Burning Man

C'est un récit douloureux. Pesant. Et pourtant, il est bon. Il est représentant à la fois de l'amour et de la haine. Il est spirituellement intouchable. Irrévocable. Ses décisions sont inconsciemment les nôtres, elles nous lient tous à la vie. Dans une semaine, le Burning Man lèvera ses bras pour la dernière fois. Digne divinité de l'Humain, il nous accompagnera dans la fin du monde. Oui, le soleil va brûler cette Terre. L'astre du jour est fatigué, et comme toutes choses, il n'est pas immortel. Nous brûlons de peur, mais nous sommes tellement impatients.

Quelques provisions d'eau et de nourriture dans cette caravane d'occasion, quelques vêtements et ma place pour le Burning Man. Cette année est gratuite, nous sommes cent milliards. Un record. L'édition précédente en avait réuni à peine quatre-vingts mille. Nous ne savons plus les origines de cet événement, mais nous oublions l'espace d'un instant d'une semaine qui nous sommes, et découvrons notre intérieur. Notre nature. Et ça fait du bien. Des gens partout, les rues sont pleines de musiques et de personnes déguisées aux couleurs infinies. Le temple est rempli en ce premier jour, la spiritualité du lieu est intense. Désirable et pleine de calme, que nous recherchons tout au moins une fois dans notre passage. Le sable sur nos lèvres est une délicate caresse de Dieu, et nous apprivoisons enfin le goût de l'amour. Certains font l'amour, hurlant le plaisir à la face du ciel qui se cache timidement. Burning Man sent l'émotion atteindre ses yeux rubis, versant des étoiles de bonheur au monde. En touchant cette terre, les lumières divines fertilisent le sol d'émotions aussi intense que l'univers.

Un homme masse une femme qui est endormie, à l'ombre des rochers couleurs azur, tranchant avec le ciel déjà si bas. Le soleil est plus proche qu'hier, et il commence à faire chaud. Nous sentons la désespérance et le cri de l'agonie, mais nous sommes tellement heureux. Amour qui passe, je suis l'esclave d'un monde où il faut se battre comme dans les Saloons des Westerns. Un homme passe à cheval, soulevant une épaisse fumée derrière lui. Certains pleurent le sable dans leurs yeux, ils vident leur cœur à coups de plaisir ultime. Frissonnement ardent au coin de la braise de notre destin à jamais celé ! Je parle à ce couple, et ils me disent que le chef de la tribu des hommes à horloge va se marier à l'église de pain d'épice. Invité, je sais que la fête va être grandiose, et elle l'est. Échangeant les consentements, les amoureux s'embrassent devant une foule qui hurle à en perdre la cage thoracique. Les mariés trinquent à un amour qui sera éphémère ici, mais éternel au loin de tout là-bas. C'est la toute la beauté de notre Burning Man. La nuit est proche, ils le savent ces fous qui jamais ne reculent. Nous sommes merveilleux, personne n'est plus étincelant que nous à cet instant.

La nuit ressemble au jour, le soleil est tellement grand. Ironie certaine de ce petit plaisantin. Coquin. J'ai perdu ma chaussure, je suis nu pied maintenant, et c'est agréable de sentir le sable me chatouiller la plante. J'adhère au sacrifice de tous mes biens matériaux, futiles et totalement impossible ici. L'argent n'est plus, le monde est uni sous un même étendard : celui du partage. Brûle étincelle du fond de l'œil, viens rejoindre les astres qui t'attendent. Notre fardeau est le poids de notre Temple que nous ne pouvons transporter. Mais en celui-ci il n'y a plus de religions, nous sommes nos propres maîtres, notre propre Dieu. C'est la subtilité de Burning Man, il ne connait pas les mots rejet et différences. L'usage de la méchanceté est oublié. Le bien-être est à la hauteur du besoin, et nous sommes tous au même point : l'orgasme.

