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 [Fantastique] Les Guerres Forestières

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Mido
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MessageSujet: [Fantastique] Les Guerres Forestières   [Fantastique] Les Guerres Forestières Icon_minitimeSam 24 Nov - 23:15

~ Prologue ~




Les terres forestières de Maruna. Des kilomètres et des kilomètres d'arbres et de plantes vertes, emprisonnant des plus petits insectes aux géants. Personne ne savait si il y avait déjà eu autre chose sur ce territoire. Dans tout le royaume, on n'osait s'aventurer dans ces bois tant épais. Même le roi en personne, Alminar, redoutait les peuples qui y vivaient. En effet, dans la torpeur tropicale qui pouvait régner là bas, deux cités s'étaient construites, chacune à l'opposé de l'autre. La première était Soufflerune.

Il y a des milliers d'années, quand le monde était encore vierge, Ligatur, chef de guerre respecté de la capitale des elfes, Elfirune, décida de partir avec ses troupes et leurs familles dans des contrées inconnues. On parla alors de ce héros comme un fou, qui aurait perdu la raison après trop de combats. Mais comme pour faire taire les bavards, l'elfe et ses compagnons atteignirent des lieux encore jamais visités. Après deux semaines de marche ininterrompues, des arbres immenses s'étaient dressés devant la troupe. Yliadur ne pu résister à l'envie de pénétrer dans cette jungle démesurée et s'y enfonça, profondément. Plus aucunes nouvelles ne vinrent du guerrier pendant dix années. Bien vite on pensa que tout le monde était mort, qu'aucun survivant n'était sortit de la forêt. Mais quelle ne fut pas la surprise quand un messager, vêtu de haillons et galopant sur un cheval proche de l'asphyxie apporta un pli à remettre au roi en personne. Ce dernier, après avoir ouvert la lettre, fit une annonce publique. Deux nouvelles villes s'étaient crées.

Pendant le long silence qui avait duré, Ligatur et son groupe n'avaient pas du tout péris. Ils avaient continué à progresser dans la forêt, mais le chef n'avait envoyé aucun message, craignant que le porteur se perde. Un jour où le soleil perçait à travers les cimes, la troupe arriva près d'un lac, qui tombait en cascade un peu plus loin. Sur l'autre rive, un immense tronc, entourés de lucioles, imprégnant la scène d'un souffle magique. Plus personne ne voulu partir de cet endroit enchanteur. Pendant les semaines qui suivirent, le chef de guerre et son groupe s'installèrent au pied de l'arbre, puis commencèrent à construire des maisons, des escaliers, le long du tronc massif. L'organisation était bonne, jusqu'au jour où le second de Ligatur, Fitizon, en eut marre de cette focalisation sur son supérieur. Il organisa autour de lui une petite bande de sympathisant, et ils partirent plus profondément dans la forêt, ne laissant aucun mot à la population naissante. Les exclus s'en allèrent près d'une rivière plus sombre, plus tumultueuse, et installèrent leur campement. Leurs femmes et leurs enfants n'étaient pas rassurés, mais ils ne pouvaient s'opposer à la volonté des chefs de famille. Des explorateurs de Soufflerune s'approchèrent souvent du groupe, qui se préparait chaque jour à une attaque imminente. Ligatur n'était pas un personnage calme et posé. Il n'avait pas supporté le fait qu'on l'abandonne. Après quelques semaines passées sans se voir ni parler, un assaut fut lancé par le chef de la première expédition. Ce fut un échec cuisant, qui se suivi d'une haine mutuelle. La seconde ville de cette forêt était née. Mortenuit.


La nuit venait de tomber sur la cité de Soufflerune. La vie était douce et calme depuis quelques temps. Aucune bataille, aucun assassinat à déplorer. Le calme et la quiétude étaient tombées sur les ruelles et les maisons de l'arbre. Les elfes partaient loin de ce monde cruel, au pays des rêves colorés. C'est dans cette inactivité qu'un cri traversa le silence. Un hurlement de douleur, de femme. Quelques personnes, ne voulant pas y prêter attention, s'enfoncèrent encore un peu plus dans leur sommeil. Dans une petite maisonnette près de la terre, les lumières étaient restées allumées. Des ombres rapides passaient devant les fenêtres, ne laissant rien paraître de l'activité qu'il pouvait y avoir à l'intérieur. C'était le logement des Milrune, une des descendances les plus anciennes et les plus pures de la cité. Ayant eu un jour le trône de la ville, ils étaient à présent une famille simple et sans problèmes. Le bruit venait particulièrement de la chambre des parents, dans l'arrière de la maison. Dedans, Irisia Milrune, femme de Goano Milrune, accouchait. Son ventre était bien rond, encore pour quelques instants, et la femme souffrait des contractions que lui donnait sa grossesse. Le médecin du quartier avait été demandé, s'affairant autour du couchage. On avait apporté de l'eau chaude et des torchons pour éponger le sang. Les hurlements se firent plus intenses, et Goano s'installa près de sa compagne, lui prêtant sa main. Une petite tête commença à sortir, puis des épaules, un dos, ça y est. La petite fille attendue depuis plusieurs mois était enfin arrivée. On la déposa dans une serviette propre après l'avoir lavée, puis la donna à sa mère, enfin soulagée d'un certain poids. Elle prit dans ses bras la petite, la berçant doucement.

- Je l'appelle Lia ...


Le calme était enfin revenu. Mais au même moment dans la ville de Mortenuit, une situation similaire se produisait, à quelques points différents. Là bas, la ville ne dormait pas, mais s'éveillait. Dans les rues, des créatures aux formes mal définies erraient, à la recherche d'un repas, ou d'un endroit où s'installer. Un vrai flot de personnes dévalait les routes caillouteuses de la cité, ne se souciant pas des bousculades ou des bagarres. Dans le tas, on pouvait voir un elfe ou deux, des descendants de ceux qui avaient fondé Mortenuit. Au milieu du brouhaha incessant, les mêmes cris que dans la cité voisine. Une autre femme, elfe elle aussi, accouchait avec difficultés, seule, dans une pièce miteuse au dernier étage d'un immeuble. Personne n'était là pour l'aider, elle devait se débrouiller seul. L'événement dura quelques heures, pour laisser place à un nourrisson. Un garçon. Elle le prit dans ses bras, et l'essuya avec sa robe déchirée qu'elle avait enlevée. Elle attrapa un bout de papier qui traînait et un crayon. Elle inscrivit dessus qui elle était et le nom de son enfant. Eliandre. Elle se leva, posa son enfant dans un berceau de fortune, ouvrit la porte, et héla le concierge. Celui-ci monta, un humain bedonnant et crasseux, lui demandant ce qu'il se passait :

- Donnez ça à la ville principale je vous en pris. Je ne suis pas en état de marcher.


L'homme grommela et prit le message. Il redescendit en faisant grincer les marches sous son poids. La jeune mère retourna dans son logement, et s'effondra sur le sol, épuisée.


Dernière édition par le Dim 30 Déc - 1:06, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Fantastique] Les Guerres Forestières   [Fantastique] Les Guerres Forestières Icon_minitimeSam 24 Nov - 23:16

Chapitre 1
Révélation



Quelques années plus tard. SouffleRune était en véritable effervescence. Partout, on pouvait apercevoir des gens courir, les bras remplis de rubans, de lampions et de tissus. Les merceries ne fermaient plus depuis quelques jours, affichant leurs plus belles collections d'étoffe. Un évènement particulier allait se dérouler dans la semaine. Un bal était donné au château du Roi, et pas n'importe lequel : le bal le plus ancien du monde, celui de la reine Caerta. Cette reine fut l'épouse de Ligatur, et fut connu pour sa bonté sans limite ainsi que sa beauté gracieuse et délicate. Tous les siècles, elle organisait un grand bal habillé, où tout le peuple était invité, malgré le fait qu'il fallait être vêtu correctement. Généralement, ces soirées étaient magnifiques et baignées de bonne humeur. Quand la reine mourut, personne ne voulu arrêter cette tradition, qui se perpétra jusqu'à ce jour.

