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| Le caractère aristocratique des élections | |
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Aligby Héliaste
Nombre de messages : 4758 Age : 37 Date d'inscription : 27/11/2007
| Sujet: Le caractère aristocratique des élections Mar 25 Mar - 12:16 | |
| Le caractère aristocratique des élections J'ai publié sur mon blog de Mediapart un texte composé de commentaires remaniés que j'avais fait sur des fils de discussion facebook. Ce texte a été mis en première page de Mediapart dans la colonne des contributions du club (les blogs). Je vais peut-être faire une série sur le sujet. Je vous mets l'accroche et le lien, on pourra en discuter ici si vous le souhaitez. - Citation :
- Mediapart faisait récemment écho aux travaux récents sur les élections. Si les analyses ne sont pas nouvelles, il n'en faut pas moins y revenir tant les poncifs et idées fausses sont encore légions. Il faut donc le dire encore : l'élection est aristocratique dans son principe et construit une oligarchie en pratique. Si on peut concéder le caractère partiellement démocratique de l'élection tel que l'a montré Bernard Manin, pour citer celui qui a le mieux systématisé et approfondi la théorie des « principes du gouvernement représentatif », ce n'est qu'en comparaison aux systèmes de cooptation, d'achat des charges ou d'héritage de celles-ci (Bernard MANIN, « Principes du gouvernement représentatif », Flammarion, réédition 2012). La seule chose qui donne à l'élection son caractère démocratique, ce n'est pas l'élection mais l'universalité du suffrage. (...)
http://blogs.mediapart.fr/blog/pierre-antoine/240314/le-caractere-aristocratique-des-elections | |
| | | Mike001 Coordonnateur Littéraire
Nombre de messages : 2662 Age : 23 Localisation : West Coast ; Phare Ouest Date d'inscription : 26/09/2010
Personnages RP Pseudo: Mike le Fremen Pseudo : Hannibal Smith Pseudo : Davy et Mickey
| Sujet: Re: Le caractère aristocratique des élections Mar 25 Mar - 16:37 | |
| Tout d'abord je te félicite pour avoir été affiché en première page. (: Ensuite, j'ai bien aimé le billet pour plusieurs raisons : je partage la même opinion ; le style est fluide, simple et efficace ; utilisation et présentation des sources. Il s'agit là d'une bonne mise en bouche. Aussi c'est pourquoi, en tant que lecteur, que j'attends des futurs articles qu'ils creusent plus encore les sujets que tu as évoqués (bien entendu c'est là un souhait, tu gères comme bon te semble).
Il est dommageable que le site ne permette pas une meilleur mise en page du texte, mais c'est ainsi indépendamment de ta volonté. Ceci étant, j'ai relevé une coquille dans la dernière phrase du troisième paragraphe : « Les candidats américains aux élections se sont rendu (rendus) compte qu'ils se faisaient élire lorsqu'ils se disaient démocrates, et comme par magie, ils sont nombreux à être devenus démocrates. » Par ailleurs, tu éviterais une répétition en tournant la phrase de cette façon : « Les candidats américains aux élections se sont rendus compte qu'ils se faisaient élire lorsqu'ils se disaient démocrates, et comme par magie, ils sont nombreux à l'être devenus. » | |
| | | Chikoun Coordonnateur Littéraire
Nombre de messages : 4681 Age : 33 Localisation : Dansant sur un fil, une framboise à la bouche. Date d'inscription : 03/01/2008
| Sujet: Re: Le caractère aristocratique des élections Mar 25 Mar - 19:01 | |
| Félicitation aussi !
On peut ajouter que la technocratie (pouvoir des experts) est une autre forme d'aristocratie mais dont la légitimité ne provient pas nécessairement de l'élection, même si c'est compatible (mais dans ce cas, c'est une technocratie de fait).
C'est discutable. On peut tout à fait envisager une oligarchie basé sur le QI ou sur les diplômes ou tout autre instrument érigé de mesure de la capacité technique. Et l'institutionnaliser. Donc pas forcément de fait. La personne qui a le plus gros QI est président de la QItotocratie, etc. C'était juste une petite remarque sur le "de fait", en somem.
