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 Le siège de Galvorn - Les souterrains

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Grendelor
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MessageSujet: Le siège de Galvorn - Les souterrains   Le siège de Galvorn - Les souterrains Icon_minitimeDim 11 Mai - 22:45

[hrp]Petit retour en arrière, post tiré du siège de Galvorn[/hrp]

Grendelor et Aikoh étaient dans la cours des miracles. La guérisseuse avait organisé un hôpital de campagne, afin de soigner les blessés autant que possible. Tant que les souterrains ne seraient pas attaqués, l'endroit serait parfait pour remettre d'aplomb les combattants et l'évacuation serait facile s'il y en avait besoin. Toutefois, la dame turquoise était inquiète. Elle savait qu'elle ne pourrait pas utiliser sa magie pour soigner. Il lui fallait préserver son énergie pour les combats qui ne manqueraient pas d'arriver jusqu'à elle. Cela la chagrinait car par là même, des vies seraient perdues. Mais elle n'avait pas le choix et savait que ses compétences "normales" étaient suffisamment bonnes pour remplir son office de guérisseuse.

La jeune Aikoh était là pour la seconder. Grendelor se demandait si Aenaril viendrait les rejoindre. Elle l'espérait.

Avec un soupir, elle continua d'attendre et de se tenir à l'écoute, angoissant d'avance de sentir mourir tant de vies.

[hrp]la suite[/hrp]

Les combats avaient débuté. Grendelor le savait non parce que les souterrains étaient déjà touchés, mais parce qu'elle avait senti les premières âmes mourir. Les premiers blessés crier. L'empathe s'était protégée du mieux possible mais elle ne pouvait rester sourde à la mort quasi instantanée de centaines de personnes, ni à celle d'âmes millénaires comme celles des dragons. Heureusement, les blessés avaient vite commencé à affluer et, concentrée sur les soins, la guérisseuse ne se laissait pas entrainer dans le désespoir qu'une telle situation pouvait engendrer.

La jeune Aikoh et des dizaines de volontaires, aux connaissances plus ou moins abouties en matière de soin, aidaient la dame Turquoise à panser les blessures, réduire les fractures, recoudre les plaies, soulager les brûlures avec des cataplasmes... Beaucoup arrivaient trop atteints pour être guéris par de simples rafistolages. Les premiers morts firent donc leur apparition dans l'hôpital de fortune. On les évacua vers une salle fraîche et éloignée. Nul ne savait combien de temps durerait la bataille et il fallait éviter les risques de contamination à cause des cadavres.

Quand ils le pouvaient, les blessés légers retournaient directement combattre. Ceux trop grièvement atteints mais tout de même transportables étaient évacués par le souterrain de secours. On voulait éviter au maximum les pertes inutiles. Évidemment, certains refusaient. Ils restaient alors là, pour "défendre" leurs camarades qu'on ne pouvait déplacer. C'était héroïque et futile, totalement Lunaire.

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MessageSujet: Re: Le siège de Galvorn - Les souterrains   Le siège de Galvorn - Les souterrains Icon_minitimeJeu 15 Mai - 15:45



Résumé




Dès que Freuzne et Miel avaient récupéré la dague, l'enfant l'avait glissée dans sa sacoche comme à la demande de l'homme. Il lui avait discrètement fait comprendre qu'il souhaitait rester seule avec la dame étrange à l'âme perdue dans les magies des Néantes.
L'enfant avait rapidement saisi sa demande directe et indirecte.
Lorsque Freuzne l'avait rejoint à la sortie de la grotte au sommet des hautes montagnes, ils avaient pris le chemin du retour. Rapides et silencieux.
Freuzne avait l'air grave, Miel semblait sans expression réelle sur le visage. Perdu, quelque part. Il y avait son corps mais où était son âme ?

Dans la tente du Prince malade, la Damétoile les accueillit avec bonheur et avec grande crainte. Une joie mêlée d'une peur extrême. Ses émotions avaient dangereusement valsé ces derniers temps. Mais c'était Cassiopée et elle avait su faire face avec brio parvenant à cacher aux ennemis le mal qui s'était emparé de Sanz.
Miel avait stoppé le mal. Freuzne était venu, pour la dague. Et pour Sanz, aussi, un peu. Il l'avait soigné. Il lui avait donné un nouveau souffle de vie. Une nouvelle liberté. Celle d'émerger et de se mouvoir dans le monde des vivants.


Rapidement, il avait fallu reprendre pied et s'organiser pour la guerre. Revenir aux objectifs principaux.

Quelqu'un devait mourir. Quelqu'un d'important, de très important avec une très belle âme. Une âme si patiente, si généreuse, si bienfaitrice qu'elle était d'une émotion permanente excessive. Son altruisme avait développé un talent magnifique. Un peu tragique, aussi.





Après le réveil du Prince.



Freuzne suivait Miel. Leur pas était discret. C'était en réalité une obligation puisqu'ils approchaient de Galvorn. Les deux compères s'étaient faufilés rapidement entre les ravitaillements, les tentes, les armes, les dragons qui se reposaient sur le sol attendant l'heure ultime. Ils étaient arrivés à une certaine limite et un espace de quatre kilomètres séparaient les deux lignes adversaires. Freuzne s'arrêta, déconcerté et regarda Miel, inquiet :

- Comment allons-nous faire pour traverser ? Une plaine sans obstacle avec une telle visibilité, nous allons recevoir des traits bien tirés dès le premier lancé ! C'est un peu comme s'offrir en pâture ou pire, une sorte de suicide !

L'enfant sourit, son regard malicieux effleurant les tentes de l'autre côté.
Il était tôt, très tôt. L'aube commençait à poindre cependant, quelques lumières étaient déjà allumées. Des gardes patrouillaient surtout le long de la ligne ennemie mais d'autres certainement étaient chargés de sécuriser l'intérieur.

- Tu as raison. Nous n'aurons qu'à faire deux pas pour être transpercés.

L'enfant s'arrêta et buta :

- Mais... tu crois sérieusement que je t'ai amené ici pour rien ? Parce que, en fait, on utilise le chemin le plus court pour y arriver et il en existe qu'un seul !

Miel était persuadé.
Freuzne se renfrogna.

- Alors, nous sommes perdus, mon enfant.

- Pas tout à fait, pas tout à fait, lui glissa-t-il d'un murmure. Suis-moi.

Freuzne s’exécuta. Il n'avait rien à perdre puisque l'enfant le faisait prendre la direction opposée. Il y avait là quelque chose de plus rassurant que d'aller se jeter à bras le corps le torse contre des flèches acérées !

Ils se posèrent à l'intérieur d'une des tentes les plus proches. Il n'y avait personne encore puisqu'il n'était pas encore temps de la levée générale et comme le combat ultime approchait, il avait été ordonné aux soldats de bien se reposer la nuit durant afin de rassembler toutes leurs forces.

Miel glissa ses petites mains toutes chaudes dans les grandes mains toutes froides de Freuzne.

- Freuzne, je ne sais pas si je te l'ai déjà dit mais les humains sont aveugles et ils ne voient que ce qu'ils veulent voir. Alors, ta mission est déjà réussie.

