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Drystan
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MessageSujet: Re: [Background] H.   [Background] H. - Page 2 Icon_minitimeMer 7 Juil - 18:17

IV.

Les Veilleurs. J’ai passé mon existence entière à les étudier. Eux, leurs mœurs, leurs coutumes, leurs arts. Leurs techniques de combats. En moins d’un cycle - Et voilà que j’utilise même leur calendrier pour mes Carnets - J’étais devenu une éminence en mon domaine, au point d’avoir le droit de fouler les terres interdites de la régente du Crépuscule. Un technocrate dans le plus saint des saints sanctuaires arcanistes. Voilà ce qui avait causé bien des ulcères chez les conservateurs.

-

Hélas, ma joie avait été de courte durée… Le Del Rivhen avait frappé, effaçant la Cité de toutes les cartes. J’eus beau traquer des réponses auprès des voyageurs, nul ne parvient à m’expliquer, ne serait-ce qu’une bride, des événements qui avaient conduit à l’effondrement du Royaume. Alors, acceptant les plus grands sacrifices dans cette quête intangible de la vérité, j’abandonnais travaux et amis, m’enrôlant dans l’Expédition du Crépuscule.

Carnets.
Nilaken Yan Telvar.


Dernière édition par Drystan Hayarn le Mar 27 Juil - 0:31, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Background] H.   [Background] H. - Page 2 Icon_minitimeMer 7 Juil - 18:19

V.

Le canidé gisait au sol, assomé. De longs filets électriques courraient le long de son épiderme, remugles d’un tir paralytique de grande ampleur. L’Animal en lui-même semblait venir d’un autre Royaume, inconnu des scientifiques du conciliabule austral. Un loup, certes, mais quel loup ! Un pelage d’ébène, sans une nuance de couleur, traversé par d’irréelles trainées lumineuses. Une fine balafre courant le long de l’œil gauche, symbole d’une ancienne bataille aux indélébiles cicatrices. Le commandant de l’Expédition se tenait agenouillé à ses cotés, la main sur son arme… « Bien. Inutile de tergiverser sur son sort. Quelqu’un à quelque chose à dire, une étude potentielle à effectuer avec l’animal vivant, ou je peux l’expédier ad patres tout de suite ? ». Devant l’absence de réponse, l’Homme remonta son calibre, le pointant sur la tête de la créature.

« Arrêtez ! »

Journal de l’Expédition du Crépuscule.

VI.

Au travers du cri de Nilaken, se reflétait les sentiments de l’assemblée. Tirer sur ce loup, en cet instant précis, risquait fort d’être une grave erreur. Une douce enveloppe argentée se dessinait, enveloppant l’animal de ses pales reflets, capturant en chaque souffle un soupçon d’intensité. Le Commandant semblait paralysé, devant cet événement sortant largement de son domaine de compétences, n’osant appuyer sur la détente de son arme. Un instant plus tard, la peau du Canidé entra en contact avec l’immaculé sarcophage. L’Univers s’enflamma.

-

Nilaken s’approcha lentement. Le loup avait disparu. A sa place se trouvait un humanoïde, à mi chemin entre le sommeil et les ténèbres. Les traits de l’être étaient usés, brisés par une fatigue lointaine. Ses cheveux tombaient jusqu'à ses reins, recouvrant sa silhouette dénudée. Les discrets muscles de l’artiste, le faciès des gardiens de l’Extérieur, un stigmate filant sur la paupière gauche. Au niveau du torse, une étrange tache, aux couleurs de nuit. L’Ethnologue s’agenouilla au coté du commandant. « Un homme pouvant devenir loup. Un homme portant de sombres cicatrices, marqué par d’étranges plaies. Son visage ne me dit rien. Mais le tuer serait chose bête, même pour vous... Lui pourrait-nous apprendre bien des secrets, sur ce que nous traquons, sur ce qui aurait pu se passer. »

Journal de l’Expédition du Crépuscule.


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MessageSujet: Re: [Background] H.   [Background] H. - Page 2 Icon_minitimeMer 7 Juil - 18:21

VII.

« Bien. Dès à présent, il est sous votre responsabilité, Yan Telvar. Alors, évitez qu’il fasse trop de grabuge. Et surveillez-le… » L’Homme-Loup dormait paisiblement. Transporté dans l’un des lits du vaisseau hospitalier, il n’avait point ouvert l’œil, se contentant de s’enrouler dans les draps dès son arrivée à destination. L’Ethnologue se tenait assis à ses cotés, dans l’un des sièges du véhicule, un vieil ouvrage entre les mains. Le Commandant grogna.

- Vous m’écoutez, au moins ?
- C’est étrange. Ce manuscrit décrit précisément la civilisation des veilleurs, mais, pourtant, il n’existe aucune référence à de possibles transformations en animaux… Cela pourrait avoir un lien avec les Avatars, mais eux sont des animaux qui parlent, qui pensent, qui agissent tel des hommes. Sans pouvoir en devenir…
- … Et qu’est ce qui vous fait dire que c’est un fils du Crépuscule, monsieur le savant ?
- Cela se remarque dès le premier regard. Tant de minuscules détails, invisibles aux yeux des ingénus. Je vous passe les explications. Il serait fort dommage que vous retardiez notre avancée à cause d’une bête méningite. Mais croyez-moi. Cet homme est un veilleur. Un rescapé tel que nous en avons toujours espéré. Et en plus, il peut se transformer en loup… C’est fascinant.

Le commandant poussa un long soupir. Discuter avec un passionné des peuples en plein délire ethnique revenait à expliquer à un arcaniste du Kalenden le fonctionnement d’un VAG. Mission impossible.


VIII.