Tu poses très bien le problème, qu'il n'y a pas grand monde à part les anarchistes pour soulever par ailleurs (et j'ai d'ailleurs vu que certains commentaires sur mediapart en parlaient
Mais certes, on peut s'interroger sur la légitimité de l'élection vis à vis de l'idéal démocratique, sur ses raisons d'être pas si démocratiques que ça, sur les autres solutions et autres appareils possibles.
Mais je trouve que dans l'article tu vas assez vite en besogne en affirmant d'emblée que la solution c'est de changer de système. Etrangement, car l'utilisation des sources et la réflexion sont plutôt bien construites, tu fais preuve d'un peu de laissé aller scientifique, philosophique. Car avant de savoir s'il faut changer de système, peut être faudrait il s'interroger sur la nécessité de changer de système. Est ce que l'élection oligarchique ne serait pas aussi un modèle intermédiaire, via la représentation nationale, entre l'efficacité des régimes autoritaires et l'équité de l'idéal démocratique ? Est ce que ce modèle démocratique de la représentation populaire permet vraiment une véritable démocratie ? Car à donner le pouvoir à chacun, on ne le donne plus à personne ; peut on encore parler de pouvoir du peuple, lorsqu'à partir dans tous les sens, le peuple n'a plus aucun pouvoir ? On peut alors penser, ce n'est qu'une intuition ici encore, que cela se rapprocherait de l'anarchie, ou du libéralisme le plus parfait. Autre point qui m'a semblé un peu bancal quant au traitement scientifique ; tu parles de démocratie, de système, certes. Mais tu n'as à aucun moment réellement définit ce qu'était la démocratie. On semble comprendre dans tes propos que la démocratie, c'est la représentation populaire, c'est le référendum, c'est l'expression quotidienne du civil sur sa "vie de la cité". C'est discutable, comme conception de la démocratie, n'est ce pas ? D'ailleurs, est ce que la démocratie est compatible avec la notion même d'Etat ? Est ce qu'à partir du moment où mon voisin choisi pour moi, je suis encore dans une démocratie ? Après tout, la représentation nationale classique à la majorité simple ou même qualifiée, ca ne reste qu'une oligarchie de plus de 50%. (Oui, le terme est volontairement absurde et en oxymore). Et puis au final... La démocratie, mais pour quoi faire ? Quelle utilité, quelle légitimité, même, à la démocratie ?
Il y a beaucoup trop de questions préalables aux hypothèses même que tu essaies de présenter ou de traiter, je pense.
Par contre, sur le seul point de savoir pourquoi les élections sont aristocratiques, ton article est très bon, et si je n'y avais jamais pensé sous cet angle, c'est vrai que l'analyse sous le spectre du libéralisme est plutôt pertinente : on doit choisir, et entre trois personnes dont deux sont identiques, je choisis celui qui des trois est le meilleur, se démarque. Comment ? Par tous les traits de pouvoir que l'on peut connaitre, du charisme à la compétence. | |
| | | Aligby Héliaste
Nombre de messages : 4758 Age : 37 Date d'inscription : 27/11/2007
| Sujet: Re: Le caractère aristocratique des élections Mar 25 Mar - 20:47 | |
| @Mike : Je suis d'accord avec les propositions de modification. merci. Quant à la "une", ce n'est que la "une" des blog, avec d'autres sujets, ça n'est pas exceptionnel. @Chikoun : Je n'ai effectivement pas répondu à ces questions dans cet article qui n'est qu'une synthèse et un résumé sur le sujet. Comme je l'ai dit à Mike, j'entends bien consacrer d'avantage de développements à l'ensemble des questions que tu as posées. En vrac, et sans rentrer dans le détail - par manque de temps d'une part, et par volonté de réserver certaines idées à des développements ultérieurs. - Citation :
- C'est discutable. On peut tout à fait envisager une oligarchie basé sur le QI ou sur les diplômes ou tout autre instrument érigé de mesure de la capacité technique. Et l'institutionnaliser. Donc pas forcément de fait. La personne qui a le plus gros QI est président de la QItotocratie, etc. C'était juste une petite remarque sur le "de fait", en somem.
