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 [Unique] Les Laboratoires [Armurerie et écrits]

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Teclis
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MessageSujet: [Unique] Les Laboratoires [Armurerie et écrits]   [Unique] Les Laboratoires [Armurerie et écrits] Icon_minitimeDim 28 Mar - 18:49

La masse imposante de la cathédrale de Belthil représente le culte des Enfants sur Ter Aelis, cependant, elle n'est que la partie émergée de l'iceberg. En effet, dans les sous-sols du bâtiment, le Primat, l'Archiviste et leurs confrères ont réalisé quelques modifications dans les fondements du bâtiment.
Ainsi, ce qui apparaissait comme d'anciennes chambres ont été converties en armurerie. Un laboratoire a été installé sur deux niveaux dans les catacombes. On pourrait mentionner aussi une ancienne réserve convertie en salles de tortures et de détention, ou l'installation d'une bibliothèque...

Le personnage que l'on croisera le plus souvent dans ces lugubres locaux est Teclis, l'archiviste en lui-même. L'érudit passe son temps entre le laboratoire, les étagères de sa bibliothèque et à hurler sur ses apprentis. Les rares fois où il déserte ces lieux, c'est pour monter bricoler dans les greniers de la Cathédrale. Il lui arrive aussi de partir en mission de temps à autres.
Cependant, d'autres personnages sont souvent vus aux sous-sols. Le Primat De Vaanne y fait de longues recherches sur les démons et n'a de cesse de perfectionner lui-même Antienne, sa lame fétiche. Il s'est d'ailleurs arrogé une petite partie du laboratoire, au grand dam de Teclis que seul le respect de la hiérarchie a fait taire. On y trouve aussi la mystérieuse Sharah'in très douée pour faire parler les hérétiques et les prisonniers détenant des informations capitales.

Parfois, Exodus et TeaR descendent dans les bas-fonds. Ils ont pour charge de tester les armes expérimentales inventées par l'Archiviste. Cette mission dangereuse leur fut confiée par le Primat. Après test, les deux compères établissent les qualités et défauts des armements, souvent couverts d'égratignures et de brûlures. Enfin, on voit parfois vagabonder Laylay dans ces étages. Le nouveau venu farfouille dans les bibliothèques, heureux de perfectionner ses connaissances dans la sainte religion. Silencieux, il vagabonde entre la lecture et ses propres activités.

Quoi qu'il en soit, suit une liste des inventions qui sont nées du cerveau de chacun des enfants. Naturellement, à la vue de la nature des ennemis que la Confrérie a à combattre en Ter Aelis, l'arsenal se sera grandement diversifié au fil du temps.
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Teclis
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MessageSujet: Re: [Unique] Les Laboratoires [Armurerie et écrits]   [Unique] Les Laboratoires [Armurerie et écrits] Icon_minitimeMer 21 Avr - 23:34

Arbalète à répétition : Version plus légère de l'arbalète, elle a été conçue et perfectionnée par le Grand Archiviste durant de nombreuses années.
Bien qu'elle n'ait pas un pouvoir de pénétration aussi important que sa version standard, l'arbalète à répétition peut décocher jusqu'à huit traits en moins de dix secondes. Cette prouesse est due à la présence d'un mécanisme de torsion particulier, qui se réarme tout seul. De plus, aucun besoin d'insérer un carreau à chaque tir : des chargeurs contenant de six à seize carreaux permettent un réarmement rapide et optimal.. Grâce à cette arme, même en infériorité numérique, les Enfants peuvent en répondre à n'importe quel ennemi concernant le combat à distance.

[Unique] Les Laboratoires [Armurerie et écrits] Arbalterption

Pistolet à répétition : Création sortie tout droit du cerveau embrumé de Exodus, le pistolet à répétition est une variante encore plus dangereuse -pour l'ennemi ainsi que pour l'utilisateur- des armes à feu portatives. Peu de membres de l'ordre se servent de la technologie permise par la poudre : celle-ci est volatile. Néanmoins, quelques répurgateurs impétueux n'hésitent pas à tirer à tout va avec de peu fiables pistolets.
Exodus, prônant que leur efficacité n'est plus à démontrer face à l'hérétique, a forgé une version capable de livrer un vrai barrage de feu. La décharge, tirant à l'unisson six projectiles d'acier à têtes explosives (chargées de billes de plomb et de poudre) est capable de pulvériser n'importe quoi. Pour l'heure, le répurgateur n'a encore eu désagrément résultant d'un dysfonctionnement de son pistolet...

[Unique] Les Laboratoires [Armurerie et écrits] Pistoletrptition

Arbalète tueuse de dragon : Prototype au stade expérimental , l'arbalète tueuse de dragon est une version très lourde de son équivalent standard. Elle a été inventée exprès par Teclis pour chasser de grands adversaires, et pénétrer sans problème leurs protections magiques ou physiques.
Pesant près de trente kilos, l'arme se charge avec de lourds carreaux noirs à la pointe acérée. Le trait est projeté par une mécanique alchimique complexe, fonctionnant apparemment sur un système de gaz. Quoi qu'il en soit, le tir est assourdissant : une violente détonation retentit, le recul est important et le carreau part à la vitesse d'une balle de fusil.
L'impact pulvérise carapace, chair et os. Quasiment tous les adversaires meurent sur le coup si le trait atteint une partie vitale .Cependant, sa complexité de maniement et sa lenteur font de cette arme un objet à utiliser de façon exceptionnelle.

[Unique] Les Laboratoires [Armurerie et écrits] Arbaleteacry

Grenades : Il existe des dizaines de types de grenades au sein de l'ordre. Elles fonctionnent en général toutes sur le même modèle : un fût, souvent rond, contenant une réserve de poudre et une goupille, qui retirée, produit une étincelle, enflammant une mèche en contact avec ladite réserve de poudre. Il est possible de raccourcir ou de rallonger le délai d'explosion en changeant la taille de la mèche.
En général, les grenades sont remplies de morceaux de métal minuscules, qui déchiquètent les chairs lors de la déflagration. Certaines sont spécialement prévues pour lutter contre les démons, car les shrapnels sont au préalable sanctifiés dans de l'eau bénite.
Au sein des enfants, c'est TeAr qui a fait de cette arme une de ses spécialités. Il aime à en concevoir de nombreuses, même si on ne sait pas s'il s'en sert lui-même au combat.

[Unique] Les Laboratoires [Armurerie et écrits] Grenadeh

Dispositifs de lame : Dans le culte de l'Unique, de nombreux combattants modifient eux-mêmes leurs lames en leurs ajoutant des poches à poison, des compartiments spéciaux ou des longueurs supplémentaires dissimulées.
Si les armes blanches de qualité moyenne peuvent être perfectionnées facilement par n'importe quel profane, les reliques de l'Ordre ne sont autorisées à être touchées que par des mains expertes. Il est très rare et très difficile de rajouter des fonctions à de tels artefacts. D'une part car ils n'en ont souvent pas besoin, de l'autre car on ne consent pas à dénaturer les présents de l'Unique. L'épée du Primat, Antienne, est le parfait exemple d'une puissante arme améliorée par son possesseur. Les inquisiteurs et répurgateurs chevronnés possèdent très souvent une pléthore d'armements maintes fois arrangés par leurs soins.
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Teclis
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MessageSujet: Re: [Unique] Les Laboratoires [Armurerie et écrits]   [Unique] Les Laboratoires [Armurerie et écrits] Icon_minitimeLun 31 Mai - 1:51

Tandis qu'on célébrait une messe dans la grande Cathédrale, le chant des fidèles faisant vibrer les vitraux de la nef, le maître archiviste Teclis fouinait dans les souterrains de la glorieuse bâtisse.
Il s'évertuait à pester contre les anciens fidèles qui avaient lamentablement entretenu les archives du culte.


- Grumph... Le Primat a pris -pour une fois- une excellente initiative en brûlant cette bande de pourceaux incultes et démoniaques, grogna t-il en feuilletant une pile d'ouvrages renversée.

Il lut rapidement les couvertures poussiéreuses et délavées, émis une série de grognements peu engageant, et fit un rapide tri. Les livres jugés utiles étaient soigneusement rangés dans un chariot tandis que les autres rejoignaient un énorme tas de papier crasseux.
Teclis reprit une nouvelle pile et lut les titres à voix basse.


- « Comment bannir les hérissons possédés. », au bûcher, « 25 idées novatrices sur l'ouverture d'esprit envers les autres religions », au bûcher, « Recensement des huit cent dernières possessions démoniaques de lombrics », de même, « Philosophie : Il ne faut pas nécessairement tuer l'hérétique. »... MAIS CE N'EST PAS POSSIBLE, s'époumona t-il d'un coup, CE N'EST PAS UNE BIBLIOTHEQUE ICI ! C'EST UNE RESERVE DE BOIS DE CHAUFFAGE POUR L'HIVER !

Avec des gestes brusques, il envoya un à un avec violence les écrits sur le futur tas de cendres qui trônait non loin. Puis, il se releva et se dirigea vers le chariot, caressant machinalement la reliure d'un petit carnet.

- Haaaa. Mon pauvre et si brillant esprit au contact de ces déchets de la pensée... heureusement que vous êtes là mes tous beaux. Avec affection, il sortit le petit cahier et l'ouvrit comme on berce un nouveau né. « 666 manières de torturer l'hérétique pour son bien », ça c'est un chef d'œuvre ! Ou encore « Requiem : détruire le démon par la raison ».

Une petite larme coula le long de la joue dure de l'archiviste, qui reposa avec douceur le carnet là ou il l'avait pris. Puis, l'homme se tourna vers une nouvelle étagère et entrepris de recommencer à trier. C'est après avoir conservé un gros volume répertoriant les autres cultes de Ter Aelis que sa main cogna contre quelque chose de froid et métallique.
Curieux, Teclis y regarda de plus près pour découvrir un levier ancien contre lequel une araignée avait tissé sa toile. Intrigué, il l'actionna et une vieille cache s'ouvrit dans un grincement sinistre.



La Coiffe du Pénitent : La Coiffe du Pénitent est un ancien artefact retrouvé dans la cathédrale de Belthil. D'après les recherches de l'archiviste, elle a appartenu a à ancien inquisiteur dépêché par la première mission du culte en Ter Aelis.
Très pieu et fervent, l'homme de foi a écumé le continent durant des années, brulant l'hérétique et pourchassant le démon. Il finit par disparaitre sans laisser de traces et nul ne sait comment sa coiffe parvint jusqu'aux Enfants. Miracle ou plus sinistre raison, qui sait ?
Quoi qu'il en soit, perfectionnée par Teclis, cette sainte coiffe permet de convertir la foi de son porteur en barrière anti-psychique. Toutes les attaques mentales et illusions se disperseraient dans les environs immédiats de la Coiffe du Pénitent. Néanmoins, ce présent de l'Unique ne peut-être ceint sur la tête de n'importe qui. Celui qui l'arbore doit être d'une piété exceptionnelle. Un exemple de grandeur et de dévotion pour le culte.
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Teclis
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MessageSujet: Re: [Unique] Les Laboratoires [Armurerie et écrits]   [Unique] Les Laboratoires [Armurerie et écrits] Icon_minitimeMar 15 Juin - 15:51

- EUREKA ! hurla l'archiviste dans son laboratoire. Enfin, j'ai réussi, après des mois de travail et d'efforts !

Teclis prit une fiole remplie d'un produit rose en ébullition, apparemment instable et le versa dans un grand bac d'eau froide. Il y eut un crépitement et des étincelles sautèrent un peu partout dans tous les sens. Certaines enflammèrent quelques parchemins éparpillés aux alentours ou creusèrent de petits trous dans la robe pourpre du savant.
Ce dernier retira ses lunettes de protection en voyant que la solution saumâtre s'était figée en un liquide qui irradiait le froid. Avec précaution, il plongea une cuillère dans cette nasse et avala son contenu en souriant jusqu'aux oreilles.


- MOUHHAHAHAHAHAHA ! ENFIN ! J'AI INVENTE LA GLACE A LA FRAISE !!! Et ce sera que pour moi !



Glace à la fraise : Délicieuse friandise sucrée et glacée, à consommer sans modération !

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Teclis
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MessageSujet: Re: [Unique] Les Laboratoires [Armurerie et écrits]   [Unique] Les Laboratoires [Armurerie et écrits] Icon_minitimeDim 8 Aoû - 16:34



Longue vue aux trois lentilles : Depuis longtemps, le culte fait usage d'objets permettant la localisation de l'ennemi à longue distance. Néanmoins, les longues vues ne sont utilisées que par les jeunes membres de l'ordre. Les inquisiteurs et les répurgateurs, chevronnés, préfèrent se fier à leur vue ou à leurs autres sens pour repérer d'éventuels hérétiques. D'aucun dirait que ce sont de vieux combattants archaïques et réfractaires à la technologie.
Ce modèle de longue vue a été muni de trois lentilles différentes. La première permet d'apprécier normalement les évènements se déroulant à environ un kilomètre de soi. La seconde, une fois en place, à la prodigieuse propriété de capturer les sources lumineuses pour offrir une vision bien meilleure dans le noir à son utilisateur. Il est cependant recommandé de ne jamais l'utiliser la journée sous peine de voir sa rétine griller complètement.
La dernière lentille est excessivement particulière. Elle a pour rôle de mettre en relief les ombres plutôt que les sources lumineuses. De ce fait, si les gens et l'environnement apparaissent flous et ternes, les silhouettes obscures ressortent particulièrement. Très utile dans une foule très dense pour repérer des individus suspects, l'usage trop intensif de cette lentille peut conduire à de sérieuses altérations de la vue.




