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 épisode douce saison neuve

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Redofre

Redofre


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MessageSujet: épisode douce saison neuve   épisode douce saison neuve Icon_minitimeLun 16 Mar - 22:09

Grattage de pierre donc, me sentant peu doué avec les personnages, comme la narration "type" genre actions etc... J' ai essayé de pratiquer un style qui me corresponde plus et de l' appliquer à du réalisme. Parfait donc pour ici (atelier d' écriture) et avoir vos retours, avis critiques... Si la lecture vous amuse.







Episode douce, Saison neuve







Il a du se sentir bien seul. Oui, il a du se sentir bien, seul, quand il a fermé la porte derrière lui. Peut être a-t’-il allumé la télé pour avoir ce fond sonore non-spécifique et parfaitement réglable. Peut être s’est-il servi un verre de whisky, pas un bon marché, grimacer sur un glauque coûteux, sinon la scène serait inacceptable. Peut être a-t’-il enfoncé ses reins dans un canapé, bas, couleur claire ; le fauteuil, plutôt, qu’il utilise rarement mais qui ce jour-là s’est imposé inconsciemment. Absolument sans aucune haine, c’est ce que j’aurais aimé faire je pense. Ne sachant pas trop quelle émotion chercher, juste apprécier ce confort qui m’est offert. Jusqu’à ce qu’un déluge de peine me monte, débordant du ventre aux glandes lacrymales, la gorge, les zygomatiques. L’eau touchant en simultané tous les organes, un tsunami venant du fond de la terre. Pas d’un océan que l’on pourrait guetter avant qu'il nous embrasse ou nous soulève. Et aussi soudain qu’il est monté, qu’il nous a submergé, juste être, le coin de l’ oeil étrangement un peu humide, orphelin d’un instant qui aurait semblé avoir précédé. Il n’y a, par un miracle un peu secondaire, déjà oublié, que moi dans cette pièce, un verre de whisky, symbole d’évènement, de joie, de dégoût ancien, de non-sens entre enfant et adulte, qui répand son odeur forte et irritante à mes narines… Moi et quelque chose comme… l’absence de quelque chose qui a été là, qui aurait dû être là, qui… boit ce verre avec moi. Bah peu importe… allez… télécommande.

