Nouvelle vie (Rôle Play en Ter Aelis)

Sephi sourit devant l'impatience de la métamorphe, qui en était un en ce moment.
Une à une, il envoya quatre torches à la métamorphe, les lançant habillement avec le pied à hauteur de main.
Se baissant, il attrapa les siennes. Ses yeux semblaient presque absent comme ailleurs. Alors qu'il se relevait et ouvrait de nouveau la bouche pour parler. Le ton était joueur, limpide. Différend du ton froid qu'il avait eut depuis un temps.

Commençons donc, quatre pour le début, six au maximum dans nos mains. A deux ou seul nous jonglerons. Que le meilleur gagne. Celui qui ne rattrape une torche qui lui est destiné est déclaré perdant sur le champ.

Sur ces paroles, l'elfe lança la première torche, les autres suivirent, rythme normal d'un début de numéros. Ses cheveux flottants en arrière libérant entièrement son cou. Révélant la lune noir, ainsi que de l'autre côté la blanche invisible tout aussi rieuse. Les deux semblaient luire d'une lueur non naturel.
Alors que le rythme des massues s'accéléraient doucement, alors que celles-ci s'envolaient toujours plus haut, touchant presque la voute.

Allons y, gaiement petite métamorphe. Amuse moi donc si tu le peux.

L'elfe jonglait habilement, semblant retrouver un royaume qu'il n'avait parcouru depuis longtemps. La métamorphe ne s'était pas encore lancée mais elle ne saurait se défiler devant pareil défi. L'entité se laissa hypnotiser par le mouvement des torches, faisant remonter à sa conscience des souvenirs enfouis. Elle avait pour comparaison les milliers de jongleurs qui avaient parcouru ses terres, les centaines que ses Gardiennes avaient rencontrées au cours de leurs voyages. Et sa froideur était impartiale.

Ils n'en étaient qu'aux échauffements et elle se demandait ce qu'elle allait voir ensuite.

Intéressant, elle ne s'en sortait pas trop mal. Compensant certaine faiblesse par des qualités qu'elle possédait. L'elfe accéléra quelque peu la rotation des massues, changeant leur trajectoire, les croisant en l'air formant un double arc de trainé de flamme.

L'humour vous sied fort bien. Mais vous aidera-t-il a survivre à l'infâme cadence qui suivra.
Mais si les pitreries sont quelques choses que vous appréciez nous pouvons y tenter un détour sans arrêtez la jonglerie.

Sur ces quelques paroles, l'elfe lança l'ensemble de ses massues en l'air, lame de feu s'exposant vers les cieux. A peine se fut-il assit en tailleur qu'elle retombaient dans ses mains pour retourner dans une valse d'enfer.

D'un coup sec, il en envoya une vers la métamorphe, longue courbe ascendante frôlant la voute céleste de la cathédrale.

A vous chère enfant. Montrez moi donc ce que vous valez sous cette forme.

Malgré sa position fort peu adéquate à ce sport l'elfe s'en sortait admirablement bien, les trois quilles volaient en tout sens revenant caresser, effleurer et encore la main de Sephi. Ses yeux representaient l'extase d'une vie oublié. Un contact renoué avec un passé dorénavant derrière ou enfouie en lui.

La température avait encore monté d’un cran, même dans la salle où ils se trouvaient tous les 3. L’énergie qui se propageait depuis le début semblait s’être épuisée, ce qui « inquiéta » l’entité. Un coup d’œil sur l’elfe et la métamorphe lui apprit qu’ils pouvaient continuer encore longtemps à ce rythme là.

Presse donc la cadence, fais-la entrer dans la danse qu’elle s’effondre à tes pieds, murmura-t-elle. Je ne pourrais la retenir encore longtemps, elle sent trop de choses, elle s’agite. Ces derniers mots furent à peine audible, pensée échappée des lèvres froides.

L'elfe entendit distinctement le murmure de l'entité derrière. Hocha imperceptiblement la tête.
Et reporta son attention sur la métamorphe. Les massues volaient en spirale dans les airs autour de sa position.