L’Infirmier posa ses instruments. Tout en conservant un œil dans mon grimoire, je l’observais, analysant chacun de ses gestes. Le commandant avait quitté le vaisseau quelques instants aupa-ravant, exaspéré par mon éternel manque de coopération. L’homme s’approcha de moi, le visage contrit. « Nilaken. Je n’ai jamais rencontré un cas aussi étrange. Son anatomie témoigne d’un manque de nutrition avancé sur plusieurs caedrans. Nous ne pouvons le traiter ici… Il faut le rapatrier, immédiatement. »

- Et à qui pourrait bien échoir cette tache ingrate ?
- A toi. Il est sous ta responsabilité, d’après le commandant. Et puis, tu es le seul d’entre nous à connaitre véritablement les veilleurs. S’il s’éveille, tu sauras quoi faire.
- … Alors Sash, j’avoue que là. Tu assures. Franchement. Sortir à l’unique personne capable de comprendre les gravures, les énigmes et autres messages représentés sur les parois de la Cité qu’il faudrait mieux qu’elle rembourse chemin pour sauver un homme, qui, sans conteste aucun, pourrait revivre avec un bon morceau de viande et du repos, il fallait le faire. Montre-moi tes pupilles.
- Ne te moque pas de moi. Je suis le médecin, ici, souviens-toi en. Ma parole fait autorité en ces lieux dès que l’on parle de soin… De plus, qui pourrait le comprendre si jamais il se mettait à balbutier dans son verbiage ? Personne, si ce n’est toi.
- Oula, s’exclama Nilaken, railleur. Je vais donc devoir te prouver, par ma grandiloquente science dont tu veux priver l’expédition, que ton idée est bancale, superflue, voire stupide. Les Veilleurs, tiens-toi bien, ont jugé bon, dans leur grande sagesse, de doubler leur cours de linguistique locale avec de l’Universalis, afin de préparer tout membre de leur peuple à dialoguer avec les barbares individus que nous sommes… Alors, si jamais notre « moribond » se décide à ouvrir la bouche pour se peindre de l’inutilité de son traitement sur évalué, il le fera sans doute de façon compréhensible !

-

Sash se leva, furibond. Dans un grognement relativement indistinct, il apostropha l’Ethnologue. « Tu sais, y a des moments ou il serait intéressant de voir croitre en toi un semblant de naïveté, de crédulité, le tout accompagné de ses traits de caractère qui rendent les gens aisément mani-pulables. Mais non… ». Laissant sa paume glisser sur les contrôleurs du vaisseau, l’infirmier activa les protocoles de sécurité, verrouillant portes et vitres, insonorisant les parois. Nul, dans ce campement plongé dans l’obscurité, n’aperçut ces étranges manœuvres.

« Bien. Il va falloir que nous discutions, Nil… ».

Carnets.
Nilaken Yan Telvar.


IX.

« L’Ambiance est superbe, ironisa Nilaken. Pour un peu, je tremblerais. Mais, malgré cette terrible frayeur qui étreint mes entrailles, mon ouïe reste consciente. Parle, je tenterais de t’écouter… Si compter que je survive à ces sombres instants. » L’Infirmier s’assit sur l’une des couchettes, un fin rictus tranchant sa pale face en deux lunes inégales. « Enfin de l’attention... Bien. Je présume que si je t’annonçais ta mort imminente, tu me comparerais injustement à une voyante de bas étage en état d’ébriété. »

- J’aime beaucoup ta manière de présumer. Surtout quand elle est véridique.
- Soit, murmura Sash. Je vais donc devoir avancer des réalités, afin d’effacer les brumes qui voilent ton regard. Nil. Tu es vu, à travers bien des mondes, comme un idéaliste incorruptible, vivant à travers les découvertes et la gloire, se contrefichant des bassesses matérielles tel que l’or et les autres matériaux précieux. Si tu te retrouvais avec les originaux des Sanctariis entre les mains, tu les rapporterais à l’Université des Citadelles d’Azur, nonobstant le conglomérat de collectionneurs qui s’agglutinerait autour de toi, les mains débordantes de soupçons d’Aspharen…
- Je suis heureux de voir que tu as totalement cerné ma personnalité.
- Plaisir partagé. Malheureusement, ce genre de comportement ne trouve point de véritables échos dans cette expédition. Ce qui risque, à très court terme, de te causer des en-nuis de grande ampleur.
- De quel type ?
- La mort.
- Oh, seulement ? Tu pourrais expliciter ?
- Tu présentes multiples avantages pour l’Equipe, Nilaken, dont tu as superbement entamé l’exposition tout à l’heure. Tu es un excellent passe pour accéder aux pièces voilées de la Régente. Néanmoins, une fois utilisé, tu es bon à jeter…
- Et sans les métaphores, ca ressemble à quoi ?
- Dès que les hommes du commandant fouleront le sol des sanctuaires de la Cité, tu seras abattu, sans aucune forme de procès, afin de ne point entraver le pillage du Crépuscule par tes incessantes suppliques, tentatives de meurtres et autres tracas que toi seul est capable d’orchestrer avec tant de beauté.

-

- Et s’est inutile de serrer tes poings dans une hypothétique gestuelle combative ! Reprit Sash, m’empêchant de prononcer le moindre mot. Malgré ta maitrise du katar, tu as autant de chance de remporter cette guerre que moi de devenir ambassadeur d’Azur ! Pars, maintenant, je m’occuperais de te couvrir. Ainsi, tu protégeras les trésors du Crépuscule, volant leur clé aux profanateurs.
- Bien sur. Nous n’avons absolument pas d’explosifs dans nos vaisseaux. C’est d’ailleurs le point faible de ton explication. Pourquoi ne pas se débarrasser de moi dès maintenant ?
- Notion élémentaire d’économie. Toute utilisation superflue de poudre sera irrémédia-blement inscrite dans la colonne des dépenses. Ce qui dérangerait fort le commandant.
- Si tu le dis. Et toi ? Lors de l’instant fatidique, prendras-tu plaisir à transpercer ton ami d’autrefois, si jamais l’envie de rester lui prenait ?
- … Comprends-moi, Nil. La raison du plus fort est toujours la meilleure. Je suis ton pote, Ok. Je suis Infirmier, certes. Mais le rapport de force est légèrement disproportionné. Alors, ces temps-ci, je me sens plus stratège que sentimental.

Sash baissa les yeux. Je me relevais lentement, accablé sous le poids de la nouvelle. Pas une phrase moqueuse ne me venait à l’esprit. Une gigantesque enclume semblait régner sur mes épaules, alourdissant chacun de mes gestes. Ni sourire, ni pleurs. Pas un tic ne pouvant dévoiler mes émotions. La rage, la haine, tous ces sentiments restaient confinés dans mon cœur. La porte coulissa lentement. Je sortis, les yeux fermés, fuyant cette pièce, refuge de mes espoirs brisés.

