Le cimetière [zone publique]

D'abord hésitant, Earendis fini par saisir la main que lui tendait Aluün. Une fois relever, tenant maladroitement debout, les sens embrumés, et l'équilibre douteux il contempla la marrée sans fin qui les entourais peut a peut.

- " Il y a une source ? Une raison qu'elle que soit a leur réveille n'est ce pas ? "

Earendis se tenais maintenant au coté des deux êtres a qui il devais la vie, les regardant tour a tour il fini par s'arrêter sur le terrifiant magicien.

- " Que fait-on ? " Ravalant sa salive il attendit une réponse de leur part.

- ça c'était à toi de me le dire, puisqu'ils se rugissent tous vers toi en apparence, c'est bien que la source t'es liée. Mais si tu ne sais pas toi-même, en apparence, chercher dans tes propres abîmes. La raison c'est donc en partie toi.

Pendant ce temps, les zombies rénégats se battaient comme ils le pouvaient, mais en sous effectifs, leurs confrères d'état les réduisaient peu à peu, ce qui n'était pas bon présage bien que leur nombre avait été bien amenuit par ce stratagème.

Et Aluün admettait interieurement que la situation n'était guère brillante, il avait usé de beaucoup d'essence rien qu'avec ses deux interventions et resentait déjà la fatigue le gagner. Un léger mal de crâne commençait déjà à lui taraudit l'esprit.

Le gros loup paraissait hors de lui et continuait son carnage, il semblait infatiguable, en apparence...

- " Que fait-on ? " demanda le jeune homme

Aluün se tourna vers lui et lui lança un regard inquisiteur, il hésita à le tenir par le col mais se résout à ne pas faire ainsi, ça ne changerait rien à la situation.

- A-t-on avis qu'est-ce que l'on fait lorsqu'on est entourré de morts-vivants pas très aimables ni amicaux ?

Il dégaina deux lames argentées, l'une sombre et l'autre beaucoup plus claire.

- Si on reste ici, on ne tiendra pas longtemps, il faudrait trouver un abris, une maison, un temple, n'importe quoi. Se tailler un chemin ne serait pas une mauvaise idée, à moins que tu en ais une meilleure ? Tu as cinq secondes.

Des âmes-armes. Intéressant.

Le réflexion remonta jusqu'à l'esprit du Loup qui la renvoya aussitôt au fond de sa conscience. L'heure était au carnage pas à la cogitation.

Comme bien souvent, les deux-pattes étaient en pleine discussion. Ces gens ne savent vraiment pas tirer plaisir des moments offerts. Apparemment, ils voulaient trouver la source des milliers de créatures qui les attaquaient. Le Loup, lui, voulait tuer, tuer et encore tuer. Mais il suivrait les humains parce qu'il savait bien qu'effectivement, au bout d'un moment, il fatiguerait et serait débordé. En attendant qu'ils se décident, ce qui pouvait être long avec les deux-pattes, il continuait à déchirer et trancher. S'ils voulaient se frayer un passage, il pouvait le faire.

Grossissant encore, le Loup atteignit la taille d'un petit poney. A grand renfort de griffes et de dents, il ouvrit une brèche dans la multitude bavante. A une vingtaine de mètres devant, un grand mausolé était visible. Iraient-ils? C'était une question qui indifférait au Loup

Les deux-pattes avaient finalement suivi, et celui aux âmes-armes semblait s'être repris. D'un bond, il était passé devant le Loup, repoussant un instant la masse grouillante. Qui se reforma instantanément. Seulement, ils étaient maintenant 3 à se battre convenablement. Alors lentement, ils repoussèrent les morts-vivants, taillant un chemin de sang dans le cimetière. Enfin, la porte du mausolée fut devant eux. Earendis l'ouvrit, permettant au Loup et au magicien d'entrer.

A l'intérieur, l'air était encombré de poussière et sentait le renfermé et le moisi. Un tombeau en pierre était posé au milieu et les murs étaient creusés. Décorés de statues sculptées. Les alcôves contenaient des gisants, 2 sur chaque mur.

La lourde porte du mausolée se referma dans un grincement sinistre. Quelques corps en décomposition étaient entrés, rapidement mis en pièces par le Loup. De l'autre côté, les morts-vivants poussaient et grognaient, essayant de rouvrir les battants. Le loup posa sa monumentale masse contre, et s'allongea, prêt à rester là toute la nuit s'il le fallait, laissant le temps aux humains de réfléchir à la suite des opérations. Il espérait juste que celle-ci comprendrait de nombreuses morts.

Aluün tendit la torche à Aerendis qui après un petit temps de latence et de surprise s'en saisit.

