Indécrottable.
Reprends les rênes de ta vie. De ton cœur.
Cesse de rêver. Vit
Cesse de pleurer sur ce qui n’est. Accepte.
Cesse de te débattre. Résigne-toi.
Tu ne t’apportes que de la peine. Tu n’as de joie que dans l’impossible.
Ne peux-tu vivre sans soupirer comme une souillon devant un Prince ?
Tu dis toujours qu’il faut du temps. Que ce passage là est une étape. Qu’après, ça ira Mieux. Mais chaque jour est une étape. Chaque jour est une épreuve. Cesse de te chercher des excuses, cesse de reculer, détache-toi une bonne fois pour toute de cette Folie.
Ainsi se parlait-elle encore une fois. Monologue intérieur mille fois répété, rejailli, abîmé, délavé. Elle savait qu’elle avait raison, et pourtant.
Ce que tu construis patiemment, tu le détruis avec minutie.
Oui. Vraiment. Tu es Folle. Mais pas assez dangereuse pour être enfermée. Mais vois tous ceux que tu entraines avec toi. Avoues que tu as peur pour eux.
Fais quelque chose !
Cela faisait des mois, des années par certains aspects, qu’elle cherchait une solution. En vain. Elle ne savait comment s’en sortir et les rares fois où elle avait cherché de l’aide, ils ne l’avaient pas comprise. Même ceux qui partageaient sa Folie n’avaient conscience de la profondeur de sa détresse, du dilemme qui l’agitait, des afflictions qui la clouaient.
Son regard effleura à nouveau le pont, en face de sa fenêtre.
Tu sais bien que tu ne peux pas. Tu es incapable de faire du mal volontairement. Or beaucoup trop en souffriraient.
Trouve autre chose !
Ses pensées repartirent sur le sentier bien connu, évoquant une grotte, un cocon.
Non ! Tu ne peux pas fuir ! Pour les mêmes raisons. Et aussi parce que tu ne saurais pas survivre.
Mais alors quoi à la fin ?!
L’exclamation lui échappa, attirant un regard inquiet de son compagnon.
Laisse, je me parle toute seule, c’est rien.
Un sourire rassurant, il retourne à son écran.
Et elle, elle ne sait toujours pas, enchaînée par ses sentiments contradictoires.
Elle ne peut prendre parti.
Elle souffre.
Et attend un signe.