Notre peau nous brûle, et nous devons nous protéger. Certains préfèrent ne pas bouger, profitant de la venue de nouveaux invités tout liés à Burning Man. Cet être qui ressort partout ou nous nous trouvons. Il devra bientôt mourir par le feu, signifiant l'instant qu'il nous reste avant de le rejoindre de la même manière. J'aime la vie autant que je déteste détester. C'est un sentiment particulier de savoir que notre fin est proche, et que l'éternité sera dure à supporter. Les Dieux nous envient car nous sommes mortels. Tout est tellement plus beau lorsque nous le sommes, les instants méritent d'êtres vécus. Et nous vivons pour la première fois. Quelle tristesse dans toute cette euphorie divine. Je verse une larme d'amertume pour une vie d'angoisse débauchée. Les gens se réunissent autour de Burning Man qui ne lève pas encore les bras au ciel, comme une victoire après avoir traverser l'autoroute de la vie. Toujours premier sur la ligne d'arrivée, toujours le dernier sur le fil de l'infini déjà terminé. Tout est à recommencer. Tout autour de lui un feu d'artifice vient exploser le ciel à coups d'une palette de couleurs aussi riche que la foi. Versant une étoile, l'ultime, Burning Man lève les bras au ciel. Il gagne enfin, dévoré par les flammes du puits du paradis. Tout le monde hurle plein poumons et plein cœur. Burning Man s'effondre en cendre, mais il est toujours présent, avec nous. Nous sommes heureux.

Ce sont toujours les dernières lignes les plus dures. La fin est proche, et le monde commence à trembler. De peur. D'inquiétude. De doute. Mais ça ne dure qu'un instant, car chacun à besoin de l'autre. Dans un dernier râle, nous choisissons de succomber ensemble dans le jardin d'Hadès. Liés par la même envie, par la même force qui nous a toujours poussés à de grandes choses, nous nous tenons par l'épaule. Fraternel et soudé, le soleil approche de plus en plus vite. Il est bientôt temps pour le Temple de rejoindre Burning Man. Notre tour viendra ensuite. Tel est le chemin à suivre, compléter notre incantation pour ne plus jamais à désespérer. En brûlant, Burning Man sort des flammes en forme d'étoile plus puissante que mille soleils. Protectrice et rassurante, sa voix chantonne tendrement, comme un parent au berceau de sont enfant. La main de notre Dieu vient caresser nos cheveux, le vent et le sable, nous ne faisons plus qu'un avec eux. Le soleil vient d'utiliser son dernier souffle de vie, il gonfle et explose.

Burning Man nous tient dans ses bras et, tout au fond de l'espace, il chantonne un refrain en nous bercent dans un paradis qui à jamais sera notre. Nous avons trouvé notre paix, celle que nous recherchons toute notre vie et que l'on ne trouve qu'à notre mort.

Je t'aime homme de feu.

L.I.S a écrit:: C'est un récit douloureux. Pesant. Et pourtant, il est bon. Il est représentant ("il représente" est moins lourd et ça permet de supprimer les deux "de" qui suivent) à la fois de l'amour et de la haine. Il est spirituellement intouchable. Irrévocable. Ses décisions sont inconsciemment les nôtres, elles nous lient tous à la vie. Dans une semaine, le Burning Man lèvera ses bras pour la dernière fois. Digne divinité de l'Humain, il nous accompagnera dans la fin du monde. Oui, le soleil va brûler cette Terre. L'astre du jour est fatigué, et comme toutes choses, il n'est pas immortel. Nous brûlons de peur, mais nous sommes tellement impatients.