Cette phrase prononcée, il dégagea une main et de l'autre, tira celle de Freuzne pour qu'il le suive dehors. Malgré sa très petite taille, l'enfant détenait une petite force impressionnante.
Ils revinrent à la ligne qui serait celle du premier affrontement, certainement. Puis, ils traversèrent calmement les kilomètres à découvert.
Rien ne se passa.
Miel avait modifié l'espace grâce à Lumeï (*1) qui sommeillait en lui. Ou plutôt, en perpétuel réveil, caché et n'intervenant que dans les situations le nécessitant. Aux yeux des autres, Miel et Freuzne n'existait pas. Personne ne marchait sur le sol. Ils ne voyaient rien comme s'ils étaient devenus invisibles.
Cependant, les deux amis devaient être vigilants, ils ne pouvaient rencontrer physiquement leurs corps n'étant que d'apparence invisible. Miel n'avait modifié que cette perception-ci, et non la sensibilité du toucher.
Ils mirent un certain temps avant de se repérer. La guerre avait ostensiblement modifié le paysage. Nul ne savait, de plus, depuis quand Freuzne ou Miel étaient venu ici. Pour l'un, des temps inconnus. Pour l'autre, des temps innombrables.
Le soleil s'était levé, timide. Serait-ce au comble de la bataille qu'il brillerait de tout son saoul ? Cet astre, ce fou de sang, de rouges. La lumière est un carnivore.
Les deux allaient là où Freuzne cherchait la Dame. Il ne lui avait pas dit son nom. Mais il l'avait deviné dans le vent, dans ses yeux. Freuzne n'avait pas utilisé sa bouche mais ses yeux pour lui parler. Et Miel était de ceux qui comprenaient les choses indicibles. Surtout les choses qui se disent autrement que par les mots.
Une grande Dame.
Ils étaient donc à sa recherche et leur périple ressemblait d'ailleurs à une visite de la ville plutôt qu'à une traque. Cette Dame, le savait-elle alors, le sort qui lui était réservé ? Miel savait déjà comment cette guerre terminerait. Il avait vu les futurs qui s'offraient. Il avait vu comment dans les différents, la fin se démêlait. Au final, tous se battait pour savoir la fin. Tous se battait pour que celle qui soit dans leur tête, leur propre victoire (mais une victoire de quoi ?) se réalise. Tout le monde allait gagner. Tout le monde allait perdre. Les vieux soldats, s'ils leur avaient posé la question, leur auraient vite appris. Mais personne n'avait posé la question aux vieux soldats alors chacun était parti se battre avec ses convictions et l'illusion de la fin qu'ils voulaient.

Des émissions de sons apparurent. Leur tonalité devint plus en plus forte jusqu'à ce qu'une mélopée se distingue plus clairement. C'était le chant du Phénix.
Freuzne ne connaissait pas sa voix. En revanche, la seule fois où il avait vu le Phénix lui permit de prendre conscience de l'origine de la voix. Il regarda Miel, le regard interrogateur.
Miel lui répondit d'un sourire. Lui fit signe de se taire, puis d'un doigt, il lui montra la voix qui faisait vibrer certaines cordes de l'espace et du temps. Des couleurs vives apparaissaient régulièrement au tempo de la mélodie, éparpillant l'air d'étincelles. C'était un magnifique spectacle. C'était intriguant et d'un certain côté, effrayant.
Freuzne devina qu'il fallait suivre la mélodie et la courte vie des couleurs : c'était le chemin. Comme pour aller voir l'âme du Prince. Le phénix le connaissait et leur montrait la voie.
Ils traversèrent des places, des maisons. Les habitants commençaient à se réveiller, la ville entière était chatouillée des gens qui foulaient pour la première fois de la journée les pavés des rues. Cependant, tous les visages avaient un point commun : la peur. L'inquiétude, la fatigue, la souffrance. Mais ils avaient un autre point commun qu'ils n'avait pas encore trouvé dans leur cœur : l'espoir. Il s'était caché un peu trop loin. Mais il reviendrait sûrement bien assez tôt.
Quoiqu'il en soit, l'homme et l'enfant marchèrent longtemps. Même si la ligne de chant et de lumière allait au plus court, il y avait un chemin à parcourir. Ils ne prenaient pas leur temps mais ne courraient pas non plus. Il serait de toute façon totalement inutile d'arriver complètement épuisé, essoufflé.
Puis, le chant s'arrêta dans une impasse derrière un restaurant dont l'enseigne faisait un grincement désagréable à cause du vent qui la faisait se balancer. Le fil de couleurs se coupait dans une plaque d'égouts. Freuzne s'approcha le premier. Secondé par Miel, ils ôtèrent la plaque pour descendre un petit escalier fait de barres de ferraille accrochées aux parois de pierre. Avant d'entamer sa descente, Freuzne ramena la plaque sur l'espace vide pour ne pas attirer l'attention. Un chemin de de pierrage émergeait du mélange malodorant qui coulait en rivière dans les boyaux du dédale. Le chant reprit de plus belle et semblait bien rire de se perdre dans le labyrinthe des souterrains. Peut-être le Phénix aimait faire des pieds-de-nez à l'univers. Ils n'eurent pas le temps d'évaluer et comparer les possibilités pour trouver une réponse à la question. Ils se remirent en chemin immédiatement les deux pieds de Freuzne atterris sur le sol.

- Nous nous rapprochons, chuchota Miel.

- J'en ai bien l'impression ! Remarqua Freuzne, amusé.

Son air joyeux requinqua l'énergie du groupe et leurs pas s’accéléra.




*



*1 Lumeï est le nom du Phénix. Miel n'est qu'une matérialisation du Phénix.
Je ne sais pas s'il fallait le rappeler mais j'ai préféré, au cas où (si ce n'est pas un point assez éclairci, n'hésitez pas à me le faire savoir afin que je modifie !]
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MessageSujet: Re: Le siège de Galvorn - Les souterrains   Le siège de Galvorn - Les souterrains Icon_minitimeLun 19 Mai - 18:10

Mais il était bien connu des sages que nulle apparence ne vaut vérité et que tout visage porte un masque. Miel méritait de passer au travers des tracas qui encombraient l'esprit de l'homme en robe. Et ils s'enfonçaient toujours plus profondément sous la cité, de plus en plus à l'abri de l'atmosphère pré-sanglante et acre qui dominait les rues et ruelles des quartiers d'en haut.

Ils avançaient d'un pas serein et confiant, heureux d'être passés si facilement au travers d'une certaine difficulté, transpercée comme on pourrait le penser "par un jeu d'enfant". Chaque foulée précédait un tap sonore dont la réverbération donnait à chacun une idée approximative de la profondeur de l'allée où ils étaient, de la longueur des tunnels ; l'humidité ambiante accentuait la sensation de fraîcheur générée par un courant d'air de provenance inconnue.

Quand très vite, l'obscurité se fit trop importante pour poursuivre simplement.