Oui, tout à fait, c'est pourquoi je disais que la technocratie ne provenait pas nécessairement de l'élection, ça va tout à fait dans le sens de ce que tu dis. - Citation :
- Est ce que l'élection oligarchique ne serait pas aussi un modèle intermédiaire, via la représentation nationale, entre l'efficacité des régimes autoritaires et l'équité de l'idéal démocratique ?
Sans répondre sur la question de l'efficacité - qui est encore différente des autres. Oui, l'oligarchie est un intermédiaire entre le régime (non pas autoritaire mais) monarchique (au sens fort du mot, c'est-à-dire du pouvoir d'un seul sans mixité du régime) ou si on préfère tyrannique et le régime démocratique (on peut se contenter d'une définition vague pour répondre à ta question qui serait "le pouvoir de tous"), puisque l'oligarchie est le pouvoir du "petit nombre", donc d'un nombre compris entre 1 et tous. Voilà pour une réponse très grosso modo. - Citation :
- Est ce que ce modèle démocratique de la représentation populaire permet vraiment une véritable démocratie ?
Qu'entends-tu par "représentation populaire" ? La représentation est généralement associé au régime électif. Pour autant, on peut penser qu'il y a représentation par tirage au sort. Dans ce cas, il y a alors quelque chose de différent qui peut être démocratique. Toute la question est ton " vraiment véritable". Disons que le tirage au sort est démocratique dans le cadre de l’isonomie, c'est-à-dire de l'égalité entre tous les citoyens. Cela ne signifie pas que le régime sera "démocratique" puisque cette seule modalité n'est pas nécessairement le cœur ou le fondement du régime. Mais le processus de cette modalité de désignation des responsables politiques est démocratique. Démocratique parce que celui qui gouverne n'a, comme le dit joliment Jacques Rancière " aucun titre à gouverner" et surtout que tous les citoyens sont égaux. Cela ne donne pas nécessairement une démocratie. - Citation :
- On semble comprendre dans tes propos que la démocratie, c'est la représentation populaire, c'est le référendum
Non, ce serait réducteur. Le référendum peut être démocratique dans son principe, mais il ne l'est pas toujours en pratique. Il suffit de voir le référendum mené en Ukraine : la rapidité du référendum, l'absence de délibération, bref, les conditions étaient loin d'être idéales, il n'est pas certains que tous les habitants de la Crimée aient cerné tous les enjeux du rattachement à la Russie. - Citation :
- Autre point qui m'a semblé un peu bancal quant au traitement scientifique
Non parce que ce n'est pas le sujet : disons que pour la démonstration de l'article, la définition de la démocratie comme "le pouvoir du peuple" et par opposition au pouvoir du "petit nombre" comme étant le pouvoir de tous suffit. - Citation :
- tu parles de démocratie, de système, certes. Mais tu n'as à aucun moment réellement définit ce qu'était la démocratie. [...] C'est l'expression quotidienne du civil sur sa "vie de la cité". [...] Car à donner le pouvoir à chacun, on ne le donne plus à personne ; peut on encore parler de pouvoir du peuple, lorsqu'à partir dans tous les sens, le peuple n'a plus aucun pouvoir ?