Dague de la dernière chance : Née de la collaboration du Primat, de TeAr et d'Exodus, ces dagues ont été créées pour anéantir un hérétique en se sacrifiant au nom de l'Unique. En effet, la mort est quasi-assurée pour les deux combattants.
La lame creuse de la dague se finit par une cavité pleine de poudre située dans sa pointe. En plantant l'objet dans un corps étranger, l'enfant peut activer une amorce qui déclenche l'explosion de la poudre. Inutile de dire que la déflagration qui s'en suit est particulièrement sanglante. Le Primat De Vaanne a particulièrement insisté pour que chaque membre de l'ordre en porte une, et n'hésite pas l'utiliser. Exception faite des individus d'Exodus et de Teclis. Interrogé là-dessus par Sharah'In, l'inquisiteur aurait déclaré assez agacé « le premier serait capable de se faire sauter en coupant une tranche de lard, tandis que le second provoque déjà bien assez d'explosions comme ça ! »


[Unique] Les Laboratoires [Armurerie et écrits] Mecanismeserrurexiiesie

Serrures à mot de passe : Il est répandu dans le culte de l'Unique que les portes des plus grands édifices ne s'ouvrent que sous la prononciation très claire d'un mot de passe. La plupart du temps, le travail est effectué par de brillants serruriers doublés de grands sanctificateurs.
Néanmoins, l'archiviste a travaillé pour miniaturiser le concept. Il peut dorénavant adapter les serrures sur de petits coffres ou même un sac. Le labeur reste compliqué et long et seul un supérieur hiérarchique autoritaire et tyrannique peut motiver le savant à reproduire cette invention, illustration de minutie et de précision.
Néanmoins, c'est Teclis qui choisit les mots de passe activant ou désactivant ladite serrure. En général, ils restent affreusement compliqués pour qui n'a pas une lecture régulière des annales de l'ordre.


[Unique] Les Laboratoires [Armurerie et écrits] Croixenbois

Allumettes du Saint Enfer : Ce surnom donné à de petites croix en bois par Teclis n'est en rien représentatif des caractéristiques de l'étrange objet.
L'Enfant TeAr taille grossièrement dans du bois de petites croix incarnant sa dévotion envers l'Unique. Ces dernières sont capables, une fois enflammées, de brûler durant de très longues heures sans aide particulière. Intrigué, l'archiviste les a analysées sous toutes les coutures sans comprendre comment l'orphelin fanatique pouvait parvenir à un tel résultat. Il semblerait qu'une partie latente de ses talents de pyromancien se déverse dans ces créations très banales. Elles sont en tout cas utiles pour s'éclairer et ne consomment aucun combustible.


[Unique] Les Laboratoires [Armurerie et écrits] Canardenplastique

Canard en plastique jaune qui fait *pwik pwik* : Pourquoi donc l'archiviste a pris la peine de créer une telle abomination, nul ne sait. Il a passé de nombreuses nuits, seul, à imaginer cet étrange objet fabriqué dans un matériau résistant et élastique.
La tête de ce charmant vernaculaire se veut niaise au possible, son regard abruti. La couleur jaune renforce l'effet de candide innocence qui émane de la création. Cependant, c'est le bruit qu'elle émet qui est particulièrement agaçant. En appuyant sur le ventre plein d'air, un doux *pwik pwik* émane de l'artefact. Pour l'heure, le canard en plastique jaune qui fait *pwik pwik* est tombé entre les mains d'Exodus, qui l'a tout de suite adopté. Fin mélomane, le répurgateur a composé de nombreuses mélodies rythmées grâce aux capacités musicales rudimentaires de l'objet.
C'est sans compter sur le Primat De Vaanne, qui parcourt la nuit les alentours glacials de sa loge en compagnie de sa zweihander, chassant l'entité qui s'amuse, selon lui, à pourrir ses nuits par un son horriblement désagréable et strident.
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Exodus (...)
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MessageSujet: Re: [Unique] Les Laboratoires [Armurerie et écrits]   [Unique] Les Laboratoires [Armurerie et écrits] Icon_minitimeMar 19 Oct - 23:29

Citation :
Plusieurs mois avant l'arrivée des Armées, peu après les évènements survenus dans le Cimetière.

- Tu es sûr? Demanda Teclis. Il serait moins coûteux en monnaie et en temps de la réparer à partir du morceau d'origine.

La fraicheur du laboratoire qui accompagnait généralement une discussion avec l'Archiviste avait laissé place à la chaleur latente des forges. Les bruits de produits en ébullition et d'instruments de verre s'entrechoquant s'était effacé, laissant le vacarme au soin des marteau battants sur le fer et des barres brûlante plongées dans la trempe, le tout résonnant depuis les hautes ogives.

- Certains, lui répondit Exodus en lui tendant sa rapière encore au fourreau. A quoi bon réparer si c'est pour qu'elle se brise à nouveau? Non, cette lame a beau m'avoir été d'un grand secoure, elle est aujourd'hui brisée. Il m'en faut une nouvelle.

Teclis prit l'arme qu'on lui tendait et la sortie du fourreau d'un mouvement digne. Il contempla la rapière sur toute sa longueur: une poignée et une garde décoré d'argent, aux spirales délicatement forgées; une lame d'un peu plus de 90cm, ciselé à sa base selon les modèles votifs propres à l'inquisition, lesquels ciselures remontaient sur les vingts premiers centimètres avant de rencontrer les premières fissures.
L'impact de l'épée du Sanguins avait malmené la lame principalement sur sa moitié supérieur, brisant une partie du tranchant qui avait perdu de nombreux éclat et propageant les fissures sur presque toute la longueur. Les prières de combats utilisés par la suite dans le cimetière avait finis d'achever l'arme, qui n'avait tenu bon que par miracle (heureusement communs pour les Enfants, du moins aimaient-ils à le croire).


- C'est vrai, elle est fichue, fit l'Archiviste avec tristesse.

Il admira une dernière fois la rapière bénie, un travail d'orfèvre malgré son état puis, poussant un soupir, s'empara d'un marteau placé sur sa gauche, posa la lame à plat sur l'enclume la plus proche et abattit le marteau. L'arme se brisa dans un bruit presque cristallin, projetant des éclats de taille variée tout autour de Teclis. Ce dernier se pencha et se fit un devoir de ramasser le moindre bris et de le placer dans un tissu épais.


- Une fois refondu, je pourrais m'en servir pour compléter l'alliage, dit-il d'un ton expert. Je conserve la garde tel-quel ou tu en veux une nouvelle?

- Non, j'ai justement une demande un peu particulière à te faire concernant la garde. Quelque chose qui devrait te plaire, précisa-t-il avec un petit sourire. Par contre j'aimerais que tu m'explique cette histoire d'alliage: je t'ai demandé une nouvelle lame en acier bleu n'est ce pas? Alors pourquoi le couper avec un ingrédient certes de bonne qualité mais aux propriétés inférieurs?

Teclis lâcha un soupir, tout en se tenant l'arête du nez entre deux doigts. Il ne savait pas ce qui l'exaspérait le plus, entre l'ignorance crasse de ces contemporains et les métaphores involontaires mais culinaires d'Exodus.

- Pour faire simple, commença-t-il, je te félicite tout d'abord pour le choix du matériau. L'acier bleu de Réhan est une merveille, mais il est surtout difficile à obtenir et donc très cher. Aussi dilapider tout une livraison de ce précieux métal en une seule arme serait une hérésie de dernier ordre. Ensuite, il faut savoir que si sa solidité et sa pureté on fait de lui une légende, son manque totale de souplesse, même durant le martelage, en a fait le cauchemar de tout forgeron. Et cet extraordinaire rigidité est le principale problème de ta commande: tu aurait demandé une reproduction d'Antienne en version longue, pas de problème, une lame en acier bleu pur aurait pu convenir, à défaut d'être soulevé. Mais pour une rapière qui est, j'espère que je ne t'apprend rien, une lame connue pour sa flexibilité, je pense ne pas me tromper en parlant d'incompatibilité logique héréditaire! Donc alliage. C'est compris?

Exodus le regarda quelques instants qui semblèrent durer une éternité sans qu'aucun œil à deux cent mètres à la ronde n'ose ciller.

- En gros la sauce est trop forte et il faut la rallonger. C'est bon, j'ai compris.

- On va dire que oui, soupira Teclis avec lassitude, comprenant soudain tout le respect que le monde de l'Unique se devait d'accorder au Primat. Au passage, tu ne m'as pas dis comment tu comptait payer le-dit métal. Je peux le commander, mais surement pas pour tes beaux yeux: il va falloir participer aux frais, et à hauteur minimum de cent pour cent.

- Ne fût-il pas écris "ce que tu donnes te sera rendu au centuple"? Hasarda Exodus.

- Si l'on est dans la reprise libre des Textes, je me permet de citer le suivant: "ne laisse jamais le marchand partir avec la paye, la monnaie et l'objet de la transaction, sous peine d'être traité d'idiot".

- Ce n'est même pas issu des Textes, s'indigna Exodus, c'est un proverbe!

- Ça reste vrai dans notre cas, asséna Teclis. Alors explique moi comment tu compte allonger la monnaie quand chacun ici sait que le Primat t'a sanctionné à hauteur de soixante-quinze pour cent ta solde pour contribuer au remboursement des celliers, et ce depuis déjà trois mois.

Le visage du répurgateur afficha un sourire espiègle.

- L'art de la comptabilité est très intéressant tu sais? Tiens, pas plus tard qu'il y a trois mois, j'ai appris qu'une tâche infime pouvait aisément passer pour une virgule, surtout si elle était situé entre deux chiffres.

- Hum, fit Teclis avec circonspection, je ne sais pas si j'ai très envie d'en savoir plus. Quoi qu'il en soit, si tu as de quoi payer ta commande, je pense pouvoir m'y atteler dès que j'aurais reçu l'acier.

- Combien de temps d'après toi?

- Je dirais deux bons mois.

- Deux mois! Dans ce cas, je dois vite me trouver une arme de substitution dans la caserne des Jurés. Sans ma lame, je me sens tout nu, presque désarmé.

Il conclut sur ces mots et quitta l'atmosphère étouffant des forges, laissant seul l'Archiviste qui eu tout le loisir de dénombrer les couteaux, dagues, lames courtes et pistolets qui pendaient, accrochés aux diverses bandoulières et brassards du Répurgateur, voire même aux bottes.

- Oui, ça crève les yeux.

* * *

- Tu es sûr? Demanda Exodus.

- A ton avis? Dit Teclis avec un regard exaspéré. Un artisan passe-t-il voir souvent son client pour lui dire "je crois que j'ai terminé mais c'est pas sûr"?

- Oui, bon... répondit un répurgateur gêné. Disons que c'était pour la forme. Puis, avec l'étincelle dans le regard de l'enfant à qui l'on offre le plus beau jouet de ses deux prochaines semaines: Tu l'as avec toi?

Préférant ne pas répondre , Teclis chercha un coin de table dégagé – ce qui n'était pas le plus facile à trouver dans la cellule d'Exodus, entre les amoncellement de livres, de restes de repas et de... trucs, à défaut de définition exacte – et y posa un long paquet de toile qu'il venait de tirer de sa robe. Il défit une à une les attaches, avec une lenteur volontairement théâtrale, et releva la toile qui couvrait la nouvelle rapière.

- Voilà ta...

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que l'arme avait fait un déplacement instantané de la table aux mains frétillantes d'Exodus. Jamais il ne l'avait vu aussi rapide, et pourtant il avait été témoin de nombres disparitions soudaines d'assiettes de pâtes au réfectoire.
Le répurgateur passa ses doigts sur le fourreau noir ébène avant de sortir l'arme d'un mouvement sec.

L'acier brillait de reflets bleutés sur toute sa surface, de la pointe à la garde, cette dernière brillant d'or et d'argent. La fusée noire était filigranée d'or et le pommeau fait d'acier, tandis que la garde en demi-panier, finement ciselé, couvrait le haut de la main ainsi qu'un quillon en S avant de partir en une cascade de volutes s'enroulant autour du poignet, à la fois efficace et esthétique. La lame quant à elle partait de la garde sur environ quatre-vingt-dix centimètres pour se terminer en une pointe parfaite.
Tranchante sur les deux bords, elle mesurait environ deux centimètres et demi à sa base et partait en s'affinant pour atteindre un centimètre juste avant la pointe. Sur presque tout son long serpentaient un vrai travail d'orfèvre de gravures et entrelacs, si réussis qu'on les aurait pris pour de la broderie, excepté en son centre où la lame avait été très légèrement évasée sur presque tout la longueur. Les gravures tournoyait tout autour sans jamais le traverser.


- Elle est sublime, murmura Exodus. Et pas uniquement pour les yeux: poids, équilibre... Tranchant, rajouta-t-il après s'être entaillé le pouce en l'effleurant à peine.

