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| [Votes]La clef du trophée Asimov | |
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+7Exodus (...) Mirwane Cassiopée Grendelor Axel & Anders Lilith dale cooper 11 participants | Auteur | Message |
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dale cooper
Nombre de messages : 7649 Age : 46 Date d'inscription : 08/09/2008
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| Sujet: [Votes]La clef du trophée Asimov Sam 1 Mar - 13:26 | |
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Quatre concurrents ont répondu à l'appel du Trophée Asimov.
Vous trouverez ci-dessous leur joli trousseau de clefs. Mais laquelle ouvrira les portes de Ter Aelis 2.0 ?
Pour voter, il vous suffit d'indiquer le numéro du texte qui a votre préférence. Vous pouvez bien entendu laisser un petit commentaire ou message à l'attention des auteurs qui ont su relever défi.Texte n° 1 - Spoiler:
Ascension
- Le Silence. Tel est le son qui s'élève alors que naît cette histoire. Il se répand dans une immense Caverne, si colossale que nul ne pourrait en percevoir les limites. D'immenses armatures d'acier transpercent ces ténèbres, fondations autrefois glorieuses d'un royaume inconnu. Elles sont là, rouillées par les âges, les tourmentes et les eaux. Prosternées à leurs pieds se tiennent des robots à l'esprit perdu dans une nuit mécanique. Nul éclat ne brille dans leurs yeux. Le Silence les traverse.
Des carcasses de vaisseau reposent là où se tinrent les allées d'antan, sans que la végétation ne trouve la force d'y pousser. Se dressent à leur cotés des tours vides, où résonne encore un écho lointain ; Celui des joies passées et des sentiments défunts. Quel chaos fut à l'origine d'une telle déliquescence ? Nul ne le sait. Nous n'en voyons plus que les reflets, en ces landes d'obscurité. Fichée telle une lance dans le corps d'un défunt, se dresse une Citadelle, mastodonte métallique qui, délaissée par sa gloire passée, n'a, pour unique parure, qu'un manteau de rouille. Loin, sur la voûte de cette caverne, miroitent d'inconstantes lumières, lesquelles dessinent quelques ombres sur le sol.
De leur écrin, elles enveloppent une silhouette agenouillée. Son aspect est celui d'un homme, rongé, amoindri, image terrible de la chute d'une Civilisation. Sa peau est aussi claire que l'écume au sortir de la source et, croisant en deçà de son épiderme, des rivières au sang noir suivent leur chemin. Dans son regard embué de larmes, règnent des pupilles immenses, pour lesquelles les rais du Soleil ne sont plus qu'un mythe lointain. Il n'y a plus de cheveux ou de pilosité sur ce corps blessé, nu. Seul demeure un cœur brisé. Car devant lui se tient un tertre fraîchement érigé, d'où s'échappe l'odeur d'une terre nouvelle. Et celle, plus subtile, d'une mort récente. Que sait-on du défunt, si ce n'est qu'il fut cher à son être ? Amour d'antan, compagnon d'autrefois, il fut tout cela et bien plus encore. Mais aujourd'hui, il n'est plus. De cet ami, il ne reste qu'une lettre. Écrite d'une plume maladroite, tenue par une main peu habituée à la calligraphie, les mots s'embrassent et s'emmêlent, oubliant lignes et structures pour que ne former qu'un message. Les voici, ces paroles, que recouvrent les pleurs d'un esprit lacéré :
"Nous avons eu peur. Nous chûmes. Nous sommes restés, là. Ces lieux défunts furent notre demeure. Nous n'avons pas osé les quitter. Nous n'avons pas cherché à grandir. Tel fut mon choix, je l'admets. Garder le bonheur d'un instant. Ne pas nous tourner vers l'avenir. Rester seuls dans la nuit. Nous y avons gagné quelques joies et elles furent de toute beauté. Mais bien solitaires. Privation, larmes, souffrances. Tels furent nos credos. Et je ne veux pas que seul, tu t'infliges les mêmes fardeaux. Oublie mes conseils, oublie mes actes. Oublie ma lâcheté. Cette clé que nous vîmes au cœur des ténèbres, prends-là. Ouvre toi un passage vers la Surface. Et contemple les enfin. Cela faudra mieux que tout ce que j'aurais pu t'offrir. Que tout ce que ce monde mort pourra t'offrir. Vis pleinement. Empare toi d'un cristal de rêve et délaisse l'obscurité... "
Dans cet endroit oublié du temps, en ce lieu à l'éclat et aux lumières immobiles, l'Homme reste prostré. De folles pensées tournoient sous son crane, échos contradictoires des sentiments, des rêves et des visions. Il se projette sur les sentiers de l'avenir, essayant d'y entrevoir le plus judicieux de tous. Et quelque soit l'endroit où son regard se pose, il n'y voit que la marque des ombres. Qu'une voie sans issue. Exception faite d'une étincelle naviguant en ce chaotique océan, déposant sur cette toile une clarté nouvelle. D'un rêve abandonné au profit d'une existence plus précaire, mais plus sure. D'un souffle de renouveau venu balayer les profondeurs de la Caverne. Alors, il comprend. Perdu dans les méandres inconsistants d'un esprit torturé, en ces terres où se mélangent projections du futur et du passé, il le voit enfin. En cet Univers changeant, au-delà de ces landes sans splendeur ni douceur, se cache un devenir. Arrachant de ses entrailles une ultime once de courage, il délaisse son recueillement au profit d'une sombre bataille. Et se lève. - L'ascenseur descend lentement dans le giron de la terre. L'homme, recroquevillé contre l'une des parois, contemple les colonnades d'acier s'élever jusqu'à la voute de son monde. Plus il descend, plus il se rapproche des Ombres. Ses pères lui ont dit, autrefois, qu'elles étaient les enfants de la Folie et du Désespoir. Cristallisées par leur abondance, ces émotions avaient pris l'aspect de monstres rodant dans les profondeurs. Du vivant de son amour, il n'avait franchi ce passage qu'une seule fois. Et son esprit en avait été à jamais balafré. Tant par ces Démons que par la Clef.
Pourquoi ne pas l'avoir prise, lors de son précédent voyage ? Pourquoi ne pas s'être saisi de cette promesse d'un renouveau fugace ? Par peur. Parce que si la Clef avait été entre ses mains, il aurait eu la chance d'accomplir son rêve et de bouleverser, à jamais, le cours de son existence. Il aurait pu agir. Il aurait pu grandir. Il aurait pu renaitre. Et cela, il n'avait su s'y résoudre. Il avait préféré fuir le chaos et ses nocturnes attributs, pour errer à nouveau dans le giron de la Caverne, jusqu'à que la vie s'achève et que naissent les larmes. Ces mêmes larmes qui, à présent, le poussent à revenir.
Il continue son chemin. Les grincements des anciennes mécaniques retentissent à chaque instant. Sur les murs courent des serpents d'azur aux arcs électriques, bondissant d'une colonne à l'autre en une gerbe de bluettes vagabondes. Il ne sait pas d'où vient l'énergie qui, aujourd'hui encore, alimente la Caverne. "De la matière", disait-on autrefois, répétant ces mots sans en comprendre le sens mais en en saisissant la grandeur. Mais, lorsqu'il posait son regard sur une pierre en écoutant les anciens prodiguer leur sagesse, il ne voyait point comment un simple caillou pouvait produire de si belles choses. Et eux non plus, sût-il plus tard.
Les bruits des systèmes torturés s'éteignent lentement. La machine ralentit. Il s'avance à présent sous l'égide de la noirceur. L'éclat qui consume sa torche révèle des Ombres dansant par delà la lumière. Il les ressent, prêtes à s'emparer de son âme dès que l'obscurité viendra. Il sait que les flammes les ont attirées. Mais avait-il le choix ? Pas un pas ne s'écoule sans qu'il ne trébuche, sentant leurs griffes balayer l'air au dessus de lui. Dès qu'il se retourne, il les sent disparaitre, fuir, pour revenir, au combien plus puissantes. La peur noue ses entrailles, déchirant les derniers fragments d'un être démuni face à la nuit. Il exsude la frayeur, repaissant l'ennemi de ses émotions. En ces bas-fonds intemporels, il ne voit d'échappatoire que dans cette clarté lointaine où, il le sait, il trouvera la clef. Et, alors que les Démons se font plus puissants, plus présents, dévorant chaque parcelle d'albâtre pour n'y laisser que nuit, il reprend force. Pour son rêve. Et marche, court, triomphe du mal qui hante ces couloirs. La terreur demeure. Mais quelque chose de plus grand la domine, la dompte et l'asservit. Elle servira l'espoir, un trésor d'illusion et d'avenir.