C'était donc dans cette agitation que la mère de Lia, qui été âgée maintenant de 10 ans et qui rayonnait déjà d'une beauté spectaculaire, s'affairait sur la table du séjour de leur maison. Il fallait absolument qu'on remarque sa fille, pas question qu'elle passe inaperçue. Un petit prince été né dans les mêmes jours que la jeune fille, et la mère espérait secrètement qu'un jour, il épouse sa progéniture. Pendant des semaines, elle n'avait cessé de travailler sur son ouvrage, et en début de journée, elle brandit la robe de satin rosé à Lia.


- Regarde ma fille comme tu seras jolie là dedans ...


La petite sauta dans les bras de sa mère, folle de joie. Quand le soir fatidique arriva, on coiffa les deux femmes de la maison de la plus belle façon qui soit, puis toute la famille partie vers le château, flamboyant en cette nuit de printemps.

Arrivé devant les portes, le père Milrune donna son invitation, et dirigea sa calèche vers le fond d'une cour. Ils descendirent, Lia, Irisia et Goano, et se dirigèrent vers la grande salle, somptueusement décorée pour l'occasion. Les yeux de l'enfant brillaient de mille feux, c'était la première fois qu'elle participait à cet événement, comme pour beaucoup de personnes. La pièce était déjà remplie de personnes, essentiellement des elfes, toutes bien habillées, en train de s'installer aux tables pour commencer le repas. La famille s'installa au bout de l'unes d'elle, et dégusta les mets fins qu'on apportait en grande quantité. On avait ouvert d'autres salles annexes car tout le monde ne rentrait pas dans la principale. L'entrée était un caviar de saumon frais, suivi d'un gibier rôti et enfin d'une pièce montée, décorée par les fées elles mêmes, absolument magnifique. On pouvait entendre aux coins de chaque conversation une mère rappelant aux ordres ses enfants, leurs demandant de garder de l'énergie pour danser et faire bonne impression.

L'heure du bal sonna. Le roi Opuria et sa femme Jinara s'avancèrent dans la grande salle. Tous les yeux se tournèrent vers eux, émerveillés. Le chef prit la parole, sereinement :


- Mes chers amis, merci d'être venu si nombreux ce soir. Vous savez comme je suis attaché aux traditions, et celles que vous avez prit avec mon aïeul ne disparaîtront pas comme ça ! Je tenais aussi à féliciter toutes les couturières de la ville pour avoir fait de si belles tenues à tous les habitants, ainsi que les fées pour avoir décorer entièrement le château. Je crois qu'il est maintenant l'heure d'ouvrir la danse, si vous voulez bien vous levez.

Tout le monde s'exécuta, et devant des yeux ébahis, les tables s'envolèrent et sortirent. Le couple royal alla se placer au milieu, s'enlaça, et commença une danse sur une musique légère, jouée par un orchestre placée sur un balcon qui surplombait la pièce. Tous les couples firent de mêmes, et bientôt la salle fut comme remplit de fleurs tournoyantes. Mais tous ne se passait pas comme prévu.

A quelques centaines de mètres de la ville, un groupe d'orcs chevauchant des dragons attendait patiemment. Ils savaient tous que c'était l'occasion ou jamais de marquer un grand coup pour Mortenuit. Soufflerune allait se souvenir de cette nuit. Quand l'heure de minuit sonna, les créatures ailées s'envolèrent avec leurs cavaliers, et se dirigèrent en silence vers la plus haute tour du château elfique. Quand ils furent en vol stationnaire au-dessus de la ville, ils patientèrent encore un peu, vérifiant que personne ne les avait vus.

L'attaque commença. Les monstres piquèrent vers la salle des fêtes, brisant le toit de pierre blanche, poussant des cris stridents. Les habitants de la ville paniquèrent, et hurlèrent à leur tour. Une grande panique gagna l'assemblée qui s'éparpilla aussi vite que possible dans les couloirs du château. Impossible de sortir, les gravas avaient bouchés l'entrée. Les dragons crachaient des boules de flammes puissantes qui chauffaient à blanc le sol de marbre. Beaucoup des citoyens de la ville étaient déjà morts, quand une chose incroyable survenu.

Un des orc poursuivait quelques femmes quand il aperçu une petite fille, blottie dans un recoin, sous un escalier. Il s’approcha doucement, puis se jeta sur elle. Il fut repousser avec violence et s’écrasa sur le mur d’en face. C’était Lia. Elle se leva, son corps comme transporté, la peau tellement claire et rayonnante qu’on aurait pu dire qu’elle devenait transparente. Elle s’arrêta au centre de la salle principale, et fut comme frappée par la foudre. Un rayon de lumière la traversa, et la petite se mit à cracher des jets rayons si puissant, que plus personne ne vit quoi que ce soit. Quand la clarté fut retombée, les monstres avaient disparus. On retrouva Lia inerte, blême, au sol.
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MessageSujet: Re: [Fantastique] Les Guerres Forestières   [Fantastique] Les Guerres Forestières Icon_minitimeSam 24 Nov - 23:16

Chapitre 2
La fuite[/center]


Le jour se levait doucement sur les rues tortueuses de MorteNuit. Une brume matinal obstruait la vue de quiconque sortait à cette heure. Les dernières personnes de sorties étaient les gardes qui venaient de prendre leur relève. Ces derniers étaient encore endormis, ne prêtant qu’une piètre attention à leur travail. Ils n’entendirent pas les pleurs d’un petit garçon.

Dans l’immeuble délabré où avait naquit Eliandre, le silence était maitre. Seul un appartement, en haut, était encore animé. Des voix sortaient par les embrasures de la porte. La mère du petit garçon glissa un regard par un trou, vérifiant que personne n’était là. Quand elle en fut assurée, elle ouvrit sa fenêtre, ou plutôt sa lucarne, et prit dans ses bras sa progéniture.


- Eliandre … Tu vas devoir te débrouiller seul à présent … Ne m’oublie pas.


Elle déposa son fils au sol, qui lui lança un regard implorant. La mère détourna les yeux, ne supportant déjà pas le fait de laisser partir son enfant. Elle le souleva à nouveau, et le posa sur le rebord de la fenêtre. Eliandre venait de fêter sa première dizaine d’année, et ne comprenait pas encore ce qui lui arrivait. Il partit.

Il glissa doucement sur les tuiles peu stables, faisant attention à ne pas faire de bruit. Il avait malgré tout compris qu’il ne fallait pas qu’il se fasse voir. Sa mère lui avait dit qu’il devait partir loin, en direction de la ville la plus proche, et qu’il ne devait surtout pas se retourner. Il descendit au sol par le biais d’une gouttière et continua sa route en longeant le mur de la ruelle où il avait atterrit. Des bruits de pas se rapprochèrent de lui. Il se blottit contre une poubelle, espérant qu’elle le dissimulerait assez.

Il avait toujours eut un don pour la discrétion, mais il n'était plus sûr de rien à présent. Il était en train de quitter ce qu'il avait toujours connu, bien qu'il n'aimait pas cette vie. Il avait toujours été rejeté par les autres enfants, étant d'une race noble et pas ténébreuse. Il s'était donc replié sur lui-même, s'amusant à se faire oublier. C'est ainsi qu'il s'était rendu compte qu'il pouvait par moment devenir totalement invisible. Sa mère l'avait vu elle aussi, ne voulant surtout pas que quelqu'un l'apprenne, pour qu'on ne lui retire pas son fils.