Carnets.
Nilaken Yan Telvar.



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MessageSujet: Re: [Background] H.   [Background] H. - Page 2 Icon_minitimeMer 7 Juil - 18:22

X.

« […] VAG. Cette appellation peu évocatrice, couramment utilisé dans le domaine de l’aéronautique, n’est autre que l’abréviation du classique « Vaisseau Anti Gravitationnel ». Cette caste de véhicules, apanage des civilisations technocrates, est l’un des modes de transports les plus usités de l’Univers, avec le zeppelin et le Léhiaj boréal. Equipé du célèbre système de répul-sion G, capable de contrecarrer les forces d’attraction produites par le Maelstrom, les Vags peu-vent voler sur toutes surfaces, « Planant » à un niveau pré établi par le contrôleur du vaisseau. D’où son utilité dans nombre de circonstances, au vu de sa capacité à s’extraire complètement des conditions au sol, son extrême maniabilité et la diversité des modèles […] »

Extrait d’un Cours sur les Moyens de Transports Technocrates.
Académie d’Altaï.


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MessageSujet: Re: [Background] H.   [Background] H. - Page 2 Icon_minitimeMer 7 Juil - 18:24

XI.

« […] Peu après la signature du traité de L’Equilibre, le nombre de civilisations connues attint des proportions gargantuesques. Les savants des différents peuples se virent alors opposés à un mal commun. Le dialogue. A fréquence d’un par Monde, les dialectes locaux étaient innombrables, et, de ce fait, impossibles à connaitre en leur totalité. Pour pallier à ce « terrible » problème, les linguistes de l’Univers se réunirent, parvenant à créer, avec moult difficultés, un langage commun à tous. C’est ainsi que vit le jour l’Universalis. Etudié dès le plus jeune âge par la quasi-totalité des habitants de nos royaumes, il est aujourd’hui usité dans toutes des discussions entre peuples, qu’elles soient commerciales, politiques ou amicales […] »

Extrait d’un Cours sur L’Universalis
Université des Citadelles d’Azur.


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MessageSujet: Re: [Background] H.   [Background] H. - Page 2 Icon_minitimeMer 7 Juil - 18:29

XII.

« Fuir ? Se battre ? Rester, envers et contre tous ? Non. Un savant doit savoir discerner la folie de la logique. Sentir les situations sans espoirs. Mon salut demeure dans un départ précipité. C’est certain. Sur un aéroglisseur, je pourrais rejoindre les Citadelles en quelques jours. Là, j’avertirais le conseil des peuples. Eux seront quoi faire. »

-

Les pensées tourbillonnaient dans mon esprit, griffant les parois de mon crane. J’avais disparu du campement, me réfugiant à la lisière des bois, le plus loin possible de l’expédition. Devant moi s’étendait l’océan de sable, rejeton du cataclysme qui avait frappé le Bout du Monde. A une jour-née de route, se trouvait la Cité. Dire que j’étais si près. Toutes les réponses… « Eh bien. Ce ne sera pas pour cette fois ». Les larmes coulaient le long de mon visage, reflets du désespoir qui s’insinuait en moi, en ces heures de défaites. Mon corps ne répondait plus à mes injonctions, restant prostré en ce lieu. Autour de moi, tombaient les étoiles du Del Rivhen, colorant d’azur les innombrables dunes. Je ne puis dire combien de temps s’écoula. Peu à peu, les Sanglots s’atténuèrent. Partir, pour mieux revenir. Partir, pour défendre ce peuple que j’avais tant aimé… Soufflant une dernière prière, je me levais, gravant dans les brumes ces mots en mémoire d’une civilisation. En mémoire d’un homme.

« Pas veas ced y en veas saeven, Altan, kaleosve deospar en tear.»

Carnets.
Nilaken Yan Telvar.


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MessageSujet: Re: [Background] H.   [Background] H. - Page 2 Icon_minitimeSam 10 Juil - 1:21

XIII.

Nilaken se faufila hors des bois, à quelques pas du campement. Les sentinelles semblaient faire leur ronde ailleurs : La chance lui souriait. Les aéroglisseurs étaient là, juste devant lui, prêts au départ. Il lui suffisait d’un instant pour disparaitre dans les ténèbres, volant dans l’ombre en quête des Citadelles d’Azur. Laissant ses pas le mener vers les vaisseaux dans une totale discrétion, le Savant sortit du bois. Pour s’immobiliser instantanément. Se glissant dans son champ de vision, une ombre s’avançait, convergeant vers un but identique.

« L’Homme Loup… »


XIV.

J’observais le Veilleur. Appuyé contre l’un des aéroglisseurs, les traits terriblement tirés, la dé-marche incertaine, l’homme semblait sur le point de s’évanouir, brisé. Chacun de ses gestes le rapprochait du sol. Subtilement, je me déplaçais dans sa direction, voilant mon corps dans les innombrables refuges qu’offrait le Del Rivhen aux aventuriers. Avant de sortir de l’infirmerie, il semblait avoir eu le temps de trouver de quoi s’habiller. Un pantalon en toile, une chemise évasée. Sur son torse était fixé une longue sangle de cuir, portant lames et canons. Il ne fallut qu’une seconde pour reconnaitre celle-ci, tant elle m’était chère.

-

S’agenouillant, l’individu entreprit d’amorcer l’un des vaisseaux. Comment avait-il fait pour s’éveiller, s’échapper, sans qu’aucun ne l’aperçoive ? Certes, les sentinelles devaient passer leurs tours de gardes à perpétuer des actions au combien plus palpitantes qu’une ronde dans la frai-cheur du Crépuscule. Néanmoins, réussir à se mouvoir sans posséder en son sein assez d’énergies à bruler, voila ce qui relevait du miracle. Et ses actions. S’il activait un aéroglisseur, c’était pour fuir. En supposant qu’il ait eu le malheur d’ouïr ma conversation avec Sash, ce comportement était parfaitement logique. Tout veilleur, dès son plus jeune âge, baignait dans les énigmes qui jonchaient les murs de la Cité.