- Et ce n'est pas tout, renchérit un Teclis pas peu fier. Elle a reçu un habillage spécial lors de la dernière chauffe, juste avant la trempe. Le tranchant est d'une solidité à toute épreuve, mais le cœur est resté très souple, et la base est un peu plus large que l'ancienne. L'idéal, vu ton style de combat. Enfin, j'ai quelque chose en prime pour l'accompagner.

Il défit un peu plus le paquet et en sortit un objet d'une trentaine de centimètre qu'il donna à Exodus, lequel était étonné par la générosité soudaine de l'Archiviste. Celui venait de lui donner une "main-gauche", une dague à lame large généralement porté en complément de la rapière. Elle était parfaitement assortie à sa grande sœur, la garde rappelant une version épurée de celle de la rapière. Un étrange bouton ornait le dessus de la garde, bouton que le répurgateur ne put s'empêcher d'appuyer (n'oubliez pas de qui l'on parle). Les deux lames latérales que l'on ne devinait pas du premiers coup d'œil s'ouvrirent autour de la tige principale, laquelle conservait une partie du tranchant et la pointe, le tout sous un regard ravi.

- Vu qu'il me restait assez d'acier bleu pour un second alliage plus petit, j'ai pensée à compléter ton attirail avec cette main gauche trident. La proportion d'acier bleu est plus importante et vu la dureté de la lame, tu devrait pouvoir briser n'importe quelle épée classique, ou dans le pire des cas la bloquer facilement. Je le sais car on a cassé net trois glaives et même une veille bâtarde en voulant l'essayer!

Exodus ne l'écoutait presque plus, tant il s'extasiait devant la duo d'acier. Puis, sans même regarder l'Archiviste, il demanda:

- Et pour ma demande particulière?

- Juste sous le velours de la garde.

Penchant la lame suffisamment pour voir le dessous de la garde, Exodus repoussa légèrement du pouce la pièce de tissu qui séparait le doigt de l'acier brut pour révéler un petit mécanisme de briquet mis en service d'un rapide mouvement de pouce. L'étincelle se fit quelques millimètres au dessus de la garde et la lame s'enflamma soudainement. Ce n'était pas un feu violent tel qu'on ne voyant même plus l'acier non, c'était un flamme légère mais persistante, vive mais en même temps contenue dans le petit creux qui avait été travaillé au centre de chaque face de l'épée. Les flammes luisaient sur presque toute la longueur, n'épargnant que la pointe, faisant ressortir les gravures dans une lueur dorée.

- Le fourreau dispose d'un petit réservoir et d'un système de roulement, expliqua Teclis, qui dépose dans le creux une fine couche d'huile à chaque fois que tu tire la lame, et récupère ce qui reste quand tu la rengaine. Tu peux aussi bloquer le système si tu le souhaite. L'huile brûle très lentement mais produit une flamme très chaude, je te conseille donc d'être prudent avec. Et il faudra en prendre grand soin, car l'acier risque d'être "attaqué" à long terme. Mieux vaudra le nettoyer le plus souvent possible.

- C'est reçu. Lui répondit Exodus. Tu en a utilisé dans l'huile?

- Comment as-tu deviné? Lui demanda Teclis avec un sourire.

- L'odeur, lui fût-il répondu avec le plus de dents exhibées possible. Je t'avais dis qu'on allait trouver une utilisation à ce truc.

- Comme tu dis... Au fait, juste une question... Pourquoi le nom?

Teclis attendit quelques instants de silence puis quitta finalement la cellule du répurgateur, heureux du travail accomplit mais pas plus avancé, Exodus étant bien trop absorbé à effectuer de larges moulinets avec ses deux nouvelles armes. Moulinets qui devinrent des mouvements de plus en plus rapide, puis un enchainement de bottes et de feintes, répétées inlassablement, encore et encore. Sur la lame courait encore la flamme qui faisait luire les gravures et entrelacs, comme si le feu rampait dans chacune d'elle. Et entre toute les ciselures, l'une d'elle semblait briller plus fort encore. Un mot gravé au diamant, encerclé de motifs en branches et en tortillons, un nom qu'il avait demandé qu'on inscrive le plus tôt possible, ce qui la rendait plus parfaite encore. Un nom de feu.

Anathème.
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Teclis
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MessageSujet: Re: [Unique] Les Laboratoires [Armurerie et écrits]   [Unique] Les Laboratoires [Armurerie et écrits] Icon_minitimeDim 19 Déc - 21:53

le FEU d'ACIER




De Vaanne entra précautionneusement dans le laboratoire chargé d'étranges vapeurs. Instinctivement, il retint sa respiration en voyant des tourbillons gazeux de couleur violette s'agglomérer autour de lui. Il pesta intérieurement et continua d'avancer à l'aveuglette. Au bout d'un moment, il perçut la silhouette frêle de Teclis à coté d'un grand brasier. Visiblement, l'archiviste avait créé quelque chose nécessitant des connaissances ésotériques -donc interdites- ainsi qu'alchimiques et sanctificatrices. De multiples sceaux de pureté et symboles complexes entouraient des récipients et fioles vides ou à demi remplis. Des liquides aqueux, corrosifs et visqueux avaient goutté un peu partout et rongé le plan de travail.
Le savant portait une lourde combinaison et un masque à gaz -ce qui fit pâlir De Vaanne- et maniait entre deux pinces une pipette en acier qui semblait sur le point d'exploser. Deux petites gouttes jaunes perlèrent et tombèrent sur ce qui ressemblait à une balle de pistolet. Rien de particulièrement extraordinaire ne se produisit mais l'archiviste sembla satisfait puisqu'il posa ses outils et retira son masque, révélant un sourire enfantin. Il se tourna vers le Primat en écartant une mèche de cheveux collée sur son front par la sueur.

- Ha, vous êtes là Inquisiteur ! Je suis heureux que vous soyez passé me voir... Et vous avez bien fait de ne pas prendre le masque accroché à l'entrée, les vapeurs ne sont plus toxiques depuis environ dix minutes.

De Vaanne relâcha sa respiration et, pour une fois, remercia Exodus d'avoir volé les hosties de la cathédrale, donnant prétexte au Primat pour le pourchasser dans le complexe et perdre un bon quart d'heure.

- Bon, et pour quelle raison ai-je risqué l'asphyxie ? L'invention d'une nouvelle sucrerie ? D'une girafe qui fait « pouet » ?
- Rien de tout cela voyons !

Teclis eut un rire nerveux qui en disait long sur son état de fatigue. Il se saisit de la balle et la montra à son supérieur.

- Cette invention sera pour le culte ce que le feu a été pour l'humanité...
- … Un moyen infaillible de réduire la population hérétique à son poids idéal : 1 kilos 300 grammes en comptant l'urne permettant de recueillir les cendres ? Fit le Primat en haussant un sourcil.
- Hmmm... quelque chose dans ce goût là.

L'archiviste fit signe à De Vaanne de le suivre. Ils quittèrent la pièce enfumée et sombre pour passer dans ce qui ressemblait à un petit office un peu plus ordonné. Les étagères étaient recouvertes de notes manuscrites, d'étranges babioles et de livres populaires dans le culte. L'un d'entre eux, le « Codum du Pourfendeur de Démon », était ouvert bien en évidence sur le bureau. Teclis se pencha et commença à lire un paragraphe :

- « … le Malin s'est doté de grands pouvoirs pour échapper à Ses serviteurs. Sa duplicité pour éviter Son divin courroux l'a poussé à octroyer aux démons... »
- « … de nombreuses immunités, parmi lesquelles une grande résistance face aux lames, et une invulnérabilité aux poisons. » Tous les inquisiteurs connaissent ce passage par Cœur, archiviste, et l'Enfant Tear est en train de l'apprendre mot pour mot.
- Bref, comme il est dit, les démons sont immunisés aux poisons et toxines mortelles. Je ne sais pas si vous avez déjà essayé d'administrer du venin à l'un de ces êtres mais...
- … c'est sans effet, coupa le Primat en repensant à l'un de ses infortunés collègues. La seule chose qui pourrait tuer ou causer l'incapacité d'un démon, outre nos armes et sorts, c'est l'eau bénite, un concentré d'argent liquide ou certaines décoctions sanctifiées bien particulières et très difficiles à préparer -et là encore, le fonctionnement n'est jamais garanti à cent pour-cent.
- Exactement ! Fit Teclis d'un ton triomphal. Et bien sachez que j'ai résolu le problème !

Il sourit à pleines dents en brandissant la balle entre ses doigts, sous le nez du Primat. Il y eut un moment de flottement puis...

- Pourriez-vous développer un peu ? Mon temps est précieux.

L'archiviste parut un peu déboussolé par la question, mais se reprit.

- Et bien, j'ai réussi à inventer un poison pour démon – un poison qui marche j'entends. La balle, qui est en argent et gravée de runes expiatoires, contient un liquide très complexe de mon cru. En recherchant dans les travaux de mes confrères, les observations effectuées par l'inquisition durant des siècles et les descriptions de potions autochtones, j'ai quintessencié dans une substance que j'ai nommée « Feu d'Acier » une toxine capable d'éradiquer les êtres de nature démoniaque.
- Intéressant. Et techniquement, sans trop entrer dans les détails, comment cela fonctionne t-il ?
- Et bien, une fois la balle logée dans le corps du démon, le liquide détruit en moins d'une minute ce qui s'apparente au système nerveux de la créature : l'esprit est définitivement éradiqué et disloqué par le « Feu d'Acier ».
- Et en cas de possession ?
- Malheureusement, la victime de la possession est également tuée dans l'opération, pour peu qu'elle survive à l'impact de la balle.

De Vaanne s'empara du petit objet métallique pour l'examiner de plus près. Son regard perdu dans les reflets d'argent, des tas de questions fourmillaient dans sa tête.

- Et pour les démons capables de se régénérer ? Et ceux d'une puissance démesurée ?

Teclis eut l'air embarrassé.

- Et bien, il faudrait que je fasse des tests, mais techniquement, le Feu d'Acier inhibant l'existence de l'essence même du démon, la régénération est impossible. Par contre, les démons les plus puissants sont peut-être capables de développer une parade contre la toxine. Ce ne serait pas la première fois qu'ils nous surprennent de bien mauvaise façon. Cependant, on peut espérer que durant un court laps de temps, tous leurs pouvoirs soient amoindris, voire totalement inhibés.
- Bien... Et pourquoi une balle ?
- Ha... je savais que vous alliez poser la question.

L'archiviste contourna la table et s'empara de dizaines de schémas d'armes différentes. Des colonnes de calculs compliqués s'étalaient sur chaque page.

- Et bien, voyez... La densité du Feu d'Acier, et sa dangerosité, nécessitent que la substance soit... stabilisée -à défaut d'autre terme- dans un contenant très solide. Dans cette balle de seize millimètres que vous tenez, il y a moins d'une demi goutte de poison. Une pointe de carreau ne pourrait pas, par exemple, parvenir à contenir une dose de Feu d'Acier. De vieilles runes sont également nécessaires pour contenir cette puissance...
- Je vois, De Vaanne posa la munition avec précaution, mais vous pourriez façonner une épée ou un marteau avec cette substance ? Cette arme serait certes dangereuse pour son porteur, mais un véritable fléau pour les démons.
- Et bien, même moi je ne m'y risquerais pas...

L'archiviste avait une moue gênée que le Primat ne lui connaissait pas. Teclis, refuser de faire une expérience ? Il n'avait pourtant aucun scrupule à risque sa vie, et celles d'une bonne partie des habitants de Belthil, à chaque fois qu'il maniait ses diaboliques éprouvettes. Alors que craignait-il autant ? Le silence perdura quelques secondes alors que l'inquisiteur faisait tourner frénétiquement ses méninges... Un début de réponse commença à se mettre en place.

- Le Feu d'Acier n'est pas dangereux que pour le corps ou la matière physique, n'est-ce pas ?

Le ton était dur.

- En effet... Il est capable de détruire l'essence spirituel d'une créature... Et donc, de ce fait...
- Son âme ?
- Oui.. Si un humain était tué par le Feu d'Acier, son âme ne pourrait jamais être accueillie par l'Unique. De ce fait, si par malheur, je venais à créer une trop haute dose de Feu d'Acier et louper la création d'une puissante arme, la déflagration qui en résulterait ne ferait pas que tuer des dizaines de personnes...
- Elles seraient anéanties purement et simplement, comme si elles n'avaient jamais existé. Plus d'âme, d'enveloppe charnelle, d'essence spirituelle... Et bien...

De Vaanne s'avança vers Teclis avant de s'arrêter à coté de lui. Il lui posa la main sur l'épaule et soupira.

- … vous vous êtes surpassé cette fois-ci, archiviste.

Et il s'en alla. Le savant resta seul, immobile, durant un moment.


Dernière édition par Teclis le Ven 25 Sep - 11:36, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Unique] Les Laboratoires [Armurerie et écrits]   [Unique] Les Laboratoires [Armurerie et écrits] Icon_minitimeLun 31 Jan - 0:51

La lune éclairait Belthil en cette froide nuit d'hiver. La cité était calme, endormie. Au milieu des maisons, la cathédrale de l'Unique semblait elle aussi assoupie. Ses couloirs étaient calmes, exception faite d'un rapide mouvement de pas.
Une silhouette longea furtivement l'un des murs et passa devant une fenêtre. Le visage de Teclis fut éclairé une demi-seconde par l'un des rayons de la lune qui filtraient à travers les vitraux, avant de replonger dans la pénombre. L'archiviste continua sa course aussi silencieusement que possible lorsqu'il s'arrêta, l'oreille aux aguets.