Quelques provisions d'eau et de nourriture dans cette caravane d'occasion, quelques vêtements (ce début de phrase me dérange du fait du manque de précision alors que tu uses de "cette" comme si on connaissait déjà la caravane. Je verrai plutôt quelque chose dans ce genre : "Je jette quelques provisions d'eau et de nourriture, un sac de vêtements et je file, billet en main, vers le Burning Man au volant d'une caravane achetée d'occasion") et ma place pour le Burning Man. Cette année est gratuite (il y a un problème de sens ici car j'imagine que c'est la place qui est gratuite et non l'année), nous sommes cent milliards. Un record. L'édition précédente en avait réuni à peine quatre-vingts mille. Nous ne savons plus les origines de cet événement, mais (il n'y a de lien entre les deux morceaux de phrase qui justifient la présence du "mais") nous oublions l'espace d'un instant d'une semaine qui nous sommes, et découvrons notre intérieur (notre "soi profond" plutôt, découvrir "notre intérieur" c'est présenter la décoration de ton habitation). Notre nature. Et ça fait du bien. Des gens partout, les rues sont pleines de musiques et de personnes déguisées aux couleurs infinies. Le temple (plus tard tu mettras une majuscule à "Temple", pourquoi pas là ?) est rempli en ce premier jour, la spiritualité du lieu est intense. Désirable et pleine de calme, que nous recherchons tout au moins une fois dans notre passage. Le sable sur nos lèvres est une délicate caresse de Dieu (quel dieu ? Burning Man la divinité des humains ou le Dieu monothéiste ? C'est là un souci du texte, tu mélanges polythéisme – tu fais référence "aux dieux" plus loin – et monothéisme avec le Burning Man qui est considéré comme un dieu), et nous apprivoisons enfin le goût de l'amour. Certains font l'amour, hurlant le plaisir à la face du ciel qui se cache timidement. Burning Man sent l'émotion atteindre ses yeux rubis, versant des étoiles de bonheur au monde. En touchant cette terre, les lumières divines fertilisent le sol d'émotions aussi intense que l'univers.

Un homme masse une femme qui est endormie, à l'ombre des rochers couleurs azur, tranchant avec le ciel déjà si bas. Le soleil est plus proche qu'hier, et il commence à faire chaud. Nous sentons la désespérance et le cri de l'agonie, mais nous sommes tellement heureux. Amour qui passe, je suis l'esclave d'un monde où il faut se battre comme dans les Saloons des Westerns. Un homme passe à cheval, soulevant une épaisse fumée derrière lui. Certains pleurent le sable dans leurs yeux, ils vident leur cœur à coups de plaisir ultime. Frissonnement ardent au coin de la braise de notre destin à jamais celé ! Je parle à ce couple, et ils me disent que le chef de la tribu des hommes à horloge va se marier à l'église de pain d'épice. Invité, je sais que la fête va être grandiose, et elle l'est. Échangeant les consentements, les amoureux s'embrassent devant une foule qui hurle à en perdre la cage thoracique. Les mariés trinquent à un amour qui sera éphémère ici, mais éternel au loin de tout là-bas. C'est la toute la beauté de notre Burning Man. La nuit est proche, ils le savent ces fous qui jamais ne reculent. Nous sommes merveilleux, personne n'est plus étincelant que nous à cet instant.

La nuit ressemble au jour, le soleil est tellement grand. Ironie certaine de ce petit plaisantin. Coquin. J'ai perdu ma chaussure, je suis nu pied maintenant, et c'est agréable de sentir le sable me chatouiller la plante. J'adhère au sacrifice de tous mes biens matériaux, futiles et totalement impossible ici. L'argent n'est plus, le monde est uni sous un même étendard : celui du partage. Brûle étincelle du fond de l'œil, viens rejoindre les astres qui t'attendent. Notre fardeau est le poids de notre Temple que nous ne pouvons transporter. Mais en celui-ci il n'y a plus de religions, nous sommes nos propres maîtres, notre propre Dieu. C'est la subtilité de Burning Man, il ne connait pas les mots rejet et différences. L'usage de la méchanceté est oublié. Le bien-être est à la hauteur du besoin, et nous sommes tous au même point : l'orgasme.

