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 le bzh, devoir officieux [UF]

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le bzh




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MessageSujet: le bzh, devoir officieux [UF]   le bzh, devoir officieux [UF] Icon_minitimeVen 18 Jan - 17:14

Enoncé : "Une femme est au téléphone avec un homme qu'elle a rencontré sur internet. Tout en s'observant dans une glace, elle lui ment sur son physique. Raconte la scène de son propre point de vue."




Pluie d'été




Il se faisait déjà tard lorsque j’arrivai enfin chez moi. Sans plus attendre je me précipitai dans la salle de bain pour me démaquiller, fatiguée de cette journée trop monotone comme toutes les autres auparavant. Mes traits étaient affreusement tirés, la longue cicatrice ressortait de manière brutale, boursouflée et purulente. J’avais gardé en ma chair une trace indélébile de l’éclat de cette lame assassine brillant sous une pluie d’hiver.

Ma poche se mit à vibrer. Je n’avais pas envie de décrocher, juste d’aller me coucher. Le jean redevint immobile, laissant le temps aux joues de perdre ce qui leur restait de fard, puis se remit à vibrer. Déja lassée et me disant qu’au final l’appel pouvait être important, je me décidai à répondre. Numéro inconnu. C’est bien ma veine, me maudis-je intérieurement…


- Allô?
- Bonsoir, desiree_29… dit une voix masculine, grave. Je sus immédiatement que c’était lui, lui ce beau brun rencontré sur un banal forum de discussion. Je ne savais trop quelle attitude adopter, mais, attirée par l’enjeu, je voulus pour une fois me laisser emporter, pouvoir séduire comme bon me semblait, au lieu de raccrocher comme à mon habitude lorsque j’étais en proie à une intense émotion.
- Bonsoir, répondis-je d’une voix légèrement hésitante.
- Je te dérange peut-être? demanda-t-il doucement, sentant mon hésitation. Monsieur joue les protecteurs donc… Hummm, j’aime bien.
- Non, pas du tout, ne t’en fais pas. J’allais me démaquiller là.
- Ah ces femmes alors. Toujours à se pouponner, même le soir, me répondit-il en rigolant presque, m’arrachant au passage un début de sourire. Bon point pour toi.
- Ben ouais, mais c’est comme ça, on aime bien se regarder dans notre miroir, nous, lui répliquai-je sur le même ton.
- Dis-moi donc ce que tu vois dans ton miroir…

Petit malin, il arrivait à son but! Ce petit jeu m’amusait, en fait. Je prenais un malsain plaisir à manipuler, à dominer… Le miroir, toujours aussi sincère, me rappelait cette brûlure sur mon visage, cette douce sensation du sang qui coule sur ma peau...

- Je vois… une jolie jeune femme, aux longs cheveux de cuivre, des yeux verts clairs dans lesquels on aime se perdre comme dans un mensonge.
- De cuivre et d’émeraude, tu dois être magnifique.

Si seulement tu savais, mon pauvre, si seulement…

- Bah, on me dit que je suis sexy mais personnellement je me trouve moche.

Léger blanc… Merde, j’espère qu’il ne l’a pas mal pris…

- Je parie que c’est faux, tu sais que ce n’est pas bien de mentir?

Ca y est, je le tiens. Je ne peux empêcher un grand sourire de s’étendre sur mon visage, même si désormais en esquisser un est douloureux.

- Moi, mentir? Désolé, ce n’est pas dans mes principes. Mais si tu veux venir vérifier par toi-même…
- Hum, proposition acceptée. Demain au BHV, vers 15 heures? Si cela te convient.
- Ca me va. A demain donc, mon cher.
- A demain, ma belle.

Qu’il était facile de tromper ces hommes, redevenus bêtes primitives assoiffées de chair fraîche que de simples paroles suffisaient à rendre fous. Encore toute fière de mon coup, je finis de me débarbouiller, et allai enfin me coucher. Il me fallait dormir, histoire d’être en forme pour le bac.
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Nicolas




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MessageSujet: Re: le bzh, devoir officieux [UF]   le bzh, devoir officieux [UF] Icon_minitimeVen 25 Jan - 2:06

Correction en plusieurs parties - désolé, je suis dans un cybercafé.


Y'a du bon et y'a du moins bon.


