Littérature, Rp, Background : les différences

Littérature par extension à "littera" c'est pas aussi "litteratura" ? Genre les moines du XIIème nous auraient pas pondu ce genre de lien étymologique ? D'ailleurs la littérature se lit, certes, mais elle s'écoute aussi non ? Par là-même la notion orale (rien à voir avec l'anal je te vois arriver avec tes gros sabots) non ? Et comme le disait Jean Anouilh, comprendre, toujours comprendre. Moi je ne veux pas comprendre. Donc je m'en tape de tes états d'âmes sur le théâtre !

Goldmund a écrit:

Tron le couillon a écrit:: Littérature : Tout ce qui touche aux lettres que ce soit écrit ou oral.

Ca c'est un débat intéressant, faudrait en faire un sujet à part entière. Le mot "littérature" est formé sur "litterae" (la lettre, les lettres même). Si on s'en réfère à l'étymologie, la littérature ne s'intéresse qu'au texte. C'est tout le problème d'une poésie sonore, d'une écriture "littéraire" qui tend de plus en plus à se rapprocher du discours oral (on citera notamment Zola, Céline), mais aussi d'un théâtre qui revendique sa qualité de spectacle, qui s'éloigne de la tradition du théâtre de parole, et de ce fait, ne veut plus se reconnaître comme un genre littéraire (voir les Actes sans paroles de Beckett). Et quand un jeune étudiant en lettres comme moi se dit qu'il aimerait bien bosser sur du théâtre, je vous dis pas les emmerde que ça pose.

C'est étonnant, mon prof de littérature comparée A, lui, disait que la littérature était également orale. Apparemment cela dépend des gens =) [t'aurais du venir en Belgique, à l'université de Liège on peut faire du théâtre et on en bosse, il me semble^^]

Je me demandais d'où tu sortais tes étymologies: je suis pas du tout sûr que celles de wikipedia soient correctes et j'ai la flemme de vérifier, parce que "littera" n'existe pas, et "litterae" ne s'emploie qu'au pluriel. M'enfin ça fait pas avancer le débat.

Si tu veux te servir d'Anouilh comme caution ethique, tu vas jusqu'au bout et tu assumes. Je ne veux pas comprendre, je ne suis pas là pour comprendre: je suis là pour dire non et pour mourir. Corde ou poison ?

Evidemment que la littérature a toujours débordé sur l'oral, je ne dis pas que c'est mal: la poésie médiévale - puisque je suis en plein dedans avec mon putain de commentaire sur Villon - est une poésie chantée. Mais bizarrement, au fil des siècles, elle a eu tendance à oublier ses racines musicales. Et c'est vrai que si la littérature n'est plus seulement un écrit, alors il devient difficile de la définir. Que lui reste-t-il comme caractéristiques essentielles ? C'est un langage, mais ce langage est-il si différent du nôtre ? La littérature s'intéresse à la manière de dire, mais est-elle la seule dans ce cas ? Enfin, dans quelle mesure un essai critique, l'autobiographie de Loana et une recette de cuisine ne sont-ils pas des formes littéraires ? C'est un peu la question que posent les surréalistes lorsque Desnos inclut par exemple dans son recueil poétique des sentences publicitaires.

En ce qui concerne le théâtre, évidemment on en fait aussi: l'an dernier je me suis tapé Racine et Shakespeare en comparé, cette année à nouveau Racine et j'ai pris l'option "Théâtre de la modernité" avec Beckett, Koltès, Vinaver et Ndiaye. Mais ça reste un enseignement bâtard: on nous explique que c'est une hérésie de travailler sur des textes, et c'est pourtant ce que nous faisons - enfin dans le cas de Beckett on travaille surtout sur des didascalies du coup.

Citation :: Je me demandais d'où tu sortais tes étymologies: je suis pas du tout sûr que celles de wikipedia soient correctes et j'ai la flemme de vérifier, parce que "littera" n'existe pas, et "litterae" ne s'emploie qu'au pluriel. M'enfin ça fait pas avancer le débat.

Correctif Goldmund, aussi ami soyons nous, je ne me sers jamais de Wikipedia. Sans faire une grande tirade, je te rappelle que ma spécialité n'est pas le rugby mais la linguistique mathématique. L'étude des langues est bien plus qu'une passion d'autodidacte, c'est le petit intitulé de mon diplôme espèce de jeune bloqueur. Donc mes sources sont un tantinet plus intéressantes qu'un vulgaire Wiki. Voici donc d'où je tire mon information.

Citation :: 5. 1884 emploi péj. (Verlaine, Jadis et naguère, p. 207 : ... Et tout le reste est littérature). Empr. au latin litteratura (de litterae « lettres ») « écriture », « ce qui concerne l'étude des lettres » et « production littéraire »; l'a. m. fr. avait lettreüre « érudition » issu du lat. litteratura et attesté du xiie au xive s. (v. T.-L. et FEW, loc. cit.).

Et j'aime beaucoup le mot lettreüre. Ca c'est fait.

PS : L'adresse du CNRTL http://www.cnrtl.fr/

C'est bien "litterae" comme c'est écrit sur ta citation, et non le "littera" de wikipedia. DTC.

Mais je te parle de litteratura moi, l'autre mot je m'en fous, je ne faisais que te citer litterae ou littera m'en tape le cul dans des oignons et j'fais douze fois le tour de moi même à cloche pied avec un sac en peau de croco sur la b*** (et au passage je bois ton lait dans ton frigo vil môme en insultant Anouilh et Villon) : Empr. au latin litteratura (de litterae « lettres »); litterae lettres si tu veux mais littérature c'est litteratura et ça n'a pas que la signification lettrée, ça contient aussi le sens de lettreüre qui est apparu au 12ème, signifiait "érudition" ! Grande folle va. Et l'érudition contient un sens "oral" d'où mon histoire de moine du 12ème. Le reste m'en tape !

Et la mienne DTC doudou.

Erudition - oral !

Au jeu du Kamoulox, il doit déchirer le Tr0n.
(dtc)

Tu ne fais pas si bien dire, j'avance de quatre cases en diaganal je hurle "mémé littéreuse" et j'enfile une naine.

Kamoulox !

En cherchant bien tu devrais trouver un lien entre érudition et oral en passant par une autre racine latine du 12ème espèce de maigrichon nabot.

(DTC)