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 Tableau de chasse

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Ramalok




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MessageSujet: Tableau de chasse   Tableau de chasse Icon_minitimeMer 4 Juin - 18:07

Anne s’installa devant sa coiffeuse rouge, les cheveux en bataille. Elle les peigna soigneusement avec une brosse pourpre, et les attacha à l’aide d’un catogan noir. Puis, elle alla jusqu’à son lit et éteignit les lumières. Ce soir-là les enfants n’avaient pas fait de caprice, même Jeanne, la petite dernière qui ne cessait de crier pour un rien. Elle a du caractère, pensa fièrement Anne, tout comme moi. Alors elle s’endormit d’un sommeil léger et apaisé.

Soudain elle fut réveillée par le bruit d’un grattement contre la porte. Quelle heure était-il donc?
Elle jeta un regard ensommeillé sur son réveil, il était minuit et quart. Le grattement continuait. Elle se dirigea vers la porte, l’entrebâilla et regarda ce qu’il y avait derrière. Une boule de poils vint se frotter contre ses jambes.

– Moustache, tu m’as réveillée, méchant minou. Elle sourit puis prit le chat dans ses bras. Il était mouillé.

– Oh ! Tu es encore allé prendre un bain de minuit, je sais que c’est amusant de prendre un bain en plein air, mais le lac est froid et tu risques de tomber malade. La campagne est si grande, je ne veux pas te perdre. Le visage d’Anne devint triste. Elle se souvenait de son mari et de cet accident tragique. Les miaulements du chat la sortirent de ses pensées.

– Voilà, maintenant tu as …

Elle n’acheva pas sa phrase. La lumière de la lune transperçant les vitres se reflétait sur le liquide sombre, couleur du sang, dans la fourrure de l’animal.
– Mais ce n’est pas de l’eau !

Son visage devint livide.
– Où t’es-tu fait ça ?


A ce moment là, un scintillement attira son attention dans le salon. Un homme grand et de forte carrure se tenait dans la lumière de la lune qui passait par les portes-fenêtres. Ses cheveux blonds et longs encadraient deux yeux bleus perçants. Un poignard luisait dans sa grosse main velue. Anne se figea. L’individu ne semblait pas l’avoir remarquée. Il fouillait dans une commode avec hargne, comme s’il était pressé. Anne, avec sang froid, referma doucement la porte de sa chambre. Elle empoigna le combiné et composa le numéro de la police.

– Commissariat, j’écoute.

– Vite ! Au 34 rue des banquiers, un voleur s’est introduit dans ma maison ! J’ai des enfants qui sont dans leur chambre, seuls, et je ne peux pas les rejoindre !

– Madame, calmez-vous. Cachez-vous le temps que les secours arrivent et ne faites pas de bruit.

– Attention, il est armé d’un couteau.

– Nous arrivons sans attendre.

Le standardiste raccrocha le combiné. Anne, morte de peur, sortit du placard le vieux fusil de chasse de son mari, le chargea et s’accroupit dans un coin en face de la porte. Tout était silencieux à part Moustache qui miaulait doucement de douleur sur le lit. Après quelques minutes, les sirènes de la police se firent entendre. Anne se détendit un peu.


Soudain, la poignée bougea, une carte plastifiée glissa le long de la porte qui s’ouvrit d’elle-même. Des voix entouraient la maison. De peur que l’intrus ne s’affole et se lance sur elle dès qu’il l’apercevrait, elle tira un coup de fusil devant l’ouverture de la porte qui se referma brusquement. Elle entendit le bruit d’une fenêtre qui se fracasse, puis ce fut la cacophonie de la police. Un homme qui faisait parti de la police entra dans la chambre. Anne se releva et mit de l’ordre dans ses habits.

– Tout va bien. Je maîtrise la situation. Etes-vous blessée ?

– Non, mais je dois aller voir mes enfants, répliqua Anne en se ruant sur la porte. Le commissaire la stoppa dans son élan.