Notre peau nous brûle (à ce stade, la peau peut se cloquer je suppose), et nous devons nous protéger. Certains préfèrent ne pas bouger, profitant de la venue de nouveaux invités tout (tous) liés à Burning Man. Cet être qui ressort partout ou (où) nous nous trouvons. Il devra bientôt mourir par le feu, signifiant l'instant qu'il nous reste avant de le rejoindre de la même manière. J'aime la vie autant que je déteste détester. C'est un sentiment particulier de savoir que notre fin est proche, et que l'éternité sera dure à supporter. Les Dieux nous envient car nous sommes mortels. Tout est tellement plus beau lorsque nous le sommes, les instants méritent d'êtres vécus. Et nous vivons pour la première fois. Quelle tristesse dans toute cette euphorie divine. Je verse une larme d'amertume pour une vie d'angoisse débauchée. Les gens se réunissent autour de Burning Man qui ne lève pas encore les bras au ciel, comme une victoire après avoir traverser l'autoroute de la vie. Toujours premier sur la ligne d'arrivée, toujours le dernier sur le fil de l'infini déjà terminé. Tout est à recommencer. Tout autour de lui (il faudrait une virgule ici) un feu d'artifice vient exploser le ciel à coups d'une palette de couleurs aussi riche que la foi (je trouve ce passage un peu lourd). Versant une étoile, l'ultime, Burning Man lève les bras au ciel. Il gagne enfin, dévoré par les flammes du puits du paradis. Tout le monde hurle plein poumons et plein cœur. Burning Man s'effondre en cendre, mais il est toujours présent, avec nous. Nous sommes heureux.

Ce sont toujours les dernières lignes les plus dures. La fin est proche, et le monde commence à trembler. De peur. D'inquiétude. De doute. Mais ça ne dure qu'un instant, car chacun à besoin de l'autre. Dans un dernier râle, nous choisissons de succomber ensemble dans le jardin d'Hadès. Liés par la même envie, par la même force qui nous a toujours poussés à de grandes choses, nous nous tenons par l'épaule. Fraternels et soudés, le soleil approche de plus en plus vite. Il est bientôt temps pour le Temple de rejoindre Burning Man. Notre tour viendra ensuite. Tel est le chemin à suivre, compléter notre incantation pour ne plus jamais à désespérer (j'ai l'impression qu'il manque un mot). En brûlant, Burning Man sort des flammes en forme d'étoile plus puissante que mille soleils (peu clair et lourd). Protectrice et rassurante (passage non justifié au féminin), sa voix chantonne tendrement, comme un parent au berceau de sont enfant. La main de notre Dieu vient caresser nos cheveux, le vent et le sable, nous ne faisons plus qu'un avec eux. Le soleil vient d'utiliser son dernier souffle de vie, il gonfle et explose.

Burning Man nous tient dans ses bras et, tout au fond de l'espace, il chantonne un refrain en nous bercent (berçant) dans un paradis qui à jamais sera notre (nôtre). Nous avons trouvé notre paix, celle que nous recherchons toute notre vie et que l'on ne trouve qu'à notre mort.

Je t'aime homme de feu.

Voilà pour le texte. D'une manière plus générale je trouve que ton style s'est affiné et que ton orthographe s'est grandement améliorée. Je te félicite pour le travail que tu as fourni et t'encourage vivement à poursuivre ainsi (:

Globalement, j'adhère à toutes les remarques de Mike, et tu t'es en effet grandement amélioré, affiné.

Pour compléter un peu ce que dit Mike, je voulais revenir sur cette phrase-ci :

Citation :: Certains préfèrent ne pas bouger, profitant de la venue de nouveaux invités tous liés à Burning Man.

Moi ce qui me gène, c'est le "tous liés à". On est en général invité "par", ou invité "de" surtout lorsqu'on est invité chez le maître des lieux. Et ca donne plus de force à la personnalisation, à la déification, de Burning Man. Personnellement je te propose "invité de".

