Je veux être néant

Je ne comprends pas ces regards… Moqueurs, attendrissants, enjoués, conciliants, tout s'embrouille dans mon esprit fatigué. Je ne sais plus quoi dire, quoi faire ou quoi penser.

Alors je reste dans mon coin.

Un mur épais, blindé, bloque tout ce que je pourrais dire, ce que je pourrais libérer de mon cœur qui bat trop fort à en ébranler le thorax. Mon regard est vide, je n'éprouve rien, ou trop de choses.

En vérité, j'ai mal.

Les mots viennent, ou ne viennent pas comme je le voudrais, mélancolie triste égratignant mes sens et ma raison, rongeant mon corps et mon cœur. Mais elle fait partie de moi, mon fardeau d'Atlas.

Je me tais et je le porte.

Mais il vient un jour où même après un interminable trajet avec ce poids sur mes épaules, je craque, je mets un genou à terre. Et libère des larmes trop longtemps enfouies en moi, trop longtemps prisonnières d'une carapace dressée pour filtrer ce trop plein d'émotions qui se dégagent de moi, pulsant avec une telle force que je ne puis plus respirer que par à-coups.

Et je baisse la tête, je ferme les yeux.

Ces regards sur moi, je n'arrive pas à les interpréter. Pourquoi me cacher leur véritable sens ? Pourquoi me torturer ainsi, m'arracher un pan de mon âme chaque jour un peu plus, m'amener vers la déchéance de la solitude, m'enfermer pour toujours dans une bulle vide ?

Je me recroqueville. Je recouvre mes oreilles.

Je n'ai pas le cœur à traduire le moindre sentiment qu'on ressent pour moi. Las de chercher, las de me tromper, le monde entier pourrait ne plus exister que je m'en porterais mieux… peut-être. Lente respiration, pouls faible, je me sens faible, incapable de reprendre réellement goût à l'existence qui m'entoure. J'aurais voulu être iceberg, froid et stoïque, indifférent à ce qui l'entoure, attendant l'heure où il ne deviendra plus qu'eau. Mais à la place, un feu destructeur envahit mon corps, ces flammes enveloppant mon cœur et ne demandant qu'à sortir, s'étendre au grand jour. Mais elles se meurent, mon cœur devient noir de suie. J'aurais aimé qu'il ne batte plus, que je ne souffre plus.

En vérité, j'ai peur.

Indicible terreur que de m'enterrer dans mes erreurs, sournois frissons que de fuir à l'heure de la moisson, je suis perdu dans le labyrinthe, aucun fil pour me montrer le chemin. J'erre sans but, je crie, je hurle, mais rien ne vient. Je veux être Minotaure, mais je ne suis qu'homme prêt à la consommation.

J'attends mon heure.

Mais je ne sais pas, je ne comprends pas pourquoi je suis encore là, à supporter ces regards indéfinissables. Vous me parlez, mais ces phrases deviennent pourtant vides de sens. Et mon cœur de subir des coups de marteau, il saigne devant l'apparence des visages et des mots.

Un regard, un sourire, une main…
Des chimères…

Vous ne pouvez me comprendre, car je ne comprends pas votre cœur.

Je m'attendais pas à ça. 0.o
L'écriture " semble" plus brouillonne que ton tout premier texte ici. Mais j'aime beaucoup.
L'idée que tu développes, la façon que tu le développes.
Franchement ça m'a fait tournebouler le ventre. Je pense pas pouvoir faire vraiment un commentaire sur l'écriture car ça m'a touché et j'ai du mal à y voir les erreurs. C'est maladroit mais en même temps je trouve que ça va bien avec le texte.
Tes métaphores sur le feu et la glace sont vraiment très belles, j'aime le coeur noir de suie. Pas mal les références mythologiques, celle d'Atlas est bien mais un peu grossiérement présenté.