Ni tuer ces oiseaux infestant le Stymphale
Le démonstratif me parait injustifié.
Ni enchaîner Cerbère ou nettoyer les lices
Je ne connais pas d'histoire entre Hercule et les lices. Peut être un caprice dû à la rime?
Ne m’aura demandé autant de sacrifices
Que d’être amant et serf de l’apathique Omphale.
J'avais demandé un poème grave et sans ironie, or voici que tu sors un effet d'ironie, qui pour une fois chez toi, est réussi. La cadence mineure, l'accumulation d'exploits, et le retournement dans l'apodose, ainsi que l'adjectif très dégradant d'"apathique", tout concours assez heureusement à insinuer une dérision. Il semblerait donc que pour réussir à peu près ton ironie, il faut que tu cherches à l'éviter. Car quand tu la cherches, cela devient lourd et empesé, trop voyant.
Sa douceur n’eut d’égal que son art sur les mâles
Rime mauvaise: le â ne se prononce pas comme le a.
art sur les mâles: expression un peu obscure.
Qui tombaient un à un sous le joug des complices
Un possessif s'imposait. Je sais bien que tu as préféré l'article pour gagner une syllabe, mais tu aurais dû chercher une autre formulation à ton vers (cf. exercices de paraphrase) pour placer ce possessif important pour la clarté et le liant du propos. Par ailleurs, "tomber un à un sous le joug" reste une expression de l'ordre du cliché. Il serait bon que les métaphores s'accordent mieux les unes aux autres, et que tu amorces dès ici la métaphore suivante sur la fleur. L'univers du joug ne relève pas du tout. Il faudrait veiller à plus de cohérence dans les expressions utilisées, pour qu'elles forment un tout.
Les métaphores ne devraient pas se piéger entre elles. Enfin tu n'atteinds pas des ridicules comme : nous sommes au bord de l'abîme, il faut faire un grand pas en avant.
– Indolence et Froideur et Sadisme et Caprices
A quoi bon la polysyndète?
Ornaient la belle fleur de sinistres pétales.
Bien trouvé.
Je fus de ces gens-là ; charmé par ses attraits
Liaison un peu lourde, on sait depuis le début que tu fais partie de la triste cohorte des esclaves omphaliques. charmé par ses attraits: trop usé.
J’ai laissé ses desseins s’emparer de mon sort ;
Là encore on sent l'usure, ça fait bien poésie classique, dans ce qu'elle a de plus conventionnel. Le rythme est correct, les métaphores ne seraient pas déshonorantes, si à force d'avoir été employé partout avec les mêmes mots, elles n'étaient pas venues de vulgaires locutions, en un mot la mort de la poésie.
L’Amour a ses raisons que la raison ignore.
Oh le vilain clin d'oeil. Et la vilaine rime.
Mais je n’ai pas ici le moindre des regrets,
Vers étiré, sans matière. Rajouter un "des" absolument hideux pour faire le compte des syllabes prouve que tu n'as pas mis assez de matière. Ne parlons pas de l'adverbe "ici", cheville trop visible.
Et sur ce lit de mort où je me vois réduit,
Le lit de mort, une image intéressante qui méritait plus de développements.
Je l’aime plus encore à mesure où je fuis.
On n'avait pas remarqué qu"'il tentait de s'enfuir.
En somme, les règles sont respectées, mais on sent encore trop la sueur à certaines expressions à la limite de la correction, ou de la vacuité.
Certaines images sont faibles, poussiéreuses. Il faudrait construire plus, et avoir plus conscience des figures employées.