Un corbeau dites vous ? Savez vous qu'ils sont annonciateur de défaite ?

Sur ces mots l'elfe lanca ses dernières torches vers la métamorphe, arrivant juste à temps pour s'insérer dans son cycle de jonglerie. En attrapant, une, deux.
Il se trouvait juste devant la métamorphe, maitrisant six des huit torches dans une jonglerie enflammée, enfermant la métamorphe dans son cercle. Accélérant le rythme progressivement, laissant apparaitre une trainé de flamme spiralée. L'elfe porta son regard sur la métamorphe. Souria légèrement.

Ne jamais parler de Corbeau, il est la différence entre défaite et victoire.

Il propulsa une de ses massues, lui permettant de percuter en douceur, l'une de Cordelia. Suivant les siennes, il rattrapa sa dernière dans une jolie pirouette, alors que l'autre tombait d'un bruit mat sur le sol. L'elfe ralentit son rythme lentement, se tourna, regard souriant vers la métamorphe, laissant voir la lune blanche luire, d'une lueur éclatante.

Il est dit qu'on se recroisera un jour ... En attendant, petite métamorphe, vous avez oserais je dire ? Perdue.

Le femme considéra un instant l'espace vide qu'occupait Cordélia avant de disparaitre.

De toute façon, nous n'avons plus besoin d'elle pour nous mener. Dans sa voix, l'écho d'un haussement d'épaules. Venez, il est temps de retrouver ce que nous sommes venus chercher.

Et sans plus attendre l'elfe et son compagnon nain, elle s'engagea d'un pas résolu dans l'un des couloirs. Ce qui la guidait, c'était la petite flamme bleutée qui représentait l'enfant. Celle-ci était réapparue il y avait quelques minutes, correspondant au moment où Sanz l'avait libéré de sa bulle. Ne sachant maîtriser ces talents, elle ne percevait pas les changements qui s'opéraient insidieusement dans son âme. Pourtant, une angoisse sourde provenait du plus profond de son être, là où Grendelor commençait à s'agiter.

Je ne sais où est passée la nymphe, mais je pense qu'elle a encore un rôle à jouer là-dedans. Pressons le pas.

A mesure qu'ils approchaient de la salle du trône, la pression que Grendelor exerçait se faisait plus forte.

La présence se faisait plus forte, l'attirant comme un aimant. L'atmosphère s'était réchauffée et le Citadelle semblait se consumer dans sa folie. Le passage devant eux s'effondra soudainement, les libérant dans une gerbe fumante, naissance éclaboussante.

L'entité s'était laisser rouler sur le sol mouillé, se relevant prestement, aux aguets. Mais Sanz avait disparu. Ne restaient que Issac/Cassi avec dans leurs bras, Sargas. Alors même que son regard glacé se posait sur l'enfant et la marque sur son front, elle se sentit happée, tirée, refoulée. Elle n'eut que le temps de murmurer avant de s'effacer.

Il est trop tard. Mais elle sera forte s'il est à ses côtés, elle ne me quittera pas.

Et le corps de Grendelor s'affaissa mollement. Un sanglot le secoua et les yeux emplis de larmes de la guérisseuse rencontrèrent ceux de sa soeur tenant son fils.

Que lui a-t-il fait?

Sa voix n'était qu'un souffle inaudible mais une peine à broyer le coeur se dégageait de la femme à genoux.

L'entité disparue, laissant place à Grendelor.
Noyée dans le chagrin, elle implora la nymphe. Demandant, larmes aux yeux, ce que l'enfant avait subit.

L'elfe se sentit partir, profonde déception, de n'avoir rien put faire. Au fond de ses yeux, une faible lueur s'alluma, froide, dure ...
Reprenant le dessus, il s'agenouilla à côté de son amie. Passant son bras, sous ses épaules, il la releva.

Cassiopée, rend lui son fils. Et dit nous ce qui c'est passée.

Le regard de l'elfe exprimait toute la déception, la tristesse devant la situation.
Le phénix se déposa doucement sur les épaules de l'humaine, accompagnant sa tristesse, la soulageant.
Chant réconfortant.

