vers le jeune patricien, les paupières battirent à plusieurs reprises et Secundus y repéra une certaine vivacité – absente jusqu'à lors – nonobstant un passager hébétement. L'optio retint un soupir de soulagement.
« Tu vas bien, Décurion ?
- Secundus ?
- Oui, c'est moi. Tu devrais te lever.
- Ah bon, d'accord. »
Tiberius s'exécuta. Les trois autres romains purent s'approcher sereinement maintenant que Secundus avait ouvert la voie.
« Ce que tu leur as mis, Décurion.
- J'y étais, Claudius, j'y étais.
- Les dieux t'ont vraiment octroyé leurs pouvoirs, dit Vibius.
- J'ai utilisé l'arme convenablement, ce que n'ont pas su faire les gaulois.
- Je ferai une offrande à Jupiter et Mars tous les jours dorénavant, annonça Claudius, pour les remercier de l'honneur qu'ils t'ont fait et leur demander de continuer de veiller sur nous.
- Ce n'est pas un dieu que tu dois remercier, annonça Lucius, mais la Nature :

L'atome pourrait-il s'arrêter ? Son repos
Pourrait-il engendrer des mouvements nouveaux ?
Le croire, c'est tourner le dos à l'évidence.
Dans le vide infini s'agite la substance ;
C'est donc leur propre poids qui meut les éléments ;
Et leurs chocs variés guident leurs mouvements.
Car ils tombent d'en haut ; rien ne retient leur chute ;
Insolubles, pesants par eux-mêmes, la lutte
Qu'amène leur concours les projette en tout sens.
Mouvements enchaînés l'un de l'autre naissants !
Pour les mieux concevoir, souviens-toi que l'espace
Est sans fond. Tu le sais, nulle région basse
N'arrête et ne retient les atomes épars.
L'immensité sans bords s'ouvre de toutes parts.

- Tu ne connais décidément que cet épicurien incroyant, ce Lucrèce ? grogna Claudius.
- Au moins aura-t-il eu l'amabilité de nous faire grâce du poète aigri Bavius, ironisa Secundus.
- Un bien pour un mal. »
Mais Lucius ne se démontait pas et poursuivit :

De cette vérité ne dois-tu pas conclure
Qu'il n'est point de répit dans un champ sans mesure ?
Le mouvement sans fin règle donc les rapports
Des principes. Le choc lie ou disjoint ces corps,
Et la diversité des pressions rivales
Élargit ou resserre entre eux les intervalles.

- Pour toi ces armes ne sont pas un don des dieux, Lucius ?
- Souvent, la Nature et la matière expliquent plus que le Panthéon qui se dérobe et drape ses propos d'une incertitude durement contestable.

Eh ! ne vivons-nous pas en pleine obscurité ?
La nuit, l'enfant ne voit que présages funèbres ;
Encor(e) ne tremble-t-il qu'au milieu des ténèbres ;
Nous, nous tremblons le jour. L'effroi qui nous poursuit
A-t-il donc plus de corps que ces terreurs de nuit ?
Sur ces ombres le jour épuise en vain ses flammes ;
La science peut seule éveiller dans les âmes,
À défaut du soleil, l'astre de la raison.

Regarde. Je m'en vais t'éclairer l'horizon.
J'exposerai les lois du mouvement, la force
Qui, des germes réglant l'accord et le divorce,
Forme et rompt le faisceau des choses, et comment
De contour en contour erre chaque élément,
Voyageur éternel dans l'infini du vide,
La matière n'est pas un bloc dense et solide.
Tout contour s'amoindrit. Des profondeurs du temps,
Nous voyons tout couler sur la pente des ans
Et de l'âge à nos yeux dérober la poussière.
La Nature pourtant reste à jamais entière.
C'est que tout corps grossit de ce qu'un autre perd ;
C'est d'automnes flétris que le printemps est vert.
Ainsi, rien ne s'arrête et tout se renouvelle ;
L'existence est un prêt ; la vie est mutuelle.
Telle race décroît, et telle autre s'étend ;
Pour en changer la face il suffit d'un instant ;
Et les mortels, coureurs d'une route infinie,
Se passent en fuyant le flambeau de la vie.

