Séléné ou la complainte à la Lune

Invité

Séléné

Distante Séléné, ignores-tu mon chagrin ?

Ne sais-tu donc pas en quelles circonstances je m’adresse à toi ?

Oh que si, tu connais mes tourments, car tu en es la cause !

Je te parle, Belle Déesse, pour soulager mon âme,

Car toi, entre toutes les immortelles,

Tu as jeté ton dévolu sur mon amant tant désiré.

Oh non !, ne nie pas tes actions,

Car Gaia me l’a confié, d’un murmure au creux de l’oreille.

Et si, comme je le crois, cet être cher est assoupi,

Rends-le moi je t’en conjure, au nom de notre amour.

Endymion ne te suffit point ?

Te faut-il pour combler tes désirs l’amour de mille hommes ?

Non, non, c’est injuste, car j’adore mon aimé comme aucune autre.

Seule, je sais ce qu’il aime et ce qu’il hait,

Seule je connais ses tourments et ses joies,

Car seule je suis l’élue de son cœur.

Et toi mon amour, ne peux-tu donc rien faire d’autre

Que d’attendre que l’immortelle de toi se lasse

Afin de me revenir ?

Ne peux-tu intercéder en ta propre faveur ?

Je t’en prie, Amour, si tu tiens à moi, ne serait-ce qu’un tant soit peu,

Supplie la Lune de te rendre la liberté.

Tu n’es ni un oiseau, ni un esclave, et Séléné la Belle a déjà tant d’amants,

Que tu ne lui es d’aucune importance, tu n’es qu’un être éphémère.

Ne te laisse pas berner par ses promesses trompeuses.

Pour elle tu es un jouet, mais en mon cœur tu es un dieu.

Mon petit poète, béni des dieux, mon amour unique,

Ne renonce pas à la vie car, même si l’immortalité est un bel appât,

Aucune déesse ne saurait te traiter comme tu le mérites.

Comme un homme vrai, vif et touchant.

Aucune déesse ne te chérira plus que moi, ton humble amante.

Je ne peux, comme elle, te couvrir de présents,

Je ne peux rivaliser avec sa pâle beauté, son corps sublime,

Je ne suis qu’une mortelle amoureuse, qui se lamente en vain.

Si ma complainte t’a quelque peu touché,

Ou si Séléné par mes pleurs est émue,

Reviens et vis, enfin, tel que tu le souhaites,

Reviens maintenant pour de courtes années en ma compagnie.

Reviens et aime-moi.

Une p'tite complainte pas très réussie, mais qui me tient à coeur. Pleure

Si la plus belle joie est celle d'apprendre, le roi d'Elide et père de Narcisse n'avait lui qu'une envie, celle d'avoir des filles qui babillent en son giron. Mais est-ce bien Séléné la lune son amante ou Artémis la chasseresse ? Le bellâtre ne fût rien qu'une vitrine sans âme, sans douceur, des paillettes dans les yeux de ces blondes. Les promesses trompeuses sont les pires illusions que notre conscience aime à voiler. A l'amour, je répond par la liberté de l'âme. C'est en apprenant de la lune qu'il suffit de graviter autour d'un sentiment pour lui garder toutes ses saveurs, qu'on apprend à Être en opposition avec un cogito bâteau. Le délice n'est pas de souffrir mais d'être soi-même - les amants n'apprennent jamais ces choses là et le véritable amour n'est pas de pleurer sur la tombe d'un Endymion puni sans doute par Zeus.

L'élue...

Plutôt mourir dans les Hadès que de voir les Hommes être esclaves de leurs passions. Le bonheur se trouve dans les limbes de l'Achéron d'un coeuresprit. C'est ainsi que va la Vie. La découverte du Soi en se berçant de la regrettable mélancolie de nos erreurs. Endymion fût un con, autant que Séléne une blonde à frange. Autant sombrer dans le romantisme batard d'un Roméo et Juliette. A l'amour je n'offre que quelques jours, à la passion j'adore mes illusions, à la vie je donne mon envie.

A tous ceux qui croient...

Bref,

Cette prose poétique est inspirante.

Je n'en jugerais pas la forme.

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