- Comment te nomme-t-on ? toi et tes armes-âmes. demanda-t-il de manière étrange, comme distante

Il se coupa volontairement le bout d'un doigt qui se mit à saigner avec abondance, il laissa ruisseler jusqu'au niveau du coude puis fit un grand geste circulaire. Le ruisselement écarlate devint une sorte de lame de sang qui fusa dans l'intertice des battants de la porte. Un cisaillement métallique se fit entendre. Aluün poussa le double battant dans un grognement poussiéreux et rouillé.

Il reprit la torche et alla de l'avant. Un long couloir les attendaient pour déboucher sur un escalier descendant, aussi large, laissant donc la possibilité d'être deux de front. Sauf pour le loup. Il descendirent donc de nombreuses marches, assez pour être lassé de les compter, trop pour être normal pour un escalier. Cependant ils arrivèrent à bon port enfin arriver à la fin de leur descente vers les profondeurs du cimetière. Une autre porte, légèrement plus imposante, et magnifiquement ouvragée mais dans un métal solide et banal, les attendait, ouverte.

Aluün ne fit pas un pas d'hésitation et entra dans la pièce, impressionnante. D'une part, pour ses dimensions, le plafond s'élevait facilement à trente mètres de haut et la salle en elle-même faisait bien un carré de cinquante mètres de côté. Salle vide qui plus ait, pas une colonne, pas une statue, rien qu'un sol plat et une petite élévation qui cheminait tout droit vers le fond de la pièce. il s'y trouvait une entrée marquée par les deux colonnes murales qui la délimitait. Juste au dessus, une sorte de symbole gravée dans la roche, un triangle au centre duquel se trouvait quelqu'un, le tout entourer d'une couronne de roses aux tiges piquantes. Mais il était en partie poncé par le temps, tout n'y figurait pas.

Au fur et à mesure qu'ils avançaient, à allure soutenue à cause de la marée mortuaire qui les suivaient - du moins, le pensaient-ils, car ils ne les entendaient plus vraiment - chacun pouvait ressentir comme un malaise. Un courant d'air glacial qui leur chatouillait l'échine et tentait de leur geler les os, une nette impression que ce qui les attendaient valait surement bien pire que ce qui les attendaient en surface...

Le Loup commençait à s'ennuyer. La découverte de couloirs poussiéreux n'était pas son passe-temps favori. La seule chose qui éveilla sa curiosité fut la manière dont le magicien ouvrit la porte sans serrure. Lui-même aurait procéder autrement mais il était bein aise de ne pas se dévoiler plus que ça. Il surveillait du coin de l'oeil Earendis, dont il surprit un mouvement dans sa direction. Mouvement bien vite arrêté par un rictus plein de crocs de la part du Loup. Finalement, une seule direction s'offrait à eux, à moins de rebrousser chemin, ce qui serait totalement idiot même de la part d'humains. Une impression de danger rodait dans le souterrain, s'amplifiant à chaque mètre accompli. Le Loup, lui, appréciait ce malaise, qui provoquait une montée d'excitation.

Une dernière entrée se trouvait devant eux. Les deux hommes semblèrent marquer un temps d'arrêt, incertains. Le Loup en profita pour leur passer devant, il détestait marcher derrière, comme un bon toutou. Cette réflexion lui attira un grognement dédaigneux. Avec sa taille, il ne gênait pas les deux humains. C'est donc la queue frétillante d'excitation contenue qu'il passa dans le couloir, sans s'inquiéter d'histoire de symbole ou de quoi que ce soit.

Le Loup accueillit son attérissage dans cette nouvelle dimension par un éternuement de mépris.

*La magie! Je déteste ça, c'est tellement... facile.*

Il fallait bien dire aussi que depuis qu'il était coincé dans ce cycle de réincarnations sans fin à cause de la magie, il l'avait pris particulièrement en horreur. Heureusement, l'oreille pointue qui l'hébergeait en ce moment en était dépourvue, à son grand soulagement.

Leur passage par ce trou noir avait hérissé les poils du Loup et retroussé ses babines, en position défensive. Bien sûr, il savait qu'il ne pouvait rien faire pendant sa chute et l'avait pris avec philisophie, attendant patiemment qu'elle se termine, mais les réflexes lupins sont ainsi.

Cependant, la nuit avançait et il sentait son corps qui fatiguait. S'il tirait trop sur la corde, l'elfe reprendrait le contrôle. Or il s'amusait beaucoup avec les deux autres humains. Et puis, elle lui en voudrait si d'autres personnes étaient au courant. Lui-même préférait qu'un minimum de gens le sachent. Le Loup reprit donc une taille normale et vint se placer près de la console, posant ses deux pattes avant dessus pour l'examiner, dans une position typiquement humaine, et tournant un regard doré interrogateur vers Aluün.