- Si ces armes appartenaient aux dieux, n'utiliseraient-ils pas la matière ?
- Je suppose que oui, accorda Lucius.
- Qu'est-ce qui te fait dire qui ne les ont pas fabriqué(es) dans ce cas ?
- Les dieux laisseraient une cargaison d'éclairs de Jupiter s'égarer ?
- Tout peut arriver, répondit Tiberius.
- Oui, je suis particulièrement d'accord. Tout peut arriver. Comme le fait que ce ne soit pas un chariot des dieux.
- Je les ai vu. Ils étaient imposants et sinistres ; ils sont tombés du ciel et possédaient ses lances destructrices. Quand bien même ils ne seraient pas des êtres supérieurs qu'ils leur sont forcément liés et vive (vif = l'adjectif vive s'accorde en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte) dans leur plan.
- Qu'est-ce qu'un être supérieur ? Quand tu sauras  répondre à cette question tu sauras qui sont les dieux. »
Tiberius se tut et s'égara dans ses réflexions. Secundus l'en en (petit problème non ?) sortit promptement :
« Vous entendez ?
- Encore un chariot ? J'ai eu mon compte, personnellement.
- Non, des chevaux. Ça provient de la direction de là où on est parvenus ce matin.
- En position, commanda Tullius, ce n'est pas le moment de prendre des risques inconsidérés. »
Les soldats approuvèrent et se placèrent en chevron, Tiberius et sa lance-éclair (tu aurais pas quelque chose d'autres que "lance-éclair" ? Je trouve ça un peu...enfantin, tu vois ?) en tête. Ses hommes avaient récupéré leurs épées et javelots mais n'avaient pas eu l'occasion de rendosser leur cuirasse et casque. Ils se tenaient, dans la plus pure tradition romaine, prêts à recevoir ces nouveaux venus.
Deux cavaliers se présentèrent, ils étaient de la cinquième tourme. Les hommes de la première se détendirent et accueillirent avec joie leurs camarades. Il leur semblait que des jours étaient passés depuis le début de la mission.
Les arrivants furent abasourdis.
« Que s'est-il passé ici ? demanda le plus gradé.
- Nous avons appris aux gaulois l'art de la guerre, esquiva Tiberius.
- L'art de la guerre ? Parce que la guerre peut faire ça ?
- Vous êtes-vous attardés à la pierre céleste qui est tombée la nuit dernière ?
- Nous en sommes passés non loin.
- Bien, dans ce cas l'un de vous va retourner directement au camp et transmettre un message au Tribunus Furius et Præfectus Inius, et le second va avertir le décurion de la cinquième tourme et lui demander de déplacer ses hommes à la pierre et de la défendre. Ne posez pas de question et obéissez sans plus tarder. La rapidité est de mise.
- Primus eques, révéra le cavalier qui s'en fut.
- Que dois-je dire au tribunus donc ?
- Ceci : moi, Tiberius Tullius Quadratus, décurion de la première tourme de la Legio Fulminata, premier chevalier de la légion, requiert l'assistance d'une manipule au lieu où la pierre céleste a chu, il est de la plus haute importance que nous en conservions le contrôle ; l'avenir de Rome en dépend. Tu t'en souviendras ?
- Je m'en souviendrai, Décurion.
- Alors va, que Mercure te prête ses pieds ailés. »
Il partit au galop lui aussi. Tiberius fit face à Secundus, Vibius, Claudius et Lucius.
« Regroupez les bâtons éclairs et rangez-les dans leur caisse. Nous allons la rapporter au chariot. Secundus, si tu pouvais aller exercer tes talents en tant qu'éclaireur, des gaulois rodent certainement non loin.
- Tout de suite, acquiesça le jeune optio qui parti en avant de la troupe.
- Que penses-tu de l'origine des bâtons, Décurion ? Sont-ils divins ou magiques ? Ou autre chose encore ? demanda Vibius.
- Bien sûr qu'ils sont divins, intervint Claudius. Qui d'autre pourrait les avoir créer (créé)?
- Et ces deux armures mouvantes ?
- Je n'ai ni information ni affirmation à prodiguer, confia Tullius. Secundus pense que ce ne sont pas des dieux car ils ont péri. J'ai lancé la vague théorie selon laquelle ce serait des servants de Vulcain. Tout ce que je saisest que j'ai vu et vécu. Une pierre creuse est tombée, elle contient des armes d'une puissant inouïe (puissance inouïe = tu écris en T9 depuis ton téléphone ?) et inégalable. Deux entités se trouvaient dans la pierre. Voilà tout. Le reste n'est que pure spéculation, m'est avis.
- Les êtres gris sont forcément des voleurs. Ils se sont emparés des possessions divines et ont été punis pour ce crime. Il nous incombe dès lors de rassembler les lances-éclair (Raaaah encore le jou-jou à éclair de Stars Wars !) et de les leur restituer, déclara Claudius.
- Rendre les armes ? S'étonna Vibius.
- Évidemment, je ne compte pas détenir et utiliser ce qui appartient aux dieux. Rappelez-vous de Prométée. Il a donné aux hommes le feu sacré réservé aux dieux et il a fini enchaîné sur le Caucase et condamné à se faire dévorer le foie jour après jour. Qu'encourra celui qui conservera les armes pour son propre bénéfice à votre avis ? »
Le silence s'installa.
« Qu'en dis-tu, Lucius, toi qui lit (lis = comme moi...ok je prends la porte) assidûment les traités d'Épicure et de ses suivants ?
- Vous êtes au fait que je ne crois pas au Panthéon des immortels. Aussi, je ne puis craindre leur fureur. Jamais elle ne nous atteindra, il en va pareillement de ma personne. Seuls des ignares attribueront aux forces naturelles et du temps la volonté des divins Absents.
- Ne l'écoutez pas. Il essaye de corrompre votre esprit avec sa rhétorique athée !
- Laisse-le finir, Claudius, exigea Tiberius. Tu as pu t'exprimer.
- La légion se mue en forum ?
- Non, grâce à mon grade, je choisis qui peut parler et qui doit se taire. Lucius peut parler, tu dois te taire. Continue, Lucius.
- Merci, Primus eques. Ce qu'il faut redouter est le cœur des hommes ; ces armes sont destructrices. Inévitablement, elles seront utilisées à grande échelle et mauvais escient, sous couvert de la grandeur de Rome. Elles fleuriront sur les champs de bataille, susciteront le bonheur de leurs détenteurs et satisferont pleinement les rêves de pouvoir de leurs nouveaux maîtres. Il y aura des jaloux, des inquiets, des peureux et des loyaux. Il y aura des changements, des disparitions et des naissances. Des combats et des morts. À Rome même dans le pire des cas. Le cycle de la vie ne sera pas bouleversé ni contredit, simplement accéléré.
- Tu as fini ? s'informa Claudius.
- Oui.
- Ton discours était bien beau..., se gaussa-t-il.
- Merci. Celui qui ne sait pas se taire ne sait pas non plus parler.
- Mais tu n'apportes pas de réponses (Le complément du nom réponse est au singulier dans l'expression pas de réponse) aux questions principales, à savoir qui a construit les armes et qui se cachent sous les armures.
- Heureux qui peut pénétrer les causes des choses, éluda l'épicurien.
- Et sinon ?
- Sinon, je préfère employer les mots d'un autre qui a écrit plus joliment que je ne pourrais m'exprimer.
- Ça devient une mauvaise habitude... »
Lucius récita le poème :

