Comme pour des premiers pas ...

¤ Comme pour des premiers pas, se présenter introduira une nouvelle vie, une nouvelle façon de voir les choses. Car c'est un nouveau point de vue qui se crée, une nouvelle envie, une nouvelle volonté de changer le cours de l'existence. C'est comme une nouvelle vie. Une nouvelle enfance, une nouvelle adolescence ; une nouvelle chance, en somme. Un nouveau départ. C'était probablement ce que cherchaient les gens exilés ou bannis. Ce que cherchaient les gens arrivant à Ter Aelis, ce nouveau monde inconnu où personne ne connaît personne à l'avance. Où tout le monde donne sa chance à personne, et inversement. Ne pas se fier à l'apparence, aux préjugés, aux vues des autres. Les plus faibles se tairont, les plus forts voudront faire entendre leur voix ; au final, seul comptera la conscience. Dites moi, dites moi qui vous êtes, je vous montrerai qui je suis.

¤ Je ne sais plus d'où je viens, ni même qui je suis. Qu'est-ce que je fais là ? Une vie différente commence. Plusieures fois, aux ténèbres ont succédé la lumière. Mais je ne me rappelle de rien, strictement, de rien. Faible, fatigué. Bon sang, mais qui suis-je ? J'ai beau chercher une quelconque trace de mon ancienne identité, mais je ne trouve rien. J'ai beau me battre, tenter d'aller de l'avant. Rien. Le néant, le vide, rien. J'ai l'impression de n'être personne. L'autre jour, j'ai vu mon reflet dans une flaque d'eau. Moi ? Qui était cet homme aux cheveux blonds cendrés et aux yeux gris ? Qui était cette personne qui me regardait de cet air hébété et anéantit, avec ces poches grises énormes sous les yeux, avec cette peur dans le regard et cette fatigue dans les traits ? C'est moi ? Je me suis dit : non, ça ne peut être toi, qu'est-ce qui aurait bien pu te mettre dans cet état là ? Rien à faire : je ne retrouve rien, même pas mon chemin. J'ai erré, pour tenter de trouver qui j'étais. Notre identité, notre personnalité, voilà le but de notre exstence : nous devons trouver qui nous sommes. Or, j'ai beau chercher ; il n'y a rien. Il semblerait que la nature elle-même, le multivers dans toute sa splendeur ne daigne m'aider. A croire que je ne suis personne. Ou bien que j'ai été volontairement ignoré. Peut-être même que mon état est la résultante de mes erreurs du passé. Qu'ais-je fait pour mériter une telle punition ?

¤ Un bracelet. Une simple petite gourmette argentée et brisée. Dessus, on peut lire "Jaden". Est-ce mon nom ? Est-ce cet homme blond et pâle qui se nomme Jaden ? Ce nouveau "moi" ? Lors de cette découverte, je me suis posé sur le sol, la peau du postérieur à même la terre. Les larmes avaient coulé sur mes joues, emportant quelques traces de crasse avec elles. Je me pose tellement de questions ... J'ai le souvenir qu'il fallait faire la part des choses, mettre de côté les problèmes qui n'en était pas. N'était-ce pas un soucis majeur que de ne se rappeller de rien ? Oui, après tout, je pense que je peux classer ce problème d'amnésie dans mes emmerdes profondes. Tiens, emmerdes ... Ce mot m'est tellement familier : je l'utilisais souvent ? Oui ! Je disais toujours : "Putain, je suis encore dans les emmerdes". Je me rappelle. Etait-ce parce que j'attirais les ennuis ? Qui étais-je pour risquer tant ma vie ? Je cherche. N'est-ce pas inutile tant j'ai l'impression d'être futile ?

¤ Le temps s'arrête. L'espace d'un moment, je regarde le ciel. Un magnifique coucher de soleil, un monde qui s'évanouit, cherche dans l'au delà une existence meilleure. Les irredescences virent au rougeâtre orangé. C'est chaud, c'est tellement beau. Mon regard de brûme s'attarde quelque peu sur ce qui semble sortir d'un autre univers. Je reconnais le coucher de soleil, il était si semblable sur mon monde ... Voilà une chose qui jamais ne changera. Je m'en rappelle tellement bien. Je me sens sourire, je sens ces muscles qui entourent ma bouche se tendre, je les sens, ces petites rides au coin des lèvres. Oui, je souris. Un moment de solitude, immortel, éternel, où je suis le seul encore vivant. L'aiguille n'avance plus, du moins je ne la regarde pas. Devant moi, le spectable grandiose touche à sa fin, et la nuit reprend ses droits. A nouveau, les ténèbres s'emparent de ce monde, et avec, de moi, corps et âme ...



[Post fort pourris au vue de la qualité exemplaire de certains ici, j'espère suciter votre tolérance ^^' ! Merci de votre compréhension à l'avance et, promis, je me rattraperai !]

Dounette, un peu à l'écart du monde, comme l'imposait son état d'âme damnée, avait assisté à l'arrivée, hésitante, du nouveau venu... Jaden...C'était le nom qu'avait murmuré le jeune homme, le regard rivé sur une gourmette à l'éclat brillant des aciers passés...

Des restes de souvenirs, des sensations...de vagues formes devaient hanter cet esprit vidé.

Et en ces lieux, il renaitrait.


Le feu de camp découpait les ombres nettes de Jaden et d'Angel ...