Edea Laureat du PhraséVisuel
Nombre de messages : 1379 Age : 37 Localisation : Grenoble Date d'inscription : 20/12/2007
Personnages RP Pseudo: Edea - Eryn Dramaever Pseudo : Pseudo :
| Sujet: [Background] Réminiscences - Si Edea m'était contée... Jeu 18 Juin - 13:59 | |
| Atalantë, Juin de l'An 2009.
L'été nous ouvre enfin ses portes tant attendu. Bien que le printemps fut doux sur côtes de cette mystérieuse cité, la saison estivale me manque cruellement... tout comme beaucoup de choses...
Ici, je suis connue sous le nom d'Edea, une des célèbres artistes peintres de Ter Aelis, dont la créativité et la palette de couleurs n'ont pas de limites. Mais personne... oui je dis bien personne ne sait qui je suis réellement... Certes, je suis une elfe, ce qui est aisé de remarquer, mais n'ont ils jamais cherché à comprendre la particularité et la provenance du regard d'or que j'arbore?
Parfois, j'ai moi même des difficultés à me rappeler ce qui me constitue, tant les années et les siècles se succèdent avec une allure effrénée. Nombres de mes souvenirs se sont déjà effacés, et d'autres se dissolvent inéluctablement jour après jour...
Peut être devrai-je inscrire ce qu'il me reste encore à l'esprit de ces temps immémoriaux, afin que les nouvelles générations puissent jouir de mes connaissances sur leur passé... sur ce qu'était la vie autrefois... ici même, sur Atalantë... | |
|
Edea Laureat du PhraséVisuel
Nombre de messages : 1379 Age : 37 Localisation : Grenoble Date d'inscription : 20/12/2007
Personnages RP Pseudo: Edea - Eryn Dramaever Pseudo : Pseudo :
| Sujet: Re: [Background] Réminiscences - Si Edea m'était contée... Mar 1 Sep - 18:02 | |
| En fermant les yeux, des images, des odeurs, des sons me reviennent à l'esprit. Ceux sont les souvenirs de la splendide cité dans laquelle j'ai grandi, et qui aujourd'hui n'est plus.
A l'époque, elle ne s'appelait pas Atalantë, mais Ëarlotë, "la Fleur des Eaux". Bon nombre de personnes la surnomme aujourd'hui "la Mystérieuse". Cela me fait sourire car, effectivement, beaucoup de choses ont été englouties et perdues à jamais dans les profondeurs abyssales. Et c'est le peu dont je me rappelle encore de cette époque révolue que je souhaite immortaliser pour les siècles à venir...
Nous voici donc à Eärlotë, le cinquième mois du solstice d'hiver d'un temps bien trop lointain, soit près de huit ans après ma naissance. | Ëarlotë portait magnifiquement son nom. Elle était semblable à une fleur délicate sortie des eaux, surplombant la mer de façon magistrale par son architecture si particulière. La ville était au sommet d'une falaise escarpée, entourée de quelques étendues vertes et de bois. Dans les rues, quelques arbres et statues ornaient les grands axes. Les bâtiments d'albâtre aux voutes et arcades de dentelles jouaient avec les rayons du Soleil, baignant cette merveilleuse cité d'une lueur presque céleste. Cette ville était notre domaine des dieux à l'égal de notre puissance. Au crépuscule, les globes de Sorcelune s'embrasaient pour illuminer les chaudes nuits, chaque bâtiment se parant de cette nouvelle robe de lumière. Et quand arrivait l'aube les premiers rayons de l'astre solaire faisaient danser milles éclats les toits d'ors et d'argents. | Au milieu de cette merveille vivait un peuple, les Elhyarin, surnommés "Les elfes d'or", "Les enfants" ou encore "les élus des Dieux". Nous sommes, étions, semblable aux elfes. Même apparence et une longévité plus importante que le commun des races de ce monde. Les modes étaient ce qu'elles étaient dirons nous, longs cheveux aux teintes plus ou moins naturelles. Il fut aussi de bon ton s'égailler son visage avec ses poudres et autres encres. Contrairement aux Elfes, nous avons les yeux d'or, signe des Dieux, et quand arrive notre vingt-cinquième année notre croissance prend fin au même titre que se finalise notre symbiose magique. Notre lien si total avec les Arcannes se symbolise tout particulièrement avec notre "Önagyll", ce vous appelleriez un "Don des étoiles". Il s'agit en fait de la preuve du caractère divin de notre race. Les Dieux nous ont désignés comme leurs enfants, nous élevant à leur niveau. Chaque naissance était honorée par une divinité qui bénissait la venue de l'enfant en lui offrant un éclat de cristal à la base du crane. Chacune des pierres avaient sa référence au panthéon. Quant à moi, c'est une amétrine, mi violette mi jaune, qui orne ma nuque. Car ce n'est pas une mais deux divinités qui m'ont élue, celle de la lumière et celle des ténèbres, ce qui fait ma particularité par rapport au reste des miens.
