[Nouvelle] Amour ? Non, dérision.

Une folle envie d'écrire, de coucher des mots sur un clavier, d'être lue... Une folle envie d'écrire réprimée par un manque d'inspiration. Alors laissons courir les doigts, nous verrons bien.


Un soir d'Août. Minuit passée, les minutes s'égrènent désormais comme autant d'insectes se précipitant vers un quelconque salut. Les yeux perdus dans le vague, elle pense. Un léger soubresaut l'anime de temps en temps, une grande bouffée d'air frais entre dans ses narines. Enfermée dans sa tête, elle pleure ses souvenirs volés et ces instant perdus. Déprimée par le temps qui passe. Elle est jeune encore, mais déjà on peut lire au fond de ses iris un semblant de maturité qui n'existe pas chez d'autres. Elle a vieilli trop tôt.

Le temps passe, elle ne semble pas aller mieux. Alors elle va, vient, se promène au gré de ses envies, de ces rêves qui la traversent, qui la transpercent de part en part. Elle ne réfléchit pas. Tout ce qui n'appartient pas à ses pensées profondes est superflu. Ce n'est plus qu'une enveloppe vide bercée par le vent, son âme a quitté son corps et vole maintenant quelque part au dessus de sa tête.

Lui. Cet homme chez qui elle a tout détruit. De peur de se détruire elle, elle a brisé ses espoirs trop tôt. Il s'en était remis, et elle souffre toujours. Désemparée. Accablée.
La pluie gouttait dans ses cheveux, de la racine à la pointe, mais elle semble ne pas s'en appercevoir. La pluie qu'elle sent, c'était la pluie d'avant, celle qui tombait lors de ces instants passés avec lui. Eux. Mais il n'y avait plus de eux. Il n'y a que lui, et cette autre. Cette autre, que lui s'était trouvé pour la remplacer, elle. A eux deux, ils lui dérobaient ses sentiments.

L'Amour. Avec un A majuscule. L'avait elle connu avec lui ? Est-ce de l'amour ce qu'elle ressent désormais ? Incapable de s'analyser, elle laisse son esprit vagabonder, flotter quelque part où elle n'a pas accès. Deux entités distinctes : Son corps, son esprit. Et elle, perdue quelque part entre les deux.
Mais l'amour, ça n'existe pas. Ce n'est qu'un faux semblant, un leurre, une excuse à la procréation. Elle, elle le sait. Toute cette guimauve. Tout ce sucre mielleux infiltré dans les interstices. Toutes ces choses qu'elle a cru comprendre et qui lui échappent.
Elle n'a pas aimé, elle a cru aimer. Elle a voulu aimer, cherché à ressentir ces sensations qu'elle retrouvait si facilement à travers la littérature ou la musique. Enfin, elle a aimé ce qu'elle percevait en elle quand elle se croyait amoureuse. En résumé, elle a aimé l'amour, sans jamais y avoir eu accès.

Trop peu de romantisme. Trop à donner.
Trop.

Je t'aime. Je t'aime pour ne pas te désirer. Je t'aime pour penser à toi quand j'en ai envie, sans jamais le regretter.

L'amour, fuck. Il n'a ni amour, ni esprit, ni corps. Il n'y a que le délire. Pas le délire du rire. Pas que celui-là. Non, le délire. C'est ni la vie, ni la mort. Rien n'existe. Juste le délire. Et tu y plonges, et tu t'engouffres. Tu sombres, ou tu plies le délire ?

Si tu sombres, viens avec nous...On t'aimera, et tu seras la reine des folles, entouré au moins d'un fou qui t'es dévoué.
Ou plie le. Et deviens la reine. Une reine folle peut-être, mais une reine. Parce que pour l'instant, tes yeux reflètent la princesse. Mais la princesse peut se permettre l'aventure, tandis que la reine n'a plus que des devoirs...

Et elle revit tous leurs instants ensemble. Pour ressentir ce frisson dans le ventre, ce sentiment si étrange d'avoir le coeur qui se serre, les mains moites... Ce sentiment d'être heureux à travers l'autre, à travers lui. Et elle ressasses ses souvenirs, inlassablement, jusqu'à ce qu'ils perdent toute leur substance, leur essence, leur sens. Elle veut se sentir serrée dans des bras, ses bras. Elle veut se voir belle dans des yeux, ses yeux. Elle veut se savoir aimée.

Elle voudrait se sentir amoureuse, encore. Elle aimerait croire en l'amour, en la beauté de ces sentiments dont la quintessence se révèle dès qu'elle ouvre un livre, dès qu'elle allume la télévision, dès qu'elle écoute un disque. Après tout, ce n'est pas pour rien que l'amour est symbolisé par un coeur. Le coeur, organe vital. Le coeur, qui bat la mesure d'un amour factice qu'elle ne ressent pas.

Elle a cru connaitre l'amour. Pire que de ne l'avoir jamais imaginé. Elle s'est sentie tomber à son départ. Jusqu'à ce qu'elle réalise que finalement, ça ne restait que des mots. Et Lui. Qui lui a parlé d'amour comme on parle d'aspirine. Banalisant le sentiment jusqu'à n'en faire qu'un mot. Un concept. Un vide. Le néant. Il en a perdu sa majuscule. Devenu un simple nom commun, lui qui était déclamé comme pas deux.

Mais peut-être que l'amour, finalement, ce n'est que ça. Des sentiments décrits, évoqués, narrés dans un film, à travers un livre, au détour d'une chanson.Peut-être que l'amour, c'est un indefectible besoin de se rapprocher au maximum d'un Amour de roman qui au final n'existe qu'au fil des rêves.