Comment supposer, quand si profondément
L'espace illimité s'ouvre et qu'un mouvement
Éternel et divers en ses gouffres immenses
Dissémine le vol d'innombrables semences,
Qu'il ne se soit formé qu'une terre et qu'un ciel ?
Quoi ! stérile rebut du fonds substantiel,
Tant de germes, pareils à ceux dont la Nature
Au hasard, à tâtons, combina la structure,
Dont les chocs spontanés ont fondé l'univers,
La terre et les vivants et les cieux et les mers,
N'auraient en aucun lieu condensé leur poussière !
Non, non. Il est ailleurs des amas de matière,
Des mondes habités, frères de ce séjour
Dont notre éther embrasse et maintient le contour.

- Hypothèse intéressante, tu trouveras un bon public chez les enfants et les incapables !
- Tu as requis des précisions, je te les dévoile. La prochaine fois, bouche-toi les oreilles ou mieux : ne pose pas de questions.
- Tu me fatigues.
- Tu ne nous as pas donné ton point de vue, Vibius, signala Tiberius.
- Pour moi, les dieux nous protègent et nous poussent à nous dépasser. Peut-être qu'ils n'existent pas, c'est à envisager, mais ils sont une figure rassurante qui encadre nos actions et les dirige vers le Bien. Je ne sais pas si je suis clair.
- Tu l'es, rassura le décurion. Pour ma part je dirai que je crois que je ne sais pas.
- Et moi je sais ce que je crois, avança Claudius.
- Nous aurions dû commencer par là, ironisa Lucius. »

Le texte ce lit d'un seul coup, et j'aurais dû attendre que tu aies fini l'ensemble de ton histoire pour me lancer, j'ai hâte d'avoir la suite du coup. Le style est plaisant, tu as une très bonne connaissance de l'époque Gallo-Romaine (Période de l'histoire que j'adore, tu n'as pas le droit à l'erreur Clin d\'Oeil).

Qu'est-ce qui ta poussé à écrire un texte à cette époque bien précise ?


Mike a écrit:
[...]les hommes étaient, en définitive (?), identiques. Tous cherchaient la gloire, l'argent et le pouvoir, et la possibilité d'introduire leur appareil reproductif là où ils le pouvaient.