- Pssssssssssssst.

Il n'avait pas rêvé, il avait bien entendu un chuchotement.

- Pssssssssssssst, par ici.

La voix étouffée semblait appartenir à Exodus. Aussitôt qu'il sut que le répurgateur était dans les parages, Teclis crut sentir une vague odeur de rôti. Il s'approcha doucement d'une zone particulièrement sombre.

- C'est ça, encore un peu plus près.

Peu à peu, ses yeux s'accoutumèrent à l'obscurité et il distingua deux yeux qui le regardaient depuis une mince fente dans le mur. Il s'approcha.

- Dis donc, ça t'amuse de creuser des trous dans les murs de Sa cathédrale ?

Il y eut un long gargouillement d'estomac mêlé d'un ricanement.

- Dit la personne qui a du détruire plus d'édifices religieux -ou non- qu'une apocalypse. Et ne t'inquiète pas, celui-là était déjà là avant que l'on débarque. Je me situe dans le couloir qui relie l'aile droite à la chapelle privée.
- Pourquoi n'être pas venu directement ici ? C'est là que le rendez-vous était fixé.
- Certes, mais tu te situes dans la partie de la cathédrale abritant les hosties et le vin de messe. De Vaanne m'a confisqué la clef.

Un nouveau gargouillement de ventre exprima toute l'injustice et la détresse que pouvait ressentir Exodus. Teclis loua silencieusement l'Unique de l'avoir placé sous les ordres du Primat avec Exodus : le comportement du répurgateur parvenait parfois à faire passer pour un désagrément mineur toutes les explosions engendrées par l'archiviste. Et c'est pour cette raison qu'il ne payait pas encore de sa poche certains dommages causés.

- Bref, mais tu peux me dire pourquoi tu m'as fait venir à cette heure-ci dans la cathédrale ? Pardon, mais on se les gèle ici.
- J'aurais besoin d'un service...
- Un service ?
- Oui, il faudrait que tu fasses jouer tes contacts -car je sais que tu en as- dans la pègre aéliséenne.
- Hahum, certaines enquêtes nécessitent parfois d'être en relation avec des gens peu recommandables, souffla Exodus d'une mine innocente.

Teclis eut un sourire.

- Oui, je comprends. C'est seulement pour servir l'Unique que tu es en communication avec certains joueurs invétérés ou des patrons de bistrot louches -pour ne citer qu'eux.

Le répurgateur fit subtilement dévier la conversation.

- Et ce service consisterait en quoi ? Et avec quoi me rémunères-tu ?

Aussitôt, l'archiviste déroula une serviette soigneusement pliée qui contenait, semblait-il, une miche de pain et quelques rillettes de griffon (un plat très recherché en Ter Aelis). De plus, le tintement caractéristique de l'or parvint aux oreilles d'Exodus lorsqu'il secoua de son autre main une petite bourse en velours.
Il y eut un nouveau gargouillement d'estomac puis...

- La rémunération semble convenable... si le service demandé n'est pas trop difficile.
- Naturellement, une fois celui-ci accompli, je peux payer la même somme ET la même gourmandise.
- Et ce service ? Insista Exodus qui commençait à flairer une vilaine magouille.

Il y eut un moment de silence. Teclis n'aurait pas cru la perspicacité du répurgateur aussi développée.

- Bien. J'ai promis à De Vaanne de lui forger une nouvelle lame...
- En plus d'Antienne ? A quoi ça pourrait bien lui servir ? demanda Exodus équipé, pour une simple rencontre de nuit avec l'un de ses collègues, de quatre pistolets, d'une dizaine de lames et de sa rapière.
- Disons que c'est une épée un peu particulière que je dois lui fabriquer. Et puis, lorsqu'on chasse l'hérétique, on est jamais trop armé non ?
- Non... mais je ne vois toujours pas ce que tout ça a à voir avec moi...
- Bien... J'ai besoin que tu me fournisses ces produits... Teclis fit passer une liste par la fente... et il y a intérêt à ce qu'ils soient de bonne qualité.

Exodus parcourut la liste des yeux en se grattant négligemment le menton.

- Quand même. Ce n'est pas donné... Certaines de ces substances sont clairement « déconseillées » par le culte et Sa Grandeur.
- C'est pour cette raison que je fais appel à toi. Tu devras, une fois n'est pas coutume, tenir ta langue.
- Tout de même... Je ne peux me permettre, par pure probité, de te fournir ce que tu demandes. Cela me contraindrait à enfreindre trop de règlements.

L'archiviste leva un sourcil.

- Bon, combien veux-tu de plus ?

Le répurgateur prit un air faussement indigné.

- Mon intégrité n'est pas à vendre !
- Mais ton estomac, si... Alors, combien ?
- Et bien... mettons que si tu rajoutais un tonneau de bière naine en plus, on pourrait faire affaire

Il y eut un grommellement.

- C'est d'accord. Je t'aurai ça.

Teclis allait partir mais il fut arrêté par un sifflement d'Exodus.

- Maître Archiviste, le ton était formel, faites tout de même attention avec tout ça... Ce n'est pas parce que nous sommes en terre païenne que nous pouvons tout nous permettre.

**

Cela faisait trois mois que personne n'avait plus vu Teclis hors de son laboratoire. Il se faisait apporter sa nourriture par ses subalternes, d'épaisses volutes de fumée noirâtre sortaient constamment de la cheminée, et on entendait régulièrement de petites explosions étouffées par les murs du bâtiment.
Un soir, alors que De Vaanne étudiait de multiples rapports et refaisait une énième fois les comptes, on frappa à la porte de son office.

- Entrez ! Grogna t-il sans lever le nez de sa paperasse.

Avec un respect doublé d'une grande crainte, une jeune femme s'avança.

- Votre Grandeur ? Le Maître Archiviste me fait dire qu'il a quelque chose pour vous, et demande si vous pouvez le rejoindre dans son laboratoire.
- Hmmm ? J'ai des choses urgentes à finir. Cela ne peut pas attendre ?
- Il avait l'air de sous-entendre que c'était pressé.

Le Primat poussa un soupir excédé, s'empara d'Antienne et se dirigea vers la sortie sans prendre garde à l'initiée qui s'écartait d'un air terrorisé.
En sortant dans la cour, l'air frais frappa le visage cerné de l'inquisiteur ce qui lui fit le plus grand bien. Il se dirigea d'un pas sûr en direction du laboratoire, tendit la main vers la porte... dont le battant explosa en petits morceaux contre le mur lorsqu'elle s'ouvrit avec violence. De Vaanne vit un éclair de fourrure – en l'occurrence Dispater- lui sauter dessus et foncer vers la cathédrale à toute vitesse.

- Ce loup est aussi frappé que son maître... Même s'il a la présence d'esprit de fuir le laboratoire lorsqu'il le faut...

Comme d'habitude, les lieux baignaient dans un léger brouillard. La robe pourpre rehaussée d'or se gonfla d'air tandis que son porteur se frayait un chemin dans la brume en esquivant le capharnaüm habituel. L'archiviste ne semblait pas être là... Le cabinet...
En effet. Teclis dégustait de la glace à la fraise, vautré dans un fauteuil en cuir de chimère -De Vaanne repensa aux comptes et se dit qu'il lui faudrait au minimum retirer deux zéros à la somme qu'il allouait par mois au département recherches. L'attitude de son subordonné le faisait froncer les sourcils et retrousser le nez, Tear ou Laylay ne se seraient jamais comportés avec cette nonchalance.

- ARCHIVISTE.

Teclis eut un sursaut et s'écrasa par terre, disparaissant derrière le bureau. Lorsqu'il réapparut, ses cheveux avaient pris, pour certains, un teinte rose.

- Ha... Cher Primat. Je voulais vous montrer quelque chose.
- Et je suppose que cela ne pouvait pas attendre demain matin ?

L'archiviste eut un sourire d'excuse moitié désolé moitié hautain. Il se dirigea vers un coffre fermé par quatre verrous, l'ouvrit sans utiliser la moindre clef et en sortit ce qui ressemblait à une épée courte engoncée dans un fourreau en métal bleu et en...peau de dragon !? Les yeux de De Vaanne s'écarquillèrent sous le coup d'une émotion puissante.

- Teclis, ce-n'est-pas-ce-que-je-pense ?

Bien que la voix était douce, il y avait quelque chose de très menaçant dans le détachement de chaque syllabe.

- Heu... J'ai peur que ce soit le cas mais attendez, Teclis haussa le ton en voyant le Primat dégainer Antienne, avant de faire quelque chose de regrettable. J'ai purifié-sanctifié-brûlé-sacralisé-tanné-travaillé-reforgé-béni-châtié cette peau de dragon. Elle n'est (presque) plus une insulte à Sa Grandeur et à Sa Majesté. Je l'ai obtenue par vous-savez-quelle-source. Une preuve de bonne foi... Nous possédons un formidable avantage en utilisant cet outil à notre disposition. Et dans tous les cas, je n'avais pas le choix...
- Le choix pour quoi ? Demanda De Vaanne en grinçant des dents et en agitant la pointe de sa zweihänder sous le nez de Teclis
- Ha... Oui. Vous m'aviez commandé une nouvelle arme, vous souvenez-vous ? Répondit celui-ci en détournant délicatement le bout de l'épée de sa gorge.

Il y eut un silence et l'inquisiteur consentit à baisser son arme... pour l'instant.

- Oui, en effet.
- Et bien, je l'ai terminée... avec du succès, beaucoup de succès. En fait, je suis parvenu à créer une arme en Feu d'Acier.

Antienne remonta de plusieurs centimètres vers le haut.

- Ne m'aviez-vous pas préciser que c'était dangereux ; TRES dangereux ? Souffla De Vaanne en haussant un sourcil.
- J'avais peut-être exagéré -glups- grandement la dangerosité à l'époque. Le processus de création, s'il est bien exécuté, ne présente pas d'immenses problèmes...
- Bien sûr...
- De toute façon, pour stabiliser une telle arme, il me fallait un contenant extrêmement résistant, voilà pourquoi ce fourreau est en peau de dragon -très vieux- mêlé à de l'Acier bleu -le même métal que celui d'Anathème. Agrémenté de sceaux de protection et de runes de résistance, il devrait tenir le choc.

Teclis tendit à son supérieur l'épée courte rangée dans le fourreau. Le Primat eut un reniflement méprisant en touchant le cuir de dragon mais parut apprécier la qualité de l'ouvrage. Il déserra la sangle maintenant la garde en place et commença à dégainer l'arme. Aussitôt, l'archiviste émit un sifflement.

- Surtout, allez-y trèèèèèèès doucement. De la délicatesse dans le mouvement, du doigté, de la souplesse.
- Si je comprends bien, je devrai demander à mon adversaire de faire une pause d'une bonne dizaine de minutes dans le combat si je désire la dégainer, railla l'inquisiteur.

Mais le regard noir que lui lança le savant eut -pour une fois- le mérite de le rappeler à la prudence. Avec lenteur, presque amour, le serviteur de l'Unique fit glisser la lame hors de sa protection et eut tout le loisir de l'apprécier. Elle faisait environ soixante-dix centimètres du pommeau à la pointe, et était trois fois plus lourde qu'une arme conventionnelle de la même taille. Le manche semblait être taillé dans un os solide gravé d'inscriptions divines. Venait ensuite la garde, bizarrement incurvée vers l'intérieur, faite dans un métal froid, presque mate. Là encore, des runes dorées parsemaient la surface sombre.
Ce fut cependant la lame en elle-même qui était la plus extraordinaire. Elle était entièrement transparente, faite dans un matériau qui ressemblait au cristal le plus pur, mais l'on percevait très clairement, au centre de ce piège adamantin, une substance liquide. Le Feu d'Acier bouillonnait à l'intérieur de l'épée, reflétant à la lumière des torches des filets dorés et cuivrés. L'inquisiteur s'aperçut que le fil de l'arme n'était pas taillé du tout. En vérité, il semblait émoussé... Pour vérifier, il tenta d'effleurer le cristal avec un doigt mais Teclis arrêta son geste.

- La lame n'a pas besoin d'être coupante... Il ne faut pas qu'elle entre au contact de la moindre chair, hormis celle de l'ennemi. De plus, mieux vaut éviter de parer avec, tout du moins les coups portés avec des armes de qualité.
- Elle sert donc seulement à tuer ?
- Seulement...

De Vaanne retourna encore et encore l'épée pour l'examiner sous tout les coutures. Il finit enfin par la ranger avec précaution dans son fourreau. L'un des glyphes de protection scintilla alors à ce moment, et il lut le nom de l'arme : Venatio.
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Teclis
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MessageSujet: Re: [Unique] Les Laboratoires [Armurerie et écrits]   [Unique] Les Laboratoires [Armurerie et écrits] Icon_minitimeMer 23 Mar - 1:31

- S'iiiiiiiiillllll teeeeeeee plaaaaaaaaaaaaîîîîît...
- Même pas en rêve...