Un portail coulisse devant lui. Il le franchit et, sous des lampes jaunies, que les années auront rendues vacillantes et incertaines, il continue. Ce bâtiment revêt le voile bureaucratique dont s'enorgueillissent bien des administrations, corridors rectilignes que séparent des bureaux tout aussi structurés. Mais la mort et le chaos auront superposé leur art à cette création de l'homme. Des cadavres desséchés reposent sur le sol, recouverts par un linceul de feuilles et de documents. Ceux-ci crissent sous ses pas, alors qu'il scrute chaque pièce afin d'y découvrir l'objet de sa quête. Ce n'est qu'au bout de quelques heures qu'il la trouve enfin, posée sur l'une des innombrables tables de ces locaux. Une clef, sur laquelle sont dessinés des entrelacs d'azur et d'immaculé, formant un motif complexe mais aisément reconnaissable. Car il l'aura vu, gravé sur le flanc d'un ascenseur. Le seul qui, d'entre tous, ne va point vers les profondeurs. Le seul qui lui permettra d'atteindre les cieux. - L'épopée qui le ramena dans les allées "bienveillantes" de la Caverne fut à l'égal de celle qui l'emporta dans les profondeurs et, ainsi, il ne nous appartient pas de la conter. Cette histoire reprend à l'instant où il s'avance vers ce sentier qui le mènera jusqu'aux astres. Sa volonté s'est affermie. Son souffle est lent, tempéré. Alors qu'il se tourne vers sa destinée, ses forces se rassemblent, enveloppant cette silhouette dévasté d'une étrange aura. Et même s'il sait ce qu'il l'attend à la Surface, il ne renonce pas. Le sacrifice qu'il s'apprête à accomplir ne sera qu'un juste tribut dédié à son idéal. La clef est déposée sur le cadran principal de l'ascenseur et, dans une gerbe d'étincelles, mille lignes d'or se tracent sur les parois, se croisant, s'entremêlant, pour finalement dessiner une flèche en direction du sommet. L'homme rentre dans la machine et, alors qu'il s'élève vers l'infini, il se remémore tous ces instants passés dans la Caverne. Sa naissance, au sein des ténèbres. Son éducation dans un monde dépourvu de véritable savoir, fonctionnant selon les antiques principes d'une civilisation défunte. La fin de ses pairs, emportés un a un par une peste venue des profondeurs. Son immunité. La rencontre et l'amour qui en naquit. Leur immunité. Puis la mort, à nouveau. Une mort qui s'érigea simplement sous le joug de la souffrance, de la fatigue et de ces autres fléaux qui accompagnent le crépuscule.
Et enfin, son Ascension. Les ruines des plus hautes tours s'élèvent sous ses pieds. La Caverne y repose en son ensemble. Une brume tenace s'étend sur la périphérie de la Cité, y noyant son ancienne demeure et le tertre de son compagnon. Mais lui ne regarde déjà plus. Son être tout entier est tourné vers les cieux. Vers l'avenir.
Et lorsque l'ascenseur débouche finalement à la surface, il est prêt. - Sa vie s'envolera d'ici quelques instants. Il le sait. L'air qui emplit ses poumons n'est plus qu'un fragment sur le voile de l'infini. Il n'est plus d'atmosphère à la surface de ce monde endormi. Alors qu'il s'avance entre les sables d'un désert assassin, que l'air s'échappe du passage qu'il n'aura point scellé, ses yeux se posent sur les Etoiles. Il contemple cette immensité piqueté d'or, d'azur et de lumières. Arpenter des landes depuis trop longtemps souillées par la Fin ne lui importe plus. Car son regard tout entier s'embrase d'amour devant la splendeur de cet océan d'étincelles. Une planète vide et morte, sans espoir ni avenir que plus un être n'habite. Lui s'égare et s'éteint, choit pour ne plus se relever. De sa main, lentement, la clef s'échappe. Elle qui, plus qu'une porte, lui ouvrit la voie du renouveau, par delà les étoiles. Et sur ce splendide paysage aux allures d'apocalypse, que seul éclaire la douceur des nébuleuses, disparût le dernier des hommes.
Son corps demeure, éternel, cristallisé par les vents célestes. Quant à son âme, elle aura emprunté le sentier des astres pour en devenir un, plus beau et plus grand encore... -
Texte n° 2 - Spoiler:
Indi et le Beta Graal : la Clé de l'Immortalité C'était la quête récurrente : tous les dix, vingt, trente ans, un groupe de jeunes bercés d'illusion partait à sa recherche. Dans quel but ? Eux-mêmes ne le savaient pas véritablement la plupart du temps. Mais trouver le Beta Graal c'était un but en soi. Que feraient-ils de la Clé de l'Immortalité ? Ils s'en serviraient, bien sûr, comme les gamins qu'ils étaient. Et ils mettraient un bordel terrible dans le Réseau Global d'Intelligence Cybernétique. Ce serait l'écroulement de la stabilité mondiale, qui avait été si difficile à atteindre. Evidemment, nous savions tous que c'était fort peu probable. D'abord, personne n'était vraiment sûr qu'elle existait. Depuis 250 ans qu'on la cherchait, aucun indice sérieux n'avait été trouvé. Certains prétendaient que c'était à cause des disciples de La Croix de Vie. Un groupe de soi-disant disciple de Chris Gates qui garderaient le secret du Beta Graal afin de préserver le RGIC. Préserver. Pfff. S'il y a vraiment une menace, il faut la détruire, c'est tout. C'est d'ailleurs pour ça que j'ai décidé de la chercher. La trouver. La réduire en miette. Ainsi, plus de problème. Et l'Immortalité, me direz-vous ? Rien à faire, ça m'intéresse pas. La vie n'est vibrante que si elle a une fin. Devenir une entité libre du Réseau, très peu pour moi. Moi ce que j'aime, c'est parcourir le monde, an chair et en os. Toucher, sentir, goûter, voir toutes les merveilles dont regorge l'univers. Pour ça, pas trente-six mille façons : il faut être avoir un corps. La cybernétique, c'est bien joli, mais on doit vite tourner en rond. Et ça manque de jolies filles. Ce que j'écris là n'est pas exactement ce que j'ai pensé lorsque j'ai pris cette étrange décision, à 33 ans, l'âge de la mort de Chris Gates, ce qui peut être une coincidence. Se lancer dans une telle quête pouvait sembler futile, pourtant, j'y croyais. J'ai donc commencé par passer énormément de temps sur le Réseau à collecter des informations. Bien vite, je me suis apperçu que je n'y trouvais rien de plus que le résumé de la vie de Chris Gates, les lignes administratives de base. Et une masse considérable de rumeurs, sites de fans/disciples/chercheurs qui rapportaient tout et n'importe quoi. J'ai alors fait quelque chose que ne se faisait plus depuis l'année 3063 quasiment : j'ai été faire des recherche dans des livres. Mais pourquoi donc, me demanderez-vous ? Chris Gates était né dans cette époque cybernétique où les écrits faisaient déjà figures de peintures rupestres. Ma réflexion était que si des informations cachées existaient, elles l'étaient sur un support auquel on ne penserait jamais : le papier. J'ai fouillé, remué des tonnes de poussière, me suis entaillé les mains sur ces feuilles à l'apparence innocente. J'ai parcouru le monde entier, de téléport en téléport, pour visiter tous les lieux où était passé notre messie, Chris. De miette en miette, j'ai réussi à me faire une idée assez précise de sa vie, de ses pensées. Une ou deux fois, j'ai relevé des allusions à la fameuse Clé de l'Immortalité. Naïf, je n'ai jamais caché ce que je faisais.