Puissant, une des meilleures répliques de ta carrière d'écrivain.
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MessageSujet: Re: [WIP] S.P.Q.R   [WIP] S.P.Q.R Icon_minitimeLun 20 Jan - 18:02

Mike a écrit:
« Halte, décréta Tiberius. Secundus s'approcha pour parler avec son commandant ; Vibius, Claudius et Lucius tendirent l'oreille pour ne rien louper à l'échange.
- On devrait accélérer la cadence ou on va s'endormir sur place.
- Nous ne ne sommes pas tous aussi discret que toi, Secundus.
- Prenons le risque alors, ça n'en finira jamais. Je suis certain qu'Inius sera ravi qu'on les découvre morts de vieillesse mais personnellement je préférerais les trouver bien vivants et capables de tenir une épée. Il n'y a déjà aucune gloire à tirer de cette mission, tâchons de la rendre plus intéressante.
- Ah, elle deviendra plus intéressante lorsque les gaulois nous tomberont dessus parce que nous faisons trop de bruit ?
- Parce que vous faites trop de bruit, rétorqua-t-il.
- Le grand Secundus seul face à une armée. J'ai hâte de voir ça. Combien de temps tiendras-tu ? Trois secondes ? Une minute ? À moins que tu prennes la poudre d'escampette discrètement.
- Tu me traites de lâche ?
- Non, d'inconscient. Nous ne sommes pas une unité de combat. Mais des éclaireurs, toi plus que quiconque devrait savoir comment agir.
- Je l'aurais su si je pouvais exercer mon commandement, mais un décurion jaloux m'en empêche.
- Jaloux, moi ?
- Décurion ?
- Ce n'est pas le moment, Vibius, répondit Tiberius au soldat qui avait tenté de les couper.
- Si, je vous l'assure.
- Quoi ? dit Tiberius Tullius en se tournant vers Vibius.
- Regardez. »

J'oubliais ==> je trouve ce passage vraiment TROP lourd. Je le vois plus dans une pièce de théâtre en y réfléchissant bien.
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MessageSujet: Re: [WIP] S.P.Q.R   [WIP] S.P.Q.R Icon_minitimeLun 20 Jan - 18:07

L.I.S a écrit:
Citation :
Les morts content(s) (ce n'est pas une faute, c'est le verbe "conter") des histoires dans l'au-delà. Ils expliquent de quelle façon un soldat équipé par les dieux en personnes a lutté et a triomphé de multiples celtes féroces. Lui seul savait manier l'éclair de Jupiter et il avait anéanti ses ennemis en un clin d'œil. Quand viendrait son trépas, il aurait le choix entre rejoindre les Champs Élyséens ou s'élever au rang de dieu, ainsi qu'en avait joui Hercule.

Pendant le massacre, le visage de Tiberius s'était figé en un funeste masque moqueur et aucune supplication ne vint le perturber ; Pluton et Mars guidaient ses mains. Son office remplie, Tiberius trembla du fait que sa soif de sang et de puissance s'étaient taries au décès du dernier gaulois en vue ; puis il s'effondra à genoux. Les quatre chevaliers se redressèrent et contemplèrent le spectacle qui s'offrait à eux. L'horizon était dévasté. Là, Tiberius Tullius Quadratus et son lance-éclair avaient aménagé une immense clairière en plein centre de la forêt. Une telle quantité de troncs gisaient déracinés ou coupés en plusieurs morceaux que la douzième légion aurait pu monter son camp fortifié en se baissant.
Les romains étaient stupéfaits et indécis. Le décurion était un héros dont on chanterait les louanges pendant des décades mais il était également le cultivateur des Enfers.
Finalement, ce fut Secundus qui décida de la marche à suivre, lui le plus intrépide de tous.
« Décurion Tullius. »
« Décurion Tullius », répéta-t-il.
Il s'approcha d'un pas lent et calculé qui se voulait rassurant, les mains en avant. C'est la méthode à laquelle il recourait pour calmer les chevaux récalcitrants et tumultueux : il leur susurrait leur nom en boucle doucement puis flattait leur flanc. Ici, il réutilisait la procédure mais en plus mesurée. Il ne fallait pas énerver le demi-dieu, l'homme qui valait dix Achille. Un jour qui sait, il côtoierait dans les esprits Énée le père fondateur.
« Tullius. » Pas de réaction.
« Tiberius », l'appela-t-il familièrement par son prénom alors qu'ils n'avaient jamais été proches. Tullius était son officier supérieur et son aîné, par là-même, celui-ci pouvait se permettre d'héler [de héler = pas d'apostrophe devant un h aspiré] pas ses hommes par leur prænomen, tandis qu'ils ne pouvaient en temps normal lui rendre la pareil.
Secundus n'utilisa pas non plus son surnom, son cognomen : Quadratus. Il faisait l'objet de trop de moqueries, Secundus le savait et taquinait ponctuellement Tullius.
« Tiberius », se risqua-t-il encore. « Tiberius. »
Le décurion réagit enfin. Son faciès se tourna vers le jeune patricien, les paupières battirent à plusieurs reprises et Secundus y repéra une certaine vivacité – absente jusqu'à lors – nonobstant un passager hébétement. L'optio retint un soupir de soulagement.
« Tu vas bien, Décurion ?
- Secundus ?
- Oui, c'est moi. Tu devrais te lever.
- Ah bon, d'accord. »
Tiberius s'exécuta. Les trois autres romains purent s'approcher sereinement maintenant que Secundus avait ouvert la voie.
« Ce que tu leur as mis, Décurion.
- J'y étais, Claudius, j'y étais.
- Les dieux t'ont vraiment octroyé leurs pouvoirs, dit Vibius.
- J'ai utilisé l'arme convenablement, ce que n'ont pas su faire les gaulois.
- Je ferai une offrande à Jupiter et Mars tous les jours dorénavant, annonça Claudius, pour les remercier de l'honneur qu'ils t'ont fait et leur demander de continuer de veiller sur nous.
- Ce n'est pas un dieu que tu dois remercier, annonça Lucius, mais la Nature :