Les gardes s'en allèrent plus loin. Eliandre reprit sa route doucement. Il marchait presque accroupit, ses oreilles pointues à l'affut du moindre bruit environnant. Il atteint une place totalement vide et dénuée de vie. C'était la nuit un centre très actif de la ville, mais à cette heure-ci, ce lieu ressemblait plutôt à un mausolée. Il vit quelques chats se battre pour un bout de poisson pourrit, et les esquiva de peur de se faire attaquer. Il atteignit rapidement la ville basse, le quartier le plus dangereux. C'était ici que les peurs du garçon gagnaient en puissance. Il était tétanisé à l'idée de passer par cet endroit. Mais c'était nécessaire, ces rues menaient aux portes cachées de la ville. Il rasait les maisons crasseuses et délabrées, vérifiant que nul ne le suivait. Plusieurs fois il cru voir une ombre près de lui, sous le porche d'une baraque dans une ruelle. Mais c'était généralement un arbre. Des craquements le faisaient sursauter, des bruissements frissonner. Il marchait plus vite à présent. La brume s'épaississait rapidement, et il ne devait pas se perdre. Quand il atteignit la première rangée de murs protecteurs, un grand soulagement le fit soupirer. Mais cette impression de bonheur fut bientôt stoppée par une impression désagréable. Il en était sûr, on l'avait vu. Il se mit à courir le plus discrètement possible, tâtonnant le mur pour retrouver les interstices qu'il avait déjà repérés. Des voix se rapprochaient de lui. Enfin, il trouva une encoche où il enfonça sa main. Un groupe de pavés se détacha, puis s'écarta, laissant un trou juste assez grand pour qu'Eliandre passe. Les bruits qui le suivaient s'intensifiaient. Il réussit à capter une phrase, qui le fit prendre ses jambes à son cou.


- Il est là ! On va l’avoir !


Il accéléra autant qu’il put. Il se retrouva bien vite dans la forêt qui entourait la ville. C’était encore plus effrayant que dans l’enceinte. Les personnes qui le suivaient avaient ouvert les portes principales, grandissant leurs troupes avec les autres gardes en service. Il était interdit de s’enfuir de MorteNuit.
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MessageSujet: Re: [Fantastique] Les Guerres Forestières   [Fantastique] Les Guerres Forestières Icon_minitimeSam 24 Nov - 23:17

Chapitre 3
Rencontre au sommet




La brume était encore plus épaisse à l'extérieur des murs de la ville. Courir dans cet impénétrable rideau blanc était épuisant, et le jeune elfe se fatiguait rapidement. Derrière lui, il entendait ses détracteurs, toujours à sa poursuite, apparemment décidés à ne pas le laisser faire ce qu'il voulait. Eliandre avançait presque à tâtons, ne sachant absolument pas où il allait. Sa mère lui avait bien parlé d'une ville voisine, à quelques lieux de là, mais quelle direction prendre pour la rejoindre.

Le sol était tapissé de feuilles mortes, de branches cassantes et d'humus. Les bruits étaient étouffés, les pas grossiers des gardes troublant uniquement la quiétude qui s'installait doucement. Au bout d'une quinzaine de minutes de course, le petit s'arrêta au pied d'un grand arbre dénudé, s'assit sur une racine proéminente qui était là, et plongea son visage entre ses mains.


- Pourquoi je suis partie ? Pourquoi maman a voulu que je parte ? Je veux pas rester tout seul, je veux pas ...


Sa voix était basse, les sons restant comme bloqués dans la gorge serrée du jeune elfe. Il savait que s'il restait là, il allait mourir, soit rattrapé par les gardes, qu'il n'entendait plus, soit de faim. Il avait oublié de prendre de quoi se nourrir le temps de son voyage. Sa mère aussi. Il était perdu. Tentant de reprendre un peu ses esprits, il se leva, cherchant quelque part où se cacher. Une pluie douce et chantante commença à tomber sur sa tête dénudée. Il fallait qu'il se dépêche s'il ne voulait pas tomber malade. Il grimpa un peu dans l'arbre au pied duquel il s'était assis, s'agrippant aux branches les plus solides à vue d'oeil. La plupart étaient pourries et cassantes. Il était à quelques mètres du sol quand il vit un trou, assez large, au centre du tronc. Il s'approcha et découvrit un antre rond, creusé par un animal, mais apparemment abandonné depuis longtemps, si on en jugé par l'état de la litière. Rapidement, il retira toutes les pourritures amoncelées dans cet endroit, les remplaçants par tout ce qui pouvait être confortable. Il se lova sur son matelas de fortune et s'endormit, plongeant dans un sommeil agité.

Dans SouffleRune, la journée commençait timidement. Depuis l'incident de la salle des fêtes, la petite Lia avait été préservé et cachée au public. Les parents avaient insisté sur ce point. Il fallait que la réputation de leur famille soit sauve, bien que cet acte héroïque soit mélioratif ; On ne connaissait malgré tout pas l'origine de ce don, qui ne s'était d'ailleurs presque pas réactivé. Une seule fois, alors que des orcs tournaient autour de la ville, elle s'était mise à luire étrangement, mais le phénomène s'était arrêté quasiment immédiatement. Mais ce jour là, quelque chose d'étrange était arrivé. Quand la mère de la petite alla la chercher pour qu'elle aille à l'école, il n'y avait personne dans son lit. Paniquée, les parents s'en allèrent trouver les autorités de la ville : il fallait qu'on la retrouve. Le roi, un peu intrigué par la nouvelle, ordonna qu'une patrouille sorte dans les bois pour chercher la petite, pendant qu'une autre fouillerait dans les ruelles tortueuses de la ville. Mais il ne pouvait déployer une campagne de grande envergure, ce n'était après tout qu'une petite fille.

Ceux qui étaient sortis, un groupe d'une dizaine d'elfes armées de lances, s'avancèrent prudemment. La brume était aussi présente dans cette région de la forêt, il fallait être prudent. L'autre patrouille qui était partie à la poursuite d'Eliandre était rentrée à MorteNuit, bredouille. Ils avançaient entre les arbres, scrutant avec leurs yeux de félins les fourrés et les hautes herbes. La vie à cette époque là n'était pas très évidente dans cette partie de la planète. Après deux bonnes heures de marche, quand quelques soldats commencèrent à fatiguer, on entendit un bruit étrange venir d'un chêne géant. C'était un des arbres les plus vieux qui entouraient la cité. Des bruits de pas, rapide et furtif s'en échappait. Un des garde les plus agiles entama l'escalade du tronc. Quand il arriva au niveau du trou où c'était endormi Eliandre, il vit ce dernier tenter de devenir invisible. A ses côtés, la jeune Lia, tremblant comme une feuille, les yeux révulsés.
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MessageSujet: Re: [Fantastique] Les Guerres Forestières   [Fantastique] Les Guerres Forestières Icon_minitimeSam 24 Nov - 23:17

Chapitre 4
Sacrifice




La mère d'Eliandre était restée quelques minutes prostrée après le départ de son fils. Elle hésitait entre le fait de se féliciter de son acte, ou de s'en vouloir pour avoir été aussi lâche. Elle craignait que sa progéniture ne se soit déjà fait capturer par les gardes et que tous ses espoirs se retrouvent anéantit. Elle ne le savait pas encore, mais ceux qui avaient couru après Eliandre l'avait reconnu. Alors qu'elle tentait de dormir, la porte de l'immeuble où elle logeait s'ouvrit avec fracas. Le bruit puissant réveilla la jeune femme. Elle était blême. Avait-elle raison ? Son fils avait donc été fait prisonnier ? Dans toud les cas, elle ne pouvait pas rester assise ici à rien faire. Elle se leva d'un bond, récupérant des forces, et s'approcha de la fenêtre encore entrouverte. En bas, des émissaires du roi encadrait toutes les sorties du rez-de-chaussée. Amida, car elle s'appelait ainsi, avait été dans sa toute première jeunesse une acrobate de talent. C'est d'ailleurs ce qui l'avait conduite avec sa famille à s'installer dans cette ville puante qu'était MorteNuit. A la mort de ses parents, ses deux soeurs s'en allèrent bien au-delà de la forêt et elle se retrouva seule, enceinte depuis peu, sans le sou. Elle n'avait plus jamais fait de spectacle, mais son aisance naturelle était toujours présente. Elle enjamba l'ouverture, s'agrippant aux tuiles du toit. Bien vite, elle s'échappa par les toitures de la ville, sautant, esquivant les cheminées, jetant souvent un coup d'oeil vers la rue pour s'assurer qu'on ne la suivait pas. Amida connaissait les règles de la ville. On ne s'en échappa pas, et si c'est le cas, les proches peuvent avoir des soucis, car pour le roi, il y a toujours une raison. La mère d'Eliandre n'échappait pas à la loi. Elle ne savait pas où elle allait, mais habitant la ville depuis quelques années, elle connaissait malgré tout quelques endroits sombres et déserts où elle pourrait se cacher.