-

Trop de questions sans réponses. Trop de mystères, enfouis dans cet homme. Son départ repré-sentait à mes yeux l’irrémédiable perte d’un trésor immatériel, de ceux qui se gravent dans les livres d’histoire, plutôt que de s’entreposer dans les caves des collectionneurs. Ainsi, cette fuite ne pouvait se dérouler sans que je n’intervienne, ne serait-ce que pour respecter les principes qui m’animaient. Sortant de l’ombre, je l’interpellais.

Carnets.
Nilaken Yan Telvar.


XV.

La rapière sortit de son emplacement avec une vivacité incroyable. Malgré la fatigue, le Veilleur se releva en un instant. Il semblait avoir conservé toutes ses capacités dans l’univers des lames. Calant mon pied contre le sol, je me redressais. Sans mes calibres, je ne valais guère lors d’un affrontement, mon dernier combat à main nues m’ayant valu une belle balafre sur la pommette droite. Pourtant, s’il fallait se battre, je ne pouvais attendre que ma rapière vienne se planter dans mes boyaux. L’Homme se déplaça lentement en ma direction, arme levée. Dans un souffle, sa voix arriva jusqu’à moi.

- Qui êtes-vous ?
- La personne censée s’occuper de vous, qui voulez-vous que ce soit ?

Outre mon caractère à l’emporte pièce, ma haine de l’indubitable et mon amour des questions inutiles, je ne pouvais m’empêcher de conserver un pointe d’ironie, de cynisme ou d’irréalisme dans les discussions qui demandaient un minimum de sérieux - Et ce dialogue, décidant de mon avenir à très court terme, avait, sans conteste, besoin de ceci. L’homme se crispa devant cette réponse, qui, logiquement, ne correspondait point à ses attentes.

- Ne commencez pas. Répondez à ma question. Je sais me servir d’une arme.
- Nuance. Vous savez vous servir de mon arme, le cas échéant.
- … J’ai un doute, subitement. Suis-je bien en situation de force, là ?
- Incontestablement, oui.
- Alors, pourquoi fanfaronnez-vous ? Est-ce si dur de vous nommer ?
- J’ai toujours de l’urticaire quand je vois une arme pointé vers moi. Ca me rend hargneux.
- … Et être hargneux vous empêche-il de vous nommer ?
- Tant que vous pointerez ma lame dans ma direction, oui, je pense.
- Et si je la baisse, est-ce que je vais enfin avoir ma réponse ?
- Possible. Si vous acceptez de répondre à ma question.
- Soit. Et quelle est-elle ?
- Comment faites vous pour me menacer avec ma rapière alors que tous les rapports mé-dicaux vous prédisent une mort imminente sans soins adéquats ? Consommez-vous de la drogue, ou est-ce là les traces d’un sortilège du Crépuscule que vous avez allégrement utilisé ?

L’Homme Loup baissa l’arme, un petit sourire aux lèvres. S’appuyant de nouveau contre l’aéroglisseur, il soupira…

Carnets.
Nilaken Yan Telvar.


XVI.

- Dans une situation de combat, je récupère vite. Je garde la fatigue pour plus tard… Mais mes sens sont brouillés. Je vois mal, j’entends à peine. Si vous ne m’aviez point interpellé, je ne vous aurais jamais senti. Enfin. Alors, comment vous nommez-vous ?

Durant quelques instants, j’hésitais. L’occasion de récupérer mes armes m’était accordée. En pleine possession de mes moyens physiques, je pouvais me glisser jusqu'à mes calibres sans qu’il ne puisse réagir, inversant immédiatement les positions de forces dans le dialogue. Pourtant, un doute subsistait. A quoi bon ? L’homme semblait tout aussi sage que moi. Et bien peu dangereux. « Je me nomme Nilaken. Et vous, comment avez-vous fait pour échapper à la vigilance des senti-nelles ? Je sais qu’elles ne sont guères sérieuses, préférant la distraction au travail. Mais Sash… »

- Lorsque je me suis éveillé, il n’y avait qu’ombres et silence. Prenant ces frasques posées à ma portée, saisissant ces armes qui semblent être vôtres, je suis sorti, sans que nul ne m’arrête…
- Etrange. Il n’existe qu’une raison évidente à cette situation. Demain, nous foulerons les terres de la Régente du Crépuscule. Alors, avant toute chose, le commandant préfère sé-parer le bon grain de l’ivraie, afin qu’à l’instant fatidique, tous savent quoi faire pour se débarrasser des encombrants témoins et autres benêts bardés de scrupules.
- Si tels sont vos pensées. Venons-en au fait. Comptez-vous m’empêcher de partir ?
- Etant donné que nos directions et objectifs semblent converger, il n’existe point de raison à cela. Néanmoins, une petite explication quand aux raisons de votre départ seraient les bienvenues.
- Sur ce campement plane une indistincte menace, un fléau innommable… Au plus profond de ma chair, je le ressens. Alors, privilégiant ma survie à ma curiosité, je pars. C’est aussi simple que ca.
- Ca a le mérite d’être clair, mais…

Je m’arrêtais un instant. Continuer sur cette voie nous entrainerait certainement dans une dis-cussion interminable sur la nature de ce « fléau », voire sur la cause du Cataclysme. Les sentinelles pouvaient débarquer d’un moment à l’autre. Tout en avançant vers l’aéroglisseur le plus proche, je reprenais.

- Attendez-vous à un flot interminable de questions dès que nous serons hors de danger. Néanmoins, je suis au regret de vous informer que nous ne pouvons tailler une bavette actuellement. Est-ce que vous savez démarrer ces engins, au moins ?
- Eh bien, justement…

Le Veilleur se décala légèrement sur la gauche. Mon attention étant concentré sur lui, je n’avais pas songé à regarder son vaisseau de trop près. Une épaisse fumée noire s’échappait de ce dernier, noyant les lucioles du Del Rivhen dans les brumes. Le cœur du véhicule crépitait dangereu-sement, projetant des étincelles à tout va…

« Je sens que ca ne va pas être de tout repos ».

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MessageSujet: Re: [Background] H.   [Background] H. - Page 2 Icon_minitimeSam 10 Juil - 21:04

XVII.