La démocratie, pour essayer de donner une définition générale, est le régime dans lequel chaque citoyen dispose d'un pouvoir égal à celui des autres dans la conduite de la vie de la cité. C'est le pouvoir de "tous", en ce sens. Évidemment, cela présuppose une conception du peuple qui est la totalité des citoyens égaux entre eux. Mais je cherche moins à définir la démocratie (qui peut correspondre à un fait social) pour l'instant qu'à établir les principes de la démocratique. Le principe démocratique principal est sans aucun doute l'égalité, l'isonomie. J'ai trouvé une citation d'Aristote qui va dans ce sens : « L’équité au sein de l’Etat exige que les pauvres ne possèdent en aucune manière plus de pouvoir que les riches, qu’ils ne soient pas les seuls souverains, mais que tous les citoyens le soient en proportion de leur nombre. Ce sont là les conditions indispensables pour que l’Etat garantisse efficacement l’égalité et la liberté. » ( Le politique). - Citation :
- D'ailleurs, est ce que la démocratie est compatible avec la notion même d’État ?
Oui. Pourquoi pas ? - Citation :
- Après tout, la représentation nationale classique à la majorité simple ou même qualifiée, ca ne reste qu'une oligarchie de plus de 50%.
Cela tient surtout à notre conception bien jacobine du pouvoir dans laquelle la majorité impose sa décision à tous. Cela n'est pas "oligarchique" dans la mesure où plus de 50% ce n'est plus un "petit nombre", mais un grand nombre. Cela n'est pas pour autant un "tous", je te l'accorde. Un de mes enseignants aime parler du "compromis" comme technologie démocratique par excellence, je crois que c'est important : il ne s'agit pas d'imposer une volonté sur une autre, mais de trouver un terrain d'entente qui satisfera tout le monde. A défaut de compromis, c'est la règle majoritaire qui l'emporte (un vote à 75% par exemple reviendrait à laisser à 25% la possibilité d'adopter un texte). Comment faire en sorte d'avoir une culture du compromis ? Je ne suis pas certain que ce soit une question institutionnelle, à un moment donné le droit n'a plus sa place. En revanche, le tirage au sort, ou la délibération publique à un avantage : comme il ne s'agit pas d'une compétition électorale, le besoin d'adopter des postures façon Jean-François Copé libère un peu la place à la discussion. Ça ne fait pas tout, mais c'est déjà ça ! (Les forces qui peuvent avoir des intérêts peuvent avoir une certaine importance). - Citation :
- Mais je trouve que dans l'article tu vas assez vite en besogne en affirmant d'emblée que la solution c'est de changer de système. Etrangement, car l'utilisation des sources et la réflexion sont plutôt bien construites, tu fais preuve d'un peu de laissé aller scientifique, philosophique. Car avant de savoir s'il faut changer de système, peut être faudrait il s'interroger sur la nécessité de changer de système.
Tu as raison, j'ai pris un raccourci et je n'ai pas pris la peine de répondre à cette question. Ça n'est pas scientifique ; mais je garde des arguments sur l' urgence démocratique pour une autre fois ! | |
| | | Lothindil Chromatique
Nombre de messages : 1346 Age : 40 Localisation : Wavre en Belgique Date d'inscription : 09/01/2012
Personnages RP Pseudo: Elyandra Pseudo : Pseudo :
| Sujet: Re: Le caractère aristocratique des élections Mer 16 Avr - 18:03 | |
| Tiens, je suis tombée sur une recherche de l'université de Princeton aux States qui recoupe le sujet du débat. J'ai pas eu le temps de le lire en détail, juste de le survoler, mais ils semblent aller dans ton sens, en apportant une démarche scientifique en plus de celle philosophico-politique ^^
http://www.policymic.com/articles/87719/princeton-concludes-what-kind-of-government-america-really-has-and-it-s-not-a-democracy | |
| | | Aligby Héliaste
Nombre de messages : 4758 Age : 37 Date d'inscription : 27/11/2007
| Sujet: Re: Le caractère aristocratique des élections Mer 16 Avr - 19:10 | |
| Ah ah ! Merci !
Sinon : ma démarche était bien scientifique, même si c'est une science humaine, juridique pour être précis, puisque je cherchais les principes juridiques selon lesquels sont dévolus les pouvoirs, et non à savoir si nous étions ou non dans une "société" démocratique, ce qui est le cas de l'article.
Enfin, l'article est intéressant quand même. | |
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