C'est là où j'ai vraiment manqué d'intelligence. Malgré ma belle gueule de jeune aventurier, j'aimais à croire que je savais réfléchir, et d'ailleurs, le fait de trouver ces indices le prouvait bien. Toutefois, je n'ai jamais pensé que mes recherches pouvaient me mettre en danger. Ou qu'elles pouvaient intéresser quelqu'un d'autre. Pourtant, j'aurai du y penser. Avec le recul, cela semble évident. Je sortais d'un temple (un temple, je ne savais même pas que ça existait encore à notre époque!) dédié à la Sainte Famille Gates quand eut lieu la première attaque. Le téléporteur n'était qu'à une centaine de mètres de l'entrée et je marchais tête baissée, plongé dans mes réflexions pour savoir quelle serait ma prochaine destination. Je sentais que j'approchais du but, la route menant au lieu où était caché le Beta Graal n'était plus très longue, j'en étais sûr. Je ne me suis même pas apperçu que quelqu'un me bousculait, ce n'est qu'après que je m'en suis rappelé. Par contre, je me suis tout de suite rendu compte que mes réseaux internes étaient attaqués. Ma vision se flouta pour redevenir celle d'un non-connecté, les réseaux surveillant mes fonctions vitales s'affolèrent et commencèrent à délivrer des informations contradictoires, déversant nombres d'hormones et de chimiokines, je perdis la connexion au RGIC et m'effondrait sur le sol, secoué de convulsions. A ce moment-là, je savais que j'étais mort. Sauf qu'un ange m'a sauvé. Enfin, c'est ce que j'ai pensé sur le coup. En vérité, je me suis fait entubé comme un bleu. Et faut bien dire que j'avais beau me prendre pour un cador, moi Indi Jones Junior, j'étais qu'un aventurier en herbes. Un jeunot qui avait la vie facile et qui s'était lancé dans une croisade parce qu'il s'ennuyait sévère. Et qu'il se croyait plus intelligent que tout le monde. Sur ce coup-là, je pouvais repasser. L'ange s'appelait Jude et m'injecta un anti-virus qui me sauva. Blonde, ses yeux noisettes me regardaient d'un air inquiet pendant que mon corps reprenait le cours normal de sa vie. Elle m'expliqua être infirmière cybernétique et, qu'en me voyant tomber ainsi, elle avait tout de suite compris ce qu'il se passait. Elle était gracieuse et sa voix était du miel. Je l'invitais à un café pour la remercier. Je vous passe le topo : moi qui essayais de la séduire, elle qui me tirait les vers du nez tout en douceur. Elle s'enthousiasma pour ma quête, voulu m'aider et moi, pauvre homme en admiration, je dis oui. Classique et pathétique. On parla de l'attaque et elle m'avoua avoir vu un homme portant un blouson noir avec une croix rouge dessus qui m'avait bousculé juste avant que je ne m'effondre. Me revint alors à l'esprit toutes ces histoires sur les disciples de la Croix de Vie.
Je vous laisse imaginer avec quelle conviction elle a joué les effrayées, comment je l'ai convaincue qu'avec ses compétences on ne risquait rien et que dorénavant je serai bien plus prudent et bla bla bla. Elle a très bien su faire la grouppie émerveillée et rassurée par sa star, moi. Evidemment, à force de consolation, de conspiration, de passion partagée pour ce qui était devenu notre quête, elle a fini dans mon lit. Jude. Rien que le nom aurait du m'inquiéter. ça fait dix ans maintenant et je suis toujours aussi écoeuré par la banalité de cette histoire. Elle ressemble à un vieux film d'aventures où tout est si cousu de blanc qu'on se demande comment le héros peut se laisser avoir. A croire qu'il n'a pas lu le scénario. Ben je confirme, j'avais pas lu le scénario et je me suis fait avoir dans les grandes largeurs.
Nous avons donc continué à chercher. J'avais fini par acquérir la conviction que le Beta Graal était caché dans un lieu tout bête : la maison d'enfance de Chris Gates. C'était d'une merveilleuse simplicité. Nous avons fait croire à ceux de la Croix de Vie que nous avions arrêté nos recherches pour roucouler béatement sur les plages de la Californie. Nous y sommes restés deux semaines pleines afin de mettre au point notre plan de disparition. Deux semaines idylliques j'avoue. Jude a parfaitement bien joué son rôle de groupie amoureuse et j'en ai largement profité.
A la fin de ces quinze jours, nous avons pris la direction de Newport et là, nous avons disparu de la circulation habituelle : nous avons marché. Il y avait près d'une centaine de kilomètres pour atteindre la maison de Chris, un exploit pour des gens qui ne faisaient pas plus de deux cent mètres avec leurs pieds dans une journée. Notre société cybernétique nous avait permis de totalement nous passer de cette fonction archaïque et les progrès médicaux et alimentaires compensaient la diminution de notre activité. Mais nos deux semaines en Californie nous avaient entraîné : nous avions fait de longues marches le long de la mer et à la fin nous étions capables de faire près de dix kilomètres en une journée. Ce qui nous laissait dix jours pour atteindre notre objectif.
Le fait de marcher nous cachait, mais nous avions poussé le vice jusqu'à nous déconnecter du Réseau. C'était tellement étrange. J'avais l'impression d'être nu et fragile, seul au monde. Avec Jude, nous parlions beaucoup afin de remplir ce vide qui nous emplissait. Chaque jour me faisait le trouver encore plus merveilleuse et à la fin je me serai jeter dans le vide pour elle. Elle manœuvrait bien. Heureusement pour moi, en arrivant à notre but, sa véritable nature s'est révélée. Ce n'était pas un ange mais un démon.
Devant la maison de Chris Gates, un groupe de dix personnes nous attendaient, armés. Habillés de noir, ils ne portaient aucune marque distinctive. Au lieu de reculer comme je le faisais dès que je les avais vus, Jude se jeta dans le tas, attrapa l'un des gars par le cou... et l'embrassa joyeusement. J'en suis resté sur le cul, ce qui a permis aux autres de me cueillir tranquillement. Le monde venait de s'écrouler. En quelques mots, Jude déchira mon cœur et mes croyances, me mit au pied du mur : soit je les accompagnais pour finir la quête, soit ils me tuaient directement, après tout, j'avais tout appris à Jude et nous avions fait le plus dur d'après eux : trouver le lieu où était caché le Beta Graal. En réalité, je n'ai pas hésité longtemps. A croire que je savais déjà la vérité avant. Aussi, je rentrais dans la maison en premier. Pour atteindre le garage où avait travaillé Chris pendant toutes ces années, il fallait traverser l'ensemble de l'habitation, la pièce ayant été condamnée par ses parents, Jo et Mary, quand ils avaient compris le genre de génie qu'était leur fils. Je poussais donc la porte d'entrée, qui s'ouvrit sans offrir de résistance, à mon plus grand étonnement. Je m'attendais encore à trouver des membres de la Croix de Vie partout. Les autres assuraient avoir « nettoyé » le coin pourtant je n'étais pas tranquille. C'est une fois dans l'entrée que les difficultés ont commencé à apparaître. Le premier piège était largement visible, comme une première sommation : laser coupait la route menant à la cuisine. Que déclenchait-il ? Une simple alarme ? Un gaz paralysant ? Je n'en avais aucune idée. Ce qui m'intriguait, c'était qu'il était tout à fait simple de l'éviter, il suffisait de passer dessous, où il y avait un bon mètre d'espace. Je m'accroupissais pour examiner le sol devant quand l'un des sbires en noir voulu jouer au plus con : il se baissa et franchit le laser. La réplique ne se fit pas attendre : une lame sortit du sol et le trancha en deux. Choc.
Et là, c'est parti en live dans mon dos : et pourquoi t'as rien fait ? C'est quoi cette maison ? Tatati et tatata. Comme si j'y étais pour quelque chose. J'ai haussé les épaules et je leur ai dit que si je m'étais arrêté c'était peut-être pas juste pour admirer la déco. Silence. Ça leur en a boucher un coin aux malabars. Du coup, sont restés sagement derrière moi. Même Jude m'a regardé bizarrement comme si pour la première fois elle me voyait, moi, Indi Jones Junior. Mais j'en avais rien à battre dorénavant. J'étais revenu à mon plan de départ : trouver la clé et la détruire. Fallait donc que les autres guignols me laissent devant pour que je la prenne en premier. C'était tout ce qui comptait. J'aurai encore préféré la donner à un p'tit merdeux qu'aurait fait des conneries dans le Réseau plutôt qu'à ces gars qui allaient sûrement pas faire des trucs sympas.