Citation :: J'adhère au sacrifice de tous mes biens matériaux, futiles et totalement impossible ici

Petit problème d'accord à "impossible". D'ailleurs, je ne comprends pas bien. Impossibles ? Dans le sens où ce n'est pas possible que ces "biens matériaux" demeurent face à tant de chaleur ? Dans ce cas je trouve la formule mal choisie, il faudrait essayer de trouver autre chose (j'trouverai peut etre d'ici la fin du commentaire)

Citation :: Les gens se réunissent autour de Burning Man qui ne lève pas encore les bras au ciel, comme une victoire après avoir traverser l'autoroute de la vie.

l'autoroute de la vie, ça fait très lieu commun, c'est dommage.

Citation :: Burning Man s'effondre en cendre, mais il est toujours présent, avec nous. Nous sommes heureux.

Pluriel à cendres, car il y en a sûrement plus d'une particule

Citation :: Fraternels et soudés, le soleil approche de plus en plus vite.

Ca, je serai pas aussi catégorique que Mike : dans ton idée, est ce que c'est le soleil qui est fraternel et soudé (vu qu'il suit juste la virgule, et que ca pourrait etre le cas dans le sens où il serait le "fraternel" des hommes, etc) ou est ce que ce sont les hommes qui sont fraternels et soudés, la virgule faisant office de "parce que" le soleil se rapproche ?

Citation :: Protectrice et rassurante (passage non justifié au féminin), sa voix chantonne tendrement, comme un parent au berceau de sont enfant.

Je rejoins Mike ici, la voix de Burning Man a moins d'importance que lui. C'est lui qui est protecteur et rassurant, par le biais de sa voix. Pas la voix elle-même, j'imagine.

Sinon, c'est un petit texte sympathique, et tu t'es amélioré, en effet. Voilà, en espérant avoir pu t'aider !

Merci à vous deux, vous êtes géniaux. Comme d'habitude quand il s'agit d'écriture, vous faites un super travail d'étude, de correction et de critique. Je n'ose pas faire de même n'ayant pas le même talent, mais c'est plaisant d'avoir à faire à votre savoir faire et à vos impressions.

Trêve de compliments, je voudrais pas qu'on crois que je vous aiment bien ( Pwik

). Je suis actuellement en train de ré-écrire plusieurs textes, celui-ci inclus. J'aurais pu commenter une fois le travail terminé, ça aurait était plus constructif que ce post presque inutile.

P.S = Je te laisserais mes impressions sur ton dernier WIP plus tard Mike $Clin d\'Oeil$

Version n°=2 a écrit:: C'est un récit douloureux. Pesant. Et pourtant, il est bon. Il représente à la fois l'amour et la haine. Il est spirituellement intouchable. Irrévocable. Ses décisions sont inconsciemment les nôtres, elles nous lient tous à la vie. Dans une semaine, le Burning Man lèvera ses bras pour la dernière fois. Digne divinité de l'Humain, il nous accompagnera dans la fin du monde. Oui, le soleil va brûler cette Terre. L'astre du jour est fatigué, et comme toutes choses, il n'est pas immortel. Nous brûlons de peur, mais nous sommes tellement impatients.

Quelques provisions d'eau et de nourriture dans cette caravane d'occasion, quelques vêtements et ma place pour le Burning Man. Un peu de stress, j'espère quelle roule encore. Combien de fois à telle déjà traversée le désert pour rejoindre l'être de feu ? La place est gratuite cette année, et nous sommes cent milliards. Un record. L'édition précédente en avait réuni à peine quatre-vingts mille. Nous ne savons plus les origines de cet événement, nous oublions l'espace d'un instant d'une semaine qui nous sommes, et découvrons notre soi profond. Notre nature. Et ça fait du bien. Des gens partout, les rues sont pleines de musiques et de personnes déguisées aux couleurs infinies. Le temple est rempli en ce premier jour, la spiritualité du lieu est intense. Désirable et pleine de calme, que nous recherchons tout au moins une fois dans notre passage. Le sable sur nos lèvres est une délicate caresse de dieu, et nous apprivoisons enfin le goût de la vie. Certains font l'amour, hurlant le plaisir à la face du ciel qui se cache timidement. Burning Man sent l'émotion atteindre ses yeux rubis, versant des étoiles de bonheur au monde. En touchant cette terre, les lumières divines fertilisent le sol d'émotions aussi intense que l'univers.

