Oui je sais je n'ai pas une plume à se pâmer devant, mais voilà, j'aime bien écrire et vous faire partager mes idées à la con, alors voilà souffrez que je poste encore ici.
Encore une journée à souffrir. Une journée de torture.
Il fait beau. Le soleil brille dans le ciel clair. Il fait bon, les oiseaux chantent les beaux jours. Je marche dans la rue et sourit à la vie. Je sens la chaleur sur mon visage et la douce brise printanière. J'aime ces jours-là. Je suis heureuse et sourit aux passants.
Pourtant je saigne de ne pouvoir suivre mes élans. De ce bonheur de vivre que je ne peux partager d'un simple baiser volé. Ça ne se fait pas d'embrasser les inconnus dans la rue. Lui, là, à côté, le petit blond qui lit en attendant le bus comme moi, un bouquin que j'ai adoré en plus, j'ai envie de prendre son visage dans mes mains et de poser doucement mes lèvres sur les siennes. Juste comme ça. Et le relâcher en souriant. Peut-être qu'il me sourirait aussi, heureux du petit moment de bonheur partagé. Et lui, que je connais, je voudrais presser mon corps contre le sien et l'embrasser. Et lui sourire, encore. Ce n'est pas possible. Ils me prendraient pour une folle, crieraient au viol, en profiteraient ou bien me diraient "Mais tu as déjà quelqu'un tu sais?" en regardant d'un air perplexe. Oui, mais ce n'est pas tromper, ni même agresser. Juste partager ma joie, et quoi de mieux qu'un baiser? Pourtant je ne pourrais jamais le faire, et mon plaisir en sera toujours gâché. Pour des convenances. A cause d'un carcan que je me suis moi-même forgée.
Souffrance au milieu du bonheur. Torture dans la bonne humeur.
J'ai envie de changer ça. J'ai envie d'expériences. Pourquoi? Pourquoi maintenant? Parce qu'à 28 ans je vois déjà ma vie s'enfuir sans avoir le temps d'en profiter? Et pourquoi ces envies d'hommes sans désir d'aimer? Ni voyant qu'expérience et plaisir? Pour rattraper celles que j'ai laissé passer?
Il est vrai que si c'était à refaire, je me libérerais des chaînes que je me suis posée et dirais oui à certaines propositions. Ma vie n'en serait pas forcément mieux. Pire peut-être. Je pourrais avoir 28 ans, être célibataire, butinant de partenaire en partenaire, toujours insatisfaite. Ou bien ma vie serait la même. 28 ans, casée mais sans enfant, toujours en thèse. Ou encore. 28 ans, j'ai bien fait de dire oui à David même si j'aurais pu prétexter une autre relation, à distance. Enceinte pour la seconde fois, mon boulot de technicienne me laisse suffisamment de loisir pour choyer mon mari et mes enfants. Quoi d'autre? 28 ans, casée et embrassant les passants dans la rue, juste par envie. Heureuse à la maison, heureuse dehors lorsqu'il fait beau et que le soleil brille.
Qui sait?
P.S : il fait un temps magnifique aujourd'hui encore. Et si je vous embrassais?