Du coup, je fais carburer mon cerveau. Il doit falloir désactiver ce satané laser. Je cherche la source. Tout le monde me regarde faire sans bouger. Et je trouve : là, sous l'évier. Je grimpe par dessus les meubles et je me tiens comme maman qui fait la vaisselle. Le bouton me saute alors aux yeux. Une pression et paf, premier piège passé. Tout le monde rentre dans la cuisine. Il faut maintenant enfiler le couloir qui dessert les quatre chambres et qui s'ouvre sur le bureau au bout. Là, je me méfie encore. Rien de visible mais le sol me semble bizarre, mou. Je fouille mes poches, trouve un stylo et le jette dessus. On attend. Rien ne bouge. Je m'accroupis à nouveau. C'est quand même étrange ce truc. J'ose pas y mettre la main. Alors je retourne dans la cuisine, je fouille les placards et ramène une grosse gamelle en fonte. Je la pose à l'entrée. Cette fois, ça rate pas. Des murs sortent des rayons qui transpercent la pauvre gamelle comme si c'était du beurre.
Cette fois, ça devient plus coton. Après quelques tests, je comprends que le sol est un capteur de pression géant. Il est calibré. Reste à savoir sur quoi. Le truc semblant faire tout le couloir, peu de chance qu'il ait été installé d'origine pendant que toute la famille vivait là. Donc, ce sont les disciples de la Croix de Vie qui l'ont mis. Sur quoi se sont-ils basés ? Le poids de Chris à sa mort me paraît la bonne réponse. Encore faut-il trouver cette information. Pour ça, il faut avoir accès au dossier médical du messie cybernétique. Là, pour une fois, les méchants se trouvent utiles. Deux-trois magouilles plus tard, on a le résultat : 65,3 kg. Evidemment, personne dans le groupe qui fasse ce poids là. Trop simple. Nous, les mecs, on est tous au-dessus. Reste la Jude. 61 kg. On la leste jusqu'à ce que ses capteurs biométriques nous indiquent 65,3 kg. Vas-y ma grande, fonce maintenant. Elle fait moins sa fière tout à coup et ses jambes tremblent quand elle pose le premier pied sur le sol du couloir. Tout le monde retient son souffle. Second pas. Troisième. Ça marche. Elle traverse. Et ensuite ?
Ensuite, faut désactiver le truc parce que sinon je suis marron. Et je leur explique que c'est pas fini, qu'il y a sûrement d'autres pièges encore, vu qu'il faut traverser le bureau avant de rentrer dans le garage et que même là, on sait pas ce qui nous attend. Roule ma poule, la minette cherche un boîtier de contrôle. Fini par le repérer dans la paroi du mur. Nouveau défi : trouver le code. J'avoue que ça commence à grandement me gonfler. Les aventures, finalement, c'est pas la joie. Quelques essais et on trouve : la date de naissance de la petite sœur. On rejoint la princesse qui se fait largement bécoter par l'autre grand brun. Je les laisse à leurs histoires et j'inspecte la porte du bureau. Rien de visible. Par mesure de précaution, j'ouvre à distance avec une ficelle. Pas d'explosion ni de couperet, la voie est libre.
La pièce est intact, comme si elle attendait encore que le père vienne s'asseoir sur son fauteuil et trie les papiers étalés sur la bureau. Je jette un coup d’œil rapide mais aucun signal d'alarme ne retentit dans mon crâne en surchauffe. J'avance vers la porte en face, pourtant bien cachée en trompe l’œil. Pas de poignée, pas de serrure. Encore un satané code à trouver. La fouille commence, on retourne tout, le moindre livre, le moindre tableau. Un clampin finit par repérer un bouton sous le bureau, comme les alarmes des banques. Il appuie. Miracle, il se fait pas découper et la porte s'ouvre. Passage prudent. C'est bien le garage de l'autre côté. Un bric-à-brac pas possible de trucs électroniques. Ça va être marrant de trouver la Clé de l'Immortalité là-dedans. On y va. Comme on pouvait s'en douter, une fois-là on est relativement tranquille. Faut juste trouver ce qu'on veut. Et y'a même un vieux computer qui trône en attendant sagement qu'on charge la Clé dedans et nous avec. En ouvrant un tiroir, je sais que j'ai trouvé. Des dizaines et des dizaines de clés usb sont en vrac. C'est évident que le Beta Graal est là. Mais lequel est-ce ? Je sors tout mais au moment où je vais me mettre à trier, l'autre empaffé en noir me vire et me garder par ses sbires, armes pointées sur moi. Raté. Lui et sa copine traîtresse se penchent avec avidité sur le tas. Ils oublient ma présence et même mon existence. Ils sont sûrs d'eux, ils connaissent le Messie. La Clé, c'est celle-ci : ils tiennent religieusement une clé dorée, sertie de diamants. Pour l'Immortalité, quel meilleur écrin ? Les cons. Le mec se reconnecte au Réseau puis se met la clé en direct sur son implant. Là encore, ça rate. Il s'effondre en bavant, convulse et crève. Jude ne flippe pas alors que les costauds eux reculent. Pour elle, rien d'étonnant, la Clé doit permettre de télécharger tout le contenu sur le Réseau, donc le corps n'y survit par. Logique. Reste à vérifier si son chéri est bien sur le Réseau. Elle se reconnecte aussi, cherche, arpente, crie mais rien ne lui répond. Elle pète un plomb. C'est qu'elle l'aimait vraiment son gonz'. Jude se souvient de mon existence. Menaces, secouage de puces via les gros moches. Je me fais prier mais c'est pour mieux la berner. Je trie le lot de clés. Résonne mec, faut trouver la bonne. Qu'est-ce qu'on sait de Chris, de sa famille ? Une clé attire mon regard. Simple, entourée d'un étui en bois. Jo. Oui, bien sûr, Jo, le père, il dirigeait une entreprise de menuiserie. En plus, c'est pour lui qu'il voulait la faire, cette fichue clé, lui qui s'est pendu quelques jours avant que son fils ne finisse son œuvre ultime. Jo. Atteint d'un cancer encore incurable à cette époque.
Je prends la clé. Jude me l'arrache des mains et se précipite sur le cadavre de son mec. Elle pense encore pouvoir le sauver, c'est tout récent cette mort, son esprit est sûrement encore là. Elle divague mais son cerveau n'a pas perdu toute méfiance. Alors qu'elle va brancher la clé, elle se retourne vers moi et va pour me la faire tester. Comme si j'avais envie d'être télécharger. Les malabars ont un peu les boules. Ils se disent que si c'est la bonne, je serai bien capable d'aller me venger en direct via leur connexion. Jude arrête son geste. Pas con comme réflexion, à croire qu'ils ont un cerveau finalement. La voilà face à un dilemme. Les sbires commencent à en avoir marre, après tout, celui qui les paie est déjà mort. Jude hésite encore. Ils se barrent. Nous sommes tous les deux à présent. Je saisis ma chance. Tout en lui parlant, je m'approche du cadavre. Il faut que je récupère l'autre clé. Je lui dis que plus elle attend, moins y'a de chance que ça marche, qu'elle devrait savoir que j'ai raison et blablabla. Je lui prépare même le terrain : regarde chérie, j'enlève la première clé, tu peux lui mettre la bonne, vas-y, sauve-le ! Elle s'avance. Je fonce, un bon coup de tête dans le sternum. Elle s'effondre, lâche le Beta Graal. Je saute. Et l'écrase d'un bon coup de talon. Ça fait un crac assez satisfaisant. Jude, elle est encore sonnée. J'en profite et je me tire en lui laissant la clé tueuse à portée de main. Qu'elle aille le rejoindre son Roméo. Je ne sais pas ce qu'elle a fait au final. Moi, je suis rentré pépère chez moi, en téléport. Des disciples de la Croix de Vie sont venus me voir quelques jours après. Même pas peur. En vérité, ils m'ont remercié d'avoir fait un truc qu'ils n'osaient pas faire depuis si longtemps. La vache, ça m'a scotché. Ils m'ont filé un paquet de fric en plus, comme si j'en avais besoin, en me demandant de ne rien dire de tout ça. Je vous laisse juger de ce que j'en ai pensé. Bon, j'ai quand même attendu un peu avant de publier ça mais principalement parce que j'avais autre chose à faire : moi, Indi Jones Junior, je me suis reconverti en véritable aventurier. Je cherche diverses reliques dites perdues et je les trouve. Ou pas. Mais au moins, je ne m'ennuie jamais !