Mais qui est cet être que nous mettons au rang de dieu ? Doit-on y mettre une majuscule, comme s'il était une seule divinité ou devons-nous supprimer ce mot de notre vocabulaire ? Je ne suis pas croyant, mais je pense qu'il y a quelque chose de spirituel dans ce monde. Et bien que cette chose reste à jamais un mystère pour moi, je ne peux qu'être conscient de cette force. La recherche de soi est une recherche de son Burning Man, c'est entre autres la raison qui nous pousse à le vénérer tel une âme divine. S'asseoir et écouter parler notre esprit est une infime partie de ce que nous appelons le paradis. Nous passons trop de temps à nous tracasser en réfléchissant sans arrêt. Même après une difficile journée de travail, nous sommes incapables de véritablement nous ressourcer le cœur, l'âme et le corps. L'être de feu qui est en nous s'éteindra un jour, c'est inéluctable. Mais quelle puissance, quelle sympathie nous devrions tous ressentir face à la vie, devant chaque épreuve. Du bonheur à la tristesse, il n'y a qu'un pas, mais cela marche dans le sens inverse et c'est la toute la merveilleuse histoire de Burning Man. De la vie, c'est elle notre Dieu.

Un homme masse une femme qui est endormie, à l'ombre des rochers couleurs azur, tranchant avec le ciel déjà si bas. Le soleil est plus proche qu'hier, et il commence à faire chaud. Nous sentons la désespérance et le cri de l'agonie, mais nous sommes tellement heureux. Amour qui passe, je suis l'esclave d'un monde où il faut se battre comme dans les Saloons des Westerns. Un homme passe à cheval, soulevant une épaisse fumée derrière lui. Certains pleurent le sable dans leurs yeux, ils vident leur cœur à coups de plaisir ultime. Frissonnement ardent au coin de la braise de notre destin à jamais celé ! Je parle à ce couple, et ils me disent que le chef de la tribu des hommes à horloge va se marier à l'église de pain d'épice. Invité, je sais que la fête va être grandiose, et elle l'est. Échangeant les consentements, les amoureux s'embrassent devant une foule qui hurle à en perdre la cage thoracique. Les mariés trinquent à un amour qui sera éphémère ici, mais éternel au loin de tout là-bas. C'est la toute la beauté de notre Burning Man. La nuit est proche, ils le savent ces fous qui jamais ne reculent. Nous sommes merveilleux, personne n'est plus étincelant que nous à cet instant.

La nuit ressemble au jour, le soleil est tellement grand. Ironie certaine de ce petit plaisantin. Coquin. J'ai perdu ma chaussure, je suis nu pied maintenant, et c'est agréable de sentir le sable me chatouiller la plante. J'adhère au sacrifice de tous mes biens matériaux, futiles et totalement impossible ici. L'argent n'est plus, le monde est uni sous un même étendard : celui du partage. Brûle étincelle du fond de l'œil, viens rejoindre les astres qui t'attendent. Notre fardeau est le poids de notre Temple que nous ne pouvons transporter. Mais en celui-ci il n'y a plus de religions, nous sommes nos propres maîtres, notre propre Dieu. C'est la subtilité de Burning Man, il ne connait pas les mots rejet et différences. L'usage de la méchanceté est oublié. Le bien-être est à la hauteur du besoin, et nous sommes tous au même point : l'orgasme.