Mes hommes s’en occupent. Ils vont vous y amener. Il faut que je vous quitte, on m’appelle sur une autre affaire. Le lieutenant Aris que voici va prendre votre déposition. Il la salut et repartit aussi vite qu’il était arrivé.
Anne resta interdite devant cette apparition éclair du commissaire qui sortit en faisait virevolter les pans de son manteau. Un bataillon de gendarmes avait pris possession des lieux. Anne était en train de parler au lieutenant quand un gendarme apparut tenant son fils Joseph affolé par la main.

– Maman, maman.

– Mon chéri ?

– Maman, j’ai tout vu, j’ai tout vu !

– Tout vu quoi, mon chéri ?

Le gendarme prit rapidement la parole.
– Madame je suis désolé d’interrompre votre fils, mais il faut que je vous annonce une grave nouvelle, vous feriez mieux de vous asseoir.

– Je suis assez forte pour tout supporter, parlez, je vous prie.

– Je suis dans le regret de vous annoncer que ... que ... que nous avons retrouvé votre fille inanimée...

Sans en écouter davantage, Anne se rua dans la chambre de sa fille. Elle se figea devant le cadavre de son enfant. Les larmes perlèrent le long de sa joue, mais elle ne s’effondra pas sur le fauteuil que lui tendait le lieutenant. Cinq minutes s’écoulèrent, puis elle souffla :

– Pourquoi ?

– Moi maman, j’ai tout vu ! Intervint son fils. Pendant qu’on dormait, un bruit m’a réveillé : c’était Jeanne qui descendait de son lit, pour aller aux toilettes. À ce moment, un grand monsieur est entré dans la chambre. Il faisait peur, ce monsieur, on aurait dit Goliath, le méchant géant. Je me suis glissé sous mon lit en passant par le côté mur pour ne pas qu’il me repère. Ensuite j’ai tout vu, je te jure, c’est pas des mensonges, c’était horrible. Il a vu Jeanne debout et il susurrait ton prénom. Il l’a frappée d’un grand coup, elle s’est évanouie et il l’a jetée contre le mur, un craquement sonore se fit entendre. Alors j’ai fermé les yeux pour ne plus voir. Quand je les ai rouvert les yeux, ce monsieur tout bleu que tu as vu tout à l’heure m’a dit que je devais le suivre car tu m’attendais.

– Oui, je l’ai trouvé sous le lit roulé en boule. C’est un garçon très courageux que vous avez là.

– Jeanne, Jeanne, ma Jeanne …

Anne ne cessait de répéter ce nom tant chéri.
Le lieutenant posa une main sur l’épaule d’Anne et demanda si elle voulait une assistance psychologique. Anne fit signe que non. Elle devait prendre sur elle et s’occuper de son fils. Le SAMU était arrivé pour emporter le corps à l’hôpital.


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Ramalok




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MessageSujet: Re: Tableau de chasse   Tableau de chasse Icon_minitimeMer 4 Juin - 18:09

***


Le lendemain Anne alla au commissariat où elle était convoquée par le commissaire. Elle demanda où elle pourrait trouver le commissaire. Une fois qu’on lui eut indiqué le bureau, elle s’y dirigea et frappa trois fois. Personne n’ouvrit, silence complet dans la salle. Un gendarme passa, elle lui demanda où se trouvait le commissaire.

– Installez-vous à l’intérieur. Je vais le chercher.

Anne pénétra dans le bureau. Les murs de la salle étaient couverts de diplôme en tout genre. Derrière le bureau était fixé un grand cadre, un titre en caractère gras le surplombait « Tableau de chasse ». Y étaient fixés tous les portraits des plus grands criminels de France incarcérés ces trente dernières années. Ces images entouraient une médaille gravée en forme d’étoile. On pouvait y lire « Meilleur policier de France ». La pièce était bien rangée, tout était en ordre. Dans une vitrine à droite du bureau scintillaient une dizaine d’insignes et de médailles. La porte claqua derrière elle et une voix grave fusa dans ses oreilles.