En tout premier lieu, j'ai bien apprécié la façon dont la scène est amenée, c'est-à-dire sans artifice. On ne sent pas que la description vient des contraintes narratives et ça, c'est appréciable lorsque l'on veut sonner juste. Quoi de plus naturel en effet que de l'amener devant le miroir pour se démaquiller ? A vrai dire, si la façon dont tu caractérises le handicap de cette jeune fille n'était pas si caricaturale, cela aurait pu être une nouvelle inédite crédible et agréable.

Et c'est justement ça qui est dommage, car sur la forme, les choses sont parfois judicieusement écrites, notamment quand tu te projettes dans la tête de la jeune fille - sauf sur la fin où là, ça part en total n'importe quoi -. Je n'en suis pas une mais ça m'a semblé crédible et c'est déjà pas mal. Peut-être ai-je senti comme un décalage entre ce côté tiède et calculateur et l'âge de ton héroïne mais c'est sans doute aussi du à ma naïveté quant à la condition féminine de notre époque ; je l'aurais vu un peu plus âgée pour raisonner de la sorte. D'autant plus qu'une chose me choque : si elle trompe avec une telle aisance, comment se fait-il qu'elle ne se pose pas la moindre question sur ce fameux beau brun. Ne serait-ce pas ce qui aurait du naturellement venir à son esprit ? Erreur scénaristique ou je me trompe ? Ou alors c'est juste une petite conne crédule ?

D'ailleurs, une autre chose revient constamment dans tes écrits et celui-ci ne fait pas exception malgré les consignes que je t'avais imposées : il s'agit encore et toujours d'une jeune fille - elle passe son bac - là où je demandais une femme. La nuance existe. Aussi difficile à traiter que l'écart des sexes, il y a celui des âges et tu sembles rechigner à te défaire d'un monde de post-adolescence dans lequel tu puises continuellement tes références, alors que c'était aussi le but de l'exercice.

Ton gros problème, à mon sens, c'est lorsque tu tentes des morceaux de bravoure en roue libre, lorsque tu te détaches du terre-à-terre pour essayer de faire genre. Ca nous donne un titre totalement ésotérique, une description un peu grotesque de la défiguration de la jeune fille et une considération sur le sexe fort tout droit sortie de cette merde en boîte qu'est Sex & the City - mais en même temps, du coup, ça expliquerait des choses -.

A quoi elle ressemble cette fille ? Elle est timide, mal dans sa peau, dominatrice, calculatrice, légèrement maso... ? Tu traces des lignes mais qui ne concordent pas réellement comme si tu l'imaginais au fur et à mesure sans avoir cherché à la définir préalablement. Ce n'est pas un personnage de ton histoire, c'est un hybride qui passe par toutes les émotions en un instant, comme ça te chante. Penses-tu que tu as suffisament pensé à ce qu'était cette fille avant de la coucher sur papier ?

Avant de passer à une analyse sur la forme du texte, je peux tracer un bilan assez court de ce qu'il retourne à mon sens de ce premier exercice : tu sais naturellement décrire une situation banale - ce qui n'est pas chose forcément aisée - mais tu t'embourbes totalement quand on passe dans le domaine de l'invention, de l'extrapolation. Tu te retrouves alors en difficulté et tu alignes caricatures et formules toutes faites.


EDIT A LA DEMANDE DU CORRIGE : oui, bon, c'est vrai, l'orthographe est correcte Tire la Langue Très Heureux
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Nicolas




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MessageSujet: Re: le bzh, devoir officieux [UF]   le bzh, devoir officieux [UF] Icon_minitimeVen 25 Jan - 18:33

Seconde partie de la correction - en cours


Citation :
Pluie d'été
On est plus enclin à accorder une license poétique au titre d'un texte qui tient debout qu'à quelque chose de plus... artisanal. Néanmoins, ça se tient pour peu qu'on s'attarde à la fin du premier paragraphe ; on est six mois après la blessure - ou dix-huit ou plus, mais ça perdrait de son intérêt - et du coup c'est une façon assez subtile d'amener la notion de temps dans ta prose. D'où le fait qu'à froid, je revienne sur ce qui a été dit à ce sujet dans mon message précédent.