L’ombre se posa dans le sable. Sous ses pas, le désert semblait s’enfoncer, effrayé par l’aura de puissance se dégageant de la bête. Le campement se tenait à moins d’un mille, juste devant elle. Un instant, la créature resta immobile. Puis. Sortant des tréfonds de l’enfer, surgit un hurlement, tel qu’il y eut jamais dans les contrées du Bout du Monde, arrachant les arbres, brisant les cris-taux, transformant la terre en une insondable tourmente. Se dressant dans la nuit, déchirant la nébuleuse perchée à l’horizon, la silhouette du monstre apparut. D’immenses ailes d’ébène. Une colossale tête, facies des reptiles des temps immémoriaux. Des dents éclatantes, miroitant sous la faible lueur des lucioles du Del Rivhen…

-

Les deux hommes n’entendirent qu’un faible grondement dans le lointain. Eux naviguaient déjà entre les océans de brumes, en quête d’une cité, perchée au sommet de l’Istahïs, reine des Mondes Australs.


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MessageSujet: Re: [Background] H.   [Background] H. - Page 2 Icon_minitimeVen 16 Juil - 19:48

IV.


I.


« Vu de « L’Extérieur », L’Univers flotte dans les limbes sidérales, au cœur des nébuleuses du septentrion. Au total, l’on retrouve treize masses gazeuses qui, au vu de leurs composantes lu-minescentes éclairent, à plus ou moins grande ampleur, les terres de nos aïeux. Ainsi, en fonction de notre position dans nos provinces, les « Journées » ont différents aspects. Aux confins du Bout du Monde, pour l’exemple, ces notions sont parfois fort abstraites, comme lors du passage du Crépuscule dans l’Aven’Nest, la princesse des glaces, période durant laquelle il n’existe ni jour, ni nuit. De ce fait, la vision de l’Extérieur dépend avant tout de notre royaume. Un homme marchant dans les bois d’Altaï verra deux « Entrelacs de lumière » briller dans les cieux, semblables aux lunes satellites des planètes rocheuses. A contrario, les Citadelles d’Azur, situé sur la bordure Austral de l’Univers vivront dans un perpétuel matin, le Kaladas restant fixe, à l’horizon, baignant de sa lueur le roc d’Istahïs… »

Conférence sur les Composantes de l’Extérieur
Citadelles d’Azur.


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MessageSujet: Re: [Background] H.   [Background] H. - Page 2 Icon_minitimeVen 16 Juil - 19:52

II.

« Le premier sanctuaire. Situé dans les hautes strates de notre Univers, il trône, immergé dans le cœur de tout homme, glissant à travers nos royaumes, hantant nos rocs tels d’invisibles fan-tômes. Flux. Sombres régisseurs des mondes, doux chants porteurs de matières. Enveloppes protectrices harmonisant nos âmes, guidant nos pas, vivant là ou nul ne peut demeurer, traitant tout être par l’égalité. […] »

-

« Les mondes inferieurs. Guidés par leurs derniers soupirs, les vivants laisseront leurs essences s’échapper du sanctuaire supérieur, s’envolant ainsi dans un pays aux éternelles ténèbres, reclus en deca des océans de brumes. En cette terre destinée aux êtres sans corps, refuge de la cons-cience et de l’esprit, les voyageurs combattront une dernière fois. Invisibles terreurs issus de leurs noirs cauchemars, impalpables voies aux issus incertaines, pulsions d’antan exacerbés par le temps. Cette marche sans retour sera leur rédemption. S’appuyant sur les vertus autrefois ac-cordés à l’homme, elle les mènera de port en port, jusqu’au jour ou enfin, ils seront prêts. […] »

-

« Le maelstrom. Aux confins des profondeurs, siège une éclatante entité, refuge des forces insen-sées qui enveloppent l’univers, reine des flux par delà l’espace. Au cœur de cette indéchiffrable terre, se passent des événements dépassant allégrement la conscience collective. En ce lieu, il n’existe que des légendes. D’aucuns racontent que vivent là nos gardiens, lorsque nos royaumes semblent trop lourd à supporter. D’autres que cette terre est l’ultime accomplissement de l’après vie, pays ou enfin, le voyageur trouvera sa libération. […] »

El Sanctarii.
Tome Cinquième.




Dernière édition par Drystan Hayarn le Mar 27 Juil - 0:51, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Background] H.   [Background] H. - Page 2 Icon_minitimeVen 16 Juil - 19:55

III.

« Croyez-vous aux souvenirs oubliés, Nilaken ? Pensez-vous qu’un homme puisse perdre ce qui fait son passé, écrasé par un incertain cauchemar ? »

Aux limites des rocs se tiennent infinités de parcelles migratrices, tournoyant autour des royaumes telles d’immenses ceintures de pierre. Labyrinthes tourmentés aux yeux des voyageurs. Refuges sans pareils pour ceux qui savent s’y retrouver. L’Ethnologue avait passé son en-fance en ces lieux, fils de physiciens passionnés par ces masses en mouvement constant, qui, à leurs yeux, représentaient une maquette de l’Univers. Le Kaladas éclairait notre caverne de ses lueurs d’albâtre, laissant filtrer ses rayons dans les plus sombres cavités. Bien qu’en partie ca-mouflé par la cordillère d’argent, la nébuleuse concevrait une intensité peu commune. Nilaken s’assit à mes cotés. Pour la première fois, je l’apercevais sans faux-semblants, sans nuages de fumées.

-

Un visage taillé à la serpe, ouvert d’une longue cicatrice sous la pommette droite. Une peau légèrement fumée, recouvrant sa fine silhouette, quasiment dépourvue de muscles. Des cheveux argentés coulant le long de sa nuque. Des yeux félins, traversés d’une large fente transversale aux reflets d’émeraudes. Un véritable héritier des citadelles, au port altier et à la noblesse sans égale. Le Savant se tourna vers moi, un fin sourire aux lèvres. « Est-ce une façon délicate de m’annoncer que vous avez oublié tout ce qui s’est passé lors de la chute du Crépuscule ? ». Je l’observais un instant, sans ciller. Soutenant mon regard, Nilaken ne trembla point. Finalement, je baissais les yeux, vaincu par ses étranges pupilles.