– Bonjour madame ! Prenez place, je vous prie, dit-il en montrant une des deux chaises qui se trouvaient devant le bureau. Et parlez-moi de ce qui s’est passé hier. J’ai besoin de votre témoignage.

Le commissaire était petit, malingre et chétif. En outre, il semblait avoir des problèmes de respiration. Ses cheveux étaient bruns et ses yeux vert foncé. Anne prit place et lui décrivit l’assassin de sa fille et comment il lui était apparu au travers de la porte.

– D’après votre description, il semble que ce soit celui que nous recherchons depuis maintenant deux ans. Il a déjà quatorze victimes à son palmarès. Il déjoue tous mes pièges mais ça ne se passera pas comme ça encore longtemps ! Je suis le meilleur policier et ce n’est pas lui qui m’enlèvera ce titre. J’en fais le serment devant vous, madame, je l’attraperai avant la fin de la semaine. Je prendrai ainsi ma retraite, heureux d’avoir fini ma carrière sur un grand génie du crime. À votre avis, que cherchait-il ?

– Mais je n’en sais rien !

–Possédez-vous des objets de valeur ? Avez-vous des ennemis ?

– Je ne me connais pas d’ennemis mais par contre j’ai reçu hier une statuette d’un dieu Inca en héritage d’une lointaine parente. Vous pensez que le voleur était au courant ?

– Je ne sais pas mais il va sûrement essayer de s’introduire à nouveau cette nuit chez vous pour trouver ce qu’il cherchait si furieusement la nuit dernière. Je ne pourrais être présent mais le lieutenant mènera les opérations à ma place. J’ai un plan.

– Vous avez un plan ?

– Bien sur que j’en ai un ! Il ne pourra même pas pénétrer dans l’enceinte de votre propriété, enfin si, mais écoutez plutôt. Voici ce à quoi j’ai pensé.

***

Anne était épuisée l’heure du coucher était passé depuis bien longtemps. Elle se mit rapidement en pyjama. Tout était si tranquille la nuit. Dans deux jours se sera le Shabbat, il ne faudrait pas qu’elle oublie d’acheter de grandes quantités de pain.
Elle éteignit les lumières et s’installa confortablement dans son lit. Elle ne cessa de penser à sa petite fille et les larmes coulaient lentement sur sa joue.

Quand soudain la porte de la chambre grinça à cause d’un léger courant d’air. Elle avait pourtant tout fermé. Anne se leva doucement sans faire de bruit. Elle jeta un coup d’œil à travers la porte. Tout était à sa place, même la statuette posée en évidence sur une petite table. Un geste presque imperceptible au coin de son champ de vision attira son attention. Un frisson glacial lui remonta le long de l’échine. Ses jambes maigres tremblaient sous elle, sa respiration était saccadée. C’était lui.

Il se mouvait comme un chat dans l’ombre. Pas une seule fois, il n’entra dans un endroit éclairé par la lune qui était pleine ce soir là. Anne était figée, elle appuya sur un petit bouton près de sa porte de chambre. Le voleur tournait autour de l’objet comme s’il voulait vérifier auparavant qu’aucun piège n’était posé. Il sortit une bouteille et un spray jaillit en direction du dieu inca. Rien ne se passa. Satisfait, il s’avança prudemment et entra dans la lumière de la lune de telle façon qu’Anne pu distinguer ses traits. Ce qu’elle vit la choqua. Ce n’était pas lui ? Impossible ! Puis derrière la massive carrure du voleur, un scintillement attira son attention près d’une vitrine. Une deuxième silhouette qu’elle connaissait. Pouvait-ils être complice ?
À ce moment là, c’est une foule de gendarmes qui entrèrent de partout. Ils maîtrisèrent le voleur à une vitesse hallucinante. Quand le lieutenant vint la voir, il la trouva devant la porte de sa chambre, livide comme un cadavre. Elle se tourna vers le lieutenant.

– Vous allez bien madame ? Il ne vous a rien fait, j’espère.

