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 La Complainte du vieil homme

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Aillas
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Aillas


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MessageSujet: La Complainte du vieil homme   La Complainte du vieil homme Icon_minitimeVen 21 Mar - 2:05

En cette soirée sombre et sinueuse, je regarde mes mains calleuses. J'ai craché sur cette peau vieillie toute ma vie pour bêcher le désert de mon esprit. Mais au final je n'en retiens que peu de choses, les mots voltigent et, sans ambition, se posent. J'ai lassé mes attentes et délacé mes ententes. Lorsque je lève les yeux, je ne vois dans les votre qu'un regard morne et vieux. Ce regard qui projette tant d'ombres d'elles mais qui ne soulève pourtant l'ombrelle de vos attentions malsaines. Pardonnez ma faiblesse d'y avoir cru un jour, pardonnez ma colère que ce ne fut pas toujours.

Trésor enfouit, je bêche toujours. Volonté de mie et pioche de velours, je caresse la prière et appelle mes proches au secours. Mais rien ne vient, rien ne vint. Je suinte avant de trépasser des effluves de torrents glacés. Tranquille amertume qui de mon corps s'exhume. Je me meurs comme un pêcheur, qui pêche dans le noir et rentre au port quand vient l'heure. L'heure du repentir qui pour mon corps sonne, l'heure du marché des mes idées et de mon poison frais. Le mourant cri comme le cor, mais sans l'accord des choristes pédant, il ne peut se faire entendre par les animistes pédestres. Je me perds, brouillards de langage qui obscurcissent ma rage.

Mais sur mon lit de mort, je m'en vais vous faire comprendre ce qui reste sur mon cœur. Ecoutez donc la folie qui me ronge et qui ne jamais se répand. J'ai passé une vie à chanter et à croire au verbe "Aider", mais alors qu'aujourd'hui je me sens partir, je vois bien que je ne peux me contenir. Car j'ai cumulé pierre su pierre, prière sur prière. J'ai engrangé tellement de vos immondices que maintenant je déborde et rejette sur vous tout les vices.



Ordures!


Vous m'avez estropié, laissé comptant sur le bas côté. Vous m'avez ruiné, de ces belles idées dont je me faisais fierté. Vous m'avez désossé lentement de toutes ces douceurs qui animaient ma gaieté. Vous m'avez enfermé dans un carcan de non-dits et de bêtises censées.
Toutes mes retenues fondent comme neige au soleil face à la mort qui s'approche. Plus besoin de garder sur moi le fardeau de cette tempérance, cette terrible épée qui sur ma tête pendait ne peut plus me résoudre à ne pas prendre mon avance sur les vôtres. Je dirais tout ce qui ne fut pas énoncé et qui dans mon cœur est resté.

Toi, mon aimée, qui est partie sans m'accompagner, qui m'a trompé de façon si éhonté, je te laisse toute ma rancœur et mon mépris pour seul héritage. Nulle fioriture n'ornera ta robe désormais car je fais pâture de tes obscènes parures. Je pisse sur ton lit et bande à ta pensée. Braguette ouverte je demande redevance de la manière la plus outrageante mais ni plus ni moins que ce que tu as promis à mes plus fidèles amis. Va, chienne.

Vous, mes amis, vous qui disiez être les fervents défenseurs de mon honneur en toute heure, de vous je n'en vois aucun alors que mes yeux ne se ferment pas encore. Vous avez but mon vin et mangé ma viande, je vous ai donné amitié et confiance pour que vous ne me rendiez que douleur et indifférence? Croyez vous que je ne vous ai pas vu, lorgnant sur mes filles et courtisant ma femme. Croyez vous que vos langues pleines de fiel sauront prononcer les vers sanctifiés du livre sacré? Vous sentirez vous sereins à partager mes biens alors que mon tombeau ne sera encore qu'un mot? Je défèque devant vos portes et j'égorge vos femmes. Caleçon au pied et rire au vent, j'hurlerais ma joie bestiale et j'étalerais la fange sur les corps inanimés de vos familles écarlates.

Toi, famille consciencieuse, qui m'a mit au monde, entouré et accompagné, pourquoi m'as tu abandonné alors que mon âge était avancé? Lorsque mes jours sont lentement passés, j'ai finis par m'habituer au lent ballotement des saisons et des surgelés. Bercé de faux espoirs voilà ce que j'ai été! Un misérable miséreux, un parasite errant sur les plages sans fin de votre égoïsme palpitant. Vous qui vouliez toujours vous appuyer sur moi alors que ma force était vive et ma poche remplit. Enfants de misère, cancrelats dédaigneux, rampantes créatures. Ceux qui sont morts m'ont abandonné, ceux qui vivent toujours m'ont délaissé. Alors je lâche glaviot sur glaviot sur les mausolées de mes ancêtres et je tape du pied dans les têtes de mes descendants. Pain sec qui se brise, je rigole de votre méprise.

