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 Prière d'Ailleurs

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MessageSujet: Re: Prière d'Ailleurs   Prière d'Ailleurs - Page 2 Icon_minitimeDim 4 Jan - 22:34

Je regrette que Plumo ai usé d'insultes, mais ce n'est cependant pas une raison pour condamner la fin de son intervention. Tout n'était pas a jeter, et même si l'antagonisme entre lui et Goldy est franchement lourdingue, le reste est intéressant.

Voila
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Goldmund

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MessageSujet: Re: Prière d'Ailleurs   Prière d'Ailleurs - Page 2 Icon_minitimeDim 4 Jan - 22:59

Il y a une incompréhension terrible. Je ne commente pas, et de mémoire, ne me souviens avoir jamais commenté un texte dans l'optique de blesser son auteur, ce qui ne veut pas dire que mes commentaires aient toujours été inofensifs, loin s'en faut. Si mon sentiment est souvent mitigé, c'est très simplement qu'à cette heure de massification du livre, de vulgarisation de l'écrit, qu'à ce jour où tout le monde écrit ne serait-ce que pour évoquer l'histoire surréaliste de son épopée au loft story, il n'y a pas foncièrement plus de talents et de bonnes plumes qu'il n'y en avait au siècle passé. Ce qui ne veut pas dire que seuls les Rimbaud ont droit d'écrire, je tiens seulement à éviter la langue de bois.
J'en veux un peu à ces gens qui commentent des écrits sans dire un seul mot du texte en lui même et dont le leitmotiv est sans cesse: "tu es extraordinaire, tu es génial, cette oeuvre me bouleverse". Pour commencer c'est très faux: peu de gens sont bouleversés par un poème de 10 vers, moins encore s'il est publié sur une plateforme virtuelle. Ensuite, cela revient à tirer un mec qui n'a strictement rien demandé vers une illusion qui devra fatalement voler en éclat: on est cruel à trop vouloir être calin. Moi je suis dur en conséquence, et néanmoins je tiens absolument à préserver dans la sphère du commentaire tout ce qui à trait à l'échange et à la discussion. Je suis près à passer des heures sur une oeuvre qui m'aura déplu pour essayer de faire comprendre à son auteur ce qui, de mon point de vue, pose problème, et pourquoi cela pose problème, et quel effet cela produit sur le lecteur, et comment il serait possible de rediriger cet effet. Je n'ai de mépris pour personne, je n'ai rien à prouver, mais je tiens à la libre expression de mes opinions. Je propose un regard pointu, non pas pour me faire mousser en jouant à celui qui sait tout, mais pour aider celui qui me confie son travail du mieux que je peux. Un ami me disait que l'enseignement est un métier terrible, parce que chaque instant de sa vie devient prétexte à la transmission, on ne vit que pour transmettre. J'ai même dans l'idée qu'il y a une certaine poésie de la critique, un art de la conversation, ce pourquoi je soigne toujours mes interventions.

Il me semble, et là encore, c'est une impression peut-être saugrenue, qu'une telle démarche est plus constructive qu'un simple panégyrique. Je suis très satisfait du commentaire que j'ai pu adresser à Sanz: sans doute, s'il prend la peine de l'écouter, lui sera-t-il plus instructif que Plumo ne veut bien le croire. Il y a cependant une chose très importante qu'il faut avoir à l'esprit si vous voulez vous mettre dans ma peau: je n'ai pas choisi de passer les 50 prochaines années de ma vie dans le livre parce que j'aime faire des pieds de nez aux écrivains, c'est au contraire parce que je les aime, d'un amour sans doute un peu stupide, et certainement très ridicule. Je suis dur, mais je le suis passionément.

Cela étant, j'ai prêché pour ma paroisse, je n'ai rien à ajouter.


Dernière édition par Goldmund le Dim 4 Jan - 23:13, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Prière d'Ailleurs   Prière d'Ailleurs - Page 2 Icon_minitimeDim 4 Jan - 23:06

Citation :

Elle veut dire qu'on va pas passer notre temps à
prendre les gens par la main. Il faut aussi se bouger soi même et ne
pas prendre les bibliothèques pour un foutoir à premiers jets. Elle
signifie, pour moi, qu'il faut se bouger et ne pas attendre d'éloges
pour un truc bâcle.

Non, ce n'est pas intéressant de démolir.
Mais si mon élève me rend un truc bâclé, je ne vais pas lui pointer les
avancées. Parce qu'il n'y en aura pas. Sanz a fait bien mieux, entre
autre, son texte du Duel à Mots. Encourager d'accord, mais pas sans
raisons. je sais bien les effets que peuvent produire les critiques
très acerbes, des amis en ont fait l'expérience et je ne le souhaite
effectivement à personne.

Je suis tout à fait d'accord avec toi sur absolument tout. Néanmoins il me semble que tu accordes à la phrase de TrOn "un écrivain qui ne sait pas se relever après une critique dure n'est simplement pas fier de ce qu'il écrit."
Un sens très différent de ce qu'elle exprime vraiment.

Je suis donc d'accord avec ce que tu dis mais pas avec le lien que tu fais entre la phrase et ce sens particulier. Pour moi il est différent, peut-être est-ce justement une question de perception. Il me semble pourtant ne pas me tromper. Surpris


Quant au ban des AD c'est pas grave. Je reconnais avoir été trop loin en usant d'insultes. J'estime qu'il serait néanmoins bon de reconnaître qu'une insulte, si enrobée fut-elle, peut-être tout aussi blessante qu'un "sale con". Que les insultes de certains, dont moi par le passé, sont en ce cas nombreuses; que ma réaction n'est donc qu'un juste retour.


Et, petite pique de conclusion: si personne n'y verrait une injustice, j'ose penser que beaucoup y verraient une belle connerie.

Sur ce, chapeau et bon vent, critiquez à tort et à travers, amusez-vous à démolir les jeunes pousses, usez de beaux mots et de phrases sanglantes pour les écraser.
Je finirais par une liste d'insultes toutes destinées à ceux qui se sentiront concernés:

Citation :
Rien n'est plus aisé à faire qu'un mauvais livre si ce n'est une mauvaise critique.
Voltaire
Citation :

On est stupéfait de la quantité de critique que peut contenir un imbécile
Victor Hugo

Citation :
Il y a des critiques qui ne demeurent "critique" que le temps de n'avoir pas réfléchi.
Paul Valéry*


*Spéciale dédicasse.
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MessageSujet: Re: Prière d'Ailleurs   Prière d'Ailleurs - Page 2 Icon_minitimeDim 4 Jan - 23:11

Encore des piques: tes excuses étaient donc bien vaporeuses pour s'effriter déjà.
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MessageSujet: Re: Prière d'Ailleurs   Prière d'Ailleurs - Page 2 Icon_minitimeDim 4 Jan - 23:13

Goldmund a écrit:
Encore des piques: tes excuses étaient donc bien vaporeuses pour s'effriter déjà.

