A travers nos yeux d'enfant

Voilà je poste une de mes nouvelles. J'ai tendance à croire que j'écris un peu trop de manière enfantine, mais bon, je vous laisse seuls juges et j'espère que vous m'aiderez à m'améliorer.



Je tremblais de peur, et pire, si je puis dire; j'étais morte de trouille. Je les voyais, dans l'obscurité, me parcourir du regard, attendant que je ferme ne serait-ce qu'on oeil pour me bondir dessus. Les bougres! Je n'en voyais que quelques uns, je sais qu'ils sont une armée entière à m'épier! Les autres sont sûrement tapis dans la noirceur de la pièce. Des frissons me parcoururent la nuque et les épaules. Respire! Calme! Zen! Seul le clair de lune passant par ma fenêtre illuminait la pièce d'une lueur blafarde. Ce rayon de lune éclairait les prunelles jaunes et brillantes de mon premier agresseur. Il était poilu, très poilu et enveloppé. Ses yeux me fixaient presque sans cligner, ses bras tendu
vers moi comme ceux d'un mort-vivant. Un de ses deux complices était maquillé de couleurs éclatante qui scintillaient dans la nuit, affichait une coiffure destructurée avec des mèches rebelles partant dans tous les sens et un chapeau ridicule surmonté d'une fleur artificielle. Il était bien plus effrayant que le gros poilu, que je connais depuis bien longtemps. Il y en avait un autre, ou plutôt, une autre, car c'était une jeune fille. De beaux cheveux blonds bouclés
à l'anglaise, des yeux noisettes enfoncés et brillants et un teint de porcelaine. Elle portait une robe de froufrous et de dentelles. Jamais je n'aurais cru qu'une personnesi adorable d'apparence puisse participer à un tel complot. Je me demande bien où sont cachés leurs subalternes... Hum, peut-être derrière le coffre ou dans l'armoire. Pourquoi pas sous le lit? Il me semble sentir quelque chose gigoter. Le vent souffla dans les branches du chêne, près de ma fenêtre, et la peur que j'éprouvais s'accentua. J'imaginais dans ma petite tête innocente et voyait à travers mes grands yeux horrifiés et humides des ombres dansantes sur les murs. Je leur inventais des yeux méchants, des crocs et des griffes acérés. Je me terrorisais moi-même. Mon coeur palpitait trois fois plus vite que la normale, tambourinant dans ma poitrine tel un lion en cage. Des gouttes de sueur perlaient sur mon front, roulant sur le reste de mon visage, se mêlant à mes larmes brûlantes. J'osais hurler. Ma mère arriva en trombe, me dévisagea, paniquée, puis poussa un soupir de soulagement. Apaisée, elle me sourit tendrement avant de me dire;
- Juliette, si tu as tant peur du noir et des monstres qui sont dans ta chambre, garde ta veilleuse allumée et tu constateras que ce ne sont que des jouets.
Maman appuya sur l'interrupteur de la lampe, et une lumière chaude et douce se diffusa dans la pièce. Je vis avec plaisir que ma poupée, mon nounours en peluche et mon clown me surveillaient sereinement. Ils empêcheront les monstres d'entrer. Je peux dormir tranquille.

Hello,
Je ne dirai pas que tu écris de manière enfantine, si tenté que l'on compare cela à une écriture "simple", ce que je vois ici. N'étant pas non plus un théoricien de l'écrit, j'arrêterai ma remarque à :
Un style sur deux niveaux, voulant se réclamer de l'enfance parfois, mais ayant une structure narrative qui ne s'y rattache pas (l'emploi d'un temps passé, notamment, m'a gêné. On est moins dans l'action, dans l'immédiatitude d'un enfant qui décrit ce qu'il voit).

Pour l'histoire, je me suis laissé bercer par le déroulé sympathique que conte cette petite fille, mais j'ai compris un peu trop tôt la supercherie, en même temps que je me doutais de la fin. Du coup, le dernier quart du texte m'a semblé moins bon que le reste, puisque je m'y attendais.
Néanmoins, j'ai apprécié les dernières lignes, qui auraient méritées un traitement plus approfondi :

Citation :

Je vis avec plaisir que ma poupée, mon nounours en peluche et mon clown me surveillaient sereinement. Ils empêcheront les monstres d'entrer. Je peux dormir tranquille.

Il aurait été vraiment sympa de montrer l'inverse du début du texte, de jouer sur l'antagonisme des jouets, tantôt monstres, tantôt anges gardiens (qui seront les monstres, si les jouets surveillent ?). Cela aurait insufflé plus d'originalité.

En tous cas, bien agréable à lire même si, à mon sens, le sujet manque d'originalité et de style.
Continue donc, je suis curieux de voir ce que tu sais faire par ailleurs.

Merci d'être venu lire mon texte et d'avoir mis un commentaire constructif.
Je suis d'accord avec tout ce que tu as dit et je vais essayer d'améliorer tout ça.

Encore merci !