Plume ou clavier ?

Une écriture qui suit exactement le déroulement de la pensée, sans la ralentir, sans la brusquer. Notre époque nous offre comme moyen d'écrire, en gros, soit ces petits bâtons en plastoc qu'on appelle stylo (avec lesquels notre poignet s'agite sur le papier tel un escrimeur) ou alors on se fait pianiste, à pianoter sur un clavier d'ordinateur notre texte déjà mis en forme à l'écran. Lequel des deux est le plus efficace pour l'esprit ; chacun gérère t-il une démarche différente d'envisager l'écriture ? L'un ralentit la pensée forcément sauf si on veut gâter notre relecture et la visibilité, l'autre met en forme et donne le sentiment vain d'une texte achevé, il fait bavarder le coeur pour rien. L'un favorise avec un geste spontané l'abstrait par des liens sous forme de trait, accolade, bulle, îcone, l'autre a la vertue de dégueuler de la syntaxe, mais à suivre plus intense un fil conducteur, dû à la souplesse d'execution. Votre avis.

Je n'ai presque jamais l'occasion d'écrire à la main. Tout au plus je prends des notes, c'est illisible, inexploitable par autrui, et ça ne sert qu'à jeter un maximum d'idée en un minimum de temps et d'espace.

Vu que l'essentiel de ce que j'écris à des fins de communication passe par des media informatiques, j'ai pris l'habitude du clavier. L'avantage est qu'il rend plus rapidement exploitable un texte. Reconvertir de "l'écrit" en "signal", me donne souvent trop de recul par rapport à l'idée, et le trop de correction apporté à cette retranscription dénature l'intention originelle.

(c'ets clair ? c'ets un peu bizarre comme phrase... ôÔ)

Le sujet est ici assez proche de celui sur la concentration ouvert par plumo. Et le lien que j'ai poster la bas irai aussi par ici. Ce passage tous particulièrement:

Citation :

En 1882, Friedrich Nietzsche acheta une machine à écrire, une « Malling-Hansen Writing Ball » pour être précis. Sa vue était en train de baisser, et rester concentré longtemps sur une page était devenu exténuant et douloureux, source de maux de têtes fréquents et douloureux. Il fut forcé de moins écrire, et il eut peur de bientôt devoir abandonner. La machine à écrire l’a sauvé, au moins pour un temps. Une fois qu’il eut maîtrisé la frappe, il fut capable d’écrire les yeux fermés, utilisant uniquement le bout de ses doigts. Les mots pouvaient de nouveau couler de son esprit à la page.

Mais la machine eut un effet plus subtil sur son travail. Un des amis de Nietzsche, un compositeur, remarqua un changement dans son style d’écriture. Sa prose, déjà laconique, devint encore plus concise, plus télégraphique. « Peut-être que, grâce à ce nouvel instrument, tu vas même obtenir un nouveau langage », lui écrivit cet ami dans une lettre, notant que dans son propre travail ses « pensées sur la musique et le langage dépendaient souvent de la qualité de son stylo et du papier ».

« Tu as raison », répondit Nietzsche , « nos outils d’écriture participent à l’éclosion de nos pensées ». Sous l’emprise de la machine, écrit le spécialiste allemand des médias Friedrich A. Kittler, la prose de Nietzsche « est passée des arguments aux aphorismes, des pensées aux jeux de mots, de la rhétorique au style télégraphique ».

Source:Framablog

Nous n'avons pas assez conscience du pouvoir qu'on les outils a reprogramer nos liaisons cognitives. L'écriture papier différent de l'écriture dactylo de la a dire qu'une serait meilleur que l'autre je ne prononcerai pas la dessus. Ceci produit des résultats différents , à chacun de trouver celui qui lui convient le mieux.

Citation :

« Tu as raison », répondit Nietzsche , « nos outils d’écriture participent à l’éclosion de nos pensées ». Sous l’emprise de la machine, écrit le spécialiste allemand des médias Friedrich A. Kittler, la prose de Nietzsche « est passée des arguments aux aphorismes, des pensées aux jeux de mots, de la rhétorique au style télégraphique ».

Ahhhh l'écriture manuscrite ou informatisée ! C'est une question intéressante ça aussi =)

Je dirais que les deux sont utiles en fait. L'écriture manuscrite, on sait qu'on la maîtrise car on apprend à écrire dès le CP donc après le seul souci c'est d'apprendre à s'appliquer, à avoir une écriture lisible et convaincante mais aussi de vérifier si on s'en sort sans le fameux correcteur orthographique ! Bon c'est sûr qu'il ne faut pas délaisser cette manière d'écrire car face à une lettre de motivation pour dégoter un entretien, les chefs sont tellement pointilleux sur la façon d'écrire (les ronds sur les i ça fait immature par exemple d'après ce qu'on m'a dit) que chaque détail compte.

Si on veut écrire une histoire, l'écriture manuscrite donne un moment de retour en arrière, c'est très agréable je trouve. Quand j'étais plus jeune, j'aimais beaucoup écrire des petites histoires à la plume (en 1999... c'était compliqué de trouver un plumier lol). Sinon un autre exemple de document qui m'a beaucoup impressionné c'était l'état civil ! Je suis tombée sur des archives datant des années 1700, j'étais vraiment impressionnée, ce papier jaunit et plus sombre sur les coins, cette écriture à la plume qui devenait grise au lieu d'être noire... J'avais comme une envie de me situer dans cette période pour savoir comment c'était avant (je m'intéresse beaucoup à la Révolution Française c'est pour ça hihihi).

Après je pense que l'écriture informatisée est importante aussi car ça montre qu'on connait les bases sur un PC, ce qui est un bon avantage quand on veut travailler dans le tertiaire (ce qui est mon cas). Par exemple les CV, les documents professionnels nécessitent cette aisance face à ces machines qui affolent beaucoup de personnes car il faut savoir mettre ces documents en forme. C'est aussi intéressant d'apprendre à utiliser un texteur pour les personnes ayant des lacunes en grammaire et orthographe puisqu'il existe ce fameux correcteur cité plus haut.

Donc voilà, je pense globalement qu'il faut savoir maitriser les deux de façon égale.