[Background] Les petites histoires du capitaine

Spoiler:

Les eaux troubles du port de Galvorn la fière, se plient devant l'Hirondelle, l'ancre du bel oiseau s'abyme, les voiles se referment, pareil à de majestueuses ailes fatiguées par le vent des longs périples.

-"Alors ma belle, nous y r'voilà, dans deux jours, je te réveillerais."

Le capitaine affichait son sourire des bons jours. Il avait sur le dos, une baluche remplit du poisson bien frais de la nuit. Il est six heures du matin, et Galvorn dort encore. Un léger vent frais, si bon en mer, courait dans les manches du capitaine, écartait ses cheuveux blancs, de sel et de viellesse, il grelotait.

Trois sous, trois malheureux sous pour ses jolies poissons, trois sous, suffisament pour une petite boisson. L_ P_lace n'est pas loin, une pauvre ruelle à traverser, un petit muret à escalader, voilà toute la peine qu'il lui faudrait.
Deux pas, dans cette pauvre ruelle, et déjà Galvorn le trahit; un souffle se dissimule, là, derrière le cajot, un souffle court, discret, le capitaine se rapproche, la main près du mousquet, il ôte le couvercle quand, un chat bondit brusquement, tombe dans le cajot d'en face, dans un ramdam ridicule, le pauvre chat s'est emberlificoté dans un morceau de filet.

-"Eh bien l'ami, te voilà dans une drôle de posture ... arf arf. Ca t'apprendras à vouloir me jouer de vilains tours ... mais bon, je ne suis pas cabot, arrêtes de te dandiner comme ça, j'peux pas te déméler ... Voilà, allez, contre mauvaise fortune, bon coeur, viens le chat, t'as bien besoin d'un remontant toi aussi ! arf arf !"

Mais sans autres formes de procès, le chat s'enfuit, se prenant la bite d'ammarage, dans sa folle course effreinée, et disparait à l'angle.

-"Nom d'une pipe, voilà une bébête qui m'aura fait une belle frayeur."

Le capitaine, le rire des jours surpris, escalade péniblement le muret, entre dans le bistrot,
commande son café Desîles, et s'installe, comme à son habitude, près de la fenêtre, pret à toutes éventualitées.
De faibles grincements retentissent à la fenêtre du viel homme, il l'ouvre, et le chat se faufile, gracieusement, par l'entrebaïement. Ce dernier, une fois avoir fait le tour de la table, se lèche le pelage, et commence à boire tranquillement dans la tasse du marin qui sourit.

-"A la tienne l'ami ... ! arf arf arf ... décidément, tu me fais rire le chat, je t'aime bien, même si je perd trois sous pour une boisson que je ne bois pas."

Un long et respectable silence s'impose entre l'homme et le chat, l'un se délectant, l'autre souriant et fumant doucement la pipe.
Le jour avait apporté avec lui de nombreux clients, et le bistrot se remplissait rapidement, ce que le capitaine n'appréciait guère.

-"Bon le chat, tu viens, y a trop de gens ici, tu sais, j'aime pas les gens, j'aime pas quand ils sont nombreux comme ca ... allez, on y va."

Le capitaine dépose les trois sous sur la table, se revêtit, et sort lentement, suivi par le chat qui ponctue d'un petit rot de satisfaction.

-"Va t'en le chat ! allez ! c'est l'heure de rentrer maintenant, faut dormir maintenant, et moi ... je m'en vais ! alors prend soin de toi l'ami."

Mais le chat ne bougeait pas, ne bronchait pas. Quand soudain, après un petit moment d'absence, celui ci saute sur le dos du pauvre vieux qui s'en allait, lui plantant ses griffes dans le cuir pas si épais. Le loup de mer crie, bettement, et attrape le chat violement.

-"Eh l'ami ! c'est pas comme ça que tu m'aura, tu m'entend ! ... nom d'une cornemuse trempée dans de la bière marocaine !!! ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... bon d'accord, tu viens avec moi."

Le capitaine avait cédé. Ils avaient fière allure tout les deux, à marcher à la même cadence, regardant la mer d'un air absent. Le capitaine s'est assit difficilement sur le quais, il sort sa pipe, toute fripée, et s'évade, dans les mers des ses souvenirs, dans des tempêtes de nostalgies, transporté par un filet d'amertume.

-"Eh ben capitaine, vous êtes bien morose." Dit une petite voix, rapide et juvénile."Il faut pas ce laissez aller comme ça mon honorable capitaine."

Le capitaine, malgré n'avoir jamais vu les chats parler, n'était qu'à demi surpris, Galvorn, et cette Ter, ne cesserons de lui en apprendre.

-"Dis moi l'ami, sais-tu seulement, si de ma longue et pénible vie, j'entrepris une seule oeuvre que l'on pourrait qualifier d'honorable ? Sais-tu qui je suis ?
-Oui, je le sais, tu es le capitaine Malouk, le célèbre Pirate de Salta, mais c'est tout ce que je sais. Les pirates, n'ont il pas un code d'honneur ?"

Le capitaine fixa le ciel, puis, d'une voix lente et douloureuse :

-"Saches que les pirates, n'ont de l'honneur, que le nom gravé sur l'épaule. Mais y il eût, en effet, un honneur écrit dans mon coeur de Poseidon, Il y avait un amour, il y avait une femme, qui embrasait mes passions, plus encore que ne le faisait, la poudre et la haine.
-Tu as aimé ? était-elle éprise de toi elle aussi ?
- ... Dis moi, toi le chat, pouquoi me suivre, quel est ton nom, quel est ton but ? ... Je t'aimais bien, mais maintenant, je suis las, las de toi, et de tes questions, alors va-t'en, Oust, Nom d'un rocking chair en bouteille !!!
- ... Bien bien ... Aurevoir Malouk, paix à toi."

Le chat, la tête penchée bien bas, s'en va doucement, le capitaine, lui, le regarde partir sans remords, et tire farouchement sur sa pipe, son visage se dissimule, derrière un filet de fumée d'amertume.

-"Attends ! excuses moi le chat ! Je le fais pas exprès tu sais, je suis un viel homme, je n'ai plus toute ma tête, je n'ai plus tout mon coeur, excuses moi le chat. En vérité, j'aime bien tes questions, si tu savais, depuis combien de temps je n'en ai parlé. Et puis, c'est moi qui est abordé le sujet, viens le chat ... " Mais le chat, feignant l'indiférence, continue son chemin ... " AH mais ça va pas ce passé comme ça ... Nom d'une andouillette farcie au coutelas !!! Va t'en si c'est comme ça ... non mais oh."

Et le chat, toujours s'en va. Il passe la rue, et disparais dans la foule de la crié.
Il est huit heure du matin, Galvorn ne sourit plus. Le pauvre capitaine s'ennuie.

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