Sharah'In tournait résolument le dos à un Teclis l'implorant à genoux, serrant hors de portée des mains concupiscentes de l'archiviste Anamorphose à l'instar d'une mère protégeant son enfant d'un chien enragé.

- Mais s'il teeeeee plaaaaaaaaaaaaîîîît ! Juste pour une ou deux petites heures !
- Pourquoi faire ?! Que tu la fasses exploser, que tu la fondes, ou pire, que tu la désaccordes !
- Mais non ! J'te jure ! Rien de tout ça !
- Alors QUOI ?

Le scientifique se tortilla légèrement et eut un sourire à faire peur.

- J'veux juste la démonter et la remonter entièrement, pour voir comment elle marche.

Le sang reflua du visage de Sharah'In.

- La Grande Révélation, c'est une fois par millénaire !*
- Mais heu... !

Malgré la moue indignée de jeune enfant frustré qu'affichait Teclis, Sharah fit volte face et s'en alla dans le couloir avec dignité. Elle fut poursuivie par les imprécations de l'archiviste.

- Parfait ! Et bien je me construirai mon propre instrument... TOUT SEUL ! Et il sera bien plus mélodieux que toutes les Anamorphoses du monde !

***

Trois lunes étaient passées depuis la discussion entre Teclis et Sharah'In. Cette dernière, à l'heure actuelle, dormait paisiblement dans une chambre plutôt austère. Cependant, alors qu'elle se retournait dans ses draps, un bruit strident la réveilla en sursaut.

- Qu'est ce que...

Ce qui ressemblait à une seconde note, oscillant de l'affreusement grave à l'horriblement aigu, lui fit se dresser les cheveux sur la tête et elle tomba de son lit. De telles imprécations musicales constituaient une hérésie majeure envers le bon goût et surtout, le quatrième art. Pleine de fureur, elle se releva, enfila rapidement une robe du culte et s'empara d'Anamorphose, puis sortit de sa chambre.
Dans le couloir, des têtes ensommeillées apparaissaient à intervalles réguliers, se demandant ce qui se passait. La seule personne qui paraissait parfaitement réveillée, c'était Tear qui tambourinait contre la porte de la chambre d'Exodus.

- Répurgateur, ouvrez !

Au bout de quelques secondes, une forte silhouette très peu vêtue apparut. Chose insolite, même presque nu comme un ver, Exodus arborait son éternel chapeau sur la tête et une cuisse de poulet finement rôtie.

- Hmmm ?
- Bien, ce n'est pas lui... donc c'est l'autre.

Aussitôt, l'Enfant se dirigea vers la sortie du bâtiment d'un pas décidé, l'air plus furieux que jamais. Sharah' courut pour finalement arriver à sa hauteur.

- Où est De Vaanne ?
- En mission... et il m'a chargé de maintenir l'ordre ici durant son absence, une nouvelle note résonna dans le lointain faisant grimacer toutes les personnes présentes, même si cela doit passer par la mise en danger de certains nuisibles... un son strident fit vibrer les murs et éclater quelques carreaux... SURTOUT si ça passe par la mise en danger de certains nuisibles.

Ainsi donc, la paire continua, avec Exodus et quelques frères jurés sur leurs talons, la marche nocturne vers les laboratoires. Une sorte de bouillie sonore continue emplissait l'air. En dehors de l'enceinte de l'Unique, certains habitants de Belthil cherchaient, désorientés, la source de leur insomnie. A trois heures du matin passé la cacophonie risquait de provoquer une émeute.
Alors que Sharah'In et Tear approchaient, ils remarquèrent que l'un des bâtiments dont Teclis se servait pour tester ses créations les plus... dangereuses, vacillait sur ses fondations. Un flot de vibrations faisait trembler les murs et régulièrement, une ou deux tuiles du toit chutaient en contrebas. Tear s'avança et donna un violent coup de pied dans la porte.
Le spectacle était pour le moins particulier, même lorsqu'on était habitué aux excentricités de l'archiviste. Ce dernier se tenait au milieu d'une estrade improvisée, une réplique grossière d'Anamorphose dans les mains. L'instrument était bourré de boutons divers et variés, ainsi que de fils reliés à une sorte de boite noire. Teclis sourit en voyant ses condisciples à l'entrée de la pièce.

- Ha, content de vous voir, hurla t-il comme s'il était sourd, j'ai fini de toutes les accorder, il désigna du doigt trois répliques de l'objet qu'il tenait, posées contre un des murs. Avec ça, on peut "casser la baraque" comme disent les jeunes.**
- Je vais finir par allumer le feu, grogna un Tear dont la patience était mise à rude épreuve.
- Qu'est ce que tu dis ? cria Teclis.

Et sans attendre un mot de plus il commença à jouer. Et pour une fois, bien que la musique soit un peu trop... "violente" par rapport aux cantiques habituels des Enfants, Tear se mit à taper du pied au rythme de la mélodie. Sharah'In accompagna -voire devança- très rapidement le rythme en grattant les cordes d'Anamorphose. Quant à Exodus, il se jeta sur l'une des guitares posées dans le coin de la pièce.

http://www.deezer.com/listen-348083

Simili de guitare électrique :


ça ne ressemble pas à grand chose, ça émet des sons très étranges, mais bizarrement, ça s'écoute si on en joue bien... (même De Vaanne s'y serait mis...)


[Unique] Les Laboratoires [Armurerie et écrits] Guitaredesenfants





*Expression signifiant à peu de choses près "Noël, c'est une fois par an" ou plus crument "Tu peux te brosser Martine".
**Expression très employée dans le jargon des archivistes et des artificiers. Étonnamment le sens y est souvent plus propre que figuré...


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MessageSujet: Re: [Unique] Les Laboratoires [Armurerie et écrits]   [Unique] Les Laboratoires [Armurerie et écrits] Icon_minitimeMer 29 Juin - 18:34

* Ploc ploc*

Les trois silhouettes avançaient dans le couloir sombre, à la lueur d'une flamme. La première venait en tête, impassible, tenant une torche et semblant flotter sur le sol. Une lourde cape grise voletait dans son sillage, laissant parfois entrevoir le tissu d'une robe rouge. Les deux autres, en armures de plates complètes, grognaient et haletaient, portant ce qui ressemblait à un lourd sac entre elles. Un mince filet d'eau croupie coulait entre leurs pieds sans qu'elles n'y prêtent garde.
Leur périple dans la pénombre ambiante dura pendant plusieurs minutes, avant qu'elles ne s'arrêtent devant une lourde porte en acier. La silhouette portant la torche frappa, avant de tourner un regard froid vers les frères jurés qui l'accompagnait. Une longue plainte de douleur résonna soudain, semblant provenir de la salle protégée par le lourd battant en métal. En réponse, le sac en toile remua frénétiquement.


- Sommes-nous vraiment obligés de rentrer là-dedans ? interrogea l'un des soldats de l'inquisition avec un air de dégoût dans la voix.
- Je crois bien, oui... répondit posément l'homme aux yeux froids. Un problème ?
- Et bien... le frère juré échangea un coup d'œil avec son camarade. Nous devons traquer et exterminer le chancre de l'hérésie, quelque fut l'endroit ou la personne qui l'abrite... Mais ce qu'il fait là, c'est tout de même un truc... de cinglé.
- Tous les archivistes sont cinglés d'après ce que j'ai entendu dire ; il y en aurait même des pires que celui-ci... Mais pour l'heure, Teclis agit avec l'autorisation inconditionnelle du Primat. Vous ne voudriez pas mécontenter le Primat, n'est-ce pas ? ajouta Mike avec un ton faussement interrogatif.

Les soldats nièrent d'un hochement de tête vigoureux. Personne ne voulait contrarier le Primat, plus encore lors de la période des comptes mensuels. Derrière la porte, il y eut un grand fracas suivi d'un grognement, puis des bruits de pas. Le sac en toile remua à nouveau vigoureusement.

- Je crois qu'on vient enfin nous ouvrir.

Il y eut un lourd grincement et le battant pivota sur ses gonds rouillés

* Ploc ploc*

Du sang dégoulinait de la blouse en cuir portée par le frêle Enfant qui se tenait dans l'encadrement. Une odeur cuivrée très désagréable s'engouffra dans le couloir. C'était sans doute pour ne pas respirer les vapeurs d'hémoglobine que Teclis portait un masque. Il invita les visiteurs à entrer d'un geste courtois de sa main droite, tenant un scalpel. Il n'échappa à personne que sa main gauche était refermée sur ce qui ressemblait à une grossière prothèse métallique d'un radius.
Le trio franchit le seuil d'une grande pièce aux murs lisses. Des rigoles de liquide rouge couraient ça et là, entre des tables d'opération sur lesquelles reposaient plusieurs corps. Les trois quarts des cadavres avaient autrefois été des allanthropes dont les organes, les muscles et les nerfs avaient été minutieusement extraits. Des schémas anatomiques ensanglantées, plus ou moins précis, s'étalaient sur les murs. Mike remarqua, dans le coin droit, une table sur laquelle reposait un corps encore agités de spasmes. Le bras gauche du cobaye avait été solidement immobilisé par des lanières en cuir et ouvert. Son regard n'échappa pas à Teclis qui agita la prothèse qu'il tenait à la main.


- J'essaie une transplantation qui nous permettrait de grandement améliorer la résistance de nos troupes, expliqua t-il, voire de remplacer certains membres perdus. Pour l'heure toutefois, cela n'a pas donné grand chose...
- Je vois, acquiesça son interlocuteur en réprimant un haut-le-coeur.
- … tous les sujets meurent d'une hémorragie ou sont victimes d'une septicémie continua l'archiviste avec détachement et finissent par expirer. Heureusement, je contribue à grandement améliorer les connaissances anatomiques que nous avons des espèces allanthropes. Il serait si dommage de tous les brûler. Le feu n'est pas la solution à tous les maux. Au moins, ici, ces malheureux peuvent légèrement se racheter en faisant avancer la science. Tous n'ont pas cette chance avec Tear ou De Vaanne. N'est-ce pas ?
- Heu...

Mike doutait fort que si l'on avait laissé le choix à ces suppliciés, ils auraient optés pour une vivisection aux mains d'un fou furieux. Il jugea plus prudent de changer de sujet, si on pouvait le dire ainsi

- Nous t'avons amené le nain que tu avais commandé fit-il en désignant le sac en toile qui eut un sursaut avant que l'un des frères jurés ne donne un grand coup de pied dedans. Où doit-on le déposer ?
- Ha, il est enfin là. Peut-être qu'avec un spécimen allanthrope plus robuste, il y aura des chances de transplantation accrues. Posez-le sur la table numéro 8, à coté des bocaux contenant des hémisphères droits de cerveaux elfes.

Les frères jurés acquiescèrent en trainant sans ménagement le sac en toile vers le fond de la salle. Les bottes rougies par le sang, ils hissèrent dans un effort leur colis sur la table et jetèrent un regard mi-dégouté mi-intrigué aux encéphales elfiques. Ces derniers leur parurent étrangement minuscules. Teclis grattait sur un bloc-notes, l'air concentré. Mike jugea qu'il ne valait mieux pas le déranger et enjoignit d'un signe de tête aux soldats de se presser pour sortir d'ici. Intérieurement, il n'aimait pas cet endroit, bien qu'il ne le montrât aucunement.
La lourde porte fut claquée dans un grand fracas derrière lui. Alors qu'il se dirigeait vers la sortie et un air frais salvateur, l'Enfant se posa intérieurement deux grandes questions. La première, à laquelle il pouvait apporter un début de réponse, consistait à savoir comment un individu, même complètement atteint, pouvait effectuer pareil travail. Mike connaissait peu d'archivistes mais il doutait qu'ils fussent aussi différents de Teclis qu'on pouvait l'espérer... Peut-être provoquaient-ils juste un peu moins d'explosions impromptues...
Quant à la seconde question, elle paraissait insoluble... Comment diable le savant avait-il obtenu des crédits du Primat pour effectuer ses funestes expériences ?



***


- De l'argent...

L'inquisiteur avait prononcé chaque syllabe sur un ton menaçant. Il jeta à son archiviste un regard à faire blêmir une goule.

- Oui... Pour des recherches... sans danger...

De Vaanne haussa un sourcil.

- Sans danger ?
- Sans danger... enfin... pour nous en tout cas. Je voudrai me livrer à plusieurs investigations d'ordre chirurgical et anatomique sur des allanthropes, notamment pour isoler de potentielles caractéristiques propres à faciliter des penchants hérétiques. Je pourrais également approfondir nos connaissances sur le fonctionnement de certains organismes robustes, améliorer nos chances d'en venir à bout rapidement lors d'un combat. Par exemple, concernant les nains...
- … il suffit de mettre le feu à la barbe ou de viser le foie – au choix, coupa le Primat. Cependant... Tes recherches pourraient être, une fois n'est pas coutume, un peu utiles et aller dans le sens des intérêts de l'Ordre... Que désires-tu ?
- Et bien, il me faudrait une salle entièrement aménagée pour pratiquer les vivisections, ainsi que du matériel adéquat et...
- … des cobayes je suppose... Galvorn, Atalantë et Echoriath seraient de bons points de départ. Quelques enlèvements discrets ne devraient pas trop alerter les autorités locales.