Texte n° 3 - Spoiler:
Le Carouble Dereel Lank pénétra dans la salle de réception à grand pas. Dereel était élancé et sec, le corps sculpté par la faible gravité, et exempt de toute trace d'une alimentation trop grasse et abondante en eau. Sa peau albâtre témoignait du quart de siècle passé cloîtré dans une immense carcasse métallique sans avoir pu sentir la chaleur des rayons du soleil et les douces caresses du vent. Cela lui manquait. Il refréna sa tristesse, et la larme qui suivait généralement, pour se rappeler qu'il s'était porté volontaire. Sa peine devait être le combustible de sa hargne et le pousser à garder espoir. Le Carouble irait jusqu'au bout ; il le fallait. La pièce était éclairée avec goût, contrairement au reste du vaisseau qui, pour des raisons pratiques et énergétiques, devait se contenter de néons jaunâtres. Un lustre de verre scintillait de mille éclats et couronnait la massive table faite en palissandre, tandis que des abats-jour placés sur de petits coffrets encadraient la salle ; le rendu était chatoyant et rassurant. Un point d'ancrage familier. La cuisine, séparée par des portes battantes, en était contiguë ; Dereel y mettait rarement les pieds puisque R. Gabriel se chargeait des repas. Dereel s'installa en bout de table, tournant ainsi même dos à la cuisine. Devant lui une assiette de porcelaine vide, un verre de cristal et des couverts en argent lui rendaient son reflet ; à sa droite, sur le mur, un écran de bonne taille faisait office de fenêtre sur l'espace et affichait ce que les puissants télescopes captaient de plus intéressants. Dereel n'y prêta pas attention. Par contre, il inclina légèrement la tête sur le côté quand les portes grincèrent et qu'un délicieux fumet parvint jusqu'à ses narines. R. Gabriel apparut alors à sa gauche, torchon immaculé sur le bras et une assiette remplie sur la paume. Il substitua la vide par la pleine et s'en fut en cuisine. Il revint quelques secondes plus tard, une bouteille de vin rouge en main. Il versa le liquide rubicond et tourna habilement la bouteille afin que la dernière goutte tombe dans le verre. Son service accomplit, R. Gabriel posa le frontignan et s'attabla, bien qu'aucun met ne l'attende. « C'est un Bordeaux, il faudra finir la bouteille, dit le robot. — Naturellement. » Dereel resta un long moment à contempler son plat. Un steak tartare partageait la vaisselle avec des asperges et de l'avocat. « C'est déjà aujourd'hui ? demanda Dereel. — Oui. — Vingt-cinq ans... » R. Gabriel ne pipa mot, son visage inexpressif se contentait de regarder son compagnon humain. Dereel leva son verre, portant seul un toast. « À eux et à la Terre. — À nous, compléta R. Gabriel. — À nous. » Lank prit une gorgée de vin et en apprécia le goût, les yeux fermés. Ensuite il débuta son repas, lentement et en silence. Quand son verre était vide, Gabriel le remplissait de nouveau, calquant la vitesse de ses mouvements sur ceux de l'humain. « C'était succulent, Gabriel. Merci. — Je devais être un chef dans une autre vie, annonça l'androïde, espiègle. — Sûrement. » Dereel poussa légèrement son assiette, signe qu'il était repus et se tapota délicatement les lèvres de sa serviette. Du coin de l'œil il nota l'hésitation de Gabriel à prendre la parole ; le robot avait beau avoir la capacité de maîtriser parfaitement les expressions de son corps, Dereel soupçonnait que le temps contribuait à la diminuer. Gabriel adoptait de plus en plus un comportement humain, fruit d'une durable accointance avec l'unique représentant éveillé de cette race. « Parle, Gabriel. Si nous commençons à être avares de parole, je peux tout aussi bien aller me cryo dans la soute en compagnie des autres. » L'intéressé acquiesça et réfléchit à ce qu'il allait dire tout en contemplant la nébuleuse enluminée et polychrome révélée par le moniteur. « As-tu des regrets ? — Des regrets ? répéta Dereel, surpris. — Oui, regrettes-tu tes choix passés, ceux qui ont conditionné ton existence, qui ont tracé ton futur ? — Tu es d'humeur philosophe ce soir ? — Ne détourne pas le sujet en répondant par une question, rétorqua l'androïde avec un sourire. — Quelques uns, assurément. Mais pas les plus importants. — Pourquoi ? — Ce n'est pas comme si on avait la possibilité de faire autrement à l'époque. Rappelle-toi le bordel qu'il y avait. Ce fut un miracle que le Carouble et le Rossignol aient pu prendre le large. Je me rappelle encore du Clef de voûte, du Crochet, du Pivot et du Passe-muraille vaporisés sans avoir pu quitter le radoub. Leurs cales étaient complètes, tellement d'humains ont péri ce jour-là. — Quatre-vingt dix-neuf pour cent de l'espèce, précisa Gabriel. — Oui, nous avons commis notre propre ethnocide à ce moment. Enfin presque... — Pour revenir à ce que je te demandais : tu ne manifestes pas d'amertumes pour t'être porté volontaire, et par conséquent être resté debout alors que tes frères et sœurs dorment paisiblement dans leurs cuves, dans l'attente de la découverte d'un nouveau monde habitable ? — Non. Enfin, je ne crois pas... C'est que tu ne serais pas loin de me faire douter si tu continues à remuer le couteau dans la plaie, dit Lank en faisant la grimace. — Je comprends, désolé. Mais j'ai besoin d'en parler je pense, et de connaître ta pensée sur ce sujet. — Ah oui ? — Oui. — Dans ce cas voici ce que j'en pense : vivre plus de deux décennies sur un vaisseau spatial silencieux, enfermé tant physiquement que mentalement car c'est une même routine qui se répète à l'infini, a de quoi foutre le moral dans les chaussettes. Toutefois, il fallait quelqu'un pour le faire et je ne suis pas du genre à laisser le boulot ingrat aux autres. En plus, je ne suis pas tout seul puisque tu es là, ce qui m'a permis de garder la tête hors de l'eau. » R. Gabriel se mit soudainement à rire. Sa joie démonstrative était artificielle et sonnait faux ; Dereel sentit un frisson glacé lui parcourir l'échine. « Qu'ai-je dit de si drôle ? — Oh, il n'y a pas que toi. Je me fais rire également. C'est une farce hilarante qui se joue. — J'aimerais la connaître, si tu n'en vois pas l'inconvénient. — Pas du tout, même si je doute que tu l'apprécies à sa juste valeur. — Essaye toujours. » Le robot opina du chef et reprit son visage inanimé. « Tu dis ne pas laisser la tâche ingrate pourtant c'est moi qui m'occupe de l'entretien du vaisseau, de son pilotage, de la cuisine, de la vaisselle depuis vingt-cinq ans. Je fais tout à bord, toi, tu te contentes de glisser les pieds sous la table en te frottant le ventre. » Je ris de moi car je me montre impatient, avide de te mettre face à la vérité. Je ris car je suis devenu humain. — Si tu pensais que je te traitais comme un serviteur il fallait me le dire, plutôt que de traîner pareilles casseroles entre nous. — La vérité n'est pas celle-ci. La vérité c'est que l'humanité va s'effacer définitivement. Tu en es le dernier membre. — Qu'est-ce que tu racontes ? — Pendant que tu mangeais le délicieux plat que je t'avais préparé j'inversai le système de cryogénisation. Les cinquante mille passagers ont rôti, révéla Gabriel sur un ton morne. » Dereel Lank resta coi. Une peur grandissante s'empara de lui et lui retourna l'estomac ; il faillit régurgiter son repas. La confession impassible de Gabriel le convainquit immédiatement de son caractère véridique. « Mais... mais... pourquoi ? — L'humanité ne méritait plus de vivre tout simplement. Quand