Je m’éloigne dans le saccage des images cathodiques, des réverbs pixellisées et assourdissantes pendant que sa propre mémoire s’exerce à la quotidienne relecture de la journée, en mode « tâche secondaire ». Matinée tranquille, oui… Cinq patientes en service consultation. Mme Scrubs et ses 32 printemps, une échographie routinière et une petite fille pour l’ été, vérifié le ticket, tout est oblitéré, en bon train pour arriver à bon port… Imaginer la forêt de cheveux blonds sur ce petit crâne en pixels bleus. Chambre blanche, légèrement dorée par une lumière de soleil tendre, un bouquet coloré sur la table de chevet. Yss sous les draps, en position foetale dans la lumière de l’aube pendant qu’il lace ses runners pensant à l’odeur matinale du chemin qu’il va courir. C’est le souvenir qui s’était affiché sur l’écran lors de la première échographie de sa classe médecine, 3ème année. Depuis, Dr Sylvester, la gynécologue en chef de sa première année de spécialisation lui a bien fait prendre le pli : ne pas s’ impliquer émotionnellement, il n’ y a pas d’ analogie entre les patients et nos propres expériences. Et même s’ il y en avait en de rares et exceptionnels cas, cette implication nuirait à la médecine. Les élans de la mémoire appartiennent au domaine artistique. Il est bon de faire cette différence. Les feuilles humides de soleil passent sur ses joues, ses tempes, essuyant les rosées de sueur et les jetant nonchalamment sur la poussière du chemin, pure poudre de Queensland. Le vert fondu à l’ imaginaire reptilien qui hante ces lieux. Des serpents, sûrement, qui croisent sa course, Yss se retourne doucement de sa position foetale, il sent dans son ventre un léger tressaillement facilité par la sueur, les feuilles, la lumière et les cheveux de Yss sur son visage endormi ; soleil secondaire, ou central, c’ est selon, de sa journée. Oui, au revoir Mme Scrubs, on se revoit dans 3 semaines, bonne journée. Edonia Miller. Seize ans. Contraception babla type, deux semaines après le dernier rapport non-protégé. Timide, gênée, normalement une femme aurait du s’ en occuper, mais ni Tina ni Chloé n’étaient là ce matin, ce n’est pas grave. Elle est jeune, un peu bête, en tout cas quelque chose de l’ordre de l’intellectuel fait qu’il est incapable de penser la désirer, ça doit être le métier qui rentre, aucune implication émotionnelle, pour changer, il pense cette fois-ci à quel point il trouve ça universalisant l’ignorance des jeunes face au sexe, peu importe leur origine sociale. Leur distance face à ce qui devient potentiellement un marché important et complexe pour des couples plus âgés. C’est l’ignorance, l’innocence, et c’est aussi ce qui donne naissance à des scènes tristes et glauques, une sorte de contact direct à la réalité, sans autre filtre que l’ utopie amoureuse, les questionnements identitaires qui se résument encore à des images toutes sublimées ou dramatisées de l’ autre, de soi. D’ailleurs il lui est apparu ce matin-là qu’il n’arrivait pas à considérer les patientes de moins de 22 ans comme « en couple». Comme si la jeunesse était un attribut individuel. On est tous des cas sociaux à l’adolescence au fond. Un peu inadaptés à connaître au présent ce qui ferait les années futures. Peut-être ne l’est-on jamais, mais l'âge fait porter sur les visages des déguisements convaincants. La consultation suivante, ce fut un jeune couple, Mr and Ms Koukouru, 25 et 26 ans. Un couple banal, sans pro-blême apparent, joyeux, à priori sans aucun recul sur l’ existence et leur vécu. A priori des gens qu’il aurait méprisé quelques années plus tôt. A priori pourtant sans reproche en terme de contact… A priori une consultation agréable pour la journée. A priori lui-même avait du se remettre en cause depuis quelques années. Peut être la profession… Les à-prioris sont plus simples, une fois passé du côté actif.