Il y eut un silence durant lequel De Vaanne semblait juger les tenants et aboutissants de la requête émise par l'archiviste. Il sortit plusieurs rapports d'un bureau et les examina avec minutie avant de reprendre la discussion, pensif.

- Il y a de grandes chances que nous puisions plusieurs spécimens allanthropes parmi les subalternes des Lunaires.

Teclis approuva d'un hochement de tête.

- Pas que, mais oui... Leur cour des miracles est un véritable vivier d'espèces impies en tous genres. Je pourrai largement piocher dans la population de Galvorn pour mener à bien mes recherches.
- Hmmm... Parfait... Tu as tes crédits.

Le visage de l'archiviste resta figé dans une mimique grotesque pendant quelques secondes. Muet de stupeur, il reprit peu à peu contenance et se releva, pensant certainement qu'il valait mieux partir maintenant avant que son supérieur ne se ravise.

- Merci beaucoup, Primat. Je vais vous laisser, j'ai à faire.
- Je n'en doute pas.

Teclis se dirigea vers la porte mais avant qu'il ne puisse sortir, la voix de De Vaanne l'interpela.

- Une dernière chose...

Figé par l'appréhension, le savant se retourna vers son supérieur qui le gratifia d'un sourire féroce.

- Si tu en as l'occasion, fais les cracher un peu leur or et le butin de leurs combines méprisables. Cela changerait qu'un archiviste renfloue les caisses, au lieu de les vider...
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Teclis
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MessageSujet: Re: [Unique] Les Laboratoires [Armurerie et écrits]   [Unique] Les Laboratoires [Armurerie et écrits] Icon_minitimeMar 19 Mar - 18:07

Le « hérisson » : A la base, c'était un pavois inventé pour les Hallebardiers Templiers du culte, très lourd et couvert sur sa face externe d'une multitude de pointes en acier pour massacrer les adversaires un peu trop audacieux lors de leur charge. Bien que le projet était séduisant, les hérétiques, une fois empalés sur les pieux du bouclier, avaient tendance à ne pas s'en décoller facilement. Cela gênait naturellement les mouvements du Templier au combat, déjà encombré par un équipement extrêmement lourd.
Teclis a donc cherché à créer une nouvelle version possédant des pointes télescopiques capables de se rétracter à l'intérieur du pavois sur commande. L'idée était louable en elle-même, et fonctionnait plutôt bien. Malheureusement, elle a souffert de la propension de l'archiviste à rajouter des explosifs un peu partout... Les pointes télescopiques sont pleines, en leur extrémité, d'une petite quantité de poudre. Lorsque l'adversaire s'empale sur le « hérisson », lesdites pointes le transpercent de part en part en plus d'émettre une minuscule explosion à l'intérieur de son organisme. A la veille de l'assaut de Galvorn, Teclis a distribué plusieurs de ces prototypes à des soldats soit très courageux, soit stupides, soit les deux.

« Ma foi est le bouclier sur lequel s'écrasera l'hérésie.»



[Unique] Les Laboratoires [Armurerie et écrits] 581696armurepourchien

Armure de Dispater : Il n'y a que peu de choses à dire sur cette protection couvrant du museau aux pattes le loup si fidèle aux Enfants. L'armure le protège des coups et a même été sanctifiée par quelques enchantements mineurs. L'intéressé semble apprécier ce surplus de métal sur sa fourrure, même s'il s'en trouve ralenti lorsqu'il doit courir longtemps en vu de poursuivre un hérétique ou de fuir les lieux du crime lorsque le cellier du culte a été pillé.



[Unique] Les Laboratoires [Armurerie et écrits] 417792arquebuselanceroquette

Arquebuse lance-roquette : Cette invention est sans aucun doute l'une des plus... audacieuses de l'Archiviste. L'inspiration de Teclis est venue de l'extrême-orient, sur un autre continent païen encore peu pacifié par l'Unique. Dans ces terres, une technologie dangereuse permet de tirer des projectiles hautement explosifs à l'aide de fusils à poudre. Ni une ni deux, le mécanisme a été ré-imaginé par notre ingénieur pour équiper les troupes de l'Unique. Il n'existe qu'une vingtaine de ces superbes engins, faciles à porter, bien qu'un peu grotesques d'apparence.
Il suffit à l'artilleur de mettre en joue, à peu près, le point visé, et de faire feu comme à l'aide d'une arquebuse normale. La roquette part -si elle n'explose par directement- en suivant une trajectoire approximative jusqu'à toucher, à une ou deux vaches près, la cible. La déflagration qui en résulte demeure très dangereuse, est capable de souffler un petit groupe de combattants ou l'étage d'une habitation. La poudre est mélangée avec un liquide inflammable qui assure de beaux départs d'incendie ce qui n'est pas pour déplaire à Tear. Toutefois, voir les ennemis de l'Unique griller à un prix : un léger risque pour l'utilisateur de partir en fumée.

« Ils ont pris la poudre d'escampette. »
«  - Non, ils ont pris la poudre tout court. »






Balles en Feu-d'Acier : Munitions standards pour pistolet, contenant une minuscule quantité de Feu-d'Acier substance létale pour toute créature démoniaque ou vivante. Là encore, l'instabilité de la matière couplée avec sa capacité à détruire l'essence spirituelle d'un être en font un objet à utiliser avec parcimonie.



[Unique] Les Laboratoires [Armurerie et écrits] 346759Grappin

Grappin portatif : Petit grappin aux crochets acérés capables de se planter dans n'importe quelle matière. Il est fourni avec une corde en soie aussi légère que résistante. De larges quantités de cet objet ont été distribuées à toutes les troupes de l'Unique, tant terrestres que maritimes. En effet, non seulement il permet d'escalader rapidement et avec un peu de dextérité de très nombreuses surfaces, mais le grappin possède une tige de taille standard qui lui permet d'être tiré raisonnablement loin à l'aide d'une arquebuse ou d'une arbalète légère. Il est très apprécié des équipages lorsqu'un navire allanthrope doit être abordé, ou des assassins du culte lors de missions d'infiltration.
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MessageSujet: Re: [Unique] Les Laboratoires [Armurerie et écrits]   [Unique] Les Laboratoires [Armurerie et écrits] Icon_minitimeDim 21 Avr - 22:06


Un nouveau sarcophage, Première Partie.



Dispater mâchait paisiblement ce qui ressemblait à une botte, très certainement dérobée dans le vestiaire d'un frère juré, sous la clarté lunaire ; et ce sans se soucier des bruits métalliques répétés. Cela faisait environ deux mois que Teclis n'était pas sorti de son atelier qui crachait jour et nuit une fumée noirâtre. Ce laps de temps correspondait, à une ou deux pétarades près, à la période durant laquelle aucune explosion d'envergure ne s'était déroulée dans l'enceinte des bâtiments du culte de l'Unique, à Belthil. Exodus, pour son plus grand malheur, s'était résolu à rendre visite à l'archiviste : le répurgateur devait partir en mission le lendemain, et il fallait qu'il renouvelle la réserve d'huile destinée à enflammer Anathème lors des combats.
L'Enfant s'était arrêté pile devant l'entrée. Dispater avait abandonné un instant son coriace repas pour jeter un coup d’œil intrigué vers le visiteur. Celui-ci eut une moue résignée et posa la main sur la poignée de la porte quand un tremblement secoua les murs. Le laboratoire vacilla sur ses fondations comme un pudding, première image qui vînt à l'esprit d'Exodus, avant de se stabiliser, non sans que quelques tuiles du toit se soient écrasées dans la cour. D'ailleurs, les abords de l'atelier ressemblaient de plus en plus à un champ de bataille. Le sol et les murs étaient noircis, des débris de métal, de pierre et de bois jonchaient les alentours sur une demi-douzaine de mètres et un immonde capharnaüm d'expériences ratées, d'éprouvettes cassées et de matériaux inutiles s'entassait sur la façade ouest. D'ailleurs, même à l'extérieur de l'enceinte du Culte de l'Unique, les maisons proches avaient été désertées peu à peu par les habitants de Belthil. Les aeliséens semblaient avoir été incommodés par la pollution dégagée régulièrement par les travaux de Teclis – ou peut-être avaient-ils décelé la dangerosité de rester vivre ici. Quoi qu'il en fut, ces hommes et ses femmes avaient fait montre d'un bon sens que même les plus fervents fanatiques de l'Unique ne leur auraient pas nié. Surtout lorsque cela faisait huit semaines que les ateliers de l'archiviste tournaient à plein régime, signe qu'il ne parvenait pas à terminer ses projets, ou pire, qu'il était sur le point de les achever.
Cependant, il en fallait bien plus pour arrêter un répurgateur aussi courageux, d'aucun aurait dit borné, que Exodus. Il entra donc en poussant la porte qui grinça dangereusement sur ses gonds.

L'Enfant était habitué à la chaleur, puisqu'il fréquentait tant Tear que les fourneaux des cuisines, toutefois, il crut que ses poumons allaient brûler en happant une première bouffée d'air à l'intérieur. Les quatre forges alignées le long du mur Est tournaient à plein régime. Des myriades de petites gouttes d'acier en fusion avaient perlé partout sur le sol, et pour certaines refroidies, ce qui le rendait très inégal. Cependant, ce qui choqua le répurgateur fut l'amoncellement de grossières plaques de métal qui se trouvaient un peu partout. Si Teclis avait voulu forger et battre une quarantaine d'armures de plates pour équiper un régiment de chevaliers, il ne lui aurait pas fallu moins d'acier. D'ailleurs, la silhouette de l'archiviste se découpait dans l'enfer ambiant. Il portait une combinaison de protection, ce qui avait épaissi son corps d'habitude frêle, et frappait un morceau de fer encore chaud avec un marteau. Comme guidé par un sixième sens, il leva la tête vers Exodus, arrêta son travail et souleva le masque qu'il portait. Son visage était plus rouge qu'un charbon incandescent. Il s'approcha du répurgateur en contournant prudemment les amas de matériaux et se planta devant son acolyte.


- Cela faisait longtemps que je n'avais pas eu de visite !

L'archiviste semblait plutôt content de voir Exodus, tout du moins, c'est ce que son sourire fatigué laissait entendre.

- On se demande bien pourquoi... Mais je suis toujours heureux que tu me réserves un accueil aussi chaleureux.

Teclis leva un sourcil.

- En quoi puis-je t'être utile ?
- Je sais que tu brûles d'impatience de savoir pourquoi je viens te voir mais...
- Ex'... Pourrais-tu m'épargner ton humour et le réserver aux cuisiniers à qui tu vends tes salades...
- Jolie reprise, sourit Exodus, je ne vais pas te faire languir plus longtemps : il me faut une recharge d'huile pour Anathème. Il caressa affectueusement la garde de la lame, qui pendait à son coté. Je la sens tellement... fragile sans ça.

Teclis fut mi-exaspéré mi-amusé par la dernière remarque du répurgateur. Il poussa un long soupir.

- Bien, suis-moi, fit-il à l'adresse d'Exodus en ayant l'impression de surprendre un moment complice entre un homme et son amante, je vais te fournir ce dont tu as besoin pour ta protégée.

Les deux hommes se rendirent donc dans le cabinet de travail de l'archiviste. Comme d'habitude, c'était le bazar, voire même plus que d'accoutumée. Apparemment, les récentes secousses avaient provoqué l'écroulement sur elle-même d'une des bibliothèques. Le sol était donc couvert de grimoires et de manuscrits. Teclis évita avec souplesse ces derniers et s'écroula dans son fauteuil en cuir de griffon. Il désigna une malle du doigt.

- Tu trouveras des outres d'huile là-dedans.

Exodus hocha de la tête et se pencha pour ouvrir le coffre. Le contenu était assez hétéroclite. Il écarta ce qui ressemblait à une griffe de manticore et une plume violette, puis trouva une outre en peau, semblant contenir ce qu'il désirait, sous une maquette cassée d'une frégate de l'Unique. Cependant, un autre élément attira son attention, il tendit la main...

* Pwik Pwik *

Le répurgateur brandissait avec nostalgie un canard jaune en plastique.

- Tu en avais fabriqué deux ?

Teclis eut un sourire.

- Oui... je t'avais donné l'autre et perdu celui-ci. Je vois que tu as un don pour attirer tout ce qui est capable de créer un ulcère à notre bien aimé Primat. Prends-le si tu veux, je n'en ai pas l'utilité.
- Merci, j'en ferai bon usage.

Exodus rangea l'outre d'huile et le canard dans une besace qu'il portait à la ceinture.

- Et donc, tu pars en mission, vu ton accoutrement ?
- En effet. Le Primat a, semble t-il, réussi à persuader notre ordre que Ter Aelis a besoin d'être pacifiée au plus vite. Une armée fera bientôt voile vers le continent. L'une des cibles prioritaires serait la cité de Galvorn. Je dois y effectuer quelques travaux de... reconnaissance.

L'archiviste hocha la tête pour lui-même, avant de continuer.

- Nous n'avions pas déjà quelqu'un là-bas ?
- Si... Frère Artétos mais il nous a été renvoyé en... mauvais état. Apparemment, il est tombé dans une embuscade. Les autorités ont retrouvé son corps dans une ruelle des bas-quartiers. Il avait un étrange soleil gravé à même la chair sur le torse.
- Encore un symbole païen... Est-il mort ?