L'atome pourrait-il s'arrêter ? Son repos
Pourrait-il engendrer des mouvements nouveaux ?
Le croire, c'est tourner le dos à l'évidence.
Dans le vide infini s'agite la substance ;
C'est donc leur propre poids qui meut les éléments ;
Et leurs chocs variés guident leurs mouvements.
Car ils tombent d'en haut ; rien ne retient leur chute ;
Insolubles, pesants par eux-mêmes, la lutte
Qu'amène leur concours les projette en tout sens.
Mouvements enchaînés l'un de l'autre naissants !
Pour les mieux concevoir, souviens-toi que l'espace
Est sans fond. Tu le sais, nulle région basse
N'arrête et ne retient les atomes épars.
L'immensité sans bords s'ouvre de toutes parts.

- Tu ne connais décidément que cet épicurien incroyant, ce Lucrèce ? grogna Claudius.
- Au moins aura-t-il eu l'amabilité de nous faire grâce du poète aigri Bavius, ironisa Secundus.
- Un bien pour un mal. »
Mais Lucius ne se démontait pas et poursuivit :

De cette vérité ne dois-tu pas conclure
Qu'il n'est point de répit dans un champ sans mesure ?
Le mouvement sans fin règle donc les rapports
Des principes. Le choc lie ou disjoint ces corps,
Et la diversité des pressions rivales
Élargit ou resserre entre eux les intervalles.

- Pour toi ces armes ne sont pas un don des dieux, Lucius ?
- Souvent, la Nature et la matière expliquent plus que le Panthéon qui se dérobe et drape ses propos d'une incertitude durement contestable.

Eh ! ne vivons-nous pas en pleine obscurité ?
La nuit, l'enfant ne voit que présages funèbres ;
Encor(e)  (ce n'est pas une faute non plus, il s'agit de l'ancienne orthographe qui demeure utilisée régulièrement en poésie. Par ailleurs, il s'agit ici d'une traduction de Lucrèce datant de 1899) ne tremble-t-il qu'au milieu des ténèbres ;
Nous, nous tremblons le jour. L'effroi qui nous poursuit
A-t-il donc plus de corps que ces terreurs de nuit ?
Sur ces ombres le jour épuise en vain ses flammes ;
La science peut seule éveiller dans les âmes,
À défaut du soleil, l'astre de la raison.

Regarde. Je m'en vais t'éclairer l'horizon.
J'exposerai les lois du mouvement, la force
Qui, des germes réglant l'accord et le divorce,
Forme et rompt le faisceau des choses, et comment
De contour en contour erre chaque élément,
Voyageur éternel dans l'infini du vide,
La matière n'est pas un bloc dense et solide.
Tout contour s'amoindrit. Des profondeurs du temps,
Nous voyons tout couler sur la pente des ans
Et de l'âge à nos yeux dérober la poussière.
La Nature pourtant reste à jamais entière.
C'est que tout corps grossit de ce qu'un autre perd ;
C'est d'automnes flétris que le printemps est vert.
Ainsi, rien ne s'arrête et tout se renouvelle ;
L'existence est un prêt ; la vie est mutuelle.
Telle race décroît, et telle autre s'étend ;
Pour en changer la face il suffit d'un instant ;
Et les mortels, coureurs d'une route infinie,
Se passent en fuyant le flambeau de la vie.