Après une bonne heure de course, à bout de souffle, Amida s'arrêta. Elle était dans une ruelle, très étroite, donc le bout était fermé par un mur très haut, jonché de tessons de verre. Elle connaissait ce lieu, et était au courant qu'un passage existait dans cette muraille aux allures infranchissables. Elle s'approcha et découvrit une faille, dans la partie gauche, tout en bas. Elle y glissa un doigt, puis deux, puis la main en entière. Elle sentit une petite poignée qu'elle tira doucement. Comme pour Eliandre quelques heures auparavant, les pierres bougèrent formant une petite porte. Elle y pénétra, se retrouvant dans une pénombre des plus totales. Amida se calla contre le pan au fond et attendit, laissant le temps filer. Avec un peu de chance, peut être les gardes abandonnerons leurs recherches et passerons à d'autres histoires. Le sommeil recommençait à prendre le dessus sur la jeune mère. Elle céda rapidement et plongea dans un monde aussi noir que les moments qu'elle passait en ce moment.

Une lueur douce la réveilla. Où était-elle ? Elle n'en avait aucune idée. Mais tout ce qu'elle savait, c'est qu'elle n'était plus dans sa cachette. Elle était allongée sur quelque chose de froid, de la pierre sûrement. Elle essaya de s'étirer, mais quelque chose l'en empêcha. Elle était pieds et poings liés. Elle s'était laissée piéger. Les larmes montèrent à ses yeux. Amida était une personne normalement méfiante, et cette fois-ci, éprise de panique, elle n'avait pas pensé aux possibles ruses des gardes. Elle tenta de reprendre quelques peu ses esprits. Il fallait qu'elle s'échappe, encore une fois. Ses paupières lui obéirent et elle aperçue une salle richement décorée, le sol recouverts de tapis et de dalles de marbre. Elle était au palais, on l'avait transporté au palais ! Des bruits de pas s'approchèrent d'elle. Des bras puissants la soulevèrent et l'installèrent dans un siège plus qu'inconfortable. Elle voyait clair maintenant. Elle était dans la salle de l'intendant, celui qui s'occupait des affaires secondaires de la ville. Ce qui l'avait déplacé était un orc difforme, qui ne devait même pas comprendre l'importance de ses gestes. C'est à ce moment-là que l'homme qu'elle redoutait entra.

L'intendant était un gros elfe, un des seuls de la ville, vêtu avec des tissus riches et colorés, mais tellement discordant les uns les autres qu'on aurait dit un clown ruiné. Il s'approcha avec sa démarche badaude d'Amidma et lui posa une main grasse sur l'épaule.


- Alors, comme ça, vous êtes la mère de ce petit qui aurait des aptitudes plus que ... surprenantes ? Qui s'est échappé de Mortenuit de bon matin !

La jeune mère resta calme. Il ne fallait pas qu'elle montre sa faiblesse à cet odieux personnage. Il reprit la parole :


- Pourquoi est t-il partit ? Et pourquoi êtes vous resté ? Vous saviez pourtant ce qu'il allait vous arriver.


Cette fois-ci elle ne put retenir sa langue, et explosa :

- Allez-vous en finir ? Je n'ai rien à vous dire et vous n'obtiendrez rien de moi !

L'intendant se mit à frémir. Il ne supportait pas qu'on lui résiste. Il claqua des doigts, activant l'orc qui était resté à l'écart depuis le début. La créature revint avec dans les mains une épée étincelante.


- Cette épée est tout à fait banale, mais à force de soins, elle est devenue très tranchante. Si vous ne voulez pas finir séparée d'un de vos membres, je vous conseille de nous dire où est partie votre fils, et qu'est-ce-que vous comptiez qu'il fasse !


Amida secoua la tête énergiquement, la bouche définitivement close. Sa détermination était encore plus grande que la tristesse qui l'avait envahi quand elle avait laissé partir son fils. Le gros elfe se mit à hurler de rage et fit un grand coup en direction de la jeune mère. Sa tête roula sur le sol au milieu d'une marre de sang.
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MessageSujet: Re: [Fantastique] Les Guerres Forestières   [Fantastique] Les Guerres Forestières Icon_minitimeSam 24 Nov - 23:18

Chapitre 5
Interrogatoire




Les deux enfants furent ramenés à Soufflerune, Lia dans les bras d’un garde, ce dernier faisait bien attention à ne pas la brusquer, Eliandre attaché au poignet, trainant derrière un elfe qui n’avait pas l’air de se soucier de son état. Durant le court trajet, le petit garçon essaya de plaider sa cause pour qu’on le détache, mais le simple fait qu’il évoque MorteNuit le rendit risible. La fille elle, encore quelque peu éberluée, essayait de voir la personne vers qui elle s’était sentie attirée, sans qu’elle puisse faire quelque chose. La petite troupe arriva aux portes de la ville. Les bruits s’élevant du marché couvrirent les pas des gardiens, qui emmenèrent avec hâte leurs captifs dans la ville haute, au palais du roi Opuria.

Quand les enfants furent déposés sur le sol de marbre de la salle d’attente du roi, la mère de la petite elfe entra avec fracas. Elle se rua sur sa progéniture, sous le regard étonné des gardes, et la serra dans ses bras.


- Ma petite … Qu’est ce que tu fais avec ce garçon …


Lia regarda sa mère avec mépris, tourna la tête et repoussa sa mère comme elle pu. Cette dernière ne s’y attendit pas, et se retrouva au même niveau que les enfants, sur les fesses. Des larmes commencèrent à ruisseler sur ses joues blafardes. Un soldat la prit par les épaules, avec douceur, la souleva et la conduisit à la porte.

- Rentrez chez vous, ça vaut mieux. On vous ramène votre fille bientôt. On a quelques petites questions à lui poser !


Irisia baissa ses yeux rougis et sortit de la pièce, puis du château. Elle rentra chez elle est apprit à son mari que Lia était revenu. Ce dernier la questionna sur le fait qu’elle n’était pas avec elle. La femme du expliquer qu’on l’avait fait sortir du palais, sous prétexte que les gardes avaient quelques questions à lui poser. Une couleur pourpre tinta les joues du père, qui se mit à frémir de colère.

- Calme toi … Je t’en pris, s’écria Irisia, ce n’est pas grave on … on la récupérera après, ne t’en fait pas.


Au même moment, le roi, qui n’avait jamais perdu de vue la petite fille qui avait sauvé la salle des fêtes, fit pénétrer les deux enfants dans son bureau. La décoration était lourde, comme les couleurs employés ; Du rouge, du orange foncé, du marron. De lourdes tentures pendaient aux murs, alourdissant encore l’atmosphère étouffante de la pièce. On assit Lia et Eliandre sur des chaises, surmontées de coussins moelleux, pendant que Opuria allait s’asseoir de l’autre côté du bureau. Il s’adressa à Lia en première :

- Ma petite, ce n’est pas la première fois que nous nous rencontrons … La dernière fois, c’était quand tu avais … révélé tes capacités pour le moins étonnante … et aujourd’hui, tu disparais de chez toi, et on te retrouve mystérieusement dans le creux d’un tronc d’arbre, trop dur à grimper pour toi, aux côtés d’un garçon qui vient de notre éternelle rivale … J’aimerais que tu m’expliques un peu !