Earendis tombait toujours dans cet inscessant trou noir, appelant au secours, mais ne trouvant aucune aide, il prit le partit de se calmer et de réfléchir. Il en avais les capacités, il pouvais se sortis d'ici, et seul. La douce lueur bleuté qui émanait de nouveau des deux petites robes que portaient Alice et Ariana ranima en lui, espoir et courage, forçant alors sont esprit au calme et à la sérénité.
Le jeune homme commença à s'estomper dans les ténèbres, son corps disparaissant laissant place à une fine et envoutante lumière bleuté. Les deux fillettes avaient elles aussi disparus pour laisser place à un halo bleuâtre. Sans aucun bruit les trois faisceaux lumineux s'élancèrent, filant à travers les ténèbres, déchirant l'obscurité pour finir leur course effrénée a quelques mètres à peine d'Aluün et du loup.

Virevoltant, autour de leurs deux compagnons ils finirent par reprendre forme humaine. Devant les regards intrigués des deux autres Earendis leur dit simplement :

- " La danse des âmes "

Les ténèbres continuaient de planer dans cette nouvelle pièce totalement vide, se tournant vers les hologrammes le jeune homme les contempla l'air perplexe. Quelqu'un ou quelque chose les avaient entrainés ici et visiblement, les choses ne faisaient que commencer.

- " Alice il faut que l'on... "

A peine avait-il commencer à s'exprimer que les ténèbres ce mirent de nouveaux a tourbillonner autour deux, puis, convergent en un unique point ces dernières prirent forme, dans les méandres de cette brume éparse une porte se forma alors, à demis entrouverte laissant passer une lumière verdatre.

- " Et bien, voilà une invitation que l'on ne peut guère refuser. "

De l'autre coté de sinistres cris d'agonie résonnaient dans une interminable complainte, tel un chant morbide et enivrant. Alice et Ariana dans un mouvement parfaitement synchronisé avaient repris leurs formes de revolver. Adressant un timide sourire à ces deux compagnons Earendis se glissa dans l'étroite ouverture de la porte.

Tu aimes les jeux?

Le Loup regarda Alùun en battant férocement de la queue, langue pendante. Un éclair malicieux passa dans ses prunelles dorées.
Une lumière bleutée les entoura, annonçant l'arrivée d'Earendis.

Encore une porte fantôme. Encore de la magie. C'en était presque lassant. Pourtant le loup suivit Earendis en battant de la queue, joyeux. Il faut bien dire que les cris d'agonie qu'il entendait derrière le faisait supputer des réjouissances peu communes et lui rappelait sa première vie, quand il était encore un démon à part entière. Le Loup était donc rempli d'une excitation féroce.

A peine avait-il franchis la porte qu'un trais noir s'abattit sur lui fendant l'air d'un bruit strident. Braquant aussitôt ces deux revolvers sur ce dernier, il tira, les deux faisceaux se rencontrèrent alors provoquant une terrible explosions, obligeant Earendis à ce protégé le visage. Ouvrant péniblement les yeux, le jeune homme scrutât la salle à la rechercher de son agresseur. Il finit alors par les apercevoir, plongé dans cette fumée opaque, ne discernant que timidement leur contours.
Trois hommes lui faisait fasse, leur tristes haillons noir recourant leur peau cadavérique, le regard verdâtres de ces derniers s'étant à présent poser sur lui, le jeune homme les interpella :

- " Voilà un accueil des plus chaleureux "

L'un deux s'avança alors, tirant une fine épée il s'élança sans un bruit, son autre main projetant à nouveau une boule noir qu'Earendis esquiva de justesse. Visiblement énervé ce dernier répliqua et deux détonations vinrent briser le sinistre silence de cette pièce. Son adversaire, agile, rapide esquiva le premier tir puis avec une précision redoutable, stoppa le second du tranchant de sa lame.

- " Alice ! Ariana ! On y va ! "

Earendis s'élançait a présent contre cette infâme masse de tissus et de chair en décomposition, ces trois la étaient visiblement bien supérieur a leur camarade du cimetière. Il se demandait mêmes si ces derniers étaient mort, il lui semblait entendre au loin le faible hurlement de leur âme. Les deux autres quand à eux attendaient, immobile, fixant la porte à la recherche de leurs adversaires.