Le problème, dit Freuzne, c'est cette puanteur. Elle provient de gaz toxiques issus de processus de décomposition. Toxiques ou hautement inflammables, ça dépend.

Le bruit des eaux coulant là, juste à quelques décimètres de leurs pieds, était une véritable berceuse qui leur aurait fait oublier jusqu'à la gravité des évènements actuels.

Il y a donc deux choses à craindre : produire une explosion en s'éclairant à l'aide d'une torche et la suffocation.

Si ces paroles n'avaient rien de rassurant pour le jeune enfant, il se sentait relativement en confiance, accompagné d'un adulte en possession de connaissances, d'un savoir qui leur permettait ici encore de passer au travers de pièges et d’embûches.

Si tu te sens nauséeux, si tu as la tête qui tourne ou que d'une façon ou d'une autre tu ne te sens pas dans ton état habituel, fais le moi savoir immédiatement. D'accord?

Une petite lumière rouge fit son apparition à son pouce, le rubis. Cette pierre renfermait une essence spirituelle qui interférait avec la sienne en autres en accentuant ses capacités physiques. Ici, son emploi avait pour objectif d'accroître à l'extrême la sensibilité de sa vision au moindre photon, à la moindre particule de lumière qui pouvait ou filtrer ou être émise dans ce tunnel, quelqu'en soit sa longueur d'onde. L’œil en pleine mydriase, aussi noir que le monde souterrain où ils s'aventuraient, il prit Miel par la main et lui demanda de lui faire confiance. De plus, le timide scintillement du rubis était lui même une source de lumière qui allait se refléter sur la surface de tous les murs, plafonds et sols alentours, ne faisant qu'augmenter le détail qu'il pouvait percevoir de leur environnement.

Il se passèrent alors plusieurs croisements où le choix de la direction se fit cette fois-ci par l'écoute et le sens de l'ouïe également rendue très sensible par la pierre rouge. Des décisions qui étaient prises en direction du calme et de la dépression. Ce serait dans un endroit reculé, loin des frappes sauvages des militaires que reposeraient les blessés et les défunts. C'était en tout cas ce qu'il imaginait comme choix de la part de Grendelor, son hôte, son amie, sa proie.

On y est presque, chuchota-t-il après avoir marqué un temps d'arrêt.

Sans doute encore à une paire de minutes de marche discrète, il pouvait percevoir le claquement caractéristique d'un langage articulé, signe de la présence d'humains au bout d'un tunnel faiblement éclairé. Ils avancèrent alors très discrètement jusqu'à arriver à sa sortie où Freuzne fit signe à l'enfant d'attendre un peu en retrait, histoire de s'assurer de l'absence de danger.
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MessageSujet: Re: Le siège de Galvorn - Les souterrains   Le siège de Galvorn - Les souterrains Icon_minitimeJeu 22 Mai - 22:25

Grendelor 

Grendelor était accaparée par ses soins. C'était pour cela que les Fées et quelques hommes servaient de sentinelles aux trois tunnels menant à l'hôpital de fortune. Elle n'aurait pas dû les sentir venir. Et pourtant. La luminosité de l'âme de l'un d'eux l'avait atteinte bien avant qu'ils ne soient aussi proches. La guérisseuse avait donné l'alerte.

Les plus valides de ses pensionnaires avaient voulu rejoindre les sentinelles pour défendre leur position. Elle ne les avait pas dissuadés. Cependant, elle avait commencé à organiser le déplacement de l'hôpital. Le tunnel nord menait, après quelques centaines de mètres et quatre changements de direction à une vaste salle qui pouvait les accueillir et offrait encore trois autres sorties, dont un tunnel qui menait à l'extérieur de la ville et qui était leur solution de repli final. Le tunnel est venait du quartier du Divan. Inutilisé et insalubre, il constituait à lui seul une protection. Quant au tunnel ouest...

C'était par là que les intrus arrivaient. Avant de déboucher sur l'hôpital, il menait à une petite salle où trois fées et cinq hommes attendaient, aux aguets. Il ne s'y trouvait rien d'autre qu'un discret dessin de la déesse Lune, gibbeuse. Alors que les intrus arrivaient devant cette salle, Grendelor put enfin identifier la seconde âme, cachée par la première. Elle la connaissait. depuis longtemps. Freuzne. Un imperceptible relâchement se produisit dans sa posture. Pourtant, la Dame Turquoise méfiait encore, elle ne savait qui était l'autre, si présent. Elle prévint cependant les sentinelles qui devaient alors simplement les retenir le temps qu'elle arrive. Sauf attaque de la part des intrus, les sentinelles ne devaient utiliser la force.

Avant d'aller les rejoindre, Grendelor confia à Aikoh la tâche de mener le déplacement de l'hôpital. Amis ou ennemis, la découverte de leur emplacement les mettait en danger. Ils devaient bouger. L'enfant résista un moment, prétextant qu'elle voulait se battre. Il fallut de longues minutes d'explication à Grendelor pour qu'elle fasse reconnaître à l'enfant la lourde responsabilité qu'elle lui laissait car ce serait elle qui devrait défendre les blessés s'il arrivait quoi que ce soit à la guérisseuse. Moitié boudant, moitié fière, Aikoh partit.

Grendelor se tourna alors vers l'entrée ouest. Elle vérifia machinalement la présence de ses pistolets sur ses hanches et de son katana dans son dos. Anxieuse et en même temps impatiente, elle passa dans l'autre salle.
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MessageSujet: Re: Le siège de Galvorn - Les souterrains   Le siège de Galvorn - Les souterrains Icon_minitimeVen 13 Juin - 12:35

Sortant de l'ombre du tunnel où Miel attendait encore, l'homme se fit volontairement repérer par les sentinelles qui, toutes armes sorties, lui intimèrent l'ordre d'avancer lentement vers eux et de s'arrêter au centre de la pièce, sorte d'anti-chambre circulaire illuminée d'un cercle de torches accrochées sur les murs. Les mains en l'air, il obéit, avança de quelques pas avant de s'arrêter. L'homme qui avait le comportement type de dominant parmi les sentinelles, parlant devant les autres et prenant à lui seul l'ensemble des initiatives, se saisit d'un flambeau qu'il colla sous le nez de Freuzne.

T'es qui toi? Qu'est-ce que tu viens foutre ici?

Ébloui non pas tant par l'impression de douce intelligence émanant de cet animal stressé que par le passage de l'ombre à la lumière, il détourna le regard en cligna plusieurs fois des yeux.

Je suis une vieille connaissance de la dame turquoise et viens sans intention de chercher des problèmes, au contraire. J'ai une dette à régler et aux vues des circonstances actuelles, je me suis laissé aller à imaginer que prêter main forte pourrait être une bonne idée.

Les sentinelles eurent l'air de s'interroger du regard, puis tournèrent comme d'habitude leur attention vers leur chef.

T'as pas intérêt à tenter quoi que ce soit sinon t'es un homme mort, t'as bien compris? dit-il en relevant un peu plus la lame de son glaive vers la gorge de l'intrus.

Puis les grains de sable coulèrent un peu plus bas.

