Banc public

Le sarcasme attise l’impertinence d’une demoiselle et les ailes lui poussent à cette effrontée libellule. Agacée, elle attise l’écarlate pommettes des mâles, du mâle. Son parfum raffiné senteur chaleur exhale l’excitation du désir séducteur. Elle inspire. Arômes savoureux, suaves effluves, fragrances délicates flattent mes narines. Je dépose ma main sur sa cuisse. Une fresque couleur parme chatouille alors mes prunelles : des étoiles. La comète bleutée vient de finir sa route dans les astres divins et exquis d’une vieille constellation. Railleries charmantes, aguicheuses, soupçon de dérision, insidieuse, elle se dérobe d’un sourire. Sa robe courte vermeil scintille de reflets cobalt comme les pierres africaines si précieuses. Une précieuse sibylline qui se dérobe au moindre souffle au creux de sa nuque. Sa main effleure alors la mienne. Fugace elle s’évade. A se noyer d’émanations céruléennes, en plongeant dans son cou, à perdre haleine, à devenir grenat lilas. Le turquoise de ses prunelles, l’océan de ses pupilles, azurs, l’onde qui recouvre sa conscience cachée, sont des arcs-en-ciel brillant pour mon cœur. Du mauve au cramoisi, l’âme ne fait qu’un tour, ma respiration s’amenuise et luit dans la nuit l’étincelle de l’enchantement. Elle est radieuse sous le miroir d’une lune en demi croissant. Éblouissante d’espièglerie, elle badine avec mon ardeur, elle flirte avec ma ferveur.

Secret.
Impassible.
Mystérieux.

Elle dévore mes lèvres sur ce banc.

Il est fort dommage que tes textes ne soient pas commentés, peut être car il n'y a pas grand chose à gommer mais juste à lire avec le sourire.
Tu peux être vulgaire mais tu peux être aussi très poète quand tu t'y mets quand tu veux décrire ton amour pour la femme, pour la séduction, pour les relations.
Badinage poétique fantastique.
Juste pour la seconde phrase il me semble que j'aurai rajouté de la ponctuation, virgule ou point virgule.

Invité

C'te une description quoi.

Elle manque de goût: pas de cynisme, pas d'idées, pas d'histoire, simplement un enchaînement platonique de phrases agréables... Ou pas: un vocabulaire choisi se mariant habilement avec syntaxe, contexte et métaphore, bien sûr je te soutiens. D'ailleurs c'est un plaisir souvent renouvelé de lire tes textes, on y découvre l'utilisation de mots trop peu connus, un éclairage nouveau jeté sur des termes mal compris. Ici cependant, l'accumulation d'adjectifs, qu'ils soient abscons ou non, est simplement étouffante:

Citation :: fresque couleur parme

...Qu'en penses-tu?

Peut-être existe-t-il un enjeu sous le texte, sous la description emphasée et l'empilation de mots raffinés; celle-ci ne frappe cependant pas le lecteur. Ton style est sans anicroche mais la façon dont tu construis ton récit, dont tu le saupoudres avec excès de ces mots incongrus, le tue. On peut pourtant mélanger un vocabulaire sophistiqué à un fond clair et lui-même profond: j'en veux pour preuve le texte de Goldmund dans le Trophée Verlaine qui, s'il ne frappe pas par son originalité, est sans conteste harmonieux et très agréable à lire.

Je suis donc assez déçu par ce texte qui ne m'a ni marqué, ni surpris, ni simplement fait passer un bon moment; un accident peut-être. Ce qui n'ôte cependant rien à la qualité habituelle de tes textes, qui est d'un tout autre standing.

Nombre de messages : 47 Age : 34 Date d'inscription : 04/01/2009

Mon avis suit un peu celui de Plumo, bien qu'il soit moins tranché.

Mais parlons d'abord de positif:

Ton texte est court, et c'est à mon avis une bonne chose. Je me sentais mal d'enchainer encore 2000 signes dans une densité pareille.
La description est très bien faite. Je me suis vu sur ce banc avec la fille :p et je trouve que tu as rendu l'image très forte. Donc bravo.

Par contre, il est vrai qu'au bout d'un moment on peut se mettre à lire ce texte comme on nagerait dans une pâte à pain en train de cuire. C'est dense, c'est chargé: et comme je l'ai dis : heureusement que c'est court.
ça m'a aussi donné l'impession d'écouter Frédéric Mitterrand sur France Inter, du temps ou il racontait encore des histoires. Sauf que lui, il avait droit à plus d'une heure d'émission pour employer autant de métaphores de comparaisons (et autres figures) que toi, qui le fait en une 20aine de lignes ^^

Invité

Citation :: La description est très bien faite. Je me
suis vu sur ce banc avec la fille :p et je trouve que tu as rendu
l'image très forte. Donc bravo.

J'ai été déçu et mon commentaire était donc trop axé sur ce qui m'a déplu. Il faut effectivement reconnaître que ce texte a des qualités indéniables. En aucun cas je ne souhaite te décourager, car bien au contraire mon message est le suivant: derrière ce texte que je trouve maladroit percent ton caractère, ton talent qui t'es propre et inaliénable. Comme précisé dans une de tes publications un peu plus anciennes (Lettre à Pierre il me semble), je te reconnais des atouts forts et rares. C'est donc la raison pour laquelle mes attentes sont hautes et, en cas de déception, que mes commentaires sont un peu fermes.

Ce texte m'a déplu mais c'est parce que tant de tes textes m'ont plu que je te le signale, un avertissement de fan déçu: ton vocabulaire est une richesse, utilises-la; elle ne devrait pas te desservir.

Colette a écrit:: Journaliste: Que faut-il faire pour avoir un bon style?

Colette: Ecrire comme personne avec les mots de tout le monde.

Une démonstration de la virtuosité avec laquelle la science des mots peut transmettre une émotion, la fugacité d'un moment figé éternellement dans une mémoire.

Comme le dit Xupinette, il est difficile d'être critique. A la limite, on pourrait reprocher que ce fut trop court à lire. Pourtant, même là, la longueur semble la bonne : juste de quoi profiter, et de ne pas s'ennuyer.

Le mot c'est simple, juste qu'une question de connaissance. Il n'est pas besoin de sens pour exprimer un moment fugace d'une richesse extrême si ce n'est l'abondance et le choix du son. S'il fût plus long, il eût été trop. S'il fût plus court, il n'eût pas été.

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