– Oui juste un peu retournée de le voir, lui qui a tué ma petite Jeanne, ma toute petite… Il me donne des visions, j’ai cru voir le reflet du visage du commissaire sur une vitre près des buissons.

– Quoi, le commissaire ? Il enquête actuellement sur une autre affaire urgente en ce moment même.

– Pourtant il lui ressemblait. À moins que ce soit juste une hallucination occasionnée par le stress et la fatigue.

– Peut-être… Si vous voulez pour vous rassurer je vais appeler l’assistante qui l’accompagne dans son enquête.


Soudain on entendit un coup de feu et des cris qui fusaient du fourgon blindé. Le prisonnier avait réussi à s’évader. Aucun policier n’avait eu le temps de réagir. Des chiens policiers furent lancés à ses trousses mais c’était peine perdue. La piste s’arrêtait non loin d’une forêt épaisse et obscure. Le soleil allait bientôt se lever et les chiens étaient fourbus. Le téléphone portable du lieutenant sonna, d’un geste rapide il l’ouvrit.

− Oui ?

La petite voix fluette et inquiète de l’assistante du commissaire siffla à son oreille :
− C’est, Elsa, le commissaire vous a-t-il rejoint ?



− Non, il n’est pas ici. Pourquoi ?


− Impossible de le trouver ; nous avons besoins de son avis pour quelque chose mais il semble s’être volatilisé. Pourtant sa voiture est encore sur le parking.


− Faites le rechercher, répliqua le lieutenant d’un ton sec et il raccrocha. Il ne manquait plus que ça

Il referma le portable énervé. Il ne manquait plus que ça.
− Qu’y a-t-il ? demanda Anne

− Le commissaire a disparut. On ne sait pas où il est.

Anne pâlit mais ne dit rien. Le lieutenant, qui n’avait rien remarqué, donna ses ordres puis lui demanda.
− Avez-vous un mari ?


− Oui, il s’appelait Henri mais il est mort dans un accident de la route.


− Je suis désolé, c’est parce que …

Il ne finit pas sa phrase. Son téléphone se remettait à sonner.
− Allô, oui ?

− C’est moi, Elsa, nous avons retrouvé le commissaire, il est tout sale, échevelé et semble assez perturbé mais il va bien.

− Bien, dites lui que je souhaite le voir, lança-t-il d’une voix brusque.

Il patienta avec Anne une dizaine de minutes puis la voiture de police arriva. Le commissaire en sortit mal en point et la mine déconfite comme s’il sentait son heure arrivée.
− Monsieur le commissaire, pourquoi vous êtes-vous absenté, sans prévenir alors que vous êtes censé enquêter ? Cette dérobade fait de vous le suspect n°1. D’autant plus qu’Anne a cru vous reconnaître sur le lieu de la tentative du vol.

Le lieutenant commençait à perdre son sang froid.
− Oui … oui, mais c’est que …

− Je ne veux rien entendre.

Il se retourna vers deux de ses hommes.
− Emmenez-le au commissariat pour que je l’interroge.
Les deux hommes emmenèrent le commissaire qui criait et gesticulait, les yeux exorbités.


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Ramalok




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MessageSujet: Re: Tableau de chasse   Tableau de chasse Icon_minitimeMer 4 Juin - 18:11

***


Deux jours plus tard, le lieutenant vint revoir Anne.
− Bonjour madame, je viens juste vous prévenir que le commissaire s’est justifié. En fait, il voulait être le seul à avoir la gloire d’arrêter le criminel. Il a poursuivi notre homme pendant une demi-heure mais celui-ci s’est enfui vers la Forainoir sans doute pour y rejoindre son repère.

− L…La Forainoir ? Bégaya-t-elle.

− Oui, celle-ci. Je pars avec quatre hommes dans quelques instants là-bas pour le débusquer. Une photo infrarouge nous a indiqué un gros point rouge. Trop gros pour être un animal mais assez pour être une cabane avec un feu à l’intérieur.

− Je veux venir avec vous ! dit-elle avec colère. Je veux regarder cet assassin dans les yeux ! Elle semblait déterminée.