L'écho de pas légers annonça une arrivée imminente. Une femme, dont la marche contrastait avec les lourdes responsabilités qu'elle avait choisi de supporter. Elle fit son entrée dans le cercle des lumières.

Grendelor, salua Freuzne, posé contre une paroi de roche tandis que les sentinelles étaient toujours en formation, armes levées vers un vide où elles croyaient encore à la présence de l'homme en robe.

Ce sont de braves hommes, ce n'est pas loyal de jouer ainsi avec eux, répondit-elle en guise de salut.

Ce n'est qu'une petite hypnose, tout ce qu'il y a de plus classique tu te doutes bien. Mais entendu, arrêtons ça.

A la fissure de l'hypnose, les sentinelles virent toutes ensemble leur prisonnier se volatiliser, se téléporter là o il était vraiment, c'est-à-dire confortablement adossé contre un mur à quelques mètres d'eux. Et si leur premier réflexe fut de le regarder, yeux écarquillés, ils ne mirent pas une seconde à hurler tant de fureur que de peur et à se jeter sur lui pour l’occire.

Arrêtez!

Ils se figèrent comme si le temps avait cessé de se dérouler, comme si les grains de sable avaient cessé de tomber.

Reprenez vos postes et surveillez plus encore ce passage messieurs. Si celui-ci n'a pas les intentions hostiles que nous redoutons tous, il se pourrait qu'il ait été suivi et que les problèmes arrivent d'ici peu. Soyez prudent.

Il fallait bien ça pour diriger ses hommes, canaliser les émotions pour qu'elles desservent leur mission ; une main de fer dans un gant de velours.
Elle invita Freuzne à la rejoindre d'un signe de la main, qu'il suivit sans un bruit, sans une parole. Arrivé à son niveau, elle se pencha vers lui et dit au creux de son oreille :

Mais avant d'aller plus loin, il va falloir que tu me présentes ton ami caché un peu plus loin... dit-elle en faisant référence à Miel, sans le connaître.





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MessageSujet: Re: Le siège de Galvorn - Les souterrains   Le siège de Galvorn - Les souterrains Icon_minitimeJeu 19 Juin - 15:51



Miel s'avança donc lorsqu'il entendit la Dame turquoise parler de lui.

- C'est mieux de demander directement aux personnes concernées, non ?  ironisa-t-il. Bon, bon, il faut dire que je n'étais pas si visible aussi alors je te comprends.

Le petit enfant au pieds nus glissait d'une passerelle à l'autre pour se rapprocher de Freuzne.
Il s'arrêta donc là, prenant soin de regarder la dame-à-la-belle-chevelure toute entière.
Miel n'était pas de ceux qui se précipitaient pour chaque chose. Bien au contraire, cet enfant donnait l'impression de prendre continuellement son temps comme si la question de l'écoulement des heures ne le concernait pas. Et pour cause, il était étroitement lié au Phénix et ainsi, à Kalegos, le maître du temps. Lumeï le phénix était un peu ce que le coucou est à l'horloge. Cependant, nul n'était à ce jour parvenu à savoir jusqu'à quel point Miel savait ou non tout ce flot d'informations concernant Kalegos ou même les mystères de l'oiseau-aux-mille-couleurs.

Enfin, prenant la mesure et semblant avoir relativement mâché plusieurs mots avant de trouver les bons, l'enfant s'adressa à la grande Dame.

- Le phénix dit que vous savez. Est-ce vrai ?

Les yeux du petit garçon pétillaient d'énergie. Il attendait, patient, fougueux la réponse qu'elle lui fournirait.
Mais, son regard était dur et dès lors qu'il avait évoqué cette possibilité qu'elle sache, et ô combien le savait-elle ! Elle l'accusa de son regard et se recula légèrement, l'âme complètement en retrait. Elle avait érigé un mur mental de froideur pour les accueillir. Cet enfant était très franc. Il avait quelque chose d'effrayant.

- Je ne vois pas du tout de quoi tu parles, marmot, le railla-t-elle.

Mais sa voix qu'elle maîtrisait avec soin puisqu'elle ne tremblait pas, trahissait pourtant un mensonge. Un mensonge qu'elle dirigeait sûrement contre elle, et ce, uniquement.
Dans ces moments de fatalité insurmontable, la plupart des humains entraient dans une forme de déni étrange. Et l’égoïsme des autres voulaient qu'ils prissent tout pour eux. Qu'ils s'en croient la cause et du coup s'insurgent. Que nenni. C'était cet égoïsme qui tuait les Hommes. C'est pour cela qu'ils passaient à côté de tant de choses et qu'ils ne voyaient pas grand chose, il faut dire. C'était un peu la tragédie des humains, l'égoïsme. Miel avait vu. Sur Terre. Mais Miel avait vu des Hommes à une échelle insignifiante se démener contre l'égoïsme. Des humains qui pensaient autrement. Ceux qui sauveraient peut-être un jour cette Terre. Ou peut-être que c'était déjà trop tard. Ou peut-être pas. Ou peut-être.

L'enfant savait que cette colère à semi cachée derrière ses mots étaient dirigés contre celle de devoir partir et pourquoi ainsi et pourquoi aujourd'hui.
L'enfant la regarda toute entière. Il prenait la mesure. Le sang dans la tempe de la Dame battait la mesure. Celle du temps. Celle du temps qui restait.
Une larme brilla de mille couleurs sur le sol. Elle y explosa dans une luminescence incroyable dont les veines précises et minuscules éclatèrent. Toute la salle brilla. L'eau refléta avec vie les couleurs. Les visages interdits, figés par l'évènement.

Miel avait perlé une larme-monde pour elle. En son honneur.


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MessageSujet: Re: Le siège de Galvorn - Les souterrains   Le siège de Galvorn - Les souterrains Icon_minitimeMer 25 Juin - 22:37

Grendelor 


Cet enfant qui n'en était pas un dérangeait Grendelor. Sa présence, ses questions, réveillaient ce sentiment de fatalité qui s'était imposé depuis le début de la guerre. Si elle savait? Oui, bien sûr, il n'y avait qu'une issue à ce conflit, et elle n'avait rien à voir avec les batailles du dessus. La larme-monde de l'enfant, l'émerveilla en même temps qu'elle tira d'autres larmes de ses yeux turquoise. La guérisseuse était tellement triste. Elle pensait à son fils, Sargas. Aux vies qu'elle ne pourrait plus sauver. Au gâchis profond qui, pour elle, n'avait qu'une seule et unique cause : Sanz. Peut-être se méprenait-elle, mais son coeur hurlait de rage contre le Prince de Sang. Toutefois, si Grendelor avait conscience que ses heures étaient comptées, elle était rassurée d'avoir trouvé Freuzne et non Sanz dans les souterrains.

Allons, ce n'est pas le moment de philosopher. Voter approche m'a obligée à évacuer notre hôpital de fortune en le laissant aux commandes d'une enfant encore trop novice. J'espère simplement que les prochains mettront plus de temps à nous trouver que vous, sinon beaucoup mourront encore.