- Si ces armes appartenaient aux dieux, n'utiliseraient-ils pas la matière ?
- Je suppose que oui, accorda Lucius.
- Qu'est-ce qui te fait dire qui ne les ont pas fabriqué(es)  (à partir de là, toutes les fautes qui suivront seront des erreurs d’inattention couplées à une mauvaise relecture. En plus, c'était "[...] qu'ils ne les ont pas fabriquées" que je voulais écrire et non pas "[...] qui ne les ont pas fabriquées") dans ce cas ?
- Les dieux laisseraient une cargaison d'éclairs de Jupiter s'égarer ?
- Tout peut arriver, répondit Tiberius.
- Oui, je suis particulièrement d'accord. Tout peut arriver. Comme le fait que ce ne soit pas un chariot des dieux.
- Je les ai vu. Ils étaient imposants et sinistres ; ils sont tombés du ciel et possédaient ses lances destructrices. Quand bien même ils ne seraient pas des êtres supérieurs qu'ils leur sont forcément liés et vive (vif = l'adjectif vive s'accorde en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte)  (ce n'est pas l'adjectif mais le verbe "vivre" dont il manque la conjugaison au pluriel --") dans leur plan.
- Qu'est-ce qu'un être supérieur ? Quand tu sauras  répondre à cette question tu sauras qui sont les dieux. »
Tiberius se tut et s'égara dans ses réflexions. Secundus l'en en (petit problème non ?)  (Pas comme tu l'entends, il s'agit du pronom personnel "en" suivit de la locution verbale "s'en sortir", mais il est probable que je puisse supprimer le premier "en", je vais me pencher sur le sujet)  sortit promptement :
« Vous entendez ?
- Encore un chariot ? J'ai eu mon compte, personnellement.
- Non, des chevaux. Ça provient de la direction de là où on est parvenus ce matin.
- En position, commanda Tullius, ce n'est pas le moment de prendre des risques inconsidérés. »
Les soldats approuvèrent et se placèrent en chevron, Tiberius et sa lance-éclair (tu aurais pas quelque chose d'autres que "lance-éclair" ? Je trouve ça un peu...enfantin, tu vois ?)  (ils sont confrontés à quelque chose d'inconnu, l'arme lance des éclairs, les romains sont plutôt du genre pragmatiques donc ce sera lance-éclair. Par respect d'une certaine cohérence je ne peux pas mettre "blaster" ou "fusil laser") en tête. Ses hommes avaient récupéré leurs épées et javelots mais n'avaient pas eu l'occasion de rendosser leur cuirasse et casque. Ils se tenaient, dans la plus pure tradition romaine, prêts à recevoir ces nouveaux venus.
Deux cavaliers se présentèrent, ils étaient de la cinquième tourme. Les hommes de la première se détendirent et accueillirent avec joie leurs camarades. Il leur semblait que des jours étaient passés depuis le début de la mission.
Les arrivants furent abasourdis.
« Que s'est-il passé ici ? demanda le plus gradé.
- Nous avons appris aux gaulois l'art de la guerre, esquiva Tiberius.
- L'art de la guerre ? Parce que la guerre peut faire ça ?
- Vous êtes-vous attardés à la pierre céleste qui est tombée la nuit dernière ?
- Nous en sommes passés non loin.
- Bien, dans ce cas l'un de vous va retourner directement au camp et transmettre un message au Tribunus Furius et Præfectus Inius, et le second va avertir le décurion de la cinquième tourme et lui demander de déplacer ses hommes à la pierre et de la défendre. Ne posez pas de question et obéissez sans plus tarder. La rapidité est de mise.
- Primus eques, révéra le cavalier qui s'en fut.
- Que dois-je dire au tribunus donc ?
- Ceci : moi, Tiberius Tullius Quadratus, décurion de la première tourme de la Legio Fulminata, premier chevalier de la légion, requiert l'assistance d'une manipule au lieu où la pierre céleste a chu, il est de la plus haute importance que nous en conservions le contrôle ; l'avenir de Rome en dépend. Tu t'en souviendras ?
- Je m'en souviendrai, Décurion.
- Alors va, que Mercure te prête ses pieds ailés. »
Il partit au galop lui aussi. Tiberius fit face à Secundus, Vibius, Claudius et Lucius.
« Regroupez les bâtons éclairs et rangez-les dans leur caisse. Nous allons la rapporter au chariot. Secundus, si tu pouvais aller exercer tes talents en tant qu'éclaireur, des gaulois rodent certainement non loin.
- Tout de suite, acquiesça le jeune optio qui parti en avant de la troupe.
- Que penses-tu de l'origine des bâtons, Décurion ? Sont-ils divins ou magiques ? Ou autre chose encore ? demanda Vibius.
- Bien sûr qu'ils sont divins, intervint Claudius. Qui d'autre pourrait les avoir créer (créé)?
- Et ces deux armures mouvantes ?
- Je n'ai ni information ni affirmation à prodiguer, confia Tullius. Secundus pense que ce ne sont pas des dieux car ils ont péri. J'ai lancé la vague théorie selon laquelle ce serait des servants de Vulcain. Tout ce que je sais est que j'ai vu et vécu. Une pierre creuse est tombée, elle contient des armes d'une puissant inouïe (puissance inouïe = tu écris en T9 depuis ton téléphone ?) et inégalable. Deux entités se trouvaient dans la pierre. Voilà tout. Le reste n'est que pure spéculation, m'est avis.
- Les êtres gris sont forcément des voleurs. Ils se sont emparés des possessions divines et ont été punis pour ce crime. Il nous incombe dès lors de rassembler les lances-éclair (Raaaah encore le jou-jou à éclair de Stars Wars !) et de les leur restituer, déclara Claudius.
- Rendre les armes ? S'étonna Vibius.
- Évidemment, je ne compte pas détenir et utiliser ce qui appartient aux dieux. Rappelez-vous de Prométée. Il a donné aux hommes le feu sacré réservé aux dieux et il a fini enchaîné sur le Caucase et condamné à se faire dévorer le foie jour après jour. Qu'encourra celui qui conservera les armes pour son propre bénéfice à votre avis ? »
Le silence s'installa.
« Qu'en dis-tu, Lucius, toi qui lit (lis = comme moi...ok je prends la porte) assidûment les traités d'Épicure et de ses suivants ?
- Vous êtes au fait que je ne crois pas au Panthéon des immortels. Aussi, je ne puis craindre leur fureur. Jamais elle ne nous atteindra, il en va pareillement de ma personne. Seuls des ignares attribueront aux forces naturelles et du temps la volonté des divins Absents.
- Ne l'écoutez pas. Il essaye de corrompre votre esprit avec sa rhétorique athée !
- Laisse-le finir, Claudius, exigea Tiberius. Tu as pu t'exprimer.
- La légion se mue en forum ?
- Non, grâce à mon grade, je choisis qui peut parler et qui doit se taire. Lucius peut parler, tu dois te taire. Continue, Lucius.
- Merci, Primus eques. Ce qu'il faut redouter est le cœur des hommes ; ces armes sont destructrices. Inévitablement, elles seront utilisées à grande échelle et mauvais escient, sous couvert de la grandeur de Rome. Elles fleuriront sur les champs de bataille, susciteront le bonheur de leurs détenteurs et satisferont pleinement les rêves de pouvoir de leurs nouveaux maîtres. Il y aura des jaloux, des inquiets, des peureux et des loyaux. Il y aura des changements, des disparitions et des naissances. Des combats et des morts. À Rome même dans le pire des cas. Le cycle de la vie ne sera pas bouleversé ni contredit, simplement accéléré.
- Tu as fini ? s'informa Claudius.
- Oui.
- Ton discours était bien beau..., se gaussa-t-il.
- Merci. Celui qui ne sait pas se taire ne sait pas non plus parler.
- Mais tu n'apportes pas de réponses (Le complément du nom réponse est au singulier dans l'expression pas de réponse) aux questions principales, à savoir qui a construit les armes et qui se cachent sous les armures.
- Heureux qui peut pénétrer les causes des choses, éluda l'épicurien.
- Et sinon ?
- Sinon, je préfère employer les mots d'un autre qui a écrit plus joliment que je ne pourrais m'exprimer.
- Ça devient une mauvaise habitude... »
Lucius récita le poème :