− Désolé, c’est trop dangereux.

− Je veux venir avec vous ! Je veux le traquer, le débusquer, bouleverser sa vie comme il a bouleversé la mienne !

− Vous n’irez nulle part ! Je laisserai quelqu’un pour vous surveiller. C’est dangereux, il pourrait vous détenir comme otage, voire vous tuer en augmentant ainsi son palmarès. Il est recherché pour plusieurs meurtres, vous ne vous en rendez pas compte ?

− Et pourquoi donc n’y aller qu’à cinq si c’est si dangereux que cela ? demanda-t-elle en se disant qu’elle le tenait.

− Pour être plus discrets, tout simplement. J’ai pris mes hommes les plus silencieux et les mieux armés au combat au corps à corps, ils connaissent la majorité des techniques de ce genre de combat et …

Soudain le bruit d’un verre qui se brise se fit entendre. Le lieutenant sortit son arme de poing et courut vers la cuisine, Anne sur ses talons. Ils découvrirent un petit chien brun gémissant sous la table, apeuré.
− À qui est ce chien ?

− C’est le mien, je l’ai acheté avant-hier, il remplace un peu ma petite Jeanne. Il est accro à la pâtée que je lui ai achetée.

− Bon, je dois y aller et puis …

Le lieutenant glissa sur une petite flaque jaune laissée par le chiot. Il se rattrapa vivement à la table de cuisine.
− Il était moins une, dit le commissaire d’une petite voix.

− Je suis désolée, il n’est pas encore bien élevé.

− Je laisse quelqu’un ici pour vous surveiller. Ne faites pas de bêtises en mon absence. Sur ce, à bientôt, je tâcherai de revenir vite, dit -il en sortant de la maison.

− Cela dépend de la façon dont vous reviendrez, dit-elle tout bas.

***


L’air était humide et lourd. Le craquement de leurs pas résonnait dans la forêt. Le lieutenant et ses hommes avançaient en formation triangulaire. Deux hommes sur les ailes, un en pointe, le lieutenant au centre et un autre pour assurer les arrières. Ils avançaient lentement, vérifiant chaque arbre, buisson et pousse d’herbe pour déjouer les éventuels pièges posés par leur proie. L’avancée fut longue et éprouvante pour les nerfs.

 Mieux vaut prévenir que guérir, pensa le lieutenant pour s’encourager.
Après une progression ardue, ils arrivèrent en vue d’une vieille cabane et délabrée qui se situait au centre d’une clairière. Aucun gazouillement d’oiseaux ne perçait le lourd silence qui régnait en maître sur la clairière. Un sentiment de mort l’entourait. Sur le côté gauche de la bâtisse, le lieutenant aperçut un amoncellement d’os et un crâne humain. Les hommes frissonnèrent devant cette découverte. Cela ne faisait plus de doute c’était bien ici qu’il habitait. Dans quoi s’étaient-ils donc jetés ? Avec détermination ils encerclèrent la cabane. Sur un mouvement de leur chef, un des hommes rampa doucement du côté de la pittoresque bâtisse qui ne comportait pas de fenêtre, contrôlant à chaque pas si le sol était sûr. Une fois au contact de la structure, il la contourna pour accéder à une fenêtre. Il sortit ensuite de son sac à dos un périscope miniature. Il regarda dans l’antre de la bête si elle était présente.
Personne.

Il fit un signe aux autres. Ils s’approchèrent de la porte, le lieutenant essaya de l’ouvrir. Elle n’opposa aucune résistance. Ils entrèrent lentement. Des braises rouges restaient dans la cheminée, sur le sol se trouvaient de larges peaux de bêtes posées les unes sur les autres formant sans doute une couche. Une table trônait au centre de la pièce. Un escalier descendait sous terre mais avant, que le lieutenant ne put esquisser un geste, il fut interrompu.

– Li … lieutenant.