Sa voix était grave et ses traits tirés. L'inquiétude pour les autres se lisait ouvertement sur son visage.

Freuzne, je suis heureuse de te voir. mais que viens-tu faire ici? M'apporter ton aide pour soigner les victimes de cette folie? Si c'est le cas, suis-moi, nous les rejoindrons vite.

Et sans vraiment attendre de réponse, confiante en celui qu'elle connaissait depuis des années, le frère d'armes de son mari, étendant sa confiance à cet enfant étrange, Grendelor leur tourna le dos et commença à marcher en direction du nouvel hôpital de campagne.
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MessageSujet: Re: Le siège de Galvorn - Les souterrains   Le siège de Galvorn - Les souterrains Icon_minitimeJeu 26 Juin - 20:38

Ils lui emboîtèrent le pas aussitôt. Freuzne ressentait chez son amie la foule d'émotions fortes qui la tenait par la gorge, entre ses inquiétudes pour son fils, sa volonté à investir toutes ses forces pour soigner ceux qui méritaient de l'être, la crainte de tomber sur Sanz, le jeune prince, et l'espoir de passer au travers de la destruction, la violence, les incendies et les crimes en ébullition à quelques centaines de mètres de là où se trouvaient son équipe.

Tu me connais. Même s'il n'y a pas, selon moi, de notion de justice ou injustice qui tienne en ce monde, l'idée du massacre ne m'est pas des plus plaisantes.

Grendelor marchait vite, l'écoutant d'une oreille, utilisant l'autre à la recherche de bruits menaçants ; son esprit les devançaient tous les trois tant il partait loin devant, rejoindre Aikoh et les déplacés.

Devant son silence, il reprit.
Grendelor, je n'ai pas tes facultés de soigneuse. La seule chose que je puisse faire pour aider est de protéger les blessés. Comme tu l'as dit toi même, le fait que nous ayons pu trouver votre hôpital de fortune sans grande difficulté est un élément péjoratif pour sa survie, des troupes pourraient avoir la même curiosité que nous, s'engouffrer dans les sous-sols et nous tomber dessus.

Accélérant encore son pas, la dame turquoise laissa son visage émettre une lueur de positif, une étincelle d'espoir transsudat lorsqu'elle sourit un instant.
Je suis ravie d'entendre ça. On manque déjà de tout.

Un virage, ils poursuivent leur course ; les sols pavés des souterrains laissèrent alors place à la roche brute, humide et baignée de l'obscurité, comme s'ils s'enfonçaient sans le savoir dans les profondeurs d'un monstre gigantesque les ayant avalés tout rond.

Que tu nous aides comme ça, à défendre l'hôpital, c'est quasi providentiel.

Freuzne n'oubliait pas. L'espérance de survie, de pouvoir conter un jour l'Histoire comme elle l'avait vécu l'animait.

On arrive. Je préfère prévenir : certains ne sont pas beaux à voir...
Elle faisait allusion au gamin, Miel, dont la sensibilité risquait d'être heurtée par le bien triste spectacle de la guerre.

Ils continuèrent leur marche au long d'un chemin rocailleux grimpant presque jusqu'au plafond d'une grotte ornée de stalactites séculaires, au bout duquel une large fissure dans un de ses murs laissait filtrer une lumière jaunâtre. De l'autre côté se trouvait certainement le nouvel emplacement choisi pour poser les bases de cet hôpital fantôme.
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MessageSujet: Re: Le siège de Galvorn - Les souterrains   Le siège de Galvorn - Les souterrains Icon_minitimeDim 6 Juil - 15:13

Grendelor 

Quand ils passèrent la fissure, le chaos organisé de l'hôpital leur fit face. Une large grotte, à peine refaçonnée par l'homme (ou tout autre créature avant lui), un plafond bas (à peine 2m), deux anfractuosités sur le fond pouvant être des sorties. C'était le cas pour celle de droite, celle de gauche ne menant qu'à une petite "pièce" où les morts attendaient qu'on puisse s'occuper d'eux. Au sol, allongés ou assis les uns contre les autres selon leur état, pas loin d'une centaine de blessés. Des hommes et des femmes de tous âges. Certains le bras en écharpe, d'autres ensevelis sous des tissus gras pour soigner leurs brûlures. Partout, l'odeur de la souffrance, de la chair grillée, de la peur. Bizarrement, très peu de bruits s'élevaient. Tous savaient que la discrétion était leur unique chance de s'en sortir. Les plus grands blessés étaient plongés dans une inconscience bienfaisante pour eux et pour les autres.

Grendelor à peine apparue, une petite fille d'une dizaine d'années s'avança, d'un air grave mais aussi plein de soulagement. Elle eut pourtant un mouvement de crispation en voyant Freuzne et Miel.

Aikoh, merci d'avoir si bien veillé sur le déménagement. Je vois que tout est en ordre, tu as été très responsable.

Un sourire fugace passa sur le visage de la fillette, sensible au compliment malgré l'ambiance terrible.

Freuzne va nous aider à nous défendre. Je vais le présenter aux sentinelles. Veux-tu bien rester avec Miel? demanda la guérisseuse en désignant l'enfant qui accompagnait Freuzne.

Aikoh hocha la tête, tendit une main vers Miel alors que l'autre se cramponnait à sa poupée.

Grendelor emmena Freuzne faire le tour de l'hôpital, des quelques hommes et femmes encore en état de se battre, qui les accueillirent avec soulagement et espoir, des armes à disposition : diverses armes à feu, épées, couteaux, dagues, fourches...

Nous sommes pauvres mais le coeur est là.
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MessageSujet: Re: Le siège de Galvorn - Les souterrains   Le siège de Galvorn - Les souterrains Icon_minitimeJeu 10 Juil - 23:28

Comme des pneus crevés réparés à l'aide de rustines et regonflés, les valeureux briscards étaient prêts à en découdre jusqu'à ce que mort s'en suive, au nom de la liberté. Leurs yeux, écarquillés tant par l'excitation de la probable castagne à venir que par l'étonnement de voir un gaillard comme Freuzne, vêtu d'une longue robe tel un moine, faisaient d'incessants aller-retours entre lui et la dame turquoise.

Quand l'un d'eux prit la parole, au soulagement de tous.
Nous saurons nous accommoder du peu d'armes et de munitions qu'il nous reste et les utiliserons avec parcimonie.

Il fit un pas vers Grendelor, que l'on pouvait considérer comme la maîtresse de ces lieux.
En revanche, nous n'avons déjà pas assez d'armes pour nous tous ici. Je crois parler au nom de tous en vous demandant, il se retourna vers l'invité, par quelle façon pensez-vous pouvoir nous aider à combattre l'ennemi s'il parvient jusqu'à nous?

Le soldat portait un pantalon en toile marron par dessus lequel une ceinture lui servait à accrocher le fourreau d'une épée batarde, une tunique jaunâtre un peu longue sous un habit de maille ne couvrant que les bras. Ses yeux clairs posaient à eux seuls les interrogations du groupe derrière lui.