Comment supposer, quand si profondément
L'espace illimité s'ouvre et qu'un mouvement
Éternel et divers en ses gouffres immenses
Dissémine le vol d'innombrables semences,
Qu'il ne se soit formé qu'une terre et qu'un ciel ?
Quoi ! stérile rebut du fonds substantiel,
Tant de germes, pareils à ceux dont la Nature
Au hasard, à tâtons, combina la structure,
Dont les chocs spontanés ont fondé l'univers,
La terre et les vivants et les cieux et les mers,
N'auraient en aucun lieu condensé leur poussière !
Non, non. Il est ailleurs des amas de matière,
Des mondes habités, frères de ce séjour
Dont notre éther embrasse et maintient le contour.

- Hypothèse intéressante, tu trouveras un bon public chez les enfants et les incapables !
- Tu as requis des précisions, je te les dévoile. La prochaine fois, bouche-toi les oreilles ou mieux : ne pose pas de questions.
- Tu me fatigues.
- Tu ne nous as pas donné ton point de vue, Vibius, signala Tiberius.
- Pour moi, les dieux nous protègent et nous poussent à nous dépasser. Peut-être qu'ils n'existent pas, c'est à envisager, mais ils sont une figure rassurante qui encadre nos actions et les dirige vers le Bien. Je ne sais pas si je suis clair.
- Tu l'es, rassura le décurion. Pour ma part je dirai que je crois que je ne sais pas.
- Et moi je sais ce que je crois, avança Claudius.
- Nous aurions dû commencer par là, ironisa Lucius. »

Le texte ce lit d'un seul coup, et j'aurais dû attendre que tu aies fini l'ensemble de ton histoire pour me lancer, j'ai hâte d'avoir la suite du coup. Le style est plaisant, tu as une très bonne connaissance de l'époque Gallo-Romaine (Période de l'histoire que j'adore, tu n'as pas le droit à l'erreur Clin d\'Oeil).