La petite fille tremblait de nervosité. Elle aurait voulu parler, mais sa gorge était tant serrée que les sons restaient bloqués dans sa gorge. Au bout de quelques minutes, elle réussit enfin à débloquer sa voix :

- Je … Je ne sais pas … J’ai été attirée par lui, je ne sais même pas comment j’ai fait pour le retrouver je suis désolée …


Les paroles de Lia arrachèrent une grimace au visage du roi. C’était tellement flou et imprécis qu’il ne pouvait absolument pas en déduire quelque chose. Il refit plusieurs tentatives, mais son interlocutrice était sincère et ne sut quoi répondre de plus. Il appela un garde, et la fit reconduire chez ses parents. Il s’adressa alors à Eliandre :

- Toi … On a reconnu à une marque sur ton dos que tu venais de MorteNuit … Je suppose que tu n’en connaissais pas l’existence et c’est normal … C’est une tâche qui apparait au contact de l’aura maléfique de cette ville … Mais quelque chose me surprend ! Comment un petit elfe comme toi, alors que les sorties de MorteNuit sont interdites, à réussit à échapper aux gardes … C’est vraiment surprenant. La petite fille que nous avons retrouvée avec toi n’est pas ordinaire. Elle est douée de capacités spéciales, qui ont déjà été salvatrices de notre ville. C’est un danger pour nous si des évènements comme celui de ce matin se répétaient. Elle pourrait très bien périr d’une manière ou d’une autre. J’ai le regret de t’informer que tu ne peux pas rester ici, et non plus retourner dans ta ville natale. J’ai eus le temps de discuter avec mes conseillers, et nous avons décidé que la meilleure manière de protéger Lia, serait de t’exécuter.
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MessageSujet: Re: [Fantastique] Les Guerres Forestières   [Fantastique] Les Guerres Forestières Icon_minitimeSam 24 Nov - 23:18

Chapitre 6
Les prisonniers




* J’ai … J’ai du mal entendre ce n’est pas possible ce … on m’a dit que c’était une ville accueillante je … ho …*

Le petit corps meurtrit d’Eliandre s’étala au sol comme la masse qui allait tomber sur sa nuque d’ici peu. Opuria tira sur une corde qui fit s’ouvrir la porte. Un garde qui s’emblait s’être étendu pendant l’entretient se présenta.

- Vous désirez quelque cho… Je vois …


- Allongez-le dans une des cellules de la tour grise. Surveillez bien les ouvertures ! Ce petit a des dons dont on ne connait pas l’origine ! Nous savons juste qu’il peut se cacher de nos yeux à sa volonté. Ne laissez rien ouvert !

Le soldat répondit par un hochement de tête et prit délicatement le garçon dans ses bras. Le petit elfe semblait secoué par des rêves maléfiques. L’elfe eut quelques remords à l’emmener dans un endroit aussi sordide que la tour grise, mais il n’avait pas le choix. Le roi était étrange depuis quelques semaines. Il ne régnait plus de la même façon. Violent, grippe sou, il s’était fait détesté de ses vassaux, qui l’avait bien vite hait. Quand à la reine, on n’en entendait plus parler. Elle était au château, c’était la seule information que détenait le peuple de SouffleRune.

Eliandre fut allongé sur un banc en bois pourrit. C’était un endroit crasseux et humide. Les chaines d’un détenu sûrement dangereux trainaient encore dans un coin de la pièce. Le soleil était presque au zénith, mais le ciel était couvert d’étrange nuages noirs. Un mauvais présage pour certains, mais personne n’y prêta plus attention.

Pendant ce temps là, le roi avait quitté son bureau. Il avait retiré sa tenue de travail, une tunique pourpre et orangée, assorties aux couleurs de ses pièces, et avait revêtu un ensemble noir profond. Il s’était changé dans son boudoir, qui était caché aux yeux de tous, derrière un tableau. Il marchait à vive allure vers ses appartements, là où lui et sa femme étaient les seuls autorisés à entrer. Une lourde porte en fer les fermait. Opuria la poussa avec difficultés et la referma dans la seconde avec précautions. L’ambiance était feutrée. Les volets et les rideaux étaient tirés, seules les bougies procuraient une lumière dans les lieux. Le roi se dirigea dans un premier temps vers la salle de bain où il prit une douche. Des coups brefs, presque inaudibles, venaient de la chambre voisine. La sienne. Quand il fut propre, il s’y rendit. Une autre porte, moins lourde que celle de l’entrée, était fermée ici à double tour. Il sortit un gros trousseau de clefs et y fit rentrer la plus petite. Quand le pan de métal coulissa, il s’y faufila, et fit de même qu’avec celle d’avant. Personne ne devait voir.

Dans la chambre, aucun rayon du soleil ne filtrait. Aucune lampe, aucune chandelle. Juste la pénombre et le froid. On pouvait juste apercevoir avec les quelque trais de lumière s’échappant du bas de la porte, un lit, une commode, et un corps, au sol, près de cette dernière. Opuria s’en approcha, le prit par le bras, et le jeta sur le lit. C’était une femme.


- O … Opuria non … Laisse moi tranquille … Va t’en …


Un sourire carnassier anima le visage de l’elfe. Il se pencha doucement auprès de sa captive, les bras chacun d’un côté de la tête de la femme. Il était si près qu’il aurait put l’embrasser.


- Ne vous inquiétez pas ma chère, votre supplice est bientôt terminé. Vous ne soufrerez plus d’ici peu.

Le roi se recula, et prit au pied du lit des parchemins qui trainaient. Il rouvrit la porte doucement, sortit, déposa son paquetage dehors et revint rapidement. Il prit place dans l’angle de la lumière. Son sourire ne l’avait pas quitté.


- Je vous laisse à présent. La prochaine fois que je viendrais, ce sera la dernière. A bientôt, ma reine.


Il referma la porte doucement, laissant les rayons lumineux filtrer encore un peu sur le visage écroué de Jinara.
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MessageSujet: Re: [Fantastique] Les Guerres Forestières   [Fantastique] Les Guerres Forestières Icon_minitimeSam 24 Nov - 23:19

Chapitre 7
Les lettres



La capitale de Maruna. Elfirune, la cité mythique des héros elfiques, réputée pour sa pureté ainsi que pour son immensité. En effet, cette ville existait depuis bien plus longtemps que SouffleRune et Mortenuit, des siècles et des siècles avant. Alors qu’elle n’était qu’une colonie pour des réfugiés de la guerre des orcs, elle devint bien vite une grande puissance, peuplée d’êtres elfiques et humains uniquement. Quand elle fut considérée comme la capitale, on fit construire un palais, extraordinairement grand et majestueux, qui abrita alors la famille royale. Cette tradition perdura encore jusqu’à l’époque de Lia et Eliandre.

Dans la grande chambre royale, Alminar, descendant de la lignée des fondateurs de Elfirune, terminait de se préparer pour une journée qui aurait du être banale. Il n’avait plus de compagne depuis quelques années, cette dernière ayant été assassinée lors d’une intrusion des peuples ennemis du sud. Il dirigea alors avec bonté et considération pour son peuple, qu’il avait négligé jusqu’à cet événement.
Quand il se considéra dans le miroir, il décida qu’il était l’heure de prendre son travail. Il descendit vers son bureau, croisant quelques servantes qui le saluèrent avec respect. Il entra dans la grande pièce blanche, construite avec des pierres blanches, récupérées dans la mer de nacre, à quelques centaines de lieus de la ville. Une grande table, jonchée de papiers divers et variés, était installée au milieu. Derrière, un siège plutôt simple, où Alminar alla s’assoir.