Mort. Trahison. Corruption. Senteurs nostalgiques aux narines du Loup.
Encore vivants, mais pourris jusqu'à la moelle, les trois mages noirs se délectaient par avance de la fin de leurs adversaires. Leurs âmes corrompues émettaient un chant des plus exquis pour les sens du démon maudit. Il remarqua à peine Earendis qui engageait le combat. En son sein, une lutte intense se livrait entre ses instincts de démon et la volonté de l'elfe. Elle était forte. Vraiment. Lùthien l'emporta. Pour le moment.

S'élançant à l'assaut, le loup bondit sur la silhouette en haillons la plus proche. La magie prit forme et les éclairs fusèrent. A droite. A gauche. Gauche. Droite. Ils étaient rapides et précis. Il avait besoin de toute sa force. Puisant dans les réserves de son hôte, il reprit sa métamorphose tout en esquivant. Mastodonte de poils, c'était la forme la plus proche de celle du démon d'origine, là où il était au maximum de sa puissance. Il ne pourrait la maintenir que quelques minutes. Ou il tuerait Lùthien et lui avec. Entamant un nouveau cycle de réincarnation. Sauf qu'Elle ne le laisserait pas faire et qu'Elle était une hôte plutôt arrangeante.

5 bonds l'amenèrent à portée de crocs. Qui se plantèrent avec un bruit mou et écoeurant dans l'épaule du mage, chair putride au fumet entêtant. Le choc le fit tituber mais pas tomber. Sans un cri, il plaqua sa main contre le pelage du Loup. Les presque-morts sont résistants. La douleur fusa à travers le corps du Loup et de la fumée s'éleva de ses côtes en même temps qu'une odeur de grillade s'élevait dans la pièce. D'une impulsion, il s'écarta du mage, prélevant quelques livres de chair, le bras droit de son adversaire à peine retenu par quelques lambeaux.

Bien que blessé et occupé par son combat, le Loup ne perdait pas une miette de ce qui se passait autour.

Alors qu'Earendis jouait de ses révolvers, Alùun semblait se tenir en retrait, observant, esquivant. Hésitant? La distraction que provoqua cette pensée empêcha le Loup d'esquiver totalement une nouvelle salve. Le choc l'envoya en l'air, droit sur Alùun. Occupé à jouer au chat et à la souris avec son adversaire, celui-ci ne put éviter le corps massif du Loup. Se relevant lourdement, le côté fumant, le Loup gronda. Le bruit de répercuta dans toute la salle, sourd et féroce, adressé autant aux presque-morts qu'aux combattants. Ils étaient solides et le moment n'était pas à la faiblesse.

Le Loup se dégagea d'Alùun et repartit à l'assaut. Ses pattes puissantes le propulsèrent sur son adversaire estropié en un clin d'oeil et les crocs claquèrent, broyant la gorge de l'être. Dans un gargouillement, le mage s'effondra, inerte.

Langue pendante, haletant, le Loup se tourna vers celui qui faisait face à Alùun.

[HRP] bon cette fois-ci je me suis pas planté de compte !
edit : bravo chaton, t'auras une médaille [/HRP]

Aluün n'eut guère le temps d'esquiver le gros loup qui lui tomba littéralement dessous, s'écroulant de tout son poids sur le vampire qui émit un grognement - mélange de douleur et d'irritation - tout en se retenant de ne pas faire de geste agressif et stupide. Le loup se releva et le vampire resta un bref instant au sol, allonger de tout son long.

* Bon, soit. Tu veux voir des choses le loup, en veux tu, en voilà mon cher. *

Un sourire se dessina sur son faciès et il se releva d'un bond, esquivant par la même occasion une sphère mortelle qui se dissipa après avoir grignoté une partie du sol. Aluün adressa un regard bien étrange à son adversaire dénué de toute vie naturelle. On aurait dit qu'il réfléchissait sur la façon d'agir, et c'était exactement ce qu'il se posait comme question. Comment en finir avec celui-là.

Une idée lui traversa l'esprit. Il approcha le corps hideux de cette abomination animée, pour entrer dans un corps à corps sanglant. Le maudit lui transperça la main de son kriss, et Aluün masqua une grimace de douleur par son plus beau sourire sardonique. Il s'écarta subitement tout en prenant soin d'asperger son ennemi de son sang, sang qu'il ingurgita sans le vouloir. Aluün décrivit quelques gestes simple de ses doigts ensanglantés. Toujours avec sourire, il regarda les gerbes de sang coagulée qui tachèrent murs et sol sous ses lames de son propre sang. L'humanoïde déchu, déchiqueter tomba en lambeau et son corps finit par se cristallisé pour devenir une morbide vampirine, pierre précieuse faite de sang.