Et c'est bien normal de se poser pareilles questions. Alors comme le temps n'est pas notre allié, considérons ensemble cet adage qui dit qu'un bon croquis vaut mieux qu'un long discours...

Freuzne attendit de Grendelor un regard acquiesçant avant de procéder à une timide démonstration des talents dont il avait été désigné gardien. Les trois pierres qu'il portait à ses bagues s'allumèrent successivement, émeraude, rubis puis saphir.

J'ordonne au Végétal, dit-il alors qu'apparaissait sous les pieds de ses spectateurs une couverture de lichens gris, puis de mousses, de fougères, lianes et graminées, enfin de fleurs colorées ; toutes périrent simultanément en quelques secondes.

Je commande au feu, enchérit-il, levant sa main droite bien haut, générant depuis la pierre rouge une imposante flamme qui alla courir sur les haut-plafonds de la caverne avant de mourir dans l'obscurité.

A l'eau. De la même main sorti un véritable torrent qui se scinda en deux langues aqueuses, encerclant le groupes d'hommes autant émerveillés qu'effrayés par ce à quoi ils avaient la chance d'assister.

Sous toutes ses formes. Le cercle translucide qu'il venait de constituer s'opacifia en un éclair. La température se mettait à chuter de façon vertigineuse ; un véritable anneau de glace les tenait prisonniers, avant qu'il ne soit sublimé en vapeur et dispersé dans l'atmosphère.

Voici pour l'essentiel de ce qui me servira à défendre ces lieux à vos côtés, termina-t-il modestement, sachant pertinemment que le plus grand pouvoir était le courage qui alimentait le cœur de ces hommes.

Grendelor, qui avait connu Freuzne depuis fort longtemps déjà, ne put réprimer un petit sourire Elle se sentait rassurée par sa présence, lui qui avait tant vécu, tant partagé avec son âme sœur, le chevalier Nichiren, puissant et intelligent.
Ils s'éloignèrent de quelques pas, laissant les soldats récupérer de leurs émotions et échanger sur ce qu'ils venaient de voir.

J'avais oublié ces lueurs... ce qu'Elles te permettent de faire. C'est effrayant pour des gens comme nous tu sais?

Elle s'intégrait dans le ''nous'' en tant que soignante par rapport à ses blessés. Bien évidemment, Grendelor disposait elle aussi de facultés spéciales, d'ordinaire basées sur les soins mais aussi sur la force.

En tout cas tu as fais sensation, je te le garantis.

Ces amis de longue date eurent un moment d'intimité, en tout bien tout honneur, au cours duquel les langues se délièrent ; des récits de vie, de la joie, des projets mais aussi des coups durs, des attentes, des interrogations sur l'avenir tinrent les principaux rôles des scènes qu'ils se lurent l'un à l'autre. N'importe qui aurait alors pu voir, en elle comme en lui, l'estime qu'ils se portaient mutuellement.

Quand soudain une sentinelle fit irruption à travers la même fissure par laquelle ils étaient entrés et cria à toute l'assemblée :
Ils approchent! Ils approchent! L'ennemi arrive par les sous-sols de la ville!

Grendelor et Freuzne se regardèrent ; l'espoir et la peur se mêlaient en une autre lueur logée cette fois-ci non pas dans des pierres mais dans leurs yeux. Comment cela allait-il finir? Combien de blessés et de morts allait-il encore falloir compter? Ils se posaient ces questions en silence, sans encore y trouver réponse. La dame turquoise fit volte face et entreprit de rejoindre les autres, quand Freuzne l'attrapa par l'avant-bras et dit :

Ne meurs pas.
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MessageSujet: Re: Le siège de Galvorn - Les souterrains   Le siège de Galvorn - Les souterrains Icon_minitimeLun 6 Oct - 0:14


L'enfant-phénix entendit un bruit, léger, lointain. Proche en même temps. Son cœur écouta avec précision le bruit de l'explosion que personne n'avait encore remarqué. Il sentit tout son sang affluer dans son corps avec une rapidité jamais connue, encore. C'était de la colère, dans son cœur. C'était la tristesse des humains. Des émotions brinquebalées.
Ses yeux bondirent en un point, se fixant haut dans les cieux fermés par le toit de la pièce. Comme si ils voyaient à travers. Perdus dans un rêve de vie propre. Ses sourcils se froncèrent de soucis dans les Néantes et partout dans les mondes.
Quelques chauves-souris s'envolèrent dans l'immense salle souterraine. Aikoh lui tenait toujours la main et son étrange poupée au sourire figé semblait pleurer.
Certains blessés pleuraient, d'autres gémissait. Une puanteur terrible générale se dégageaient de tous comme si leur chair s'était mise à pourrir avant leur mort. D'autres allaient bien et ils affichaient un sourire obligé, un sourire de façade pour l'illusion d'un espoir déjà mort.
Ils étaient en si mauvaise posture.

Miel tirailla la main d'Aikoh et prononça sans respirer, d'un seul trait :

"C'est maintenant. C'est une fin qui commence."
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MessageSujet: Re: Le siège de Galvorn - Les souterrains   Le siège de Galvorn - Les souterrains Icon_minitimeJeu 23 Oct - 19:59

Sans comprendre ces paroles, Aikoh emporta Miel à l'opposé de l'ouragan. Leur objectif avait été donné par la dame turquoise, ils avaient à s'occuper de l'évacuation nouvelle des blessés. Un ordre avait dû être établi parmi eux ; sachant que tous ne pouvaient pas être transporté ou aidé en même temps, il faudrait faire plusieurs aller-retours pour déménager tout le monde. Seulement, revenir sur ses pas dans de pareilles circonstances était fort dangereux. C'était comme monter le long des flanc d'un volcan pendant une éruption. Dans ce cas là, on ne fait qu'une chose : se hâter de redescendre.

C'est ce que nous allons faire. Les plus valides transporteront les blessés incapables de se battre. Ceux qui sont blessés mais qui peuvent prendre les armes nous couvriront et participeront à l'affrontement.

Les rouages se mirent immédiatement à tourner. Après avoir donné la direction à prendre à ceux qui partaient en tête, Aikoh et Miel restaient au milieu de ce monde là pour tout coordonner, dire que faire à l'un et à l'autre si bien qu'en moins de trois minutes, il n'y avait plus de camp de soin, seulement un convoi d'espoir vers un avenir incertain et des soldats plus ou moins meurtris qui repartaient en claudiquant vers une nouvelle bataille.


Dans l'espace voisin, chacun était prêt. Il n'y avait pas vraiment de plan si ce n'était que chacun fasse tout son possible pour repousser l'ennemi ou le tuer. Autant que possible, les hommes armés se dissimulaient derrière les reliefs pour se protéger des projectiles à venir.
Le silence se fit.

Il n'y avait que des humains. Pas de méchants ni de gentils, que des grands garçons, des jeunes et moins jeunes pères qui devaient subir les conséquences de décisions prises à de hauts niveaux et verser leur sang pour évaluer lequel de ces hauts niveaux prévalait.
C'était sans aucun doute la raison pour laquelle le calme précédait la tempête : les deux camps redoutaient de se rencontrer, de s'affronter, de s'entre-tuer. Jusqu'à ce qu'un homme craque et hurle pour se donner du courage, suivi immédiatement par ses camarades et imité par le camp adverse. Et les ennemis se mirent à naître, enfants de la haine.