Le nain, explorait calmement la salle, à la recherche d'un signe quelconque. Juste au cas où. Malgré l'absence de danger

De son corps épuisé, Grendelor demanda un dernier effort, celui de recueillir la chair qui l'avait quitté si soudainement. A terre, sans plus de force pour éviter les morceaux de la Citadelle qui s'effondrait, son regard noyé de regrets parcourait le corps de l'enfant à jamais marqué.

Un souverain...

Sa voix portait douleur et mépris. Douleur de n'avoir su le protéger du poids de la Destinée. Mépris pour celui qui n'avait vu que l'arme de sa Vengeance. Dans le coeur de l'impératrice de la Paix, une faille béante était née. Par un effort de volonté, elle réussit à la calfeutrer, la transformant en une bulle noire contenant un seul nom : Sanz. La jeune mère savait que la prochaine fois qu'elle croiserait l'ange noir, elle le tuerait. Sa seule pensée évoquait une rage brûlante, qu'elle s'empressa d'enfermer avant qu'elle ne diffuse autour d'elle.

Un coup sur son épaule lui rappela la réalité. Un bloc acéré venait de lui ouvrir la peau. Le regard turquoise passa sur Cassiopée.

Oui, tu m'aideras.

Ferme.

Puis se posa sur Sephi.

Je crois qu'il faut partir.

Sargas au creux d'un bras, Grendelor s'aida du second pour tenter de se relever. Son corps trembla, se redressa à demi puis s'effondra, sans conscience. Cette fois, les évènements avaient eu raison d'elle. Apeuré, le visage de l'enfant se plissa, se frippa et, comme tout nouveau-né, il se mit à pleurer à grands cris.

L'elfe, tellement dégouté par les propos de la nymphe, lui adressa tout juste un regard avant de tourner la tête vers le nain.

Kordrok, on y va. L'enfant et la mère doivent dormir. Et nous ne serons bientôt plus là ...

Dernières paroles énigmatiques.
Puis le nain approcha tranquillement, s'accrochant au bras de son ami, les tatouages luisants sur son corps retrouvant leur teinte bleuté. Sephi tenait son amie dans les bras, enfermant ainsi l'enfant le temps du transfert.
Un bloc de citadelle s'effondra, disparaissant dans la gerbe de flamme, noyé dans le chant du phénix.
Laissant là nymphe seule au milieu de cette désolation. Les cris de l'enfant disparaissant au milieu de ce brasier.


Douce arrivé en pleine chaleur, soir comme un autre. La maison de la guérisseuse se trouvait juste en face d'eux. La soutenant toujours, entourés des cris de l'enfant, l'elfe entra dans la maison, le nain ouvrant doucement les portes.
Déposant Grendelor sur son lit, il déposa son enfant dans ses bras, calmé pour un temps par le douox chant d'un phénix. La pauvre semblait déjà ailleurs. Dans un monde où seuls les rêves prédominent.

Regardant le nain, Sephi ajouta:

Devons la laisser ? Ou bien attendre son réveil ?

Le nain haussa un sourcil, mut par une réflexion intense dans son unique œil.

Nous n'avons guère de temps, le bateau doit partir dans l'heure suivante ... Renvoie l'oiseau ici.
Elle devrait comprendre.

Sur ces dernières paroles le nain sortit de la chambre, rejoignant le parvis. Ce n'était certainement pas sur un bateau qu'il se reposait. Vitupérant déjà contre la malchance. Il se cala contre le mur pour une courte attente.

L'elfe posa un dernier regard sur son amie.

Je ne serais pas là pendant un long moment. Fait attention à toi.

Regardant, l'oiseau celui-ci lui renvoya son regard, chaleur constante et apaisante des yeux larmoyant d'un phénix.
Il sortit de la pièce, retrouvant Kordrok, pour un nouveau voyage enflammée.
Quelques secondes plus tard, l'oiseau se posait sur le montant du lit, veillant sur la dame. Attendant l'éveil.