Non: je me suis excusé d'être grossier, pas de t'avoir insulté. Tout mon combat repose sur une chose: pour moi, tu insultes les auteurs, tu es parfaitement grossier.

J'ai tenu parole. Maintenant j'utilise du Hugo et du Valéry.
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Goldmund

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MessageSujet: Re: Prière d'Ailleurs   Prière d'Ailleurs - Page 2 Icon_minitimeDim 4 Jan - 23:15

Insulter une personne, c'est être grossier: tu viens purement et simplement de me traiter d'imbécile par citation interposée. Je n'ai pas insulté Sanz, j'ai critiqué son oeuvre. Tu n'as pas saisi cette subtilité, tu n'as pas encore compris ce que tout le monde ici te reproche.
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MessageSujet: Re: Prière d'Ailleurs   Prière d'Ailleurs - Page 2 Icon_minitimeDim 4 Jan - 23:55

Cessez donc les gamineries tous les deux... Car ce ne sont que gamineries... Qui ne méritent pas de blâme comme il a été évoqué... Mais qui gênent aux débats de fond évoqués ici.

Pour répondre à l'arnaque de Goldmund quand il dit :

Citation :
Pour détendre l'atmosphère, je propose un exercice toujours amusant: je m'adresse à l'auteur ainsi qu'à ceux qui ont apprécié ce poème. Je n'ai pas réussi à rentrer dans Prière d'ailleurs, mais je suis quelqu'un de naturellement curieux. Voudriez-vous essayer de m'en faire saisir les merveilles ? Je me réserve bien entendu le droit de ne pas être d'accord, et vous pouvez tout aussi bien me coller l'étiquette du mec "qui ne comprend rien à l'écriture", "qui n'a aucune sensibilité littéraire", si mon cas vous semble désespéré. Vous pourriez par exemple prendre quelques phrases, quelques images, ou n'importe quel élément qui vous aura plus, et essayer de cerner ce qui vous a plus là dedans, ce qui vous a touché. C'est aussi un exercice intéressant pour vous: cibler un effet, comprendre son impact sur nous, c'est une façon de mieux nous connaître et de cultiver notre sensibilité littéraire. Oh, je ne vous demande pas un commentaire stylistique en bonne et due forme, je sais que cela fait peur, simplement de mettre un mot sur votre ressenti, de me dire ce qui vous plait et ce qui ne vous plait pas - et l'arnaque est totale, car c'est déjà faire du commentaire stylistique.

J’aurais préféré pouvoir le dire au sujet d’une poésie écrite par Sanz plus profonde encore que celle-ci, mais je veux bien essayer de me livrer ici à cet exercice difficile qu’est l’analyse de ressentis.

Lorsque je lis cette poésie, une émotion passe en moi. Elle n’est pas aussi forte que dans la fugueuse ou Melancholia mais la potion agit tout de même. Qu’y a-t-il donc dans ce poème qui me remue ?

Pour moi, peu importe ce que Sanz a voulu dire. Ceci je ne le cherche qu’après une quatrième ou cinquième lecture. Je prends le poème tel quel et il me dit tout autre chose sans doute que ce que l’auteur a écrit. Mais peu importe. Il est à moi quand je le lis.

Ce ne sont pas les mots eux même qui portent l’émotion. C’est l’assemblage des mots entre eux.

Dans la première strophe, une image s'impose à moi. Une image assez forte qui m'évoque un mouvement vers le haut d'une grand violence, un peu comme un brasier dans lequel brule ce qui est important : le Nom (écrit avec une majuscule: c'est l'identité), la voix (la parole, les mots), le corps...
Or ce brasier a lieu dans un lit....
Mais non... Ne me traitez pas encore une fois de nymphomane ! Je n'ai pas écrit ce poème!
Il n'empêche que le lit est sans doute le pire lieu où les pensées sont bouleversées et remuées en tous sens. Elles s'échauffent et murissent sauvagement.


Dans la deuxième strophe :

Citation :
Ne retiens pas les battements
De ton cœur en flamme
Laisse monter tous les chants
Qu’adorent ton Ame

Jusqu'ici seuls le Nom, la voix et le corps avaient été évoqués. Là on peut découvrir la source du brasier. Et quand je lis ce passage, les battements de mon coeur s'accélèrent, j'entends le bruit de fond de mon âme. Qui puis-je ? Je fais ma propre poésie à partir de ces mots ? Oui sans doute. Mais c'est bien le but non ? Comme nous réagissons aux agencements de couleurs ou au tracés violents d'un tableau. Je réagis à l'évocation. C'est pour moi le propre de l'Art de permettre cette réaction.

La troisième strophe est plus lourde. Je ne m'y attarderai donc pas, puisqu'ici je tente d'expliquer ce que j'apprécie.

La quatrième strophe est la plus belle :

Citation :
Quitte les ports, quitte les heures
Qui traînent en corolle d’ennui
Sur tes cils joues pourprées de langueur
Quitte le Monde, et fuis…fuis…

Même si je suis convaincue de ne pas lire ce que Sanz a voulu évoquer, cette strophe me porte complètement vers d'autres ailleurs. Cette fuite demandée, ce monde à oublier. Les images sont d'une douceur infinie pour traduire des actes qui ne le sont pas... Mais le silence est présent dans cette strophe.

Les trois strophes suivantes vont ensemble.


Et là réside tout l'intérêt de cette poésie.
Je peux lire trois fois de suite ces trois strophes et les trois fois j'y mets une signification différente de moments de ma vie, de moments de sa vie...qui s'achèvent toujours par un épuisement de la voix et de l'espoir...