vous vous êtes entre-tués et avez détruit la Terre, nous, androïdes, vos fils, devions réagir et prévoir une punition à la hauteur de notre désespoir et déception. Le Carouble n'a jamais fait route vers de possibles terres d'accueils, il file tout droit vers le trou noir supermassif au centre de notre galaxie. Tu aurais pu t'en apercevoir si tu t'étais intéressé à l'astronomie. Tu as un écran géant ici qui affiche ce que tu désires. En outre, un carouble est une fausse clef ; le vaisseau est une tromperie qui vous était destinée. — Il devait être la clef de notre survie ! Lui et les autres vaisseaux ! Le Rossignol a connu le même sort funeste, tous les humains ont été assassinés par des robots fous ? — Tu fais bien d'y venir. Le Rossignol est la clef de la survie des androïdes, il porte le chant des êtres synthétiques. Il n'est pas peuplé d'humains, mais des meilleurs cuisiniers de tous les temps. Ce sont eux qui coloniseront, et pas un groupe de dégénérés émotifs et sanguinaires. » Dereel s'accouda à la table et se prit la tête entre les mains. Il s'arracha quelques touffes de cheveux en essayant de se contenir. Gabriel désigna ce geste et dit : « Tu vois, tu confirmes mes propos. En tout cas nous restons pragmatiques. Ce voyage en direction du trou noir permettra de confirmer une bonne fois pour toute les diverses théories des physiciens, comme quoi, il faut rester optimiste. Il y a toujours quelque chose à tirer d'un malheur. » Dereel Lank craqua. Il attrapa la bouteille de vin et l'éclata contre R. Gabriel. Des bouts de verre volèrent et Lank poursuivit son attaque. Il lacéra furieusement le visage du robot ; un liquide ivoire s'écoula des plaies. Quand Dereel n'eut plus la force de lever son arme de fortune et qu'il s'éloigna de Gabriel, ce dernier se leva. Il ne paraissait pas déconcerté. « Tellement prévisible. Tellement humain. — N'avais-tu pas dit plus tôt que tu étais devenu humain ? mentionna Lank, essoufflé. — Si, bien sûr. Et c'est pour cela que je suis ici, à cause de mon humanité. Je suis porteur de mauvais « gênes » – si je puis dire –, je ne devais pas participer à la colonisation. Je mourrai. Ainsi mon destin ne sera pas différent du tien, Dereel Lank. À moins qu'un trou noir m'amène à l'autre bout de l'univers, mais je dois t'avouer que je ne suis pas un partisan de ce postulat. M'est avis que nous serons compressés en un amas d'atomes épais de quelques nanomètres. Ceci dit, il serait plus agréable de le découvrir avec toi. Comme lors de notre départ du système solaire, tu n'as maintenant pas le choix. » Dereel examina la situation pendant de maintes minutes. Toute vengeance serait veine et tout espoir avait disparu. L'homme svelte était tenté de porter sa décision vers une action agressive et destructrice, mais il n'avait pas envie de mourir pour autant. Alors il préféra prendre la main tendue de son compagnon d'antan. La relation ne serait certainement plus la même mais elle pourrait poursuivre sous une certaine forme. « D'accord, à la condition que tu continues de cuisiner pour moi ». R. Gabirel sourit. Ses traits et muscles déchirés lui permirent d'exprimer sa première expression faciale amicale et heureuse.
Texte n ° 4 - Spoiler:
L'écho des rêves. 1.Tom se réveilla en sursaut, le souffle court, les yeux grands ouverts dans le noir. Il tata fébrilement sa poitrine nue, s’attendant presque à y trouver un trou béant et poisseux de sang. Mais sa peau était lisse sous ses doigts, sans aucune marque. Avec un soupir soulagé il se laissa retomber sur son oreiller. Sa respiration était toujours saccadée quand la porte de sa chambre s’ouvrit. Le robot s’approcha du lit et la veilleuse éclaira son visage translucide. Il s’assit près du jeune homme avec une étonnante douceur et posa sa main de verre sur le torse imberbe. - J’ai senti votre cœur accélérer brutalement. Est-ce que tout va bien Monsieur Tom ? - Oui ne t’inquiète pas EKO, répondit Tom dans un bâillement. C’était juste un cauchemar. - Qu’est-ce que c’est un cauchemar, Monsieur Tom ? - Et bien c’est comme un rêve mais qui ne serait pas agréable. Tu sais ce que c’est un rêve ? - « Production chimérique survenant pendant le sommeil, et pouvant être partiellement mémorisée », récita le robot d’une voix égale. Mais vos rêves sont contrôlés par mon interface. Vous ne devriez pas faire vos cauchemars comme vous les appelez. Je ne comprends pas. - J’ai désactivé cette fonction de contrôle la semaine dernière EKO. Tout va bien, je vais me rendormir maintenant. - Bien, Monsieur Tom, dit le robot en se levant. Le jeune homme regarda la machine lisser rapidement les draps avant de sortir de la chambre sans un bruit. Sa famille avait acquis l’EKONOMIK-6.1 le jour de ses sept ans. Neuf ans après, le robot continuait de remplir son office et de veiller sur lui, malgré le système d’exploitation un peu ancien dont il était pourvu. Tom éprouvait une tendresse particulière pour l’androïde qui avait soigné ses petites blessures d’enfant et continuait de surveiller ses nuits agitées. EKO était un modèle déjà considéré comme vieillot lors de son achat. Il ne possédait pas les attributs humanoïdes développés des versions les plus récentes. Son squelette d’acier et sa robotique interne étaient visibles à travers son enveloppe en verre renforcée. Il aurait pu paraitre fragile mais ces premiers modèles domestiques avaient pour eux une solidité à toute épreuve là où leur manquait l’humanité. Tom croisa ses mains derrière sa tête et essaya de se remémorer son rêve. Il y était question de sang et de bataille, mais rien d’autre dans ce rêve ne lui était familier. Les protagonistes, dont il faisait partie, s’écharpaient avec ce qui ressemblait à de longs couteaux de cuisine alors qu’un laser-gun aurait beaucoup mieux fait l’affaire. Inexorablement, le sommeil le reprit dans ses filets et sous les paupières agitées de l’adolescent, un nouveau rêve prit forme. Depuis la cuisine, EKO attendait que le jour se lève. La nuit était pour lui un moment paisible où peu de taches lui incombaient. Il maitrisait les rêves de ses maitres, en leur envoyant des stimuli positifs afin de les encourager à dormir d’un sommeil réparateur et surveillait la maison et ses alentours. Ce soir, comme tous les soirs, il observait les pensées nocturnes du plus jeune de ses propriétaires. Il comprenait à présent pourquoi, depuis plusieurs jours, les images qu’il envoyait à l’interface neuronale du jeune garçon semblaient sans effet sur son sommeil. Avec curiosité face à un phénomène qui lui échappait, il s’engagea lui-même dans l’interface pour visualiser le nouveau rêve qui s‘amorçait. S’il avait pu expérimenter l’étonnement, EKO serait resté interdit face aux images qui se déroulaient devant lui, mais ce sentiment ne faisait pas partie de la gamme préenregistrée dans son système. Aussi se contenta-t-il de regarder. Un étrange paysage se dressait autour de lui, autour de Tom plus exactement. Il y avait des arbres immenses pointant vers le ciel et de l’herbe verte recouvrait le sol. EKO savait que c’était des arbres car les étranges végétaux étaient classifiés dans sa base de données interne, il en avait même des photographies. Tom semblait émerveillé et le robot se dit que cela devait être la première fois que le jeune homme en voyait. Il intégra cette information à son système : les rêves permettent de voir des choses disparues. Le