Citation :
Il se faisait déjà tard lorsque j’arrivai enfin chez moi. Sans plus attendre je me précipitai dans la salle de bain pour me démaquiller, fatiguée de cette journée trop monotone comme toutes les autres auparavant.
Après sans plus attendre, il aurait été de bon ton d'insérer une virgule.
Trop monotone comme toutes les autres auparavant, c'est extrêmement lourd comme tournure et à deux doigts d'être redondant. Inutile d'en rajouter dans le registre : on a déjà enfin, sans plus attendre, précipitais, fatiguée... l'idée est là. Trop en faire sonne faux et est contre-productif.


Citation :
Mes traits étaient affreusement tirés, la longue cicatrice ressortait de manière brutale, boursouflée et purulente. J’avais gardé en ma chair une trace indélébile de l’éclat de cette lame assassine brillant sous une pluie d’hiver.
Là, c'est le passage qui tue... le texte. Ca commence par une maîtrise complètement approximative du vocabulaire employé. Brutale ? A la limite oui, mais c'est plus une notion d'immédiateté. Boursouflée ? Non. Ca veut rien dire ressortir de manière boursouflée. Purulente ? Même remarque que pour boursouflée, sans compter que purulente, ça signifie tout de même que ça exsude du pus. Une cicatrice le fait rarement sans raison. J'avais gardé en ma chair : c'est pas un petit peu cliché comme tournure ? Une fille, dans sa tête, elle se dit réellement j'avais gardé en ma chair ? Une trace indélébile de l'éclat de cette lame assassine brillant sous une pluie d'hiver. C'est très long, c'est extrêmement cliché. Pourquoi ? Entre autres, c'est du au fait que tu utilises deux paires de locutions déjà fortement connotées roman de gare, à savoir trace indélébile et lame assassine. Essaye de trouver par toi-même les mots qu'il faudrait au lieu d'employer des phrases toutes faites.


Citation :
Ma poche se mit à vibrer. Je n’avais pas envie de décrocher, juste d’aller me coucher. Le jean redevint immobile, laissant le temps aux joues de perdre ce qui leur restait de fard, puis se remit à vibrer. Déja lassée et me disant qu’au final l’appel pouvait être important, je me décidai à répondre. Numéro inconnu. C’est bien ma veine, me maudis-je intérieurement…
Fais attention à varier ton vocabulaire. Mit à vibrer puis remit à vibrer à deux phrases d'intervalle, ça fait... heu... trop. Ta troisième phrase contient une tournure stylistique assez étrange qui laisse plus ou moins entendre que le fard se barre tout seul des joues, du fait que la poche du jean ne vibre pas : essaye de la reformuler. Se maudir intérieurement, c'est dans la même veine que lame assassine et trace indélébile, dans le genre les mots qui vont en duo préfabriqué, mais ici ça passe : le tout est de ne pas en abuser.


Citation :
- Allô?
- Bonsoir, desiree_29… dit une voix masculine, grave. Je sus immédiatement que c’était lui, lui ce beau brun rencontré sur un banal forum de discussion. Je ne savais trop quelle attitude adopter, mais, attirée par l’enjeu, je voulus pour une fois me laisser emporter, pouvoir séduire comme bon me semblait, au lieu de raccrocher comme à mon habitude lorsque j’étais en proie à une intense émotion.
- Bonsoir, répondis-je d’une voix légèrement hésitante.
- Je te dérange peut-être? demanda-t-il doucement, sentant mon hésitation. Monsieur joue les protecteurs donc… Hummm, j’aime bien.
- Non, pas du tout, ne t’en fais pas. J’allais me démaquiller là.
- Ah ces femmes alors. Toujours à se pouponner, même le soir, me répondit-il en rigolant presque, m’arrachant au passage un début de sourire. Bon point pour toi.
- Ben ouais, mais c’est comme ça, on aime bien se regarder dans notre miroir, nous, lui répliquai-je sur le même ton.
- Dis-moi donc ce que tu vois dans ton miroir…
Je ne savais trop, oui ça se dit, mais étant donné les circonstances, rajouter un pas, plus oral, irait mieux avec le ton général. La dernière phrase de ce second paragraphe est trop longue ; prends ton temps pour expliquer chaque fait au lieu de tenter de tout synthétiser en une seule, d'autant plus que ça te pousse à faire quelques pirouettes au niveau du vocabulaire qui ne rendent pas très esthétique - attirée par l'enjeu ; c'est quoi l'enjeu ? Un brun ? -. Hésitante/hésitation, nouvelle répétition dans des phrases trop proches. Je te dérange peut-être ? c'est jouer les protecteurs ? C'est réellement l'idée que tu as voulu exprimer ? Auquel cas, je pige pas mais en même temps tu as l'air d'être passé maître en décryptage sexuel.