Dans la grotte, les hommes de Grendelor étaient sur le qui-vive ; aucune ombre, aucune silhouette ne se dessinait au niveau du passage par lequel ils attendaient l'ennemi. Ce fut ce que chacun cru d'abord être une pierre qui entra en premier, pierre qui se révéla être un objet incendiaire quand il toucha le sol et répandit sur plusieurs mètres autour une substance visqueuse et enflammée. Un soldat hurla un peu plus loin, prenant feu ; d'autres de ces armes étaient projetées vers eux depuis la faille où se terraient encore les assaillants. La panique commençait déjà à prendre, ne sachant ni comment parer efficacement cette arme ni comment contre-attaquer. Freuzne usa alors du pouvoir de la pierre rouge et éteint tous les feux, ce qui rassura un instant les troupes. Ce fut à ce moment-ci que la bataille débuta vraiment, quand l'ennemi ôta son masque et pénétra dans la grotte où les attendaient Grendelor, Freuzne et les soldats. Une masse fondait contre une autre. Des bruits secs, des hurlements de peur, de souffrance, de haine... telle était l'horrible symphonie qui allait servir de requiem à ceux qui allaient aujourd'hui perdre la vie.

Se battant au milieu de tous les autres, Freuzne gardait un œil attentif sur Grendelor.

Elle se bat bien, pensait-il en la voyant déglinguer à tour de bras tous ceux qui passaient à sa portée.

Un attaquant venait d'éventrer un défenseur juste à côté de lui, ce qu'il respectait. C'était le jeu, après tout, et sa décision de laisser vivre le vainqueur de ce duel changea arbitrairement lorsqu'il vit ce dernier cracher dans les entrailles du vaincu. En un éclair, Freuzne se retrouva devant ce type, qui subjugué par sa vitesse de déplacement tant que par la surprise, resta bouche bée devant lui. Son visage se crispa quand il reçu l'estoc à l'estomac, la dague plantée jusqu'à la garde ; une parade pour éviter une attaque dans le dos de Freuzne à laquelle il riposta en broyant les cervicales de son adversaire, puis il revint à sa victime toujours debout, retira sa lame de son abdomen et y plongea sa main droite.

Quel est ton nom? lui demanda-t-il, la mine rieuse.

Le soldat adverse eut une nausée sanglante qui avorta sa réponse.

Peu importe poursuivit-il, personne ne se souviendra de toi.

Le rubis vomit un torrent de flammes qui transforma les entrailles du pauvre homme en un magma de chair, jusqu'à lui liquéfier les yeux. Sa peau fondait sous sa tenue de combat et ses os finirent par s'enflammer. Satisfait, il retira sa main de l'orifice noirâtre du corps calciné et s'écarta un instant de la bataille générale pour estimer les ressources humaines des deux camps, plutôt en leur faveur.

J'espère que les choses se passent bien pour ceux deux là, pensait-il en faisant référence à Miel et Aikoh.
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MessageSujet: Re: Le siège de Galvorn - Les souterrains   Le siège de Galvorn - Les souterrains Icon_minitimeJeu 19 Fév - 16:22

Grendelor

La bataille faisait rage. Grendelor se défendait, ainsi que ses hommes, avec détermination et efficacité. Ses pistolets rugissaient sans arrêt et son sabre prenait le relais au corps à corps. Mentalement, elle soutenait ses troupes, leur donnant force et espoir. Du coin de l'oeil, elle notait les actions de Freuzne, trouvant son ami changé, mais la guerre avait le don de révéler le plus sombre des hommes. Aussi, elle n'y prêta pas vraiment attention.

Leurs rangs se faisaient de plus en plus décimer et ils commençaient à être en mauvaise posture malgré les forces de Freuzne et de la magicienne. Si elle ne réagissait pas, ils allaient tous se faire tuer et plus personne ne pourrait protéger les blessés. Leurs ennemis n'étaient que de pauvres gens comme eux toutefois, dans la lutte pour leur survie, Grendelor devait se dévoiler, tant pis. Et utiliser une bonne partie de son énergie pour les tirer de là.

A couvert ! hurla-t-elle.

Et tous lui obéirent. L'air se chargea d'un lourd parfum de fleur, incongru dans cette situation. La Dame turquoise claqua des doigts, produisant une petite flamme qui embrasa l'atmosphère. Les hurlements de douleur et de panique explosèrent dans ses oreilles tandis que son esprit était assailli par la peur intense que tous ressentaient face à la magie qui les brûlait. En quelques instants, ce fut fini. La centaine d'assaillants qui restait se résumait en des corps carbonisés. Seuls quelques uns avaient réussi à fuir, profondément touchés, dans leur chair et dans leur esprit.

Les troupes lunaires, une dizaine de survivants, regardaient la magicienne partagés entre le soulagement, le respect et l'effroi. Grendelor, elle, savait qu'à présent toute personne douée d'un minimum de magie savait où elle se trouvait.

Rejoignez les autres et protégez-les. Vite !

Les hommes partirent sans demander leur reste. Enfin seule, Grendelor laissa transparaitre sa faiblesse et tomba à genoux, épuisée. Il lui faudrait plusieurs heures pour récupérer des forces, et de la nourriture en quantité. Un bruit la fit sursauter. C'était Freuzne. Il était resté. Grendelor lui tendit une main.

Aide-moi à me relever, il nous faut rejoindre les autres.
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MessageSujet: Re: Le siège de Galvorn - Les souterrains   Le siège de Galvorn - Les souterrains Icon_minitimeJeu 26 Fév - 22:53

Son ami eut envers elle un regard chargé d’innombrables images, perceptibles comme un tout sans pouvoir les détailler une par une, qui la surprit par son intensité ; une décharge émotionnelle telle qu'elle foudroya durant un instant Grendelor, encore agenouillée.

Qu'y a-t-il? lui demanda-t-elle, la mine inquiète.

Freuzne restait là, sur place, les yeux écarquillés à regarder son amie de longue date affaiblie, presque blessée. A la vue d'une main tremblante, Grendelor comprit qu'il était choqué.

C'est de me voir comme ça qui te met dans cet état? dit-elle, surprise.
Tu m'as déjà vu plus mal en point il me semble! C'est trois fois rien je t'assure, je suis épuisée c'est tout. Aller, aide moi à me relever.

La dame turquoise avait avec Freuzne ce ton familier qui traduisait parfaitement le degré d'intimité qui les liait, établi depuis fort longtemps. C'était l'époque dorée des belles aventures, des affrontements loyaux et des épopées vécues ensemble, avec feu Nichiren, époux de Grendelor et grand ami de Freuzne. Sa disparition creusa en eux un vide que nul autre ne sut combler par la suite.