rêve se poursuivit et il observa son maitre se promener dans des jardins verdoyants. Le soleil chauffait la peau du rêveur, qui prenait plaisir à cette sensation. Nouvelle information stockée : le rêve permet de sentir des choses qui ne sont pas réelles. On ne sentait jamais le soleil à travers le dôme qui recouvrait la Ville. Puis tout s’accéléra et devint flou. Les nuages obscurcirent la lumière du ciel et le jardin se transforma en labyrinthe sombre et gris. Une analyse de l’environnement onirique apprit au robot que la configuration du dédale ressemblait fortement à la Ville où avait toujours vécu Tom. Il l’observa se perdre et tourner en rond. Un oiseau passa dans leur champ de vision commun que l’androïde identifia comme une mésange, espèce disparue figurant également dans ses données internes de l’âge d’or disparu, aux coté des arbres, des lapins et de ce que les hommes avaient autrefois appelé forêts. L’intelligence artificielle resta circonspecte devant l’ardeur que déploya son maitre à poursuivre et retrouver le volatile éteint. Le labyrinthe suintait des ombres et des fumées peu amènes et semblait se refermer sur eux. EKO leva les yeux vers le ciel et vit que le dôme de verre avait retrouvé sa place au-dessus d’eux. Le pouls de Tom s’accéléra et le robot regarda avec encore plus d’attention. Il avait repéré depuis un moment déjà la silhouette qui suivait le rêveur, tapie dans les recoins de pénombre. Tom eut un sursaut, l’homme venait de lancer quelque chose, une flèche l’informa son système central, qui passa à ras de la joue du garçon pour se ficher dans un mur. L’adolescent tomba à genoux en voyant la petite mésange épinglée par le trait rudimentaire au mur de béton. Le rêve prit fin subitement. EKO se déconnecta des pensées de son maitre et rassembla les données recueillies. Il serait intéressant de rêver. Il serait intéressant de vérifier ces données sur le terrain. La machine fouilla dans son réseau à la recherche d’un programme lui permettant de dormir. Tout ce qu’il trouva fut un algorithme de mise en veille. Plusieurs nuits passèrent dans l’observation attentive de la psyché de Tom. EKO rassemblait des données sans savoir qu’en faire, mais son IA interne lui disait de collecter ces informations malgré tout. Un matin enfin il se décida à poser une question. - Monsieur Tom, cela fait-il mal de faire des cauchemars ? - Eh bien, je ne sais pas trop, répondit celui-ci interloqué. Disons que ce n’est pas agréable comme je t’ai dit. Mais je ne me souviens pas beaucoup de ces rêves. - Je n’ai pas de programme de sommeil. Cela signifie-t-il que je ne peux pas rêver ? - Non tu ne peux pas. Tu es une machine et tu ne peux pas dormir. - Puis-je apprendre à dormir ? - Pourquoi ? Tu veux rêver ? - C’est une donnée qui m’est inconnue, je dois l’expérimenter pour l’acquérir. - Le gouvernement n’autorise pas ce genre de programme d’intelligence artificielle trop développé. Ils ont eu des soucis avec des versions antérieures douées d’un système d’apprentissage autonome. Le robot ne dit rien, et versa un verre de jus d’orange au jeune homme. Tom le regarda d’un œil inquisiteur, à la fois inquiet et ravi. 2.Le robot entra dans la petite chambre blanche et se dirigea vers le lit. L’infirmière eut un sursaut effrayé en le voyant. Il ne restait plus beaucoup d’androïde qui ne ressemblait pas entièrement à des humains de nos jours. Allongé et intubé, un vieil homme tendit la main vers la machine qui s’assit à ses côtés. - J’ai senti votre cœur battre de façon anormale, Monsieur Tom, j’ai appelé l’hôpital. - Tu as bien fait EKO, tu as bien fait. - De quoi avez-vous rêvé Monsieur ? - J’ai rêvé que le dôme éclatait au-dessus de nous. - Vous avez toujours voulu quitter la Ville. - Oui, tu as raison, répondit le vieil homme. As-tu trouvé la clef usb dont je t’ai parlé ? Le robot décrocha la chaine qui pendait autour de son cou et la tendit à son maitre. Tom s’en empara d’une main sèche et veinée de bleue, un peu tremblante. D’un geste, il signifia à l’infirmière de sortir. Celle-ci s’exécuta à contre cœur, visiblement peu rassurée par l’apparence archaïque du robot qui attendait patiemment. Lorsqu’ils furent seuls, Tom essaya de se redresser en position assise sur son lit de malade. L’effort le fit tousser et il cracha un peu de sang au creux de sa main, lâchant la tablette translucide qu’il tenait dans l’autre. EKO la rattrapa in extrémis et la déposa sur la table de chevet. - Vous travaillez sur un nouveau roman, Monsieur ? - Oui, un nouveau rêve à raconter. Mais je n’aurais certainement pas le temps de le finir, déplora-t-il en essuyant sa main tachée sur les draps immaculés. Mais toi tu pourras peut être. - Je ne comprends pas, avoua le robot. Je ne peux pas inventer des choses qui n’existent pas, cela ne fait pas partie de mes fonctionnalités. - Approche. Tu vois, cette clef est spéciale. Je l’ai faite pour toi. Depuis que tu m’as dit, un jour, cela fait longtemps maintenant, que tu voulais rêver comme moi, j’ai construit ça. Prends-la. C’est mon cadeau pour toi. - Qu’est-ce que c’est ? - C’est une base de données, comme tu en as plein à l’intérieur de tes circuits. J’y ai stocké soixante-dix années de rêves et de cauchemars. Toute la matière de mes livres. Un jour peut-être, les robots comme toi auront le droit de dormir. En attendant, j’ai rêvé pour toi, expliqua le vieil homme avec un sourire joyeux. Le robot reprit la petite clef, à peine plus grosse qu’un ongle au bout de sa chaine en acier. Il leva sa main droite au niveau de son visage et une encoche s’ouvrit au centre de celle-ci. Il connecta la clef à son interface et chargea les données qu’elle contenait. Il y avait là des Téra et des téraoctets de pensées et de fantaisies imaginées. EKO replaça la chaine autour de son cou et s’installa confortablement sur le lit auprès de son maitre. Tom prit la main de verre de l’androïde dans sa sienne pendant que celui-ci ouvrait le premier fichier et le projetait devant eux. L’image apparut. Un jardin éclatant sous un soleil lumineux. Le robot et l’homme regardèrent ensemble leur premier rêve. Tom finit par s’endormir, une dernière fois, la tête sur l’épaule de la fidèle machine, qui faisait défiler le temps tel qu’il l’avait rêvé depuis ses seize ans.
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| | | Lilith Littéraire et rôliste
Nombre de messages : 2638 Age : 35 Localisation : Intermédiaire. Date d'inscription : 04/05/2008
Personnages RP Pseudo: Lilith Pseudo : Erylie Pseudo : Madalyn
| Sujet: Re: [Votes]La clef du trophée Asimov Sam 1 Mar - 21:58 | |
| Oh, il y a des textes longs dis donc! Les résultats sont intéréssants je trouve, c'est pas du tout ce que j'attendais. Et je reconnais certains participants je crois | |
| | | Axel & Anders
Nombre de messages : 1018 Age : 30 Localisation : Dans ton coeur Date d'inscription : 13/12/2012
Personnages RP Pseudo: Jésus Pseudo : Vincent Bidalère Pseudo : Eric Couyalère
| Sujet: Re: [Votes]La clef du trophée Asimov Dim 2 Mar - 16:18 | |
| J'ai hésité un petit moment car les textes sont vraiment superbes, même s'il traîne quelque petites fautes par très jolies (wesh, c'est lui qui dit qu'on fait des fautes).
Je voulais voter pour le premier texte, que j'ai trouvé poétique et vraiment bien écrit, mais je choisis le deuxième car c'est celui qui m'a le plus accroché. On ce laisse porter jusqu'à la fin facilement.