Qu'est-ce qui ta poussé à écrire un texte à cette époque bien précise ?


Mike a écrit:
[...]les hommes étaient, en définitive (?), identiques. Tous cherchaient la gloire, l'argent et le pouvoir, et la possibilité d'introduire leur appareil reproductif là où ils le pouvaient.


Puissant, une des meilleures répliques de ta carrière d'écrivain.

Merci d'avoir relevé ces fautes navrantes, d'avoir pris le temps de lire et de commenter.
Je me demandais pourquoi le steampunk était tant répandu alors que l'histoire est suffisamment grande pour que l'on puisse faire du rétrofuturisme sans se marcher sur les pieds. Or, l'Antiquité greco-romaine est une période très riche que j'apprécie et je ne connaissais alors pas d'œuvre majeure sur cette époque. J'ai donc commencé à réfléchir à un scénario et j'ai débuté l'écriture. Quelques jours plus tard je me suis mis à lire le diptyque Ilium/Olympos de Dan Simmons (également connu et reconnu pour ses Cantos d'Hypérion) que j'avais reçu à Noël. Et devine quoi ? Une part du roman est du rétrofuturisme, du peplum punk comme je l'ai appelé, relatif à la guerre de Troie et l'Iliade d'Homère. Ça m'a incité à poursuivre la nouvelle et à ajouter ces extraits de l'épicurien Lucrèce (Dan Simmons aime insérer des citations de poètes : John Keats dans Hypérion, Shakespeare et Proust dans ledit diptyque ; j'ai repompé son idée).

Quant à la réplique, il s'agit bien de "en définitive". (:



L.I.S a écrit:
Mike a écrit:
« Halte, décréta Tiberius. Secundus s'approcha pour parler avec son commandant ; Vibius, Claudius et Lucius tendirent l'oreille pour ne rien louper à l'échange.
- On devrait accélérer la cadence ou on va s'endormir sur place.
- Nous ne ne sommes pas tous aussi discret que toi, Secundus.
- Prenons le risque alors, ça n'en finira jamais. Je suis certain qu'Inius sera ravi qu'on les découvre morts de vieillesse mais personnellement je préférerais les trouver bien vivants et capables de tenir une épée. Il n'y a déjà aucune gloire à tirer de cette mission, tâchons de la rendre plus intéressante.
- Ah, elle deviendra plus intéressante lorsque les gaulois nous tomberont dessus parce que nous faisons trop de bruit ?
- Parce que vous faites trop de bruit, rétorqua-t-il.
- Le grand Secundus seul face à une armée. J'ai hâte de voir ça. Combien de temps tiendras-tu ? Trois secondes ? Une minute ? À moins que tu prennes la poudre d'escampette discrètement.
- Tu me traites de lâche ?
- Non, d'inconscient. Nous ne sommes pas une unité de combat. Mais des éclaireurs, toi plus que quiconque devrait savoir comment agir.
- Je l'aurais su si je pouvais exercer mon commandement, mais un décurion jaloux m'en empêche.
- Jaloux, moi ?
- Décurion ?
- Ce n'est pas le moment, Vibius, répondit Tiberius au soldat qui avait tenté de les couper.
- Si, je vous l'assure.
- Quoi ? dit Tiberius Tullius en se tournant vers Vibius.
- Regardez. »

J'oubliais ==> je trouve ce passage vraiment TROP lourd. Je le vois plus dans une pièce de théâtre en y réfléchissant bien.

Pour moi, les nouvelles, novellas et romans ne sont jamais que des pièces de théâtre avec beaucoup de didascalies. Certes les rythmes diffèrent, mais l'architecture reste globalement la même (scène(s) d'exposition, quête ou objectif, une difficulté sur la route, dernier affrontement, fin). Si tu trouves que ça fait pièce de théâtre c'est que j'ai, dans une certaine mesure, réussi.
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MessageSujet: Re: [WIP] S.P.Q.R   [WIP] S.P.Q.R Icon_minitimeMer 12 Mar - 18:53

Tiens, j'ai trouvé un article qui pourrait t'intéresser à propos du peplum punk : http://the-dissident.eu/4071/pourquoi-nous-avons-perdu-1500-ans/
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MessageSujet: Re: [WIP] S.P.Q.R   [WIP] S.P.Q.R Icon_minitimeMer 12 Mar - 22:32

Ah oui ! Plus qu'intéressant même, ça ouvre de nouvelles perspectives ; je vais me pencher là-dessus. Merci pour ce lien (:
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MessageSujet: Re: [WIP] S.P.Q.R   [WIP] S.P.Q.R Icon_minitime

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