Notre peau nous brûle vivement, et nous devons nous protéger avant de perdre notre peau. Certains préfèrent ne pas bouger, profitant de la venue de nouveaux invités de Burning Man. Cet être qui ressort partout où nous nous trouvons. Il devra bientôt mourir par le feu, signifiant l'instant qu'il nous reste avant de le rejoindre de la même manière. J'aime la vie autant que je déteste détester. C'est un sentiment particulier de savoir que notre fin est proche, et que l'éternité sera dure à supporter. Les Dieux nous envient car nous sommes mortels. Tout est tellement plus beau lorsque nous le sommes, les instants méritent d'êtres vécus. Et nous vivons pour la première fois. Quelle tristesse dans toute cette euphorie divine. Je verse une larme d'amertume pour une vie d'angoisse débauchée. Les gens se réunissent autour de Burning Man qui ne lève pas encore les bras au ciel, comme une victoire après avoir traverser l'autoroute de la vie. Toujours premier sur la ligne d'arrivée, toujours le dernier sur le fil de l'infini déjà terminé. Tout est à recommencer. Tout autour de lui, un feu d'artifice vient exploser le ciel à coups d'une palette de couleurs. Versant une étoile, l'ultime, Burning Man lève enfin les bras aux cieux. Il gagne, dévoré par les flammes du puits du paradis. Le monde hurle plein poumons et plein cœur. Burning Man s'effondre en cendres, mais il est toujours présent, avec nous. Nous sommes heureux.

Ce sont toujours les dernières lignes les plus dures. La fin est proche, et le monde commence à trembler. De peur. D'inquiétude. De doute. Mais ça ne dure qu'un instant, car chacun à besoin de l'autre. Dans un dernier râle, nous choisissons de succomber ensemble dans le jardin d'Hadès. Ensemble comme nous avons toujours vécu. Liés par la même envie, par la même force qui nous a, sans arrêt, poussés à de grandes choses, nous nous tenons par l'épaule. Fraternels et soudés, le soleil approche de plus en plus vite. Il est bientôt temps pour le Temple de rejoindre Burning Man. Notre tour viendra ensuite. Tel est le chemin à suivre, compléter notre incantation pour ne plus jamais désespérer. Protecteur, la voix de la vie chantonne tendrement, comme un parent au berceau de sont enfant. La main de notre Dieu vient caresser nos cheveux, le vent et le sable, nous ne faisons plus qu'un avec eux. Le soleil vient d'utiliser son dernier souffle de vie, il gonfle et explose.

Burning Man nous tient dans ses bras et, tout au fond de l'espace, il chantonne un refrain en nous berçant dans un paradis qui à jamais sera nôtre. Nous avons trouvé notre paix, celle que nous recherchons toute notre vie et que l'on ne trouve qu'à notre mort.

Je t'aime homme de feu.

Chik' a écrit:

L.I.S a écrit:: J'adhère au sacrifice de tous mes biens matériaux, futiles et totalement impossible ici

Petit problème d'accord à "impossible". D'ailleurs, je ne comprends pas bien. Impossibles ? Dans le sens où ce n'est pas possible que ces "biens matériaux" demeurent face à tant de chaleur ? Dans ce cas je trouve la formule mal choisie, il faudrait essayer de trouver autre chose (j'trouverai peut etre d'ici la fin du commentaire)

Après un petit temps de réflexion, j'ai du mal à comprendre ce qui te gêne sur ce passage. J'ai néanmoins essayé plusieurs versions :

"Je sacrifie l'ensemble de mes biens matériaux, futiles et brûlants en ce lieu de pureté"
"Le sacrifice de mes biens matériaux est rituel en ce lieu"
"En ce lieu, il est prohibé de tisser des liens avec ses biens matériaux. Par le feu, ils sont détruits."

Si tu as quelque chose à me proposer, je suis preneur.

à archiver.

Merci à Chikoun et à Mike, encore une fois ! Coeur

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