Un Conte qui commence...[L'Aventure commence]

Sur le mont le plus haut de Dol-Heldrin se couche un soleil écarlate,
Se pâmant sereinement au gré de ses pensées ainsi bouge Drom-dos,
Alors se posa le lutin, avatar malin des vents, sur la plus grande bosse,
Rivant son regard sur le monde, sa curiosité mit de côté l'épate,
Il suivit des yeux les chemins tracés par les destinés des hommes,
Il parcourut du doigt les routes vitales appartenant à d'autres dogmes.


"Ô dieux, quelle étrange peuplade je vois là, fourmilier et se presser,
Ces gens ne sont-ils jamais fatigués, n'arrive t'il jamais le moment de se reposer?"
Ophale, le coquillage lunaire, ouvrit sa grande face éclairée et lui répondit:
"Petit lutin, toi qui vient les taquiner à longueur de journée, toi qui entends leurs dires,
Ne les connais-tu pas, ne saurais-tu pas leurs gestes et leurs actions, prédire?"
L'interpellé haussa des épaules et près du coquillage, plein de candeur, s'assit.


Ils passèrent longtemps à observer de loin la populace aller se coucher,
Mais infatigable et intarissable, Droum-dos secoua la coque blanche et demanda:
"Ophale, toi qui ne dors jamais et qui ouvre toujours l'œil, Pourrais-tu m'enchanter?"
Alors l'astre de la lune, tout là-haut accroché, eut pitié de son ami et lui conta,
L'histoire de l'Aventure, celle qui joua l'avenir de tout ce beau monde,
Et Droum-dos écouta de ses deux petites oreilles la lumineuse clarté ronde.


"Ainsi sur Ter Aelis, alors que les temps étaient capricieux et irascibles,
Les cieux se courroucèrent et frappèrent le monde d'un mal inconnu,
Les hommes apeurés durent tout endurer et parmi les étoiles furent nus,
Mais le courage et la vaillance firent un grand assaut au mal terrible,
Dans la sueur et le sang liés,
L'Aventure put enfin commencer..."