Ce fut à cause de cette différence que l'on me nomma Eryn. J'ai vu le jour au sein d'une des plus nobles familles de peintres dont la renommée n'était plus à faire. C'est avec le avantage de ce lignage que je pus bénéficier des plus grands mentors de la ville au sein de la plus prestigieuse des académies. Même au sein de notre peuple une bonne naissance était un bon coup de pouce pour la vie. Cela me rappelle quelque chose d'ailleurs. Mon aimé.
Il s'agissait de notre jour de repos à l'Académie Elhyarinne, laissant ainsi les jeunes de notre peuple se reposer et se divertir sur autre chose que l'apprentissage de l'écriture, de l'art, de la magie et tout un tas d'autres matières plus intéressantes les unes que les autres. Habituellement, Nyphus et moi restions ensembles. A cette époque nous étions réellement inséparables, comme ces oiseaux multicolores posés sur les branches. Notre relation était fusionnelle, des amis. Il était né le même jour que moi, à seulement quelques heures près, dans une famille de scribe plus qu'appréciée ce qui lui avait offert son passe droit pour l'école. Ce jour en particulier, je m'en souviens bien, le soleil était loin d'être encore au Zénith tandis que les rues s'animaient petit à petit. Pèlerinage hebdomadaire, je marchais vers la demeure de Nyphus. Je n'avais qu'une hâte : partir à la découverte des alentours de la cité. Quand je fus devant la maison, je n'eus point le temps de toquer que la porte pivota, comme si l'on avait senti ma présence, dévoilant ainsi le visage resplendissant de mon ami d'enfance. Je l'ai pris par la main, sans prononcer le moindre mot, l'entrainant dans une course folle à travers les allées, zigzaguant entre les passants, manquant par moment de bousculer les écrivains ou peintres aux bras chargés de parchemins et autres toiles de valeur." Mais où vas-tu comme ça, me demanda Nyphus, le souffle haletant.- J'ai quelque chose à te montrer, lui répondis-je avec un ton plus qu'enthousiaste." Après quelques minutes à le tirer derrière moi, nous arrivâmes enfin à la sortie d'Eärlotë. Mon ami me freina d'un coup sec, dégageant au passage sa main de mon étreinte. Il me dévisagea, reprenant lentement son souffle." Bon, qu'est ce que tu voulais me montrer?" Il n'était pas question que je lui en dise plus pour le moment, même si l'envie était très forte. Et il le savait, tout comme je le savais un manipulateur hors-pair pour son âge. Je rongeais mon frein afin de ne pas lui dévoiler la découverte faite l'avant veille, et m'en mordis la lèvre pour me taire encore quelques instants." Suis-moi et tu verras." Cette fois-ci, je ne lui pris point la main, préférant partir au plus vite vers ce que j'avais aperçu alors que je peignais à la fenêtre de ma chambre. Je traversais rapidement le Pont Octale, dont les huit statues représentaient les principales divinités protectrices de notre peuple, avant de quitter la route pour prendre rapidement le sentier passant sous cette arche. Le chemin n'était guère praticable autrement qu'à pied, et même ainsi, la nature nous tendait ses pièges. La visibilité était minime à cause de la brume matinale s'élevant du cours d'eau qui se jetait dans la mer, la descente était raide et caillouteuse, les falaises de la crique escarpées, les prises mal assurées. Mais ce n'était pas cela qui allait m'arrêter. Nyphus stoppa un instant sa course, observant le parcours que j'étais en train de lui faire faire. A son regard, je comprenais qu'il me prenait pour une inconscience que ne se souciait pas du danger menaçant. Je dois bien avouer que la chute aurait était mortelle, tout droit vers les récifs acérés. Mais il finit tout de même par me suivre, l'air soupirant, en prenant le maximum de précautions possibles. De longues minutes périlleuses passèrent avant que je puisse enfin toucher la terre ferme de la plage. Mon ami ne tarda pas à faire de même. " Alors toi, quand tu as une idée en tête, fit-il en m'observant d'un air désespéré." | La brise marine soulevait mes cheveux d'ébène, alors que je lui souriais tendrement, avec toute l'innocence que je pouvais avoir à cet âge là, avant de faire volte face et de continuer mon chemin. Mes pas laissaient leur empreinte dans le sable humide, alors que l'eau venait les effacer, effleurant au passage ma peau d'une douce et fraîche caresse. De l'autre coté du rivage, une cavité était visible, en partie masquée par de nombreux rochers qui en rendaient l'accès délicat et aventureux. Arrivée près de ces derniers, je m'attelais à les escalader quand ma chaussure dérapa sur de la mousse. Je m'accrochais alors tant bien que mal à la roche, mes doigts crispés prêts à céder, jusqu'au moment où un frisson me parcourut dans un léger sursaut. Nyphus avait posé ses mains sous mes pieds, assurant ainsi que je ne tombe pas. Je le remerciais puis je continuais mon ascension jusqu'à franchir cet obstacle. Je sautais, suivi de près par mon sauveur, atterrissant à pieds joints dans une petite retenue d'eau qui provenait apparemment de la grotte. Je relevais les yeux sur ce que j'avais aperçu de ma chambre avec un regard envoûté. | Des ruines. Sûrement celles d'un ancien temple. On pouvait y observer des fresques aux divers symboles, des bribes d'architecture s'apparentant à celle des Elhyarins sculptées à même la falaise, le tout recouvert de verdure et de lianes. Il devait probablement s'agir de vieux bâtiments laissés à l'abandon lors d'une précédente montée du niveau de la mer. Ci et là, quelques oiseaux s'envolaient, comme si nous venions de briser la quiétude de leur coin de paradis. Je pris la main de mon ami et lentement, nous avancions, l'eau jusqu'au genou, vers l'entrée du passage qui nous avait amené ici bas.
