Grandir

A ma muse irréelle.

Au regard du profane, l’orpheline est plus gracieuse et brillante que la nitescence de la nacre. C’est ainsi. Appréhender la réalité du mythe, concevoir et pénétrer l’éternelle Vérité : de belles phrases. Insondable, cette blanche candeur illumine mon œil impur, qui de sa prunelle souille l’éclat de cette fleur. Sous la lumière d’une bougie, mes sens, immondes et abjects révèlent l’imparfait, l’illusoire. Je ne vois pas, j’engendre. Je ne touche pas, je ressens. Je ne sens pas, j’invente. J’évoque et j’invoque, aveugle pragmatique, sa beauté sans équivoque : la crédule argentée, l’infantile ingénue. Elle est un phare dans mes rêves nourris par le dégoût. Je ne la scrute pas, je la contemple. Elle est ma chimère, mon ange, mon coeur. Saisir chaque parcelle de son existence amère. Tu me trompes, de cette espiègle virginité, carcan d’émotions : le sens d’une vie. En ton giron, tout s’éclaire.

Mutine, l’esquisse s’éclisse.

Elle nous offre une brillante et soudaine clarté. De blanche, couleur chélidoine se dévoile. Le pistil nu brille carmin ; une subtile fresque gradient vermeil à grenat éveille l’appétit de l’amblyope. La naissance d’une conscience, cette métaphore humaine imparfaite. La pureté immaculée expire. Mon rêve s’éteint. D’un modèle irréprochable je ne vois plus que couleurs, arc en ciel écoeurant qui fascine mon entourage. A mon œil, elle devient terne, à mon œil, elle devient fade. Insipide, l’enfantement n’est qu’un mirage et que vois-je ? Une âpre et futile métamorphose de la Vie. Irrémédiablement, vivre et grandir sont les égéries de la laideur à l’imparfait.

A ma belle orchidée sauvage.

Cher Dayto, juste un point que tu n'as pas l'air d'aimer et qui n'est pas. Comme les commentaires que j'ai reçu en privé, ce texte n'est absolument pas dédicassé à une quelconque humaine personne. C'est une erreur de perception volontaire et choisie. Le centre du sujet est bel et bien la fleur que je regarde, et qui se trouve sur ma table basse depuis quelques jours - la métaphore prète évidemment à confusion mais étrangement pourquoi croire que c'est d'une femme plus que d'une fleur que je parle. Problématique perceptive, encore une fois. Note, s'éclisser est un verbe issu de l'ancien français qui signifie "se fendre en éclat".

J'entremêle volontairement la métaphore que je considère justement liée à l'aspect philosophique. C'est peut être peu marqué, car court. Je vais voir ce que je peux esquisser de mieux sur ce texte dès que j'en aurais le temps.

Pour lire l'amélioration, il faut venir dans mes méninges ou pire encore, la lire sur mon papier. Et ça, ce n'est pas gagné. Merki, mais c'est loin d'être un bon texte, encore et toujours il faudra remettre ce brouillon dans la machine Singer.