Carottes, tomates et letchees à la cafétéria. Yss et son corps de rêve, quelque chose avec des cheveux sûrement, ça pourrait être la jeune Koukouru qui sort du cabinet d’auscultation, une infirmière qui passe, quelqu’un de la cafétéria, il ne sait pas. Il y a une certaine dose de luminosité sur une certaine texture capillaire qui la rappelle à sa mémoire. Il pense un instant qu’il ne considère Yss que dans le vécu qu’elle a partagé avec lui. Yss actuellement est passée dans une autre dimension, elle est quelqu’un d’ autre. C’ est ce qu’on appelle « être fini ». Mais il n’appelle pas, il mange des carottes râpées et se berce dans un écho capillaire de quelque chose dont la lumière fascine une part de son inconscient. Greta, la grande Garbo comme il a entendu un des chirurgiens du service neurologie la surnommer, infirmière depuis 5 ans en gynécologie passe devant lui, un sourire automatique en guise de salut. Un de ces sourires sociaux que l’on donne par politesse, la codification des relations hiérarchiques faisant que… Un léger vide tôt remplacé par l’ acidité d’ une nouvelle bouchée de carottes râpées le touche inconsciemment, ternissant un peu la rayonnante blondeur des cheveux de Yss, un peu comme un nuage qui serait passé ce jour-là. Greta est un nuage dans le passé, elle est une infirmière aujourd’hui, il n’y a pas de chronologie valable pour interpréter celà. Juste une tomate-cerise à gober pour nuancer le goût un peu agressif de la sauce des carottes. Le nuage aurait pu annoncer une tornade, mais la tomate rétablit l’équilibre et il passe dans un pré. Un pré du sud, en été. En janvier disons. Un pré où des moutons sont passés, souvent. Un pré peu éloigné des douze apôtres. Les falaises rongées par les vagues venant de l’ antarctique. Chargées métaphoriquement de cellules de grands blancs, de baleines à bosse, de phoques. La cerise est un peu celle d’ Eve, un petit point d’ un rouge furieux sur un corps de rêve, nuancé par un paysage bucolique peuplé de tiques, de mémoires de moutons, de laine sale et blanche, pourquoi ce rapprochement étrange? Probablement imagine-t’-il à cause des porcelaines pastorales de sa grand-mère, seules sur l’étagère mais faisant écho aux illustrations de la vieille littérature jeunesse qui traînait dans son grenier. Et un crucifix autour du cou. Les grands-mères sont étranges. Yss saute de la falaise, elle est partout. Face au paradis blanc quelques milliers de miles au sud de cette rêverie. Le blanc de l’uniforme de Greta, logique. Quelque chose de rouge, comme un chakra. Ou la fameuse croix du même nom, sur le chapeau de l’ uniforme des infirmières américaines dans ces films sur la deuxième guerre mondiale. Il n’a vu Paris qu’une fois. C’était beaucoup moins cinématographique que dans les films. Truffaut, et quelque chose comme… A bout de souffle, Godard. Quelques souvenirs de films vus en classe ou datant de sa période cinéma européen. Cet acteur français à l’air un peu crétin, avec une classe de bad boy français trop jeune. Et l’américaine aux cheveux courts, et l’écrivain pédant. Il l’imagine en infirmière. Jean Paul Belmondo, c’est ça, sorte d’enfant immature dans une ville d’ adolescents, d’écrivains décrépits, d’américains à la présence sexualisée et colorée de danger. Peut être une sorte de rapport de l’étranger à l’étrangeté. Probablement il ne pourra jamais comprendre exactement le sentiment du réalisateur, lui-même n’étant pas français. Cet après-midi, avortement d’ une française, 3 mois. Paris… A-t’-elle Truffaut, Godard et Belmondo dans le sang? L’accouchement est cinématographique se dit-il, pas l’avortement, ne trouvant aucun exemple. Mais y’a-t’-il une différence? Peut-être, il pense, il est à la fois l’ écrivain, l’ infirmière américaine et le bad boy un peu trop gentil, ou crétin, déjà à bout de souffle. Avant un premier souffle. « Dégueulasse » pense-t’-il. Truffaut aurait pas mieux synthétisé. Il pense à Eve, les cheveux d’Yss dans le nez, et promet de se rappeler le doigt de Jean Seberg. La grande Garbo tournera la tête, gobant le vent entre ses lèvres. Il entrouvre les siennes et y glisse la tomate-cerise rougissant son assiette. « Acide » pense-t’il.


Dernière édition par Redofre le Sam 21 Mar - 2:31, édité 1 fois
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La.Louve.des.Cerises

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MessageSujet: Re: épisode douce saison neuve   épisode douce saison neuve Icon_minitimeLun 16 Mar - 22:57

Je n'aime pas énormément critiquer ou donner des conseils sur quelque chose que je serais incapable de faire moi-même, mais étant donné que j'aime énormément lire, je pense que mon point de vue pourrait être utile ou pas ... : corsaire:

Quand je lis un livre où un petit roman, des images se créer et forme comme un film dans ma tête, c'est ce que j'adore.

Ton style est unique et original, mais je n'ai pas pu aller jusqu'au bout de ton histoire, je me suis vite perdu et j'ai vite perdu l'envie de lire la suite.
Sur un court paragraphe comme le premier, cela peut être intéressant comme procédé, mais faire toute une histoire comme cela devient très vite brouillon et donne de la lourdeur à ton texte.

En résumé, ton style est intéressant sur des courts paragraphes de tant sans tant dans ton histoire, mais en contrepartie travaillée une narration plus classique sur le reste pourrait alléger les tous.

C'est ce que j'en pense après je ne suit pas une grande experte dans le domaine de la littérature, je marche plus sur le feeling et au ressentiment donc je pense qu'un point de vue de quelqu'un qui s'y connaît serait mieux que moi t'aider Satisfait.
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Lepzulnag

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MessageSujet: Re: épisode douce saison neuve   épisode douce saison neuve Icon_minitimeDim 22 Mar - 4:34

Allez je me lance.