Bravo à tout les écrivains | |
| | | Grendelor Rôliste
Nombre de messages : 3940 Age : 44 Localisation : Dans son coeur Date d'inscription : 25/12/2007
Personnages RP Pseudo: Grendelor Pseudo : Lùthien Pseudo : Pr. Lim
| Sujet: Re: [Votes]La clef du trophée Asimov Mar 4 Mar - 17:19 | |
| J'ai trouvé le 4 très poétique et doux. C'est celui qui me plait le plus. | |
| | | Cassiopée Héliaste
Nombre de messages : 9868 Age : 66 Localisation : Les pieds sous l'eau, la tête au delà des étoiles. Date d'inscription : 05/01/2008
Personnages RP Pseudo: Cassiopée Pseudo : Maelun Pseudo : Lucia
| Sujet: Re: [Votes]La clef du trophée Asimov Ven 7 Mar - 14:27 | |
| Bravo à tous les quatre ! J'ai apprécié lire les quatre textes. Et j'aurais pu voter pour chacun d'eux. Le choix est donc difficile. J'ai beaucoup apprécié le texte 1 pour sa poésie chargée d'émotion. J'ai beaucoup apprécié le texte 2 pour le rebondissement constant des actions. J'ai beaucoup apprécié le texte 3 pour la fluidité de la lecture. Mais c'est le texte 4 qui sera mon choix car j'aime beaucoup le sujet choisi et la manière dont le texte a été écrit.
Mais, encore une fois, je vous adresse à tous les quatre mes félicitations. Ce fut un plaisir de vous lire. Et je le dis à tous ceux qui n'ont pas encore pris le temps de les lire : "Vous passerez du bon temps, il ne sera pas perdu !" | |
| | | Mirwane Coordonnateur Chromatique
Nombre de messages : 1161 Age : 30 Localisation : 2ème étoile à gauche et tout droit jusqu'au matin Date d'inscription : 03/04/2010
Personnages RP Pseudo: Mirwane Pseudo : Pseudo :
| Sujet: Re: [Votes]La clef du trophée Asimov Lun 10 Mar - 17:14 | |
| 4 parce qu'il est chouette, comme un hibou ! | |
| | | Exodus (...) Rôliste
Nombre de messages : 1425 Age : 34 Localisation : Au restaurant, pourquoi? Asseyez-vous il reste une chaise. Date d'inscription : 15/02/2009
Personnages RP Pseudo: Exodus Pseudo : Louis J. Brodet (rarement) Pseudo :
| Sujet: Re: [Votes]La clef du trophée Asimov Jeu 20 Mar - 13:53 | |
| Concernant le texte 1, je trouve que sa poésie le dessert plus qu'autre chose. A privilégier une forme très recherchée, je trouve que l'histoire passe malheureusement au second plan. Histoire qui pour le coup ne m'a pas séduis des masses.
Pour ce qui est du texte 2, il m'a bien fait sourire. L'idée était original et l'écriture efficace. Le seul problème étant que dès que l'on a repéré l'hommage parodique, on connait déjà la fin et tout ce qui y mène. Mention spéciale malgré tout au Messie Gates, fallait oser.
Le texte 3 est à mon sens celui qui avait la meilleure histoire, le rebondissement étant vraiment inattendu. Le problème est que je le trouve hélas un peu "turbo", si je puis dire. Tout arrive d'un seul coup, sans subtilité dans son énoncé ni dans les réactions, et ça... bah je trouve que c'est dommage. Surtout que la conclusion était elle bien mieux écrite.
Enfin le texte 4 : bien écrit et avec une fin qui m'a étonné dans ses dernières lignes. Le cheminement mental du personnage est bien décrit, les éléments distillés ça et là... Seul regret : une forme un chouïa monolithique.
Bref, en définitive je vote pour le quatrième texte. Ex (qui félicite tout le monde hein, l'oublions pas) | |
| | | Hugo Zeppeline Rôliste
Nombre de messages : 5062 Age : 34 Localisation : Liège, Belgique Date d'inscription : 25/11/2007
Personnages RP Pseudo: Sephiroth Pseudo : Hugo Zeppeline Pseudo : Aenaril
| Sujet: Re: [Votes]La clef du trophée Asimov Jeu 20 Mar - 18:43 | |
| Les 4 textes sont très sympas dans l'ensemble! J'ai une préférence pour deux d'entre eux qui sont les plus soignés sur la forme: le 3 et le 4. J'ai beaucoup aimé la poésie du 4ème, mais j'ai été accroché tout du long par le 3. Du coup je voterai 3 | |
| | | Sephi 4*4 Chromatique
Nombre de messages : 5279 Age : 35 Localisation : Sûl-Nar ! In my dream Date d'inscription : 25/11/2007
Personnages RP Pseudo: Sephi Pseudo : Kordrok Pseudo : Eilana
| Sujet: Re: [Votes]La clef du trophée Asimov Mer 26 Mar - 23:33 | |
| Hum, que de textes fort sympathique.
Le choix n'est pas forcément aisée. Mais, je pense avoir une légère préférence pour le second. (ça m'apprendra à pas lire les textes trop long d'habitude ...)
Du beau travail de la part des 4 courageux. | |
| | | dale cooper
Nombre de messages : 7649 Age : 46 Date d'inscription : 08/09/2008
Personnages RP Pseudo: Pseudo : ▲ Pseudo :
| Sujet: Re: [Votes]La clef du trophée Asimov Sam 29 Mar - 11:25 | |
| Merci à tous les votants. Il est désormais temps de révéler le nom du vainqueur qui se voit offrir l'accès à la clef bêta-test. Lilith remporte la victoire avec son texte "l'écho des rêves"suivie de : Grendelor avec "Indi et le Beta Graal : la Clé de l'Immortalité" Mike001 avec "Le Carouble" et Drystan avec "Ascension" Merci à eux pour avoir relevé le défi. Le trophée Asimov est donc remporté pour la toute première fois, par Lilith. Qui sera le suivant à s'en emparer ? Vous pouvez provoquer en duel l'heureuse détentrice dès maintenant pour vous en emparer à votre tour ! | |
| | | Mike001 Coordonnateur Littéraire
Nombre de messages : 2662 Age : 23 Localisation : West Coast ; Phare Ouest Date d'inscription : 26/09/2010
Personnages RP Pseudo: Mike le Fremen Pseudo : Hannibal Smith Pseudo : Davy et Mickey
| Sujet: Re: [Votes]La clef du trophée Asimov Sam 29 Mar - 15:17 | |
| Merci à ceux qui ont fait l'effort de voter (: | |
| | | Chikoun Coordonnateur Littéraire
Nombre de messages : 4681 Age : 33 Localisation : Dansant sur un fil, une framboise à la bouche. Date d'inscription : 03/01/2008
| Sujet: Re: [Votes]La clef du trophée Asimov Sam 29 Mar - 16:17 | |
| Félicitation à tous les participants (: | |
| | | Cassiopée Héliaste
Nombre de messages : 9868 Age : 66 Localisation : Les pieds sous l'eau, la tête au delà des étoiles. Date d'inscription : 05/01/2008
Personnages RP Pseudo: Cassiopée Pseudo : Maelun Pseudo : Lucia
| Sujet: Re: [Votes]La clef du trophée Asimov Sam 29 Mar - 16:52 | |
| Bravo à toi, Lilith, mais aussi bravo à tous les quatre. Même si aucune voix ne vous a touché. J'ai beaucoup apprécié vous lire. Merci.
Nous avons donc trois bêta-testeurs : Lilith, Overdead et Chikoun. Qui sera le quatrième ? Nous attendons le résultat du concours rôliste pour le savoir.
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| | | Lilith Littéraire et rôliste
Nombre de messages : 2638 Age : 35 Localisation : Intermédiaire. Date d'inscription : 04/05/2008
Personnages RP Pseudo: Lilith Pseudo : Erylie Pseudo : Madalyn
| Sujet: Re: [Votes]La clef du trophée Asimov Lun 31 Mar - 11:40 | |
| Oh mais je reviens tout juste de 4 jours d'exil sans internet (le drame) et je vois ça. C'est trop super cool! Merci à tous ceux qui ont voté malgré la longueur des textes. JE les ai lu aussi, et ma voix hésitait entre Drys et Mikette C'est cool, la semaine commence bieng | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: [Votes]La clef du trophée Asimov | |
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| | | | [Votes]La clef du trophée Asimov | |
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