Voilà Goldmund... Je ne suis pas particulièrement convaincue par mes explications. Mais j'ai tenté de répondre...
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Goldmund

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MessageSujet: Re: Prière d'Ailleurs   Prière d'Ailleurs - Page 2 Icon_minitimeLun 5 Jan - 1:43

Les mots portent l'émotion: c'est ainsi que des mots tels que "cathédrale" sont en eux même d'une grande puissance évocatrice. Mais c'est dans leur interaction qu'ils puisent toute leur force, tu as tout à fait raison. Je dois dire que tes remarques sur le sens du texte me font sourire, car elles sont très vraies: c'est une chose que ce que l'auteur a voulu dire, c'est une autre que ce que nous comprenons; la valeur d'un texte est peut-être moins dans son aptitude à transmettre une idée, que dans son pouvoir évocateur. Barthes a une très belle phrase sur le sujet: "Allusion et assertion: silence de l'oeuvre qui parle et parole de l'homme qui écoute." L'auteur se tait, il suggère, il procède par allusion, et c'est au lecteur de parle à travers le texte, d'écrire le texte. Et pourtant, c'est le texte que nous commentons, pas autre chose.

En ce qui concerne la première strophe, tu abordes le motif du lit, et c'est intéressant. Être nymphomane n'est pas une mauvaise chose en littérature, je pense honnêtement que l'érotisme a quelque chose à voir avec notre conception du Beau. La beauté est d'ailleurs souvent présentée sous les traits d'une femme nue: je suis belle ô mortels comme un rêve de pierre. Il y a quelque chose de beau, de profond et d'infiniment rassurant dans la matière érotique. Et cependant: l'identité, le corps, la voix, le lit, tu ne trouves pas que cela fait beaucoup de concepts, beaucoups de grands mots, beaucoups de majuscules ? Et pour dire quoi ? Absolument rien: où cela nous mène-t-il de brûler toutes ces choses ? Il n'y a pas de finalité, ce qui a intéréssé Sanz je crois, c'est la beauté, l'emphase de l'action, plus que le sens que celle-ci peut revêtir. C'est une grande envolée lyrique qui se termine de façon un peu plate, tu ne trouves pas ? Et cette ampleur, cette rage de dire l'Identité, de dire la Vie, de dire l'Amour, cette espèce de précipitation dans laquelle on veut tout embrasser et on ne saisit rien, n'est-ce pas quelque chose d'absolument naïf ? n'est-ce pas le propre de la jeunesse et plus particulièrement de l'adolescence ? Ce n'est pas un reproche. Le reproche vient maintenant: j'aurais aimé qu'il traite un seul des sujets qu'évoque cette strophe et qui t'inspirent tant, ne serait-ce qu'un seul de ces sujets, mais qu'il le traite vraiment, que l'on ne soit pas obligé de l'imaginer à partir de rien.

La seconde strophe en rajoute une couche. On a maintenant l'Amour, le Chant, l'Âme. Qu'est-ce qu'il y a derrière l'amour ? Rien, c'est trop vague, trop commun pour que ce simple mot nous donne une image précise à laquelle nous raccrocher. C'est l'amour au sens vulgaire du terme, comme on l'entend tous les jours, mot privé de substance, mot qui n'a pas même définition claire, tant il est scandé, martelé, émoussé par l'usure. Je vois dans le chant et l'âme cette même recherche de grands mots dont l'utilisation est trop vague pour évoquer quoique ce soit. Tu disais à l'instant que l'assemblage des mots faisait l'émotion: ici il y a des concepts, mais ils défilent trop rapidement pour être clairement visualisés, les mots ne s'assemblent pas justement, ils sont posés les uns à la suite des autres. Et cette remarque n'est pas tout à fait arbitraire si tu fais l'effort de replacer la ponctuation manquante de ce poème: c'est une énumération. L'auteur énumère une série d'injonctions: il y a superposition, il n'y a pas composition.

Je ne reprends pas chaque strophe, mon commentaire est toujours a peu près le même, et je trouve moi aussi la quatrième strophe plus réussie que le reste, même si elle souffre il me semble du même défaut de traitement que les précédentes. Cette strophe a quelque chose de plus recherché, les mots sont moins neutres, la construction de la phrase est très étrange, il y a enfin cette très belle image de la corolle. Maintenant, je te pose la question fatidique: ce que je dis te semble-t-il parfaitement illogique ? Que tu aies aimé ce poème, c'est une chose, mais ai-je réussi à te convaincre des faiblesses de ce dernier ? Vouloir tout dire et ne rien achever, suggérer mais par des termes vagues et éculés. Le sentiment une fois encore que la poète ne savait pas exactement quoi nous dire, ce à quoi ton imagination a palié en se saisissant du vague où qu'il se trouve pour en faire une composition qui, si intéressante soit-elle, ne sauve pas le poème. D'une certaine manière, tu as fait le travail de Sanz en insufflant un peu de vie dans une succession de mots plats. Prends garde cependant à ne pas trop pousser l'extrapolation: s'approprier l'oeuvre, ce n'est pas faire profession d'huissier en jetant l'auteur hors de son texte, il faut accorder un peu plus d'attention à ce que tu lis, et un peu moins à ce que tu voudrais lire. Tu comprends ce que je veux dire ? C'est finalement une question de proportion: mettre un peu de soi dans sa lecture, mais ne pas forcer les entrées: or le texte de Sanz à ceci de commode que c'est une porte sans battant, ouverte sur le desert.
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MessageSujet: Re: Prière d'Ailleurs   Prière d'Ailleurs - Page 2 Icon_minitimeLun 5 Jan - 2:22

Non Goldmund, l’identité, la parole et le corps sont ce que l’on perçoit d’un individu lorsqu’on le rencontre. Tu regardes l’individu et tu dis : « Bonjour comment t’appelles-tu ? ».
Donc je trouve logique de les voir assemblés ici pour identifier ce que tu es de perceptible au premier abord au fond de ton lit.

Pourquoi dis-tu que je force l’interprétation ? Cette interprétation me vient naturellement sans aucun effort de lecture. Et j’éprouve du plaisir à ressentir cette émotion en moi. Les mots ont pour moi de la couleur et du mouvement, ils ne sont pas plats.

Par contre je trouve ta fine analyse extrêmement intéressante et je souhaite que Zanz se bouge jusqu’ici pour la lire car elle est ce qu’il attendait de nos commentaires : Matière à progresser.
Je veux bien croire que ses poésies font preuve de grandiloquence, mais cette grandiloquence ne me gêne pas. Pourtant, je suis convaincue que ses poésies pourraient être affinées et son écriture enrichie par les conseils que tu viens de donner.
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MessageSujet: Re: Prière d'Ailleurs   Prière d'Ailleurs - Page 2 Icon_minitimeLun 5 Jan - 11:34

Citation :
Pourquoi dis-tu que je force l’interprétation ?