« En effet. »

Recueil des Citadelles.
Kaesendre.


IV.

L’Ethnologue resta un instant silencieux. La nouvelle pouvait le tuer comme passer à travers lui sans qu’il ne choit. Tout dépendait de sa capacité à croire. D’espérer en la réussite de sa mission quelque soit les facteurs qui entraveraient sa route, fussent-ils l’amnésie ou la rébellion…

-

Le Savant éclata de rire. « Vous ne pouviez m’annoncer pire nouvelle. Il ne me reste plus qu’à me trouver une falaise d’où je pourrais bondir, pour rejoindre un monde sans cauchemars, terres dans lesquelles enfin, je dormirais paisiblement ! Enfin… L’état de votre mémoire n’est qu’un détail affligeant de la triste toile dans laquelle nous nous sommes embourbés. Néanmoins, vu que cet endroit risque d’être notre abri pour les prochains jours, autant commencer à discuter. Sincèrement, de quoi vous souvenez vous ? »

- Indubitablement, la totalité de mes souvenirs profonds.
- La version concrète ressemble à quoi ?
- Je suis parfaitement capable de vous passer une lame au travers du corps si besoin s’en fait.
- Ne vous y sentez pas obligé. Et, à travers votre passé, que subsiste t-il ?
- Des ombres, des reflets. La Cité du Crépuscule semble miroiter dans un océan de nuages, ses bâtiments disparaissant dès que je m’en approche. J’entends des cris, je vois des corps. Puis, la forêt. Les sens d’un loup. Un monde étrange, changeant, sans forme ni couleur. J’ai couru durant des nomastens sans comprendre. Aujourd’hui, tout semble encore plus sombre… Merci pour la viande, au fait. Si une chose demeure sure dans cette brume, c’est que rien n’est venu se ficher entre mes crocs depuis bien longtemps.
- Vos dents.
- Mes dents ?
- Dans vos dents, vous êtes de nouveau un homme, aujourd’hui.
- Ah. Oui. Certes. Excusez-moi, des vieux reflexes qui trainent.
- Tant que vous n’essayerez point de faire de moi votre prochain repas, je vous en ferais grâce. Votre nom, quand à lui, demeure-il aussi dans la nuit ?
- Oui. Perdu, comme tout ce qui faisait de moi ce que j’étais…

Le silence naquit avec la fin de ma phrase. Nilaken se leva, le regard perdu dans les aspérités de la caverne, plongé dans une intense réflexion. Posant ses mains sur l’entrée de la grotte, il ouvrit la bouche. Son ton, d’ordinaire cynique, s’était métamorphosé, utilisant des intonations d’un sérieux sans cohérence avec l’orateur. « Jusqu’aux confins du Bout du Monde, les voyageurs chantent les louanges du cassendrin. Une créature mythique, fils des glaciers infinis des royaumes boréals. Sur celui-ci, nombre de légendes existent. Aux yeux des navigateurs du Sem’Taha, il croit, niché au plus profond de son cœur, invisible aux yeux des ignorants, un souffle d’Aspharen. Un trésor. Véritable, incomparable, inouï. Vous êtes un cassendrin, Veilleur. Votre joyau n’est point essences, « il » est souvenirs. Glissés au tréfonds de votre âme, ils demeurent, inaccessibles. Vous n’en soupçonnez point l’existence. Pourtant, un jour viendra ou des hommes parviendront à les retrouver. A les extraire. En attendant cet instant, je vous donnerais un nom qui nous rappellera à tous ce que vous êtes… »

« Kaesendre. »

Recueil des Citadelles.
Kaesendre.


V.

« Nous resterons ici encore quelques jours, le temps que nos éventuels poursuivants perdent définitivement notre trace. Profitez-en pour vous nourrir, vous reposer. Les Citadelles d’Azur sont certes moins dangereuses que l’Extérieur. Néanmoins, les maux subsistent, physiques comme mentaux. En marchant à mes cotés et moi au votre, nous nous jetons délibérément dans les griffes des détracteurs de l’Equilibre. Alors, dormez, Veilleur… Car bientôt, vous regretterez cette paix. » Regardant Nilaken avec des yeux louvoyant entre l’émerveillement et la stupéfaction, je murmurais. « Et… Ca vous arrive souvent, de tels dérapages lyriques ? » Le concerné soupira. « Trop fréquemment à mon gout. J’ai essayé toutes les médications connues, sans qu’aucune ne fasse effet. Ca sort sans que je m’en rende compte. Un véritable calvaire. »

Recueil des Citadelles.
Kaesendre.



Dernière édition par Drystan Hayarn le Sam 14 Aoû - 17:24, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: [Background] H.   [Background] H. - Page 2 Icon_minitimeVen 16 Juil - 19:59

VI.

« L’Immémorial. Au cœur d’une imprenable ceinture de pierre, D’immenses tours d’acier pous-sent, grimpant jusqu’aux cieux, traversant les étoiles pour émerger de l’Univers, ornés d’innombrables bannières portants les sigles des peuples australs. Les Citadelles. Le confluant des civilisations. […] »

-

« Gigantesque carapace d’argent trônant au cœur des douze tours, siège des représentants des terres du sud. L’Ombre du bâtiment s’étalait sur toute la Cité, tranchant par ses pointes les rues de la ville basse. Une colossale agglomération circulaire, soleil reflétant les lueurs du Kaladas, entouré d’une infinité de demeures taillés dans le marbre, surplombant d’éternelles forges, ron-geant jusqu’aux plus profondes galeries de l’Istahïs. […] »

-

« Ancré dans le flanc occidental se tenaient les docks d’Amaran, porteurs de navires tout aussi disparates qu’étranges. Fier léhiaj des landes de cristal, aéronefs issus des mines d’ébènite du Selfirion, torpals transportant des cargaisons d’azul boréal… Au cœur de cette flotte hétéroclite, se trouvaient les petites embarcations, transports individuels et autres aberrations relativement hérétiques quoique parfaitement sublimes. La Cité en elle-même ne correspondait pas exacte-ment à un monument glorifiant l’Unique. Mais enfin. Je n’étais pas vraiment là pour prôner la sainte parole à ces barbares. Seulement pour retrouver le passé… »

Exodus.
Maitre du Hasard d’Aelis.
IIIème année après l’Avènement des Damnées.