Cela fait plusieurs jours que je réfléchis passivement à ton texte - avant de dormir ou quand je n'ai rien à faire - et à ce qu'il faudrait dire dessus. (ce qui démontre combien il est parfois difficile de commenter Peintre)

Premièrement, j'ai l'impression que tu as écrit cette nouvelle de façon très spontanée. Que tu as enchaîné les mots comme ils te venaient, exactement de la même façon que les pensées de ton personnage se succèdent alors qu'il "s’exerce à la quotidienne relecture de la journée". Ai-je tort ?

En tout cas, que tu aies travaillé ton texte ou que tu l'aies laissé à l'état brute, la première chose qu'on peut critiquer (et Cerisette l'a fait), c'est que ta petite œuvre est assez indigeste x)
Je pense que tu en es tout à fait conscient, puisque tu préviens dès le départ que tu voulais t'écarter d'une narration type. Cependant quelques sauts à la ligne supplémentaires ne demanderait pas beaucoup d'effort, et apporterait beaucoup en lisibilité !

Ce qui perturbe beaucoup un lecteur comme moi aussi, c'est le fait que les pensées de ton personnage passent souvent du coq à l'âne, absolument sans prévenir. Laisse-moi te trouver un exemple frappant...

Voilà :
Redofre a écrit:
Depuis, Dr Sylvester, la gynécologue en chef de sa première année de spécialisation lui a bien fait prendre le pli : ne pas s’ impliquer émotionnellement, il n’ y a pas d’ analogie entre les patients et nos propres expériences. Et même s’ il y en avait en de rares et exceptionnels cas, cette implication nuirait à la médecine. Les élans de la mémoire appartiennent au domaine artistique. Il est bon de faire cette différence. Les feuilles humides de soleil passent sur ses joues, ses tempes, essuyant les rosées de sueur et les jetant nonchalamment sur la poussière du chemin, pure poudre de Queensland.
Un saut à la ligne aurait été le bienvenue avant cette dernière phrase. Clairement, la méditation sur le Dr Sylvester s'arrête là, tandis que commence une autre sur les sensations que lui offre le soleil.

Bon, après, c'est intéressant de découvrir un cheminement de pensée, comment une idée peut en amener une autre... mais en contrepartie, ton texte est super éprouvant à lire.
Ce qui renforce le plus la difficulté de lecture à mon goût, c'est le fait que tu expliques très peu de choses au lecteur. Yss est clairement le personnage le plus important, pourtant on ne sait même pas qui c'est (sa petite sœur ? son amante ? l'a-t-elle quitté ? est-elle morte ?)


Cependant, malgré la difficulté de lecture, malgré finalement cet inintérêt pour le lecteur, il y a beaucoup de choses intéressantes dans ton texte. Il est assez peu d’œuvre littéraires où le héros "médite" réellement. Bien sûr les héros réfléchissent, certes -- parfois même leur intelligence est un point crucial de l'intrigue -- mais ils réfléchissent à des problèmes concrets, réels.
J'ai du mal à m'exprimer sur ce point, à trouver les mots... Disons simplement que les "héros existentialistes" sont rares, et que ceux qui ne tombent pas dans la facilité du cynisme le sont encore plus. Pourtant, quand c'est bien fait, c'est extrêmement appréciable (le cas le plus flagrant que je connaisse est l'un de mes livres préférés, Les faux-monnayeurs d'André Gide. Si tu ne l'as pas lu, peut-être que ça t'intéresserait).

Enfin, j'ai apprécié la beauté de certaines de tes tournures de phrase. Et ton personnage est sensible et intelligent.


Voilà voilà. À œuvre indigeste, commentaire indigeste ! Tu l'as bien mérité, héhé.
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Redofre

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MessageSujet: Re: épisode douce saison neuve   épisode douce saison neuve Icon_minitimeDim 29 Mar - 17:03

