Anima, elfe verte, cartelloise d'alidhan

Valas lui avait prêté une broche de téléportation, Anima anxieuse l'activa.
Un tunnel sombre s'ouvrit devant elle. Elle n'avait jamais aimé les tunnels de téléportation de son ami Valas, mais le drow avait été formel ; si elle voulait trouver l'objet de sa quête elle devait prendre cette broche, car ce qu'elle cherchait elle ne le trouverait pas sur Alidhan, elle devait aller sur Ter Aelis.

Anima était une elfe verte, archère, membre de la guilde des Newgeneration. Depuis que son peuple l'avait rejetée, car elle avait quitté son état de pacifiste, elle était devenue une combattante, et avait trouvé sa place auprès de sa guilde.

Elle ne savait pas si elle devait emporté ses armes avec elle, mais allant en terre inconnue elle avait tenue à se parer au mieux. Son carquois regorgeait de ses fléches lunaires, son arc était accroché sur le coté, son fouet pendait à sa ceinture, sa besace regorgeait d'herbes médicinales, et à son cou pendait l'émeraude que lui avait offert son cher et tendre Perci.

Elle prit une grande respiration et entra dans le tunnel, en espérant que son ami drow ne l'avait pas trompée.
Elle se retrouva sur une autre planéte, sur une colline, face à une immense cité. Elle n'avait jamais vu autant de maisons, elle, être des bois se sentait soudain oppressée.
Elle pria son dieu, Mana, afin qu'il l'a protége, mais est-ce qu'ici son dieu pouvait l'entendre ???

Elle avança vers la ville bien décidée à trouver celui qui pourrait l'aider.
Elle arriva sur une grande place, au milieu de laquelle coulait une grande fontaine, représentant un couple d'humains.
Il y avait des centaines de personnes sur la place, aucun ne faisait attention à elle.
Elle s'avança vers la fontaine, son doux bruissement la rassurait.
Elle s'assit sur le rebord et resta là à étudier les gens.

Instinctivement, elle joua avec l'eau, une bulle se forma devant elle et on pouvait voir la bulle d'eau prendre plusieurs formes. C'était sa façon de se détendre.
Anima était rassurée, ici aussi elle controlait l'élèment de l'eau, elle espérait qu'il en serait de même pour la terre, le vent et les plantes, comme sur sa planéte.

Petit à petit les gens s'arrêtèrent pour regarder cet être étrange qui jouait avec une bulle d'eau...

Mal de crâne. Mais que fait la municipalité, voilà que l'on souille l'eau de la statue des Adorateurs Divinisés? L'atmosphère est lourde de relents de porte Warp. Temple, ces relents de breuvages qui me triturent les synapses. Je contourne la fontaine, ose un œil dans les reflets sinueux de la fontaine... C'est bien moi, avec quelques cernes et les cheveux ébouriffés. Toute la semaine durant, les habitués me porteront les feuillets égarés de mes divagations. Mon pot d'encre est là, presque vide. Il me faudra bientôt presser d'autres seiches.

- Bonjour, M'dame. J'ai aussi une besace, regardez. Bon, c'est vrai, y'a des parchemins, des... tâches d'encre, oui. J'en suis particulièrement content. C'est de la bonne besace. Elle doit faire dans les vingt litres.

Airet, grandiras-tu. Il y a peu d'adolescents en Ter Aelis, mais tu es le seul à discourir à tout va, à tous vents.

- Tout un concept, les besaces. Vous savez, j'aime bien la porter à gauche, comme un sabre. Mais je ne sors que des plumes. Bon, de temps à autre, je la porte à droite, pour rééquilibrer la charge. Pour éviter les scolioses. Oh, j'oubliais presque. Airet Syl. Je suis conteur, archiviste. Et vous?

Elle vient d'encore plus loin, dirait t-on, et ne semble comprendre qu'un mot sur trois.

- Je vous ai entendu bruisser, en vérité. Comme si vous marchiez sur un tapis de pelouse bien entretenue. Vous avez des herbes, c'est étrange.... Et un fouet. Hum.

Il faudra m'expliquer pourquoi un bon pourcentage de colons se présentent chargés d'outils tranchants, cinglants, piquants... ou de fragrances subtiles.........et........ envoûtantes?

- Vous... sentez bon.... la lavande.

Une ivresse largement chassée par une autre. Je me précipite sur l'eau et m'asperge le visage. Dégoulinant, je préfère ne pas m'attarder. J'en oublie de lui demander comment vit son monde, de lui signaler que j'habite dans Galvorn et que la porte est toujours ouverte. Je suis loin, et elle joue avec des bulles.