Dernière édition par Drystan Hayarn le Mar 27 Juil - 0:55, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [Background] H.   [Background] H. - Page 2 Icon_minitimeVen 16 Juil - 20:08

VII.

Les échoppes emplissaient la totalité de la rue. Un immense amalgame de couleurs, de cris, de rires. Des produits, venus du plus profond de l’Univers, reposant au sommet de chatoyants éta-lages, sous les harangues diplomates des commerçants d’azur. Le peuple se pressait dans les artères, tous cherchant un trésor unique, un objet indispensable. La ville semblait en paix. Pour-tant, si le voyageur observait plus attentivement les ténébreuses ruelles juxtaposées aux allées principales, Il apercevrait faces blafardes aux regards aiguisés, semblant traquer victimes dans le flot de passants. Voleurs. Assassins. Extrémistes… Le traité de l’Equilibre avait été signé voilà près de six mille caedrans. Néanmoins, lui n’avait pu endiguer totalement le flot de haine qui subsistait entre les deux ethnies. Certains hommes voyaient d’un mauvais œil le passage d’arcanistes au cœur même des citadelles, n’hésitant point à leur exprimer leur désapprobation à l’aide de leurs manières plus que rustiques.

Cylkaem.
Kalasvre du Duc Ambassadeur Yvaen Septem.


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MessageSujet: Re: [Background] H.   [Background] H. - Page 2 Icon_minitimeMar 27 Juil - 1:19

VIII.

L’Arrivée des deux hommes n’était point passée inaperçue. Fraichement débarqués des docks d’Amaran, les voyageurs avaient directement pris les allées d’Orgash, en direction du conseil Austral. Les bruits semblaient s’éteindre sous leur pas, les rires s’éloigner. Le peuple des Citadelles savait ce qui risquait de se produire.

-

Un technocrate, un arcaniste, au cœur même des sombres quartiers de la ville. Au plus profond de l’extrémisme. Aux yeux des guerriers postés sur les toits, il n’y avait qu’un traitre. Et un animal. Dans mon âme, le doute subsistait. Devais-je intervenir, défendre ces deux individus ? Non. Dans les recoins de mon esprit, une voix soufflait, m’intimant de rester immobile. D’attendre.

-

Plus un passant ne foulaient le sol de l’artère. Les voyageurs restaient seuls, au cœur d’un désert de sympathie. Descendant des murs, sortant des souterrains, jaillissant des ruelles, leurs adver-saires surgissaient de toutes parts, tels des hishs en temps de famine. Le technocrate s’arrêta, bloquant la route de son compagnon. Ce visage me disait quelque chose. Je l’avais déjà vu. Nous l’avions déjà rencontré. Il sourit, ouvrant légèrement l’encolure de son manteau pour laisser apparaitre les crosses de deux calibres. « Bien. Au vu de vos airs carnassiers qui semblent refléter avec splendeur le niveau de votre intellect, je vous serais gré de nous éviter toutes vos insanités verbales et d’essayer de nous achever immédiatement… Prenez ca comme la dernière volonté d’un hypothétique mourant. »

L’Ethnologue de L’Expédition.

Cylkaem.
Kalasvre du Duc Ambassadeur Yvaen Septem.


IX.

Nilaken recula son pied gauche en arrière, l’incurvant légèrement sur le coté. Puis, pivotant de quelques degrés en direction des murs, il inclina son dos, portant l’une de ses mains au niveau du premier calibre. La position initiale du katar d’azur, l’art de combattre des savants d’Istahïs. Kaesendre posa la main sur le pommeau de la rapière.

- J’ai eu grand plaisir à faire votre connaissance, enfant des citadelles…
- Hum. L’Ethnologue grogna. Une autre phrase dramatisante à lancer avant le début du combat ?
- Cynique jusqu’au plus profond de l’enfer. Voiler les émotions profondes est un art dans lequel vous êtes passé maitre.

Nilaken ne releva point, totalement immergé dans les pulsations de son cœur, écoutant les comptines de la brise, le chant de la pierre, unissant son âme avec l’environnement afin de se dissocier des contraintes de l’Univers. Les adversaires s’étaient étendus sur toute la ruelle, en amont comme en aval.

-

Une quinzaine au total, portant tous le symbole des technocrates. Leurs équipements étaient identiques. De légères cuirasses pourpres auxquelles étaient ceintes des fins calibres à lames incrustés, l’armement des franc-tireurs des Citadelles d’Azur. L’un d’entre eux portait un bandeau d’argent sur le front, représentatif de sa position dominante dans la hiérarchie de la troupe. S’avançant lentement en direction des deux compagnons, ce dernier eut un rictus. « Bien. Main-tenant que la situation se trace, nous remarquerons tous votre évidente infériorité numérique. Ainsi, je serais bref. Etant donné que vous refusez toute rédemption et exigez une mort rapide, nous nous voyons obligés de combler vos attentes. Messieurs, veuillez ôter à ces renégats le peu d’existence qui leur reste.» L’un des subalternes toussota. « Heu. C'est-à-dire, maitre ? C’est que c’est un petit peu compliqué pour nous, là. »

« Descendez-les ! ».


X.

Lorsque les balles filèrent dans l’atmosphère, Nilaken avait déjà disparu. Bondissant en avant, il dégaina ses armes, glissant dans l’environnement tel le fil d’une lame. Laissant son âme guider ses mouvements, écoutant les soupirs de chaque particule de l’Univers, l’Ethnologue tira. Dans un souffle, la vie de l’extrémiste s’échappa. Le cadavre chut. Continuant sa danse, le maitre du katar d’azur abattît un autre guerrier. Le Savant n’existait plus en tant qu’homme. Son royaume était celui de l’esprit, du vent. Son corps demeurait sa seule attache au réel et, au vu des pourpres rigoles qui se traçaient sur celui-ci, son unique fardeau.