L'homme s'avança vers son amie, l'air faible lui aussi, dévasté même, alors qu'il ne disposait d'aucun motif pour se présenter de la sorte. La main à laquelle Grendelor se tint était telle qu'elle l'avait toujours connue : ferme. Forte mais douce, rugueuse mais pas trop, aiguë et obtuse, claire et sombre à la fois. Freuzne la regardait encore de cette façon si inhabituelle qu'une fois relevée, elle apposa sa main sur sa joue avec une grande tendresse, comme pour rassurer une personne chère.

Ca va bien se passer...

Freuzne avait pris sa douce main au creux de la sienne, plaquée contre sa joue, alors que Grendelor s'agenouillait à nouveau, yeux grands ouverts. Tout autour, les roches assombries par les flammes se mettaient à grisonner de lichens, puis un épais matelas de mousses jeunes et fraîches adoucit l'ambiance désormais verte et respirante de la caverne. Autour de la dame turquoise poussait un tapis de petites fleurs multicolores, ponctué de variétés plus hautes et diffusant un parfum véritablement enivrant. C'était une offrande commandée à l'émeraude.

Celle-ci, dit Freuzne en s'agenouillant lui aussi.
Celle-ci n'existe pas encore.

Pour pouvoir retirer sa dague du cœur de son amie, il lâcha la main de Grendelor qui tomba lourdement sur le sol coloré, sans autre bruit que le froissement des pétales. La mousse verte s’assombrissait en se mêlant à son sang. Il cueillit l'une de ces hautes fleurs et la lui présenta au visage. Si la tige, sombre, était doucement spiralée dans un sens, la fleur en elle même était composée de trois longs pétales de couleur turquoise, formant une spirale plus serrée autour d'un pistil blanc lunaire, et de sens opposé à celui de la tige. Elle offrait un spectacle hypnotisant lorsque l'on la faisait tourner sur son axe, entre ses doigts.

Elle fleurira cette contrée en abondance huit jours durant, à chacune des trois lunes les plus chaudes de l'an. Ses racines calment les maux de tête et de cœur, sa tige contient un latex nacré qui stimule les défenses immunitaires et sa fleur redonne le moral à ceux qui le perde.

Grendelor perdait son sang en grande quantité et si elle appelait ses pouvoirs de guérisseuse à la rescousse, rien en se produisait. C'était incompréhensible. Chaque battement de son cœur affolé amplifiait l'hémorragie, chaque battement de son cœur affolé effondrait ses forces.

Elle se nommera : La dame turquoise.

...Pourquoi? Dis moi pourquoi? étaient les seuls mots qu'elle parvint à prononcer avant de se taire, trop essoufflée pour continuer.

Freuzne se tut. Avec un sourire emplit de tristesse, il prit à son tour son doux visage entre ses mains et l'amena à le regarder dans les yeux, désormais trop faible pour le faire par elle-même.

Je n'ai jamais eu le choix, Grendelor. lâcha-t-il, la voix fluette, la gorge serrée.
Je..., il déglutit bruyamment, les yeux embués de larmes, en miroir à celles de Grendelor dont les siens brillaient de colère et de désespoir.
Tu méritais de vivre, de gagner mais pas ça, pas de me rencontrer. Je ne te méritais pas, Nichiren non plus. Je regrette tellement qu'il ne soit plus là, il m'aurait empêché de te faire du mal, il m'aurait empêché de te faire du mal Grendelor! Tu ne méritais pas ça!

Une nausée, du sang, encore. Du sang qui n'en avait pas le goût, mais celui de la trahison, de la lâcheté, de la manipulation. Le goût désagréable d'une existence passée à se consacrer aux autres pour finir assassinée par l'un de ceux qu'elle a sauvé. Déception. Déception colossale, terminale.

C'est fini... murmura-t-elle après s'être couchée sur le côté.
Toute cette... souffrance... inutile...
A chacun de ses mots, ses paupières s'affessaient un peu plus encore. Des mots, puis des souffles. Un souffle, puis le silence. La paix, enfin.

***

Bien des lunes plus tard, de curieux promeneurs s'aventureront à l'intérieur de cette grotte et parviendront après plusieurs minutes de marche dans de longs couloirs pavés à un vaste espace au milieu duquel se dresserait, baignée d'un flot de lumière arrivant par de longues ouvertures artificielles, une stèle abondamment fleurie où l'on pourrait lire gravé :


Ci-gît Grendelor, la dame turquoise
Guérisseuse généreuse et talentueuse de son vivant, à jamais regrettée.
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MessageSujet: Re: Le siège de Galvorn - Les souterrains   Le siège de Galvorn - Les souterrains Icon_minitimeMar 10 Mar - 12:55

Grendelor

Elle aurait du le sentir. L'épuisement et la confiance qu'elle avait en Freuzne l'avaient aveuglée. La douleur fulgura dans son coeur. Grendelor savait qu'elle ne survivrait pas à une telle blessure. Même au mieux de sa forme, elle n'aurait pu se guérir seule d'un coup fatal. L'incompréhension, la déception puis la tristesse. La Dame Turquoise était triste pour son ami. Elle aurait voulu le soulager, lui dire que ce n'était pas grave. Elle n'en avait pas la force. Et un autre chagrin, bien plus fort, la poignardait. Sargas. Qui allait veiller sur son fils désormais? Veiller à ce qu'il devienne un homme bon et pas seulement un membre perverti du Sang? Des larmes coulèrent sur ses joues.

Sargas !

Mère ?

Sa voix mentale était surprise et inquiète. Il sentait que quelque chose n'allait pas. Un flot d'amour se déversa sur lui, l'entourant, le chauffant. Pendant un instant, il eut l'impression d'être dans les bras de sa mère et le bonheur qui l'étreignit le fit sourire béatement à l'autre bout de ter Aelis. La sensation s'arrêta brutalement.

Mère !
Il l'appela, chercha en vain sa présence sur cette terre. Et ne trouva que le vide. Alors il comprit. Alors, il éclata en sanglots. Malgré la vingtaine d'années que son corps affichait, malgré tout l'entrainement subit ces trois dernières années, il restait un petit enfant, n'ayant vécu que cinq ans en vérité. Il pleura, comme l'enfant qu'il était, séparé à jamais de sa mère. Pleura tout son saoul tout en se remémorant chaque instant passé avec celle qui avait su le laisser partir chez ceux qu'elle savait être ses ennemis pour qu'il puisse apprendre à être entièrement lui-même.

Au moment où le corps de Grendelor mourrait, une vague de chagrin submergea tous les combattants de Galvorn, amis comme ennemis, figeant tout un chacun pendant une fraction de seconde, certains se retrouvant les larmes aux yeux sans comprendre pourquoi. D'autres, ses proches, en sachant très bien ce qui venait de se passer.

Au moment où le corps de Grendelor mourrait, les tatouages sur ses bras se mirent à luire de plus en plus fort. Ils s'éteignirent d'un coup et plus rien n'était visible sur la chair blanche. L'esprit de sa planète, qui l'habitait depuis qu'elle en était devenue l'impératrice, était reparti, cherchant une nouvelle gardienne sur sa terre natale.
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