– Qu’y a …


Le lieutenant Aris se retourna et ce qu’il vit l’horrifia. Une grande planche de bois avec des têtes coupées qui pendouillaient. Au-dessus, gribouillé dans le bois on pouvait lire « Tableau de chasse ». Certaines des têtes, encore fraîches, dégoulinaient de sang ; d’autres étaient fripées mais en bon état de conservation. Sous chacune d’elle on pouvait lire les noms des victimes. Il restait une place vide, le lieutenant plissa des yeux pour lire dans la pénombre.

– A … Anne. La prochaine est Anne ! Cria-t-il sans s’en rendre compte.
Un grognement monta des escaliers.

***


Anne suivait en courant son petit chien qui avait flairé l’odeur du lieutenant et de ses hommes. Elle arriva à la clairière en nage. Après avoir repris son souffle, elle s’accroupit et attacha son chien qui lui adressa un regard de reproche.
– Désolée, mais tu pourrais faire tomber toute l’opération à l’eau.

Le petit chien gémit mais Anne s’éloigna en marchant discrètement vers la cabane. Elle ouvrit la porte qui grinça légèrement. Il n’y avait personne. Une bouffée de chaleur l’envahit, elle suffoquait, tout tournait autour d’elle.

Elle n’aperçut pas les têtes clouées car elle descendit directement les escaliers en colimaçon. Elle semblait connaître les lieux. Elle marcha ainsi pendant plusieurs minutes. Les escaliers étaient éclairés par des torches tremblotantes. Elle tomba brusquement sur une porte de chêne massif. Elle l’ouvrit, celle-ci ne produisit aucun bruit. Elle se trouvait dans une grande grotte. Ses yeux s’agrandirent d’horreur. Au centre de la grotte un être massif était penché sur une table. Le regard d’Anne glissa sur le côté gauche et elle aperçut le lieutenant prisonnier avec trois de ses hommes dans une solide cage de bois.

Il en manquait un. Où pouvait-il bien être ? L’idée fit son chemin jusqu’à son cerveau. Elle put entendre distinctement les bruits de mastication que produisait le monstre. Celui-ci rejeta les restes du corps puis il se dirigea vers les prisonniers en se léchant les babines. Une légère brise venant des escaliers restés ouvert caressa le visage d’Anne qui était en sueur. Le monstre s’arrêta et tourna lentement la tête. Anne put apercevoir le visage de la créature qui se faisait passer pour un voleur. C’était bien lui. Elle l’avait reconnu. Elle ne voulait pas y croire mais la vérité venait de la frapper en pleine figure. C’était Henri. Il n’était pas mort. Son apparence n’était plus celle d’un homme mais celle d’une créature hideuse, un mutant.
La barbe lui dévorait le visage, ses cheveux longs emmêlés pendaient jusqu’aux épaules, il portait un t-shirt troué, ses longs bras couverts d’une carapace se tendaient vers elle. Quand il la vit il se mit à esquisser une sorte de rictus, la bave lui dégoulinant le long d’une mâchoire disproportionnée. En une fraction de seconde, il fut sur elle. Le lieutenant, ayant anticipé l’attaque et profitant de la diversion qu’offrait Anne, prit son couteau d’escalade et le lança de toutes ses forces en direction de la bête. Un craquement sonore se fit entendre puis le bruit d’un corps lourd qui tombe résonna. Le couteau s’était fiché dans la nuque et était ressorti par la gorge. Anne poussa un cri aigu puis elle courut vers Aris et se jeta dans les bras du lieutenant en pleurant. Les hommes soufflaient. Le pire était passé.

Entre temps, la nouvelle de l’arrestation du monstre avait fait le tour de la région. Une dizaine de voitures s’élançait vers la forêt : la presse, la télévision, la police et les curieux…
Anne et le lieutenant firent la une des journaux le lendemain matin.


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MessageSujet: Re: Tableau de chasse   Tableau de chasse Icon_minitimeJeu 5 Juin - 12:54

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MessageSujet: Re: Tableau de chasse   Tableau de chasse Icon_minitimeJeu 5 Juin - 13:17

Màj du 05/06/08

mise en couleur des dialogue et changement de la forme.
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