Les missives qui lui étaient dirigées étaient déjà prête à être ouvrir devant lui. Un laquais était chargé de s’en occuper tout les matins avant que le roi décide de travailler. Plusieurs paperasses sans intérêt étaient encore présentes. Le vieil elfe soupira. Cela faisait longtemps qu’il n’avait plus eut quelque chose d’intéressant à traiter. Un pacte avait été signé avec les derniers ennemis du royaume, les habitants du sud, et depuis, plus rien. Toutes les contrées dont il était chargé se tenaient tranquilles, sans la moindre incartade ou bataille. Alminar était un guerrier, pas un homme à travailler enfermé. Cette langueur le pesait. Il savait que si cette situation se maintenant, il allait mourir bientôt. Dans tout les cas, il allait mourir bientôt. Il avait atteint l’âge honorable de 450 ans le mois dernier. Il était devenu le doyen d’ Elfirune, ainsi que le plus vieux roi. La supposée immortalité des elfes ne s’effectuait que quand ils étaient heureux. Généralement, après une certaine période, personne ne souhaitait vivre encore, et les elfes se laissaient mourir doucement.

Alors qu’il allait envoyer dans la poubelle le reste des papiers de son bureau, le roi remarqua une lettre d’une couleur étrange. Elle était ocre, et frappée du sceau de la ville de MorteNuit. Un peu plus loin, il vit une seconde, plus clair, celle là avec le sceau de SouffleRune. Des teintes rouges montèrent aux joues du vieillard, qui s’empressa d’ouvrir la première missive, celle de MorteNuit. Cette ville avait toujours été mal vue de la capitale, mais était définitivement implantée dans les terres du royaume. Ils reconnaissaient la souveraineté de Alminar, c’était le principal. Il y était inscrit :


« Mon cher roi

Je ne me sens pas l’âme de vous expliquer une situation déjà bien complexe, je vais donc faire court. Dans la nuit de l’avant-veille, au petit matin plus précisément, un garçon, fils d’une jeune elfe qui vous avait servit autrefois, s’est échappé de notre ville, bien que nos lois l’interdise. Il fut impossible de le rattraper. Ca n’aurait put être qu’une affaire banale, si l’enfant en question n’était pas doté de pouvoir pour le moins surprenant. Il faut absolument que nous le retrouvions. Hors, nous pensons bien qu’il a dut être récupéré par notre éternelle rivale SouffleRune. J’aimerais connaître votre avis avant d’entreprendre quoi que ce soit.

En vous saluant bien bas

Ruticar, Roi de MotreNuit »


Alminar frémit. Les conflits entre les deux cités avaient toujours étaient plus que meurtriers. Il fallait qu’il pèse ses mots. Sentant que la seconde lettre traitait du même sujet, il l’ouvrit et en fit la lecture à voix haute, tant son excitation était intense.

« Alminar, mon ami

Je dois vous faire part d’une affaire qui touche ma ville au plus profond de sa défense. Il y a quelques années, une petite fille du nom de Lia Milrune a fait preuve de talent plus que surprenant. Nous l’avons préservé en la cachant, ne divulguant rien à son sujet. Malheureusement, il y a quelques heures, nous l’avons retrouvé en plein cœur de la forêt en compagnie d’un jeune garçon de MorteNuit, Eliandre. Cette petite est une source de puissance et de protection, le fait qu’elle s’expose à tant de danger auprès d’une personne peu fréquentable est impensable pour moi. J’ai donc prit la décision avec mes conseillers de l’exécuter. L’acte aura lieu après demain, au lever du soleil.

Salutation

Opuria, Roi de SouffleRune »


Cette fois ci, le roi d’Elfirune ne frissonna pas mais s’activa. Les deux rois avaient donc décidé de faire tout deux des choses plus invraisemblable les unes que les autres. La priorité était l’exécution de ce petit. Il sortit de son bureau en courant comme il put, cherchant ses aides.
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MessageSujet: Re: [Fantastique] Les Guerres Forestières   [Fantastique] Les Guerres Forestières Icon_minitimeDim 25 Nov - 14:49

Chapitre 8
Enlêvement






La nuit tombait enfin sur la douce ville de SouffleRune. Comme il y a dix ans, plus un bruit dans les rues, excepté les gardes qui vadrouillaient, semblables à leurs rivaux de Mortenuit, dans leurs armures complètes, décorées par l’arbre éternel de la ville. Dans les baffons de la cité, un certain remue ménage se faisait entendre ; le calme revint. Dans une ruelle sombre, un groupe d’une dizaine de personnes, toutes capuchonnées, portant une grande cape noire, sortirent d’une maison délabrée et s’élancèrent dans les artères principales de la ville elfique. Ils courraient vite, se camouflant quand un soldat royal passait auprès d’eux. Ils se dirigeaient vers le château, illuminés par des flammes éternelles, placées en haut de chaque tour majestueuse.

L’un d’eux trébucha. Les dalles inégales du sol étaient traitresses. D’eux autres personnes le prirent par les bras et l’installèrent contre un mur. On défit sa tenue, et son visage apparu. C’était un elfe, d’une vingtaine d’année, au visage extrêmement fin, révélant son origine noble, doté d’une chevelure lourde et imposante, couleur de jais. Ses yeux d’un bleu presque gris fixaient les mystérieux membres de l’expédition. Il se releva et prit la parole doucement, le plus bas qu’il put :


- Nous avons perdu assez de temps ! Ces bêtises ne sont que futiles comparées à notre tâche finale ! Dépêchez vous, nous allons finir par nous faire repérer.


La petite troupe reprit sa course effrénée, accélérant encore le rythme de leurs pas déjà élevé. Il passait maintenant dans le quartier riche de SouffleRune, près des maisons de tout les notables de la ville. Aucune n’était éclairée, pas une lumière ne filtrait de par les rideaux tirés. L’elfe qui était tombé fit un signe de main bref et tous les membres se plaquèrent contre le pan d’une maison, dans l’ombre, à l’abri des regards. Ils enlevèrent tour à tour leurs camouflages. Uniquement des elfes, tous jeunes et vigoureux. Leur chef, celui qui était tombé, prit la parole.

- Vous êtes tous au courant de ce que nous devons accomplir. Nous touchons au but. La prophétie se réalise, au fur et à mesure, mais notre roi empêche sa réalisation. Nous devons récupérer l’enfant qui est enfermé ici depuis ce matin. Nous n’avons pas le droit à l’erreur. La moindre faute sera payée par des vies. Je vous souhaite bonne chance. En avant mes amis.


La troupe remit sa voilure sombre et s’élança par-dessus les murailles du château, effectuant des bons dignes d’artistes de cirque. Ils s’arrêtèrent quand tous étaient de l’autre côté des protections. Le groupe se scinda alors en deux. La première partie, contenant sept personnes, se dirigea vers les portes principales pendant que les trois autres personnes, dont le chef de la bande, courraient vers les tours de détention.
Les gardes des portes de la maisonnée royale se jetèrent sur les intrus, lance en avant. Ces derniers sortirent à chacune de leur main un poignard aiguisé. Une bataille mêlant agilité et puissance commença. Les assiégeants bondissaient tant qu’il pouvait, créant de petites coupures sur tous les membres des gardes, cherchant à toucher les points cruciaux de ces derniers. Leurs coups étaient précis, préparés. Les soldats tentaient de rivaliser en balançant leurs armes vers leurs ennemis, mais ces derniers étaient trop rapides. Ils furent bientôt tous au sol. Un des elfes vainqueurs prit la parole, reprenant la direction de la porte de la résidence royale.


- On y va, Arion doit déjà être auprès de notre protégé.


Pendant ce temps là, Arion, le chef de la bande, et ses deux acolytes avaient entreprit l’escalade de la tour où était enfermé Eliandre. Ils avaient accroché à leurs doigts de petites lames qui s’enfonçaient entre les pierres de l’édifice. Ils étaient arrivés à une petite fenêtre, au milieu de la tour, quand un flèche de planta dans la main d’un des elfes. Celui-ci hurla de toute sa douleur, n’arrivant pas à décrocher le projectile, profondément enfoncé dans la chair de l’assaillant. Une pluie de flèches d’abattit alors sur les trois personnes. Arion, comprenant le sens critique de la situation, cassa la vitre qu’il avait à côté de lui et se jeta dans la salle. A l’extérieur, les deux elfes étaient cloués au mur, mort, criblés.