Vous, voisins obligeants, qui avez lu, depuis votre haie, mes déboires sur l'écran de ma fenêtre pour voir si vous n'étiez pas seuls à ne pas trouver place... de grâce. Et bien je vous réponds, vos sourires mielleux me donnent un dégoût amer et vos vies insipides se répandent comme l'on épand le fumier sur les terres peu fertiles. Vous êtes puants et gênants. Furoncles purulents qui assiégèrent ma demeure dès lors que je trouvais bonheur. Je ligoterais vos enfants aux poteaux de nos routes et attendrais patiemment qu'il n’en reste plus goutte. J'écouterais leurs cris et savourerais votre douleur.


Car sachez que je me meurs, mais telle aurait été ma sentence si jamais j'avais laissé la bonde à ma colère ravageuse. Alors maintenant que vous savez toute la douleur dont je suis fait. Essayez de vous souvenir que malgré toutes vos bonnes opinions, la cuisante réalité de cette vérité m'a fait souffrir mille morts avant même de connaître vieillesse et accidents...

Je me meurs et je vous sauve tous pourtant, pouviez vous seulement connaitre la chance d'avoir eu pour bouc émissaire un homme si bon.


Dernière édition par Aillas le Lun 7 Avr - 14:36, édité 3 fois
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Tr0n

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MessageSujet: Re: La Complainte du vieil homme   La Complainte du vieil homme Icon_minitimeVen 21 Mar - 14:18

Quelques orthographiques fautes qui écorchent ma pupille mais je ne m'apesentirais point à les lister. Je vais donc étonnament sans doute, détailler directement, façon uppercut stalonien, pour en arriver ensuite à mon sentiment sur ce texte. La forme de ce commentaire vous paraîtra peut être étrange, fausse ou dissonnante, et elle ne représente que l'enfantement des idées parfois saugrenues qui sont nées dans mon esprit à la lecture de ces lignes. Mais trèves de bavardages, voici ma -vision-.

Citation :
Ce regard qui projette tant d'ombres d'elles mais qui ne soulève pourtant l'ombrelle de vos attentions malsaines

La référence à "elles" est trop lointaine et je me perds dans la lecture de cette phrase. Dommage car la métaphore est excellemment bien choisie et j'adore les sonorités mises en oeuvre.

Citation :
Pardonnez ma faiblesse d'y avoir cru un jour, pardonnez ma colère que ce ne soit pas toujours

Dans l'aspect "rimatoire" (oh que j'aime les mots...), les sonorités sont une nouvelle fois très habiles et chantantes mais écorchées par la lourdeur de l'énonciation stylistique. N'entendez pas par là une quelconque référence littéraire ou poétique quant au mot "stylistique". Voyez y plutôt un style élastique qui devrait parfois se détendre dans la simplification. Plumo je l'espère me rejoindra sur cet avis.

Citation :
Je suinte comme à l'accoutumée des effluves de torrents glacés

Je dois vous avouer, je n'ai pas compris l'image. Aucun écho dans mon esprit pourtant très porté sur l'imaginaire. La fraicheur de l'âme peut s'exprimer d'une façon moins lyrique et peut être plus expressive. La sonorité choisit, ce "é" rend en plus la métaphore très simplificatrice. Dommage, je me trompe peut être mais la phrase ne me plaît pas. Subjectif, je vous l'accorde.

Citation :
Le mourant cri comme le cor, mais sans l'accord des choristes pédant, il ne peut se faire entendre par les animistes pédestres.

Le souci, c'est que c'est très joli mais que bien malheureusement c'est un semi-non sens. Dans le paragraphe certe vous pouviez peut être cherché à exprimer un sentiment précis (je ne suis pas juge des pensées de l'auteur, mais je m'approprie sa façon de parler), je n'en sais fichtre rien, mais le choix des mots est discordant, presque forcé pour la mélodie. Très dommage car elle pourrait couler le long des torrents glaçés sans aigreur par de toutes petites modifications.

Citation :
Plus besoin de garder sur moi le fardeau de cette tempérance, cette terrible épée qui sur ma tête pendait ne peux plus me résoudre à ne plus m'épandre sur les vôtres

On tourne un peu en rond non ? Répétition qui ne me semble pas être réellement voulu sur le "plus" et qui alourdi désagréablement la structure. L'utilisation du verbe épandre, casse tout, s'opposant au "rance" de tempérance. La phrase est comme une rivière, on a l'impression de rencontrer trop d'écueils d'un coup, et la main de l'homme cherche à les supprimer sans y arriver.

Citation :
je fais pâture de tes obscènes parures

Erf. Dommage ! J'adore la fin, je hais le début. Il ne faut pas toujours chercher le lyrisme poétique, surtout avec des sons "durs". Dommage, dommage, dommage !

Citation :
mon tombeau ne sera encore qu'un mot?

Pourquoi un futur ? Si soudainement ? Simple question, n'y voyait rien d'aggressif. Je suis vraiment surpris par l'emploi temporel dans ce paragraphe.