Un jeune homme s'était approché d'elle, un écrivain à voir ses mains tachées d'encre.
Il avait parlé sans cesse, rapidement, elle n'avait osé le couper pour lui répondre, et voilà déjà qu'il repartait.
Elle se souvenait de son nom Airet Syl, lui avait-il dit.
Elle se leva brusquement l'eau retomba sur le sol, comme relachée d'un coup et arrosa les passants, elle ne fit pas attention aux cris de colère.
Elle courut derrière le jeune homme, elle devint audacieuse.
- Jeune homme, Airet syl, attendez moi !

Le jeune homme se retourna et l'attendit, elle arriva à sa hauteur.
- Pardonnnez mon audace, vous m'avez parlé et je ne vous ai point répondu, étonnée que quelqu'un ose m'approcher.

Elle lui tendit la main, pour le saluer, comme le faisait les humains d'Alidhan, elle espérait que la coutume était la même ici. Le jeune homme la fixa, puis lui tendit la main en souriant.

- Bonjour, je me nomme Anima, je viens d'Alidhan, une grande terre sur une autre planète.
Je suis à la recherche d'un portraitiste, euh, utilisez vous ces termes ici ?
Enfin bref, je cherche une personne capable de réaliser mon portrait, connaitriez vous quelqu'un qui a ce talent en ces terres ?

Hum. Mon cœur rate un battement. Est-ce mon nom prononcé sans écorchures? Je continue, l'air de rien, quand la douce voix retentit à nouveau. Une voix qui pouvait se montrer dure, j'en suis sûr, mais qui avait pris ce ton de gentillesse, prononcé sur la pointe des pieds, d'une fluidité étonnante.

- Anima. Enchanté. Je ne vous fais pas de courbette, vous savez, après tous mes rouleaux tombent. Peut-être lors d'un prochain gala. Il y a un lieu d'exception pour les nouveaux promeneurs. Ne bougez-pas.

Je tire un rouleau presque vierge et, à l'aide d'une plume esquisse la cartographie des lieux.

- Voilà. Regardez-donc ce sextant . Vous y trouverez toutes les indications nécessaires. Et peut-être vous arrêteriez vous dans l'une ou l'autre des endroits fantasques de ce monde. Vous avez l'air de comprendre vite, n'est ce pas? Je vais vous indiquer un raccourci pour trouver un portraitiste. Hop, direction l'Oasis des Sables du Sud et ses ateliers. On vous y fera bon accueil. auriez-vous un quelconque talent? Ne faites pas cette tête, votre attitude est une mine d'informations. Ne vous inquiétez pas, personne ne vous laissera seule. Et si toutefois tout se compliquait, venez me trouver.

J'ignore si un 'bonne chance' aurait été encourageant. L'elfe m'adresse un sourire entendu. Devrais-je lui avouer que je me perds aussi parfois? Tout est tellement plus clair avec l'armoise. Un clin d'oeil et me voilà reparti. Pour de bon, dans mes parchemins dorés.

Ce jeune homme était vraiment expéditif et précis, Anima tenta de tout comprendre à ses indications. Elle regarda le sextant qu'il lui avait tendu, et jeta un oeil dessus.

Elle n'avait jamais vu une ville aussi grande, elle se sentait si minuscule. Mais elle était sure qu'avec les indications de Airet Syl, elle allait s'en sortir. Ce n'était pas plus difficile que de se mouvoir dans la forêt ancestrale des elfes après tout.

Le jeune homme partit, elle repensa à sa question :
- Est-ce que j'ai un talent ??? Mais de quel talent il parle ???
Je sais parler aux animaux, je sais parler aux végétaux, je maitrise l'eau, la terre et le vent.
Je sais manier un fouet mieux que personne.
Je suis Tavernière et mineuse dans mon monde...
Mais je ne pense pas qu'ici ça soit bien utile, ça m'a l'air d'être une ville d'artistes.
Ah si ! Je sais jouer de la flute de pan, mais bon, seules des oreilles elfiques peuvent comprendre ma musique.

Tout en réfléchissant à tout ça elle suivait la rue, et tournait à droite et à gauche sans prendre de repère. Et ce qui devait arriver arriva, elle se retrouva dans une impasse.

Elle reprit conscience de là où elle se trouvait quand elle percuta le mur.
- Ah tiens ??? Bon alors je suis où moi maintenant.

Elle tourna sur elle-même, et remarqua une petite boutique qui avait comme enseigne deux pinceaux croisés.

- Bon j'ai du trouver, il faudra que je remercie cet écrivain.

Et elle poussa la porte...