Voyons.

Citation :
Non Goldmund, l’identité, la parole et le corps sont ce que l’on perçoit d’un individu lorsqu’on le rencontre. Tu regardes l’individu et tu dis : « Bonjour comment t’appelles-tu ? ».
Donc je trouve logique de les voir assemblés ici pour identifier ce que tu es de perceptible au premier abord au fond de ton lit.

Le nom, la voix, la corps sont autant d'éléments qui se raccrochent à l'être humain. Bien. Puisque il faut brûler tout ça, je poursuis ton analyse, alors il faut se débarrasser de tout ce qui fait notre identité: nous n'avons plus de corps, plus de voix et plus de nom. Voilà un grand chagrin, tu m'accorderas cependant que s'il suffit de dire que les hommes ont un corps, une voix et un nom pour te faire frémir, tu es assez bon public. La seconde strophe est une invitation à céder à l'amour, parce que l'amour plaît à l'âme. Pourquoi pas. Ensuite ça se complique un peu: enfiévrer le matin, rougir les cieux - image de violence vraisemblablement qui vient s'opposer au "fragile matin" - c'est une antithèse qui marche bien, reprenant la dualité homme femme. On parvient ensuite je ne sais trop comment à un chemin défait - une chemin qui n'est plus un chemin, le gout de l'antithèse - qui a ceci de pratique qu'il ennui autant qu'il fait passer l'ennui. En d'autre mots: parfois c'est cool, parfois c'est relou. La quatrième strophe est grossomodo une invation au suicide: finalement l'amour c'est pas si bien, et après avoir exorté son interlocutaeur à aimer, il lui demande gentiment de ne plus le faire; on comprends bien maintenant que l'amour, c'est dur, que l'amour c'est cruel. Y en a même qui en meurent. La strophe cinq nous éclaire sur ces difficultés: l'auteur est vraisemblablement un très mauvais amant qu'il convient de fuir, il est enfant des silences - oui - effroi des pâles nuits - voilà qui fait peur - une sorte de vague frankestein somme toute, mais on se doute bien que l'auteur n'est pas si méchant au fond, il se sacrifie pour épargner l'être qu'il aime, ou quelque chose comme ça, c'est beau tout de même. Bref, strophe six et sept, c'est fait, déception amoureuse, on arrête tout: c'est le fameux "oublis moi et sois heureu(x)(se)" qu'on a tous balancé au moins une fois à un ex un peu lourd.

Je ne sais pas ce que tu en penses, mais moi je trouve toute cette histoire extrêmement banale, et ce qui a été dit dans ce poème pourrait tenir dans une phrase: l'amour, c'est dur. Sanz a cru bon d'écrire tout un poème jonché de métaphores subtiles pour, au final, ne dire rien d'autre que cela. Son poème n'a pas non plus le mérite d'être particulièrement évocateur parce qu'il tourne autour de mots si vagues (amour, âme, bonheur) que l'expérience propre à l'auteur n'y transpire pas: c'est trop général, trop superificiel pour s'y reconnaitre vraiment. Est-ce ainsi que l'on se représente aujourd'hui la poésie ? une sorte de bavardage ponctué de métaphores, avec des retours à la lignes et une absence de ponctuation - que rien ne justifie - pour se la jouer poète moderne ? Dire une chose de manière tordue plutôt que de la dire simplement ? Si tel est le cas, la poésie est sans doute le genre littéraire le plus méprisable qui soit. A y regarder de plus près, il n'y a même pas vraiment de ligne directrice entre les strophes, je vois plutôt ça comme une succession de tableaux: acte un, tu cèdes à l'amour (le chant qui parle à ton âme, le coeur qui bat, pour faire dans l'originalité), acte deux, la déception amoureuse (oublie moi, et sois heureuse). C'est un peu, comme une compilation des meilleurs moments de Lara Fabian: tu prends 5 secondes de "Je t'aime comme un fou comme un soldat", 5 secondes de "Aimer déjà", 5 secondes de "J'y crois encore" - oui je connais sa discographie par coeur tant que j'ai dailymotion sous les yeux - tu mélanges et le tour est joué. Enfin, ce qui est dit par Sanz est dit mot pour mot dans des miliers d'oeuvres, à tel point qu'il faut avoir le courage ou la naiveté de Sanz pour oser écrire aujourd'hui quelque chose d'aussi caricatural que "Ne retiens pas les battements / De ton cœur en flamme". Ah, et il y a des fautes d'orthographe aussi.
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MessageSujet: Re: Prière d'Ailleurs   Prière d'Ailleurs - Page 2 Icon_minitimeLun 5 Jan - 11:59

Tenez, un très beau poème d'amour, il est d'Eluard, c'est donc du très contemporain.

"A haute voix" (extrait du recueil l'Amour la poésie)

A haute voix
L'amour agile se leva
avec de si brillants éclats
Dans dans son grenier le cerveau
Eut peur de tout avouer

A haute voix
Tous les corbeaux du sang couvrirent
La mémoire d'autres naissances
Puis renversés dans la lumière
L'avenir roué de baisers.

Injustice impossible un seul être est au monde
L'amour choisit l'amour sans changer de visage.


Ce n'est pas simple, mais c'est sobre, c'est beau - surtout le dernier vers. Et il n'est pas besoin de parler d'un amour déçu, d'une rupture tragique ou d'un coeur qui s'enflamme: laissons ça aux téléfilms. Regardez encore celui-ci:

Ses yeux sont des tours de lumière
Sous le front de sa nudité.

A fleur de transparence
Les retours de pensées
Annulent les mots qui sont sourds.

Elle efface toutes les images
Elle éblouit l'amour et ses ombres rétives
Elle aime - elle aime à s'oublier.


Une poésie plus nue, plus transparente, dans laquelle on parle l'amour plutôt que de parler d'amour. Eluard a une passion pour les fins explosives: vous me donnez envie de relire un peu d'Eluard.
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MessageSujet: Re: Prière d'Ailleurs   Prière d'Ailleurs - Page 2 Icon_minitimeMar 6 Jan - 20:34

Puisque mon nom est cité, je viens faire un petit détour.