Citation :
au lent ballotement des saisons et des horlogers.

Pourquoi diantre rajouter "horlogers". Beurk.

Citation :
Pain sec qui se brise, je rigole de votre méprise.

Délicieux.

Miam, j'en redemande encore des comme celles-ci. Vraiment très bien choisi.

Voit-on mon avis au travers de ces relectures de petits passages ? Non j'en doute. Vous vous fourvoyez peut être qui sait. Et bien je vais vous le dire. Je ne tarirais pas d'éloges, je suis un adorateur de vos sonorités, malgré les minuscules imperfections qui m'ont dérangé parfois. Ce texte est digne d'un bon boeuf bourgignon, sauce Pommard d'une vingtaine d'années, mijotant au fond de ma casserole, un régal en musique. Malgré un lyrisme qu'on peut aimer ou non, je trouve que vous travaillez avec habileté sur le son.

Du Chopin.

J'ai pensé à du Chopin.

Sincères félicitations.

Quant au sens, je laisse vos amis, vos proches, et ceux qui vous connaissent, vous donner leur point de vue, ce n'est et ne sera jamais mon rôle.


Tr0n
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Franz

Franz


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MessageSujet: Re: La Complainte du vieil homme   La Complainte du vieil homme Icon_minitimeDim 5 Oct - 18:40

C'est un des premiers textes que j'ai lu de toi et jusqu'à ce jour, il n'y a pas une semaine où je ne prends pas cinq minutes de mon temps pour le relire.

C'est tout bonnement fabuleux Aillas. Combien de fois, j'ai cité ce texte comme modèle, combien de fois après chaque points qui terminent tes phrases je me répete à moi-même que je suis fière d'être ta filleule. La force de ce texte demeure essentiellement dans la tournure de tes phrases, des jeux de mots que tu inventes. Je pourrais le décortiquer pendant une demie heure, en pointant le positif et le négatif - les petites fautes par exemple - Mais peu importe, parce que ce texte transcendant ne nécessite qu'une seule lecture pour ourler les yeux de ton lectorat. Je pourrais mettre l'accent sur les perles mais ce serait inutile puisque je devrais alors, citer tout le texte.

Je ne sais pas de quoi tu t'es inspiré mais je remercie la personne/le contexte qui a fait d'elle ta muse pour ces mots.

Ce sont des écrits comme cela qui me font aimer la lecture. La lecture des oeuvres de grands Hommes, ou la lecture d'amateur comme la tienne mais qui dans ton cas Aillas, avec la Complainte du viel homme, n'est qu'un pas jusqu'au seuil des grands hommes.

Merci massif, butter wouldn't melt in your mouth for it.
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Ruby

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MessageSujet: Re: La Complainte du vieil homme   La Complainte du vieil homme Icon_minitimeMar 10 Nov - 16:05

Moi je dis vive les vitrines, les plumettes qui ne l'ont pas encore faits allez préparer les votres même si vous avez peu de textes, et baladez vous dans celle des autres car vous pouvez trouver des petits trésors comme celui-ci par exemple. Petit trésor est un peu exagéré mais ça le vaut bien et puis faut bien une raison pour que tu en sois fière.

Donc le commentaire va être plutôt incomplet et général, si j'ai plus de temps je viendrais le commenter en détail.
Maintenant je réfléchis à ce qu'a dit Gold, et je retrouve un peu le même style et les mêmes redondances c'est à dire que quand tu as une idée en bouche tu l'as ressasses pendant un long moment, ici un peu moins voyant mais il est vrai que parfois certaines phrases ne sont pas nécéssaires car elles font trop bis repetita mais ce n'est pas moi qui va m'en plaindre j'aime les répétitions même quand on dit la même chose avec différents mots.

J'aime bien la gradation de l'accusation: amis, famille.., on sent un cheminement.
Ce qui est agréable dans ce texte c'est ce jeu de sonorités, cette mélodie des mots, cet enchainement, parfois par contre il me semble que le son a primé sur le sens et ça peut être déstabilisant.

Juste une petite chose parfois tu refais un saut dans la réalité avec l'utilisation de mots de nos jours tout en restant dans un ton plutôt lyrique, même quand tu insultes c'est dans une veine poétique, plus qu'une critique c'est qu'une constatation.

Enfin sinon quoi j'ai bien aimé La Complainte du vieil homme 199849
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Melow
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Melow


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MessageSujet: Re: La Complainte du vieil homme   La Complainte du vieil homme Icon_minitimeJeu 22 Déc - 17:58

En fouinant un peu, je suis tombée sur ce texte. Et je remercie gracieusement mon côté fouine, car il est sublime.
Ce texte est vraiment d'une grande musicalité. Tu joues habilement avec les mots, et harmonieusement.

Je ne suis pas en état de faire un commentaire plus constructif, je reprends à peine mon souffle...
Ta plume est d'or.
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MessageSujet: Re: La Complainte du vieil homme   La Complainte du vieil homme Icon_minitime

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