Exodus se dirigea vers la porte.

- Presque, dans le coma, avec deux jambes et un bras en moins. Il semblerait que ses attaquants l'aient volontairement mutilé, sans pour autant en finir définitivement. Peut-être est-ce une forme d'avertissement.

Avec difficulté, Teclis se leva et raccompagna son invité.

- Bien. J'espère que tu t'en sortiras mieux que lui.

Exodus eut un sourire.

- Je suis bien moins visible qu'un Frère Juré, et plus au fait des mœurs de Galvorn. Je pense pouvoir régler cette affaire sans finir en petits morceaux.

L'archiviste savait que le répurgateur disait vrai. Non seulement il était capable, mieux que quiconque au sein du culte, de survivre dans la pègre locale ; mais c'était aussi un redoutable guerrier. Tuer un Frère Juré était déjà difficile en soi, tuer un Enfant revenait du miracle -ou plutôt tout l'inverse au regard des textes.
Les deux comparses progressèrent au travers de la forge jusqu'à ce que Exodus laisse échapper la question qui lui brûlait les lèvres.


- Au fait, que comptes-tu faire de tout ça ?

Il se saisit d'un énorme cercle de métal creux récemment forgé. Même avec son impressionnante carrure, le répurgateur eut du mal à soulever la pièce qui lui rappelait étrangement de la fonte -un alliage qu'on n'utilisait jamais dans la confection d'armes et d'armures.
Les yeux de Teclis s'illuminèrent à la question et Exodus sût instantanément qu'il allait devoir rester quelques minutes de plus... L'archiviste se précipita dans son cabinet de travail et en ressortit un étrange manuscrit à la main, puis, cherchant à recouvrer un peu de son sérieux, il dissimula son excitation.


- Tu te rappelles de la fois où nous sommes allés, avec Sharah'In, à Atalantë ?
- Comment l'oublier soupira l'autre.
- Et bien après nos diverses... mésaventures avec la Corne, j'ai continué l'exploration de certains souterrains complètement oubliés. J'y ai découvert plusieurs parchemins, complètements pourris, et cet ouvrage, il montra le livre terni qu'il tenait à la main.
- Je ne vois toujours pas le rapport.
- Patience... Teclis ouvrit le manuscrit et le feuilleta devant Exodus. Chacune des pages avait été détrempée et rongée par l'eau de mer. Comme tu le vois, le savoir qu'il contenait est perdu, excepté pour... ça.

L'archiviste ouvrit le volume en son centre. Apparemment, on y avait aménagé une pochette en cuir servant à contenir des documents importants. Avec dextérité, le savant extirpa un vieux parchemin plié de l'enveloppe et le montra à l'Enfant. Ce dernier entreprit de déplier la feuille qui était aussi grande, au moins, qu'une carte de navigateur. Le support était recouvert de multiples schémas, écritures et calculs qui remplissaient chaque petit centimètre de vélin.

- On dirait... une sorte d'armure...
- En quelque sorte oui ! Même si la technologie utilisée ici est beaucoup plus évoluée.
- C'est donc ça que tu cherches à reproduire, grogna Exodus en comparant les pièces de métal éparpillées dans l'atelier et celles représentées sur le parchemin, tu n'as pas peur que ce soit du savoir... interdit ?
- Je ne pense pas non. J'ai retrouvé ce manuscrit dans des ruines qui ont abrité, je te le rappelle, un artefact de l'Unique. De plus, je m'y connais quelque peu en ce qui concerne les sciences allanthropes. Cet ouvrage n'en fait pas partie, de mon point de vue.
- Je vois... c'est donc ça que tu prépares depuis plus de deux mois... Et pourquoi ne pas avoir fait produire ces pièces par des forgerons ?

A ces mots, l'archiviste poussa un long soupir contrit.

- De Vaanne m'a coupé les vivres, ou presque, pour rembourser les dégâts occasionnés par certaines de mes inventions. J'ai à peine eu l'argent pour me fournir la quantité de métal suffisante, qui est d'ailleurs de basse qualité comme tu le vois. De plus, la forge de certaines parties de l'armure nécessite des connaissances très pointues, notamment en matière d'ingénierie pure. Pour que le porteur puisse se mouvoir et bouger, il va y avoir besoin de divers mécanismes, dont des pistons. Viens, je vais te montrer autre chose.

Teclis s'était déjà dirigé vers un grand récipient au fond de la pièce, fermé par une plaque de verre. Exodus soupira et lui emprunta le pas, se demandant s'il en aurait terminé avant la fin de la nuit. Finalement, en s'approchant de la cuve, il s'aperçut qu'un liquide argenté flottait paresseusement à l'intérieur.

- C'est de l'argent fondu ?
- Non, tu penses sérieusement que je serais encore là si j'en possédais une telle quantité ? C'est du vif-acier, appelé aussi « mercure » dans d'autres régions. C'est un métal à l'état liquide, exceptionnellement dense. Une bonne partie des systèmes mécaniques de l'armure nécessitent que j'en utilise, et ce avec générosité.
- Pourquoi le garder sous verre ?
- Tu soulèves un point intéressant. Les vapeurs de mercure sont extrêmement dangereuses pour l'organisme, notamment le cerveau. C'est d'ailleurs pour ça que des tas d'archivistes, plutôt brillants, sont devenus fous en s'en servant. Je ne tiens pas à finir comme eux vois-tu...

Exodus garda par devers lui ses pensées et poursuivit.

- Cela ne risque t-il pas d'être... préjudiciable au porteur de l'armure ?
- En effet, Teclis prit une moue dubitative, surtout que je n'ai pas élucidé un autre mystère : les plans ne prévoient aucun moyen de rentrer ou sortir de l'armure, ce qui paraît plutôt étrange.
- Peut-être n'est-elle pas prévue pour ça ?
- Peut-être en effet... Il y a encore de nombreux points que je dois éclaircir. Bon... je ne vais pas te retenir plus longtemps, j'ai à faire !

L'entretien fut donc terminé ainsi. Le répurgateur se dirigea vers la sortie et retrouva avec soulagement l'air frais nocturne. Derrière lui, les fracas métalliques reprirent à nouveau. Fatigué, Exodus prit la direction de ses appartements pour se reposer avant le long voyage qui le mènerait à Galvorn. Durant le chemin, Dispater vînt lui flairer la main, dans l'espoir d'obtenir des caresses ou l'un des nombreux mets culinaires que l'Enfant lui donnait parfois. Il repensa un instant à Frère Artétos puis sourit au loup.

- Viens avec moi estomac sur pattes, on va faire un détour par les cuisines avant que je ne parte...
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MessageSujet: Re: [Unique] Les Laboratoires [Armurerie et écrits]   [Unique] Les Laboratoires [Armurerie et écrits] Icon_minitimeMer 8 Mai - 7:44

Un Nouveau Sarcophage, Seconde Partie.



Le noir absolu, le néant. Où donc est Sa chaleur ? Où se trouve-t-Il donc ? Pourquoi n’a-t-Il pas accueilli l’un de ses plus loyaux serviteurs dans sa vaste demeure ? Tant de questions sans réponse, qui tourmentent son âme brisée dans les affres des ténèbres les plus sombres.
Aux frontières de cette nuit sans fin évoluent des silhouettes indiscernables. Pourtant, Artétos sait qui elles sont. Des lames dans le noir, tâchées de son propre sang. Il se remémore la morsure de l’acier froid et pire encore, l’empreinte du poison dans son organisme.
Ses griffures constituèrent la pire souffrance qu’il n’ait jamais éprouvée. Elles sapèrent son esprit tant que son corps. Il ressent encore à l’instant les tourments engendrés par le venin. Alors que peur et douleur l’envahissent, les silhouettes menaçantes se rapprochent pour en finir avec ce qui reste de lui. Il sait le peu de conscience qui lui reste en déliquescence.
Il tente cependant de faire face. Il croit encore en la lumière de l’Unique. Elle est là, quelque part, voilée à son regard. Tandis que viennent à lui les spectres, il dégaine machinalement une lame qui pend à son coté. Cependant, il ne tient qu’une garde rouillée à la main, le reste de l’épée tombe en poussière, dévorée par une rouille à la faim inextinguible. Elle se répand le long de son bras et remonte petit à petit.
Dans la réminiscence d’une effroyable douleur, Artétos tombe à terre, les quatre membres en moins. Sa situation d’impuissance est totale. Les ombres se referment sur lui.

**

L’archiviste Teclis visse le dernier écrou sur la plaque d’armure, après s’être cassé les reins à peser de tout son poids sur une simple clé. La structure, très lourde, grince légèrement et un peu de rouille choit sur le sol. Finalement, le savant soupire avant de s’écrouler mort de fatigue. Ses yeux rougis se tournent vers le bassin ayant autrefois accueilli le mercure, dorénavant vide. Sa nouvelle création est presque prête. Il ne manque plus qu’à sceller le sarcophage de métal en ajoutant une demi-sphère servant de heaume. Cette dernière attend dans un coin de la pièce. Même si l’acier est de mauvaise qualité et la structure plutôt grossière, très épaisse, l’archiviste s’est plu à la faire ressembler au casque de l’un des grand inquisiteurs représentés en statues devant l’entrée du conclave, sur le continent.
Toutefois, cette armure nécessite encore un élément indispensable : un combattant pour l’enfiler. Et là se pose un nouveau problème : qui aura la foi pour la revêtir ? Le terme « don de soi » prend à l’instant à nouveau sens aux yeux de Teclis. L’on peut servir aisément l’Unique avec une grande ferveur, mais quel peut-être le sacrifice à payer pour répandre Sa Lumière ?
Beaucoup de crédos du culte auraient pu répondre à cette dernière question. Aucun n’aurait donné une solution satisfaisante. De toute façon, personne ne peut être assez fou pour porter cette armure. D’ailleurs, c’est plutôt l’inverse. L’armure revêt, définitivement, un servant et l’absorbe complètement. Teclis a compris ce fait lors de la création, dès lors qu’aucun dispositif d’entrée et de sortie n’est indiqué sur les schémas de construction. Conviction renforcée par la présence de nombreux systèmes de survie et de décoctions chimiques visant à permettre de nourrir ou oxygéner le porteur. Quel genre de civilisation a, dans son histoire, créé des machines de guerre à base d’êtres vivants, en les privant de tout le reste de leur existence ? Il existe bien l’exemple du Culte de l’Unique et de ses bataillons de condamnés à mort, lâchés complètement drogués sur les troupes adverses. Cependant, cette punition n’est pas éternelle. Elle ne dure que le temps d’un affrontement. Il semble qu’ici, une culture ait instrumentalisé des individus pour en faire des créatures dédiées uniquement à la guerre, prisonnières de cet amas de métal.
Le scientifique se redemande qui pourrait convenir. Peut-être Laylay ou TeaR auraient eu la foi nécessaire pour consentir au sacrifice, l’abnégation de soi indispensable, mais le Primat ne se privera jamais de deux des Enfants les plus précieux du Culte. On peut choisir, comme autre option, n’importe qui, un humain lambda, mais la détention définitive aura raison de sa santé mentale et spirituelle. Non, cette expérience sera un échec… même si son aboutissement constitue une…
La porte de l’atelier s’ouvre subitement. L’un des Frères Jurés accourt.

- Archvisite, nous avons besoin de vos compétences médicales, vite.

Finalement… Les "miracles" existent.

**

L’épée tombe en lambeaux rouillés avant que l’oxydation ne gagne ses membres. Artétos s’écroule une fois de plus, il ne sait plus le nombre exact. A chaque fois, tout se fait de plus en plus flou, noir, indistinct, éloigné excepté une chose : la douleur. Au-dessus de lui, penchées sur son corps meurtri, les silhouettes de ténèbres lèvent des poignards et gravent sa chair d’un symbole impie. Il est souillé, définitivement. Voilà pourquoi Il l’a abandonné.
Doit-il donc se résigner à revivre cette scène des milliers de fois, avant de se perdre définitivement dans les limbes ? L’inéluctabilité de cette fin le terrifie, tout en laissant un coin de son esprit de plus en plus indifférent. Qu’importe, il est damné dorénavant. Mieux vaut cela qu’autre chose.
Le Frère Juré est prêt à subir le châtiment lié à sa défaite. Il n’y a aucune autre alternative.

**

Le corps ravagé est pris d’une convulsion. La bouche crache au visage de Teclis un sang noirâtre et empoisonné, que l’Archiviste essuie immédiatement. Les moignons dégagent une odeur infecte, bien qu’ils aient en apparence bien cicatrisés. La peau est blanche et parcheminée, les dents tombent à l’intérieur de sa gorge. Ce qui reste d’Artétos semble s’agiter. Un Frère-Juré aide le scientifique à maintenir le patient tandis que Teclis tente de pratiquer une entaille au niveau de la trachée avec un scalpel. L’outil découpe la chair qui se déchire avant de laisser s’écouler une substance sanguine à gros bouillons. Le flot, anormalement important, étouffe le comateux plus encore. Il semble condamné à la mort. L’archiviste a un instant d’hésitation, puis une lueur brille dans ses yeux…

- Menez-le à mon atelier, vite.

