Sonnet de Florence

SONNET DE FLORENCE

Mais quel beau souvenir ce séjour à Florence ;
On était vagabonds et enfants dans les rues
Et partout on buvait sa beauté trop immense
Sans vergogne admirant la pudeur des statues.

La toilette du Jour d'un tissu assommant
Exhalait les vapeurs odorantes des bains
Et la Nuit presque nue en son brun vêtement
Inspirait nos cerveaux de croquis aux fusains

L'œil mi-clos en repos : ô grâce et harmonie ;
Le plaisir et le soir : tombant comme la lie.
Habitez sous ce ciel comme un homme infidèle

Et dévorez ses yeux artistes et savants !
En dessous les égouts absorbaient tout le fiel
De nos cœurs : un cœur beau, malin et triomphant !

Citation :

La toilette du Jour d'un tissu assommant
Exhalait les vapeurs odorantes des bains

La syntaxe me semble assez curieuse, assez tarabiscotée, et assez fausse. Je dois dire que je déteste les inversions poétiques.

Globalement, je n'ai pas grand chose à dire sur la forme. Les contraintes du sonnet sont parfaitement respectées, la langue est maîtrisée. Néanmoins, ce poème m'ennuie un peu. Je trouve qu'il ne nous raconte pas grand chose, et que ce qu'il dit pourrait se dire de n'importe quelle ville. Cela manque de substance, de texture. Cela sent le déjà vu. Enfin, cela ne me semble ni bon ni mauvais.

Citation :

Et la Nuit presque nue en son brun vêtement
Inspirait nos cerveaux de croquis aux fusains

Je trouve cette image assez bien vue (pas le brun vêtement, ça c'est un lieu commun, l'autre).

Je n'ai qu'un conseil a te donner : je l'ai moi-même reçu assez douloureusement, sans vraiment le comprendre, et pourtant. Méfie-toi des facilités de ta plumes. Raconte-nous quelque chose, un peu comme Dounette lorsqu'elle raconte son entretien d'embauche, et ne cherche surtout pas à faire joli.

Le poème comporte quelques qualités, c'est déjà ça. Ce texte, il est vrai, transpire le déjà-vu et les lieux communs. J'ai tâché de composer un texte de bonne facture : j'espère qu'il plaira à d'autres moins exigeant que toi, et que tu n'as pas le même avis sur les autres poèmes que j'ai postés. Merci pour le commentaire.

PS : Eh bien, merci pour le conseil, Goldy. C'est saisi.

Commençant à peine à m'intéresser à la poésie, j'ai pris plaisir à décortiquer l'aspect technique du sonnet... et plus j'en lis, plus j'apprends.

C'est vrai que la forme est maîtrisée (donc jolie).

Quant au fonds, pour connaître (un peu) Florence, je dirais qu'il y a de belles images entre la pudeur des statues et la vie nocturne doublé du rapport à l'élément liquide (oui le pont ^^ ou art et artisanat ne font plus qu'un), mais sur la masse, elles se font trop rares, et la vie de bohème de ce couple, prend le dessus finalement sur la Cité, l'effaçant presque.

C'est un parti pris certes, mais j'aime qu'une ville soit un personnage à part entière.

En tout cas c'ets agréable et carré

C'est vrai que c'est joli, toutes les règles sont respectées etc.. mais pour moi ça manque de vie, de tripes.
Tu écris bien indéniablement, tous tes poèmes suivent un schéma littéraire juste mais je ne sais pas ça me chiffone. Ca ne me transporte pas, ne me bouleverse pas. On dirait des mots sans vie même si tu leur donne du sens. Peut être trop " parfait" , trop lignée.

Quand j'ai commencé à écrire des poèmes, certains ont souvent pointé du doigt le côté fantaisiste de ma démarche ; beaucoup de maladresse sur la forme, un style trop cutané, une expression enduite de sébum : des caprices d'adolescent, vous voyez ? Et maintenant, on me reproche la "perfection" de la forme, le joli, et le style. Mais je comprends tout à fait, ça manque de couilles et de tripes, j'en conviens. Merci pour les commentaires tout de même, d'avoir reconnu certaines qualités, et de me dire ce qui vous embêtez. Soit, les poètes ont sans doute tout épuisé en vers classiques, et qu'il est inutile de rivaliser avec eux maintenant.

J'ai dit tripes, pas couilles : vulgaire personnage!
on peut écrire de beaux poèmes et ne pas posséder des parties génitales masculines saches le.
Il n'est jamais question d'épuiser un genre, le problème est que tu n'apportes pas plus, rien de toi. C'est de la copie sans plus. Mais après la copie n'est pas un blame. Autrefois les écrivains ne pensaient pas pouvoir dépasser les maitres et ne faisaient que de la copie du meilleur mais il y a un toujours plus. Le problème je crois c'est qu'il n'y a pas assez de toi. Le classique n'est pas une tare.

Ah mais je dis pas le contraire, même j'admire les poèmes de Marceline Desbordes Valmore. J'ai employé le mot "couilles" pour dire "sincérité", désolé pour ma vulgarité Xupi. Par contre, je ne parle pas d'épuiser un genre, mais épuiser une forme. Elle a plus d'influence sur la pensée qu'on ne le croit.