Le château était calme. Comme les rues de SouffleRune, pas un bruit ne se faisait entendre dans les grands corridors. Le chef de l’expédition avançait à tâtons, marchant avec légèreté. Il réussit à trouver l’escalier qui montait aux geôles où était cloitré l’enfant. Il grimpa les marches rapidement, toujours en camouflant le bruit de ses pas. En bas, de nouveaux soldats du roi étaient arrivés, dépassant alors grandement le nombre des assaillants. Ces derniers, malgré leurs talents naturels, se retrouvèrent bien vite morts, comme leurs deux compagnons précédemment. Arion n’en savait rien. Alors qu’il allait retrouver Eliandre dans sa cellule, une autre troupe que la sienne se rapprochait de lui à grande vitesse.

Il était arrivé au sommet de la tour des prisonniers. Au fond de la pièce, il vit une cellule, où un petit corps était roulé en boule. Eliandre. Arion s’approcha doucement. Les autres cages étaient vides. Il se tint aux barreaux et tenta de le réveiller. Après quelques tentatives, le jeune elfe ouvrit ses yeux. Il se mit à trembler comme une feuille morte dans le vent, et se pelotonna dans le fond de sa prison humide. Un sourire illumina le visage du jeune attaquant. Il prit la parole doucement :


- Eliandre, je sais qui tu es, d’où tu viens et ce que tu es capable de faire. J’ai à mes services un devin qui a vue ton arrivée ici. Je suis là pour te sortir d’ici. Il faut juste que tu m’aide. Je ne sais pas où est passé le garde qui est sensé te surveiller, mais dans tout les cas, nous devons nous dépêcher. Colle toi le plus que tu peux au mur du fond.


Se détendant un peu, le jeune garçon obéit aux recommandations de son sauveur. Ce dernier agrippa les barreaux de fer encore plus fort. Une simple protection magique avait été lancée. Il prononça une incantation courte, qui fit scintiller la cage un moment. Après ça, Arion s’écarta et fit quelques gestes avec ses mains. Une boule bleu électrique se forma au creux de ses mains. Quand elle fut totalement formée, l’elfe la lança contre la cellule. La cage explosa.

Se ruant à l’intérieur, Arion prit Eliandre dans ses bras, et couru en direction de l’escalier. Alors qu’il allait passer la première marche, il ne pu plus bouger un seul de ses membres. Un piège paralysant. Il n’avait pas été assez prévenant. Il entendit alors des bruits de pas montant dans la tour. Il vit apparaitre le roi, l’air satisfait, accompagné de quelques soldats.


- Arion, tiens donc … Je croyais que tu été interdit d’utilisation de magie dans l’enceinte de la ville. Par-dessus le marché, tu cherches à enlever un condamné à mort ? Tes compagnons ne sont plus mon cher petit, et tu vas partager le sort du garçon que tu as dans les bras.
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MessageSujet: Re: [Fantastique] Les Guerres Forestières   [Fantastique] Les Guerres Forestières Icon_minitimeMer 5 Déc - 16:27

Chapitre 9
Un intendant





La guerre faisait rage dans les contrées du milieu, zone déserte coincée entre les royaumes du Nord, dirigés par Alminar, et ceux du Sud, par Triar. Les affrontements duraient depuis déjà plus de deux ans, et chacun des camps était décidé à gagner. Ni l’un ni l’autre n’avait songé à laisser l’autre prendre ces parcelles de terre peu fertiles et arides. Les pions des deux camps, elfes pour le Nord, brigands humains pour le Sud, mourraient comme des lucioles dans un bocal. Les batailles étaient plus meurtrières les unes que les autres, décimant une partie des rangs à chaque fois, mais ces derniers étaient toujours renfloués par de nouveaux arrivant.

Une aube pourpre se levait doucement sur les dunes de sable où se déroulait cette joute inutile. La veille, beaucoup de soldats elfiques étaient morts au combat. Les épées avaient frappé jusque tard dans la nuit. Dans une des tentes de fortunes dressées à proximités du lieu d’affrontement, un général, venant de la noble cité sylvaine de SouffleRune se réveillait petit à petit, le flan gauche enroulé dans des bandages immaculés. Il était noble, vêtu d’un dessous d’armure riche et raffiné. Une fée l’aperçu et vint à son chevet. Elle passa sa petite main sur le front du souffrant. Il avait une fièvre importante. Pendant son sommeil, il avait déliré en hurlant le nom de sa femme et de son fils, écorchant les tympans des médecins venus pour le soigner. La petite créature aux cheveux d’un blond éclatant lui murmura doucement quelques mots.


- Vous vous sentez mieux ? Ne bougez pas je vais vous chercher de l’eau.


Un rictus de douleur tordit le visage de l’elfe, mais il obéit. La fée revint avec un verre en bois, rempli d’une eau peu transparente, presque opaque. Elle fit boire le blessé délicatement, puis s’écarta pour aller s’occuper d’un autre elfe, bien plus mal en point que celui-ci.

Un homme d’un âge certain pour sa race pénétra alors sous la tente. Il était vêtu d’une toge blanche sur laquelle était cousu en fils d’or le blason de SouffleRune. C’était l’intendant de la ville, qui était chargé de s’occuper des blessés de sa cité. Il s’agenouilla près de l’elfe, lui prit la main, et parla d’une voix haute et claire.

- Mon cher Yturi, te voilà en bien mauvaise posture. Toi qui étais promis à prendre ma suite … J’espère que tu vas vite te remettre sur pied une fois que tu seras rapatrié.

La surprise fut totale pour le souffrant. Il se redressa avec difficulté, puis, parla d’une voix étranglée.

- Rapatrié ? Mais … Pourquoi ? Je serais bien vite sur pied je, je veux me battre !

L’intendant sourit à Yturi, qui ne comprenait pas cette décision qu’on avait prit sans lui en parler.

- Mon ami … Tu sais aussi bien que moi que cette guerre est inutile ! Nous nous devons d’obéir à notre roi, qui veut absolument récupérer son épouse. C’est le marché secret qu’il a passé avec l’ennemi, si jamais les elfes venaient à triompher. Notre ville a besoin de toi ! Je viens de parler à Alminar de toi, pour ma relève. Sitôt que tu seras remis, tu prendras ma place, et je pourrais profiter d’une retraite paisible.

L’interlocuteur du vieil homme semblait résigné. Il ne décoinça pas un mot, et se remit dans une position plus confortable. Il acquiesça lentement avec sa tête puis, s’endormis, sous l’effet des potions des mages médecins. L’intendant s’écarta et ordonna le départ de son successeur dès que la prochaine caravane partait vers SouffleRune. Cette dernière fut attelée quelques heures plus tard.

Arrivé à la ville sylvaine, Yturi fut installé dans le grand hôpital de la cité. Les soins furent compliqués. Le guerrier s’était fait arraché une partie de la chair sur son flan gauche. Les potions de régénération cellulaires étaient longues de fabrication, il fallut donc quelques mois pour le remettre sur pied. En attendant, sur la terre du milieu, les habitants du Nord prenait légèrement le dessus sur leurs ennemis. La fin était peut être proche.

Quand le futur intendant fut totalement guérit, il alla directement dans sa maison, situé au pied du château d’Opuria. Il ouvrit la porte, ne sachant pas si quelqu’un était présent. Pas un bruit. Il avança à l’intérieur, se laissa tomber sur un des canapés de la pièce principale. C’est alors que deux silhouettes se dessinèrent dans l’encadrement de la porte de la cuisine. Sa femme, et son fils, Arion. Ce dernier, doué pour la magie, s’éclipsa pour réapparaitre dans les bras de son père. Ce dernier le serra si fort qu’il n’en sentit plus les jointures de ses doigts.