-

Les yeux du Veilleur se fermèrent. Alors qu’autour de lui, explosaient les percuteurs des armes, lui traquait en son cœur les souvenirs de son art. Une douce harmonie rayonnait en son être, filant jusqu’au plus profond de la lame. L’Instinct de survie. Cette force qui, seule, pourrait guider son être. Suivre ses pulsions profondes. Kaesendre entra dans le combat. Rien ne semblait pouvoir le toucher, tant que ses sens le contrôlaient. Pourtant. L’Equilibre n’était point parfait. Son âme tentait de reprendre le contrôle, oblitérant les arabesques de son corps. Le projectile transperça sa hanche. L’Arcaniste hurla de douleur. S’Abandonner. Il n’y avait d’autre moyen…

-

Le technocrate resta immobile. Analysant consciencieusement la situation, il cherchait un adver-saire. Ses hommes n’auraient aucun mal à achever les deux renégats seuls. Cependant… Nilaken effectua un saut périlleux, atterrissant souplement au sol. Sa victime contempla la large plaie qui remplaçait son sternum, l’air ahuri. L’Ethnologue soupira. Pourquoi, alors que son peuple attei-gnait des sommets d’évolution jusqu’alors inexplorés, les conflits réglés à la force des armes prenaient de l’ampleur à chaque instant ?

-

Un sifflement le rappela dans l’Univers du réel. Rassemblant tout son psyché, le savant parvint à se soustraire des limites de son corps juste avant que la cartouche le lui transperce la colonne vertébrale. Son être ne put tenir qu’un souffle. Ce fut suffisant. La balle frôla son aisselle. Les autres, néanmoins… Deux rivières écarlates se gravèrent le long de son corps, venant éclaircir l’ébène de ses frasques. L’Homme au bandeau d’argent pointa son calibre en direction du visage de l’Ethnologue. Ce dernier inspira. Garder le contrôle. L’Art du katar ne se limitait point aux tirs. Deux lames jaillirent de ses armes. Le projectile percuta de plein fouet le tranchant de l’une d’entre-elles. Nilaken se laissa happer par la voltige des sabres. L’Acier brisant l’acier. Dans un tremblement, les deux technocrates entamèrent leur impitoyable duel.


XI.

L’Odeur du sang. Le gout du sang. Des envies bestiales suintaient dans l’âme du veilleur, remugles de son existence animale. Kaesendre tomba à genoux. L’Hémoglobine coulait le long de son menton. Sa lame était teintée de pourpre. L’Arcaniste tenta de se redresser. Le sol semblait si proche, les blessures si profondes. Un voile de brume écarlate absorbait peu à peu son regard. Aux confins de son être, croissait une force irrésistible, dominatrice. L’Homme soupira… « A quoi bon ? ». Abandonnant son être aux flammes, Il se laissa choir. Alors que ses yeux, peu à peu, se fermaient, une trainée d’ébène apparut, s’incrustant au cœur des pavés. Concentrant toute son énergie au sein de ses paupières, Kaesendre contempla le spectacle. Le sol se couvrait d’une infinité d’arabesques ténébreuses, emplissant peu à peu son univers. L’éclat de la vision devenait insoutenable. Plus un membre ne répondait. Contrastant avec son agonie, un pâle rictus déforma ses traits.

« Al Varaltem… »


XII.

La lame siffla, se fichant dans le cœur du technocrate. Emporté par son mouvement, Nilaken roula à terre, glissant au niveau du mur le plus proche. Une dizaine d’hommes étaient encore debout, l’arme en main. Une volée de balles frappa autour de son point de chute, ricochant contre le dallage marbré. Respirant un instant, le Savant fixa les cieux. Les douces lueurs du Kaladas éclairaient les citadelles, dessinant des reflets orangés le long des bannières des peuples. Malgré la brume, les astres les plus puissants demeuraient visibles, dominant l’intensité de la nébuleuse. Une fleur d’alesfan planait le long des toits, glissant dans l’avenue.

-

Sa survie reposait sur la perfection de sa prochaine action. L’Ethnologue soupira. Il concentra toute son attention sur la plante, cherchant à pacifier son corps. Puis… Les pétales s’arrêtèrent. Le vent s’éteignit. Nilaken regarda plus attentivement les murs. Les briques tremblaient, écrasés sous le poids d’une impalpable force. Toute l’artère semblait paralysé, cloitré dans les mains d’un géant tumultueux, capable de la briser d’un soupir. Le Savant n’avait que des hypothèses quand aux causes de ces événements. Néanmoins, l’opportunité était là. Sortant de sa cachette, Il tira. Les balles sortirent du canon, embourbées dans un invisible cloaque. Déconcerté, l’Ethnologue regarda devant lui, cherchant une raison logique à cette débâcle des mouvements. Ses ennemis semblaient tout aussi stupéfaits. Légèrement en retrait, Kaesendre gisait dans une mare de sang, le regard terne. Sur sa paume gauche, à travers les taches d’hémoglobines, se dessinaient arabesques argentées, s’incrustant au plus profond de la chair du veilleur, puissant dans son corps les puissances nécessaires.

Dans une colossale explosion lumineuse, L’avenue se désagrégea.


XIII.

Le Savant ouvrit les yeux. Un océan de lumière brulait à ses cotés, enveloppant l’avenue dans une omniprésente flamme. Peu à peu, celle-ci se dissipa, laissant les contours du monde se tracer. Les demeures reposaient au sol, écrasées par l’intensité des événements. Nilaken se releva lentement. Le doux clapotis du sang sur le roc lui rappela son état. Pourtant… Il n’avait point mal. La douleur lui semblait absente, face à de tels enchantements, devant son improbable survie. La terre elle-même était brisée, flottant de part et d’autre de l’artère. Par endroits, apparaissaient les fleuves de laves coulant au plus profond de l’Istahïs.

-

Au cœur du carnage, entre les cadavres des technocrates, gisait un homme, le visage couvert de plaies, baignant dans un lac écarlate. Le fils des citadelles bondit entre les pierres, tentant de ne point s’effacer dans le vide, emporté par une maladroite chute. Kaesendre toussotait lentement, crachant du sang autour de lui. Les tirs avaient perforé sa poitrine, brisant l’un de ses poumons. Ses blessures étaient impressionnantes. Et Nilaken, dans son état, ne pouvait faire grand-chose, si ce n’est sangloter sur le moribond…
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