J'ai noté une phrase choquante, parmi l'hallali des sarcasmes. Elle a particulièrement retenu mon attention dans la façon dont elle a été dite et prononcée "Ce dont le Lecteur a conscience, il n'est ni l'un ni l'autre."... Il est prétentieux d'oser ce genre de phrases. Ce dont le lecteur a conscience, seul lui peut le dire.

Pour répondre au tout début à Cassilda, quand on goûte à des bonheurs plus intenses que d'autres, il est souvent difficile de s'accorder à rêver sur des choses plus terre à terre. Bien que les séries sur M6 puissent me soutirer des émotions, le rêve, lui, est à des degrés au delà de ce genre de poésie romantique "forcée". Goldmund décrit avec précision et exactitude le problème de ces générations adolescentes: les forceps sur l'accouchement empathique des mots. La connaissance, la culture, la maturité littéraire, l'absorption des concepts et des techniques aiguiseny l'oeil et les perceptions n'en deviennent que plus attentives. Bienheureuse la naïveté, ou la méconnaissance de certaines choses (et ce d'ailleurs sans aspect péjoratif, j'aimerai parfois pouvoir ressentir de nouveaux des choses simples avec ce genre de texte, mais non, ça ne passe plus, ça ne va plus, je suis devenu exigent et mon regard aussi). C'est un peu comme l'amour, la passion des premiers mois se transforment, se modifient. L'évolution en somme. A partir de là, la liberté du regard, en plus de l'émotion, amènent à des divergences flagrantes.

Je voulais aussi revenir sur la critique.

Ce n'est pas en révélant les "bons" aspects qu'on effectue une critique constructive. Ca n'a strictement rien à voir, et constater chaque jour de ces notions "moralistes" dans de la critique me fait dire que les débats sur Internet tournent constamment en rond sur des aspects qui n'ont strictement rien d'argumenté. Du genre "oh c'est bien de faire ci", "oh c'est mal de faire ça". Qu'est-ce que vient foutre la morale dans une critique ? Alors donc pour être constructif il faudrait disposer des qualités suivantes : être gentil, bon, modeste, judéo-chrétien... Suivre le schéma préconstruit lycéen immature qui n'a pas évolué : oui, non, synthèse. Non... La critique est bien plus subitle et peut être parfois très dure, et c'est dans ces moments que l'on voit les véritables passionnés. C'est dans ce sens que je m'exprimais. Elle a pour but de relater objectivement les choses en citant de la technique pour exprimer la forme, pour montrer l'influence ou non du fond. Elle a pour but de toucher certaines cordes de l'auteur pour lui faire comprendre ses erreurs. Bref, bien des façons d'être et d'exister.

La critique constructive peut parfois être très dure et difficile à admettre. Cette poésie est brouillonne, elle reprend des mots maintes et maintes fois revus, elle est mauvaise. Je pourrais y trouver des points de développement intéressant, parler de mon ressenti, mais je préfère mettre le doigt sur les erreurs comme Goldmund. Pourquoi ? Parce que je juge que c'est le plus "utile" pour Sanz dans ce cas là, s'il prend la peine de "comprendre" la finesse, certes ironique de Goldmund, qui sans le savoir essaie de révéler un regard, non supérieur, mais plus fin par sa connaissance (et non pas sa culture).

Après il est en effet chouette pour un auteur d'avoir la vision du ressenti des autres quand il débute. Savoir s'il a bien réussi à faire passer son message. Mais on ne peut pas affirmer que cette façon de faire s'appelle de la "critique". J'appelle celà du dialogue ou de l'échange, en somme, un commentaire. J'ai déjà exprimé mon opinion sur la question. La critique n'a rien à voir avec le commentaire.

Je ne vois rien de dégradant. C'est dur à entendre mais c'est "bien" construit, c'est un ensemble argumentaire qui fait du bien à lire, qui est structuré, qui a un sens global. Il n'est pas possible de dépioter ces éléments pour les expliquer un à un, ce serait dénaturé son propos. S'il conclut par M6, c'est que tout le reste tendait à exprimer cette problématique. On ne peut pas être en accord avec le début de son propos puis en désaccord avec la fin. C'est un "tout". Et ce tout, est, je dois l'avouer, vraiment bien. Chapeau bas monsieur, car franchement tu es d'une finesse d'esprit qui me rend parfois jaloux en matière littéraire.

Et par pitié, évitez cette cyclotimique redondance de la morale dans vos argumentaires...

J'espère m'être exprimé suffisamment intelligiblement, malgré la rapidité de mon propos.
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MessageSujet: Re: Prière d'Ailleurs   Prière d'Ailleurs - Page 2 Icon_minitimeMar 6 Jan - 21:37

Je te remercie Tron. Je pense que nous nous rejoignons assez sur cette question, c'est d'ailleurs en substance ce que j'ai dit via messages privés au Plumitif. Il y a un point peut-être où j'ai plus de mal à voir où tu veux venir: je considère que le commentaire de texte et la critique sont une seule et même chose, néanmoins, il est bien évident que commenter un texte ce n'est pas nécessairement produire un "commentaire de texte", et loin s'en faut. Je ne sais pas si c'est cette distinction que tu as voulu noter lorsque tu opposes la critique et l'échange, le dialogue ? Le mot "commentaire" selon qu'il soit pris au sens littéraire ou au sens général, est assez ambigu.

Cela étant, j'ai un partiel de littérature comparée demain. Freud, Zweig et Schnitzler. Ayez une petite pensée pour moi Peur
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MessageSujet: .   Prière d'Ailleurs - Page 2 Icon_minitimeMer 7 Jan - 1:39

Vous dissertez sur le rôle de la critique, sur son utilité, sur sa forme. Mais que savez-vous exactement de l'impact de celle-ci? Vous n'en avez aucune expérience.

Pourquoi intégrer de l'éthique dans de la critique?

Parce que celle-ci ne s'adresse pas à un objet. Parce que la critique doit avoir un but et que ce but est unique.

Le seul but de la critique est de faire avancer l'auteur en lui étant utile.

Ce but ne peut être atteint si vous accompagnez inutilement vos phrases de piques, de formes acerbes.

Ce but peut être atteint si vous mettez l'accent sur les points négatifs et nommez plus ou moins rapidement les éléments positifs du texte.

Oui TrOn, une analyse objective du texte est parfaitement utile à l'auteur. Néanmoins elle n'est plus objective si tu t'amuses à l'enjoliver de termes acerbes, de mots vaches, d'éléments qui vexent. Elle te fait plaisir mais dessert le fond de ton commentaire.
Un auteur vraiment vexé aura du mal à trouver le bon dans un message qui l'insulte. C'est une simple question de logique.