- Arion, mon cher enfant, tu as maintenant douze ans ! Que tu as grandis !


Il écarta sa progéniture, et embrassa langoureusement sa femme. Il leur annonça la nouvelle : Il allait être intendant d’ici quelques jours. Ce soir là, la petite famille fit la fête.

Les jours qui suivirent, Yturi fut nommé, et il prit ses fonctions avec sérieux. La guerre se termina dans la semaine qui suivit sa nomination. Le Nord avait gagné, Alminar avait récupéré sa femme. Malheureusement, les traitres brigands ne s’avouèrent pas vaincus, et assassinèrent la captive, sans qu’on rattrape les meurtriers. Une peine intense se fit sentir dans tout le royaume des elfes. Des funérailles magnifiques furent organisées. La tombe de la défunte fut placée dans le parc du palais d’Elfirune, au centre d’une roserai blanche.

Opuria revint dans sa ville, et c’est à ce moment que les ennuis commencèrent. Le roi n’avait jamais approuvé le choix de l’ancien intendant, mais n’avait malgré tout pas refusé son désir qu’Yturi soit nommé. Il l’avait félicité avec froideur lors de son retour, le laissant se débrouiller dans ses tâches. Les disputes débutèrent quand Opuria blâma l’intendant quand ce dernier décidé que les frais de l’orphelinat serait favorisé au dépend de ceux de l’armée. A la suite de cet incident, les deux elfes se firent une guerre cachée, mais connue de tous.

Un soir d’hiver, alors qu’Yturi fêtait sa troisième année au service du roi, un souffle vint éteindre toute lumière dans la maison de l’intendant. Arion, son fils, tenta de faire apparaitre du feu dans la paume de sa main, mais un chan d’annulation magique entourait la maison. Ne s’inquiétant pas plus que ça, tout le monde partit se coucher. La nuit était bien avancée quand d’un spectre d’espion pénétra dans la chambre de l’intendant. Son corps redevint solide quand il fut au pied du lit. Il prit un insecte dans un sac, qu’il posa sur le bras d’Yturi. La petite chose piqua l’elfe, qui ne bougea presque pas au contact de l’aiguillon. L’envoyé récupéra la petite bête et repartit de la même façon qu’il était arrivé. Quand l’aube fut venue, l’intendant Yturi était mort.
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MessageSujet: Re: [Fantastique] Les Guerres Forestières   [Fantastique] Les Guerres Forestières Icon_minitimeMar 25 Déc - 14:06

Chapitre 10
L'exécution




Un cortège imposant se préparait à la porte d’Elfirune. Des ouvriers s’activaient pour préparer toutes les affaires dont auraient besoin le roi et sa cour. Les fées mettaient aussi la main à l’ouvrage en bénissant avec leurs gestes délicats et leurs poudres magiques les chevaux. Alminar, à la réception des lettres qui l’avait fait frémir, avait décidé de préparer un plan pour arriver le plus vite possible auprès de cet enfant qui allait être exécuté. Il avait donc préparé un cortège pour s’en aller rapidement, composé essentiellement de soldats pour la défense et de diplomates pour négocier auprès d’Opuria qui semblait avoir perdu la tête.
L’heure du départ arriva. On chargea quelques denrées pour le voyage qui se voulait de courte durée. En effet, les montures des elfes n’étaient pas de simples équidés. Ils avaient été élevés dans une famille d’éleveurs, qui leurs avaient apprit à courir aussi vite que le vent. Quand tous les membres de l’expédition furent installés, on ouvrit la grande porte blanche de la ville et la troupe s’en alla à pleine vitesse.

Le jour de l’exécution approchait. Dans une dizaine d’heures, la sentence tomberait. Alminar tenait la tête de la troupe. Les grandes étendues de Maruna, grande ellipse verte foncée, s’étendaient à perte de vue. Le roi décida de s’arrêter en haut de la dernière colline avant la forêt. La nuit était déjà avancée, il ne fallait pas perdre de temps.


- Mes amis, nous allons pénétrer en Maruna. Vous connaissez les dangers qui rodent dans ces bois, je vous demande donc d’être sur vos gardes sans cesse. Prenons la direction de SouffleRune, et que nos chevaux nous aident !

Toutes les montures avec leurs cavaliers s’élancèrent vers les arbres. Tous disparurent un par un dans les ténèbres boisés. La moiteur de l’air envahissait chacun des vêtements des elfes, qui se retrouvèrent bien vite mouillés. L’atmosphère était lourde, de plus que l’heure tournait plus vite que ce qu’on voulait, et l’arrivée au bon moment restait plus qu’approximative maintenant.

Au loin, par-dessus la cime des arbres, on pouvait voir une légère lueur colorer le ciel encore sombre. Le jour commençait à apparaitre, dans la mer des royaumes de l’est. Un premier rayon alla s’écraser contre le visage d’Alminar. Il ferma les yeux. Ils devaient encore accélérer ! La nuit ne serait bientôt qu’un souvenir, et sur la grande place de SouffleRune, un innocent allait périr. Les chevaux redoublèrent alors de cadence, semblant filer au milieu des grands êtres majestueux.

Dans la cité elfique des bois se levait un jour triste et maussade. Les premiers rayons du soleil touchaient les tours du château du roi Opuria. Dans la plus haute de ces tours, deux gardes venaient de rentrer. Là, Eliandre et Arion avaient croupis depuis qu’on les avait prit en train de s’enfuir. On les sortit de leurs geôles, les vêtirent d’une toge beige sale, et les fit descendre les escaliers. Arion ne pouvait pas utiliser sa magie. On avait réussit à lui installer des bracelets d’Unit, un métal qui bloquait les flux magiques. Il avait tenté avec l’aide du petit elfe de s’en débarrasser, mais la pièce était aussi très solide.
Quand les quatre elfes sortirent de la résidence royale, une foule d’habitant huèrent les représentants de la ville. D’autres gardes se chargèrent de faire reculer ces malvenus tandis que les deux autres firent avancer les deux condamnés. Eliandre pleurnichait tandis qu’Arion, fier de montrer à quel point le roi était cruel, marchait tête haute, fixant du regard chaque personne le regardant. On les emmena à travers la ville, enchainés, jusqu’à la place de la ville, où se trouvait la statue du fondateur de la ville, Ligatur. Un bucher avait été préparé.

On avait installé deux piquets de bois, au dessous desquels de la paille et des brindilles avaient été tassés. On fit grimper doucement les deux elfes, qui furent attachés aux deux places qui leurs étaient destinées.

Dans le brouhaha de la foule, on s’écarta brusquement. Opuria, le roi, en personne, était arrivé. Ce dernier avança, accompagné d’un petit groupe de personnes. Il prit un petit escalier qui menait à une estrade. Là, il posa quelques feuilles et s’éclaircit la voix :


- Mon peuple, si vous êtes réunis tous ici, c’est pour assister à l’exécution de deux troubles fêtes notoires. Ces deux personnes sont des dangers pour la bonne avancée de SouffleRune, c’est pourquoi ils vont êtres brûlés vifs. Vos petites récriminations n’y changeront rien. Ma décision est prise ! Bourreau, fait ton travail !

Dans le public, la petite Lia était blême. Elle se sentait comme vidée d’une partie d’elle-même. Alors que l’humain qui portait la flamme s’approchait d’Arion et Eliandre, elle s’évanouit. Sa mère hurla et la récupéra en larme sur le sol. La petite ne se réveillait pas. Troublé dans son travail, le bourreau de retourna pour savoir d’où venaient ces bruits.

Les portes de la cité claquèrent. Tous les regards se dirigèrent vers les rues qui menaient à la grande place. Alminar apparut :


- Arrêtez ça immédiatement !
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