Merci pour vos deux commentaires. J' avais pas vérifié depuis un moment, étant occupé à décortiquer le forum ^^... Et le tchat lol.
        A cerise, je vais pas développer plus, son commentaire restant assez concis et de l' ordre du ressenti, je prends simplement note.
        A Lepzulnag qui commence à parler un peu technique et fond, je développe. Tout d'abord, oui, "indigeste" je ne sais franchement pas, je fais ce que je peux, mais je vois bien que la cohérence et le fil sont de l' ordre de l' abstrait et du fil de pensées, ce qui rend surement la lecture insupportable, dans quelles limites et pour combien de personnes, ça, aucune idée, d' où ma curiosité en postant cet unique texte pour commencer ^^.
         Pour l'écriture spontanée, en effet, j'ai du écrire ça en une journée avec quelques autres activités au milieu, pas vraiment retouché (syntaxe, fautes, débroussaillage et fluidification, rien de plus). Pour plusieurs raisons: la première, je hais retoucher. Si je réécris je garde rarement les mêmes phrases, le même point de vue et au final ça va dans un développement totalement différent. J'aime suivre un fil de pensée ou de ressenti et 2 heures plus tard l'état d'esprit différent amènerait un résultat voire un style différent. Bien entendu ça passe beaucoup mieux sur des textes courts genre poésie libre. Comme je le précise c'est quasiment de l'ordre du handicap, si je ne réussis pas à ressentir l'état d' esprit originel à la lecture une sorte d' odeur d' artificiel m'envahit l'esprit et je hais quasiment ce que j'ai écrit. Ce texte, je ne le hais pas. Il est dans un sens relativement authentique. Le ressenti originel y est, le fil lui est hasardeux, mais il n'est pas vraiment interrompu, sauf aux sauts de ligne. La seconde raison, assez logique, c'est parce que dans le but d' écrire un ressenti ou un fil de pensée de personnage, c'est très souvent casse-gueule que de le planifier. Sur une scène précise ça peut se faire, on amasse des analogies, des idées etc... et on les synthétise de la manière la plus fluide et stylée possible, mais ça amène forcément à tricher sur le raisonnement du personnage, le rendant trop lucide, trop détaché, trop intelligent, ou alors trop excessif etc... Un des meilleurs remèdes que j' ai croisé c'est le mode "récit de vie première personne" qui permet de revenir à posteriori et de manière maturée sur des évènements ; sauf que dans ce cas on tombe dans le travers de la narration: ça devient linéaire, chaque évènement en entrainant un autre, comme si le vécu avait un sens et un rôle, ce que je souhaite généralement éviter. Expliquer le vécu à posteriori "brise" le supernaturel omniprésent de l' existence et des perceptions, à mon goût. Etre environné d' absurde, de mystère, d' impressions de changer de dimensions ou d' univers selon un hasard incompréhensible c'est un peu ce que je vis au quotidien et souhaite retranscrire. En tout cas personnellement cet aspect me frustre encore, et je me sens mieux à suivre un fil, pour essayer d' exprimer ça.
          Pour développer le "surnaturel existentiel" (à défaut d' avoir consacré un terme je prends celui là un peu grossi exprès), dans l' extrait que tu cites, le passage radical à un univers différent (le souvenir d' un footing à une autre époque, autre lieu) permet justement une sorte de "saut quantique" mémoriel, plus ou moins conscient comme on en a incessamment en réfléchissant. Et l' image des feuilles illustre une sensation courante de ces instants (toujours à mon gout, je ne sais pas dans quelle mesure d' autres personnes ressentent ça), celle que le fil de la pensée " s' épure" des éléments particuliers d' un souvenir pour ne garder que la sensation d' analogie d' une situation à une autre, véritable "corps" de la pensée consciente et de ses associations; les souvenirs tombent donc dans l' inconscient comme les gouttes de sueur sur la poudre du queensland, le corps continue d' avancer sur sa lancée. Si j' avais sauté une ligne, d' une part pour la construction du paragraphe je n' aurais eu de raisons puisque je ne passe pas à une nouvelle idée, ni ne fais d' ellipse narrative en soi (la narration ici est le fil d' associations et le raisonnement...). Et de plus, j' aurais perdu ce "détail" stylistique qui fait partie du récit.
           Yss vu son nom fait autant partie de l' univers symbolique (inconscient parfumé d' images judéochrétiennes, culture devinable du personnage à divers endroits) que de la mémoire pure. L' indécision faisait partie des choix narratifs puisque pour ma part mes souvenirs fusionnent facilement avec des stéréotypes voire des archétypes. Si il faut vraiment des détails, telle que je me la "raisonnais" elle est une forme d' archétype du désir, de la femme désirée, celle que tout le monde voit j' imagine lors du premier amour et première phase du couple. Peu importe donc son identité. Et comme il dit, elle est "ailleurs, dans une autre dimension", probablement une rupture, pas forcément une mort (moins intéressant si elle est morte à mon sens). Simplement elle n' est plus celle qu' il a connu, elle n' est plus son archétype du désir, puisqu' elle vit une vie sans lui, probablement avec quelqu' un d' autre etc... La pluralité de personnes qu' un tiers peut vous percevoir être est une question intéressante, déjà traitée d' ailleurs, mais c'était pas le discours ni le sujet ici, donc j' en suis resté là.
           Les commentaires suivants, je développe pas, simple "merci" Heureux
           Pour les faux monnayeurs, j' en ai lu une partie à la fac, jamais achevé (j' étais débordé et je suis pas rentré dedans non plus, mais oui ça a l' air d' être une super tentative couronnée de succès). Je m' y remettrai à l' occase.