Nous marchions entourés d'une faible clarté, les rayons du soleil ne pénétrant presque plus à l'intérieur du souterrain. Je resserrais un peu mon étreinte sur les doigts de Nyphus, m'assurant qu'il ne me laisserait pas ici. Soudain les parois luisantes furent inondées de reflets bleus et verts fantasmagoriques. Une vaste salle s'offrit à nous. Les couloirs disparurent, laissant place à des îlots en suspension dans les airs grâce au flux mystique perceptible dans l'air environnant. Ces derniers étaient reliés par des ponts et des arcades finement ciselées. Au centre, une imposante statue trônait en lévitation, éclairée par une lueur venant du plafond démesurément haut. Des cascades s'écoulaient en dessous de nous, dans une faille si profonde qu'il en était impossible de voir le fond. Seul leurs chants résonnaient dans cette immensité, laissant une atmosphère sereine envahir l'espace. Chaque son qu'émettaient nos voix se répercutait tel un écho dans une cathédrale avant de s'évanouir. Nous avancions vers la sculpture aux allures de géant, en l'observant de nos yeux émerveillés. Nous tournions autour, la touchions par curiosité, cherchant de quel dieux il pouvait s'agir. Au vu de ces vêtements longs et bien coupé, ainsi que des gravures sur les galons de sa robe, cela ne pouvait être que celui des érudits et de la connaissance. Nyphus appliqua son front contre la statue murmurant quelques brèves paroles de révérence. Durant un bref instant je pus voir l'éclat d'onyx noire profond qui ornait la base de sa tête, preuve de son lien avec ce dieu. Nous décidâmes de nous asseoir juste en dessous, comme protégés par sa présence. A quoi pouvait bien servir un lieu si mystérieux? Pourquoi avait-il été abandonné par nos anciens? Pourquoi aucun livre d'histoire n'en relatait l'existence? Tant de questions qui à l'époque restèrent sans réponses. Mais aujourd'hui, je sais qu'il s'agissait sans doute des traces de la première ville construite, victime du seul et unique avertissement que nous donnèrent les dieux et que nous avions ignoré...
Les heures passèrent, tout comme les discussions et les évasions créatives de notre imagination. Et une chose en ressorti : celle de ne jamais dévoiler à personne l'existence de ce lieu. Euphémisme d'enfant? Toujours est-il qu'il devint notre cachette. Notre repère. Notre jardin secret. Rien qu'à nous deux. Emportée par la joie de cette découverte, j'attrapais un éclat de pierre tranchant posé sur le sol, et m'entaillais la paume de la main, laissant ainsi apparaître un filet écarlate en même temps qu'une grimace sur mon visage. Mon regard se posa sur Nyphus, tout en lui tendant le poignard de fortune. Rapidement il tailla la sienne. Nos regard ce croisèrent et je lui pris la main, le sang se mêla tandis que nous prononcions à l'unisson le serment inviolable. Le symbole d'une amitié éternelle. Et bien plus encore.
De nouvelles lueurs apparurent dans la salle principale du temple, celles des globes de Sorcelune que l'on trouvait dans chaque demeure de la cité. Elles ne s'allumaient que lors l'astre lunaire faisait son entrée dans le ciel. Voilà le signal qui nous fit redescendre de notre belle escapade. Nous quittâmes donc ce temple aux mille et un mystères, avant la montée de la marée, regagnant la cité avec qu'une seule chose en tête : le prochain jour de repos. | |
|