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 [Background] La traversée des mondes

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Mido
Chromatique
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Mido


Masculin Nombre de messages : 2373
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Date d'inscription : 22/11/2007

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MessageSujet: [Background] La traversée des mondes   [Background] La traversée des mondes Icon_minitimeMar 22 Jan - 18:53

Prologue


Une lueur douce emplissait la grande chambre de l’appartement de Mido, au dixième étage d’une des tours blanches bordant la place de la même couleur. Les habitants de l’Académie s’affairaient déjà autour du grand arbre qui trônait, au milieu d’une mer de pavé. Les petits commerçants de la ville moyenne sortaient leurs productions sur le trottoir. Les arômes qui se
dégageaient de ces étalages finirent par toucher les narines de l’elfe.

Cela faisait déjà plus d’un tour de cadran que la jeune personne du nom de Mido dormait. Eprouvé par un grand périple dans la ville basse, où il avait du remettre de l’ordre dans une taverne peu fréquentable, il ouvrit ses yeux cyans, encore lourds de sommeil. Par la fenêtre, filtraient quelques rayons de soleil à travers les rideaux de lin, mal tirés. A cette vue, le nouveau gardien de la cité sauta de sa couche et tira d’un coup sec sur les étoffes. Le ciel était radieux, juste après l’aurore, peuplé par de petits nuages blancs et de multiples oiseaux.

Le jeune elfe se perdit quelques minutes à contempler le beau temps. C’était rare qu’à cette époque de l’année, il y ait un si grand beau temps, sans qu’il ne cache un mauvais présage. Le calme avant la tempête. Il avait eut du mal à séparer des clients la veille, les deux étant des guerriers émérites. Quand il eut terminé, il se rendit compte qu’il avait une entaille sur l’épaule gauche. Il avait alors couru chez le médecin le plus proche, qui grimaça à la vue de la blessure. C’était profond, mais pas assez pour qu’il puisse tenter une opération magique, dont les risques étaient important. Mido s’en était sortit avec un bandage qui englobait son dos et son bras, assez lâche pour qu’il puisse manier l’épée et l’arc.
Un petit bruit aigu de chute sortit le gardien de ses pensées. Il se pencha en avant, et vit dans la gouttière un petit anneau, blanc, nacré, qui brillait. S’avançant encore un peu, il l’attrapa, le fit miroiter à la lumière du jour puis, trouvant que sa forme ainsi que sa couleur étaient plus que charmantes, il l’enfila à son index gauche.

Au même moment, il entendit des coups à sa porte. Mido enfila une tunique qui trainait sur son bureau de bois sombre, puis, sortit de sa chambre pour ouvrir. C’était un garde, l’air grave, qui lui remit une missive, scellée par la tour Rouge. Il frémit à l’idée d’une entrevue avec les doyens. La plupart du temps, si ces derniers vous convoqué, c’est qu’ils avaient quelque chose de plutôt sérieux à vous faire faire. L’elfe referma la porte, déposa la lettre sur la grande table de la pièce puis s’installa sur une chaise, en face du papier. Il défit la cire séchée, sortit la feuille, et commença à lire l’encre pourpre, déposée finement sur la surface blanche.

Il reposa la lettre doucement, les yeux plongés dans le vide. Il fallait qu’il se rende sur le champ chez la doyenne, qui l’attendait de pied ferme. Il se leva, s’habilla décemment, se coiffa avec sobriété, retenant sa lourde chevelure de jais derrière sa tête, et partit, la démarche tendue, vers la ville haute. Il traversa la ville moyenne, saluant d’un signe de tête ses connaissances et amis, ne s’attardant pas à de futiles discutions.

Les marches vers les tours administratives se dressèrent bientôt devant le jeune elfe, qui les escalada avec aisance, deux par deux. Quand il fut devant la porte de l’appartement de la doyenne de la vile, il déglutit, puis, frappa deux coups secs. Une jeune femme blonde lui ouvrit, le teint glabre.


- Entre Mido, vite.

- Bien Liria.

L’appartement ressemblait à celui du Gardien, bien que chez lui, il n’y avait pas d’étage. La doyenne fit un signe de main pour qu’il vienne s’assoir à la table de la pièce principale. Il prit place, croisa ses mains devant lui, puis, attendit que Liria prenne la parole.

- Ecoute, si je t’ai fais venir de si bonne heure ici, c’est que l’heure est grave. Nous … Tarigor est au bord du gouffre. Une force venue du nord, maléfique, s’approche de nous, avec l’intention de nous faire disparaitre. Nous n’avons plus beaucoup de temps.

- En quoi cela me regarde, en dehors du fait que je peux essayer de protéger la cité ?

- Je vais te confier une mission. J’ai entendu parler d’une terre lointaine, à l’ouest, où la terre est vierge, modulable, et où il fait bon vivre. Il faut que nous prenions possessions de cette région avant que les légions infernales nous fondent dessus. Tu n’as que très peu de temps, c’est pour quoi je t’en prie, accepte, et part, dès aujourd’hui.

La surprise fut telle pour Mido qu’il en eut presque la mâchoire décrochée. Ses yeux étaient écarquillés, son poult rapide. Comment sa ville, où il avait terminé de grandir et où il avait apprit l’art de la peinture ainsi que de l’écriture, allait pouvoir être détruite par une puissance inconnue mais mal attentionnée ? Il ne pouvait y croire. Mais il ne pouvait pourtant ne pas se rendre compte de la gravité de la situation. Il reprit ses esprits, et répondit, la voix basse.

- J’accepte. Je crois que je n’ai pas le choix de toute façon. Combien ai-je de temps exactement ?

Liria rougit de bonheur. Elle avait trouvé son sauveur. Elle se leva, s’appuya sur le bois brut, et prit un air solennel.

- Tu as, à partir de maintenant, cinq mois pour parvenir dans les terres promises, y laisser ta trace pour qu’elle soit tienne, et revenir, nous guider. Si tu n’es pas là passé ce délai, nous serons tous promis à une destruction inévitable.

L’elfe acquiesça, s’écarta de la chaise puis, partit. Dehors, une brise lui fit voir des pétales roses passer devant lui. Le cerisier de la ville devait être en pleine forme. Il redescendit les marches, repris les ruelles tortueuses de la ville moyenne, pour se retrouver comme une petite heure avant, dans son appartement, la clef à la main. Il alla ouvrir une grande malle d’où il sortit sa tenue de voyage et de combat, noir, ainsi que son épée de verre elfique, et son arc de nacre. Il attrapa aussi un carquois, remplit de flèches blanches, à l’effigie de la ville. Le voyage allait être long est dangereux. De plus, il n’avait pas le droit à l’échec. La vie des habitants de la ville étaient entre ses mains.
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