           Au plaisir de creuser la discussion du coup, les nouveaux détails pouvant préciser ce que je cherchais à faire, et pour quoi je n' ai guère trouvé de meilleure solution que "ça"... ^^
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MessageSujet: Re: épisode douce saison neuve   épisode douce saison neuve Icon_minitimeLun 30 Mar - 17:14

J'ai hate de lire d'autres de tes textes Heureux

Je vais commencer par globalement plussoyer cerise et lepzulnag, j'ai plus ou moins le même avis qu'eux, mais je vais développer un peu le coté "indigeste" du texte.

Déjà visiblement, c'est pas forcément un style que tu as volontairement voulu donner à ton récit, étant donné que ton commentaire ci-dessus, est écrit un peu de la même manière. Un style un peu "littéraire", trop, surement pour certains. Je ne suis pas particulièrement familier avec ce genre de style (cf ma nouvelle et mes mosaiques ^^' ), et c'est assez difficile à lire pour moi, mais justement la j'ai trouvé qu'il se prêtait à merveille à ce que tu racontes. Un enchainement de pensées dans un bonhomme c'est jamais clair, facile, simple. Ca va vite, c'est flou, coloré, riche, et c'est ce qui ressort de ton texte, du fait de la manière dont tu l'a écrit et qui le rend plus réaliste.

Chapeau donc Heureux
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MessageSujet: Re: épisode douce saison neuve   épisode douce saison neuve Icon_minitimeMar 31 Mar - 2:52

Hop, alors puisqu' on en est à détailler un truc particulier (à savoir le passage d' un univers à l' autre au fil des pensées), voilà un truc que j' ai écrit y' a une bonne dizaine d' années, (au Québec, au bord du Saint Laurent, le "fleuve") qui est une sorte de "patron" ou prototype, première tentative du genre. Si le texte est plus émotif et plus fluide, ce qu' a gagné en comparaison épisode douce saison neuve, c'est la fiction, le focus sur un autre personnage donc, ainsi que son effort pour dénicher l' origine du fil de ses pensées, son petit fouillage en temps réel de l' "inconscient". A priori c'est laborieux à lire du coup ^^. Mais je trouve pas "plus simple à faire". Ca oblige à tisser un imaginaire et des mémoires fictives, et à simuler un inconscient, un stade conscient etc... Bref les niveaux de la psyché. J' aimerais vraiment un jour arriver à rendre ça lisible...
            En plus comme dans épisode douce saison neuve, on y trouve une chanson (même deux ou trois ^^ )... Un truc qui est devenu constitutif de ce genre de tentatives puisqu' une chanson, c'est tout un panel d' émotions et d' idées associées, donc on peut en utiliser les couleurs...
              Je me disais d' ailleurs que ce truc sur "écrire un texte en écoutant un morceau" serait un exercice très sympathique, pour les jeux litté par exemple. Plus de 5 minutes par contre ça serait pas mal ^^.




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