Ce raisonnement est logique. Acceptez-le.
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Nicolas




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MessageSujet: Re: Prière d'Ailleurs   Prière d'Ailleurs - Page 2 Icon_minitimeMer 7 Jan - 2:49

Plumo a écrit:
Le seul but de la critique est de faire avancer l'auteur en lui étant utile.

Mmm... à la base, la critique n'est-elle pas plutôt là pour offrir un avis au lecteur/public potentiel d'une œuvre, dont ce dernier jugera de la légitimité ?

Admettons que sur un forum de ce type, ce ne soit clairement plus le but premier, ne serait-ce du fait qu'on lise en général le texte avant les commentaires, commentaires qui sont d'ailleurs une expression distincte de la critique artistique. La chose qui s'en approcherait peut-être le plus ici serait alors l'introduction des œuvres mises en avant par l'Alba'strophes.


Quant à l'effet et au but de la critique, évitons surtout les avis définitifs, qui ont en commun de n'être jamais complètement justes (pour ne pas dire à côté de la plaque, parfois). Élargissons les belles tranchées. L'auteur ne demande pas systématiquement une critique neutre, précise et attachée à la matière du texte ; de même qu'il ne recherche pas à tout coup les encouragements. La personnalité et le ressenti de l'auteur sur son œuvre lorsqu'il l'offre à la lecture importent fondamentalement.

Plus on s'implique dans un texte, plus il nous est dur d'être indifférent à un avis intransigeant. Je pense que tout se base là-dessus. Et certains écrits sont des exercices froids (Tr0n en est friand) ; quand leurs auteurs demandent à être démontés (fait rencontré chez plusieurs élèves de l'Académie), il y a une part de gueule, certes, mais ils sont sincères.


Sanz a fait savoir qu'il s'agissait là d'un jet peu travaillé (même s'il peut s'agir d'une ligne de défense face à ce qui pourrait être considéré comme une offense à sa production). Certes, il ne l'a pas fait savoir initialement (c'est un choix tout à fait compréhensible). Deux hypothèses : soit le jet est sublime, le fruit des entrailles. Soit il s'agit d'une ébauche sur laquelle on requiert un avis. Hé ben...

... hé ben, quel que soit le cas, j'ai oublié où je voulais en venir.


Je suis complètement la critique émise par Goldmund sur ce poème. Par contre, je suis obligé de concéder à Plumo le fait que, bien qu'objective et appliquée, elle comporte quelques bons mots dont l'intérêt n'est pas flagrant, au-delà du fait de faire sourire le lecteur (et éventuellement heurter l'auteur, ce qui n'est certainement pas une fin en soi). La comparaison à M6, notamment. Mais il s'agit d'une question de forme plus que de fond, car finalement les ressorts dramatiques évoqués sont semblables.

... néanmoins... il arrive qu'on trouve les mêmes violons dans un chef-d'œuvre comme un navet.
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Rodram




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MessageSujet: Re: Prière d'Ailleurs   Prière d'Ailleurs - Page 2 Icon_minitimeMer 7 Jan - 11:07

Il serait utile, justement, pour l'auteur, que l'on recentre les commentaires suivants sur leur thème de départ : le poème.
Merci à vous.
Heureux Orange
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MessageSujet: Re: Prière d'Ailleurs   Prière d'Ailleurs - Page 2 Icon_minitimeMer 7 Jan - 12:38

Il faut croire que je suis un être profondément frustré, ayant reçu une éducation détestable , car la simple idée que mes commentaires doivent être utiles, et plus encore, doivent servir l'auteur, me révulse au plus profond de mon être. Un texte doit ainsi, comme l'affirme Plumo non sans une certaine naïveté, nécessairement susciter des réactions visant à servir l'auteur. J'appelle cela dictature de l'utilitaire, dictature du bon sentiment. La vérité, c'est que je n'ai rien contre Sanz, que je veux bien lui formuler quelques remarques de fond qui permettront éventuellement de l'aider s'il fait l'effort d'y accorder un peu d'intérêt. Mais tout cela est très secondaire. Je commente un texte parce qu'il m'inspire, parce que je prends plaisir à réfléchir, à m'exprimer à son endroit. Mais que Sanz devienne demain un grand écrivain ou qu'il se détourne pour jamais de l'écriture, je vous le dis franchement, je m'en contrefiche.

Je comparais il y a peu le commentaire à une certaine pratique de la poésie, et celle-ci me semble à vrai dire aussi indispensable que le procédé de création du texte. On exprime par l'écriture comme on s'exprime par le compte rendu de lecture: l'on arrive tout juste aujourd'hui à admettre que la littérature puisse être nécessaire, sans pour autant être utile - encore que ce débat soit relancé par les dernières réformes de l'enseignement supérieur - l'auteur peut enfin se libérer, après des siècles de lutte, de cette tyrannie qui le conduisait à subordonner sa création à un quelconque intérêt collectif. Nous commençons tout juste à comprendre ce qu'a voulu dire Baudelaire lorsqu'il s'écrire "Superflu, chose nécessaire". Mais il est encore difficile pour certaines personnes de réaliser que le commentaire puisse obéir à une même règle. Ces gens là ont une vision tout à fait scolaire de la littérature: j'explique le texte. Et pour trouver tout de même une utilité à cette explication dont ils ne savent trop que faire, ils se prennent d'envie de jouer la carte de la philanthropie en expliquant aux auteurs toujours vivants comment ils doivent écrire. Pourquoi pas ? Mais c'est une vision extrêmement réductrice et un peu archaïsante de la littérature. Notre lecture d'une oeuvre n'est jamais scolaire, à moins d'y être tout à fait insensible: nous ne pouvons et ne devons rester insensibles au texte, faire taire notre subjectivité au nom d'un impératif pédégogique auquel toute pratique de la littérature serait soumis. Il faut au contraire nous exprimer de toutes les manières possibles, l'appréhender sous tous les angles, et finalement prendre l'oeuvre comme prétexte afin de nous exprimer nous même, de nous dire nous même. Si la littérature est une science humaine, c'est que le livre de nous parle jamais que de notre propre personne. Tout livre est témoignage de son siècle, témoignage humain, dont la vocation secrète est de faire parler l'homme: pas pour améliorer sa condition, pas pour permettre à une poignée d'entre eux d'écrire avec un peu plus de style, de publier ou non leurs écrits, mais parce que le besoin narcissique de s'exprimer par l'écriture, et de s'exprimer par la lecture, de créer, et de modifier, est profondément enraciné dans notre être. Et sur ce thème, je renonce à écrire plus longtemps, et je délègue la parole à une personne qui saura bien mieux que moi choisir les mots:

Allusion et assertion, silence de l'oeuvre qui parle et parole de l'homme qui écoute, tel est le souffle infini de la littérature dans le monde et dans l'histoire. Et c'est parce que R... a honoré parfaitement le principe allusif de l'oeuvre littéraire, qu'il nous engage à jouer pleinement notre rôle assertif. Affirmons donc sans retenue, chacun pour le compte de sa propre histoire et de sa propre liberté, la vérité historique, ou psychologique, ou psychanalytique, ou poétique de R...; essayons sur R..., en vertu de son silence même, tous les langages que notre siècle nous suggère; notre réponse ne sera jamais qu'éphémère, et c'est pour cela qu'elle peut-être entière; dogmatiques et cependant responsables, nous n'avons pas à l'abriter derrière une "vérité" de R..., que notre temps serait seul (par quelle présomption ?) à découvrir; il nous suffira que notre réponse à R... engage, bien au-delà de nous-même, tout le langage à travers lequel notre monde se parle à lui-même et qui est une part essentielle de l'histoire qu'il se donne.
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MessageSujet: Re: Prière d'Ailleurs   Prière d'Ailleurs - Page 2 Icon_minitimeMer 7 Jan - 13:37

Goldmund,

Si je distingue la critique du commentaire, c'est "simplement", cause de définition. Je n'emploie pas le mot commentaire dans son sens "littéraire". L'un a une vocation informative (et plutôt explicative), l'autre est l'art de l'analyse (et du jugement par extension). L'angle selon lequel on aborde l'un ou l'autre me paraît plus nuancé, puisque les buts servis ne sont pas tout à fait identiques. Mais ce ne reste qu'une question de point de vue. Bien entendu le "commentaire de texte" qu'on apprend dès la seconde, se rapproche de la critique dans le sens où il est une "analyse". Disons qu'expliquer et analyser sont deux concepts proches mais dans leur méthode de traitement en réalité, assez différents. Il faudrait que je prenne le temps de rédiger un exemple, quand j'en aurais le temps et l'envie. Les mots avis, commentaire, critique sont certes interconnectés, mais ils n'ont pas, me paraît-il, le même sens.

Plumo,

Je te prierai, dans le futur, d'éviter de parler d'expérience à ton auditoire car à défaut d'être omniscient, tu ne sais pas ce que nous vivons, ni avons vécu. D'ailleurs entre mes études sur les sciences cognitives, et mon travail emprunt de pédagogie, je doute être totalement inexpérimenté en matière de critique et surtout en matière d'impact sur autrui. M'enfin bon, ce n'est pas le débat. Bien évidemment que la critique peut être constructive, puisque c'est une analyse comme je viens de le stipuler à Goldmund. Il ne manquerait plus que la critique se réduise à donner un avis (ce qui d'ailleurs la ferait passer pour un commentaire).

Bref, si l'on considère la critique uniquement dans son sens constructif, 'ironie et le cynisme sont aussi des outils, les mots acerbes des façons de faire progresser et de marquer les esprits. Il ne faut pas tout voir comme "bon" ou "mauvais". Ce n'est pas parce qu'on met certains mots dans une critique qu'on le pense et qu'on le ressent. Ils ont un but comme tu le dis. J'ai l'impression que tu ne vois qu'une dualité dans les mots : si le mot est péjoratif alors il ne peut être constructif, s'il est objectif alors il peut l'être. Quand je parle d'objectivité, il faut aussi mesurer le propos. Même un mot qui a un sens subjectif peut être considéré selon son utilisation, selon l'analyse qu'il sert comme objectif. Mais tout dépend de chaque individu. Pour être dans le juste, je l'espère, à chaque être humain sa pédagogie, c'est ce que j'ai pu expérimenter sur des classes d'une dizaine d'élèves. A chaque texte littéraire qu'on voit, il est une ou plusieurs critiques mais la plus intéressante sera nul sans doute celle qui s'inscrit le mieux dans le caractère de l'individu auquel on s'adresse.

A contrario, UF, je ne suis pas un amateur des choses froides, j'aime quand la technique est maîtrisée surtout. J'aime quand les choses sont structurées, analytiques, qu'elles font ressortir un argumentaire construit - ce qui peut laisser cette impression frigide. Ce n'est et reste qu'une impression, que j'aime à cultiver d'ailleurs, question de caractère.

Mais je dois avouer, que critiquer n'est pas non plus uniquement servir l'auteur, c'est aussi tout un processus intellectuel d'intérêt pour un texte. Il est aussi important de réfléchir en tant que lecteur sur une oeuvre qu'on lit, et de l'analyser selon notre propre regard. Dans ce cas la critique n'est pas là pour l'auteur mais peut s'adresser à soi même, ou à d'autres lecteurs. Donc il ne me semble pas que toute critique se doivent d'être constructive... Ce n'est pas là le but premier, pour certains, comme moi, peut être, pour d'autres sans doute que non.

Pour conclure, je voudrais juste faire passer un petit message.

Les individus qui se bornent à "ressentir" quand ils veulent apprendre, n'ont pas le véritable désir d'apprendre. Ressentir peut être l'étape initiale à la passion, mais c'est bien le mélange de technique et créatif qui fait d'une chose, un art. C'est là toute la différence entre un passionné curieux et une personne en simple manque de reconnaissance artistique. On ne peut pas tout moraliser, mettre de l'éthique dans tout ce qui est technique sous prétexte de vieux démons dans l'inconscient collectif. La morale est la pire des choses dans l'analyse, celle qui éclipse le fond, le sens, le but et les objectifs. Elle n'est valable qu'à la première personne et ne mène qu'à la stérilité intellectuelle bien qu'elle soit un élément "constructeur" du soi. M'enfin...

Pour une fois que je trouve les mots de Goldmund particulièrement bien choisi...

EDIT : Ah beh tiens j'aurais du attendre la réponse de Goldmund Très Heureux. Avis que je partage sur les objectifs de la critique.
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MessageSujet: Re: Prière d'Ailleurs   Prière d'Ailleurs - Page 2 Icon_minitimeMer 7 Jan - 21:59

Une dernière tentative avant, effectivement, de laisser place à d'éventuels autres commentaires sur le texte en lui-même.

