Moi, ma ville, ma famille.

Cette ville c'est ma famille. Je l'aime et je la hais tout à la fois. Ma ville c'est celle où j'ai vécu le plus longtemps. Ma famille c'est celle avec qui j'ai vécu le plus longtemps. Je l'aime car je la connais. Elle n'a plus de secrets pour moi, je connais chaque recoin de sa personnalité, son histoire passé et à venir. Ma ville est composée de maisons, de jardins : de lieux communs. Il en est de même pour ma famille : soeur, frère, grands parents : individus ordinaires. Que ce soit ma ville ou ma famille, je les apprécie plus ou moins selon leur allure, leur intérieur. Ma vie est traversée de rencontres, telle la ville de croisements.
Avec elle, je me sens libre, naturelle. Rien ne m'oblige à être quelqu'un d'autre. Je peux être moi. Je n'ai pas à jouer. Je n'ai pas besoin de faire semblant pour être aimé. Elle me connait depuis ma naissance, je peux errer à l'aveugle, marcher sans me soucier de mon allure. Je peux parler, me tromper ça reste dans les habitudes. Je suis moi. Une identité à laquelle ils ont participés. Ils l'ont façonné mais je veux aussi m'en échapper. Je connais tout de ma ville et de ma famille. Je peux prévoir tout ce qui la caractérise : chaque destination, direction et réaction. Elle est composée d'histoire de paliers, de famille. Je me fatigue, elle m'épuise. Cette ville, cette famille ne m'apportent rien. Elles me renvoient un reflet que je n'aime pas, celui de l'inexistance, de l'immobilisme et du vide. J'en ai une boule au ventre. A chaque fois que je la retrouve je suis plein d'espoir c'est un retour au terroir, puis les vieilles et mauvaises habitudes reviennent. Elles m'angoissent, me font mal. Des souvenirs que je voudrais oublier. des rencontres que je voudrais éviter. Des paroles que je voudrais effacer, ne pas prononcer. Toute une vie que je voudrais désapprendre. Cette ville, cette famille je ne peux m'en détacher, c'est une partie de moi.

J'aime beaucoup ce texte.

Il est perfectible sans aucun doute, mais il véhicule de véritables armées de sentiments qui s'opposent et qui s'entrecroisent d'une manière suffisamment noueuse pour éveiller ma curiosité et mon émotion.

C'est peut-être les voies décrivant la ville qui sont les plus maigres, tu pourrais les appuyer plus et leur apporter soit la couleur, soit de l'opacité pour qu'elles s'imposent dans le décor que tu nous présentes.

Le début est un peu mou. C'est lui qui me semble devoir le plus évoluer.

Assez brouillon.

Un rythme spécial à cause des phrases courtes, je ne trouve pas ça harmonieux pour une fois. Parcontre, je l'ai trouvé touchant, ça aussi "pour une fois !"

D'accord je vais réfléchir pour essayer de le reprendre quelque peu

Pas mal, l'idée directrice est bien fichu. Partir de l'ordinaire pour lentement glisser vers ce qui ne va pas. On expose d'abord la famille tranquille avant de passer du coté obscur. Ce qui ne va pas c'est là transition entre les deux.

" Elle me connait depuis ma naissance, je peux errer à l'aveugle, marcher sans me soucier de mon allure. Je peux parler, me tromper ça reste dans les habitudes. Je suis moi. Une identité à laquelle ils ont participés. Ils l'ont façonné mais je veux aussi m'en échapper. Je connais tout de ma ville et de ma famille. Je peux prévoir tout ce qui la caractérise : chaque destination, direction et réaction. Elle est composée d'histoire de paliers, de famille. Je me fatigue, elle m'épuise. Cette ville, cette famille ne m'apportent rien"

C'est le passage clef qui à mon avis est pas facile à réussir mais si ça marche, c'est banco. Je supprimerais "Ils l'ont façonné mais je veux aussi m'en échapper." Ce serait déjà un progrès. Manifestement l'idée est de faire partager au lecteur une sensation d'étouffement, une inquiétude. "J'en ai une boule au ventre" marche très bien pour faire ça. Le problème est là transition trop progressive et fait des aller-retour entre coté clair et coté obscur, du coup l'effet de choc s'émousse. Ce serait sans doute plus efficace si on ne voyait pas le coup venir, faut que ça nous prenne à la gorge. Choc direct et violent...mais sans tomber dans l'excès. Affaire de dosage, c'est dur.

J'ai pas le temps de commenter, sinon je vais me mettre en retard. En deux mots: dans ce texte se cotoie le meilleur comme le pire: des phrases assez maladroites, des idées un peu communes, et d'autres beaucoup plus fines et intéressantes. Comme cela a été dit, la fin est beaucoup mieux que le début - exception faite de ces deux phrases qui sont pas mal du tout:

Citation :

Ma ville est composée de maisons, de jardins : de lieux communs. Il en est de même pour ma famille : soeur, frère, grands parents : individus ordinaires.

J'aime bien l'allégorie, mais l'entrelacs des métaphores gagnerait à être plus "strict" au lieu de laisser place à une introspection un peu trop poussée.