**

Une vague d’eau saumâtre engloutit le corps d’Artétos. Le juré ne se débat même pas. Il est résigné alors que les ténèbres le dévorent. Il ne voit plus rien, n’a plus perception de rien. Il se répète inlassablement la même phrase dans sa tête pour ne pas s’oublier : « Artétos, Frère-Juré, serviteur déchu de l’Unique ; Artétos, Frère-Juré, serviteur déchu de l’Unique ; Artétos, serviteur déchu de l’Unique … »

**

Le tuyau est cousu à la va-vite aux lèvres. Le Frère-Juré aux cotés de Teclis regarde le travail de l’Archiviste avec un air horrifié. Il finit par reculer et courir hors de l’atelier. Qu’importe, il a exécuté son office : mettre le corps dans l’armure. L’Enfant se saisit de trois autres tubés reliés à des pointes et les enfonces tour à tour dans la poitrine, la colonne vertébrale et l’estomac, puis tourne une valve à l’intérieur de l’armure. Un liquide jaune, imprégné de filaments d’argent –chose anormale- commence à emplir le sarcophage mobile.
Le savant saute de sa petite échelle et se saisit avec difficulté de l’énorme plaque de métal avant de la poser dans un raclement sur le haut de la structure. Il se saisit ensuite d’un boulon…

**

« Artétos, déchu de l’Unique ; Artétos, déchu de l’Unique ; Artétos, déchu de l’Unique ; déchu de l’Unique… déchu de l’Unique… déchu…de…l’Unique……….déchu…….Artétos, le déchu »

**

Le dernier boulon est fixé au moment où les ultimes systèmes s’enclenchent. Il y a un chuintement, et un piston s’active lorsque la « tête » se relève difficilement. « Elle est magnifique » s’entend penser l’Archiviste. Plus de trois mètres de haut, pour presque autant de large. Deux énormes bras, de solides jambes, et une tête agrémentée de plusieurs minuscules « fenêtres » par lesquelles on aperçoit filtrer une lueur jaune teintée d’argent. Doucement, l’une des mains se lève dans un affreux bruissement. Puis une voix s’élève.

- Artétos, le déchu, serviteur de l’Unique.
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Teclis
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MessageSujet: Re: [Unique] Les Laboratoires [Armurerie et écrits]   [Unique] Les Laboratoires [Armurerie et écrits] Icon_minitimeSam 3 Oct - 15:29

Fusil déchireur :

Cette arme se décline en plusieurs modèles, dotés de deux à six canons. Ce n’est rien de moins qu’une sorte d’arquebuse aux fûts plus larges et courts dont le bout de chacun est évasé. Petite nouveauté par rapport à sa cousine dont il est dérivé, le fusil déchireur se charge par la culasse avec de grosses cartouches remplies de poudre et de plombs. La mise à feu permet de cracher un déluge de métal sur une large zone, mortel à courte distance. Les canons peuvent être actionnées simultanément ou indépendamment, selon les besoins de l’utilisateur. Le fait que la puissance de feu d’un seul tir permette de percer une cloison en bois ou en chaux en fait une arme prisée par les agents du culte agissant en milieu urbain. Ils peuvent par exemple user de la première décharge pour réduire à néant le dispositif de fermeture d’une porte (si leur botte n’a pas suffi) avant de déchainer la mort une fois rentrés dans la pièce. De plus, le rayon de dispersion des plombs est optimal lorsqu’on fait feu au sein d’une zone étriquée à l’instar d’une ruelle : les dommages y sont invariablement létaux. Ce n’est par contre pas le cas à moyenne et longue portée. Les plombs partent en tous sens sans causer d’autres dégâts que quelques égratignures.


" Le troll était en train de massacrer le reste de notre escouade avec un tronc pourri dont il se servait comme d’une massue. Huit de mes soldats avaient été réduits en charpie et je ne pouvais rien faire d’autres que contempler avec horreur la scène, la jambe broyée par un coup de patte de l’immondice. Il ne restait plus qu’Erbert et Gorli en vie lorsque le vieux répurgateur s’approcha. La créature le jaugea un instant avant de pousser un beuglement sauvage. Elle porta plusieurs assauts qui, si aucun ne toucha son adversaire, permirent de l’acculer dans un coin de la grotte. Une épouvantable puanteur envahit l’air ambiant lorsque l’ogroïde ouvrit une gueule béante afin d’arracher la tête du répurgateur. Bien mal lui en pris : quatre détonations résonnèrent dans l’espace confiné et le plafond fut couvert de cervelle de troll."

Rapport du sergent Gustave Almer




Les armes utilisant le feu.

Divers courants de pensée agitent le culte de l’Unique, plus ou moins tolérants. Cependant, cette religion possède -qu'elles que puissent être ses différentes doctrines – une affinité particulière avec le feu. Les degrés (et on ne parle pas de température) varient d’un individu à l’autre : certains y voient un élément protecteur et rassurant comme peut l’être une bonne flambée dans l’âtre d’une cheminée ; d’autres un instrument de vengeance visant à châtier les hérétiques. D’autres encore reconnaissent dans les brasiers ronflants une façon de purifier la souillure qui peut habiter un ennemi du culte ou un déviant. Beaucoup de membres de l’Inquisition pensent d’ailleurs que le bûcher n’est pas qu’une punition pour les incroyants mais plutôt un moyen pour eux de se racheter, d’expier leurs fautes et de voir leur âme sauvée.

On associe également le feu à la lumière, or, la lumière revêt une imagerie forte au sein des enluminures, vitraux et sermons dédiés à la gloire de l’Unique. Sa religion a pour but de repousser les ténèbres de l’apostasie, de l’ignorance et du paganisme. On peut expliquer cet amour pour la clarté en remontant à la fondation de l’Église : lorsque Xupimada répandit Sa parole, c’était pour libérer tout un peuple alors sous le joug des Princes Esclaves, créatures adeptes de l’obscurité, des ténèbres et des machinations cachées. A l’inverse de beaucoup d’organisations criminelles ou démoniaques, voire temporelles, les disciples de l’Unique aiment agir en plein jour afin de prouver qu’ils n’ont rien à se reprocher, que leurs actes et leurs motivations sont purs et qu’ils n’ont pas peur de Son jugement. Dans les faits, la réalité est plus complexe mais, fort heureusement, les textes sont sujets à de multiples interprétations qui permettent de concilier théorie et pratique.

Cet attrait pour les flammes se traduit au sein du corps des ingénieurs, armuriers et forgerons de deux manières. La première est purement artistique : ils aiment tracer de fines ciselures sur les objets qu’ils façonnent, évoquant de magnifiques feux divins et éternels qui, au niveau de l’iconographie du culte, font référence à l’Unique (il est interdit de dessiner ou de personnifier le Créateur : cela serait pure hérésie). La seconde façon est plus pragmatique. De nombreuses inventions sont dotées de mécanismes générant des flammes ou, à minima, des étincelles. La découverte de la poudre noire en l’an 119 de l’ère de la Reconquête n’a fait qu’accentuer ce phénomène si bien que la croyance populaire associe l’Ordre des Archivistes aux explosions et aux incendies (non sans raison, d’ailleurs). La majorité de leurs créations sont aussi destructrices pour les cibles potentielles que pour leurs utilisateurs.



Mines aquatiques :

Ces engins explosifs ou incendiaires sont aussi bien utilisés lors de grands affrontements navals que par les esquifs douaniers qui ont pour charge de combattre la contrebande sur les voies fluviales au sein du continent. La baronnie d’Almerta en use même pour limiter la population locale de crocodiles dans ses marais, dont certains spécimens peuvent atteindre les dix mètres. Deux systèmes ont été mis au point afin de déclencher les mines aquatiques : l’amorce, simple et efficace, qui donne lieu à de jolies explosions, demeure le système le plus performant. Cependant, avant l’invention de la poudre, les ingénieurs utilisaient du phosphore dans une bille en verre assez fragile baignant dans du sulfure de carbone : lorsqu’un navire percutait la mine, la bille se brisait et les deux éléments rentraient en contact, produisant une déflagration incendiaire dévastatrice. Ces mines étaient fort efficaces mais présentaient d’énormes dangers durant leur manipulation. Lors d’une tempête, en l’an 43 de l’Age de la Reconquête, la frégate Le Cormoran fut envoyée par le fond – ou plutôt vaporisée – quand les mines présentent à son bord explosèrent à l’unisson. Après analyse de l’accident, les experts-archivistes ont supputé que les roulis provoqués par les vagues avaient entrainé le bris des billes de verres contenant le phosphore et le déclenchement des charges. Les Ministres du Culte publièrent peu après un décret interdisant l’usage de ces engins aquatiques. Naturellement, il existe encore des ingénieurs pour poser un orteil, voire un pied, sur la ligne de temps à autre...


Incandescent :

L’Incandescent est un pistolet distribué aux officiers et inquisiteurs n'ayant pas froids aux yeux. Ce type d’arme n’est jamais fabriqué en série et se doit de subir des tests de sécurité drastiques avant d’être mis en fonctionnement. La production est effectuée par les ingénieurs archivistes du culte.

L’Incandescent possède une crosse faite dans un matériau isolant rappelant la céramique au toucher, un réservoir contenant une huile hautement inflammable et un minuscule système de pompe pouvant projeter du liquide à plusieurs mètres de distance. La gueule du pistolet est munie d’une amorce et d’un silex qui produisent, par frottement, une étincelle lors que l’on presse la détente. Cette dernière est également reliée à la pompe qu’elle peut actionner. Concrètement : on met en joue un hérétique, on fait feu et on le regarde se consumer, hurlant de douleur.

Les archivistes apprécient apporter, par tâtonnements, quelques améliorations aux Incandescents qu’ils sont chargés d’entretenir : huiles sanctifiées, explosives, pompes plus performantes... Naturellement, ce type de changements peuvent amener à des avaries, si ce n’est à de violents retours de flammes. En règle générale, les ingénieurs ne préviennent que rarement les utilisateurs des modifications effectuées sur leurs Incandescents. Si ceux-ci reviennent vivants de leurs missions, ou avec seulement de menues brûlures, ils en concluent que les améliorations apportées sont probantes...

Un dispositif encore plus complexe, basé sur celui des Incandescents, a voulu être expérimenté en dotant un soldat d’un fusil relié à un réservoir situé dans son dos. La portée théorique de cet armement était de trente à quarante mètres mais le test ne fut pas probant du tout.



" Ce qu’il a concocté ? Je n’en ai pas la moindre foutue idée. Mais je brûle d’impatience de m’en servir à nouveau contre les villages arboricoles des elfes."

Un prélat anonyme, décédé dans l’assaut
de l’hydromelerie naine "Aigre-Chope".



Huile de perles :

Cette huile est créée à partir de minuscules perles que l’on trouve dans d’étonnantes huitres. Ces coquillages, rouge-orangés, de la taille d’un melon, se nourrissent d’autres mollusques conchifères dérivant dans le courant mais aussi de crustacés. Pour ce faire, ils sécrètent un acide très puissant capables de ronger rapidement la pierre, l’acier et les exosquelettes. Ledit acide se solidifie au bout d’un temps, sous forme de petites boules nacrées pouvant être ramassées sans trop de danger. Broyées puis raffinées, elles sont transformées en une huile aussi rare que chère aux propriétés inhabituelles.

Seuls les plus éminents alchimistes savent fabriquer l'huile de perles, nommées également "Bile de Troll" ou encore "Gueulante de Primat" par certains répurgateurs légèrement subversifs. Concrètement, l'huile peut être appliquée sans trop de danger sur des tissus organiques ou certains alliages métalliques spécifiques. En général, on badigeonne de larges lames avec ou des pointes de flèches. Les disciplines du Culte les plus fous enduisent leurs mains de cette substance qui finit, à force d'utilisation, par ronger leur peau. Dès lors que l'objet imbibé (arme, trait, membre...) rentre en contact avec une protection naturelle (chitine, écailles...) ou artificielle (plaque d'acier, de fer, de cuir...), elle se dépose sur le point touché avant de commencer à le ronger en profondeur, s'étendant de plus en plus à l'instar d'un cancer. Une pièce d'armure finit par tomber en morceaux ; une carapace arborera un trou béant permettant d'atteindre la peau plus tendre, voire les organes vitaux de son propriétaire.

De nombreuses histoires populaires au sein de l'Eglise font usage de l'huile de perles. Un conte parle du grand drake Erthy'Hjouil-Anlar qui terrorisait une région entière avant d'être vaincu lorsqu'une enfant le persuada de prendre un bain dans cette huile : le pauvre dragon était aussi nu et vulnérable qu'un ver après ça. Il fut criblé de flèches par les villageois opprimés qui obtinrent leur revanche. Certains mythes attribuent le nom de Xupimada à l'ingénieuse fillette.

Un autre récit, beaucoup plus récent, fait état d''une contrée païenne dans laquelle agissait Ses Enfants. Le Primat en place avait commandé, à grands frais, une gourde de cette extraordinaire huile mais elle fut confondue avec du vin de messe par un de ses subalternes. Ce dernier peut se féliciter d'être à la fois le seul humain ayant ingurgité de la "Bile de Troll" en ayant survécu, mais aussi de s'être offert la rasade de boisson la plus chère de l'histoire du culte.
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