Citation :
Petit malin, il arrivait à son but! Ce petit jeu m’amusait, en fait. Je prenais un malsain plaisir à manipuler, à dominer… Le miroir, toujours aussi sincère, me rappelait cette brûlure sur mon visage, cette douce sensation du sang qui coule sur ma peau...
Comme j'ai dit dans le premier message : est-ce que c'est crédible qu'elle passe si vite d'un extrême à l'autre ? D'autant plus que tu écris plus haut pour une fois, ce qui impliquerait plutôt qu'elle soit néophyte en la matière. cette douce sensation du sang qui coule sur ma peau. D'où vient cette idée d'introduire, on ne peut plus subitement, cette notion de masochisme que rien ne laissait deviner jusque-là ? Ca ne détonne pas totalement, mais c'est un peu brusque. D'autre part, le fait d'employer le présent - coule - ne signifie-t-il pas qu'elle ne se réfère pas uniquement au passé, lorsqu'elle a été défigurée, mais plutôt qu'elle est - depuis ? - coutumière du fait ? Fait voulu ou errement de la conjugaison ? Finesse ou hasard objectif ?


Citation :
- Je vois… une jolie jeune femme, aux longs cheveux de cuivre, des yeux verts clairs dans lesquels on aime se perdre comme dans un mensonge.
- De cuivre et d’émeraude, tu dois être magnifique.

Si seulement tu savais, mon pauvre, si seulement…

- Bah, on me dit que je suis sexy mais personnellement je me trouve moche.

Léger blanc… Merde, j’espère qu’il ne l’a pas mal pris…

- Je parie que c’est faux, tu sais que ce n’est pas bien de mentir?
Rien à redire là-dessus.

Citation :
Ca y est, je le tiens. Je ne peux empêcher un grand sourire de s’étendre sur mon visage, même si désormais en esquisser un est douloureux.

- Moi, mentir? Désolé, ce n’est pas dans mes principes. Mais si tu veux venir vérifier par toi-même…
- Hum, proposition acceptée. Demain au BHV, vers 15 heures? Si cela te convient.
- Ca me va. A demain donc, mon cher.
- A demain, ma belle.
Je ne peux empêcher un grand sourire de s’étendre sur mon visage, même si désormais en esquisser un est douloureux. Esquisser c'est bien en deça de s'étendre, du coup, elle doit sacrément souffrir, ta copine. Là encore, fais attention au vocabulaire que tu emploies. D'autre part, outre le fait que la phrase est un peu trop sortez-les-violons, la relation au temps que tu y introduis par le désormais est étrange : cette blessure n'est pas d'hier, elle a pu s'acclimater plus ou moins à ce changement. Le terme me semble au moins superflu.


Citation :
Qu’il était facile de tromper ces hommes, redevenus bêtes primitives assoiffées de chair fraîche que de simples paroles suffisaient à rendre fous. Encore toute fière de mon coup, je finis de me débarbouiller, et allai enfin me coucher. Il me fallait dormir, histoire d’être en forme pour le bac.
Cette phrase me hérisse le poil, pas uniquement du point de vue du sens - après tout, c'est une petite conne, elle est en droit de penser ce genre de trucs -, mais surtout dans sa formulation. Une nouvelle fois, tu te lances dans une longue formule tout en style, mais qui tombe à plat. Pas uniquement parce que nous sommes encore dans le cliché, mais surtout car ton allégorie ne tient pas la route : si on compare les hommes à des bêtes primitives assoiffées de chair fraîche, en quoi de simples paroles les rendraient-ils fous ? Un animal qui a faim, tu lui parles il s'en fout, barre. Quant à la brutalité et l'incongruité de la chute, j'en ai parlé dans ma première partie.



Question subsidiaire :
pourquoi mettre des balises (color=white) sachant que le blanc est la couleur par défaut des messages du forum ? :heart:
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