J'avoue, après avoir lu le premier vers, ma réaction a été "ça va être emmerdant". Rassure toi, mon avis a changé à la fin du poème. J'étais intrigué. J'étais partagé. Au final, il m'a fallu quelques minutes avant de remarquer la puissance de cette parole faussement simple. Celui qui parle apostrophe la nuit, il est poète après tout, et le poète, ça peut parler à la nuit. Seulement, le locuteur semble peu confiant, il angoisse, il trépigne du pied ; sans cesse il répète "Allo la nuit ?" pour rétablir le canal avec elle. On lui pose des questions. Cet entretien, on dirait, contamine peu à peu le poète, il perd l'esprit, il s'abîme dans le rêve, et nous donne des images fantasmagoriques : "mes rêves s'écrasent dans le ciel" ; "mon oeil trompé s'est mis à tourner comme une aiguille".