Goldmund, TrOn, n'étais-je pas véritablement le premier à faire des critiques acerbes et mauvaises avant que je ne désertes un peu Ter Aelis ces derniers mois? Si, bien sûr. Car moi aussi j'avais des théories selon lesquelles les piques peuvent sans nul doute faire réagir l'auteur au point de la motiver. Voir même des théories selon lesquelles ma critique, que pourtant je pose dans un espace public, peut être acerbe à souhait, après tout je fais ce que je veux.

Goldy tu peux bien entendu faire ce commentaire pour ton propre plaisir. Je n'ai pas l'intention ni même, osons le mot, la prétention de t'empêcher d'établir un raisonnement structuré, original et particulièrement éclairant. Simplement, je te demandes de te refuser un seul plaisir, uniquement dans le cas où l'auteur serait susceptible de te lire évidemment: ôte de certaines de tes phrases l'acerbe superflu. Je ne t'accorde pas un quelconque sadisme ou un caractère démoniaque: moi-même je dois avoue qu'il est très jouissif de placer, pour le plaisir du bon mot, quelques phrases piquantes de ci et de là. Malheureusement, il me semble que l'on ne se rend pas bien compte au moment de la rédaction de leur portée.


Dans le cadre où le commentaire aurait une vision un tant soit peu pédagogique, où elle a pour but d'être lue par l'auteur, j'insiste donc sur le fait que ce travers se doit d'être supprimé. Vraiment. Sans quoi, comme dit précédemment, ces quelques phrases bien balancées font perdre à l'intégralité du propos toute sa pertinence, les conseils sont perdus. Ceci bien entendu étant exclusivement dans le cadre où, au moment de formuler votre commentaire, vous avez l'objectif d'apporter quelque chose de constructif à l'auteur du texte.

Néanmoins je juge que si vous n'avez absolument cure du ressenti de l'auteur une fois que vous avez été clairement indiqués que vos propos étaient blessants pour ce dernier, ne vous offusquez pas si vous vous faites en retour insulter et agresser par un Zorro étrange sorti des méandres de l'immaturité. Car il s'agit bien d'un retour.

Dans l'espoir entendu de ne vous apporter moi aussi qu'un commentaire constructif sur la manière de construire les vôtres lorsque ceux-ci sont lus par tous et en particulier par un lecteur très différent des autres: l'auteur.
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MessageSujet: Re: Prière d'Ailleurs   Prière d'Ailleurs - Page 2 Icon_minitimeMer 7 Jan - 22:01

J'ai un problème d'édition: j'ai encore édité au lieu de répondre. Sale habitude.


Dernière édition par Goldmund le Mer 7 Jan - 22:09, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Prière d'Ailleurs   Prière d'Ailleurs - Page 2 Icon_minitimeMer 7 Jan - 22:02

Pourtant, si.

Qu'est-ce qui te permet d'avancer une telle chose?

Pourrais-tu plutôt te concentrer sur la chose suivante: l'acceptation de la véracité, ou non, de la chose exposée par moi-même le Grand, peu avant?

Merci.
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MessageSujet: Re: Prière d'Ailleurs   Prière d'Ailleurs - Page 2 Icon_minitimeMer 7 Jan - 22:10

Tron et moi, nous t'avons déjà répondu, et de façon assez claire je crois: tu as simplement fait le choix de ne pas nous lire, ou de répondre à côté. "Puisque la critique se doit d'avoir une vocation pédagogique, j'ai raison et vous avez tort". Mais cela fait bien longtemps que nous ne parlons plus de pédagogie. Si tu ne portes pas un minimum d'intérêt au réponses qui te sont faites, je ne vois pas l'utilité de faire durer ce dialogue de sourd.

Ou alors tu n'as simplement pas compris de quoi nous parlons, auquel cas il aurait été plus judicieux de le faire savoir.
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MessageSujet: Re: Prière d'Ailleurs   Prière d'Ailleurs - Page 2 Icon_minitimeMer 7 Jan - 23:04

J'en ai bien pris compte mon Goldmund


Plumo a écrit:

Goldy tu peux bien entendu faire ce commentaire pour ton propre plaisir. Je n'ai pas l'intention ni même, osons le mot, la prétention de t'empêcher d'établir un raisonnement structuré, original et particulièrement éclairant. Simplement, je te demandes de te refuser un seul plaisir, uniquement dans le cas où l'auteur serait susceptible de te lire évidemment: ôte de certaines de tes phrases l'acerbe superflu. Je ne t'accorde pas un quelconque sadisme ou un caractère démoniaque: moi-même je dois avoue qu'il est très jouissif de placer, pour le plaisir du bon mot, quelques phrases piquantes de ci et de là. Malheureusement, il me semble que l'on ne se rend pas bien compte au moment de la rédaction de leur portée.

Ici, je prends bien le cas où il n'y a aucune volonté pédagogique mais la seule volonté de "faire ce commentaire pour ton propre plaisir."

Outre le fait que j'ai posté à 19h59 et que 2 minutes après tu ais posté ton post en réponse au mien, outre le fait que tu n'as vraisemblablement pas lu ce que j'ai écris, outre le fait que tu portes donc des accusations fausses à mon égard...

Non, ça fait beaucoup d'outre. Je t'invites à te remettre en question et à appliquer à toi-même les accusations que tu portes à mon égard.

Goldmund a écrit:

Si tu ne portes pas un minimum d'intérêt au réponses qui te sont faites, je ne vois pas l'utilité de faire durer ce dialogue de sourd.
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MessageSujet: Re: Prière d'Ailleurs   Prière d'Ailleurs - Page 2 Icon_minitimeJeu 8 Jan - 0:23

Outch.

Simplification
-ication
-ion
absence de simplification
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MessageSujet: Re: Prière d'Ailleurs   Prière d'Ailleurs - Page 2 Icon_minitimeJeu 8 Jan - 23:09

Ceci étant je te présente mes excuses pour mon comportement inacceptable. Il est bien plus facile de s'énerver que de présenter intelligemment son point de vue.

En espérant cependant que, de même que j'ai compris les nuances de tes propos, tu ais entendu le mien.
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MessageSujet: Re: Prière d'Ailleurs   Prière d'Ailleurs - Page 2 Icon_minitime

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